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DIMANCHE 13 JANVIER : COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT – Isaïe 40, 1-5. 9-11

11 janvier, 2013

http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/commentaires-de-marie-noelle-thabut.html

DIMANCHE 13 JANVIER : COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT

PREMIERE LECTURE – Isaïe 40, 1-5. 9-11

1 Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu.
2 Parlez au coeur de Jérusalem et proclamez 
 que son service est accompli, que son crime est pardonné, 
 et qu’elle a reçu de la main du SEIGNEUR 
 double punition pour toutes ses fautes.
3 Une voix proclame : 
 « Préparez à travers le désert le chemin du SEIGNEUR. 
 Tracez dans les terres arides une route aplanie pour notre Dieu.
4 Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées,
 les passages tortueux deviendront droits
 et les escarpements seront changés en plaine.
5 Alors la gloire du SEIGNEUR se révélera 
 et tous en même temps verront que la bouche du SEIGNEUR a parlé. »
9 Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion. 
 Elève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem.
 Elève la voix, ne crains pas. 
 Dis aux villes de Juda : « Voici votre Dieu. »
 10 Voici le SEIGNEUR Dieu : 
 il vient avec puissance et son bras est victorieux. 
 Le fruit de sa victoire l’accompagne 
 et ses trophées le précèdent.
11 Comme un berger, il conduit son troupeau : 
 son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son coeur, 
 et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits.

C’est ici que commence l’un des plus beaux passages du Livre d’Isaïe ; on l’appelle le « Livret de la Consolation d’Israël » car ses premiers mots sont « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu ». Cette phrase, à elle toute seule, est déjà une Bonne Nouvelle extraordinaire, presque inespérée, pour qui sait l’entendre ! Car les expressions « mon peuple »… « votre Dieu » sont le rappel de l’Alliance (un peu comme dans un couple, un surnom affectueux redit au moment d’un désaccord, vient rassurer sur la tendresse encore présente).
 Or c’était la grande question des exilés. Pendant l’Exil à Babylone, c’est-à-dire entre 587 et 538 avant J.C. on pouvait se le demander : Dieu n’aurait-il pas abandonné son peuple, n’aurait-il pas renoncé à son Alliance…? Il pourrait bien s’être enfin lassé des infidélités répétées à tous les niveaux. Tout l’objectif de ce Livret de la Consolation d’Isaïe est de dire qu’il n’en est rien. Dieu affirme encore « Vous serez mon peuple et je serai votre Dieu », ce qui était la devise ou plutôt l’idéal de l’Alliance.
 Je prends tout simplement le texte dans l’ordre : « Parlez au coeur de Jérusalem et proclamez que son service est accompli » dit Isaïe ; cela veut dire que la servitude à Babylone est finie ; c’est donc une annonce de la libération et du retour à Jérusalem.
 « Que son crime est pardonné et qu’elle a reçu de la main du SEIGNEUR double punition pour toutes ses fautes. » D’après la loi d’Israël, un voleur devait restituer le double des biens qu’il avait volés (par exemple deux bêtes pour une). Parler au passé de cette double punition, c’était donc une manière imagée de dire que la libération approchait puisque la peine était déjà purgée. Ce que le prophète, ici, appelle les « fautes » de Jérusalem, son « crime », ce sont tous les manquements à l’Alliance, les cultes idolâtres, les manquements au sabbat et aux autres prescriptions de la Loi, et surtout les nombreux manquements à la justice et, plus grave encore que tout le reste, le mépris des pauvres. Le peuple juif a toujours considéré l’Exil comme la conséquence de toutes ces infidélités. Car, à l’époque on pensait encore que Dieu nous punit de nos fautes.
 « Une voix proclame » : nulle part, l’auteur de ce livret ne nous dit qui il est ; il se présente comme « la voix qui crie de la part de Dieu » ; nous l’appelons traditionnellement le « deuxième Isaïe ». « Une voix proclame : Préparez à travers le désert le chemin du SEIGNEUR ». Déjà une fois dans l’histoire d’Israël, Dieu a préparé dans le désert le chemin qui menait son peuple de l’esclavage à la liberté : traduisez de l’Egypte à la Terre promise ; eh bien, nous dit le prophète, puisque le Seigneur a su jadis arracher son peuple à l’oppression égyptienne, il saura aujourd’hui, de la même manière, l’arracher à l’oppression babylonienne.
 « Tracez dans les terres arides une route aplanie pour notre Dieu. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées, les passages tortueux deviendront droits et les escarpements seront changés en plaine. » C’était l’un des plaisirs du vainqueur que d’astreindre les vaincus à faire d’énormes travaux de terrassement pour préparer une voie triomphale pour le retour du roi victorieux. Il y a pire : une fois par an, à Babylone, on célébrait la grande fête du dieu Mardouk, et, à cette occasion, les esclaves juifs devaient faire ces travaux de terrassement : combler les ravins… abaisser les collines et même les montagnes, de simples chemins tortueux faire d’amples avenues… pour préparer la voie triomphale par laquelle devait passer le cortège, roi et statues de l’idole en tête ! Pour ces Juifs croyants, c’était l’humiliation suprême et le déchirement intérieur. Alors Isaïe, chargé de leur annoncer la fin prochaine de leur esclavage à Babylone et le retour au pays leur dit : cette fois, c’est dans le désert qui sépare Babylone de Jérusalem que vous tracerez un chemin… Et ce ne sera pas pour une idole païenne, ce sera pour vous et votre Dieu en tête !
 « Alors la gloire du SEIGNEUR se révélera et tous en même temps verront que la bouche du SEIGNEUR a parlé » : on pourrait traduire « Dieu sera enfin reconnu comme Dieu et tous verront que Dieu a tenu ses promesses. »
 « Monte sur une haute montagne, toi qui portes la Bonne nouvelle à Sion. Elève la voix avec force, toi qui portes la Bonne nouvelle à Jérusalem. » Au passage, vous avez remarqué le parallélisme de ces deux phrases : parallélisme parfait qui a simplement pour but de porter l’accent sur cette Bonne Nouvelle adressée à Sion ou Jérusalem, c’est la même chose : il s’agit évidemment du peuple et non de la ville. Le contenu de cette Bonne Nouvelle suit immédiatement : « Voici votre Dieu. Voici le SEIGNEUR Dieu : il vient avec puissance et son bras est victorieux. Le fruit de sa victoire l’accompagne et ses trophées le précèdent. »
 « Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son coeur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits. » Nous retrouvons ici chez Isaïe l’image chère à un autre prophète de la même époque, Ezéchiel.
 La juxtaposition de ces deux images (un roi triomphant, un berger) surprend peut-être, mais l’idéal du roi en Israël comprenait bien ces deux aspects : le bon roi, c’est un berger plein de sollicitude pour son peuple, mais c’est aussi un roi triomphant des ennemis, pour protéger son peuple justement… Comme un berger utilise son bâton pour chasser les animaux qui menaceraient le troupeau.
 Ce texte, dans son ensemble, résonnait donc comme une extraordinaire nouvelle aux oreilles des contemporains d’Isaïe, au sixième siècle av.J.C. Et voilà que cinq ou six cents ans plus tard, lorsque Jean-Baptiste a vu Jésus de Nazareth s’approcher du Jourdain et demander le Baptême, il a entendu résonner en lui ces paroles d’Isaïe et il a été rempli d’une évidence aveuglante : le voilà celui qui rassemble définitivement le troupeau du Père… Le voilà celui qui va transformer les chemins tortueux des hommes en chemins de lumière… Le voilà celui qui vient redonner au peuple de Dieu sa dignité… Le voilà celui en qui se révèle la gloire (c’est-à-dire la présence) du SEIGNEUR. Fini le temps des prophètes, désormais Dieu lui-même est parmi nous !

Homélie du Baptême du Seigneur, C

11 janvier, 2013

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/

Homélie du Baptême du Seigneur, C

Is 40, 1-5, 9-11 ; Tt 2, 11-14 ; 3, 4-7 ; Lc 3, 15-16, 21-22

 Le peuple était en attente. Il attendait un messie. Non pas « dans un fauteuil », mais en cherchant parmi les hommes de Dieu une parole, un signe, une présence.

Le portrait du libérateur avait été esquissé bien des fois au cours de l’histoire d’Israël. Tous les portraits cependant n’étaient pas parfaitement ressemblants. Dans la riche collection passée, il fallait pouvoir choisir et discerner. Et chacun sait que l’on cherche, même inconsciemment, ce que l’on espère, au risque de ne retenir que ce qui nous convient… Les spécialistes n’étaient même pas d’accord… En période d’occupation et de tensions diverses, on mêle aisément les espoirs de la chair et les espérances de l’esprit, les rêves politiques et les réformes du cœur, les ambitions terrestres et l’idéal du royaume éternel.
Les experts et les puissants, les plus compétents et les mieux informés, mais aussi les plus attachés à leurs certitudes et privilèges, n’avaient guère apprécié la révélation faite, par les mages, d’un roi naissant dans la discrétion. Ne se présentait-il pas comme concurrence déloyale et danger pour l’ordre établi ?
Les gens simples avaient sans doute moins d’obstacles à franchir, moins d’a priori à combattre, plus à gagner et moins à perdre. Le non-conformisme de Jean Baptiste, ses références au Livre Saint, ses appels à la conversion très concrète, devenaient pour la foule troublantes prophéties, séduction et Bonne Nouvelle… La foule est prête à écouter le baptiseur et même à le suivre… Mais Jean Baptiste désigne le Messie, Lui baptisera dans l’eau et le feu. Le libérateur tant attendu est là, proche, accessible. Un homme perdu dans la masse, discret jusqu’à l’incognito, solidaire du peuple dont il épouse la démarche et les rites.
Mais dans l’Evangile, véritable langage codé, truffé d’allusions à la mémoire du peuple d’Israël, les symboles tiennent une place prépondérante. Les cieux qui s’ouvrent expriment chez Isaïe l’intervention de Dieu, qui promet une nouvelle intimité entre lui et les êtres humains. L’Esprit qui descend comme une colombe se retrouve déjà dans la Genèse quand l’Esprit de Dieu planait sur les eaux. Et c’est une colombe que Noé libère après le déluge pour s’assurer que la terre est sèche et que Dieu a refait un monde nouveau. Il en est de même pour la voix, la parole, voix de Dieu lors de la première création, parole de Dieu qui crée Adam, parole de Dieu qui présente en Jésus une création nouvelle : « C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ». Le baptême de Jésus apparaît donc comme une investiture. Il est proclamé et reconnu Fils.
Le baptême des chrétiens n’est pas autre chose. Il n’est pas simple rite, mais une invitation au dialogue avec ce Dieu qui nous aime. Il est signe d’une alliance d’amour, la réponse à une invitation. Une vocation. Il est également une mission, celle de créer un monde de justice, de beauté et d’amour.
Ainsi, baptême et foi vont ensemble. Le baptême est comme la conséquence de la foi et il s’accomplit dans la foi. « Qu’est-ce qui empêche que je reçoive le baptême ? », disait l’Ethiopien païen au diacre Philippe, qui lui répondit : « Si tu crois de tout ton cœur, cela peut se faire ». Autrement dit encore, le sacrement constitue le sceau de la foi, il ne saurait la remplacer.
On a souvent baptisé de manière inconsidérée et même à tour de bras. Au point que, par la suite, il a fallu transformer ces baptisés en chrétiens. On avait souvent oublié en effet que l’évangélisation, c’est-à-dire l’annonce et la présentation de la Bonne Nouvelle à la liberté de l’être humain ont priorité absolue sur le sacrement, car c’est seulement lorsque la prédication de Jésus Christ rencontre la foi de la personne qu’il peut y avoir baptême. Comme le déclarait, par exemple, Paul aux Corinthiens : « Le Christ ne m’a pas envoyé baptiser, mais prêcher l’Evangile ».
Reste que l’humble signe du baptême est celui du passage d’une vie à une autre, à la rencontre de quelqu’un que l’on apprend à connaître et à suivre par une conversion du cœur. Il nous fait entrer dans une vie nouvelle par un engagement à suivre celui qui est Parole, Vérité, Chemin et Vie. Il est accueil d’un esprit de renouveau, l’entrée dans la famille de ceux qui ont rencontré le Seigneur et en vivent. Il est geste d’un jour et permanente conversion, engagement personnel et manière de vivre ensemble.
Il nous fait devenir fils et filles du Père, en nous laissant pénétrer par son esprit et en acceptant de rayonner l’amour dans toute notre vie.
Il nous faut redécouvrir le sens réel de ce premier sacrement de l’initiation chrétienne, sa dynamique de « passage », ses exigences de continuelle transformation.
Chaque eucharistie prolonge et renouvelle notre première rencontre avec le Messie. Elle nous interpelle aussi : Qu’avons-nous fait de notre baptême ? Qu’avons-nous fait de cette alliance avec notre Dieu ?

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008

L’ESPRIT SAINT

9 janvier, 2013

 L'ESPRIT SAINT  dans images sacrée esprit%20saint

http://jesus.marie.joseph.free.fr/spip.php?page=esprit&id_article=4

Etude biblique sur le baptême de Jésus

9 janvier, 2013

http://www.croixsens.net/jesus/bapteme2.php

Etude biblique sur le baptême de Jésus

  À prime abord, il peut surpendre que Jésus ait été vers Jean-Baptiste pour se faire baptiser. Jean-Baptiste lui-même en a été étonné et au départ, ne voulait pas baptiser Jésus, qu’il savait être le Messie promis par les prophètes.
1° POURQUOI JEAN-BAPTISTE NE VOULAIT-IL PAS BAPTISER JÉSUS ?
On lit cela dans l’évangile de Matthieu qui parle aussi du baptême de Jésus, mais plus en détail (Mt.3:13-15).
Mt.3:13 Alors Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. 14 Mais Jean s’y opposait, en disant: C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et tu viens à moi! 15 Jésus lui répondit: Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. Et Jean ne lui résista plus.
Jean-Baptiste baptisait les gens qui se repentaient pour qu’ils reçoivent le pardon de leurs péchés. Jean savait que Jésus n’avait jamais péché, il en avait donc conclu justement que Jésus n’avait donc pas besoin de son baptême de repentance. Jean avait réalisé que, à cause de ses propres péchés, c’était plutôt lui qui avait besoin d’être baptisé par Jésus. Il avait déjà reconnu en Jésus le Christ, l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Il ne s’était jamais imaginé qu’un jour il baptiserait le Messie. Aucun passage dans l’Ancien Testament ni aucun écrit rabbinique ne mentionnaient que le Messie se ferait baptiser. Jean n’avait donc pas saisi cependant toute la portée que Dieu donnait à son baptême, comme Jésus le lui fera remarquer.
2° POURQUOI JÉSUS S’EST-IL FAIT BAPTISER ? Jésus s’est fait baptiser par Jean-Baptiste, non pas parce que Jésus avait péché, comme on vient de le mentionner, mais parce que c’était la chose juste à faire, comme Jésus l’a dit à Jean-Baptiste (Mt.3:15); parce que c’est ce que Dieu voulait. Jésus faisait toujours ce que Dieu voulait.
Jean 8:29 Celui qui m’a envoyé est avec moi; il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable.
En se faisant baptiser par Jean, certains érudits comprennent que Jésus a voulu ainsi se montrer solidaire de son peuple, comme le serviteur de l’Éternel annoncé par Ésaïe. Il est devenu leur représentant. Le baptême de Jésus est l’acte formel par lequel il se vide de lui-même (Ph.2:7) en devant pauvre pour nous, 2Co.8:9.
Selon Edersheim, le baptême de Jean n’était pas tout d’abord une baptême de repentance, mais plutôt de consécration, une initiation prépratoire pour la nouvelle alliance du royaume. Quand ce baptême était appliqué à des pécheurs, il était vraiment un «baptême de repentance», mais pas quand il était appliqué à Jésus qui était sans péché. Si le baptême de Jean avait été premièrement et tout le temps un baptême de repentance, Jésus n’aurait pas pu s’y soumettre.
Bien au contraire, Jésus s’y soumet en soulignant à Jean que c’est ainsi qu’ils accompliront tout ce qui est juste aux yeux de Dieu. Jean l’a finalement compris aussi et n’a plus de résistance à le baptiser pour le consacrer comme Messie. Et ce fut toute une consécration pour Jésus – le Saint-Esprit qui descend comme une colombe et la voix de Dieu le Père qui se fait entendre du ciel. Rappelons-nous que «Messie» en hébreu signifie «Christ» en grec et que Christ en français donne «oint». L’eau du baptême de Jean sur Jésus représentait l’onction du Saint-Esprit venant sur lui, le Messie, l’Oint.
Ce baptême est une prémisse du nôtre qui illustre le moment où le Saint-Esprit descend sur nous pour faire de nous des enfants de Dieu et nous fait appeler Dieu «Abba, Père».
Romains 8:15 Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions: Abba! Père!
Galates 4:6 Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos coeurs l’Esprit de son Fils, lequel crie: Abba! Père!
En décidant de nous faire baptiser au nom de Jésus, nous suivons réellement les traces de Jésus. C’est un acte de consécration où nous renonçons publiquement à nous-mêmes et décidons de nous offrir au Seigneur pour le servir. Le baptême ne se fait qu’une fois, mais l’acte de consécration devra se répéter au besoin.
Ro.12:1 Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. 2 Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.
3° Qu’est-ce que Jésus a fait en sortant de l’eau ?
Il priait. Dans l’évangile de Luc, Lu.3:21, on lit que Jésus priait. Le texte ne dit pas le contenu de la prière de Jésus, mais laisse entrevoir que ce qui se passa ensuite était la réponse à cette prière :
Lu.3:21 Tout le peuple se faisant baptiser, Jésus fut aussi baptisé; et, pendant qu’il priait, le ciel s’ouvrit, 22 et le Saint-Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix fit entendre du ciel ces paroles: Tu es mon Fils bien-aimé; en toi j’ai mis toute mon affection.
Jésus savait ce qui s’en venait, il avait exhorté Jean de coopérer à faire ce qui était juste, et maintenant, en sortant de l’eau, il priait probablement le Père de faire descendre le Saint-Esprit sur Lui pour qu’il puisse commencer son ministère public, en prêchant avec autorité, en chassant les démons et en guérissant les malades par la puissance du Saint-Esprit. Jésus pouvait ainsi accomplir la prophétie d’Esaïe 61 qu’il a lu dans la Synagogue:
Lu.4:18 L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, 19 pour publier une année de grâce du Seigneur.
Mt.12:28 Mais, si c’est par l’Esprit de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc venu vers vous.
Gloire à Dieu et à Jésus, c’est le même Saint-Esprit que le Père et le Fils font habiter en nous par la foi !
Romains 8:11 Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.
Jean 14:12 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père; 13 et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. 14 Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. 15 Si vous m’aimez, gardez mes commandements. 16 Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, 17 l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous.
4° QUELLE FORME AVAIT PRIS LE SAINT-ESPRIT QUAND IL EST DESCENDU SUR JÉSUS ?
UNE COLOMBE
Mc.1:9 En ce temps-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.
10 Au moment où il sortait de l’eau, il vit les cieux s’ouvrir, et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.
11 Et une voix fit entendre des cieux ces paroles: Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute mon affection.
5° Pourquoi une colombe, pourquoi pas une langue de feu comme à la Pentecôte ?
Les langues de feu annonçaient la prédication de l’évangile avec hardiesse dans toutes les langues. Jésus n’avait été envoyé qu’aux brebis perdus d’Israël, cf. Mt.15:24.
6° QUELLE VERTU OU QUALITÉ REPRÉSENTE LA COLOMBE ?
- La perfection, Ca.5:2, la simplicité (littéralement en grec «sans mélange»), Mt.10:16, donc la pureté, la sainteté de Dieu (Pensez au SAINT-Esprit)
Ca.5:2 C’est la voix de mon bien-aimé, qui frappe: – « Ouvre-moi, ma soeur, mon amie, ma colombe, ma parfaite! »
Mt.10:16 Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes.
7° Dans quelle autre histoire biblique voit-on une colombe se déplacer au-dessus des eaux ?
Dans l’histoire de Noé.
8° Cette colombe avait-elle trouvé un endroit où se poser ?
Genèse 8:8 Il lâcha aussi la colombe, pour voir si les eaux avaient diminué à la surface de la terre. 9 Mais la colombe ne trouva aucun lieu pour poser la plante de son pied, et elle revint à lui dans l’arche, car il y avait des eaux à la surface de toute la terre. Il avança la main, la prit, et la fit rentrer auprès de lui dans l’arche.
- Dans la Genèse on lit aussi que le Saint-Esprit se déplace sur les eaux mais il ne trouve pas de place où se poser.
Ge.1:1 Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. 2 La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.
Ici, au baptême de Jésus, le Saint-Esprit sous la forme d’une colombe vient au-dessus de l’eau se poser directement sur Jésus. Seul Jésus était digne d’avoir la colombe se poser sur lui parce qu’il était pur et saint, sans aucun péché. Les autres qui avaient péché recevaient de Jean-Baptiste un baptême de repentance et aucune colombe ne venait se poser sur eux. Ils allaient devoir attendre la Pentecôte pour que le Saint-Esprit descende sur ceux qui avaient été purifiés par la foi en Jésus. Dans son association avec Jésus, le croyant est maintenant digne d’avoir le Saint-Esprit venir se poser sur lui et venir habiter en lui.
9° ET LÀ ON ENTENDIT UNE VOIX VENANT DU CIEL … QUE DISAIT LA VOIX ?
Mc.1:11 Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute mon affection.
Dieu a fait entendre cette voix une nouvelle fois lors de la transfiguration
Luc 9:35 Et de la nuée sortit une voix, qui dit: Celui-ci est mon Fils élu: écoutez-le!
Cela rappelle ce que le prophète Ésaïe avait annoncé 800 ans auparavant:
Es.42:1 Voici mon serviteur, que je soutiendrai, mon élu, en qui mon âme prend plaisir. J’ai mis mon Esprit sur lui; Il annoncera la justice aux nations.
- Celui qui croit en Jésus est aussi un Fils de Dieu,
Galates 3:26 Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ;
Donc les paroles que Dieu a adressé à Jésus s’appliquent aussi à nous ;
Dieu nous dit aussi : «Tu es mon fils bien-aimé, tu fais toute ma joie»
Maintenant, on va faire comme Jésus à son baptême et on va prier

LE PÈRE MICHEL-MARIE, UNE SOUTANE DANS LE MARSEILLE PROFOND – par Sandro Magister

9 janvier, 2013

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350378?fr=y

LE PÈRE MICHEL-MARIE, UNE SOUTANE DANS LE MARSEILLE PROFOND

La vie, l’œuvre et les miracles d’un curé dans une ville de France. Qui a fait refleurir la foi là où elle s’était desséchée

par Sandro Magister

ROME, le 4 décembre 2012 – Le titre de cet article est celui-là même que le journal « Avvenire » a donné à un reportage qui a été réalisé à Marseille par son envoyée spéciale Marina Corradi, sur les traces du curé d’un quartier situé derrière le Vieux Port.
Un curé dont les messes sont célébrées dans une église pleine à craquer de fidèles. Qui confesse tous les jours jusqu’à une heure avancée de la soirée. Qui a baptisé un très grand nombre de convertis. Qui porte constamment la soutane de manière à ce que tout le monde puisse le reconnaître comme prêtre, même de loin.
Michel-Marie Zanotti-Sorkine est né en 1959 à Nice, dans une famille en partie russe, en partie corse. Dans sa jeunesse, il chante dans les cabarets de Paris, mais ensuite, les années passant, la vocation sacerdotale, qu’il avait ressentie dès l’enfance, renaît en lui avec vigueur. Il a pour guides le père Joseph-Marie Perrin, qui fut le directeur spirituel de Simone Weil, et le père Marie-Dominique Philippe, fondateur de la Communauté Saint-Jean. Il fait ses études à l’Angelicum, la faculté de théologie des dominicains, à Rome. Il est ordonné prêtre en 2004 par le cardinal Bernard Panafieu, alors archevêque de Marseille. Il écrit des livres, dont le dernier est intitulé « Au diable la tiédeur » et dédié aux prêtres. Il est curé de la paroisse Saint-Vincent-de-Paul.
Et dans cette paroisse située en haut de la Canebière, une rue qui monte du Vieux-Port entre des immeubles et des magasins négligés, où l’on rencontre de nombreux clochards, immigrés, roms, et où les touristes ne s’aventurent pas, dans un Marseille et dans une France où la pratique religieuse est presque partout réduite au minimum, le père Michel-Marie a fait refleurir la foi catholique.
Comment ? Marina Corradi l’a rencontré. Et elle raconte.
Ce reportage a été publié le 29 novembre dans « Avvenire », le quotidien de la conférence des évêques d’Italie. C’est le premier d’une série ayant pour objectif de présenter des témoins de la foi, connus ou non, capables de faire naître l’étonnement évangélique chez ceux qui les rencontrent.
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« LE PAPE A RAISON : TOUT DOIT RECOMMENCER À PARTIR DU CHRIST »

par Marina Corradi

Cette soutane noire qui voltige sur la Canebière, au milieu d’une foule plus maghrébine que française, fait se retourner les gens. Tiens, un prêtre, et habillé comme autrefois, dans les rues de Marseille. Un homme brun, souriant, mais qui a pourtant quelque chose de réservé, de monacal. Et quelle histoire que la sienne ! Il a chanté dans des cabarets à Paris, cela ne fait que huit ans qu’il a été ordonné prêtre et depuis lors il est curé ici, à la paroisse Saint-Vincent-de-Paul.
Mais, en réalité, son histoire est encore plus compliquée que cela : Michel-Marie Zanotti-Sorkine, 53 ans, descend d’un grand-père juif russe, immigré en France, qui fit baptiser ses filles avant la guerre. Elles échappèrent à l’Holocauste et l’une d’elles a mis au monde le père Michel-Marie. En revanche, du côté paternel, celui-ci est à moitié corse et à moitié italien. (On pense : quel mélange bizarre et l’on regarde son visage avec étonnement, en essayant de comprendre ce que peut être un homme qui a en lui un tel nœud de racines). Mais si, un dimanche, on entre dans son église pleine à craquer de fidèles et si l’on écoute parler du Christ avec des mots simples de tous les jours ; si l’on observe la religieuse lenteur avec laquelle il élève l’hostie, dans un silence absolu, on se demande qui est ce prêtre et ce qui, en lui, fascine et fait revenir à la foi des gens qui s’en étaient éloignés.
Enfin il est là, en face de vous, dans son presbytère blanc, claustral. Il a l’air plus jeune que son âge ; il n’a pas ces rides d’amertume qui, avec le temps, marquent le visage d’un homme. Il se dégage de lui une paix, une joie qui étonne. On voudrait lui demander tout de suite : mais qui êtes-vous ?
Devant un repas frugal, il évoque sa vie toute entière en quelques indications. Deux parents merveilleux. La mère, baptisée mais catholique seulement de manière formelle, accepte que son fils aille à l’église. La foi lui est transmise « par un vieux prêtre, un salésien en soutane noire, un homme d’une foi généreuse, démesurée ». Le désir, à huit ans, d’être prêtre. À treize ans, il perd sa mère : « La douleur m’a ravagé. Et pourtant je n’ai jamais douté de Dieu ». L’adolescence, la musique, et cette belle voix. Les pianos-bars de Paris pourraient sembler peu adaptés au discernement d’une vocation religieuse. Et pourtant, tandis que la décision mûrit lentement, les pères spirituels de Michel-Marie lui disent de rester dans le monde des nuits parisiennes : parce que là aussi, il faut qu’il y ait un signe. Mais la vocation finit par se faire pressante. Et en 1999, alors qu’il a 40 ans, son désir d’enfant se réalise : il devient prêtre, et en soutane, comme le vieux salésien.
Pourquoi la soutane ? « Pour moi – répond-il en souriant – c’est une tenue de travail. Elle est destinée à constituer un signe pour ceux qui me rencontrent et avant tout pour ceux qui ne sont pas croyants. Habillé de cette façon, je suis reconnaissable comme prêtre, tout le temps. Ainsi, dans la rue, je mets à profit toutes les occasions de créer de nouvelles amitiés. Mon père, me dit un homme, où est le bureau de poste ? Je lui réponds : Venez, je vous accompagne. Tout en marchant, nous bavardons et je découvre que les enfants de cet homme ne sont pas baptisés. Je finis par lui dire de me les amener et bien souvent, par la suite, je baptise ces enfants. Je fais tout ce que je peux pour que mon visage montre une humanité bonne. L’autre jour – raconte-t-il en riant – dans un bar, un vieil homme m’a demandé sur quels chevaux parier et je lui en ai conseillé. J’ai demandé pardon à la Sainte Vierge, à qui j’ai dit en moi-même : tu sais, c’est pour devenir l’ami de cet homme. Comme le disait un prêtre qui a été mon maître quand on lui demandait comment convertir les marxistes : ‘Il faut devenir leur ami’ ».
Ensuite, à l’église, sa messe est austère et belle. Le prêtre affable de la Canebière est un prêtre rigoureux. Pourquoi donne-t-il tant de soin à la liturgie ? « Je veux que tout soit magnifique autour de l’eucharistie. Je veux que, au moment de l’élévation, les gens comprennent qu’Il est là, vraiment. Ce n’est pas du théâtre, ce n’est pas de la pompe superflue : c’est habiter le Mystère. Le cœur a besoin, lui aussi, de ressentir ».
Il insiste beaucoup sur la responsabilité du prêtre et dans l’un de ses livres – il en a écrit plusieurs et écrit encore, parfois, des chansons – il affirme qu’un prêtre dont l’église est vide doit s’interroger et dire : « C’est à nous que le feu fait défaut ». Et d’expliquer : « Le prêtre est un ‘alter Christus’, il est appelé à refléter en lui le Christ. Cela ne signifie pas nous demander à nous-mêmes la perfection, mais être conscients de nos péchés, de notre misère, afin d’être en mesure de comprendre tous ceux qui se présentent au confessional et de leur pardonner ».
Le père Michel-Marie est tous les soirs dans son confessional, avec une parfaite ponctualité, à cinq heures, toujours. (Les gens, dit-il, doivent savoir que le prêtre est là, en tout cas). Puis il reste à la sacristie jusqu’à onze heures, afin d’accueillir quiconque désirerait s’y rendre : « Je veux donner le signe d’une disponibilité illimitée ». À en juger par le défilé ininterrompu de fidèles, le soir, on dirait que cela fonctionne. Comme une demande profonde qui émerge de cette ville apparemment lointaine. Que veulent-ils ? « La première chose, c’est de s’entendre dire : tu es aimé. La seconde : Dieu a un projet sur toi. Il faut qu’ils se sentent non pas jugés, mais accueillis. Il s’agit de leur faire comprendre que le seul qui puisse changer leur vie, c’est le Christ. Et Marie. Selon moi, il y a deux choses qui permettent un retour à la foi : l’amour de Marie et l’apologétique passionnée, qui touche le cœur ».
« Ceux qui viennent me trouver – poursuit-il – me demandent avant tout une aide humaine et je m’efforce de leur apporter toute l’aide possible. En n’oubliant pas que le mendiant a besoin de manger mais qu’il a également une âme. À la femme offensée je dis : envoie-moi ton mari, je vais lui parler. Mais il y a aussi beaucoup de gens qui viennent me dire qu’ils sont tristes, qu’ils vivent mal… Alors je leur demande : depuis combien de temps ne vous êtes-vous pas confessé ? Parce que je sais que le péché pèse et que la tristesse du péché tourmente. Je suis arrivé à la conviction que ce qui fait souffrir beaucoup de gens, c’est le manque de sacrements. Le sacrement, c’est le divin à la portée de l’homme : et sans cette nourriture, on ne peut pas vivre. Je vois la grâce opérer et les personnes changer ».
Des journées données totalement, dans la rue ou au confessional, jusqu’à la nuit. Où trouve-t-il les forces nécessaires ? Lui – presque pudiquement, comme on parle d’un amour – évoque un rapport profond avec Marie, la confiance absolue qu’il a en elle : « Marie, c’est l’acte de foi total, dans l’abandon sous la Croix. Marie, c’est la compassion absolue. C’est la pure beauté offerte à l’homme ». Et il aime le chapelet, l’humilité du chapelet, ce prêtre de la Canebière : « Souvent, pendant je confesse, je récite le chapelet, ce qui ne m’empêche pas d’écouter ; lorsque je donne la communion, je prie ». On est intimidé en l’écoutant. Mais alors, tous les prêtres devraient faire preuve d’un dévouement absolu, presque comme des saints ? « Je ne suis pas un saint et je ne crois pas que tous les prêtres doivent être saints. Mais ils peuvent être des hommes bons. Les gens seront attirés par la bonté présente sur leur visage ».
A-t-il des problèmes, dans ces rues caractérisées par une très forte présence de musulmans immigrés ? Non, dit-il simplement : « Ils ont du respect pour moi et pour cette soutane ». À l’église, il accueille tout le monde avec joie : « Y compris les prostituées. Je leur donne la communion. Qu’est-ce que je devrais leur dire ? Devenez d’honnêtes femmes avant d’entrer ici ? Le Christ est venu pour les pécheurs et j’ai la crainte, si je refuse un sacrement, qu’un jour il puisse me demander d’en rendre compte. Mais est-ce que nous connaissons encore la puissance des sacrements ? Je me demande si nous n’avons pas trop bureaucratisé l’admission au baptême. Je pense au baptême de ma mère juive qui, pour ce qui est de la demande de mon grand-père, fut un acte purement formel : et pourtant, de ce baptême est venu un prêtre ».
Et la nouvelle évangélisation ? « Voyez-vous – dit-il en prenant congé, dans son presbytère – plus je vieillis et plus je comprends ce que dit Benoît XVI : tout recommence vraiment à partir du Christ. Nous ne pouvons que remonter à la source ».
Plus tard, on l’entrevoit au loin, dans la rue, avec sa soutane noire que son pas rapide met en mouvement. « Je la porte – a-t-il dit – afin d’être reconnu par quelqu’un que, sans cela, je ne rencontrerais peut-être jamais. Par cet inconnu, qui m’est extrêmement cher ».
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Le journal qui a publié le reportage :

> Avvenire

Baby Jesus with Mary and Joseph, Don Bosco, Torino

8 janvier, 2013

Baby Jesus with Mary and Joseph, Don Bosco, Torino dans images sacrée 13-Ges%F9-Bambino-genitori

http://www.donbosco-torino.it/image/Archivio/index2xx.htm

LA VIERGE MARIE, MÈRE DE DIEU ET NOTRE MÈRE – UN TITRE AUDACIEUX – Jean Galot s.j.

8 janvier, 2013

http://www.moscati.it/Francais2/Fr_Galot_Maria2.html

LA VIERGE MARIE, MÈRE DE DIEU ET NOTRE MÈRE – II

MÈRE DE DIEU

Jean Galot s.j. – [Traduction par Françoise Matera]

UN TITRE AUDACIEUX

Quand l’ange s’était adressé à Marie pou lui révéler le dessein du Père et lui demander son consentement pour la venue au monde du Sauveur, il l’avait appelée « comblée de grâce ». Il reconnaissait en elle une dignité singulière, sublime, qu’aucune autre créature n’aurait pu posséder. En un premier temps, il ne l’appelait pas par son nom parce que son vrai nom était la grâce exceptionnelle qu’elle avait reçue et qui, aux yeux de Dieu et de tout le ciel, la distinguait de toutes les autres personnes humaines.
Quand nous reprenons dans notre prière l’expression formulée par l’ange qui a appelé Marie « comblée de grâce », nous levons notre regard vers une femme qui a développé la plénitude de la grâce. L’Esprit Saint a poussé à l’extrême la puissance sanctificatrice de Marie et a fait naître au plus profond de son âme un amour pur et parfait. En découvrant en elle ce chef d’œuvre de grâce, nous pouvons entrer plus facilement dans le vaste univers de la grâce et participer au développement de l’amour le plus véritable
Cependant, le summum que constitue Marie dans l’univers spirituel est encore plus haut. Ce summum, nous l’atteignons quand nous appelons Marie « Mère de Dieu « . Le titre est très audacieux , parce que si Dieu désigne l’Etre suprême, qui jouit d’une autorité souveraine sur tous les êtres, comment admettre qu’il puisse avoir une mère ? Attribuer à une femme la dignité de Mère de Dieu, semble placer une créature au-dessus du Créateur, reconnaître une certaine supériorité à une femme sur Dieu lui-même.
On comprend qu’un titre aussi audacieux n’ait pas été accepté facilement de tous. Au début il ne fut pas utilisé par la religion chrétienne ni dans le langage de ceux qui, au premier siècle, se consacrèrent à la diffusion de la bonne nouvelle. Dans l’Ecriture et plus précisément dans les textes évangéliques, il n’y figure pas. Il est donc ignoré, les premiers temps, par l’Eglise. Ceci semble donc démontrer que ce titre n’était pas nécessaire pour l’expression de la doctrine chrétienne.
Le titre le plus nécessaire aurait été « Mère de Jésus » ou « Mère du Christ ». Il était affirmé sans séparation dans le mystère de l’Incarnation. Pour affirmer que le Fils de Dieu est venu sur terre pour vivre comme un homme et avec les hommes, on doit reconnaître qu’il est né de la Vierge Marie et qu’une femme est la mère de ce Fils. L’intervention d’une femme a été nécessaire pour une naissance réellement humaine ; la maternité de cette femme appartient au mystère de l’Incarnation.
Jésus est un homme, du sexe masculin, mais uni par un lien indissoluble au sexe féminin parce qu’une femme l’a enfanté et parce que cette femme a rempli totalement son rôle de mère envers lui.
Saint Paul a souligné la portée de ce mystère, en rappelant le grand geste du Père qui a fait don de son fils à l’humanité : « Mais, quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme… » (Galates 4,4). Le nom de Marie n’est pas prononcé mais l’importance essentielle de la contribution de la femme est mise en lumière. Sans cette femme , le Père n’aurait pas pu donner son Fils comme il l’a fait par la naissance de Jésus. « Né d’une femme » est une caractéristique de l’identité du Sauveur, qui fait découvrir, dans un homme, avec la faiblesse de la chair, la personnalité de celui qui avant, dans l’éternité, était né du Père.
Dans cette naissance « d’une femme », Paul discerne l’humilité de la venue du Fils qui a accepté les conditions habituelles de la naissance humaine. Il ne considère pas explicitement la grandeur de la femme qui intervient dans une naissance au caractère extraordinaire. Mais il fait comprendre que cette femme a été associée par sa maternité, au projet divin de communication de la filiation divine à tous les hommes : le Fils est né d’une femme « afin qu’on fasse de nous des fils adoptifs ».
Ainsi, la maternité de Marie est élevée à un niveau divin, quant à son orientation fondamentale. La dignité de Marie comme mère apparaît plus clairement : le Fils que la femme a enfanté est destiné à partager sa filiation divine personnelle avec tous les hommes. Le Père qui, en envoyant son Fils sur terre, est à l’origine de cette maternité exceptionnelle, s’en sert pour répandre dans l’humanité sa propre paternité qui fait naître des fils adoptifs. Jamais une maternité n’aurait pu revendiquer une efficacité aussi grande et universelle.
Ce niveau divin attribué à la maternité de Marie n’exprime pas encore la suprématie de sa dignité. Seul le titre « Mère de dieu » peut définir cette suprématie. Saint Paul n’a jamais fait usage de ce titre parce que son attention ne se portait pas sur la dignité propre à Marie dans la naissance du Christ, mais sur l’abaissement de Dieu qui manifestait ainsi un amour infini envers les hommes.
Un pas en avant était nécessaire si la communauté chrétienne voulait parvenir à la plénitude de la signification du titre « Mère de dieu ». Le titre exprime une vérité énoncée dans la révélation évangélique : si Jésus qui est le Fils de Dieu, est Dieu lui-même, nous devons affirmer que ce Dieu est né de Marie et en conséquence Marie est mère de Dieu. Marie n’est pas mère de Dieu le Père ; elle est mère du Fils de Dieu. Bien que ce soit évident aux yeux de la foi chrétienne, l’attribution du titre a demandé un certain temps parce que ce titre, en lui-même, apparaît très audacieux. Une réflexion s’est avérée nécessaire sur cette révélation pour en justifier l’usage.
D’une certaine façon, le titre semble attribuer à Marie une certaine supériorité sur Dieu lui-même. nous avons déjà noté que ce ne pouvait être une supériorité sur Dieu le Père parce que Marie n’est pas sa mère. La supériorité doit être également exclue en ce qui concerne le Fils, s’il est considéré dans sa nature divine, identique à celle du Père. Le Fils est seulement fils de Marie dans sa nature humaine. Dans cette nature « il était soumis » à Marie et Joseph, comme le dit l’évangile (Luc 2,51).
La maternité de Marie est souvent appelée « maternité divine », parce qu’il s’agit d’une maternité en relation avec la personne divine du Fils; mais en réalité, c’est une maternité humaine qui s’est produite et développée dans la nature humaine de la Vierge de Nazareth. Cette maternité est riche de sentiments humains: le cœur maternel de Marie est un cœur humain, très sensible à tous les événements qui touchaient ou frappaient son propre Fils. Le caractère virginal de sa maternité n’a rien enlevé à la tendresse de son affection maternelle ; il l’a même rendu plus ardente, plus pure, plus parfaite.
L’expression « Mère de Dieu » met en lumière la relation merveilleuse d’une personne humaine avec Dieu. La maternité est une relation de personne à personne. Une mère est la mère de la personne de son fils ; étant donné que dans le cas de Jésus, la personne est divine dans une nature humaine, Marie est mère d’une personne divine, personne qui, fruit de sa génération humaine virginale, est son Fils.
Sur l’origine de l’attribution du titre « Mère de Dieu » à Marie dans la prière chrétienne et dans le culte chrétien, nous avons peu d’informations. C’est cependant significatif que la plus antique prière mariale que nous connaisson s’adresse à la Mère de Dieu. La prière a été découverte sur un papyrus égyptien daté du troisième siècle ; le papyrus était très abîmé mais il portait clairement l’invocation Theotokos: « Sous ta protection nous cherchons refuge, Sainte Mère de Dieu… ».
La prière, ressemblant aux autres prières adressées à Dieu, demande l’aide de Marie , en présence de dangers. Elle est la preuve qu’en Egypte, au troisième siècle, le titre de « Mère de Dieu » était utilisé dans certains milieux chrétiens.
Cette utilisation est confirmée dans un domaine plus doctrinal : nous savons que dans son commentaire de la lettre aux Romains, le grand théologien Origène (253-255) avait donné une longue explication du terme Theotokos. Nous ne possédons pas le texte de ce commentaire mais ceci est la preuve qu’en Egypte, au troisième siècle, le titre était utilisé dans l’exposé de la doctrine.
Les historiens ont cherché à déterminer les motifs pour lesquels le titre s’est répandu particulièrement en Egypte. Il semble en effet que l’Egypte est le lieu d’origine de l’utilisation du titre. Dans la religion païenne, le culte de la déesse Isis existait. Cette déesse était vénérée sous le titre de « mère du dieu » parce qu’elle était considérée mère du dieu Oro. Clément d’Alexandrie utilise à ce propos l’expression « mère des dieux ». les chrétiens d’Egypte voyaient dans le langage des païens un hommage à la « mère du dieu ». Comment n’auraient-ils pas pu réagir en pensant qu’ils connaissaient, eux, l’unique Mère de Dieu, qui n’était pas une déesse mais une femme ? nous pouvons supposer que sous l’influence du culte païen, ils ont affirmé leur propre culte de vénération de la Mère de Dieu. La religion païenne, dans laquelle l’Esprit Saint exerçait son action, avait préparé les Egyptiens à la venue du christianisme et au culte de la vraie « Mère de Dieu ».
Le pas en avant qui a été fait pour s’adresser à Marie en l’appelant « Mère de Dieu » n’est pas l’effet d’un raisonnement doctrinal. Il est né d’un besoin populaire de reconnaître en une femme, d’après la révélation, la vraie mère de Dieu, mère du Fils incarné, qui ouvrait les portes à toutes les espérances. La valeur du rôle de Marie a été compris et accueilli par le peuple chrétien qui, en invoquant la mère de Dieu, pouvait attendre la meilleure réponse possible à ses problèmes et de l’aide dans les dangers.
OBJECTION ET RÉPONSE
Quand, en l’an 428, Nestorius devint Patriarche de Constantinople, la querelle à propos du titre de « Mère de Dieu » avait déjà éclaté. Diverses opinions étaient émises ; certains voulaient reconnaître Marie comme la mère de l’homme Jésus et non comme la mère de Dieu. Nestorius se limitait au titre : « Mère du Christ ». il n’admettait pas le titre « Mère de Dieu » parce qu’il pensait que Marie ne pouvait pas être la mère d’une personne divine.
Nous avons fait remarquer que le titre est audacieux et qu’il a fallu faire un pas avant, au troisième siècle, pour introduire l’invocation dans la prière chrétienne. Nestorius n’a pas voulu faire ce pas en avant, il n’a pas accepté un titre qui s’était répandu largement dans le langage de l’Eglise et qui constituait un progrès dans l’expression de la foi. En effet, il ne reconnaissait pas la valeur de la tradition acquise pour invoquer Marie sous le nom de « Mère de Dieu ».
En refusant ce titre, il reconnaissait dans le Christ une division entre l’homme engendré par Marie et le sujet divin qu’était le Fils ; cette division aurait impliqué l’existence de deux personnes dans le Christ, c’est-à-dire un dualisme qui ne pouvait pas être compatible avec l’unité du Christ selon la vérité révélée dans l’évangile.
L’Eglise avait toujours cru que l’homme Jésus était Dieu, selon la preuve que Jésus lui-même avait apportée de sa propre identité. Dans l’Evangile, il n’y a pas deux personnages, l’un qui serait homme et l’autre qui serait le Fils de Dieu. La merveille de l’Incarnation consiste dans le fait que le Fils de Dieu s’est fait homme, en naissant d’une femme.
Au moment de l’Incarnation, ce fils ne s’est pas divisé en deux personnes. Tout en restant une personne divine, il s’est fait homme, prenant la nature humaine qui n’est pas une personne humaine. Son unique personne est la personne divine, personne qui existe depuis l’éternité et ne peut changer dans son être éternel. Ceci explique que Marie, en devenant mère de Jésus, est mère de la personne divine du Fils et donc Mère de Dieu.

La Vierge Marie « Theotokos »,
c’est-à-dire « Mère de Dieu »,
comme l’a proclamée
le concile d’Ephèse.
Ainsi l’affirmation de Marie comme Mère de Dieu est la garantie de l’affirmation de la personne divine du Christ. Le problème posé par la crise nestorienne n’était pas seulement mariologique ; il était plus fondamentalement christologique. La vérité contestée était l’unité du Christ.
Cette unité fut reconnue par le concile d’Ephèse, qui condamna Nestorius. Sur la base de la seconde lettre de Cyrille d’Alexandrie à Nestorius, qui fut approuvée par le concile, le Fils éternel du Père est celui qui, à la suite de l’engendrement charnel, est né de la Vierge Marie. De cette vérité sur le Christ, dérivait la conséquence suivante pour Marie: « « Pour cette raison, Marie est légitimement appelée Theotokos, Mère de Dieu ».
Après la proclamation de cette doctrine, les Pères du concile furent accueillis avec enthousiasme par la population d’Ephèse. Le peuple chrétien se réjouissait de l’honneur rendu à la Mère de Dieu.
Quatre siècles auparavant, la ville païenne d’Ephèse avait manifesté son attachement à la déesse Artémis. Les Actes de Apôtres nous relatent l’épisode dans lequel Paul avait rencontré à Ephèse une forte hostilité de la foule qui l’accusait d’avoir voulu mettre fin au culte de la déesse. Les cris « Grande est l’Artémis des Ephésiens ! » (Actes 19,28) démontraient la puissance d’un culte qui a poussé Paul à quitter la ville. Mais leur souvenir fait aussi comprendre la préparation utilisée par l’Esprit Saint pour la proclamation d’une femme en tant que Mère de Dieu. Le culte à la déesse Artémis était un moyen pour mettre finalement en lumière le visage de la Mère de Dieu.
En quatre siècles, le culte rendu à une déesse païenne s’était transformé en culte rendu à Marie. Dans la religion païenne, le besoin fondamental des hommes d’avoir une femme vraiment idéale pour ouvrir la voie du salut s’était révélé. Dans le christianisme, cette femme idéale a été reconnue dans toute sa perfection à un niveau très supérieur, et c’est celle qui méritait le nom de Mère de Dieu.
PREUVE DE L’AMOUR INFINI DE DIEU
Le titre qui depuis le troisième siècle a été prononcé par la piété chrétienne dans le culte marial porte en soi la preuve de l’amour infini de Dieu. Marie est Mère de Dieu parce que Dieu a voulu une mère. Le Dieu qui l’a voulu est d’abord le Père : son intention était d’exprimer, par cette maternité, dans un visage humain, sa propre paternité divine. Le Fils de Dieu l’a aussi voulu parce qu’il voulait être un homme totalement semblable aux autres hommes, naître d’une mère et grandir avec l’aide et les soins d’une mère.
Le mot grec utilisé pour désigner la maternité de Marie a un sens qui, d’après son origine, est assez limité. « Theotokos » veut dire « celle qui a engendré Dieu ». L’acte d’engendrement a une valeur essentielle pour la maternité mais c’est seulement un début. La mère a le devoir de contribuer à la croissance de son fils et à son éducation en vue de sa vie future d’adulte. Marie a été occupée à cette tâche, avec cet aspect merveilleux de sa maternité qui consistait à faire l’éducation de celui qui était Dieu.
Eduquer Dieu semble une tâche paradoxale. Nous devons préciser qu’il s’agit du Fils de Dieu dans sa nature humaine : c’est l’homme appelé Jésus que Marie a élevé, en l’aidant à grandir et à se développer. Mais comme cet homme était dieu, avec une personne divine, l’éducation qui concernait tous les aspects humains de son existence était une éducation de Dieu,d’un Dieu qui s’était fait homme.
Celle qui avait été la génératrice de Dieu était aussi, à dire vrai, l’éducatrice de Dieu. Cette tâche permet de mieux comprendre la grandeur singulière de la maternité de Marie.
Nous devons noter que Marie partageait avec Joseph la responsabilité de l’éducation. L’évangéliste Luc le rappelle quand il dit, pour décrire la vie de Jésus à Nazareth : « il leur était soumis » (2,51). Jésus grandissait sous la double autorité de Joseph et de Marie. Leur union contribuait à l’efficacité de l’éducation de celui qui plus tard aurait enseigné la valeur de l’amour mutuel.
Nous connaissons un fruit de l’éducation donnée par Joseph. Jésus qui était « fils du charpentier » (Mathieu 13,55) est devenu « le charpentier » (Marc 6,3) de Nazareth parce que Joseph lui avait appris ce métier. Les fruits de l’éducation donnée par Marie ne sont pas aussi évidents parce que nous ne connaissons pas les humbles secrets de la vie de Jésus à Nazareth.
Au cours de sa tâche d’éducation, Marie a eu de nombreux contacts intimes avec Jésus, lesquels ont contribué au développement de toutes ses qualités humaines. Nous recevons, en effet, dans les récits évangéliques, les fruits de cette éducation cachée, donnée par celle qui fut l’éducatrice la plus parfaite qui soit et qui prépara le Sauveur à l’accomplissement de sa mission.
La femme qui, étant Mère de Dieu, a éduqué le Fils de Dieu, exerce encore une influence sur la vie spirituelle de l’humanité grâce aux fruits de son éducation maternelle mûris dans le Christ.

« ETRE UN BON SAMARITAIN POUR L’AUTRE », PAR BENOÎT XVI – XXIème Journée mondiale du malade

8 janvier, 2013

http://www.zenit.org/article-33040?l=french

« ETRE UN BON SAMARITAIN POUR L’AUTRE », PAR BENOÎT XVI

XXIème Journée mondiale du malade

ROME, Tuesday 8 January 2013 (Zenit.org).
« L’Année de la foi que nous sommes en train de vivre constitue une occasion propice pour intensifier la diaconie de la charité dans nos communautés ecclésiales, pour être chacun un bon samaritain pour l’autre, pour celui qui se tient à côté de nous », écrit Benoît XVI.
Dans son message pour la XXIème Journée mondiale du Malade, le pape propose en effet de méditer sur « la figure emblématique du Bon Samaritain (cf. Lc 10,25-37) », qui à la fois exprime « l’amour profond de Dieu envers chaque être humain, spécialement lorsqu’il se trouve dans la maladie et la souffrance », mais aussi indique « quelle est l’attitude que doit avoir chacun de ses disciples envers les autres, particulièrement s’ils ont besoin de soins ».
La Journée mondiale du Malade 2013 sera célébrée au Sanctuaire marial d’Altötting, en Bavière. Mgr Zygmunt Zimowski, président du Conseil pontifical pour la santé sera l’envoyé de Benoît XVI (cf. Zenit du 7 décembre 2012).

Message de Benoît XVI

« Va, et toi aussi, fais de même » (Lc 10, 37)

Chers frères et sœurs !
1. Le 11 février 2013, mémoire liturgique de Notre-Dame de Lourdes, on célébrera de façon solennelle au Sanctuaire marial d’Altötting la XXIème Journée mondiale du Malade. Cette journée est pour les malades, pour les personnels de santé, pour les fidèles chrétiens et pour toutes les personnes de bonne volonté « un temps fort de prière, de partage, d’offrande de la souffrance pour le bien de l’Église et un appel à tous à reconnaître dans les traits du frère malade la Sainte Face du Christ qui, par sa souffrance, sa mort et sa résurrection a opéré le salut de l’humanité » (Jean-Paul II, Lettre de création de la Journée mondiale du malade, 13 mai 1992, n. 3). En cette circonstance, je me sens particulièrement proche de chacun de vous, chers malades qui, dans les lieux d’assistance et de soins ou aussi à la maison, vivez un moment difficile d’épreuve à cause de l’infirmité et de la souffrance. Qu’à tous, parviennent les paroles rassurantes des Pères du Concile œcuménique Vatican II : «  Vous n’êtes ni abandonnés ni inutiles : vous êtes les appelés du Christ, sa transparente image » (Message aux pauvres, aux malades, à tous ceux qui souffrent).
2. Pour vous accompagner dans le pèlerinage spirituel qui de Lourdes, lieu et symbole d’espérance et de grâce, nous conduit au Sanctuaire d’Altötting, je voudrais proposer à votre réflexion la figure emblématique du Bon Samaritain (cf. Lc 10,25-37). La parabole évangélique narrée par saint Luc s’insère dans une série d’images et de récits sur la vie quotidienne, avec lesquels Jésus veut faire comprendre l’amour profond de Dieu envers chaque être humain, spécialement lorsqu’il se trouve dans la maladie et la souffrance. Mais, en même temps, avec les paroles qui concluent la parabole du Bon Samaritain, « Va, et toi aussi fais de même » (Lc 10, 37), le Seigneur indique quelle est l’attitude que doit avoir chacun de ses disciples envers les autres, particulièrement s’ils ont besoin de soins. Il s’agit donc de puiser dans l’amour infini de Dieu, à travers une relation intense avec lui dans la prière, la force de vivre quotidiennement une attention concrète, comme le Bon Samaritain, envers celui qui est blessé dans son corps et dans son esprit, celui qui demande de l’aide, même s’il est inconnu et privé de ressources. Cela vaut non seulement pour les agents de la pastorale et de la santé, mais pour tous, également pour le malade lui-même, qui peut vivre la condition qui est la sienne dans une perspective de foi : « Ce n’est pas le fait d’esquiver la souffrance, de fuir devant la douleur, qui guérit l’homme, mais la capacité d’accepter les tribulations et de mûrir par elles, d’y trouver un sens par l’union au Christ, qui a souffert avec un amour infini » (Enc. Spe salvi, 37).
3. Plusieurs Pères de l’Église ont vu dans la figure du Bon Samaritain Jésus lui-même, et dans l’homme tombé aux mains des brigands Adam, l’Humanité égarée et blessée par son péché (cf. Origène, Homélie sur l’évangile de Luc XXXIV, 1-9 ; Ambroise, Commentaire sur l’évangile de saint Luc, 71-84 ; Augustin, Discours 171). Jésus est le Fils de Dieu, Celui qui rend présent l’amour du Père, amour fidèle, éternel, sans barrières ni limites. Mais Jésus est aussi Celui qui « se dépouille  » de son « habit divin », qui s’abaisse de sa « condition » divine, pour prendre la forme humaine (Ph 2, 6-8), et s’approcher de la douleur de l’homme, jusqu’à descendre aux enfers, comme nous le récitons dans le Credo, et porter espérance et lumière. Il ne retient pas jalousement le fait d’être égal à Dieu, d’être Dieu (cf. Ph 2, 6), mais il se penche, plein de miséricorde, sur l’abîme de la souffrance humaine, pour verser l’huile de la consolation et le vin de l’espérance.
4. L’Année de la foi que nous sommes en train de vivre constitue une occasion propice pour intensifier la diaconie de la charité dans nos communautés ecclésiales, pour être chacun un bon samaritain pour l’autre, pour celui qui se tient à côté de nous. Dans ce but, je voudrais rappeler quelques figures, parmi les innombrables dans l’histoire de l’Église, qui ont aidé les personnes malades à valoriser la souffrance sur le plan humain et spirituel, afin qu’elles soient un exemple et un stimulant. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face, « experte en scientia amoris » (Jean-Paul II, Lett. ap. Nuovo millenio ineunte, n. 42), sut vivre «  en union profonde avec la Passion de Jésus », la maladie qui la conduira « à la mort à travers de grandes souffrances » (Benoît XVI, Audience générale, 6 avril 2011). Le Vénérable Luigi Novarese, dont beaucoup gardent vivant encore aujourd’hui le souvenir, ressentit de façon particulière dans l’exercice de son ministère l’importance de la prière pour et avec les malades et les personnes souffrantes, qu’il accompagnait souvent dans les sanctuaires mariaux, particulièrement à la grotte de Lourdes. Poussé par la charité envers le prochain, Raoul Follereau a consacré sa vie au soin des personnes atteintes de la maladie de Hansen jusque dans les endroits les plus reculés de la planète, promouvant entre autre la Journée Mondiale contre la Lèpre. La bienheureuse Thérèse de Calcutta commençait toujours sa journée en rencontrant Jésus dans l’Eucharistie, pour sortir ensuite dans les rues avec le Rosaire en main pour rencontrer et servir le Seigneur présent dans ceux qui souffrent, spécialement en ceux qui ne sont « ni voulus, ni aimés, ni soignés ». Sainte Anna Schäffer de Mindelstetten sut, elle aussi, unir de façon exemplaire ses souffrances à celles du Christ : « la chambre de malade se transforma en cellule conventuelle et la souffrance en service missionnaire… Fortifiée par la communion quotidienne, elle devint un intercesseur infatigable par la prière, et un miroir de l’amour de Dieu pour les nombreuses personnes en recherche de conseil » (Homélie pour la canonisation, 21 octobre 2012). Dans l’Évangile, émerge la figure de la bienheureuse Vierge Marie, qui suit son Fils souffrant jusqu’au sacrifice suprême sur le Golgotha. Elle ne perd jamais l’espérance dans la victoire de Dieu sur le mal, sur la souffrance et sur la mort, et elle sait accueillir avec la même tendresse pleine de foi et d’amour le Fils de Dieu né dans la grotte de Bethléem et mort sur la croix. Sa ferme confiance en la puissance divine est illuminée par la Résurrection du Christ, qui donne espérance à celui qui se trouve dans la souffrance et renouvelle la certitude de la proximité et de la consolation du Seigneur.
5. Je voudrais enfin adresser ma vive reconnaissance et mon encouragement aux institutions sanitaires catholiques et à la société civile elle-même, aux diocèses, aux communautés chrétiennes, aux familles religieuses engagées dans la pastorale de la santé, aux associations des personnels de santé et du volontariat. Puisse en tous grandir la conscience que « en accueillant avec amour et générosité toute vie humaine, surtout si elle est faible et malade, l’Église vit aujourd’hui un moment capital de sa mission » (Jean-Paul II, Exh. ap. postsynodale Christifideles laici, n. 38).
Je confie cette XXIème Journée mondiale du Malade à l’intercession de la Vierge Marie, Mère des Grâces vénérée à Altötting, afin qu’elle accompagne toujours l’humanité souffrante, en quête de soulagement et de ferme espérance ; qu’elle aide tous ceux qui sont engagés dans l’apostolat de la miséricorde à devenir des bons samaritains pour leurs frères et sœurs éprouvés par la maladie et par la souffrance. À tous j’accorde de grand cœur la Bénédiction apostolique.

Du Vatican, le 2 janvier 2013.
BENEDICTUS PP XVI

The Magi’s Journey

7 janvier, 2013

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Bethléem – Réflexions – Frédéric Manns, ofm

7 janvier, 2013

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Bethléem – Réflexions

Frédéric Manns, ofm

« Maison du pain » : telle serait selon Jérôme l’étymologie populaire du terme Bethléem. Dans un village ignoré, loin des agitations impériales de la forteresse romaine située non loin de là et connue sous le nom de l’Hérodion, paraît un enfant qui dans la fragilité de sa venue met un terme à l’attente inquiète d’Israël. Sur la tige de Jessé une fleur vient d’éclore. 
Jésus n’est pas l’homme divin que la mythologie grecque célébrait dans sa quête de sagesse. Il n’est pas non plus le symbole de l’humanité exaltée au point de devenir Dieu. Il est Dieu qui se fait homme. Le scandale chrétien est l’humanisation de Dieu, sa kénose, son humilité. 
Le message d’un Dieu qui s’humilie est déjà contenu dans les évangiles de l’enfance. Tandis que l’Evangile de Marc s’ouvre sur la proclamation du Règne de Dieu, Matthieu et Luc ont senti le besoin d’insister sur le mystère de l’Incarnation de Dieu. Le Dieu qui se fait homme vient accomplir les Ecritures d’Israël: « Si tu pouvais déchirer les cieux et descendre ». Un Dieu qui partage la condition de l’homme, qui souffre avec son peuple, qui intervient pour le libérer, voilà une nouveauté surprenante, mais déjà annoncée par les Ecritures. 
La Bible avait célébré l’efficacité de la Parole qui fut l’instrument de la création du monde. « Par sa Parole les cieux ont été faits ». Cette parole n’était autre que la Sagesse de Dieu. Ben Sira est arrivé à cette conclusion après de longues méditations. Le Nouveau Testament qui accomplit l’Ancien Testament en le dépassant, affirme dans le Prologue de l’Evangile de Jean: « Le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous ». La Parole devient une personne en qui la gloire de Dieu se manifeste. Bethléem, la cité du roi David, accueille ce message révélé aux petits et non pas aux sages. La Sagesse a dressé sa tente au milieu des hommes. Dieu se révèle comme l’Emmanuel, un Dieu avec les hommes. 
Les Pères de l’Eglise frappés par une telle nouveauté ont commenté bien des fois cet événement. Une bonne nouvelle de cette envergure ne peut être que chantée, car elle réjouit le coeur. Elle ouvre les portes à une espérance illimitée. Irénée de Lyon, héritier de la tradition johannique, célèbre la nouveauté absolue de l’incarnation. Dieu fait toutes choses nouvelles. La naissance du Verbe fait craquer l’écorce de vétusté du monde. Tout ce qui est vieux et usé recule devant la naissance de Jésus. Celui qui vient de Dieu apporte avec lui toute la nouveauté. « Cieux nouveaux, terre nouvelle », avait annoncé le prophète Isaïe. C’est dire que la naissance de l’enfant de Bethléem a une dimension cosmique. Toute la création attend la libération, puisqu’elle a été soumise au péché. 
En s’incarnant la Parole de Dieu se fait ce que nous sommes pour que nous devenions ce qu’elle est. La terre est transformée en cieux au moment de l’incarnation par celui qui devient le « laboureur de Dieu », selon l’expression de Clément d’Alexandrie. Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu, répéteront les Pères de l’Eglise. Il s’est fait pauvre pour nous enrichir. Il s’est fait petit pour nous permettre de grandir. 
L’incarnation du Fils de Dieu signifie la vocation de l’homme à être divinisé. Fils de Dieu, nous le sommes réellement, affirme Saint Jean dans sa première lettre. Reconnaître cette dignité, c’est renoncer à proclamer l’absurdité du monde. La condition humaine a été tellement ennoblie qu’une étincelle divine resplendit en chaque créature. L’Esprit de Dieu qui a couvert Marie de son ombre est encore capable de répéter le même miracle. 
Les maîtres spirituels, en méditant le mystère du Verbe incarné, ont souvent parlé du Verbe abrégé. La parole longue de l’Ancien Testament qui a inspiré les prophètes s’abrège dans l’enfant qui naît à Bethléem. Et cette parole demande à naître dans le coeur des croyants. Saint François en conclura que le prédicateur doit faire une parole brève, puisque le Christ est la parole brève du Père, celle qui résume la Loi et les Prophètes. Le Christ, parole brève, résume son enseignement en un seul commandement: celui de l’amour. Il suffit que le prédicateur centre son homélie sur ce thème fondateur. 
Noël évoque une triple naissance: la naissance du Fils unique engendré par le Père céleste dans l’essence divine, celle qui s’accomplit à Bethléem par une mère qui dans sa fécondité garde l’absolue pureté; et celle par laquelle Dieu naît chez ceux qui l’accueillent. C’est dire que la symphonie de Noël reste inachevée tant que le coeur des croyants reste fermé. 
La Parole qui s’incarne demande de bannir tout ce qui est désincarné, rétréci et étriqué. Elle n’est plus simplement objet d’étude et d’approfondissements intellectuels. Etant devenue une personne, elle exige adoration, contemplation et respect. Plonger dans ce mystère c’est dilater son coeur et son regard pour éviter de se recroqueviller dans un repli frileux devant les possibilités étonnantes de notre monde. 
Rappeler l’incarnation en tête des Evangiles c’est redire l’originalité de la pensée chrétienne. Le Fils de Dieu qui partage la condition de l’homme est l’Adam nouveau, celui qui réalise pleinement la vocation de l’homme. Il est la Sagesse de Dieu annoncée dans l’Ancien Testament qui établit sa demeure parmi les hommes. Il est l’Emmanuel qui souffre et se réjouit avec l’humanité et la ramène vers le Père. A partir de Noël tout s’achemine sous la poussée de l’amour vers la Face du Père. Le temps est déjà enveloppé par l’éternité, parce que l’éternité s’est engagée dans le temps. La nuit du monde se transforme progressivement en clarté. 
Le Fils de Dieu lorsqu’il devient fils de la terre se laisse contenir en un point de l’espace et du temps. Bien plus il se laisse conditionner par une langue et une culture. En réalité, c’est lui qui contient l’univers. Il ne veut pas s’approprier à travers son corps le monde comme une proie, mais il le fait corps d’unité, chair cosmique et eucharistique. En lui le monde devient corporéité spirituelle, il est vivifié par l’Esprit. 
Le judaïsme et l’Islam refusent l’incarnation du Fils de Dieu en raison de la transcendance de Dieu. Un Dieu ne peut se mêler à sa créature qu’au risque de perdre sa divinité, affirment-ils. Le christianisme proclame que Dieu aime les hommes au point de devenir homme. L’incarnation n’est pas une humiliation de la raison de l’homme, mais la reconnaissance de la vraie dignité de l’homme. Elle est la finalité de la création : tout a été créé pour lui, affirme saint Paul. Origène, dans son Commentaire de l’Evangile de Matthieu 14,7 rappelait que le corps du Christ n’est pas quelque chose à côté de l’Eglise qui est son corps. Dieu ne les a pas unis comme deux, mais en une seule chair, défendant que l’homme sépare l’Eglise et Dieu. D’une façon invisible le mystère de l’incarnation se prolonge dans l’Eglise. 
La vie que Dieu a communiquée est une irradiation de son amour trinitaire. Le but de l’incarnation du Fils de Dieu a été de rendre possible la communion avec Dieu et entre les hommes. Un Dieu qui ne serait pas Trinité ne serait ni amour ni partage. Or ce partage commence à Noël et signifie le salut. 
Faire étape à Bethléem, c’est pour Jean Paul II fêter la rencontre du Christ eucharistique qui est la maison du pain de vie. C’est aussi préparer l’humanité pour le retour du retour en gloire du Fils de Dieu. 
Non loin de là au camp palestinien de Deheishe le pape en saluant les réfugiés qui depuis la guerre de 1948 connaissent une situation de précarité rend hommage à la dignité de tout homme. C’est une même logique qui le pousse à vénérer l’enfant de la crèche et le pauvre sans défense. Les réfugiés du monde entier connaissent une condition difficile qui fut celle de la sainte famille lorsqu’elle dut fuir en Egypte pour échapper à la colère d’Hérode. Il est urgent pour les chrétiens de déchiffrer les signes d’un autre monde qui commence à germer dans le nôtre. 

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