Archive pour le 14 janvier, 2013
14 JANVIER (mf): VIE E MORT DE SAINTE MACRINE
14 janvier, 2013http://www.pagesorthodoxes.net/saints/meres-spirituelles/sainte-macrine.htm
14 JANVIER (mf): VIE E MORT DE SAINTE MACRINE
par saint Grégoire de Nysse
(je mets seulement la synthèse , sur le site il ya l’histoire , je pense tout à fait complète )
Sainte Macrine naquit vers 327, l’aînée de dix enfants d’une vieille famille chrétienne de Cappadoce dont la foi fut mise à l’épreuve pendant la grande persécution de Dioclétien (284-305) – un de ses aïeux maternels avait gagné la palme du martyre – et également sous Maximin (306-310, dont la persécution obligea ses grands-parents maternels de se réfugier dans les montagnes du Pont pendant sept ans. Sa grand-mère paternelle fut sainte Macrine l’Ancienne, disciple de saint Grégoire le Thaumaturge, évêque de Néo-Césarée dans le Pont, élève d’Origène à Césarée de Palestine. Ses parents, Basile l’Ancien et Émélie, bien que non mentionnées dans les synaxaires byzantins, sont célébrés en Occident le 30 mai. Parmi les frères de Macrine figurent quatre saints de l’Église : Basile le Grand et Grégoire de Nysse (deux des trois grands théologiens cappadociens) ; ainsi que Pierre, évêque de Sébaste (Synaxaire, 9 janvier), et saint Naucrace (8 juin). Moins connue que ses illustres frères, sainte Macrine est néanmoins considérée le « véritable chef spirituel de la famille » (Synaxaire, 1er janvier) : c’est elle qui, après le décès du père, convainquit sa mère de renoncer à la jouissance de la fortune familiale, de libérer leurs esclaves et servantes, et de transformer la maison familiale en monastère. Macrine dirigeait le monastère des femmes et son frère Pierre, celui des hommes.
En 379, après le décès de la mère, de Naucrace et de Basile (fin 378), et après de longues années de persécution et de division à l’intérieur de l’Église dues à l’hérésie arienne, Grégoire de Nysse, de retour d’un synode à Antioche, rend visite à sa sœur, malade et mourante. Après son décès, Grégoire écrit la Vie de sainte Macrine, qui passe en revue l’histoire de la famille et le rôle de Macrine ; il y décrit en particulier ses entretiens avec Macrine, son dernier jour et son ensevelissement. Les extraits de la Vie de sainte Macrine qui suivent portent sur la fondation du monastère, la vie de la communauté et les entretiens de Grégoire et Macrine.
CAUSERIE : DEVENIR HUMAIN : UN APPEL ÉVANGÉLIQUE
14 janvier, 2013http://geraldchaput.homily-service.net/retraites.html
CAUSERIE : DEVENIR HUMAIN : UN APPEL ÉVANGÉLIQUE
« Il n ‘ importe pas qu’un être soit croyant ou non : il est plus important qu’il soit bon » ( Dalaï Lama Extrait de Sagesse ancienne, monde moderne)
« Il faut méditer sur l’être s’y tenir, de sorte que rien d’autre n’arrive, sinon l’être » ( Yogayâjnavalkyam) in livre des sagesses, aventures spirituelles de l’humanité, p 1300)
« Sans un cœur qui compatit à autrui, on n’est pas humain » (Mencius)
INTRODUCTION
J’ouvre ce week-end par deux textes issus de deux traditions différentes – chrétienne et hindouiste – mais dont l’appel est identique.
Ma première citation – issu de la tradition hindouiste – vient du lointain 1Xe siècle avant notre ère chrétienne. Elle est le point d’arrivée des adeptes du yoga, de ceux et celles qui ont atteint le sommet du détachement : « Il faut méditer sur l’être, s’y tenir, de sorte que rien d’autre n’arrive, sinon l’être». Il est de peu d’importance de savoir si nous sommes bons ou mauvais, heureux ou malheureux, la suprême connaissance de soi, qui est la connaissance contemplative, repose sur la capacité de méditer sur notre poids d’être. Notre poids de sens. Avant d’être quelqu’un de bon ou de pervers, nous sommes « quelqu’un » qui avons un poids d’être. « Toute vie porte en elle un poids de sens » (Lytta Basset. Guérir du malheur, Spiritualité vivantes, Albin Michel p. 121) Le yoga – ici il s’agit plus qu’une technique –vise à « instaurer l’harmonie entre l’âme individuelle et l’âme suprême ». C’est atteindre le « Samâdhi sur l’être le plus intérieur, c’est s’en tenir à l’Absolu » (Livre des sagesses page 1300)
Mon second texte inaugural datant du milieu du siècle dernier est issu de la tradition chrétienne et signé d’un mystique qui me fascine, Zundel. « Il n’y a qu’un chemin pour que l’homme atteigne toute sa stature, toute sa grandeur, c’est qu’il se vide de lui-même. En Jésus cette évacuation du moi humain est totale » . (Zundel Maurice, T on visage, ma lumière Desclée 1989, p216)
Ces deux textes parlent de l’incontournable nécessité de se « vider » de quelque chose si nous voulons atteindre notre stature d’humain. Ils résument le thème de ce week-end : « D eviens ce que tu es ». 48 heures pour f aire l’expérience de « sortir de notre sommeil » (Rm13,11 ) « de nous échapper du piège des chasseurs » (Ps123,7) d’images pour retomber en extase avec ce que nous sommes. Nous vivons comme des morts vivants alors que nous avons été tirés « du sommeil de la mort » (Jn11, 11) « Allons le tirer du sommeil » a dit Jésus de son ami Lazare.
Cette recherche de notre devenir est au cœur des trois grandes religions monothéismes. Au cœur de l’aventure spirituelle de l’humanité, toutes religions confondus. « Atteindre ce soi, unique et présent en tout être » selon les mots d’un brahman exige un détachement, un dépouillement, une ascèse. Mots avec lesquels notre société a bien de la misère à vivre.
La personne humaine a un problème avec son identité. La recherche du « moi » ressemble plutôt à du « non-moi » tant il évacue toute forme de solidarité. « Deviens ce que tu es » passe par l’obligation de se vider, d’évacuer de nous ce qui n’est pas humain. Notre culture nous fait acquérir ce qui n’est pas nécessairement humain. Notre culture axée sur la puissance, l’avoir, l’hédonisme nous fait vivre en « terre étrangère ». Elle nous fait perdre notre identité. « Nous sommes, pour un certain temps encore !, des créatures marquées par un commencement et une fin » (Arènes Jacques accueillir la faiblesse, DDD 1999 .) Nous sommes pèlerin du temps. Déjà au début du siècle dernier, l’écrivain Tolstoï invitait à désapprendre cette terrible ivresse de soi-même, de son « moi » (Tolstoï dans journal intime #427 en 1900 ) Le Yoga si recherché conduit à ce « vide » pour retrouver tout le poids d’être dont je parlais tantôt. La contemplation aussi.
« Deviens ce que tu es » est une question d’identité. Quel est le sens de la vie ? Quel est le sens de notre vocation à la vie humaine ? Ma réponse sera simple : Devenir une « personne » répond l’archimandrite Sophrony (1896-1993). Une « personne », c’est-à-dire un être uni et semblable au Christ, porteur à la fois de toute la plénitude divine et de l’humanité entière, avec ses souffrances et ses joies. La prière est la clé de ce devenir, de cette transfiguration intérieure. Face à face avec Dieu, nous nous retrouvons face à face à nous-même. Mais ce face à face est un combat entre la lumière et les ténèbres du vieil homme, entre la force libératrice du Christ en nous et le pouvoir asservissant des passions de la possession. Ce face à face est une chemin de croix. Ce à cette « porte étroite » aux confins du visible et de l’invisible, de l’apparence extérieure et intérieure, que je vous convie
À quoi servirait l’Évangile si nous ne risquons pas des audaces nouvelles devant les défis d’une nouvelle culture et d’un monde où la vie et la dignité sont menacées ? Le grand cri du dernier sommet de la Terre sur le développement durable à Johannesburg est à entendre et faire nôtre : « la terre et l’humanité sont dans une situation d’urgence. » (Ce cri a été repris par les évêques canadiens dans leur lettre pastorale du 4 octobre dernier, fête de saint François, où ils écrivent que « nous avons mal compris le précepte de dominer et de soumettre la terre » et qu’ils en appellent à une « conversion écologique ». #4 ) . Nous sommes, comme chrétiens, une solution de changement, un regroupement alternatif proposé par Dieu à la face du monde. Nous avons une manière de vivre qui nous est propre. Notre manière d’agir est « d’ aller au bout de son cœur pour connaître sa nature d’homme et connaître sa nature d’homme, c’est connaître le Ciel» (Mencius, 1Ve siècle avant J-C) Il ajoute ces mots « sans un cœur qui compatit à autrui, on n’est pas humain » (livre des sagesses, p. 1527)
« Deviens ce que tu es », devenir quelqu’un qui a de l’étoffe est un chemin pour faire connaître Dieu, pour mettre le feu sur la terre. C’est le programme de toute une vie. Jean-Paul 11 a inauguré son pontificat en affirmant dans sa première lettre encyclique que « l’humain est le route première de l’Église » (Rédemptor hominis # 2) La foi chrétienne consiste à affirmer que la personne humaine a un avenir. En collaboration avec toutes les personnes de bonne volonté, les croyants ont vocation à façonner le monde pour le rendre plus humain. Défendre la personne contre les puissances qui la détruisent ne relève d’aucun monopole religieux. Cette défense là appartient à toute l’humanité. C’est aussi un appel évangélique pour le nouveau millénaire (Burdelot Yves, la proposition chrétienne aujourd’hui Cerf, 2002) . Le christianisme ne fait que commencer. Si nous pouvions arriver à faire de chaque instant de nos vies un sacrement et de toute chose – travail, maladie, souffrance – occasion d’action de grâce.
« Deviens ce que tu es » est l’autre face de la question qui donc est Dieu pour nous ? Avons-nous sa passion pour sauver l’humain ? Au cœur du devenir humain, il y a la saisie du grand mystère de la présence de Dieu en nous. Sommes-nous des hommes et des femmes d’un Dieu incarné jusqu’à entendre comme Jésus les gémissements et les attentes de notre monde ?
Inutile de chanter le nom de Dieu si nous n’en devenons pas des icônes vivantes. Si nous ne devenons pas des « missionnaires de la vie ». Inutile de canoniser des hommes et des femmes si nous les réduisons à des statues, si nous n’actualisons pas leur courage et leur audace. Au lieu de nous lamenter sur le vieillissement de nos communautés, chrétiennes, de tout centrer nos efforts sur la « réingénierie », devenons, redevenons ce que nous sommes. Nous avons une histoire glorieuse à raconter. Nous avons à résister à la logique de la consommation, de la mondialisation pour vivre en état de passion avec cette nouvelle extraordinaire à entendre, ré-entendre :« nous valons plus que ce que nous avons ». (Lc12-17)
Il existe en chacun de nous un « dedans du dedans » (Basset Lytta) imprenable qu’aucune culture ne peut coloniser, conquérir ou s’approprier. Ce « dedans du dedans » , le Nouveau-Testament l’appelle le Royaume. Les non-croyants le nomment l’âme humaine, principe de vie.
Défendre ce « d edans du dedans » , est un combat, une tâche permanente si nous voulons éviter le piège de la médiocrité, de la mentalité de consommation, de l’embourgeoisement ou celui d’un activisme démesuré. Il ne s’agit pas ici de se positionner à « droite » ou à « gauche » mais bien de se positionner en face de notre identité. Séduire en étant « quelqu’un ».Je songe ici à Mère Térésa qui est devenue la coqueluche du monde avec un message radical et non séducteur.
« Si les abeilles n’entrent jamais dans la ruche et s’en vont toutes à la chasse les unes les autres, le miel ne se fera guère » (Thérèse d’Avila, Vie#15) Nous sommes ici pour rentrer dans la ruche, pour butiner notre identité.
PROTESTATION À L’ATTESTATION
Il faut l’affirmer avec conviction, les bouleversements actuels qui nous bouleversent ne devraient pas nous conduire au pessimisme même s’ils comportent un coté menaçant. Ils devraient plutôt nous mobiliser pour nous immuniser contre une mentalité de fatalisme. Il faut résister à subir un environnement qui sème la mort de l’humanité jusqu’à oser créer l’avenir autrement. Risquer l’avenir (Évêques du Québec)
À titre d’exemple, la crise de notre Église pousse à agir, à faire autrement. C’est une crise salutaire, une visite de Dieu qui nous renvoie à l’essentiel de la mission, qui nous invite à renaître à l’Évangile, à repenser nos discours sur Dieu, nos pratiques sociales, religieuses et liturgiques. Ce qui est en état de crise, c’est ce qui n’est pas Évangile dans notre Église, en nous, entre nous. Ce que je viens d’exprimer est un plaidoyer pour la pédagogie du bon sens.
La manière de vivre actuelle semble être celle de la contestation, de la protestation. Cela peut aider à « défouler » mais fait que rarement avancer des choses. Cela nous maintient dans le négatif. L’heure n’est pas en priorité à la protestation mais à l’attestation. Moins pro-tester, plus attester. Dans le mot attester, il y a celui de témoin. Attester d’une vie pleinement humaine. Notre temps n’a pas besoin de chrétiens pleurnichards, mais de chrétiens créateurs. Non des chrétiens scrutateurs du vieillissement mais des chrétiens audacieux, prophètes. Non des chrétiens protestataires mais des chrétiens attestant que la bonté est plus efficace que le mal; capables d’inventer le bien qui est plus urgent que de gérer l’axe du mal, les puissances du mal. Einstein disait qu’ « il est plus facile de casser l’atome que de casser les idées reçues ». L’idée de l’axe du mal, d’une société très malade est bien ancrée chez nous au point où il est devenu difficile de penser autrement.
Il y pire que la question de l’axe du mal. C’est la question du non-sens. Il y autour de nous du non-sens et sa promotion semble n’avoir aucune limite. Pour toutes les religions du monde, que seulement 500 millions de personnes sur les 6 milliards de l’humanité vivent dans la décence est un non-sens; que des enfants soient agressés ou forcés de travailler c’est du non-senss, partir en guerre, se déchirer au nom de Dieu, ( songeons à tout ce mouvement intégriste islamique qui ne reflète pas la richesse de l’Islam.) c’est du non-sens. C’est contre l’humain. Il y a dans l’hindouisme la fête de « Diwali », qui dit qu’une offense contre une seule personne est une offense contre toute une tradition religieuse. (Zénit 15 octobre 2003)
Attester, se faire promoteur de bon-sens, du gros bon-sens. Plus nous allons promouvoir l’humain, plus nous deviendrons crédibles, comme individu, comme Église. La civilisation du non-sens semble être la conséquence d’une civilisation sans référence à Dieu. Vivre sans aucune référence à Dieu- peu importe la définition que nous donnons à Dieu – c’est promouvoir le non-sens. Attester qu’au-delà de non-sens, il y a la bonté de notre être profond. L a bonté n’est pas seulement la réponse au mal, mais c’est aussi la réponse au non-sens. Nous sommes à l’Image de Quelqu’un et ce Quelqu’un est un Dieu bon. Une question de foi pour les uns. Une question de bon-sens pour les autres.
NOTRE BONTÉ PROFONDE :
Le monde attend de nous comme humain et comme chrétien que nous ayons le courage de la différence. Au lieu de tout ramener à l’axe du mal, de tout évaluer nos actions à partir de cet axe, insister pour clamer qu’il n’est pas plus profond que l’axe du bien. Il ne s’agit pas de sous-estimer cette question préoccupante de l’axe du mal. Mais aussi radical, mondialisé qu’il soit, il n’est pas aussi planétaire que l’axe du bien inscrit au cœur de chaque personne. Socrate insistait pour affirmer que nul n’est méchant volontairement. Si la religion a un sens, c’est bien de libérer le fond de bonté qui se cache dans tout être humain. Est enfoui en nous une bonté plus puissante que le mal. Quand Dieu créa l’homme, quand Dieu créa le cœur de l’homme, il y plaça, il créa premièrement la bonté « Soyez bon, miséricordieux, comme votre Père céleste. » Nous possédons en nous cette adorable faculté d’être bon clamait le dominicain Lacordaire dans une célèbre conférence à Notre Dame de Paris en 1850.
Ce n’est ni la gloire pourtant tellement recherchée, ni le génie qui mesure la grandeur d’une personne, c’est la bonté. Elle nous rapproche les uns des autres. Elle est une grande médiatrice dans les conflits. Une personne bonne ne cherche pas son intérêt, n’agit pas par devoir, n’attend pas d’être sollicité mais se penche d’autant plus vers l’autre qu’il est pauvre, misérable, objet de mépris, abandonné. Voilà ce qu’est une « bonne personne ». Voilà Dieu. « Dieu n’agit pas dit Thomas d’Aquin pour son utilité mais parce qu’il est bon . » C’est parce qu’il est bon que Dieu à choisi de défendre la « cause du pauvre et de l’indigent » (Jer 22.16)
Nous sommes saturés de discours, de polémiques, saturés par le virtuel. Il y a une certitude profonde à libérer: la bonté est plus profonde en nous que le mal est profond. C’est un peu oublié . Il faut ressentir cela jusqu’à lui donner un langage – non pas le langage froid de la philosophie, de la théologie – mais le langage d’une vie au quotidien, d’une vie devenue « liturgie », louange à la bonté. « Il est juste et bon… »
Privilégier les remèdes de bonté plutôt que de brandir les armes de la guerre. Privilégier un regard de bonté plutôt que de souffrir de fixation sur l’axe du mal. Tout cela parce que depuis 2000 ans, le disciple a le courage de « rendre compte de l’espérance » qui l’habite (1P3,15) . Aujourd’hui comme hier, il n’a jamais été commode d’être chrétien. Si nous pensons et vivons comme tout le monde, nous ne serons jamais chrétiens et disciples. Prendre le virage prophétique de repartir du Christ comme critère d’analyse sociale. Repartir de son regard de bonté.
Il nous faut rompre avec le pessimisme qui nous envahit de toute part, renoncer aux idoles du moment, pratiquer un discernement pour contribuer au bien et non à l’axe du mal, avoir le courage de résister aux accommodements faciles.
Avoir le courage d’affirmer qu’il n’est pas vrai que la personne humaine se réduit à ce qu’elle montre et produit; que les critères techniques et financiers sont synonymes de bonheur, que la fabrication et le commerce des armes sont le chemin de la paix, que la vengeance est une bonne manière d’obtenir la réparation des torts, que la violence est un moyen de faire valoir ses droits, que l’instabilité de l’amour, livré au gré des passions, est une manière humaine de vivre.
Avoir de la cohérence entre notre foi et notre agir. Il reste dans le cœur de chaque personne, au-dedans du dedans, un espace que le mal ne peut attaquer. Et c’est cela la bonté. Rien ne peut l’attaquer. Être humain, c’est essentiellement être bon. C’est notre nature d’être bon..
Nous sommes image d’une bonté originelle. Nous devons aussi ressembler à cette bonté. La bonté couvre, recouvre tout. Toute perfection repose sur elle.
BONTÉ ET VIE AU QUOTIDIEN
Ce regard à l’envers que je vous propose est de taille. Il commence par cette volonté de privilégier envers et contre tout de voir des bourgeons de printemps, des sursauts de Pâques qui existent. Ces irruptions de bonté, ne les inventons pas, voyons-les dans cette grande soif de fraternité dans nos familles, entre fratrie, dans nos églises si malmenées. Voir cette soif de bonté chez les jeunes qui ne savent pas trop définir ce qu’est le mal ou le bien mais qui ont un penchent naturel, fondamental vers la bonté. Voir cette bonté offerte à toutes les victimes du terrorisme. Bonté des « médecins sans frontière ». Songeons à ces gestes discrets posés lors d’événements pénibles, à l’entraide mutuelle entre grands-parents et petits enfants. La bonté est l’autre mot de la solidarité et de l’entraide, de l’amour.
CONCLUSION
Si nous perdons de vue cette passion de dire à notre monde qu’il est foncièrement bon, Dieu n’a plus besoin de nous. Ce serait entendre une fausse musique si devenir meilleur, devenir des saints du nouveau millénaire ne nous poussait pas à devenir des libérateurs de bonté, de sens. Quand il y a quelque part de la misère, quand « des hommes et des femmes sont condamnés à vivre dans la misère les droits humains sont violés » et la réputation de Dieu est en cause. Le droit d’être traité en humain est un droit divin parce que nous sommes des « images » de Son image divine. « Dans l’humain c’est Dieu qui se reconnaît Dieu. » ( Vander Leews la religion dans son essence P.471)
Dans la bulle incarnationis mystérium annonçant le millénaire, Jean-Paul 11 écrit : « En annonçant Jésus, l’Église ouvre à chaque être humain de devenir plus qu’humain , ( c’est moi qui souligne) soit de ressembler à Dieu » Dieu a un rêve de vie en abondance pour chaque personne. Il y a des bandes de gangstérisme séduits par la violence. Nous chrétiens, nous faisons partie d’une bande de gangstérisme séduit par la Vie et qui parcourt le monde pour le menacer de leur bonté.
Offrons à notre monde avec l’aide de l’Esprit de Dieu une « thérapie de choc ». Devenons ce que nous sommes : prophètes, sauveurs de l’humain en nous décidant d’être attentif à toutes ses situations qui affaiblissent et dégradent l’humain. « N’ayons pas peur » (Lc12, 7) de développer tout notre poids d’être « béatitude », (samedi matin) de privilégier une manière de vivre qui fait vivre, (samedi après midi) de nous offrir mutuellement cet incontournable pardon (samedi soir) et d’éprouver comme disciple une joie imprenable (dimanche matin).
48 heures pour questionner notre manière de vivre le courage et la folie prophétique du Christ à vouloir nous proposer un nouveau modèle d’être humain. Le grand projet de Dieu a été de transformer « le grain de poussière » que nous sommes « en grain de beauté de toute beauté » . (Silouane) La foi chrétienne est très claire : la personne humaine est au cœur de l’Évangile. « Deviens ce que tu es ». Nous sommes à la ressemblance de Dieu. A son image. Trop beau ou trop utopique. ? C’est la contemplation de Dieu, la profondeur de notre union à Dieu qui nous fait capable d’être bon jusqu’au boutisme…