Archive pour le 7 mars, 2013
Aménagement du « Passetto » entre le Vatican et le Château Saint-Ange
7 mars, 2013http://www.zenit.org/fr/articles/amenagement-du-passetto-entre-le-vatican-et-le-chateau-saint-ange
Aménagement du « Passetto » entre le Vatican et le Château Saint-Ange
Accord entre le Vatican et le ministère italien des « Biens culturels »
Rome, 14 février 2013 (Zenit.org) Anita Bourdin
Le « Passetto », le mur fortifié qui relie la caserne des Gardes Suisses de la Cité du Vatican, au Château Saint-Ange, au bord du Tibre, vient de faire l’objet d’un accord entre le gouvernorat de l’Etat de la Cité du Vatican et le ministère italien des « Biens culturels ».
Un protocole d’accord concernant l’utilisation de ce « Passetto » – « passage » – et d’une tour de garde qui en contrôle l’accès a en effet été signé, ce jeudi 14 février 2013, indique un communiqué du Vatican.
En partie restauré pour l’An 2000, le « Passetto » coonstruit par le pape saint Léon IV (845-855) – le contructeur des murailles « léonines » -, a pu être emprunté par des visiteurs pendant le Grand jubilé. Mais le Vatican et l’Italie ont souhaité collaborer afin de le mettre en valeur et de le protéger, en tant que « patrimoine historique et artistique ».
Il fera donc l’objet d’aménagements pour consentir le passage de visiteurs y compris pour les personnes handicapées.
Les travaux, indique la même source, doivent permettre à l’Etat italien de rouvrir le passage surélevé au public, par un accès à partir du Musée national du Château Saint-Ange, qui fut à l’origine projeté pour accueillir le tombeau de l’empereur Hadrien (ses cendres y sont déposées en 139), transformé en bastion militaire, en prison, puis en résidence papale.
Il est surmonté d’une statue de l’archange saint Michel, dont on ne sait pas, quand on l’aperçoit, s’il dégaine son glaive ou s’il le remet au fourreau. La statue est récente: elle date de 1753: c’est un bronze de Peter Antin von Verschaffelt. Ce serait la représentation d’un songe du pape Grégoire Ier, alors que la population de Rome était décimée par la peste de 590. Après une procession et des prières publiques, le pape vit en songe que l’archange rengainait son glaive : l’épidémie prenait fin.
C’est là que le pape Clément VII a pu se réfugier, en passant par le « Passetto » alors que les lansquenets de Charles Quint mettaient à sac la Ville éternelle : c’était en 1527, le 6 mai. Les Gardes suisses furent massacrés en protégeant la fuite du pape. C’est pourquoi la prestation de serment des Gardes suisses pontificaux est fixée chaque année au 6 mai. Le pape s’enfuit ensuite à Orvieto.
La page en ligne de la Garde suisse, sur le site du Vatican raconte cet épisode terrible : « Après un moment d’hésitation, les mercenaires défoncèrent la Porta del Torrione, tandis que les lansquenets envahissaient Borgo Santo Spirito et Saint-Pierre. La Garde suisse, rassemblée aux pieds de l’obélisque qui se trouvait alors près du Campo Santo Teutonico, et les quelques troupes romaines, luttèrent désespérément. Le commandant Kaspar Röist, blessé, sera massacré par les Espagnols chez lui, sous les yeux de sa femme Elizabeth Klingler. Des 189 Suisses, seuls 42 purent en réchapper, c’est-à-dire ceux qui, à la dernière minute, sous le commandement de Hercules Göldli, avaient accompagné Clément VII à son refuge de Château Saint-Ange: les autres tombèrent glorieusement, massacrés, avec deux-cents fugitifs, sur les marches du maître-autel de la basilique Saint-Pierre. Le salut de Clément VII et de ses hommes fut possible grâce au «Passetto», un couloir secret construit par Alexandre VI sur la muraille qui reliait le Vatican à Château Saint-Ange ».
« La horde sauvage était pressée, raconte la même source, car elle craignait que les forces de la Ligue coupent la voie pour la retraite. Après avoir traversé le Ponte Sisto, les lansquenets et les Espagnols se ruèrent sur la ville, et pendant huit jours ils donnèrent libre course à tout abus, vol, sacrilège et massacre; même les tombes des Papes furent violées, y compris celle de Jules II, pour voler ce qui était à l’intérieur: les morts furent environ douze mille et le butin d’environ dix millions de ducats. Tout cela n’est pas étonnant, car l’armée impériale, et en particulier les lansquenets de Frundsberg, étaient animés par un esprit de croisade anti-papiste ».
Mais auparavant, un autre pape avait dû son salut au « Passetto », devant une autre armée d’occupation : les troupes du roi de France Charles VIII, qui s’était proclamé roi de Naples, entrèrent dans Rome, en décembre 1494, lors de la première Guerre d’Italie, et Alexandre VI se réfugia au Château Saint-Ange.
Principes communs à l’oraison et à la méditation chrétiennes
7 mars, 2013http://www.meditation-chretienne.org/meditation_oraison.htm
Principes communs à l’oraison et à la méditation chrétiennes
« L’oraison est une élévation de notre coeur à Dieu, par laquelle nous nous attachons à lui, devenant une même chose avec lui. L’oraison est une montée de l’âme au-dessus d’elle-même et de tout le créé, pour s’unir à Dieu et s’enfoncer en cet océan de douceur et d’amour infinis.
L’oraison, pour l’âme, est de demeurer en présence de Dieu, tandis que Dieu demeure en sa présence, lui la regardant et elle le regardant, cette vue étant plus riche et féconde que celle de tous les spectacles offerts par les astres du ciel…
L’oraison est une Pâque pour l’âme…
L’oraison est un remède salutaire aux faiblesses de chaque jour, un miroir limpide dans lequel on voit Dieu, on voit l’homme, et l’on voit toutes les choses… »
Louis de Grenade, Livre de l’oraison et méditation
Au début de la vie intérieure, le désir de Dieu est faible. C’est quelque chose de sourd qu’on perçoit à peine. L’ âme éprouve comme un malaise mystérieux et doux qu’elle ne parvient pas à préciser. Elle se sent travaillée au plus intime d’elle-même. Par quoi ? Elle ne saisit pas nettement. L’amour de Dieu est à l’oeuvre dans son coeur, mais à la manière d’un feu qui couve sous la cendre…
Robert de Langeac, La vie cachée en Dieu
Ami lecteur, sans doute reconnaissez-vous ce malaise mystérieux et doux, ce feu qui couve sous la cendre… Les pages que vous ouvrez ne sont pas tombées dans vos mains par hasard : elles sont pour guérir ce malaise, pour libérer ce feu, pour dilater votre vie chrétienne, pour vous donner la joie d’aller jusqu’au bout de ce désir de Lui que le Seigneur a mis en votre coeur.
« Voici que je me tiens à la porte et que je frappe, dit le Seigneur. Si quelqu’un entend ma voix et s’il m’ouvre, j’entrerai chez lui, je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi… « Apocalypse 3, 20
Comment lui ouvrir? Par l’oraison.
MODE D’EMPLOI
« Pour toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » Évangile selon saint Matthieu, 6, 6
CONCRÈTEMENT
- Je repère le meilleur moment de mes journées et le meilleur endroit pour être seul avec le Seigneur. Ce peut être dans ma chambre ou dans une pièce tranquille, dans une église ou dans la nature, assis ou à genoux… Et je décide d’y prendre quotidiennement rendez-vous avec le Seigneur.
- Combien de temps chaque jour? « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de tout ton esprit. » … et donc vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Mais pour cela, je commence par lui réserver un quart d’heure chaque jour. Si je peux et souhaite le prolonger, très bien, mais ce quart d’heure là sera de toute façon intouchable.
CRÉÉS EN ORAISON, CRÉÉS POUR L’ORAISON
Pour comprendre
Qu’est-ce que l’oraison ? Dans un des livres les plus lus du Moyen-Âge, Guillaume de SaintThierry, ami de saint Bernard, nous répond :
L’oraison est l’affection que l’homme ressent pour Dieu quand il s’attache à lui ; elle est comme une conversation sainte et familière avec lui, une pause de l’esprit recevant sa lumière, lui donnant de jouir de lui, aussi longtemps qu’il est permis.
Lettre aux Frères du Mont-Dieu, I, V
COMPLÉTONS AVEC THÉRÈSE D’AVILA, QUI A CERTAINEMENT LU GUILLAUME :
L’oraison n’est pas autre chose qu’un commerce d’amitié, un entretien fréquent et intime avec Celui dont nous savons qu’Il nous aime. Autobiographie, 8
Définitions tout en nuances : l’oraison est d’abord un attachement amoureux à Dieu. Cet attachement nous porte à converser avec lui, à cultiver son amitié et à en jouir, à donner libre cours à cet élan qui nous porte vers lui, et dont nous pressentons qu’il est tout notre bonheur. Pour aller au coeur de l’oraison, remontons à la racine du mot : oraison vient du latin os, la bouche, le visage. Os ad ora (littéralement : bouche à bouche), qui a donné le français adorer, et de là oraison, indique exactement la situation dans laquelle Adam vient à la vie au livre de la Genèse :
Dieu modela l’homme avec la glaise du sol, et il insuffla dans ses narines une haleine de vie, et l’homme devint un être vivant. Livre de la Genèse, 2, 7
Autrement dit, l’homme vient à l’existence en oraison : c’est là qu’il trouve son équilibre profond, c’est là qu’est sa vocation. Et en même temps, tout ce que Dieu réalise s’explique par sa volonté de nous partager son intimité, partage dans lequel il trouve son bonheur autant et plus que nous :
Il faut savoir que si l’âme cherche Dieu, son Bien-aimé la cherche beaucoup plus ! Et si elle lui envoie ses désirs amoureux,… il lui envoie, lui, « l’odeur de ses onguents, avec laquelle il l’attire et la fait courir jusqu’à lui »‘, c’est-à-dire ses inspirations et ses attouchements divins. Saint jean de la Croix, Vive Flamme, III, 28
Dieu nous cherche bien plus que nous ne le chercherons jamais : par mille chemins, il éveille en nous ces désirs de Lui qui sont d’abord les siens, et auxquels nous allons donner libre cours durant cet apprentissage, que nous allons vivre comme l’arrivée du Bien-aimé. Et cette sollicitation divine ne sera pas encombrante, mais pleine de prévenance et de douceur :
Il y a des amis obligeants, Philothée, qui ont renoncé aux compliments et à la cérémonie avec leurs amis. On ne perd point de temps à leur faire des civilités étudiées et incommodes. Ils se présentent d’eux-mêmes et ils se laissent voir en toute liberté. Il en est ainsi de Dieu qui nous cherche avec plus de foi et plus d’ardeur que nous ne le cherchons nous-mêmes, n’étant venu au monde que pour habiter en nous…
Dieu pense continuellement à chacun de nous comme s’il n’y avait que nous. Il est bien plus juste que nous pensions continuellement à lui comme s’il n’y avait que lui.
Quel aveuglement des hommes, Philothée, qui n’ayant pas encore compris qu’ils n’ont été créés que pour Dieu, osent trouver étrange que l’on pense toujours à Dieu et que l’on n’ait point de familier objet que Dieu…
La compagnie de Dieu ne trouble ni n’embarrasse jamais. Elle n’est ni fâcheuse, ni amère, ni incommode. Et quand nous le portons avec nous par la pensée familière, il a la bonté de se mêler à tout ce que nous faisons, et il ne se sépare jamais de nos affaires ni de nos plus menues conversations…
La pensée de Dieu n’est pas un fardeau, c’est un vent qui nous porte, c’est une main qui nous soutient et qui nous élève, c’est une lumière qui nous guide, c’est un Esprit qui nous vivifie quoique nous ne sentions pas son opération.
François Malaval, Pratique facile de la contemplation, II, 2
LE CONSEIL
Toutes les fois que je commence un temps d’oraison, je commence par cette prise de conscience de l’amour de Dieu pour moi.
Un signe de croix bien fait, un Notre Père dit calmement ou un petit texte peuvent m’y aider ; mais il est inutile d’aller plus loin tant que je n’ai pas présent à l’esprit que je suis là pour un rendez-vous d’amour.
Une promenade d’amoureux
POUR COMPRENDRE
Continuons de comprendre ce qu’est l’oraison. Restons pour cela au paradis terrestre : si l’homme a été créé en oraison, il va la vivre en cultivant le jardin dans lequel Dieu l’a placé. Et ce jardin, c’est d’abord son âme, lieu de son union à Dieu :
Celui qui commence une vie d’oraison doit se figurer qu’il entreprend de faire, dans un sol ingrat et couvert de mauvaises herbes, un jardin tel que le Seigneur y trouvera ses délices. C’est Sa Majesté elle-même qui arrache les mauvaises herbes et doit planter les bonnes. Or, nous supposons cela fait, quand une âme est résolue de se livrer à l’oraison, et que déjà elle s’y exerce. C’est maintenant à nous, comme bons jardiniers, de faire en sorte, avec le secours de Dieu, que ces plantes croissent. Nous devons les arroser avec le plus grand soin ; alors, loin de se flétrir, elles porteront des fleurs dont le merveilleux parfum plaira à ce Seigneur. Souvent pour son plaisir il visitera ce jardin, et il y prendra ses délices au milieu de ces vertus.
Sainte Thérèse d’ Avila, Autobiographie, 11
Remarquons que si l’homme cultive, c’est Dieu qui « arrache les mauvaises herbes et plante les bonnes »: l’oraison ne suppose pas de grandes forces, mais un peu de soin et beaucoup d’amour. Et si nous voulons faire oraison, n’en doutons pas, c’est que le plus dur est fait, que les mauvaises herbes sont arrachées, et que déjà nous appartenons au Christ. Qu’il serait dommage de nous priver de ses visites !
Mais ce jardin est aussi un château, dans lequel va se jouer une merveilleuse histoire d’amour :
Pour parler de l’oraison, l’idée m’est venue de considérer notre âme comme un château fait tout entier d’un seul diamant, ou d’un très clair cristal, où il y a beaucoup de chambres, de même qu’il y a beaucoup de demeures au ciel. Car à bien y songer, mes sueurs, l’âme du juste n’est rien d’autre qu’un paradis où Dieu dit trouver ses délices… Ce château a de nombreuses demeures, les unes en haut, les autres en bas, les autres sur les côtés ; et au centre, au milieu de toutes, se trouve la plus importante, où se passent les choses de grand secret entre Dieu et l’âme.
Voyons comment pénétrer dans ce château. J’ai l’air de dire une sottise : si ce château est l’âme elle-même, il est clair qu’elle n’a pas à y pénétrer ; mais vous devez comprendre qu’il y a des manières très différentes d’y être : bien des âmes sont sur le chemin de ronde du château, où se tiennent les gardes, et peu leur importe d’y entrer ; elles ne savent pas ce qu’il y a en un lieu si précieux, ni qui l’habite, ni quelles pièces le composent. Vous aurez lu en quelque livre sur l’oraison que l’on conseille à l’âme d’entrer en elle-même : c’est bien de cela qu’il s’agit.
Sainte Thérèse d’ Avila, Château de l’âme, I, 1
L’ image est claire : notre âme avec toutes ses facultés, son intelligence, sa sensibilité, son imagination, va peu à peu s’habituer à vivre en compagnie de Dieu. Conte de fées ? Non, mais apprentissage de la vie divine de l’homme, pour lequel il va suffire de nous laisser conduire par le maître des lieux.
POUR MÉDITER
Me mettre en présence de Dieu
Pour nous laisser conduire, il nous faut nous présenter à l’entrée du jardin ou à la porte du château, c’est-à-dire nous mettre en présence de Dieu.
Le premier moyen pour se mettre en présence de Dieu consiste en une vive et attentive appréhension de la toute présence de Dieu, c’est-à-dire que Dieu est en tout et partout, et qu’il n’y a lieu ni chose en ce monde où il ne soit d’une très aimable présence… Car encore que nous sachions bien qu’il est présent à toutes choses, si est-ce que n’y pensant point, c’est tout comme si nous ne le savions point. C’est pourquoi toujours, avant l’oraison, il faut provoquer notre âme à une attentive pensée et considération de cette présence de Dieu…
Le second moyen de se mettre en cette sacrée présence, c’est de penser que non seulement Dieu est au lieu où vous êtes, mais qu’il est très particulièrement en votre coeur et au fond de votre esprit, lequel il vivifie et anime de sa divine présence, étant là comme le coeur de votre coeur et l’esprit de votre esprit…
Le troisième moyen, c’est de considérer notre Sauveur, lequel en son humanité regarde depuis le ciel toutes les personnes du monde, mais particulièrement les chrétiens qui sont ses enfants, et plus spécialement ceux qui sont en prière.
La quatrième façon consiste à se servir de la simple imagination, nous représentant le Sauveur en son humanité sacrée somme s’il était près de nous…
Vous userez donc de l’un de ces quatre moyens, pour mettre votre âme en la présence de Dieu avant l’oraison ; et il ne faut pas les vouloir employer tous ensemble, mais seulement un à la fois, et cela brièvement et simplement.
Saint François de Sales, Introduction à la Vie dévote, II, 2
LE CONSEIL
Si le premier pas de l’oraison est de prendre conscience de son amour pour moi, le second est de prendre conscience de sa présence effective auprès de moi et en moi. Et là encore, inutile d’aller plus loin tant que mille choses qui me passent par la tête m’empêchent de m’intéresser à cette présence. Et il est sûr que certains jours, il me faudra tout mon temps d’oraison pour trouver cette présence. Mais au fond, y a-t-il une autre oraison que celle-là ? Y a-t-il meilleure façon d’aimer que de chercher à aimer ? Apprenons déjà à recevoir aujourd’hui l’oraison que Dieu me donne aujourd’hui c’est celle-là la bonne, puisque c’est la sienne.
Max de Longchamp
L’oraison … à l’école des saints
Centre Saint Jean de la Croix