Archive pour le 19 janvier, 2013

FRESQUE LA VIGNE DE NOE – ST SAVIN SUR GART FRANCE

19 janvier, 2013

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http://www.artbible.net/1T/Gen0601_Noah_flood/pages/11%20FRESQUE%20LA%20VIGNE%20DE%20NOE%20ST%20SAVIN%20SUR%20GART.htm

SANG DE LA VIGNE DANS L’ANCIEN TESTAMENT

19 janvier, 2013

http://www.musee-virtuel-vin.fr/pages/Vinetreligion.aspx

(très belles photos sur le site)

SANG DE LA VIGNE DANS L’ANCIEN TESTAMENT 

LE VIN ET LA RELIGION DANS L’ANCIEN TESTAMENT 
Les principales références au vin et à la vigne vont, dans l’Ancien Testament, de l’ivresse et la nudité de Noé à la célébration du vin dans le Cantique des cantiques, en passant par la grappe gigantesque rapportée du pays de Canan, le double inceste de Loth ennivré par ses filles et le festin du roi Balthazar. Si, dès la Genèse (XLI, 11), le vin est salué comme le « le sang de la vigne », il n’en reste pas moins un breuvage redoutable. Le Livre des Proverbes est là pour rappeler : « Le vin bu modérément est la joie du cœur et de l’âme », « Le vin bu jusqu’à l’ivresse découvre le cœur des superbes », « Le vin bu avec sobriété est une seconde vie », « Le vin bu avec excès est l’amertume de l’âme ».

LE VIN ET LA RELIGION DANS LE NOUVEAU TESTAMENT
Cliquez sur les oeuvres avec le signe  pour les agrandir. Celles avec également le signe  sont commentées. Pour la plupart des thèmes – dans le cas présent, des épisode de l’Ancien Testament -, plusieurs oeuvres sont disponibles : il est alors possible d’accéder à l’ensemble d’entre elles rassemblées dans une galerie spécifique. Les artiste dont le nom est suivi du signe  sont des grands maîtres de la peinture reconnus de nos comme tels par les historiens d’art.
L’ivresse et la nudité de Noé – Accès aux oeuvres

L’IVRESSE ET LA NUDITÉ DE NOÉ 
L’ivresse de Noé lui fit découvrir sa nudité devant ses fils : « Noé commença à cultiver la terre, et planta de la vigne.Il but du vin, s’enivra, et se découvrit au milieu de sa tente. Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père, et il le rapporta dehors à ses deux frères. Alors Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent sur leurs épaules, marchèrent à reculons, et couvrirent la nudité de leur père; comme leur visage était détourné, ils ne virent point la nudité de leur père. Lorsque Noé se réveilla de son vin, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet. Et il dit: Maudit soit Canaan! qu’il soit l’esclave des esclaves de ses frères !  » (Genèse IX, 20-25).
Quelques textes apocryphes expliquent que la chute du patriarche a été due à l’intervention de Lucifer, l’ange déchu. Fort naïvement, Noé aurait accepté l’aide du diable pour planter sa vigne après le Déluge. Celui-ci, selon la tradition, commença par faire un sacrifice en immolant un mouton, un lion, un singe et un cochon. Tout se gâta quand il en aspergea le plantier. Face à la surprise du patriarche, Satan expliqua alors : « Au premier verre de vin, l’homme deviendra doux et humble comme un mouton, au second, il se sentira fort comme un lion et ne cessera de s’en vanter, au troisième il imitera le singe, dansant tout en disant des sottises, au quatrième, il se vautrera tel un cochon dans la fange et les immondices ».
Pour les chrétiens, il faudra la venue du Christ pour effacer la soûlerie du premier patriarche de l’humanité. Jésus de Nazareth se présenta en disant à ses disciples : « Je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron » et il poursuivit « Je suis la vigne et vous êtes les sarments » (Jean, XV, 1-5).

LE DOUBLE INCESTE DE LOTH ENIVRÉ PAR SES FILLES 
« Lorsque Dieu détruisit les villes de la plaine (NDLR. Sodome et Gomorrhe), il se souvint d’Abraham; et il fit échapper Lot du milieu du désastre, par lequel il bouleversa les villes où Lot avait établi sa demeure. Lot quitta Tsoar pour la hauteur, et se fixa sur la montagne, avec ses deux filles, car il craignait de rester à Tsoar. Il habita dans une caverne, lui et ses deux filles. L’aînée dit à la plus jeune: Notre père est vieux; et il n’y a point d’homme dans la contrée, pour venir vers nous, selon l’usage de tous les pays. Viens, faisons boire du vin à notre père, et couchons avec lui, afin que nous conservions la race de notre père. Elles firent donc boire du vin à leur père cette nuit-là; et l’aînée alla coucher avec son père: il ne s’aperçut ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva. Le lendemain, l’aînée dit à la plus jeune: Voici, j’ai couché la nuit dernière avec mon père; faisons-lui boire du vin encore cette nuit, et va coucher avec lui, afin que nous conservions la race de notre père. Elles firent boire du vin à leur père encore cette nuit-là; et la cadette alla coucher avec lui: il ne s’aperçut ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva. Les deux filles de Lot devinrent enceintes de leur père. L’aînée enfanta un fils, qu’elle appela du nom de Moab: c’est le père des Moabites, jusqu’à ce jour. La plus jeune enfanta aussi un fils, qu’elle appela du nom de Ben Ammi: c’est le père des Ammonites, jusqu’à ce jour » (Genèse XIX, 29-38).

LA GRAPPE DE CANAAN
« L’Éternel parla à Moïse, et dit: Envoie des hommes pour explorer le pays de Canaan, que je donne aux enfants d’Israël. Tu enverras un homme de chacune des tribus de leurs pères; tous seront des principaux d’entre eux » (Nombres, XIII, 1-2)… « Moïse les envoya pour explorer le pays de Canaan. Il leur dit: Montez ici, par le midi; et vous monterez sur la montagne. Vous verrez le pays, ce qu’il est, et le peuple qui l’habite, s’il est fort ou faible, s’il est en petit ou en grand nombre ; ce qu’est le pays où il habite, s’il est bon ou mauvais; ce que sont les villes où il habite, si elles sont ouvertes ou fortifiées ; ce qu’est le terrain, s’il est gras ou maigre, s’il y a des arbres ou s’il n’y en a point. Ayez bon courage, et prenez des fruits du pays. C’était le temps des premiers raisins. Ils montèrent, et ils explorèrent le pays, depuis le désert de Tsin jusqu’à Rehob, sur le chemin de Hamath. Ils montèrent, par le midi, et ils allèrent jusqu’à Hébron, où étaient Ahiman, Schéschaï et Talmaï, enfants d’Anak. Hébron avait été bâtie sept ans avant Tsoan en Égypte. Ils arrivèrent jusqu’à la vallée d’Eschcol, où ils coupèrent une branche de vigne avec une grappe de raisin, qu’ils portèrent à deux au moyen d’une perche; ils prirent aussi des grenades et des figues. On donna à ce lieu le nom de vallée d’Eschcol, à cause de la grappe que les enfants d’Israël y coupèrent. Ils furent de retour de l’exploration du pays au bout de quarante jours. A leur arrivée, ils se rendirent auprès de Moïse et d’Aaron, et de toute l’assemblée des enfants d’Israël, à Kadès dans le désert de Paran. Ils leur firent un rapport, ainsi qu’à toute l’assemblée, et ils leur montrèrent les fruits du pays. Voici ce qu’ils racontèrent à Moïse: Nous sommes allés dans le pays où tu nous as envoyés. A la vérité, c’est un pays où coulent le lait et le miel, et en voici les fruits » (17-27). 

LE FESTIN DE BALTHAZAR 
« Le roi Belschatsar donna un grand festin à ses grands au nombre de mille, et il but du vin en leur présence. Belschatsar, quand il eut goûté au vin, fit apporter les vases d’or et d’argent que son père Nebucadnetsar avait enlevés du temple de Jérusalem, afin que le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines, s’en servissent pour boire. Alors on apporta les vases d’or qui avaient été enlevés du temple, de la maison de Dieu à Jérusalem; et le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines, s’en servirent pour boire. Ils burent du vin, et ils louèrent les dieux d’or, d’argent, d’airain, de fer, de bois et de pierre. En ce moment, apparurent les doigts d’une main d’homme, et ils écrivirent, en face du chandelier, sur la chaux de la muraille du palais royal. Le roi vit cette extrémité de main qui écrivait. Alors le roi changea de couleur, et ses pensées le troublèrent; les jointures de ses reins se relâchèrent, et ses genoux se heurtèrent l’un contre l’autre. Le roi cria avec force qu’on fît venir les astrologues, les Chaldéens et les devins; et le roi prit la parole et dit aux sages de Babylone: Quiconque lira cette écriture et m’en donnera l’explication sera revêtu de pourpre, portera un collier d’or à son cou, et aura la troisième place dans le gouvernement du royaume. Tous les sages du roi entrèrent; mais ils ne purent pas lire l’écriture et en donner au roi l’explication. Sur quoi le roi Belschatsar, fut très effrayé, il changea de couleur, et ses grands furent consternés. La reine, à cause des paroles du roi et de ses grands, entra dans la salle du festin, et prit ainsi la parole: O roi, vis éternellement! Que tes pensées ne te troublent pas, et que ton visage ne change pas de couleur ! Il y a dans ton royaume un homme qui a en lui l’esprit des dieux saints; et du temps de ton père, on trouva chez lui des lumières, de l’intelligence, et une sagesse semblable à la sagesse des dieux. Aussi le roi Nebucadnetsar, ton père, le roi, ton père, l’établit chef des magiciens, des astrologues, des Chaldéens, des devins, parce qu’on trouva chez lui, chez Daniel, nommé par le roi Beltschatsar, un esprit supérieur, de la science et de l’intelligence, la faculté d’interpréter les songes, d’expliquer les énigmes, et de résoudre les questions difficiles. Que Daniel soit donc appelé, et il donnera l’explication. Alors Daniel fut introduit devant le roi. Le roi prit la parole et dit à Daniel: Es-tu ce Daniel, l’un des captifs de Juda, que le roi, mon père, a amenés de Juda ? J’ai appris sur ton compte que tu as en toi l’esprit des dieux, et qu’on trouve chez toi des lumières, de l’intelligence, et une sagesse extraordinaire. On vient d’amener devant moi les sages et les astrologues, afin qu’ils lussent cette écriture et m’en donnassent l’explication; mais ils n’ont pas pu donner l’explication des mots. J’ai appris que tu peux donner des explications et résoudre des questions difficiles; maintenant, si tu peux lire cette écriture et m’en donner l’explication, tu seras revêtu de pourpre, tu porteras un collier d’or à ton cou, et tu auras la troisième place dans le gouvernement du royaume. Daniel répondit en présence du roi: Garde tes dons, et accorde à un autre tes présents; je lirai néanmoins l’écriture au roi, et je lui en donnerai l’explication. O roi, le Dieu suprême avait donné à Nebucadnetsar, ton père, l’empire, la grandeur, la gloire et la magnificence ; et à cause de la grandeur qu’il lui avait donnée, tous les peuples, les nations, les hommes de toutes langues étaient dans la crainte et tremblaient devant lui. Le roi faisait mourir ceux qu’il voulait, et il laissait la vie à ceux qu’il voulait; il élevait ceux qu’il voulait, et il abaissait ceux qu’il voulait. Mais lorsque son coeur s’éleva et que son esprit s’endurcit jusqu’à l’arrogance, il fut précipité de son trône royal et dépouillé de sa gloire ; il fut chassé du milieu des enfants des hommes, son coeur devint semblable à celui des bêtes, et sa demeure fut avec les ânes sauvages; on lui donna comme aux boeufs de l’herbe à manger, et son corps fut trempé de la rosée du ciel, jusqu’à ce qu’il reconnût que le Dieu suprême domine sur le règne des hommes et qu’il le donne à qui il lui plaît. Et toi, Belschatsar, son fils, tu n’as pas humilié ton coeur, quoique tu susses toutes ces choses. Tu t’es élevé contre le Seigneur des cieux; les vases de sa maison ont été apportés devant toi, et vous vous en êtes servis pour boire du vin, toi et tes grands, tes femmes et tes concubines; tu as loué les dieux d’argent, d’or, d’airain, de fer, de bois et de pierre, qui ne voient point, qui n’entendent point, et qui ne savent rien, et tu n’as pas glorifié le Dieu qui a dans sa main ton souffle et toutes tes voies. C’est pourquoi il a envoyé cette extrémité de main qui a tracé cette écriture. Voici l’écriture qui a été tracée: Compté, compté, pesé, et divisé. Et voici l’explication de ces mots. Compté: Dieu a compté ton règne, et y a mis fin. Pesé: Tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé léger. Divisé: Ton royaume sera divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses. Aussitôt Belschatsar donna des ordres, et l’on revêtit Daniel de pourpre, on lui mit au cou un collier d’or, et on publia qu’il aurait la troisième place dans le gouvernement du royaume. Cette même nuit, Belschatsar, roi des Chaldéens, fut tué. Et Darius, le Mède, s’empara du royaume, étant âgé de soixante-deux ans  » (Daniel V, 1-31). 

LE CANTIQUE DES CANTIQUES    
« Qu’il me baise des baisers de sa bouche! Car ton amour vaut mieux que le vin, Tes parfums ont une odeur suave; Ton nom est un parfum qui se répand; C’est pourquoi les jeunes filles t’aiment. Entraîne-moi après toi! Nous courrons! Le roi m’introduit dans ses appartements… Nous nous égaierons, nous nous réjouirons à cause de toi; Nous célébrerons ton amour plus que le vin. C’est avec raison que l’on t’aime » (Cantique, I, 2-4)… « Il m’a fait entrer dans la maison du vin; Et la bannière qu’il déploie sur moi, c’est l’amour » (II, 4)… « Que de charmes dans ton amour, ma soeur, ma fiancée ! Comme ton amour vaut mieux que le vin, Et combien tes parfums sont plus suaves que tous les aromates ! (IV, 10)… « J’entre dans mon jardin, ma soeur, ma fiancée; Je cueille ma myrrhe avec mes aromates, Je mange mon rayon de miel avec mon miel, Je bois mon vin avec mon lait… -Mangez, amis, buvez, enivrez-vous d’amour ! - » (V, 1)… « Ton sein est une coupe arrondie, Où le vin parfumé ne manque pas; Ton corps est un tas de froment, Entouré de lis  » (VII, 2)… « Ta taille ressemble au palmier, Et tes seins à des grappes. Je me dis: Je monterai sur le palmier, J’en saisirai les rameaux! Que tes seins soient comme les grappes de la vigne, Le parfum de ton souffle comme celui des pommes, Et ta bouche comme un vin excellent,… Qui coule aisément pour mon bien-aimé, Et glisse sur les lèvres de ceux qui s’endorment ! (VII, 7-10).                             

« L’AMOUR FAIT DES MIRACLES: L’EAU TRANSFORMÉE EN VIN À CANA »

19 janvier, 2013

http://www.zenit.org/article-33169?l=french

« L’AMOUR FAIT DES MIRACLES: L’EAU TRANSFORMÉE EN VIN À CANA »

« Le vin transformé en sang à Jérusalem »

Mgr Francesco Follo
PARIS, Friday 18 January 2013 (Zenit.org).
« L’amour fait des miracles: l’eau transformée en vin à Cana, le vin transformé en sang à Jérusalem » : l’Observateur permanent du Saint-Siège à l’UNESCO à Paris, Mgr Francesco Follo, offre cette méditation sur les lectures du dimanche 20 janvier aux lecteurs de Zenit, ainsi qu’aux Vierges consacrées qui trouvent dans cette lectio de quoi nourrir leur spiritualité.
IIe Dimanche du Temps ordinaire – Année C – 20 janvier 2013
Rite romain
Is 62,1-5; Ps 95; 1Co 12,4-11; Jn 2,1-12
        1) Un miracle pour la joie de vivre.
        Le fait que le premier miracle de Jésus soit dû à l’intercession de Sa Mère n’est pas un hasard.  Ce premier miracle a le but de prolonger la joie des deux nouveaux époux, le jour où ils consacrent leur amour mutuel en présence de Jésus-Christ.
        Ce récit est très connu. Jésus est invité, avec ses disciples, à un mariage dans une petite ville non loin de Nazareth : Cana de Galilée. Nous savons que  la Vierge Mère, co-protagoniste de l’évènement était présente. En effet, vers la fin du repas nuptial, lorsque le vin vient à manquer, la Vierge est la première à s’en apercevoir. Avec courtoisie mais fermement, elle demande à son Fils d’intervenir pour résoudre cet inconvénient.
        Il peut sembler curieux que Marie se préoccupe de quelque chose que le soi-disant bon sens considèrerait si non superflu, du moins comme étant de peu d’importance. Cela semble excessif  de faire appel à la toute-puissance de Dieu pour remédier au manque de vin, surtout lorsque la fête touche à sa fin. Mais la Vierge Mère est une femme sensible et concrète et elle sait l’importance des « petites » joies de la vie.
        Le premier message de l’Evangile d’aujourd’hui est celui-ci : le premier miracle de Jésus, par l’intercession de Sa Mère, est un miracle de joie afin que la sérénité de la vie ne vienne pas à manquer, parce que cette vie se déroule sous les yeux du Père qui pourvoit, qui a créé le ciel et la terre et la multitude des choses et des êtres qu’ils contiennent : Dieu est d’une générosité étonnante. Il transforme en un vin de grande qualité l’eau contenue dans six amphores de 100 litres chacune.  Six cents litres de très bon vin pour une fin de repas sont réellement un signe remarquable de la générosité du cœur de Dieu.
        Mais il ne faut pas oublier que la première réponse de Jésus à la sollicitude de sa Mère semble un peu dure : « Que me veux-tu, Femme ? » – Cette appellation, « Femme », n’indique pas une prise de distance par rapport à sa Mère.  Ce même « titre » sera utilisé par le Christ sur la Croix, quand il dira à sa Mère : « Femme, voici ton fils » pour lui confier l’apôtre Jean (et nous tous avec lui) – . Jésus ajoutera aussitôt : « Mon heure n’est pas encore arrivée ». Par son intercession pleine de tendresse, Marie, qui n’est pas indifférente à ce qui arrive aux  jeunes époux, anticipe cette heure, l’Heure de la Passion. La Mère dit donc aux serviteurs : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ». Ce sont les dernières paroles de Marie que les Evangiles nous livrent. Ces dernières paroles, comme les premières (celles prononcées au moment de l’Annonciation et de sa visite à sa cousine Elisabeth) sont des paroles que la Vierge, Notre Mère, nous offre pour nous montrer le rapport juste et correct avec le Christ.
        Qui sait si Marie a pressenti que cette référence à l’« Heure » caractérisait l’évènement de Cana comme un tableau festif avec, en arrière-plan, la Passion du Fils de Dieu ? A Cana l’eau est transformée en vin et, à Jérusalem, quand l’Heure sera arrivée, le vin sera « transformé » en  sang.
        Les noces de Cana sont le signe d’une autre alliance, la nouvelle alliance, qui sera scellée par la Croix et Marie deviendra la Femme de cette Alliance scellée par la croix.
        Marie, dont la foi est un modèle pour nous, est amenée par son Fils à une foi plus adulte. Si  la demande d’un miracle pouvait être la solution à l’embarras des époux et de leurs familles, le miracle accompli par Jésus est aussi une révélation plus grande.  Il révèle qu’il est venu pour  redonner à l’homme et à la femme la capacité d’être une famille vraie et joyeuse, une famille sainte.  Il en est le fondement, le goût, la joie ; Il est comme le vin nouveau, conservé jusqu’à la fin. Pour cette raison, en ayant fait le miracle de l’eau transformé en vin, Jean dit que Jésus « manifesta sa gloire », parce que la « gloire de Dieu est l’homme vivant et la vie de l’homme est la vision de Dieu » (St Irénée) dans la joie immense et éternelle.
        2) Une réponse positive grâce à Marie. ?
        Saint Louis-Marie Grignon de Montfort affirmait: « Dieu a réuni toutes les eaux et les a appelées mer ; il a réuni toutes les grâces et les a appelées Marie ». Il n’est pas imaginable que la Mère de toutes les grâces puisse recevoir une réponse négative de la part de son Fils. La Vierge Mère n’a pas eu la moindre hésitation en disant aux serviteurs « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ». Elle sait très bien que la confiance totale en Jésus ne peut pas décevoir. Elle est l’évangile vivant, elle est l’experte de Dieu. Les mystères de la Rédemption  lui ont été confiés. Humble servante de Dieu et librement docile à la Volonté de Dieu, Marie a écouté la Parole divine. Elle l’a accueillie dans son cœur et sous son cœur, et elle a porté du fruit. Elle a d’abord écouté Jésus. Elle a fait sa volonté. Maintenant Jésus l’écoute et fait sa volonté, opérant un miracle extraordinaire avant même que son heure ne soit arrivée.
      Nous aussi, nous devons, avant tout, écouter le Seigneur, L’accueillir dans notre vie et porter du fruit. Nous  devons être des évangélisateurs à travers les merveilles, dont nous sommes les témoins et les bénéficiaires.?L’Evangile d’aujourd’hui ne nous livre pas seulement un récit de noces. L’apôtre Jean dit que, ce jour-là, Jésus « manifesta sa gloire et ses disciples crurent en Lui ».
        La gloire indique l’être profond du Christ qui se révèle dans sa splendeur. Jésus commence à  manifester qui Il est vraiment. Il est celui qui donne le meilleur vin. Il est l’Epoux qui doit venir, le Messie. Les noces de Cana rappellent les noces de Dieu avec son peuple, selon ce que les prophètes ont annoncé.
        3) Un miracle dans l’autre.
        Je ne pense pas m’éloigner d’une interprétation correcte de l’Evangile d’aujourd’hui si j’affirme que le miracle principal consiste dans la présence du Christ à Cana pour ces noces, où Il purifie, élève et sanctifie l’amour naturel entre un homme et une femme et l’enracine dans Son Amour. Le miracle de l’eau transformée en vin est un signe miraculeux, simple et stupéfiant de l’amour terrien transformé en amour céleste.
        Le mystère (mot qui signifie aussi sacrement et lieu de rencontre avec Dieu) de Cana, premier des miracles chrétiens, doit nous pousser, comme les disciples, à croire pleinement en Jésus. En même temps, il doit nous donner une confiance filiale en Marie et nous encourager à L’imiter.
        Comment imiter Marie? Comment parvenir à avoir la même confiance qu’elle dans le Christ ?
        En étant, comme elle, conscient d’appartenir à Dieu et en vivant de foi, comme elle.
Avec  et par foi[1], Marie a dit « oui » à l’Ange et a cru à l’annonce qu’elle serait la Mère de Dieu.
Avec et par foi amoureuse, elle est allée chez sa cousine Elisabeth, et a élevé son chant de louange au Très-Haut pour les merveilles réalisées en elle et en ceux qui s’abandonnent à Dieu avec confiance et espoir.
Avec et par  foi joyeuse et trépidante, elle a donné naissance à son Fils unique.
Avec et par foi, elle a eu pleine confiance en Joseph son époux et a emmené Jésus en Egypte pour le sauver de la persécution d’Hérode.
Avec et par cette même foi, elle a accepté la vie publique de son Fils et l’a suivi jusqu’au Calvaire où elle est restée au pied de la Croix.
Avec et par foi, elle nous a accueillis comme ses enfants dans le Fils, nous qui étions coupables de la mort de son fils crucifié.
Imitons la Vierge Marie dans sa vie de foi, où prière et action sont intimement unies.
        Marie est modèle de foi parce qu’elle est modèle de  contemplation, d’amour priant. Alors, comme elle, nous aussi, contemplons Jésus. Avec amour qui se fait prière contemplative, regardons le Verbe fait chair lorsqu’il vagit, joue, travaille, prêche, meurt sur la croix et tue la mort par sa Résurrection resplendissante.
        A l’exemple de la Vierge Mère, demandons des grâces « visibles » par les yeux du corps, comme celle de l’eau transformée en vin, et la Grâce « visible »  par  les yeux de la foi : Jésus Christ.
            En cela, que  les Vierges Consacrées soient notre soutien. Leur tâche principale est d’attirer tous les chrétiens à la contemplation et de leur enseigner la prière amoureuse : hommes et femmes, petits et grands.
        C’est une grande tâche, pour les Vierges Consacrées, de cultiver la contemplation du Christ, Vérité vivante, et de la faire découvrir aux autres. Ainsi, le primat de la contemplation sur l’action, de l’être sur l’avoir sera de plus en plus reconnu.
        En effet, la consécration des Vierges se situe essentiellement sur le plan de l’être et non pas du faire. Le ministère des Vierges Consacrées est surtout un « ministère contemplatif », « un ministère de la personne qui prie (Orante) à l’écoute de la Parole et un ministère de l’amour » (Liminaire du Rituel de la Consécration des Vierges, n° 1 et 2). En effet, les Vierges consacrées qui vivent dans le monde, sont signe et  témoignage prophétique au sein du Peuple de Dieu. Pour partager la Grâce du Christ, elles se nourrissent du Corps du Christ, et alimentent leur vie par la méditation de la Parole et la prière assidue.