Archive pour le 15 mars, 2013

Ortolano, Joh-08,01_Femme_Adultere

15 mars, 2013

Ortolano, Joh-08,01_Femme_Adultere dans images sacrée 16%20ORTOLANO%20WOMAN%20TAKEN%20IN%20ADULTERY

http://www.artbible.net/3JC/-Joh-08,01_Woman_Adultery_Femme_Adultere/slides/16%20ORTOLANO%20WOMAN%20TAKEN%20IN%20ADULTERY.html

 

 

DIMANCHE 17 MARS : COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT

15 mars, 2013

http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/commentaires-de-marie-noelle-thabut.html

DIMANCHE 17 MARS : COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT

PREMIERE LECTURE – Isaïe 43, 16-21
16 Ainsi parle le SEIGNEUR,
 lui qui fit une route à travers la mer,
 un sentier au milieu des eaux puissantes,
17 lui qui mit en campagne des chars et des chevaux,
 des troupes et de puissants guerriers ;
 et les voilà couchés pour ne plus se relever,
 ils se sont éteints,
 ils se sont consumés comme une mèche.
 Le Seigneur dit :
18 « Ne vous souvenez plus d’autrefois,
 ne songez plus au passé.
19 Voici que je fais un monde nouveau :
 il germe déjà, ne le voyez-vous pas ?
 Oui, je vais faire passer une route dans le désert,
 des fleuves dans les lieux arides.
20 Les bêtes sauvages me rendront gloire,
 - les chacals et les autruches –
 parce que j’aurai fait couler de l’eau dans le désert,
 des fleuves dans les lieux arides,
 pour désaltérer le peuple, mon élu.
21 Ce peuple que j’ai formé pour moi
 redira ma louange. »

Ce texte est surprenant ! A première vue, il comporte deux parties absolument contradictoires : la première partie est un rappel de la sortie d’Egypte, donc du passé ; la seconde, au contraire, recommande de faire table rase du passé… Mais peut-être pas de n’importe quel passé ? Tout est là. Je reprends ces deux parties l’une après l’autre.  
 Tout commence par la formule « Ainsi parle le SEIGNEUR », qui annonce toujours des paroles très importantes. Puis vient l’évocation de cette fameuse « route à travers la mer » : « Ainsi parle le SEIGNEUR, lui qui fit une route à travers la mer, un sentier au milieu des eaux puissantes ». C’est le miracle mémorable de la Mer des Joncs, lorsque les Hébreux s’enfuyaient d’Egypte. Dans tous les livres de la Bible, une évocation de cet ordre est un rappel de cette fameuse nuit de la libération d’Egypte (rapportée par le livre de l’Exode, au chapitre 14). Isaïe précise encore « (le SEIGNEUR), lui qui mit en campagne des chars et des chevaux, des troupes et de puissants guerriers ; et les voilà couchés pour ne plus se relever, ils se sont éteints, ils se sont consumés comme une mèche. » Ce sont les Egyptiens, bien sûr, lancés à la poursuite des fuyards. Et Dieu a fait échapper son peuple. Ce n’est pas un hasard, d’ailleurs, si Isaïe a employé le Nom « SEIGNEUR », puisque c’est ce nom-là, précisément, qui qualifie le Dieu du Sinaï, notre libérateur. 
 Voilà donc l’œuvre de Dieu dans le passé. C’est le meilleur soutien de l’espérance d’Israël pour l’avenir. Et c’est de cela qu’Isaïe va parler maintenant : « Voici que je fais un monde nouveau ». De quoi s’agit-il ici ? A qui Isaïe promet-il un monde nouveau ? Ici, nous avons besoin de nous remettre dans le contexte historique de cette prédication. Le deuxième Isaïe, celui que nous lisons aujourd’hui, vit au sixième siècle pendant l’Exil à Babylone (qui a duré de 587 à 538 av. J.C.).        
 Nous avons souvent eu l’occasion de parler de cette période qui fut une terrible épreuve. Et, franchement, on ne voyait pas bien pourquoi l’horizon s’éclaircirait ! S’ils sont déportés à Babylone, c’est parce que Nabuchodonosor, roi de Babylone, a vaincu le tout petit royaume juif dont Jérusalem est la capitale. Et pour l’instant les affaires de Nabuchodonosor marchent encore très bien ! Et puis, à supposer que l’on arrive à s’enfuir un jour… de la Babylonie à Jérusalem, il faudrait traverser le désert de Syrie qui couvre des centaines de kilomètres, et en fuyards, c’est-à-dire dans les pires conditions qui soient.
 Le prophète a donc fort à faire pour redonner le moral à ses contemporains : mais il le fait si bien qu’on appelle son livre « le livre de la Consolation d’Israël » parce que le chapitre 40 commence par cette phrase superbe : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu » ; et le seul fait de dire « votre Dieu » est un rappel de l’Alliance, une manière de dire « l’Alliance de Dieu n’est pas rompue, Dieu ne vous a pas abandonnés ». Car l’une des formulations de l’Alliance entre Dieu et son peuple était « Vous serez mon peuple et je serai votre Dieu » ; et chaque fois que l’on entend cette expression « mon Dieu » ou « votre Dieu », ce possessif est un rappel de l’Alliance en même temps qu’une profession de foi.
 Isaïe va donc, de toutes ses forces, raviver l’espoir chez les exilés : Dieu ne les a pas abandonnés, au contraire, il prépare déjà leur retour au pays. On ne le voit pas encore, mais c’est sûr ! Pourquoi est-ce sûr ? Parce que Dieu est fidèle à son Alliance, parce que, depuis qu’il a choisi ce peuple, il n’a cessé de le libérer, de le maintenir en vie à travers toutes les vicissitudes de son histoire.
 Ce sont ces arguments-là qu’Isaïe développe ici : Nabuchodonosor vous fait peur ? Mais Dieu a déjà fait mieux : il vous a délivrés de Pharaon ! Le désert vous fait peur ? Mais le désert du Sinaï, c’était bien pire et Dieu a protégé son peuple tout du long ! Or, vous êtes toujours le peuple de Dieu, son élu. Sous-entendu « ce que Dieu a fait pour vous une fois, il le refera ». Comme il a fait passer son peuple à travers la Mer à pied sec au moment de la sortie d’Egypte, le SEIGNEUR saura faire passer son peuple « à pied sec » à travers toutes les eaux troubles de son histoire.
 L’espérance d’Israël s’appuie toujours sur son passé : c’est le sens du mot « Mémorial » ; on fait mémoire de l’oeuvre de Dieu depuis toujours, pour découvrir que cette oeuvre de Dieu se poursuit pour nous aujourd’hui, et pour y puiser la certitude qu’elle se poursuivra demain. Passé, Présent, Avenir : Dieu est à jamais présent aux côtés de son peuple. C’est l’un des sens du Nom de Dieu « Je suis » (sous-entendu, « Je suis avec vous en toutes circonstances).
 Je reviens à notre texte : c’est précisément au cours de cette période difficile de l’Exil, au moment où on risquait de s’installer dans la désespérance, que les prophètes ont développé une nouvelle métaphore, celle du germe : « Voici que je fais un monde nouveau : il germe déjà, ne le voyez-vous pas ? » dit Isaïe ici. Dans la Bible, ce n’est pas seulement un terme de botanique : à partir de l’expérience éminemment positive d’une minuscule graine capable de devenir un grand arbre, on voit bien comment le mot « germe » a pu devenir en Israël un symbole d’espérance. Le même prophète avait déjà dit équivalemment la même chose au chapitre précédent (preuve qu’il n’était pas inutile de le répéter) : « Je vous annonce de nouveaux événements, avant qu’ils germent, je vous les laisse entendre. » (Is 42, 2). Il nous reste à apprendre aujourd’hui à déceler les germes du monde nouveau, du Royaume que Dieu est en train de construire.

HOMÉLIE 5E DIMANCHE DE CARÊME C

15 mars, 2013

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/

HOMÉLIE 5E DIMANCHE DE CARÊME C

Is 43, 16-21 ; Phil 3, 8-14 ; Jn 8, 1-11

Rappelez-vous l’évangile de dimanche dernier. Il nous offrait la parabole de la miséricorde et du pardon. Elle se prolonge aujourd’hui, se précise et s’amplifie à trois voix : celles d’Isaïe, de Paul et de Jean. Ne songez plus au passé, dit le prophète. Je fais un monde nouveau. D’ailleurs, regardez, il germe déjà. Parole du Seigneur. Et Paul enchaîne : Le passé, c’est le passé, « J’oublie ce qui est en arrière et je cours vers l’avant ».
Avec l’Evangile de Jean, nous sommes confrontés à un fait divers très médiatique, comme s’il était filmé en pleine rue, et comme on peut encore le voir à travers des faits divers contemporains : Des femmes tondues de force pour s’être converties à une autre religion, d’autres exécutées d’une balle dans la tête pour avoir eu un enfant hors mariage, ou même d’autres encore, pour un motif similaire, enterrées jusqu’au cou et lapidées.
L’Evangile, lui, nous montre, d’un côté, des hommes, fanatisés par des principes, qui en appellent aux méthodes radicales pour faire régner ce qu’ils estiment être « l’ordre », « la justice » et « la pureté des mœurs ». En face, un jeune prophète, qui prendra le contre-pied de la rigueur agressive et aveugle de ceux qui se croient des « justes ». Entre les deux, une présumée coupable, ou une victime, dont le complice ou le responsable a réussi à prendre la fuite pour échapper à la lapidation.
Les accusateurs s’appuient sur des lois, coutumes et traditions très anciennes, archaïques, qui ont été sacralisées et divinisées jusque dans les moindres détails. D’où, cette morale d’interdits rigides et sans nuances.
Jésus ne vient pas pour autant contredire la grande Loi originelle de Moïse, et encore moins l’abolir. Au contraire. Il vient en fait l’accomplir à la perfection, mais en montrant comment il faut la comprendre et l’accomplir, car elle est fondamentalement une loi d’Alliance et une loi d’Amour. En précisant que la loi est faite pour l’homme et non l’homme pour la loi. Comme Paul l’écrira plus tard : « Nous servons sous le signe nouveau de l’Esprit et non plus sous le régime périmé de la lettre » (Rm 7, 6). Jésus dénonce ainsi l’intransigeance de ceux qui se prétendent être des « justes ». Des modèles !, parfaitement soumis et obéissants à la loi. Or, précisément, il ne suffit pas d’obéir. Pour Jésus, ce n’est pas l’amour de la loi qui sauve, mais bien la loi de l’Amour. Et si la faute mérite jugement, il ne peut être décrété par un cœur dur. Ni uniquement et scrupuleusement en fonction de coutumes et traditions, dont certaines sont vraiment barbares, et donc périmées. Comme il le dira un jour : « Je ne suis pas venu pour condamner, mais pour sauver. Vous, au contraire, qui prétendez être des justes, vous jugez de façon purement humaine » (Jn 8, 15).
Cet épisode illustre bien deux types de « justice » qui s’opposent : celui de la lettre et celui de l’esprit. D’un côté, la Loi bétonnée et pétrifiée, aveugle et impitoyable. Un jugement sans appel. De l’autre, la loi de la Bonne Nouvelle du pardon et celle des Béatitudes. Un jugement, oui, mais un jugement de la miséricorde.
Dans le cas présent, il y a, certes, faute et flagrant délit. Mais les accusateurs, qui ne sont pas sans péché, sont pris eux aussi en flagrant délit d’hypocrisie et de mauvaise foi. Non seulement, ils humilient publiquement une femme sans la moindre pitié, mais ils le font moins par « respect de la Loi » que pour tendre un piège à ce jeune prophète, contestataire et novateur, qui les dérange. Ce qu’ils veulent, c’est l’éliminer. De plus, ils sont eux-mêmes des adultères. Si pas selon la chair, certainement selon l’esprit. Puisqu’en refusant la miséricorde, ils trompent le Dieu de miséricorde.
Evidemment, le danger existe toujours de prêcher une foi et une morale de facilité. Cependant, le danger est plus grand encore de faire de la religion un christianisme sans évangile. Autrement dit : d’être plus préoccupé d’exiger que d’écouter, de juger que d’accueillir, de dénoncer, plutôt que d’annoncer LA Bonne Nouvelle.
Remarquez que le Maître ne condamne pas. Il garde sa confiance envers l’accusée. Il lui laisse toutes ses chances de conversion. Il ne dit pas pour autant : Va et vis ta vie comme tu l’entends. Mais bien : « Va et ne pèche plus ». Jésus est un guérisseur d’âme et un avocat spirituel. Maintenant , c’est à elle de prendre l’affaire en main, d’assumer ses responsabilités et de bâtir son avenir. Elle peut à nouveau regarder en avant, sans ressasser ni ruminer ses erreurs et fautes passées. Sans broyer du noir.
Ainsi, ce matin, Jésus nous invite tous à prendre le chemin de la conversion et de l’espérance. Que nous soyons ici physiquement ou, plus largement encore, en esprit, à la maison, à l’hôpital ou en voiture, nous sommes là avec nos faiblesses et nos fautes. Et, peut-être même avec nos violences intérieures et nos pierres de lapidation. Mais le Christ nous invite à déposer tous nos cailloux.
Nous avons pris place à la table de la Parole qui sauve, une Parole de miséricorde. Et nous allons rompre le Pain, Corps du Christ, qui nous invite au partage, pour changer nos cœurs de pierre en cœurs de chair, non pas au nom d’une loi qui tue, mais d’une loi qui sauve.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008