Archive pour le 18 mars, 2013

Saint Joseph and the Eternal Father

18 mars, 2013

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http://vultus.stblogs.org/2007/04/i-find-this-painting-of.html

SOLENNITÉ DE SAINT JOSEPH – HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE PAUL VI, 1969

18 mars, 2013

http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/homilies/1969/documents/hf_p-vi_hom_19690319_fr.html

SOLENNITÉ DE SAINT JOSEPH

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE PAUL VI

MERCREDI 19 MARS 1969

Saint Joseph exemple et modèle de notre vie chrétienne

La fête de ce jour nous invite à la méditation sur saint Joseph, père légal et putatif de Jésus Notre-Seigneur. En raison de sa fonction près du Verbe Incarné pendant son enfance et sa jeunesse, il fut aussi déclaré protecteur de l’Eglise, qui continue dans le temps et reflète dans l’histoire l’image et la mission du Christ.
Pour cette méditation, de prime abord la matière semble faire défaut: que savons-nous de saint Joseph, outre son nom et quelques rares épisodes de la période de l’enfance du Seigneur? L’Evangile ne rapporte de lui aucune parole. Son langage, c’est le silence; c’est l’écoute de voix angéliques qui lui parlent pendant le sommeil; c’est l’obéissance prompte et généreuse qui lui est demandée; c’est le travail manuel sous ses formes les plus modestes et les plus rudes, celles qui valurent à Jésus le qualificatif de « fils du charpentier » (Mt 13, 55). Et rien d’autre: on dirait que sa vie n’est qu’une vie obscure, celle d’un simple artisan, dépourvu de tout signe de grandeur personnelle.
Cependant cette humble figure, si proche de Jésus et de Marie, si bien insérée dans leur vie, si profondément rattachée à la généalogie messianique qu’elle représente le rejeton terminal de la descendance promise à la maison de David (Mt 1, 20), cette figure, si on l’observe avec attention, se révèle riche d’aspects et de significations. L’Eglise dans son culte et les fidèles dans leur dévotion traduisent ces aspects multiples sous forme de litanies. Et un célèbre et moderne sanctuaire érigé en l’honneur du Saint par l’initiative d’un simple religieux laïc, Frère André, de la Congrégation de Sainte-Croix de Montréal, au Canada, met ces titres en évidence dans une série de chapelles situées derrière le maître-autel, toutes dédiées à saint Joseph sous les vocables de protecteur de l’enfance, protecteur des époux, protecteur de la famille, protecteur des travailleurs, protecteur des vierges, protecteur des réfugiés, protecteur des mourants.
Si vous observez avec attention cette vie si modeste, vous la découvrirez plus grande, plus heureuse, plus audacieuse que ne le paraît à notre vue hâtive le profil ténu de sa figure biblique. L’Evangile définit saint Joseph comme « juste » (Mt 1, 19). On ne saurait louer de plus solides vertus ni des mérites plus élevés en un homme d’humble condition, qui n’a évidemment pas à accomplir d’actions éclatantes. Un homme pauvre, honnête, laborieux, timide peut-être, mais qui a une insondable vie intérieure, d’où lui viennent des ordres et des encouragements uniques, et, pareillement, comme il sied aux âmes simples et limpides, la logique et la force de grandes décision, par exemple, celle de mettre sans délai à la disposition des desseins divins sa liberté, sa légitime vocation humaine, son bonheur conjugal. De la famille il a accepté la condition, la responsabilité et le poids, mais en renonçant à l’amour naturel conjugal qui la constitue et l’alimente, en échange d’un amour virginal incomparable. Il a ainsi offert en sacrifice toute son existence aux exigences impondérables de la surprenante venue du Messie, auquel il imposera le nom à jamais béni de Jésus (Mt 1, 21); il Le reconnaîtra comme le fruit de l’Esprit-Saint et, quant aux effets juridiques et domestiques seulement, comme son fils. S. Joseph est donc un homme engagé. Engagé — et combien! —: envers Marie, l’élue entre toutes les femmes de la terre et de l’histoire, son épouse non au sens physique, mais une épouse toujours virginale; envers Jésus, son enfant non au sens naturel, mais en vertu de sa descendance légale. A lui le poids, les responsabilités, les risques, les soucis de la petite et singulière Sainte Famille. A lui le service, à lui le travail, à lui le sacrifice, dans la pénombre du tableau évangélique, où il nous plaît de le contempler et, maintenant que nous savons tout, de le proclamer heureux, bienheureux.
C’est cela, l’Evangile, dans lequel les valeurs de l’existence humaine assument une tout autre mesure que celle avec laquelle nous avons coutume de les apprécier: ici, ce qui est petit devient grand (souvenons-nous des effusions de Jésus, au chapitre XI de saint Matthieu: « Je vous bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que vous avez caché ces choses aux sages et aux simples »); ici, ce qui est misérable devient digne de la condition sociale du Fils de Dieu fait fils de l’homme; ici, ce qui est le résultat élémentaire d’un travail artisanal rudimentaire et pénible sert à initier à l’œuvre humaine l’Auteur du cosmos et du monde (cf. Jn 1, 3; 5, 17) et à fournir d’humble pain la table de celui qui se définira lui-même « le pain de vie » (Jn 6, 48); ici ce que l’on a perdu par amour du Christ est retrouvé (cf. Mt 10, 39), et celui qui sacrifie pour Lui sa vie en ce monde la conserve pour la vie éternelle (cf. Jn 12, 25). Saint Joseph est le type évangélique que Jésus, après avoir quitté l’atelier de Nazareth pour entreprendre sa mission de prophète et de maître, annoncera comme programme pour la rédemption de l’humanité. Saint Joseph est le modèle des humbles que le christianisme élève à de grands destins. Saint Joseph est la preuve que pour être bon et vrai disciple du Christ, il n’est pas nécessaire d’accomplir de grandes choses; qu’il suffit de vertus communes, humaines, simples, mais authentiques.
Et ici la méditation porte son regard de l’humble Saint au tableau de notre humaine condition personnelle, comme il advient d’habitude dans l’exercice de l’oraison mentale. Elle établit un rapprochement, une comparaison entre lui et nous: une comparaison dont nous n’avons assurément pas à nous glorifier, mais où nous pouvons puiser quelque bonne réflexion. Nous serons portés à imiter saint Joseph suivant les possibilités de nos conditions respectives; nous serons entraînés à le suivre dans l’esprit et la pratique concrète des vertus que nous trouvons en lui si vigoureusement affirmées, de la pauvreté, spécialement, dont on parle tant aujourd’hui. Et nous ne nous laisserons pas troubler par les difficultés qu’elle présente, dans un monde tourné vers la conquête de la richesse économique, comme si elle était la contradiction du progrès, comme si elle était paradoxale et irréelle dans notre société de consommation et de bien-être. Mais, avec saint Joseph pauvre et laborieux, occupé comme nous à gagner quelque chose pour vivre, nous penserons que les biens économiques aussi sont dignes de notre intérêt de chrétiens, à condition de n’être pas considérés comme fin en soi, mais comme moyens de sustenter la vie orientée vers les biens supérieurs; à condition de n’être pas l’objet d’un égoïsme avare, mais le stimulant et la source d’une charité prévoyante; à condition encore de n’être pas destinés à nous exonérer d’un travail personnel et à favoriser une facile et molle jouissance des prétendus plaisirs de la vie, mais d’être au contraire honnêtement et largement dispensés au profit de tous. La pauvreté laborieuse et digne de ce saint évangélique nous est encore aujourd’hui un guide excellent pour retrouver dans notre monde moderne la trace des pas du Christ. Elle est en même temps une maîtresse éloquente de bien-être décent qui, au sein d’une économie compliquée et vertigineuse, nous garde dans ce droit sentier, aussi loin de la poursuite ambitieuse de richesses tentatrices que de l’abus idéologique de la pauvreté comme force de haine sociale et de subversion systématique.
Saint Joseph est donc pour nous un exemple que nous chercherons à imiter; et, en tant que protecteur, nous l’invoquerons. C’est ce que l’Eglise, ces derniers temps, a coutume de faire, pour une réflexion théologique spontanée sur la coopération de l’action divine et de l’action humaine dans la grande économie de la Rédemption. Car, bien que l’action divine se suffise, l’action humaine, pour impuissante qu’elle soit en elle-même (cf. Jn 15, 5), n’est jamais dispensée d’une humble mais conditionnelle et ennoblissante collaboration. Comme protecteur encore, l’Eglise l’invoque dans un profond et très actuel désir de faire reverdir son existence séculaire par des vertus véritablement évangéliques, telles qu’elles ont resplendi en saint Joseph. Enfin l’Eglise le veut comme protecteur, dans la confiance inébranlable que celui à qui le Christ voulut confier sa fragile enfance humaine voudra continuer du ciel sa mission tutélaire de guide et de défenseur du Corps mystique du même Christ, toujours faible, toujours menacé, toujours dramatiquement en danger. Et puis nous invoquerons saint Joseph pour le monde, sûrs que dans ce cœur maintenant comblé d’une sagesse et d’une puissance incommensurables réside encore et pour toujours une particulière et précieuse sympathie pour l’humanité entière. Ainsi soit-il.

SAINT JEAN CHRYSOSTOME : HOMÉLIE SUR LE JEÛNE

18 mars, 2013

 http://www.pagesorthodoxes.net/metanoia/jeune-ecrits.htm

 SAINT JEAN CHRYSOSTOME : HOMÉLIE SUR LE JEÛNE

Que la réunion de ce jour est brillante! comme cette assemblée est supérieure en éclat aux assemblées ordinaires ! Quelle en est la cause ? C’est, je le vois, au jeûne qu’il faut l’attribuer; non à un jeûne actuel, mais au jeûne que nous attendons. C’est ce jeûne qui nous rassemble dans la maison paternelle, c’est lui qui ramène aujourd’hui entre les mains de leur mère les fidèles qui se sont montrés jusqu’ici trop négligents. Si la perspective de ce temps consacré a réveillé parmi nous tant de zèle, de quelle piété serons-nous animés, lorsqu’il sera vraiment arrivé! C’est ainsi qu’on voit une cité bannir toute torpeur et déployer la plus grande activité pour recevoir un prince redouté. Ne croyez pas cependant que vous deviez redouter ce jeûne qui va prochainement arriver; ce n’est pas à vous, mais aux démons qu’il est redoutable. Faites entrevoir à un lunatique la présence du jeûne, et la crainte dont il est saisi le rend aussi immobile que les rochers, et charge en quelques manière ses membres de chaînes. Cela se produit surtout lorsque le jeûne est suivi de sa sœur et de sa compagne, la prière; car, dit le Sauveur, « cette espèce de démons n’est chassé que par le jeûne et la prière.» (Mt 17, 20) Puisque le jeûne met ainsi en fuite les ennemis de notre salut, puisqu’il inspire tant de frayeur aux ennemis de notre repos, nous devons l’aimer, le chérir, et non le craindre: à craindre quelque chose, c’est la débauche et l’intempérance et non le jeûne qui doivent nous inspirer de la crainte. La débauche et l’intempérance nous livrent, sans défense, à la tyrannie des vices, et nous rendent esclaves de ces maîtres pervers. Le jeûne au contraire brise les fers de notre servitude, rompt les liens qui garrottent nos mains, nous affranchit de toute tyrannie, et nous remet en possession de notre antique liberté. S’il triomphe de nos ennemis, s’il nous arrache à l’esclavage, s’il nous rend à la liberté, quelle preuve réclamerez-vous encore de sa bienfaisance envers le genre humain? La plus grande preuve d’amour ne consiste-t-elle pas à nourrir les mêmes sentiments de haine et d’amitié ?
Voulez-vous connaître quelle gloire, quelle protection et quelle sécurité le jeûne procure aux hommes? Considérez l’heureuse et admirable vie des solitaires. Ces hommes qui, fuyant loin des bruits du siècle, sont allés s’établir sur le faîte même des montagnes et ont bâti leurs cellules dans le calme du désert, port à l’abri des orages; ces hommes, dis-je, ont fait du jeûne le compagnon inséparable de leur vie. Aussi les a-t-il transformés en anges, et les a-t-il conduits sur les hauteurs de la philosophie; prodiges qu’il n’opère pas moins chez les habitants des villes qui en embrassent la pratique. Moïse et Elie, ces prophètes sublimes de l’Ancien Testament, avaient bien des titres de gloire; ils jouissaient d’un grand crédit auprès du Seigneur: cependant lorsqu’ils voulaient l’aborder et s’entretenir avec Lui, comme il est possible à l’homme de le faire, ils avaient recours au jeûne, qui les conduisait en quelque sorte par la main jusqu’à Dieu. C’est pour cela que Dieu, après avoir au commencement créé l’homme, le mit aussitôt sous la loi du jeûne, comme entre les mains d’une tendre mère et d’un maître parfait. En effet, cette défense : « Vous mangerez du fruit de tous les arbres du paradis, mais vous ne mangerez pas du fruit de l’arbre de la science du bien et du mal, » ne prescrit-elle pas une sorte de jeûne ? (Gn 2,16-17) Si le jeûne a été jugé indispensable dans le paradis, il l’est encore plus hors du paradis; s’il était un remède utile avant toute blessure, il le sera plus maintenant que nous sommes blessés; s’il fournissait des armes redoutables, même avant que les passions révoltées nous eussent déclaré la guerre, son alliance nous est beaucoup plus nécessaire, maintenant que nous avons à subir les violents assauts des démons et des passions. Ah! si Adam eût prêté l’oreille à cette parole, il n’eût pas entendu celle-ci : « Tu es terre, et tu retourneras dans la terre. » (Gn 3,19) Il enfreignit le précepte divin; et dès ce moment, la mort, les soucis,les afflictions, les chagrins, une vie plus affreuse même que la mort, les épines, les ronces, les labeurs, les tribulations et les angoisses devinrent son partage.
Voilà comment Dieu châtie le mépris que l’on fait du jeûne: apprenez d’autre part comment Il récompense cette pratique. Le mépris du jeûne, Il l’a châtié en condamnant à la mort; le respect du jeûne, Il le récompense en rappelant à la vie. Pour vous en montrer la vertu, Il a permis que le jeûne obtînt à des criminels leur grâce, quand la sentence avait été prononcée, quand elle était sur le point d’être mise à exécution, et que l’on s’acheminait déjà vers le lieu du supplice. Et il ne s’agit pas seulement de deux, de trois ou de vingt individus, mais d’un peuple tout entier. Cette grande et belle ville de Ninive déjà ébranlée dans ses fondements, déjà penchée sur l’abîme, déjà près de recevoir le coup fatal, le jeûne, semblable à un ange descendu du ciel, l’a arrachée des portes de la mort et l’a ramenée à la vie. Écoutons, si vous le voulez bien, l’historien sacré.
« La voix du Seigneur se fit entendre à Jonas et lui dit : ‘Lève-toi et va dans la grande ville de Ninive.’» (Jon 1,2) Dieu parle au prophète de la grandeur de cette ville pour mieux le persuader; car Il prévoyait sa fuite prochaine. Mais écoutons ce qu’il doit annoncer. « Encore trois jours, et Ninive sera détruite. » (Jon 3,4) Pourquoi, Seigneur, prédire les maux que tu devais accomplir? Pour ne pas réaliser mes menaces! – Il nous menace de l’enfer, mais pour nous préserver de l’enfer. Soyez pénétrés de crainte par mes paroles, si vous voulez n’être pas victimes des évènements. Mais pourquoi assigner un terme si proche? – Pour vous faire connaître la vertu de ces barbares, je veux dire des Ninivites, à qui il a suffi trois jours pour dissiper le courroux que leurs péchés leur avaient attiré; pour vous faire admirer la bonté de Dieu, qui se contente de trois jours de pénitence en expiation de tant de crimes; pour que vous ne vous abandonniez jamais au désespoir, alors même que vos péchés seraient innombrables. Au reste, de même que l’âme lâche et négligente, quelque temps qu’elle assigne à la pénitence, n’aboutit à aucun résultat important, et ne parvient pas, à cause de sa lâcheté, à fléchir le Seigneur, de même, l’âme pleine de résolution et d’énergie, par l’ardeur de sa pénitence, pourra expier en quelques instants les fautes de nombreuses années. Est-ce que Pierre ne renia pas trois fois son Maître ? Est-ce que, la troisième fois, il n’y ajouta pas un jurement? Est-ce qu’il ne faiblit pas devant la parole d’une vile servante ? Et bien, aura-t-il eu besoin de plusieurs années pour obtenir le pardon de son crime ? Point du tout: la même nuit le vit tomber et se relever, recevoir la blessure et en guérit, atteint par la maladie et rendu à la santé. Et comment cela s’accomplit-il? par ses pleurs et par ses gémissements; non par des pleurs ordinaires, mais par des pleurs que lui arrachait la vivacité de ses regrets. Aussi l’évangéliste ne se borne-t-il pas à dire qu’il pleura; il ajoute qu’il pleura amèrement. (Mt 26,75) Exprimer l’abondance de ses larmes est au-dessus de la parole humaine: l’issue de l’événement l’a fait seule comprendre. En effet, après cette épouvantable chute, car aucune faute n’est comparable à l’apostasie; après cette faute si grave, l’apôtre recouvra sa dignité première, et fut chargé du gouvernement de l’Église universelle: et, chose encore plus admirable, il témoigne envers son divin Maître un amour supérieur à celui de tous les autres apôtres. « Pierre, lui avait dit le Sauveur, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » (Jn 21,15) Or nulle question n’était plus propre à mettre en évidence le degré de sa vertu.
Vous seriez peut-être tentés de dire que Dieu a eu raison de pardonner aux Ninivites en considération de leur barbarie et de leur ignorance, et vous rappelleriez ce mot de l’évangéliste: « Le serviteur qui ne connaît pas la volonté de son maître et qui ne l’accomplit pas, sera légèrement châtié. » (Luc 12,48) Pour vous convaincre du contraire, le Seigneur vous offre l’exemple de Pierre, serviteur qui certes connaissait bien la volonté de son Maître. Regardez à quel degré de confiance néanmoins il remonte, quoique s’étant rendu coupable d’un si grave péché. Quels que soient donc vos péchés, ne perdez jamais courage. Ce qu’il a de plus à craindre que le péché, c’est de rester dans le péché; ce qu’il y a de plus dangereux dans une chute, c’est de ne pas se relever de sa chute. Voilà ce qui arrachait à Paul des gémissements et des larmes, et ce qu’il jugeait digne d’être déploré. « Je crains, disait-il, que, à mon retour parmi vous, Dieu ne m’humilie, et que je n’aie à pleurer, non seulement sur ceux qui ont péché, mais encore sur ceux qui n’ont pas fait pénitence des impudicités, des impuretés et des fornications qu’ils ont commises. » (II Cor 21,21) Or quel temps plus propre à la pénitence que le temps consacré au jeûne ?
Mais revenons à notre histoire. « Ayant entendu ces paroles, le prophète descendit à Joppé pour s’enfuir vers Tharsis, loin de la face du Seigneur. (Jon 1,3) O homme, où fuis-tu? n’as-tu pas oui ces accents du psalmiste : « Où irai-je loin de ton Esprit ? Où fuirai-je loin de ta Face ?» (Ps 88,7) Sur la terre ? mais « la terre appartient au Seigneur avec tout ce qu’elle renferme». (Ps 23,1) Dans l’enfer ? mais si je descends dans les enfers, Tu y es présent. » (Ps 88,8) Dans le ciel ? Mais « si je monte vers les cieux, je T’y trouve encore. » (ibid. 7) Sur la mer ? « Là aussi ce sera ta droite qui me soutiendra. » (ibid. 10) C’est ce que Jonas apprit par sa propre expérience. telle est, en effet, la nature de la faute, qu’elle jette notre âme dans une ignorance profonde. De même que les personnes tourmentées par l’ivresse ou par une pesanteur de tête marchent au hasard, sauf à se précipiter inconsidérément dans l’abîme ou dans le précipice qui se présenteraient sous leurs pas, ainsi lorsque nous sommes entraînés par le péché, enivrés en quelque sorte par nos coupables désirs, nous ne savons ce que nous faisons; le présent et l’avenir également nous échappent. Vous fuyez le Seigneur, n’est-ce pas ? Eh bien, attendez un peu, et les évènements vous apprendront que vous ne sauriez même vous dérober à la mer, qui n’est que son esclave.
A peine Jonas était-il monte sur le vaisseau, que la mer soulève ses flots et amoncelle ses vagues. semblable à une esclave fidèle qui, surprenant un de ses compagnons d’esclavage en fuite, après avoir enlevé une partie des biens de son maître, ne se lasse pas de le poursuivre et d’inquiéter ceux qui seraient tentés de l’accueillir jusqu’à ce qu’elle s’en soit emparée et qu’elle l’ait ramené à son maître, la mer surprenant et reconnaissant ce fugitif, suscite mille difficultés aux matelots, gronde, mugit, et les menace, non de les traduire en jugement, mais de les engloutir avec les navires s’ils ne lui livrent l’esclave de son maître. Que firent les matelots en cette occurrence ? Ils jetèrent à la mer la cargaison du vaisseau; mais il n’en était pas plus soulagé.» (Jon 1,5) Le fardeau véritable restait encore tout entier. Jonas lui-même qui accablait le bâtiment, non du poids de son corps, mais du poids de son péché; car il n’est rien de si lourd et de si pesant que le péché et la désobéissance. A cause de cela Zacharie les compare à du plomb; (Za 35,7) et David s’écrie à ce même propos : « Mes iniquités se sont élevées au-dessus de ma tête, et elles se sont appesanties sur moi comme un fardeau insupportable.» (Ps 37,5) Le Christ disait aussi aux hommes qui vivaient au sein du péché: «Venez à Moi, vous tous qui êtes fatigués et qui succombez sous le faix, et je vous soulagerai. » (Mt 11,28) C’était donc le péché qui surchargeait la nef et qui la menaçait d’une ruine totale. Quant à Jonas, il était enseveli dans le sommeil: non dans le sommeil d’une paix délicieuse, mais dans le sommeil pesant du chagrin; non dans le sommeil du repos, mais dans celui de l’abattement. Les serviteurs bien nés comprennent vite leurs fautes. Ainsi en fut-il du prophète: à peine eut-il commis sa désobéissance qu’il en comprit la gravité. Telle est la condition du péché: dès qu’il paraît un jour, il déchire l’âme à laquelle il doit l’existence, tout au contraire de ce qui arrive en vertu des lois naturelles à notre naissance. Tandis que notre naissance met un terme aux douleurs de nos mères, la naissance du péché inaugure les souffrances qui déchirent l’âme dans laquelle il a pris son origine.
Cependant le pilote s’approcha de Jonas et lui dit : « Lève-toi et invoque ton Seigneur et ton Dieu.» (Jon 1,6) Son expérience lui indiquait que ce n’était pas là une tempête ordinaire, mais un fléau envoyé du ciel, que les efforts des nautoniers seraient inutiles et que les ressources de son art ne conjureraient pas la violence des flots. Il fallait en ce moment la main d’un pilote plus puissant, de celui qui gouverne le monde entier; il fallait le secours et le protection d’en haut. C’est pourquoi les matelots abandonnant les rames, les voiles et cordages, au lieu d’occuper leurs bras à la manœuvre, les élevaient vers les cieux en implorant le Seigneur. La tempête persistant avec toute sa fureur, on consulta le sort, et le sort enfin trahit le coupable. Néanmoins, on ne le précipita pas sur-le-champ dans les flots. Transformant le navire en tribunal, au milieu de ce fracas et de ce bouleversement horrible, comme si l’on eût joui d’un calme parfait, on permit au criminel de prendre la parole et de se défendre. L’instruction fut ouverte avec autant de soin que s’il eût fallu rendre un compte rigoureux de la sentence qu’elle devait amener. Prêtons l’oreille à ces questions aussi détaillées que celles de la justice. Quelle est votre condition? demande-t-on à Jonas. D’où viens-tu ? Où vas-tu ? En quelle contrée es-tu né ? A quel peuple appartiens-tu ? Quoique la mer l’accusât de sa voix tonnante, quoique le sort l’eût désigné, malgré les mugissements accusateurs de l’une, et le témoignage formel de l’autre, on ne prononce pas encore d’arrêt. De même que, dans une cause régulière, après avoir entendu l’accusation, après que les témoins ont parlé, après que les preuves et les indices de la culpabilité ont été produits, les juges attendent cependant pour porter leur sentence que l’accusé ait confessé son crime, de même, ces matelots, ces hommes ignorants et barbares, observent cette marche de la justice; et cela, en face du plus terrible danger, au milieu d’une tourmente affreuse, au milieu de vagues courroucées, quand la mer leur permet à peine de respirer, tant elle est furieuse et agitée, tant les bruits qui s’élèvent de son sein paraissent effrayants ! Pourquoi, mes bien-aimés, une disposition aussi favorable envers le prophète? C’était Dieu qui le permettait ainsi, et en le permettant, Il enseignait à son envoyé la douceur et la mansuétude; aImite la conduite de ces matelots, semblait-Il lui crier. Tout ignorants qu’ils sont, une âme n’est pas à leurs yeux un objet de mépris, et ils hésitent à sacrifier ta seule vie. Toi, au contraire, tu as exposé autant que tu le pouvais le salut d’une ville entière et de ses innombrables habitants. Quoiqu’ils connaissent la cause de leurs maux, tes compagnons de voyage ne se hâtent pas de te sacrifier, et toi, qui n’as rien eu à souffrir des Ninivites, tu les précipites dans la ruine et la désolation. Quand je t’ai ordonné de les ramener par ta prédication dans la voie du salut, tu n’as pas voulu m’obéir. Sans en avoir reçu l’ordre de personne, ceux-ci ne négligent aucun moyen pour te dérober au châtiment que tu as mérité.» En effet, la voix accusatrice de la mer, la décision du sort, les propres aveux du fugitif ne précipitèrent pas sa mort: les matelots faisaient, au contraire, tout ce qui était en leur pouvoir pour ne pas l’abandonner, même après une faute aussi éclatante, à la violence des flots. Mais ceux-ci, ou plutôt le Seigneur ne le permit pas, afin que le monstre marin achevât l’œuvre des matelots, et ramenât le prophète à de plus sages pensées. Jonas avait dit à ses compagnons: « prenez-moi, et jetez-moi dans la mer. » (Jon 1,12) Et ces derniers voulurent regagner le rivage, mais la tempête l’emporta sur leurs efforts.
Après avoir assisté à la fuite de Jonas, écoutez les aveux qu’il laisse échapper du sein du monstre qui l’a recueilli, car si cette punition est la punition de l’homme, ces accents sont les accents du prophète. Dès qu’il eut été jeté à la mer, celle-ci le renferma dans le ventre d’un monstre comme dans une prison, et conserva sain et sauf ce fugitif pour le ramener à son maître. Il n’eut à souffrir ni de la furie des flots qui se refermèrent sur lui, ni des étreintes du monstre encore plus redoutable qui le reçut dans cette obéissance de la mer et du monstre à une loi contraire aux lois de leur nature. Arrivé dans cette ville, il proclama aussitôt la sentence, comme s’il eût donné connaissance d’une lettre royale où il se fût agi d’un châtiment. Encore trois jours, criait-il, et Ninive sera détruite. (Jon 3,4) A ce cri, loin d’y répondre par l’incrédulité ou par l’insouciance, les Ninivites se précipitèrent tous vers le jeûne; les hommes aussi bien que les femmes, les esclaves aussi bien que leurs maîtres, les princes aussi bien que les sujets, les jeunes gens aussi bien que les vieillards et les enfants. Les animaux dépourvus de raison y furent même soumis. Partout le sac, partout la cendre, partout les gémissements et les larmes. Celui-là même dont le front était ceint du diadème descendit les degrés de son trône, se revêtit d’un sac, se couvrit de cendre, et arracha la ville au péril qui la menaçait. Spectacle inouï, le sac succédant à la pourpre; ce que la pourpre ne pouvait faire, le sac le faisait; ce que le diadème ne pouvait accomplir, la cendre l’accomplissait.
Voyez-vous si j’avais raison de vous dire que nous n’avions point à craindre le jeûne, mais l’intempérance et la débauche? Ce sont l’intempérance et la débauche qui ébranlèrent Ninive jusque dans ses fondements, et qui la mirent sur le penchant de sa chute. Grâce au jeûne, Daniel enfermé dans la fosse aux lions, resta sain et sauf au milieu de ces animaux comme il fût resté au milieu d’innocentes brebis. Bouillonnant de colère, la prunelle ensanglantée, ils n’osaient s’approcher de la table dressée devant eux; et, quoiqu’ils sentissent le double aiguillon de leur férocité native, plus terrible que la férocité des autres animaux, et de la faim qu’ils enduraient depuis sept jours, ils respectèrent cette proie, comme de toucher aux entrailles du prophète. Grâce au jeûne, les trois enfants qui avaient été jetés dans la fournaise de Babylone en sortirent le corps plus éclatant que les flammes dans lesquelles ils étaient longtemps restés. Mais si le feu de cette fournaise était un feu véritable, d’où vient qu’il ne produisit pas les effets du feu? Si le corps de ces enfants était un corps réel, d’où vient qu’il n’éprouvait pas ce que les corps éprouvent en pareil cas ? Demandez-le au jeûne, et il vous répondra, et il vous résoudra cette énigme; car c’est vraiment une énigme que ce prodige d’un corps livré aux flammes et en sortant néanmoins victorieux. Voyez-vous cette lutte merveilleuse. Voyez-vous cette victoire plus merveilleuse encore ? Soyez donc remplis d’admiration pour le jeune, et recevez-le à bras ouverts. Puisqu’il paralyse les ardeurs d’une fournaise, qu’il garantit de la cruauté des lions, qu’il chasse les démons, qu’il obtient la révocation des sentences divines, qu’il apaise la furie des passions, qu’il nous conduit à la liberté, qu’il ramène le calme dans nos pensées, ne ferions-nous pas un acte de la dernière folie, si nous redoutions et si nous repoussions une pratique à laquelle tant de biens sont attachés ? – Mais il brise et affaiblit notre corps, m’objectera-t-on. – Eh bien, plus l’homme extérieur s’affaiblira en nous, plus l’homme intérieur de jour en jour se renouvellera. Du reste, examinez sérieusement la chose, et vous trouverez que le jeune est un principe de santé. Si vous refusez d’ajouter foi à ma parole, consultez les médecins, et ils vous affirmeront cette vérité de la manière la plus formelle. Ils appellent l’abstinence la mère de la santé; ils regardent la goutte, les pesanteurs, les tumeurs, et une infinité d’autres maladies, comme la conséquence de la mollesse et de l’intempérance; véritable ruisseaux empoisonnés provenant d’une source empoisonnée, et qui nuisent également et à la santé du corps et à la vertu de l’âme.
Pourquoi donc serions-nous effrayés du jeûne, s’il nous préserve de tant de maux ? Ce n’est pas sans motifs que j’insiste sur ce point. Je vois des hommes aussi rebutés et effrayés par l’approche du jeûne, que s’ils étaient sur le point de s’unir à une femme d’un caractère insupportable; je vois des hommes se perdre dans l’intempérance et dans l’ivresse; et c’est pour cela que je vous exhorte à ne pas sacrifier à de semblables excès les avantages de ce genre de pénitence. Lorsqu’on se dispose à prendre quelque potion amère pour dissiper la répugnance qu’inspire à l’estomac la nourriture, si l’on commence par manger abondamment, on aura toute l’amertume de la médecine sans en éprouver l’efficacité du remède. Aussi les médecins nous ordonnent-ils en pareil cas de nous coucher sans prendre quoi que ce soit, afin que la médecine puisse agir énergiquement sur les humeurs mauvaises. Il en est de même du jeûne: Si vous vous plongez aujourd’hui dans l’ivresse, et que demain vous preniez ce remède, il sera pour vous vain et inutile; vous aurez enduré la privation qu’il entraîne, et vous ne recueillerez pas les avantages dont il est la source: toute sa vertu échouera contre le mal que vous auront causé vos excès de la veille. Mais si vous avez soin de diminuer le poids du corps, et d’user de ce remède après vous y être préparé par la sobriété, il vous sera facile de vous purifier d’une grande partie de vos fautes passées. En conséquence, prenons bien garde, et de tomber du jeûne dans l’intempérance: celui qui veut user trop vite des forces de son corps malade et à peine convalescent, n’en fera qu’une chute plus prompte. Tel est le sort de notre âme, lorsqu’au commencement et à la fin du temps consacré au jeûne, nous obscurcissons des nuages de l’intempérance les réformes opérées par l’abstinence en nos âmes. De même que les individus qui doivent combattre les bêtes féroces, n’abordent le combat qu’après avoir couvert d’armes défensives les principales parties de leur corps, de même, bien des hommes aujourd’hui se préparent aux combats du jeûne par les excès de la table; ils se gorgent de viandes, ils s’environnent de ténèbres, et c’est avec de telles folies qu’ils accueillent l’arrivée de ce temps de calme et de paix. Quel que soit celui à qui je demanderai : « Pourquoi t’empresses-tu d’aller aux bains ?» il me répondra : « Pour purifier mon corps, et commencer ensuite le jeûne. » Si je vous demande également: «Pourquoi vous enivrez-vous? » vous me répondez de nouveau: « Parce que je dois commencer le jeûne.» Mais n’est-il pas absurde d’accueillir ce saint temps à la fois et avec un corps pur et avec une âme abrutie et souillée ?
Nous aurions bien des choses à ajouter; ce que nous avons dit suffira pour éclairer la bonne volonté des fidèles. Aussi bien est-il nécessaire de terminer, car il nous tarde d’ouïr la voix de notre père. Pour nous, quand nous prenons la parole à l’ombre de ce sanctuaire, nous ressemblons à de jeunes bergers jouant d’un léger chalumeau sous les ombrages du hêtre et du chêne. Mais, pareil à un artiste divin qui tire de sa harpe d’or des accents dont l’harmonie ravit l’assemblée entière, notre père, par l’harmonie, non de ses accents, mais de ses paroles et de ses œuvres, enchante nos âmes. Tels sont les docteurs que recherche le Christ : « Celui qui parlera et qui enseignera de la sorte, disait-Il, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. » (Mt 5, 19) Tel est celui dont nous parlons; aussi est-il grand dans le royaume des cieux. Puissions-nous tous, avec le secours de ses prières et de celles de tous nos supérieurs, l’obtenir ce royaume, par la grâce et l’amour de notre Seigneur Jésus Christ, avec lequel la gloire apparient au Père dans l’unité du saint Esprit, maintenant, et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

LE PAPE FRANÇOIS ET L’ÉGLISE ORTHODOXE

18 mars, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/le-pape-francois-et-l-eglise-orthodoxe

LE PAPE FRANÇOIS ET L’ÉGLISE ORTHODOXE

DES RELATIONS PROMETTEUSES

ROME, 18 MARS 2013 (ZENIT.ORG) DON MARIUSZ FRUKACZ

En Argentine, le cardinal Bergoglio entretenait de bonnes relations avec l’Église orthodoxe. Et maintenant qu’il est pape, celle-ci l’observe avec un intérêt nouveau. Tout comme les médias internationaux qui se demandent comment les rapports entre l’Église de Rome et l’Église orthodoxe évolueront.
Le métropolite Hilarion, du patriarcat de Moscou, a adressé au pape une lettre dans laquelle il lui rappelle « les bonnes relations et la confiance » qu’il avait avec la communauté orthodoxe locale durant son ministère en Argentine. Il sera présent à l’inauguration, mardi 19 mars.
« Le cardinal Bergoglio entretenait des relations étroites et amicales avec le clergé orthodoxe en Argentine », souligne l’évêque Jean, qui est à la tête de l’Église orthodoxe en dehors de la Russie et réside à Buenos Aires. Celui-ci raconte que le cardinal Bergoglio participait chaque année à la liturgie de Noël – le 7 janvier selon le calendrier julien – dans la cathédrale orthodoxe de Buenos Aires.
Le cardinal Bergoglio entretenait aussi d’excellents rapports avec l’Église gréco-catholique. Mgr Sviatoslav Shevchuk, archevêque majeur de Kiev-Halic, en Ukraine, c’est-à-dire responsable de l’Église gréco-catholique, a travaillé à Buenos Aires pendant deux ans (2009-2011) avant d’être élu et qu’il connaît personnellement le cardinal Bergoglio.
Il y a quelques jours, Mgr Shevchuk a raconté ce fait intéressant : quand le jeune Jorge Mario Bergoglio était séminariste en Argentine, il « se levait beaucoup plus tôt que ses camarades de classe pour aller célébrer la Divine liturgie – l’Eucharistie en rite catholique byzantin – avec le père Stepan Chmil, salésien de don Bosco (1914-1979), né en Ukraine, qui était chargé par la Congrégation des Églises orientales de travailler parmi les Ukrainiens en Argentine ».
D’après Mgr Shevchuk, le P. Stepan fut en quelque sorte un “mentor” pour Jorge Mario Bergoglio : « Le Père Stepan était un homme tellement saint que le saint Synode de l’Église gréco-catholique ukrainienne a accepté d’ouvrir son  procès de béatification en septembre 2008. »
À propos des relations du pape François avec l’Église orthodoxe, le geste de Bartholomaios Ier est à souligner : pour la première fois depuis 1054, le patriarche de Constantinople participera à l’inauguration du pontificat de l’évêque de Rome, comme a confirmé le père Federico Lombardi, sj, porte-parole du Saint-Siège.