Archive pour janvier, 2013
MUSIQUES JUIVES…MOSAÏQUE JUIVE
15 janvier, 2013http://www.amj.ch/WMJ-MJUI.htm
MUSIQUES JUIVES…
…MOSAÏQUE JUIVE
Ce n’est pas notre propos, dans ces quelques lignes, de présenter davantage que quelques aspects saillants de la riche et complexe histoire de la musique juive. Nous espérons simplement réveiller la curiosité du lecteur, et l’inciter à écouter cette musique : car le mot de Wilhem Busch est ici tout à fait pertinent, « autant il est doux de l’entendre, autant il est ennuyeux d’en entendre parler.. » !
L’arbre généalogique de la musique juive puise sa sève dans la musique liturgique. De là, partent des rameaux qui portent des fruits aux saveurs multiples, musiques folkloriques aux sonorités slaves, orientales ou mauresques ; et une couronne de feuillage de musique d’art occidentale.
Donc, au commencement était la Bible…
On a recensé plusieures dizaines de références au chant ou à des instruments musicaux dans le Pentateuque ; mais déjà au chapitre 4 de la Genèse, la paternité de l’art musical est attribuée : » …Jubal, l’ancêtre de tous ceux qui jouent le kinnor et l’ugav « .
Le kinnor c’est la lyre, instrument de prédilection du roi David, vénéré non pas comme guerrier ou conquérant mais comme » le doux psalmiste d’Israël » (Sam.23-1). L’ugav est un genre de pipeau, ancêtre lointain de la flûte et de la clarinette.
Cependant, c’est le chant plutôt que la musique instrumentale qui est le fonds principal de la vie musicale liturgique du peuple juif ; et c’est par le chant autant que par le Livre que ce peuple, déporté, expulsé tantôt d’un pays tantôt d’un autre, a su maintenir un sentiment d’appartenance et d’unité au travers de ses nombreux exils.
Du temps du 2ème Temple de Jérusalem, celui qui fut reconstruit par les Hébreux au retour de leur déportation à Babylone, le culte était accompagné d’une musique sacrée conçue comme un acte artistique, impressionnante par son faste : on parle de vingt-quatre groupes de douze chanteurs, accompagnés par une quinzaine d’instruments, des cordes, des vents et des cymbales.
Mais le Temple fut détruit (70 ap. J.-C), le pays conquis par les Romains, et une nouvelle ère commence pour les juifs, pour ceux qui restent comme pour ceux qui sont déportés par les Romains ou qui trouvent refuge ailleurs.
Il s’opère une mutation fondamentale dans le culte religieux : les communautés juives se rassemblent à présent dans les synagogues, lieux où on ne pratique plus un service sacrificiel comme au Temple, mais où l’on se réunit pour la prière et la méditation consacrée à la Parole, aux textes de la Bible.
En signe de deuil pour la perte de leur patrie et du Temple, la musique instrumentale fut bannie du culte et en reste généralement absente encore aujourd’hui, sauf pour le » shofar « , corne de bélier dont le son rauque retentit au service du Nouvel An et du Jour du Pardon.
La récitation des Psaumes se fait en… psalmodiant ; et la lecture à haute voix des versets de la Bible est accompagnée par une intonation vocale, la cantillation. Ces intonations, transmises par tradition orale jusqu’au 10ème siècle, furent alors codifiées et acceptées par l’ensemble du monde juif.
Il est intéressant de noter que la psalmodie des Psaumes se perpétua dans le chant byzantin primitif et se retrouve dans le chant grégorien ; ce fut donc un important héritage musical que le judaïsme a légué au monde chrétien.
Ainsi, qu’il s’agisse de la prière, de la lecture des textes ou des Psaumes, c’est au son des voix des fidèles que se déroule la liturgie à la synagogue.
Une innovation musicale importante est attestée en Palestine dès le 6ème siècle : c’est le rôle du chantre, le » hazan « . Celui-ci avait la tâche, en s’inspirant des écritures saintes, de composer des hymnes mis en musique, et de les chanter pendant le service religieux, en soliste. Le chantre devint une partie intégrante du service dans les synagogues du monde entier.
On admire encore de nos jours ces chanteurs de niveau professionnel, même virtuose, dont la prestation, richement ornée de mélismes luxuriants de type oriental, transmet une rare puissance d’évocation dramatique et d’émotion.
Quant à la musique instrumentale, elle faisait bel et bien partie de la vie juive lors de la célébration des fêtes religieuses mineures ainsi que de festivités familiales : naissances, circoncisions, ou mariages.
Une image qui vient à l’esprit est celle du pauvre violoneux d’un village ukrainien ou polonais, maintes fois représenté par Chagall ! A croire, d’ailleurs, que le violon est l’instrument de prédilection du musicien juif, tant Milstein, Menuhin, Oistrakh et » les autres » ont marqué la musique violonistique de notre temps. Y a-t-il une explication psychologique à ce phénomène, autre que la réponse acidulée de la blague juive : » Vous avez déjà vu quelqu’un fuir un pogrom avec son piano sous le bras ! » ?
En Europe, au Moyen Age, des groupes de ménestrels juifs, danseurs et jongleurs, parcouraient les pays et se produisaient dans les villages et les marchés, comme leurs confrères provençaux.
Des orchestres de musiciens juifs ont pu trouver un terrain propice pour leur art au Maroc, en Perse, en Turquie, par exemple, partout où une interprétation stricte de la règle islamique imposa des restrictions à l’activité d’instrumentistes musulmans.
Au milieu du 18ème siècle, en réaction aux pogroms répétés et à la vie misérable que les juifs menaient en Europe de l’Est, naquit le mouvement mystique connu sous le nom de Hassidisme. Ces mystiques étaient persuadés que l’on ne peut ressentir la présence Divine en disséquant les textes, mais qu’il fallait approcher Dieu par la joie, par l’adoration de Sa création, en chantant – mélopées sans parole par lesquelles ils atteignaient l’Esprit Saint, qui devaient beaucoup aux danses et chants populaires de la région.
Les chants de l’est de l’Europe en yiddish sont inspirés du folklore roumain, polonais, et ukrainien, avec des tonalités qui rappellent une lointaine parenté avec l’Orient. Ils connaissent aujourd’hui une grande vogue dans la musique dite » Klezmer « , chantée et jouée au violon, à la clarinette, avec accordéon, contrebasse et parfois aussi d’autres instruments.
Où qu’ils aient vécu, les juifs ont, certes, subi l’influence de la culture environnante ; mais ils en ont également préservé certains traits, alors que ceux-ci disparaissaient du répertoire d’origine.
Par exemple, le riche héritage des chants populaires espagnols du 15ème siècle a été conservé par les juifs lorsqu’ils furent chassés d’Espagne ; ce répertoire existe encore dans la langue castillane de l’époque, appelé judéo-espagnol sur le sol des pays péri-méditerranéens où ils trouvèrent refuge.
Si la diversité de cultures constitue une richesse, alors le peuple israélien est un peuple comblé ! Car tout cette mosaïque de traditions se retrouve de nos jours en Israël : tradition de l’Europe de l’Est, tradition orientale, musique du Maghreb et des pays islamiques du Proche Orient… sans compter la musique d’art de type occidental. D’ailleurs qui a entendu l’hymne national » Hatikva « , ne peut s’empêcher de remarquer sa ressemblance avec une mélodie de » La Moldau » de Smetana ; et la ronde que l’on danse lors des fêtes populaires reproduit les pas et le rythme de la » Hora » roumaine.
La musique d’art des compositeurs d’origine juive – Mahler, Mendelssohn, Milhaud et tant d’autres – est trop bien connue pour qu’on en parle ici. D’ailleurs, ces musiciens ne se sont pas forcément inspirés de l’héritage judaïque, à part quelques exceptions ; et, d’un autre côté, des musiciens non-juifs tels que Shostakovitch ou Ravel ont composé des œuvres basées sur des thèmes hébreux ou juifs.
Les compositeurs sur lesquels nous voudrions attirer l’attention, par contre, sont ceux qui ont péri dans les camps nazis, Gideon Klein, Hans Krasa, Pavel Haas, Viktor Ullmann et Erwin Schulhof parmi d’autres. Leurs compositions commencent à être connues et appréciées par le public mélomane, et nous tenons à leur rendre ici un hommage.
Dina Levias
DE L’AVANTAGE DE LAISSER VIEILLIR LE VIN
15 janvier, 2013http://www.lechampdumidrash.net/articles.php?lng=fr&pg=266
DE L’AVANTAGE DE LAISSER VIEILLIR LE VIN
cesse de ne boire que de l’eau.
prends un peu de vin à cause de ton estomac
et de tes fréquents malaises (1tm, 5, 23) »
• LES NOCES DE CANA
Jn 2.1 – Le troisième jour, il y eut des noces à Cana de Galilée, et la mère de Jésus y était. 2.2 – Jésus aussi fut invité à ces noces, ainsi que ses disciples. 2.3 – Or il n’y avait plus de vin, car le vin des noces était épuisé. La mère de Jésus lui dit: » Ils n’ont pas de vin. » 2.4 – Jésus lui dit: » Que me veux-tu, femme? Mon heure n’est pas encore arrivée. 2.5 – Sa mère dit aux servants: Tout ce qu’il vous dira, faites-le. 2.6 – Or il y avait six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs, et contenant chacune deux ou trois mesures. 2.7 – Jésus leur dit: » Remplissez d’eau ces jarres. » Ils les remplirent jusqu’au bord. 2.8 – Il leur dit: » Puisez maintenant et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. 2.9 – Lorsque le maître du repas eut goûté l’eau changée en vin – et il ne savait pas d’où il venait, tandis que les servants le savaient, eux qui avaient puisé l’eau – le maître du repas appelle le marié 2.10 – et lui dit: » Tout homme sert d’abord le bon vin et, quand les gens sont ivres, le moins bon. Toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent! » 2.11 – Tel fut le premier des signes de Jésus, il l’accomplit à Cana de Galilée et il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui.
Les Noces de Cana sont une péricope difficile qui résiste semble-t-il à l’interprétation. Les sources patristiques ne nous sont pas ici d’un grand secours. Par exemple Augustin compare le miracle de l’eau changé en vin à celui que Dieu fait tous les jours. Dieu en effet donne la pluie et celle-ci fait pousser la vigne. On n’y avait pas pensé. Puisque personne ne nous aidera, il faut donc s’attendre à ce que cette péricope reste encore longtemps une énigme, ce qui n’empêche pas d’essayer l’hypothèse midrashique. Que signifie par exemple le fait que Jésus refasse à Cana les gestes d’Elie à Sarepta ?
Les Noces de Cana se déroulent un troisième jour. Nous savons maintenant que Jean est un prolongement du midrash juif sur la Genèse, sur l’œuvre du commencement. Or dans ce maassé bereshit, le troisième jour est celui du travail sur l’eau, melakhat ha-mayim (GnR 4,6). Le Midrash Rabba se demande par exemple pourquoi après le second jour il n’est pas dit « ki tov » comme c’est le cas pour les autres jours (Dieu vit que c’était bon). Réponse : car ce second jour fut créé la Géhenne. Comment le sait-on, demande le midrash ? A cause du verset Is 30, 33. En revanche, le troisième jour, il est dit deux fois « ki tov ». Une fois pour la fin du travail de l’eau (la séparation des deux types d’eaux: il y a donc l’eau/loi d’en bas et l’eau/loi d’en haut) et l’autre pour la création des fruits et donc aussi d’un fruit un peu particulier : la vigne. En ce troisième jour le miqvé hamayim est appelé mer. D’où l’eau des purifications des Noces. Le miqvé est en effet le bain rituel. Le terme miqvé ressemble au mot tiqva qui est l’espérance spécifiquement messianique puisque tiqva possède la valence messianique. Le messie commencera donc sa mission par un bain. (noter que l’expression מבדיל בין מים למים vaut 358 valeur messianique).
Nous avons vu dans l’article relatif à Nathanaël que certaines choses existaient avant même la création du monde, les unes « effectivement » (la Tora, le Trône divin,…) alors que d’autres existaient de toute éternité mais en « pensée » seulement (en « projet »: les Patriarches, le Nom du messie). Le messie avait de toute éternité été caché. Dieu lui-même ne peut donc plus revenir sur l’existence du messie. Comme le messie a été engendré (puisque non créé) il est donc, par midrash, le « fils de Dieu ». Dieu ne peut donc manquer un jour de l’envoyer.
Le traité talmudique Sanhédrin 99a fait une distinction entre les jours du messie et le monde à venir. Rabbi Hiya fils de Abba a dit, au nom de Rabbi YoHanan: Tous les prophètes n’ont prophétisé que pour les jours du Messie, mais pour ce qui est du monde à venir, aucun œil, ô Dieu, n’a vu, excepté toi, ce qu’il accomplira pour celui qui l’attend. Rabbi Yehoshu’a ben Lévi dit: (ce qui n’est pas donné à voir) c’est le vin préservé dans les grappes des six jours de la création.
(Notons en passant les noms des personnages qui interviennent ici: Hiyya « fils du père », un R. YoHanan suivi d’un R. Yéhoshu’a…A rapprocher de l’hypothèse suivante: le midrash chrétien élabore jusqu’au nom des rabbins qui transmettent les dits midrashiques. Par exemple, dans Ruth Rabba c’est un R. Shim’on qui transmet le dit sur Rahab, la pécheresse pardonnée se trouvera donc dans la maison d’un dénommé Simon)
Il existe dans le champ du midrash un festin très particulier: le festin eschatologique. Cette festivité aura lieu à la fin des temps. À cette époque, Dieu fêtera son union avec l’humanité par un immense banquet (hébreu: simHa, joie ou mishté) auquel toutes les nations afflueront. Le Midrash Rabba est plein de ces paraboles dans lesquelles un roi organise un banquet. Par exemple en Esther 1, 5
Ce temps écoulé (bimleot yamim= à la fin des temps) ce fut alors toute la population de la citadelle de Suse, du plus grand au plus petit, qui se vit offrir par le roi un banquet de sept jours, sur l’esplanade du jardin du palais royal.
Nous retrouvons donc ce type de banquet (mishté) dans le Nouveau Testament. Dans les midrashim, la question est de savoir qui est invité à ces banquets, qui y est « appelé », comment s’y comporter et qui possède les moyens d’y faire bonne figure. Le vin offert au banquet figure la Tora, la Loi. Le Banquet est le moment de la donation de la Loi. Nous rapprochons ici la péricope de Nathanaël de celle des Noces de Cana et de celle des Outres. En effet les deux dernières péricopes traitent de la conservation du vin, de plus Nathanaël est de Cana. Les Noces de Cana traitent d’un événement important: le vin en vient à être affecté du signe moins. Il faut écouter les assonances du syriaque de la peshitta: Hasra ha Hamra wa Amra ima l-yeshua Hamra leit lehon…La difficulté provient d’une distinction qui est faite ici, entre le bon vin et le moins bon vin. L’araméen de la peshitta nous fournit une piste: le maître du repas est rosh ha-mesekh. Cette racine mesekh se retrouve en Pr 9, 5
Venez, mangez de mon pain, buvez du vin que j’ai tempéré!
verset souvent cité par le Midrash Rabba. On a ici l’idée de tempérance, de vin adouci, préparé, cuisiné. Le bon vin est un vin doux, léger, facile à boire. La bonne Loi est donc comme le bon vin: légère, douce, facile à accomplir. Le “signe” accompli par Jésus consiste en ce que, grâce à la venue du messie, qui est le miracle ici midrashiquement accompli, on glorifie le Hatan, (l’époux, Dieu) d’avoir gardé (prévu) une Loi légère pour la fin des Temps. Nous sommes en effet à la fin des temps. A Cana Jésus refait et parfait midrashiquement la création. Il change l’eau en vin. Il n’y a donc plus de distinction entre l’eau-loi d’en haut (le vin, la loi bonne et légère gardée pour la fin des temps) et l’eau lourde d’en bas. Séparation qui avait été faite le second jour dans la Genèse. Dieu est loué par le rav hamekhes: tu as gardé le bon vin jusqu’à ce jour. A Cana, il n’est pas question de Vin Nouveau. Au contraire, c’est d’un vin vieux comme le monde dont il est question. Ce vin nouveau apparaît dans la péricope des vieilles outres. Que signifie ce vin nouveau? Les commentaires sur ce passage comprennent, en général, que le vin nouveau est la parole de Jésus. “Le vin nouveau qu’offre Jésus… ” lit-on un peu partout. Jésus représente forcément quelque chose de neuf. Il faut ensuite quelques contorsions pour expliquer Lc 5, 39.
Personne, après avoir bu du vin vieux, n’en veut du nouveau.
Il est pourtant possible de soutenir la position inverse: Jésus propose de revenir au vieux vin et condamne le vin nouveau. Le vin vieux, le bon vin, agréable au goût, est, on le sait, la loi facile à appliquer. Et pourtant, ce bon vin serait l’ancienne loi. Ancienne, car c’est, soit la loi noachide, soit même la loi biblique, mais en tout cas pas la loi rabbinique. Le vin nouveau, serait la loi difficile, rabbinique. Elle ne convient pas aux outres vieilles, qu’elle fait « enfler » et risque de faire “périr” (abad). Après avoir connu la vieille loi biblique et légère, personne ne veut de la loi nouvelle, lourde, complexe, en un mot: rabbinique. Du coup, notre question initiale trouve une réponse. Le jeûne fréquent est un exemple de loi lourde et de l’enflure (inutile donc de jeûner pour espérer dégonfler). Le messie vient alléger la loi. Ses disciples sont donc dispensés de jeûner. S’il devait s’en aller, la loi lourde s’imposerait de nouveau.
• VOCABULAIRE DES OUTRES.
Mt 9,14 – Alors les disciples de Jean s’approchent de lui en disant: » Pourquoi nous et les Pharisiens jeûnons-nous, et tes disciples ne jeûnent-ils pas? » 9,15 – Et Jésus leur dit: » Les compagnons de l’époux peuvent-ils mener le deuil tant que l’époux est avec eux? Mais viendront des jours où l’époux leur sera enlevé; et alors ils jeûneront. 9,16 – Personne ne rajoute une pièce de drap non foulé à un vieux vêtement; car le morceau rapporté tire sur le vêtement et la déchirure s’aggrave. 9, 17 – On ne met pas non plus du vin nouveau dans des outres vieilles; autrement, les outres éclatent, le vin se répand et les outres sont perdues. Mais on met du vin nouveau dans des outres neuves, et l’un et l’autre se conservent.
Quel rapport, dans ce texte de Matthieu, entre les premiers versets, qui parlent de jeûne, et les derniers versets, qui parlent de vieilles outres, de conservation du vin et de vieux vêtements? La co-présence des thèmes de l’époux et du vin incite à penser que notre péricope est proche de celle des Noces de Cana.
Le vocabulaire de la péricope des outres, tourne autour d’une opposition entre le lourd et le léger, le grave et la pécadille, le majeur et le mineur. Ce jeu d’oppositions n’apparaît ni en grec, ni même en hébreu biblique, mais dans le registre d’hébreu propre au midrash que nous appelons, pour faire court, hébreu tardif, qui passe souvent à l’Araméen sans prévenir et dont la peshitta nous a gardé la trace. Hamra c’est le vin; qal signifie léger. Dans le syriaque de la peshitta Cana s’écrit qaTna. C’est nous dit le CAL la racine de la petitesse et aussi de la légèreté et de la subtilité. On est dans une discussion sur le léger et le grave, ce qui se dit en hébreu qal va-Homer. C’est le nom d’un raisonnement bien connu dans le midrash, le raisonnement a fortiori ou, pour les nostalgiques du latin a minore ad majus. Homer est à la fois la sévérité rituelle, et une allégorie, un symbole. Homarta en hébreu tardif est une pierre, tout comme qela. Ce jeu d’oppositions entre léger et lourd, parcourt l’ensemble des Evangiles. Il produit du texte, des épisodes comme la marche sur les eaux. Jésus montre une halakha (marche/loi) devenue si légère qu’elle flotte. Ce qui est lourd deviendra léger. Le mot qal, signifie aussi simple. Les éloges à propos des simples, seraient-ils, eux aussi, à double entente? Hamira est en hébreu tardif à la fois le levain (Dictionnaire Jastrow p. 477) et ce qui est chargé, grave, lourd, strict. Ce qui expliquerait l’appel à se méfier du “levain des Pharisiens”, c’est-à-dire leur tendance à alourdir et compliquer la Loi. (Hamar: empiler, entasser). Corollaire: le pain azyme serait un symbole de la loi légère.
Hamra : vin
Hamira: rigorisme
Hamar: âne
Himer: obliger une bête à marcher, aiguilloner
SAINTE MACRINE
14 janvier, 201314 JANVIER (mf): VIE E MORT DE SAINTE MACRINE
14 janvier, 2013http://www.pagesorthodoxes.net/saints/meres-spirituelles/sainte-macrine.htm
14 JANVIER (mf): VIE E MORT DE SAINTE MACRINE
par saint Grégoire de Nysse
(je mets seulement la synthèse , sur le site il ya l’histoire , je pense tout à fait complète )
Sainte Macrine naquit vers 327, l’aînée de dix enfants d’une vieille famille chrétienne de Cappadoce dont la foi fut mise à l’épreuve pendant la grande persécution de Dioclétien (284-305) – un de ses aïeux maternels avait gagné la palme du martyre – et également sous Maximin (306-310, dont la persécution obligea ses grands-parents maternels de se réfugier dans les montagnes du Pont pendant sept ans. Sa grand-mère paternelle fut sainte Macrine l’Ancienne, disciple de saint Grégoire le Thaumaturge, évêque de Néo-Césarée dans le Pont, élève d’Origène à Césarée de Palestine. Ses parents, Basile l’Ancien et Émélie, bien que non mentionnées dans les synaxaires byzantins, sont célébrés en Occident le 30 mai. Parmi les frères de Macrine figurent quatre saints de l’Église : Basile le Grand et Grégoire de Nysse (deux des trois grands théologiens cappadociens) ; ainsi que Pierre, évêque de Sébaste (Synaxaire, 9 janvier), et saint Naucrace (8 juin). Moins connue que ses illustres frères, sainte Macrine est néanmoins considérée le « véritable chef spirituel de la famille » (Synaxaire, 1er janvier) : c’est elle qui, après le décès du père, convainquit sa mère de renoncer à la jouissance de la fortune familiale, de libérer leurs esclaves et servantes, et de transformer la maison familiale en monastère. Macrine dirigeait le monastère des femmes et son frère Pierre, celui des hommes.
En 379, après le décès de la mère, de Naucrace et de Basile (fin 378), et après de longues années de persécution et de division à l’intérieur de l’Église dues à l’hérésie arienne, Grégoire de Nysse, de retour d’un synode à Antioche, rend visite à sa sœur, malade et mourante. Après son décès, Grégoire écrit la Vie de sainte Macrine, qui passe en revue l’histoire de la famille et le rôle de Macrine ; il y décrit en particulier ses entretiens avec Macrine, son dernier jour et son ensevelissement. Les extraits de la Vie de sainte Macrine qui suivent portent sur la fondation du monastère, la vie de la communauté et les entretiens de Grégoire et Macrine.
CAUSERIE : DEVENIR HUMAIN : UN APPEL ÉVANGÉLIQUE
14 janvier, 2013http://geraldchaput.homily-service.net/retraites.html
CAUSERIE : DEVENIR HUMAIN : UN APPEL ÉVANGÉLIQUE
« Il n ‘ importe pas qu’un être soit croyant ou non : il est plus important qu’il soit bon » ( Dalaï Lama Extrait de Sagesse ancienne, monde moderne)
« Il faut méditer sur l’être s’y tenir, de sorte que rien d’autre n’arrive, sinon l’être » ( Yogayâjnavalkyam) in livre des sagesses, aventures spirituelles de l’humanité, p 1300)
« Sans un cœur qui compatit à autrui, on n’est pas humain » (Mencius)
INTRODUCTION
J’ouvre ce week-end par deux textes issus de deux traditions différentes – chrétienne et hindouiste – mais dont l’appel est identique.
Ma première citation – issu de la tradition hindouiste – vient du lointain 1Xe siècle avant notre ère chrétienne. Elle est le point d’arrivée des adeptes du yoga, de ceux et celles qui ont atteint le sommet du détachement : « Il faut méditer sur l’être, s’y tenir, de sorte que rien d’autre n’arrive, sinon l’être». Il est de peu d’importance de savoir si nous sommes bons ou mauvais, heureux ou malheureux, la suprême connaissance de soi, qui est la connaissance contemplative, repose sur la capacité de méditer sur notre poids d’être. Notre poids de sens. Avant d’être quelqu’un de bon ou de pervers, nous sommes « quelqu’un » qui avons un poids d’être. « Toute vie porte en elle un poids de sens » (Lytta Basset. Guérir du malheur, Spiritualité vivantes, Albin Michel p. 121) Le yoga – ici il s’agit plus qu’une technique –vise à « instaurer l’harmonie entre l’âme individuelle et l’âme suprême ». C’est atteindre le « Samâdhi sur l’être le plus intérieur, c’est s’en tenir à l’Absolu » (Livre des sagesses page 1300)
Mon second texte inaugural datant du milieu du siècle dernier est issu de la tradition chrétienne et signé d’un mystique qui me fascine, Zundel. « Il n’y a qu’un chemin pour que l’homme atteigne toute sa stature, toute sa grandeur, c’est qu’il se vide de lui-même. En Jésus cette évacuation du moi humain est totale » . (Zundel Maurice, T on visage, ma lumière Desclée 1989, p216)
Ces deux textes parlent de l’incontournable nécessité de se « vider » de quelque chose si nous voulons atteindre notre stature d’humain. Ils résument le thème de ce week-end : « D eviens ce que tu es ». 48 heures pour f aire l’expérience de « sortir de notre sommeil » (Rm13,11 ) « de nous échapper du piège des chasseurs » (Ps123,7) d’images pour retomber en extase avec ce que nous sommes. Nous vivons comme des morts vivants alors que nous avons été tirés « du sommeil de la mort » (Jn11, 11) « Allons le tirer du sommeil » a dit Jésus de son ami Lazare.
Cette recherche de notre devenir est au cœur des trois grandes religions monothéismes. Au cœur de l’aventure spirituelle de l’humanité, toutes religions confondus. « Atteindre ce soi, unique et présent en tout être » selon les mots d’un brahman exige un détachement, un dépouillement, une ascèse. Mots avec lesquels notre société a bien de la misère à vivre.
La personne humaine a un problème avec son identité. La recherche du « moi » ressemble plutôt à du « non-moi » tant il évacue toute forme de solidarité. « Deviens ce que tu es » passe par l’obligation de se vider, d’évacuer de nous ce qui n’est pas humain. Notre culture nous fait acquérir ce qui n’est pas nécessairement humain. Notre culture axée sur la puissance, l’avoir, l’hédonisme nous fait vivre en « terre étrangère ». Elle nous fait perdre notre identité. « Nous sommes, pour un certain temps encore !, des créatures marquées par un commencement et une fin » (Arènes Jacques accueillir la faiblesse, DDD 1999 .) Nous sommes pèlerin du temps. Déjà au début du siècle dernier, l’écrivain Tolstoï invitait à désapprendre cette terrible ivresse de soi-même, de son « moi » (Tolstoï dans journal intime #427 en 1900 ) Le Yoga si recherché conduit à ce « vide » pour retrouver tout le poids d’être dont je parlais tantôt. La contemplation aussi.
« Deviens ce que tu es » est une question d’identité. Quel est le sens de la vie ? Quel est le sens de notre vocation à la vie humaine ? Ma réponse sera simple : Devenir une « personne » répond l’archimandrite Sophrony (1896-1993). Une « personne », c’est-à-dire un être uni et semblable au Christ, porteur à la fois de toute la plénitude divine et de l’humanité entière, avec ses souffrances et ses joies. La prière est la clé de ce devenir, de cette transfiguration intérieure. Face à face avec Dieu, nous nous retrouvons face à face à nous-même. Mais ce face à face est un combat entre la lumière et les ténèbres du vieil homme, entre la force libératrice du Christ en nous et le pouvoir asservissant des passions de la possession. Ce face à face est une chemin de croix. Ce à cette « porte étroite » aux confins du visible et de l’invisible, de l’apparence extérieure et intérieure, que je vous convie
À quoi servirait l’Évangile si nous ne risquons pas des audaces nouvelles devant les défis d’une nouvelle culture et d’un monde où la vie et la dignité sont menacées ? Le grand cri du dernier sommet de la Terre sur le développement durable à Johannesburg est à entendre et faire nôtre : « la terre et l’humanité sont dans une situation d’urgence. » (Ce cri a été repris par les évêques canadiens dans leur lettre pastorale du 4 octobre dernier, fête de saint François, où ils écrivent que « nous avons mal compris le précepte de dominer et de soumettre la terre » et qu’ils en appellent à une « conversion écologique ». #4 ) . Nous sommes, comme chrétiens, une solution de changement, un regroupement alternatif proposé par Dieu à la face du monde. Nous avons une manière de vivre qui nous est propre. Notre manière d’agir est « d’ aller au bout de son cœur pour connaître sa nature d’homme et connaître sa nature d’homme, c’est connaître le Ciel» (Mencius, 1Ve siècle avant J-C) Il ajoute ces mots « sans un cœur qui compatit à autrui, on n’est pas humain » (livre des sagesses, p. 1527)
« Deviens ce que tu es », devenir quelqu’un qui a de l’étoffe est un chemin pour faire connaître Dieu, pour mettre le feu sur la terre. C’est le programme de toute une vie. Jean-Paul 11 a inauguré son pontificat en affirmant dans sa première lettre encyclique que « l’humain est le route première de l’Église » (Rédemptor hominis # 2) La foi chrétienne consiste à affirmer que la personne humaine a un avenir. En collaboration avec toutes les personnes de bonne volonté, les croyants ont vocation à façonner le monde pour le rendre plus humain. Défendre la personne contre les puissances qui la détruisent ne relève d’aucun monopole religieux. Cette défense là appartient à toute l’humanité. C’est aussi un appel évangélique pour le nouveau millénaire (Burdelot Yves, la proposition chrétienne aujourd’hui Cerf, 2002) . Le christianisme ne fait que commencer. Si nous pouvions arriver à faire de chaque instant de nos vies un sacrement et de toute chose – travail, maladie, souffrance – occasion d’action de grâce.
« Deviens ce que tu es » est l’autre face de la question qui donc est Dieu pour nous ? Avons-nous sa passion pour sauver l’humain ? Au cœur du devenir humain, il y a la saisie du grand mystère de la présence de Dieu en nous. Sommes-nous des hommes et des femmes d’un Dieu incarné jusqu’à entendre comme Jésus les gémissements et les attentes de notre monde ?
Inutile de chanter le nom de Dieu si nous n’en devenons pas des icônes vivantes. Si nous ne devenons pas des « missionnaires de la vie ». Inutile de canoniser des hommes et des femmes si nous les réduisons à des statues, si nous n’actualisons pas leur courage et leur audace. Au lieu de nous lamenter sur le vieillissement de nos communautés, chrétiennes, de tout centrer nos efforts sur la « réingénierie », devenons, redevenons ce que nous sommes. Nous avons une histoire glorieuse à raconter. Nous avons à résister à la logique de la consommation, de la mondialisation pour vivre en état de passion avec cette nouvelle extraordinaire à entendre, ré-entendre :« nous valons plus que ce que nous avons ». (Lc12-17)
Il existe en chacun de nous un « dedans du dedans » (Basset Lytta) imprenable qu’aucune culture ne peut coloniser, conquérir ou s’approprier. Ce « dedans du dedans » , le Nouveau-Testament l’appelle le Royaume. Les non-croyants le nomment l’âme humaine, principe de vie.
Défendre ce « d edans du dedans » , est un combat, une tâche permanente si nous voulons éviter le piège de la médiocrité, de la mentalité de consommation, de l’embourgeoisement ou celui d’un activisme démesuré. Il ne s’agit pas ici de se positionner à « droite » ou à « gauche » mais bien de se positionner en face de notre identité. Séduire en étant « quelqu’un ».Je songe ici à Mère Térésa qui est devenue la coqueluche du monde avec un message radical et non séducteur.
« Si les abeilles n’entrent jamais dans la ruche et s’en vont toutes à la chasse les unes les autres, le miel ne se fera guère » (Thérèse d’Avila, Vie#15) Nous sommes ici pour rentrer dans la ruche, pour butiner notre identité.
PROTESTATION À L’ATTESTATION
Il faut l’affirmer avec conviction, les bouleversements actuels qui nous bouleversent ne devraient pas nous conduire au pessimisme même s’ils comportent un coté menaçant. Ils devraient plutôt nous mobiliser pour nous immuniser contre une mentalité de fatalisme. Il faut résister à subir un environnement qui sème la mort de l’humanité jusqu’à oser créer l’avenir autrement. Risquer l’avenir (Évêques du Québec)
À titre d’exemple, la crise de notre Église pousse à agir, à faire autrement. C’est une crise salutaire, une visite de Dieu qui nous renvoie à l’essentiel de la mission, qui nous invite à renaître à l’Évangile, à repenser nos discours sur Dieu, nos pratiques sociales, religieuses et liturgiques. Ce qui est en état de crise, c’est ce qui n’est pas Évangile dans notre Église, en nous, entre nous. Ce que je viens d’exprimer est un plaidoyer pour la pédagogie du bon sens.
La manière de vivre actuelle semble être celle de la contestation, de la protestation. Cela peut aider à « défouler » mais fait que rarement avancer des choses. Cela nous maintient dans le négatif. L’heure n’est pas en priorité à la protestation mais à l’attestation. Moins pro-tester, plus attester. Dans le mot attester, il y a celui de témoin. Attester d’une vie pleinement humaine. Notre temps n’a pas besoin de chrétiens pleurnichards, mais de chrétiens créateurs. Non des chrétiens scrutateurs du vieillissement mais des chrétiens audacieux, prophètes. Non des chrétiens protestataires mais des chrétiens attestant que la bonté est plus efficace que le mal; capables d’inventer le bien qui est plus urgent que de gérer l’axe du mal, les puissances du mal. Einstein disait qu’ « il est plus facile de casser l’atome que de casser les idées reçues ». L’idée de l’axe du mal, d’une société très malade est bien ancrée chez nous au point où il est devenu difficile de penser autrement.
Il y pire que la question de l’axe du mal. C’est la question du non-sens. Il y autour de nous du non-sens et sa promotion semble n’avoir aucune limite. Pour toutes les religions du monde, que seulement 500 millions de personnes sur les 6 milliards de l’humanité vivent dans la décence est un non-sens; que des enfants soient agressés ou forcés de travailler c’est du non-senss, partir en guerre, se déchirer au nom de Dieu, ( songeons à tout ce mouvement intégriste islamique qui ne reflète pas la richesse de l’Islam.) c’est du non-sens. C’est contre l’humain. Il y a dans l’hindouisme la fête de « Diwali », qui dit qu’une offense contre une seule personne est une offense contre toute une tradition religieuse. (Zénit 15 octobre 2003)
Attester, se faire promoteur de bon-sens, du gros bon-sens. Plus nous allons promouvoir l’humain, plus nous deviendrons crédibles, comme individu, comme Église. La civilisation du non-sens semble être la conséquence d’une civilisation sans référence à Dieu. Vivre sans aucune référence à Dieu- peu importe la définition que nous donnons à Dieu – c’est promouvoir le non-sens. Attester qu’au-delà de non-sens, il y a la bonté de notre être profond. L a bonté n’est pas seulement la réponse au mal, mais c’est aussi la réponse au non-sens. Nous sommes à l’Image de Quelqu’un et ce Quelqu’un est un Dieu bon. Une question de foi pour les uns. Une question de bon-sens pour les autres.
NOTRE BONTÉ PROFONDE :
Le monde attend de nous comme humain et comme chrétien que nous ayons le courage de la différence. Au lieu de tout ramener à l’axe du mal, de tout évaluer nos actions à partir de cet axe, insister pour clamer qu’il n’est pas plus profond que l’axe du bien. Il ne s’agit pas de sous-estimer cette question préoccupante de l’axe du mal. Mais aussi radical, mondialisé qu’il soit, il n’est pas aussi planétaire que l’axe du bien inscrit au cœur de chaque personne. Socrate insistait pour affirmer que nul n’est méchant volontairement. Si la religion a un sens, c’est bien de libérer le fond de bonté qui se cache dans tout être humain. Est enfoui en nous une bonté plus puissante que le mal. Quand Dieu créa l’homme, quand Dieu créa le cœur de l’homme, il y plaça, il créa premièrement la bonté « Soyez bon, miséricordieux, comme votre Père céleste. » Nous possédons en nous cette adorable faculté d’être bon clamait le dominicain Lacordaire dans une célèbre conférence à Notre Dame de Paris en 1850.
Ce n’est ni la gloire pourtant tellement recherchée, ni le génie qui mesure la grandeur d’une personne, c’est la bonté. Elle nous rapproche les uns des autres. Elle est une grande médiatrice dans les conflits. Une personne bonne ne cherche pas son intérêt, n’agit pas par devoir, n’attend pas d’être sollicité mais se penche d’autant plus vers l’autre qu’il est pauvre, misérable, objet de mépris, abandonné. Voilà ce qu’est une « bonne personne ». Voilà Dieu. « Dieu n’agit pas dit Thomas d’Aquin pour son utilité mais parce qu’il est bon . » C’est parce qu’il est bon que Dieu à choisi de défendre la « cause du pauvre et de l’indigent » (Jer 22.16)
Nous sommes saturés de discours, de polémiques, saturés par le virtuel. Il y a une certitude profonde à libérer: la bonté est plus profonde en nous que le mal est profond. C’est un peu oublié . Il faut ressentir cela jusqu’à lui donner un langage – non pas le langage froid de la philosophie, de la théologie – mais le langage d’une vie au quotidien, d’une vie devenue « liturgie », louange à la bonté. « Il est juste et bon… »
Privilégier les remèdes de bonté plutôt que de brandir les armes de la guerre. Privilégier un regard de bonté plutôt que de souffrir de fixation sur l’axe du mal. Tout cela parce que depuis 2000 ans, le disciple a le courage de « rendre compte de l’espérance » qui l’habite (1P3,15) . Aujourd’hui comme hier, il n’a jamais été commode d’être chrétien. Si nous pensons et vivons comme tout le monde, nous ne serons jamais chrétiens et disciples. Prendre le virage prophétique de repartir du Christ comme critère d’analyse sociale. Repartir de son regard de bonté.
Il nous faut rompre avec le pessimisme qui nous envahit de toute part, renoncer aux idoles du moment, pratiquer un discernement pour contribuer au bien et non à l’axe du mal, avoir le courage de résister aux accommodements faciles.
Avoir le courage d’affirmer qu’il n’est pas vrai que la personne humaine se réduit à ce qu’elle montre et produit; que les critères techniques et financiers sont synonymes de bonheur, que la fabrication et le commerce des armes sont le chemin de la paix, que la vengeance est une bonne manière d’obtenir la réparation des torts, que la violence est un moyen de faire valoir ses droits, que l’instabilité de l’amour, livré au gré des passions, est une manière humaine de vivre.
Avoir de la cohérence entre notre foi et notre agir. Il reste dans le cœur de chaque personne, au-dedans du dedans, un espace que le mal ne peut attaquer. Et c’est cela la bonté. Rien ne peut l’attaquer. Être humain, c’est essentiellement être bon. C’est notre nature d’être bon..
Nous sommes image d’une bonté originelle. Nous devons aussi ressembler à cette bonté. La bonté couvre, recouvre tout. Toute perfection repose sur elle.
BONTÉ ET VIE AU QUOTIDIEN
Ce regard à l’envers que je vous propose est de taille. Il commence par cette volonté de privilégier envers et contre tout de voir des bourgeons de printemps, des sursauts de Pâques qui existent. Ces irruptions de bonté, ne les inventons pas, voyons-les dans cette grande soif de fraternité dans nos familles, entre fratrie, dans nos églises si malmenées. Voir cette soif de bonté chez les jeunes qui ne savent pas trop définir ce qu’est le mal ou le bien mais qui ont un penchent naturel, fondamental vers la bonté. Voir cette bonté offerte à toutes les victimes du terrorisme. Bonté des « médecins sans frontière ». Songeons à ces gestes discrets posés lors d’événements pénibles, à l’entraide mutuelle entre grands-parents et petits enfants. La bonté est l’autre mot de la solidarité et de l’entraide, de l’amour.
CONCLUSION
Si nous perdons de vue cette passion de dire à notre monde qu’il est foncièrement bon, Dieu n’a plus besoin de nous. Ce serait entendre une fausse musique si devenir meilleur, devenir des saints du nouveau millénaire ne nous poussait pas à devenir des libérateurs de bonté, de sens. Quand il y a quelque part de la misère, quand « des hommes et des femmes sont condamnés à vivre dans la misère les droits humains sont violés » et la réputation de Dieu est en cause. Le droit d’être traité en humain est un droit divin parce que nous sommes des « images » de Son image divine. « Dans l’humain c’est Dieu qui se reconnaît Dieu. » ( Vander Leews la religion dans son essence P.471)
Dans la bulle incarnationis mystérium annonçant le millénaire, Jean-Paul 11 écrit : « En annonçant Jésus, l’Église ouvre à chaque être humain de devenir plus qu’humain , ( c’est moi qui souligne) soit de ressembler à Dieu » Dieu a un rêve de vie en abondance pour chaque personne. Il y a des bandes de gangstérisme séduits par la violence. Nous chrétiens, nous faisons partie d’une bande de gangstérisme séduit par la Vie et qui parcourt le monde pour le menacer de leur bonté.
Offrons à notre monde avec l’aide de l’Esprit de Dieu une « thérapie de choc ». Devenons ce que nous sommes : prophètes, sauveurs de l’humain en nous décidant d’être attentif à toutes ses situations qui affaiblissent et dégradent l’humain. « N’ayons pas peur » (Lc12, 7) de développer tout notre poids d’être « béatitude », (samedi matin) de privilégier une manière de vivre qui fait vivre, (samedi après midi) de nous offrir mutuellement cet incontournable pardon (samedi soir) et d’éprouver comme disciple une joie imprenable (dimanche matin).
48 heures pour questionner notre manière de vivre le courage et la folie prophétique du Christ à vouloir nous proposer un nouveau modèle d’être humain. Le grand projet de Dieu a été de transformer « le grain de poussière » que nous sommes « en grain de beauté de toute beauté » . (Silouane) La foi chrétienne est très claire : la personne humaine est au cœur de l’Évangile. « Deviens ce que tu es ». Nous sommes à la ressemblance de Dieu. A son image. Trop beau ou trop utopique. ? C’est la contemplation de Dieu, la profondeur de notre union à Dieu qui nous fait capable d’être bon jusqu’au boutisme…
Le baptême de Jesus
13 janvier, 2013UN CONCOURS DE POÉSIE MARIALE (HONFLEUR, FRANCE)
13 janvier, 2013http://www.mariedenazareth.com/6404.0.html?&L=0
UN CONCOURS DE POÉSIE MARIALE (HONFLEUR, FRANCE)
L’initiateur de cette coutume fut un certain Pierre Daré, lieutenant-général du bailli de Rouen à la fin du XVe siècle. Elu prince, en 1486, d’une confrérie mariale dite « de la Conception », il décida que les poésies seraient jugées et récompensées publiquement sur une tribune qui serait nommée Puy (du grec podion : tribune, jubé) aux palinods (du grec : palin : nouveau, et ôdé : chant).
Mais peu à peu le concours changea de visage. Il ne s’agissait plus de célébrer la Vierge, mais la gloire de Louis XIV et ses victoires; sous la tourmente révolutionnaire, c’était la liberté dont il fallait faire l’éloge tout en parlant de Marie. Ainsi s’éteignit le « Puy aux Palinods ».
La renaissance actuelle du Puy aux palinods.
Au milieu du XXe siècle, un écrivain normand, René Herval, eut à cœur de le ressusciter. Il fonda la « Nouvelle Académie des palinods de Normandie » et renoua avec la tradition de la « fête aux Normandes », qu’on célèbre désormais à Honfleur, en la chapelle Notre-Dame-de-Grâce, le dimanche le plus proche du 8 décembre.
Deux prix sont aujourd’hui décernés :
le premier couronne des pièces de poésie profane ;
le second, fidèle à la tradition, les meilleures pièces de poésie mariale.
En 1986, c’est Marie Baudouin-Croix qui remporta le premier Prix marial des Palinods de Normandie.
Marie, ô merveilleux canal
D’où coule sur terre une eau vive
Source du torrent virginal
Dont tu inondes toute rive
Tu es pour nous le jardin clos
Où s’évente la souvenance
Dans la fraîcheur et le repos
Des parures de verdoyance
La tendresse de ton regard
Nous rend heureux prêts à la fête
En l’air bleuté des grands départs
Hissant la voile des prophètes
Ta voix chevauche l’océan
Dans les matins de transparence
Et se noue en rose des vents
Sur les monts où la neige danse
Notre-Dame aux mille et un noms
Sculptés dans la pierre bénie
A la couronne ombrant ton front
Tu te tiens comme arche fleurie
Garde-nous tous, pauvres pécheurs
Par les Ave de nos prières
Sous ton manteau contre ton cœur
Pour nous mener à la lumière
Au grand royaume de l’espoir
Conduis les enfants que nous sommes
Ö Mère quand viendra le soir
Pour trouver Dieu qui se fit homme.
Marie Baudouin-Croix, 1er prix des Palinods de Normandie 1986
PAPE BENOÎT: LA PENSÉE DU DON, AU CENTRE DE LA LITURGIE DE NOËL
13 janvier, 2013http://www.zenit.org/article-33061?l=french
LA PENSÉE DU DON, AU CENTRE DE LA LITURGIE DE NOËL
Audience générale du 9 janvier 2013
Benoît XVI
ROME, Wednesday 9 January 2013 (Zenit.org).
« Dieu a fait de son Fils unique un don pour nous, il a assumé notre humanité pour nous donner sa divinité. Voilà le grand don » : Benoît XVI explique le sens du don se soi à la lumière du mystère de Noël, qui célèbre l’incarnation du Fils de Dieu.
Le pape a en effet tenu l’audience du mercredi sur le thème de Noël, accompagné du nouveau préfet de la Maison pontificale et nouvel archevêque, Mgr Georg Gänswein, en présence plus de 2000 personnes, en la salle Paul VI du Vatican.
Pour comprendre ce mystère, le pape rappelle la méthode de lecture catholique des Ecritures : « L’Ancien et le Nouveau Testament doivent toujours être lus ensemble et le sens profond de l’Ancien Testament se dévoile à partir du Nouveau ».
Benoît XVI a invité les catholiques à retrouver « l’étonnement » face au mystère de l’incarnation, soulignant le réalisme de son amour.
L’Osservatore Romano en italien du 10 janvier titre en effet à la une : « Le mystère d’un Dieu qui a des mains et un cœur d’homme ».
Catéchèse de Benoît XVI :
Chers frères et sœurs,
En ce temps de Noël, arrêtons-nous encore une fois sur le grand mystère de Dieu qui est descendu de son ciel pour entrer dans notre chair. En Jésus, Dieu s’est incarné, il est devenu homme comme nous et nous a ainsi ouvert la voie vers son ciel, vers la pleine communion avec lui.
En ces jours, le terme d’ « Incarnation » de Dieu a résonné plusieurs fois dans nos églises, pour exprimer la réalité que nous célébrons dans la fête de Noël : le Fils de Dieu s’est fait homme, comme nous le récitons dans le Credo. Mais que signifie ce mot central pour la foi chrétienne ? Incarnation dérive du latin « incarnatio ». Saint Ignace d’Antioche (à la fin du premier siècle) et, surtout, saint Irénée ont utilisé ce terme en réfléchissant sur le Prologue de l’évangile de saint Jean, en particulier sur l’expression : « le Verbe s’est fait chair » (Jn 1, 14). Ici, le mot « chair », selon l’usage juif, indique l’homme dans son intégralité, tout l’homme mais précisément sous l’aspect de sa caducité et de sa temporalité, de sa pauvreté et de sa contingence. Ceci pour nous dire que le salut apporté par Dieu fait chair en Jésus de Nazareth touche l’homme dans sa réalité concrète et dans n’importe quelle situation où il se trouve. Dieu a assumé la condition humaine pour la guérir de tout ce qui la sépare de lui, pour nous permettre de l’appeler, en son fils unique, du nom de « Abba, Père » et d’être vraiment enfants de Dieu. Saint Irénée affirme : « Car telle est la raison pour laquelle le Verbe s’est fait homme, et le Fils de Dieu, Fils de l’homme : c’est pour que l’homme, en entrant en communion avec le Verbe et en recevant ainsi la filiation divine, devienne fils de Dieu » (Adversus haereses, 3, 19, 1 : PG 7,939 ; cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, 460).
« Le Verbe s’est fait chair » est une de ces vérités auxquelles nous sommes tellement habitués que la grandeur de l’événement qu’elle exprime ne nous touche presque plus. Et effectivement, en cette période de Noël, où cette expression revient souvent dans la liturgie, on est parfois plus attentif aux aspects extérieurs, aux « couleurs » de la fête, qu’au cœur de la grande nouveauté chrétienne que nous célébrons : quelque chose d’absolument impensable, que Dieu seul pouvait réaliser et dans quoi nous ne pouvons entrer que par la foi. Le Logos, qui est avec Dieu, le Logos qui est Dieu (cf. Jn 1, 1), le Créateur du monde, par lequel tout fut créé (cf. 1, 3), qui a accompagné, et qui accompagne, les hommes dans l’histoire par sa lumière (cf. 1, 4-5 ; 1, 19), devient un parmi les autres et établit sa demeure au milieu de nous ; il devient l’un de nous (cf. 1, 14). Le concile œcuménique Vatican II affirme : « Le Fils de Dieu… a travaillé avec des mains d’homme, il a pensé avec une intelligence d’homme, il a agi avec une volonté d’homme, il a aimé avec un cœur d’homme. Né de la Vierge Marie, il est vraiment devenu l’un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché » (Const. Gaudium et spes, 22). Il est important alors de retrouver l’étonnement devant le mystère, de nous laisser envelopper par la grandeur de cet événement. Dieu, le vrai Dieu, Créateur de toutes choses, a parcouru nos routes comme homme, en entrant dans le temps de l’homme, pour nous communiquer sa vie (cf. Jn 1, 1-4). Et il l’a fait non avec la splendeur d’un souverain qui assujettit le monde à son pouvoir, mais avec l’humilité d’un petit enfant.
Je voudrais souligner un second élément. A Noël, d’habitude, on échange des cadeaux avec les personnes qui nous sont le plus proches. Parfois, cela peut être un geste fait par convention, mais généralement ce geste exprime l’affection, c’est un signe d’amour et d’estime. Dans la prière sur les offrandes de la Messe de l’Aurore de la solennité de Noël, l’Eglise prie ainsi : « Accepte, ô Père, notre offrande en cette nuit de lumière et, par ce mystérieux échange de dons, transforme-nous par ton Fils, le Christ, qui a élevé l’homme à tes côtés dans la gloire ». La pensée du don est au centre de la liturgie et rappelle à notre conscience le don originel de Noël : dans cette nuit sainte, Dieu, en se faisant chair, a voulu se faire don pour les hommes, il s’est donné pour nous ; Dieu a fait de son Fils unique un don pour nous, il a assumé notre humanité pour nous donner sa divinité. Voilà le grand don.
Lorsque nous donnons nous aussi, le coût plus ou moins élevé d’un cadeau n’est pas important ; celui qui ne parvient pas à donner un peu de lui-même donne toujours trop peu ; et parfois même, on cherche justement à remplacer le cœur et l’engagement du don de soi par de l’argent, par des choses matérielles. Le mystère de l’Incarnation indique que Dieu n’a pas agi ainsi : il n’a pas donné quelque chose, mais il s’est donné lui-même dans son Fils unique. Nous avons là le modèle du don de nous-mêmes, pour que nos relations, surtout les plus importantes, soient guidées par la gratuité et par l’amour.
Je voudrais offrir une troisième réflexion : le fait de l’Incarnation de Dieu, qui se fait homme comme nous, nous montre le réalisme inouï de l’amour divin. L’action de Dieu, en effet, ne se limite pas aux paroles ; au contraire, nous pourrions dire qu’il ne se contente pas de parler mais qu’il s’immerge dans notre histoire et assume en lui la fatigue et le poids de la vie humaine. Le Fils de Dieu s’est vraiment fait homme, il est né de la Vierge Marie, dans un temps et un lieu déterminés, à Bethléem, pendant le règne de l’empereur Auguste, lorsque Quirinius était gouverneur (cf. Lc 2, 1-2) ; il a grandi dans une famille, il a eu des amis, il a formé un groupe de disciples, il a instruit les apôtres pour qu’ils continuent sa mission, il a terminé le cours de sa vie terrestre sur la croix. Cette manière d’agir de Dieu est un stimulant fort qui nous pousse à nous interroger sur le réalisme de notre foi, qui ne doit pas se limiter à la sphère des sentiments et des émotions, mais qui doit entrer dans le concret de notre existence, c’est-à-dire toucher notre vie de chaque jour et l’orienter aussi de façon pratique. Dieu ne s’est pas arrêté aux paroles, mais il nous a indiqué comment vivre en partageant notre expérience, excepté le péché. Le catéchisme de saint Pie X, que certains d’entre nous ont étudié dans leur enfance, va à l’essentiel lorsque, à la question : « Pour vivre selon Dieu, que devons-nous faire ? », il donne cette réponse : « Pour vivre selon Dieu, nous devons croire aux vérités qu’il a révélées et observer ses commandements avec l’aide de sa grâce, que l’on obtient par les sacrements et l’oraison ». La foi a un aspect fondamental qui intéresse non seulement l’esprit et le cœur, mais toute notre vie.
Je propose un dernier élément à votre réflexion. Saint Jean affirme que le Verbe, le Logos, était avec Dieu dès le début, et que tout a été créé par le Verbe et que rien de ce qui existe n’a été fait sans lui (cf. Jn 1, 1-3). L’évangéliste fait clairement allusion au récit de la création qui se trouve dans les premiers chapitres du livre de la Genèse, et il le relit à la lumière du Christ. Ceci est un critère fondamental dans la lecture chrétienne de la Bible : l’Ancien et le Nouveau Testament doivent toujours être lus ensemble et le sens profond de l’Ancien Testament se dévoile à partir du Nouveau. Ce même Verbe, qui existe depuis toujours auprès de Dieu, qui est Dieu lui-même, et par qui et pour qui tout a été créé (cf. Col 1, 16-17), s’est fait homme : le Dieu éternel et infini s’est immergé dans la finitude humaine, dans sa créature, pour ramener à lui l’homme et la création entière. Le Catéchisme de l’Eglise catholique affirme : « La première création trouve son sens et son sommet dans la nouvelle création dans le Christ, dont la splendeur dépasse celle de la première » (n° 349).
Les Pères de l’Eglise ont rapproché Jésus d’Adam, au point de le définir comme « le second Adam » ou l’Adam définitif, l’image parfaite de Dieu. Avec l’incarnation du Fils de Dieu, une nouvelle création advient, qui donne la réponse complète à la question : « Qui est l’homme ? ». C’est seulement en Jésus que se manifeste dans sa perfection le projet de Dieu sur l’être humain : Il est l’homme définitif selon Dieu. Le concile Vatican II le redit avec force : « En réalité, le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné » (Const. Gaudium et spes, 22 ; cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, 359). Dans ce petit enfant, le Fils de Dieu contemplé à Noël, nous pouvons reconnaître le vrai visage non seulement de Dieu mais le vrai visage de l’être humain ; et c’est seulement en nous ouvrant à l’action de sa grâce et en cherchant à le suivre chaque jour, que nous réalisons le projet de Dieu sur nous, sur chacun de nous.
Chers amis, en cette période, méditons la grande et merveilleuse richesse du mystère de l’Incarnation, pour laisser le Seigneur nous éclairer et nous transformer de plus en plus à l’image de son Fils fait homme pour nous.
Traduction de ZENIT, Hélène Ginabat