TROIS HOMMES DE BIEN: AKHIMAATS, JOSEPH D’ARIMATHÉE ET BARNABAS

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 TROIS HOMMES DE BIEN: AKHIMAATS, JOSEPH D’ARIMATHÉE ET BARNABAS

AKHIMAATS
C’est dans ce temps sombre où David est chassé du trône par son propre fils Absalom, un fils si odieux qu’il fait penser à l’Antichrist décrit plus tard en 2 Thessaloniciens 2, c’est dans ce temps que paraît ce premier homme de bien appelé ainsi dans l’Écriture, Akhimaats (2 Samuel 15; 17; 18). David n’est plus alors, comme au début de sa carrière, un type de Christ, mais du résidu juif souffrant. Il est coupable du sang innocent d’Urie comme les Juifs du sang du Messie. Dans de tels moments, ceux qui lui sont attachés de cœur se manifestent; tel est le cas d’Itthaï le Guitthien. Cet étranger, qui était depuis peu de temps en Israël, était prêt à suivre le roi rejeté, même s’il lui fallait connaître la mort. Hushaï, l’ami de David, Tsadok et Abiathar, les sacrificateurs, ainsi que leurs fils Akhimaats et Jonathan sont là eux aussi. Ils n’accompagneront pas David en exil mais auront cependant un rôle important à jouer. Dès qu’Hushaï a donné son conseil à Absalom, il fait prévenir David; Akhimaats et Jonathan doivent porter le message, ce qui est une mission périlleuse. Mais il faut d’abord qu’une servante vienne avertir ces deux hommes, humble service que cependant le Saint Esprit ne manque pas de relever (17: 17), car aussi petit qu’il soit, il est nécessaire à l’accomplissement du plan de Dieu. Satan est actif: Absalom, prévenu par un garçon, les fait poursuivre; mais une femme de Bakhurim les cache, autre humble service également mentionné. Finalement, Akhimaats et Jonathan font parvenir le message au roi.
Le chapitre 18 nous montre la victoire de David et la mort d’Absalom. Akhimaats était bien digne de porter au roi la nouvelle, lui qui avait exposé sa vie pour l’avertir du danger, mais Joab s’y oppose et envoie le Cushite. Devant l’insistance d’Akhimaats, il y consentira finalement. Cet homme qui court, et qui dépasse le Cushite, est pour nous une vivante exhortation. Le motif de ses efforts ne fait aucun doute, ce n’est rien d’autre que son amour pour le roi. Les gens de ce monde courent, eux, après les idoles du jour, et leurs misères sont multipliées (Psaumes 16: 4). Le temps vient où ils courront après l’Antichrist. Pour nous, imitons l’apôtre qui pouvait dire: «Je cours droit au but pour le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus» (Philippiens 3: 14).
Non seulement Akhimaats courait vite mais sa manière de courir le distinguait et le faisait reconnaître par la sentinelle, alors qu’il était encore loin (verset 27). Ces illustrations sont bien propres à nous humilier et à nous faire dire avec la bien-aimée. «Tire-moi: nous courrons après toi» (Cantiques des cantiques 1: 4).
Et le roi David lui-même décerne à Akhimaats ce beau titre: «C’est un homme de bien» (2 Samuel 18: 27). Il connaissait la manière habituelle d’agir de celui qui avait exposé sa vie pour lui.

JOSEPH D’ARIMATHÉE
C’est lui qui demanda à Pilate le corps mort de Jésus, permettant ainsi l’accomplissement de ce qu’avait annoncé le prophète Ésaïe: «Il a été avec le riche dans sa mort» (53: 9). Chose remarquable, les quatre évangiles rapportent sa démarche. (Voir Matthieu 27: 57-61; Marc 15: 42-47; Luc 23: 50-56; Jean 19: 38-42.) En Jean, il est vu en compagnie de Nicodème. Prophétiquement, ces deux disciples préfigurent le peuple d’Israël repentant. Dans le paragraphe précédent (verset 34), nous voyons le sang et l’eau sortant du côté du Seigneur, puis le Saint Esprit nous indique que deux passages des Écritures se trouvent accomplis (versets 36, 37), dont celui de Zacharie 12: 10, qui parle de la repentance future d’Israël. Il n’est donc pas étonnant de voir ensuite les deux représentants de ce peuple placés devant nous.
Il était, par crainte des Juifs, disciple de Jésus en secret. Cependant, en Luc 23: 51, nous voyons qu’il ne s’était pas joint au conseil et à l’action des chefs du peuple, et cette attitude séparée était à son honneur. Puis vint un moment où il lui devint impossible de garder le silence. Il osa alors se compromettre en se rendant auprès de Pilate, et cessa ainsi d’être un disciple en secret. Le Dieu qui dirige toutes choses l’utilisa donc pour l’accomplissement d’Ésaïe 53: 9. Il fallait être riche pour avoir un sépulcre neuf. De plus il fallait un haut rang dans la société pour pouvoir intervenir auprès de Pilate; un pauvre Galiléen n’aurait pas pu le faire.
Il nous est présenté de quatre manières différentes en rapport avec le caractère selon lequel le Seigneur Jésus est présenté dans chaque évangile. En Matthieu, il est un homme riche, ce qui correspond parfaitement au roi d’Israël (27: 57). En Marc, il est seulement un conseiller honorable, ce qui correspond au parfait Serviteur (15: 43). Dans l’évangile de Luc qui nous présente la parfaite humanité de Christ, il est un homme de bien et juste (23: 50). Enfin il est disciple de Jésus en Jean, où nous est présenté le Fils éternel de Dieu (19: 38 et 15: 8).

BARNABAS
Dans ce temps de fraîcheur où la multitude de ceux qui avaient cru était un cœur et une âme, les croyants vendaient leurs possessions et en distribuaient le produit selon les besoins de chacun. Ainsi fit Barnabas. Il avait une terre, il la vendit (Actes des Apôtres 4: 36, 37). Quand on a trouvé les biens célestes, les choses terrestres pâlissent et prennent leur vraie place en devenant seulement un moyen, en particulier pour aider ceux qui sont dans le besoin. Notons qu’il était Cypriote, détail qui plus loin sera utile à considérer. Il était lévite, un des rares serviteurs de l’économie ancienne mentionné dans le Nouveau Testament. Son nom était Joseph, mais les apôtres eux-mêmes l’avaient surnommé Barnabas. En changeant ainsi son nom, ils voulaient mettre en évidence le caractère de son ministère. En effet, Barnabas signifie «fils de consolation», et si un tel service de consolation était utile en ce temps, combien plus aujourd’hui! Tychique fut envoyé par l’apôtre à Ephèse et à Colosses avec la mission de consoler le cœur des saints. Précieux service!
Après la conversion de Saul, c’est lui qui présente aux apôtres celui qui autrefois persécutait les chrétiens (9: 26, 27); il connaît ce que le Seigneur a fait dans la vie de Saul. Cette démarche nous instruit quant à la manière de procéder quand un frère inconnu souhaite se joindre à l’Assemblée.
Regardons ce qui nous est dit de Barnabas en Actes 11: 19-30. Le verset 19 est la suite du verset 4 du chapitre 8 et continue l’histoire de ceux qui avaient été dispersés par la tribulation arrivée à l’occasion d’Etienne. A Antioche, un grand nombre de Grecs ayant reçu l’évangile, il convenait que l’assemblée de Jérusalem leur envoie un frère pour assurer la communion avec cette nouvelle assemblée. Barnabas fut choisi pour cette mission, et sa première réaction, quand il vit la grâce de Dieu, fut de se réjouir. Le Saint Esprit n’a pas voulu nous présenter dans le détail le message qu’il délivra dans cette occasion, mais il nous en a laissé le sujet essentiel: «Et il les exhortait tous à demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur». Et ceux qui ont à cœur de présenter la Parole aux saints se souviendront que le but de leur service est de présenter Christ de telle manière que les cœurs s’attachent à lui sans réserve. C’est alors que Barnabas nous est présenté comme un homme de bien, plein de l’Esprit Saint et de foi. On a dit: «Un homme de bien est non seulement celui qui fait le bien, mais celui qui exerce autour de lui une heureuse influence. Dans ses rapports avec ses semblables, il met le bien, chose importante à pratiquer de nos jours où le cœur naturel est si disposé à voir le mal chez autrui.» (S. P.) Barnabas était plein de l’Esprit Saint. Chaque vrai croyant possède l’Esprit Saint, mais chez Barnabas il agissait librement, n’étant pas entravé par les mouvements de la chair. De plus, dirigé par le même Esprit, Barnabas comprit que le Seigneur avait un service pour Saul à Antioche, et il alla le chercher à Tarse. Là ces deux hommes enseignèrent une grande foule pendant toute une année.
À Antioche encore, le prophète Agabus annonça qu’une grande famine aurait lieu dans toute la terre habitée. Les disciples décidèrent alors d’envoyer un secours aux frères de Judée; belle pensée, car eux aussi devaient être touchés par cette famine! Ce fut certainement une grande joie, pour Barnabas et Saul, de porter aux anciens le fruit de cette libéralité.
Ayant accompli leur service, ils revinrent à Antioche, emmenant Jean surnommé Marc (12: 25). Ce dernier était fils de cette Marie, de Jérusalem, dans la maison de laquelle les saints se rassemblaient pour prier (verset 12). C’était le neveu (ou cousin) de Barnabas.
Nous venons donc de suivre la remarquable évolution de cet homme de bien; nous avons là une sorte de préparation pour un service plus important auquel le Saint Esprit allait bientôt l’appeler. C’est l’école de Dieu, à laquelle nous sommes, du reste, toute notre vie.
C’est à Antioche, et non à Jérusalem, centre de bénédictions terrestres, que le Saint Esprit va mettre à part et envoyer Barnabas et Saul (13: 1-4). Cette assemblée ne manquait pas de dons et il y avait là des prophètes et des docteurs. Une liste de cinq noms nous est donnée. Barnabas est nommé le premier, Saul ensuite. Plus loin, en Actes 14: 4, 14, Barnabas est même appelé apôtre. C’est dire l’importance que le Saint Esprit accorde à cet homme de bien.
Barnabas et Saul partent donc d’Antioche pour un grand voyage missionnaire. L’évangile sera annoncé en de nombreuses contrées et plusieurs assemblées seront constituées. Remarquons qu’ils ont avec eux Jean pour serviteur (13: 5). Puis ce dernier les quitte et s’en retourne à Jérusalem (verset 13), reculant probablement devant les difficultés de l’œuvre, par manque de foi.
Ce voyage étant achevé, ils reviennent au point d’où ils étaient partis, Antioche, et ayant réuni l’assemblée, ils racontent toutes les choses que Dieu avait faites avec eux (14: 27).
Dans le chapitre 15, lors de la conférence de Jérusalem, qui avait pour but de savoir s’il fallait ou non circoncire les Gentils convertis et exiger d’eux l’observation de la loi de Moïse, Paul et Barnabas jouèrent encore un grand rôle.
Le temps vint où il convenait de visiter les frères par toutes les villes où ils avaient annoncé la parole du Seigneur, pour voir comment ils allaient (15: 36-41). Barnabas voulut emmener son neveu, Jean, appelé Marc; et Paul ne le voulut pas. Il y eut de l’irritation entre ces deux serviteurs de Dieu, chose bien humiliante à constater. Il n’est pas impossible que Paul lui-même se soit laissé aller à des paroles excessives. Cela se produit, hélas, facilement. Cependant, il semble bien que les raisons du choix de Barnabas n’étaient pas spirituelles. Il se laissa probablement guider par des considérations humaines, en se dirigeant vers le pays de sa naissance et en prenant comme compagnon son neveu. Il prêcha sans doute l’évangile à Chypre, mais son nom disparaît du livre des Actes. Remarquons encore que Paul partit après avoir été recommandé à la grâce du Seigneur par les frères, mais la Parole ne nous dit pas qu’il en fut ainsi pour Barnabas. Prenons toujours bien garde à nous laisser conduire uniquement par l’Esprit Saint et la Parole.
Disons encore un mot de ce Jean surnommé Marc. Son service avait donc bien mal commencé. Il avait manqué de courage et était devenu un sujet de discorde pour deux frères éminents. Mais son histoire ne s’arrête pas là et l’Écriture nous montre qu’il fut finalement restauré. (Voir Colossiens 4: 10, 11; 2 Timothée 4: 11.) Et quel réconfort pour l’apôtre arrivé à la fin de sa carrière de pouvoir dire: «Prends Marc et amène-le avec toi, car il m’est utile pour le service». Et c’est lui qui écrivit cet évangile qui présente le Seigneur Jésus comme le parfait serviteur.

Michel Perrot (1993)

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