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LES YEUX DE L’ÉTERNEL SONT SUR LES JUSTES
21 mars, 2013LES YEUX DE L’ÉTERNEL SONT SUR LES JUSTES
Il nous paraît toujours étonnant que l’Esprit Saint se serve de notre vocabulaire et d’expressions très simples à comprendre pour nous faire connaître les «choses profondes de Dieu». Dieu se met en quelque sorte à notre portée. Il est par exemple souvent personnifié, il prend des attributs humains, alors que sa nature n’a rien de comparable à la nôtre. Dieu est infini, l’homme est un être limité. Dieu est omniscient, l’homme comprend en partie seulement, et difficilement, même les choses simples.
La Parole nous dit que Dieu entend, écoute, que ses oreilles sont ouvertes; qu’il voit, regarde, que ses yeux sont sur les justes.
À l’aide de sa Parole nous essaierons de savoir comment Dieu regarde l’homme.
LE REGARD DE DIEU SUR SA CRÉATION
Les yeux et le regard de l’Éternel sont présents dès les premières pages des Écritures. Selon le propos de son cœur, Dieu, le Dieu puissant, crée toutes choses, puis il regarde. On pense à la technique de l’artisan qui avance dans son ouvrage en s’assurant qu’il est toujours conforme à sa volonté. «Dieu vit la lumière, qu’elle était bonne» (Genèse 1: 4). «Et Dieu vit que cela était bon» (Genèse 1: 10, 12, 18, 21, 25). «Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici, cela était très bon» (Genèse 1: 31).
Ce dernier regard que Dieu portait sur son œuvre créée manifestait sa satisfaction devant l’ouvrage parfait de ses mains. Cet ouvrage provoque l’admiration de quiconque observe de près les beautés de la création. «Je te célébrerai de ce que j’ai été fait d’une étrange et admirable manière — déclare David au Psaume 139 — Tes œuvres sont merveilleuses, et mon âme le sait très bien».
On ne peut qu’être frappé de cette satisfaction profonde du Dieu créateur, Dieu en trois personnes dont l’artisan est Christ lui-même, quand on pense que la créature va porter ensuite la main sur son Créateur et le clouer sur une croix.
LE REGARD DE DIEU SUR L’HOMME DÉCHU
Mais, qu’est-ce que l’homme a fait de toutes les richesses que Dieu lui avait confiées? En courbant la tête, nous devons reconnaître que c’est le gâchis le plus complet sur tous les plans.
Dieu constate le premier «que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre, et que toute l’imagination des pensées de son cœur n’était que méchanceté en tout temps» (Genèse 6: 5). «Et Dieu regarda la terre, et voici, elle était corrompue» (verset 12). Si nous pouvons lui prêter nos sentiments, quelle amère déception pour celui qui avait «fait toute chose belle en son temps»! (Ecclésiaste 3: 11).
Dès lors Dieu résolut d’exterminer «de dessus la face de la terre» l’homme qu’il avait créé. Mais sa miséricorde immense fit que «Noé trouva grâce aux yeux de l’Éternel». C’était un «homme juste» qui «marchait avec Dieu» (Genèse 6: 7-9). Et l’Éternel donna à Noé des instructions précises pour construire l’arche par laquelle «un petit nombre, savoir huit personnes, furent sauvées à travers l’eau» (1 Pierre 3: 20).
LE REGARD DE DIEU SUR SON PEUPLE ET SUR SON PAYS
Mais bien vite chez ces huit, puis chez leurs descendants, le péché s’est développé: «tous ont péché» (Romains 3: 23). «L’Éternel est lent à la colère» dira après d’autres le prophète Nahum. C’est pourquoi Dieu se choisit un homme: Abraham, puis un peuple qui descend de celui-ci: Israël.
Ce peuple ployé sous le joug du Pharaon, maître dur, figure de Satan, crie à l’Éternel qui entend et répond: «J’ai vu, j’ai vu l’affliction de mon peuple qui est en Égypte» (Exode 3: 7).
L’Éternel choisit pour son peuple un «pays ruisselant de lait et de miel», un «pays sur lequel l’Éternel… a continuellement les yeux» (Deutéronome 11: 12) et dans lequel il l’amène après la longue traversée du désert.
Mais les Israélites «méprisèrent le pays désirable» (Psaumes 106: 24) et se livrèrent à toutes sortes d’abominations au point que l’Éternel ne put plus les reconnaître comme son peuple et qu’il dut s’écrier: «Lo-Ammi», c’est à dire: «vous n’êtes pas mon peuple».
À l’image d’Israël, l’homme s’est continuellement détourné de Dieu pour obéir à Satan et s’est ainsi constitué l’esclave de ce dernier, «car on est esclave de celui par qui on est vaincu» (2 Pierre 2: 19). Les esclaves de Satan, esclaves du péché, méritaient la mort, «car les gages du péché, c’est la mort» (Romains 6: 23).
Dieu, encore selon Nahum, ne tient «nullement le coupable pour innocent» (Nahum 1: 3), et doit juger le mal dans l’homme. Or comme «il n’y a personne qui fasse le bien, non pas même un seul» (Psaumes 14: 3), que fait Dieu dans sa grâce suprême? «Il a regardé des lieux hauts de sa sainteté; des cieux l’Éternel a considéré la terre, pour entendre le gémissement du prisonnier, et pour délier ceux qui étaient voués à la mort» (Psaumes 102: 19, 20).
LE REGARD DE DIEU SUR CHRIST
Dieu envoie le Seigneur Jésus pour sauver la race d’Adam. Devant lui, Jésus, homme parfait, recommence le chemin de l’homme et son histoire, car Adam était «la figure de celui qui devait venir» (Romains 5: 14). Jésus accomplit en tous points l’œuvre de Dieu, et chacun de ses pas, chacune de ses paroles, chacune de ses activités, glorifient Dieu. Regardant la face de son oint (Psaumes 84: 9), Dieu est entièrement satisfait; il ouvre le ciel et déclare: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir» (Matthieu 17: 5), alors qu’Israël méprise Celui qui lui était envoyé, disant au gouverneur romain: «Qu’il soit crucifié!», et «Que son sang soit sur nous et sur nos enfants!» (Matthieu 27: 24, 25). Mais le Seigneur Jésus accepte d’être «fait péché pour nous» (2 Corinthiens 5: 21); il subit toute la rigueur du jugement de Dieu contre le péché et nous ouvre les écluses de la grâce divine. Et «le don de grâce de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus, notre Seigneur» (Romains 6: 23). Ceux qui, ayant été mordus par un serpent au cours de la traversée du désert, regardaient au serpent d’airain, étaient sauvés. De même, tous ceux qui lèvent les yeux vers la croix et qui regardent avec foi à Jésus expiant leurs péchés, sont sauvés.
LE REGARD DE DIEU SUR LES RACHETÉS
Sur un plan personnel, le chrétien n’a point de crainte en traversant ce monde. Sa seule crainte est de déplaire à son Dieu, mais quelle assurance lui donne cette promesse que «l’œil de l’Éternel est sur ceux qui le craignent, sur ceux qui s’attendent à sa bonté» (Psaumes 33: 18)! Oui, quel bonheur, pour ceux qui ont été justifiés par la grâce, de savoir que «les yeux du Seigneur sont sur les justes» (1 Pierre 3: 12) et de connaître Dieu comme un Père qui a dit: «Je t’instruirai, et je t’enseignerai le chemin où tu dois marcher; je te conseillerai, ayant mon œil sur toi» (Psaumes 32: 8)!
Mais, comme cela a été souvent répété, le croyant n’est pas appelé à demeurer isolé. Quand un homme est amené à Jésus, il devient membre du corps de Christ, de l’Assemblée, de l’Église pour laquelle Christ s’est livré lui-même.
Plusieurs images parlent de l’Église dans la Parole de Dieu. C’est un peuple, une sacrificature sainte et royale, une famille car Dieu nous a adoptés, un édifice, une race élue, une perle de très grand prix, une nation sainte… mais aussi une maison, la maison de Dieu selon 1 Timothée 3: 15. Cette maison peut bien être lézardée, là encore du fait de l’infidélité de l’homme, de son orgueil, de sa volonté propre mêlant l’humain au divin, elle peut être devenue «la grande maison» où les vases à déshonneur sont mêlés aux vases à honneur, elle demeure néanmoins la maison de Dieu. Et ce qui console l’âme affligée de tant de brèches, c’est la grâce et la fidélité de Celui qui ne peut changer. Combien il est précieux de savoir que l’Église est l’objet constant de ses plus tendres soins! La promesse qu’il a faite au sujet de sa maison terrestre n’est-elle pas valable pour sa maison spirituelle: «Mes yeux et mon cœur seront toujours là» (1 Rois 9: 3)?
O toi qui vis dans les hauts cieux,
Dieu rempli de tendresse,
Sur tes enfants, en ces bas lieux,
Ton doux regard s’abaisse.
Bernard Paquien (1993)