Archive pour décembre, 2012

14 décembre: Saint Jean de la Croix,

13 décembre, 2012

http://missel.free.fr/Sanctoral/12/14.php

14 décembre: Saint Jean de la Croix,

prètre et docteur de l’Eglise

Sa vie

Jean de Yepes naquit en 1542, à Fontiveros, entre Salamanque et Avila, sur la meseta de Vieille Castille ; son père, de vieille lignée tolédanne, parce qu’il s’était mésallié avec la belle et vertueuse Catherine Alvarez, fut rejeté de sa famille et dut se faire marchand de soie. Après la mort du père (1544), Catherine et ses deux enfants se retirent à Arevala où Jean est tour à tour apprenti charpentier, tailleur, sculpteur sur bois et peintre. Vers 1554, la famille s’installe à Medina del Campo où Jean apprend à lire et à écrire au collège des Enfants de la Doctrine dont les religieuses lui confie la fonction de quêteur. En même temps qu’il est infirmier à l’hôpital de Las Bubas, il étudie chez les Jésuites, la grammaire et la philosophie. Après avoir refusé une chapellenie, il entre chez les frères de la Vierge, au couvent Sainte-Anne de Médina où il prend le nom de Jean de Saint-Matthias. Il poursuit ses études de philosophie à Salamanque où il fait aussi sa théologie et reçoit l’ordination sacerdotale (1568). Conquis par sainte Thérèse d’Avila qu’il a rencontrée en 1567, il travaille à la restauration de la règle primitive des Carmes et, en novembre 1568, devenu Jean de la Croix, il obtient la permission de la vivre, avec deux compagnons, à Duruelo. Il se conforme aux anciennes austérités et s’adonne à quelques prédications.
Maître des novices à Pastrana (1570), recteur du collège des étudiants carmes à Alcade de Henares (1571), de 1572 à 1577, il dirige les religieuses du carmel d’Avila. Au chapitre général des Carmes qui se tient à Plaisance, en 1575, les primitifs de Castille sont sévèrement jugés comme désobéissants, rebelles et contumaces. Dans la nuit du 3 au 4 décembre 1577, Jean de la Croix et un de ses compagnons sont enlevés pour être enfermés au monastère de Tolède où il reste neuf mois dans un cachot d’où la Vierge le fait évader quelques jours après le 15 août 1578.
Supérieur du Calvaire, près des sources du Quadalquivir, il confesse les carmélites de Beas. En 1579, il fonde le collège carme de Baeza ; en 1582, il est élu prieur du carmel des Martyrs, à Grenade où il travaille de ses mains à construire un aqueduc et un cloître ; deuxième définiteur et vicaire général de l’Ordre en Andalousie (1585), il est prieur de Ségovie (1588) mais, le chapitre général de Madrid (1591) ne lui confie aucune charge et l’envoie à Penuela ; envoyé au couvent d’Ubeda (1591), il y meurt, le vendredi 13 décembre 1591, un peu après minuit.

Purification
La connaissance purificatrice et amoureuse, ou lumière divine, purifie l’âme et la dispose à se l’unir parfaitement, comme le feu agit sur le bois pour le transformer en soi. Le feu matériel, appliqué au bois, commence tout d’abord à le dessécher ; il en expulse l’humidité et lui fait pleurer toute se sève. Aussitôt il commence par le rendre peu à peu noir, obscur, vilain ; il lui fait répandre même une mauvaise odeur ; il le dessèche insensiblement ; il en tire et manifeste tous les éléments grossiers et cachés qui sont opposés à l’action du feu. Finalement quand il commence à l’enflammer à l’extérieur et à l’échauffer, il le transforme en lui-même et le rend aussi brillant que le feu. En cet état le bois n’a plus l’action ni les propriétés du bois ; il n’en conserve que la quantité et la pesanteur qui est plus grande que celle du feu ; car il a déjà en lui les propriétés et les forces actives du feu. Il est sec et il dessèche ; il est chaud, et il réchauffe ; il est lumineux, et il répand sa clarté ; il est beaucoup plus léger qu’avant ; et c’est le feu qui lui a communiqué ses propriétés et ses effets.
Or nous devons raisonner de la même manière avec ce feu divin de l’amour de contemplation qui, avant de s’unir l’âme et de la transformer en soi, la purifie tout d’abord de tous ses éléments contraires. Il en fait sortir toutes ses souillures ; il la rend noire, obscure ; aussi apparaît-elle pire qu’avant, beaucoup plus laide et abominable que précédemment. Comme cette divine purification chasse toutes les humeurs mauvaises et vicieuses qui étaient très enracinées et établies dans l’âme, celle-ci ne les voyait pas ; elle ne s’imaginait pas qu’il y eût tant de mal en elle, et maintenant qu’il s’agit de les chasser et de les détruire, on les lui met sous les yeux. Elle les voit très clairement à l’éclat de cette obscure lumière de divine contemplation ; mais elle n’est pas pour cela pire en elle-même et devant Dieu. Néanmoins, comme elle voit alors en elle-même ce qu’elle n’y découvrait pas précédemment, il lui semble évident que non seulement elle est indigne du regard de Dieu, mais qu’elle mérite qu’il l’ait en horreur et que déjà elle est pour lui un objet d’horreur.
Saint Jean de la Croix

Morceaux choisis

Détachement
Pour arriver à goûter tout, veillez à n’avoir goût pour rien.
Pour arriver à  savoir tout, veillez à ne rien savoir de rien.
Pour arriver à posséder tout, veillez à ne posséder quoi que ce soit de rien.
Pour arriver à être tout, veillez à n’être rien, en rien.
Pour arriver à ce que vous ne goûtez pas, vous devez passer par ce que vous ne goûtez pas.
Pour arriver à ce que vous ne savez pas, vous devez passer par où vous ne savez pas.
Pour arriver à ce que vous ne possédez pas, vous devez passer par où vous ne possédez pas.
Pour arriver à ce que vous n’êtes pas, vous devez passer par ce que vous n’êtes pas.

Moyen de ne pas empêcher le tout.
Quand vous vous arrêtez à quelque chose, vous cessez de vous abandonner au tout.
Car pour venir du tout au tout, il faut se renoncer du tout au tout.
Et quand vous viendrez à avoir tout, il faut l’avoir sans rien vouloir.
Car si vous voulez avoir quelque chose en tout, vous  n’avez pas purement en Dieu votre trésor.

Peu importe que l’oiseau soit tenu attaché par un lien faible ou fort. Le lien serait-il faible, tant qu’il n’est pas rompu, l’oiseau restera prisonnier sans pouvoir s’envoler. Ainsi en sera-t-il de l’âme qui se laisse attacher à une chose insignifiante.
Aimer, ce n’est pas éprouver de grandes choses, c’est connaître un grand dénuement et une grande souffrance pour l’Aimé.
Jésus-Christ est très peu connu de ceux qui se croient ses amis, car nous les voyons rechercher en lui non ses amertumes, mais leur propre consolation.
Il est mieux de souffrir pour Dieu que de faire des miracles.

Encore un texte magnifique

Vous ne m’enlèverez pas, ô mon Dieu, ce que vous m’avez déjà donné en votre Fils Unique, Jésus-Christ. J’ai reçu en lui tout ce que je désire, et c’est pourquoi si j’espère, je pourrai me réjouir de votre prochaine venue. Et puis, pourquoi, mon âme, recourir à ces espérances ? Dès ce moment ne peux-tu pleinement aimer Dieu dans ton cœur ?
Les cieux sont à moi, la terre est à moi ; à moi les nations, à moi les justes, à moi les pécheurs. Les anges sont à moi, la Mère de Dieu et toutes les choses créées sont miennes ; Dieu lui-même est à moi et pour moi, puisque Jésus-Christ est à moi et tout entier pour moi ! Qu’as-tu donc à demander et à chercher, ô mon âme ? Tout cela n’est-il pas à toi et pour toi ?
Ne te rapetisse pas, ne t’attarde pas aux miettes qui tombent de la table de ton Père ; sors de ta bassesse et glorifie-toi en ta gloire ; cache-toi en elle pour y trouver tes délices et tu posséderas tout ce que ton cœur demande.                                 

Montée

Ci-dessous les strophes célèbres composées par le saint et qui servent de thèmes aux divers développements de son ouvrage “ La Montée du Carmel ” :

Strophes où l’âme chante l’heureux sort qu’elle a eu de passer par la nuit obscure de la foi pure et sa purification pour arriver à l’union de l’Amour.

Par une nuit profonde,
Etant pleine d’angoisse et enflammée d’amour,
Oh ! l’heureux sort !
Je sortis sans être vue,
Tandis que ma demeure était déjà en paix.

J’étais dans les ténèbres et en sûreté
Quand je sortis déguisée par l’escalier secret,
Oh ! l’heureux sort !
J’étais dans les ténèbres et en cachette,
Tandis que ma demeure était déjà en paix.

Dans cette heureuse nuit,
Je me tenais dans le secret, personne ne me voyait,
Et je n’apercevais rien
Pour me guider que la lumière
Qui brûlait dans mon cœur.

Elle me guidait
Plus sûrement que la lumière du midi
Au but où m’attendait
Celui que j’aimais,
Là où nul autre ne se voyait.

Ô nuit qui m’avez guidée !
Ô nuit plus aimable que l’aurore !
Ô nuit qui avez uni
L’aimé avec sa bien-aimée
Qui a été transformée en lui !

Sur mon sein orné de fleurs,
Que je gardais tout entier pour lui seul,
Il resta endormi,
Et moi je le caressais
Et avec un éventail de cèdre je le rafraîchissais.

Quand le souffle provenant du fort
Soulevait déjà sa chevelure,
De sa douce main
Posée sur mon cou il me blessait,
Et tous mes sens furent suspendus.

Je restai là et m’oubliai,
Le visage penché sur le Bien-Aimé.
Tout cessa pour moi, et je m’abandonnai à lui,
Je lui confiai tous mes soucis
Et m’oubliai au milieu des lis.
Saint Jean de la Croix

Prière

Et je vis sans vivre en moi.
Embrasée par mon désir,
Je meurs de ne pas mourir [Sainte Thérèse d’Avila]
Si je vis sans vivre en moi,
 Sans Toi je ne peux pas vivre.
Exister sans moi, sans Toi,
Est-ce donc mourir ou vivre ?
Mille morts serait la vie
Hors du suprême désir.
Je meurs de ne pas mourir.

Cette vie où je crois vivre,
Où j’agonise sans Toi,
Est la mort qui va me suivre
Jusqu’à ce que je Te voie.
Ecoute, Seigneur, la voix,
Les plaintes de mon désir !
Je meurs de ne pas mourir.

Etant si loin, si loin de Toi,
Quelle vie a-t-il, mon être,
Sinon la mort sans effroi,
Sans mourir et sans renaître ?
Seigneur, j’ai pitié de moi,
J’ai pitié de mon désir.
Je meurs de ne pas mourir.

Le poisson sorti de l’eau
Voit la fin de sa misère :
La mort qu’il subit lui vaut
La Mort, une mort plénière.
Moi je vis dans la douleur
Qui n’a ni nuit ni lumière,
Car je vis plus que je meurs.

Quand j’adore Ton image
Dans le Très Saint Sacrement,
Ton regard ne me soulage
Que pour creuser mon tourment.
La chair dressant ses barrages
Sur les flots de mon désir,
Je meurs de ne pas mourir.

Si j’exulte d’allégresse
A ta présence, Seigneur,
De ne pas Te voir sans cesse
Se décuple ma douleur.
Vivant ainsi dans la peur
Terrible de mon désir,
Je meurs de ne pas mourir.

Ah ! sors-moi de cette mort,
Seigneur, donne-moi la vie !
Ouvre Ta source aux transports
De ma soif inassouvie !
Je meurs d’espoir, de remords,
Et de crainte, et de désir.
Je meurs de ne pas mourir.

Je redouterai la mort,
Je pleurerai sur ma vie
Tant qu’elles seront flétries
Par des péchés sans remords.
Quand luira, Seigneur, le jour
Où je pourrai dire :  » Amour
Je vis de vivre toujours  » ?

Saint Jean de la Croix

St Lucia of Syracuse

12 décembre, 2012

 

St Lucia of Syracuse dans images sacrée St.Lucy1

http://catholicnotebook.blogspot.it/2010/12/st-lucia-of-syracuse.html

13 décembre: Sainte Lucie – Sainte Odile

12 décembre, 2012

http://missel.free.fr/Sanctoral/12/13.php

13 décembre

Sainte Lucie – Sainte Odile

Du « choix » entre Sainte Lucie et Sainte Odile

Chaque année, le curé qui accorde de l’importance au sanctoral est mis en demeure de choisir entre sainte Lucie et sainte Odile et, quelle que soit celle qu’il choisit de présenter, il s’attire la déception d’une partie de ses paroissiens qui ont de bonnes raisons, familiales ou régionales, de célébrer l’autre.
Il ne manquerait plus que les bretons veuillent fêter leur saint roi Josse qui se fit ermite, ou que les artésiens entendent célébrer leur saint évêque Aubert qui sauva leurs pères de la famine, que les nivernais veuillent rappeler la dédicace de leur cathédrale, que les auvergnats veuillent honorer la sainte recluse Vitalène dont saint Grégoire de Tours raconta la vie, ou que les cadurciens veuillent entendre la messe de leur saint évêque Ursize, voire que les gens d’Ile-de-France se souviennent la sainte moniale de Chelles, Elisabeth-Rose, qui fonda l’abbaye de Rozoy ; heureusement que la fête de sainte Jeanne-Françoise  Frémyot de Chantal a été avancée d’un jour et que sont encore bienheureux les autres français montés sur les autels comme Ponce de Balmey, évêque de Belley, et le dominicain Jean Chauveneau que les protestants martyrisèrent.
Pourquoi ne pas célébrer ensemble sainte Lucie et sainte Odile ? En effet, pendant que l’Eglise chemine à travers l’Avent vers le fulgurent avènement du Soleil de Justice, toutes les deux sont, de singulière façon, les témoins de la lumière du Christ qui éclaire les nations, auquel elles ont parfaitement offert leur vie, l’une dans l’éclatant martyre sanglant et l’autre par l’obscure observance monastique. La brune vierge de Syracuse, Lucie, dont le nom est dérivé du latin lux (la lumière), qui préféra s’arracher les yeux pour goûter la lumière céleste plutôt que de jouir de la lumière terrestre annonce la blonde jeune fille d’Alsace, Odile, qui recouvra la vue lorsque, rejetée par ses parents des honneurs du monde, elle reçut, dans le baptême, la lumière de la foi. Si, pour la fête de la sicilienne, on allume des cierges qui annoncent l’approche du solstice et de la naissance du Christ, dans les attributs de l’alsacienne, on place un coq qui annonce le lever du jour et le triomphe de la lumière du Christ sur les ténèbres de la mort. Quand le propre de Syracuse, par l’intercession de sainte Lucie, nous fait demander à Dieu, d’être délivrés de tout aveuglement de l’esprit et du corps pour mériter plus facilement de contempler les biens célestes, le missel de Frissingue, par l’intercession de sainte Odile, supplie la clémence divine, de nous accorder la grâce de la lumière terrestre et la gloire de l’éternelle clarté. Jadis, au temps ténébreux de l’occupation allemande, l’Alsace espérait la lumière libératrice de la prière de sainte Odile qu’elle priait sur sur sa montagne, tandis que la Lorraine se confiait à sainte Lucie dont elle gardait les reliques à Ottange.
Prions donc  ensemble sainte Lucie et saint Odile qui ne seront pas trop de deux, pour nous aider à bien recevoir le Divin Enfant de Noël. Puisse leur commune intercession nous obtenir davantage de grâces pour les pieux exercices de l’Avent : que leurs prières nous aident mieux voir les vérités que le Seigneur nous a révélées, à mieux observer les commandements qu’il nous a donnés et à mieux goûter les secours qu’il nous a préparés.

Vie de Sainte Lucie
Née en Sicile, d’une noble famille, vers la fin du III° siècle, sainte Lucie de Syracuse, refusa le mariage, se défit de tous ses biens en faveur des pauvres avant que se consacrer toute entière à Dieu. Pendant la persécution de Dioclétien, elle préféra mourir de la main du bourreau que de perdre sa virginité (304). Ayant été insensible au feu du bûcher, elle périt la gorge percée par une épée.

Vie de Sainte Odile
Le plus ancien document sur la vie de sainte Odile est un parchemin du X° siècle où un moine a noté ce que la tradition orale transmettait depuis près de deux cents ans, au Mont Saint Odile qui domine la plaine d’Alsace.
Au temps du roi mérovingien Childeric II, Aldaric, troisième duc d’Alsace, père de sainte Odile, tient sous son empire toute la vallée du Rhin, de Strasbourg à Bâle. Aldaric est un chrétien sincère, mais il s’arrache avec peine aux coutumes barbares, ses réactions sont impulsives et même dangereuses : pas de pardon pour qui l’offense. En 660, alors qu’il attendait avec impatience la naissance de son fils premier-né, lui naquit une petite fille aveugle. Son premier réflexe fut de vouloir la tuer, mais devant les pleurs de sa femme, Béreswinde, il accepta de lui laisser la vie à condition que le bébé disparût aussitôt. Béreswinde, bouleversée, se mit en quête d’une nourrice. Odile fut emmenée à Scherwiller, à une trentaine de kilomètres d’Obernai. Devant le beau linge du bébé et les soins particuliers dont il était entouré, les langues allaient bon train. Bientôt Odile ne fut plus en sécurité chez la nourrice et, à un an, dut reprendre la route pour Baume-les-Dames, près de Besançon, où elle franchit les portes d’un monastère.
Pendant toute son enfance, Odile était entourée du silence et de la paix des moniales qui essayaient de lui faire oublier sa cécité : elle apprit à se diriger seule dans le cloître, à reconnaître les appels de la cloche, à chanter par cœur les offices, faisant la joie de ses mères adoptives.
L’évêque Ehrhardt de Ratisbonne arriva un jour au monastère pour, dit-il, baptiser la petite aveugle. Devant la communauté, Ehrhardt prononça les paroles sacramentelles : « Odilia Je te baptise au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. » Odilia veut dire : soleil de Dieu. Au moment où l’eau coula sur son front, Odile ouvrit les paupières… elle voyait ! Après la guérison, l’évêque fit avertir Aldaric qui n’eut aucun geste de repentir. Il avait maintenant quatre fils et une fille, sa fille aînée était oubliée. Odile demeura donc à Palma chez les religieuses qui lui apprirent aussitôt à écrire et à lire dans les livres saints. La souffrance et la cécité l’avaient mûrie : elle faisait preuve d’une force d’âme et d’un détachement extraordinaires. Au fur et à mesure que les mois passaient, Odile sentait grandir en elle le désir de connaître sa famille. Certains voyageurs qui s’arrêtaient au monastère lui avaient déjà parlé de son frère Hugon qu’ils disaient aimable et généreux. Par l’intermédiaire d’un pèlerin, Odile lui fit parvenir une lettre qui émut Hugon au point qu’il osa affronter son père. L’heure du pardon n’avait pas encore sonné, Aldaric ne voulait pas revoir sa fille mais Hugon écrivit cependant à sa sœur de venir au château, pensant que la vue d’Odile ferait tomber la colère de son père. Hélas, à l’arrivée de sa fille aînée la colère d’Aldaric redoubla : il frappa Hugon qui mourut des suites des blessures. Ce fut le dernier accès de colère du terrible barbare qui, désespéré par la mort de son fils préféré, installa sa fille à Honenbourg et assura sa subsistance. Odile eut la patience de vivre ignorée des siens et se contente de ce que lui donnait son père qu’elle n’osait plus affronter. Elle ne vivait que pour les pauvres avec qui elle partageait ses maigres ressources. Peu à peu Aldaric se transforma et offrit à Odile le Honenbourg et toutes ses dépendances à condition qu’elle priât pour lui.
La jeune fille humiliée va devenir la célèbre Abbesse représentée par les statues et les tapisseries. Son cœur profond, son austère vertu, sa grande charité attirèrent plus de cent trente moniales et la plupart des membres de sa famille. Les travaux commencèrent rapidement pour transformer le Honenbourg en un monastère. Odile qui est une âme d’oraison, couvrit de chapelles tout le sommet de la colline dont la première fut dédiée à Notre-Dame, puis une autre à saint Jean-Baptiste qu’Odile vénérait particulièrement depuis son baptême. Un soir, la moniale chargée d’appeler ses compagnes pour l’office fut éblouie par une violente clarté : Odile conversait avec saint Jean-Baptiste. De jour, de nuit, par petits groupes qui se succédaient, les moniales chantaient sans cesse la louange de Dieu. L’Abbesse était la plus ardente à la prière ; elle aimait la mortification, mais elle était sage et prudente pour ses filles.
Peu de temps après la construction du monastère, Aldaric mourut. Avertie par une vision, Odile le sut en Purgatoire et se mit en prière jusqu’à ce que Notre-Seigneur lui apparût pour lui apprendre l’entrée de son père en Paradis. Une chapelle, dite des larmes, se dresse encore aujourd’hui sur la terrasse du couvent ; la tradition assure qu’une pierre creusée par les genoux de la sainte existe encore devant le maître-autel.
Le Honenbourg était le refuge des pauvres, des malheureux, des malchanceux et des pèlerins qui savaient y trouver bon accueil. Un vieillard tomba en montant vers le monastère. Odile le rencontra un moment plus tard et, comme pour le soulager, il fallait de l’eau, Odile implora le secours de Dieu, frappa le rocher et une source jaillit et ne tarira jamais. Mais la preuve était faite que tous ceux qui désiraient du secours ne pouvaient parvenir au sommet de la colline. Un autre monastère fut construit en bas. Aucun des deux couvents ne voulait se passer de la présence d’Odile qui allait donc du cloître du haut à celui du bas. En chemin elle aidait les éclopés et les infirmes. De toutes parts on venait la voir car on savait que ses mains étaient bénies. Parfois lorsqu’elle pansait des blessés ou des lépreux, les plaies se fermaient et les douleurs s’apaisaient. Sa préférence allait aux aveugles en souvenir de son infirmité. Elle présidait tout, elle prévoyait tout et s’intéressait à chacun en particulier.
Mais ses compagnes la voyaient de plus en plus lasse. Sentant la faiblesse la gagner, Odile se rendit à la chapelle Saint-Jean-Baptiste ; une dernière fois elle s’adressa à ses filles puis, à l’heure de l’office elle les envoya à l’église. Quand les moniales revinrent de l’office, Odile les avait quittées. Leur peine était grande d’autant plus que leur mère était partie sans avoir communié. Elles se mirent en prière et Odile revint à elle. Après les avoir réprimandées, l’Abbesse réclama le ciboire, se communia et quitta définitivement la terre, le 13 décembre 720.

Prières
O Seigneur qui avez guéri autrefois la petite Odile, faites maintenant qu’avec son secours, notre esprit demeure ouvert à vos desseins, et que notre âme reste toujours claire et limpide comme une source. Ainsi soit-il.

O sainte Lucie, servante et de Jésus l’amie,
avec tous les bien venus tu es en paradis en sus.
Des apôtres par la prédication tu as en Dieu dilection,
des docteurs par vraie doctrine tu as Jésus qui t’illumine,
des saints évêques et confesseurs tu as les joies et les honneurs
des vierges comme la marguerite en qui Jésus moult se délite.

Par pitié, par miséricorde, par charité que Dieu t’accorde
si te requiert que pour moi prie qui puisse avoir au ciel la vie
au très puissant Dieu, roi de gloire, qui a tous ceux en sa mémoire
qui sainte Lucie veulent servir et veulent leur corps asservir
a faire son plaisant service pour effacer péché et vice.

Veuille ma prière recevoir et de moi telle pitié avoir
que par ta grâce et la prière de sainte Lucie, ton amie chère,
a qui tu as tes dons promis que ses amis soient au ciel mis,
que telle vie puisse maintenir qu’avec elle au ciel venir
me fasse par son doux souvenir

LE TEMPS DE NOEL AVEC PADRE PIO

12 décembre, 2012

http://saint.padre.pio.free.fr/meditation-noel.htm

LE TEMPS DE NOEL AVEC PADRE PIO

Méditation pour Noël

Présentation
Cette présentation de Noël pourra sembler au premier abord sombre, à l’encontre de la douceur qui inondait le coeur de Padre Pio et transparaissait sur son visage. Mais sans doute faut-il, au-delà des images et de certains mots, aller jusqu’au bout de ce mystère de l’incarnation : Padre Pio ne s’arrête pas, tant qu’il n’en a pas atteint le coeur ; et ce coeur, c’est l’amour: « Tout cela, il l’a fait par amour ; il ne nous invite qu’à l’amour, il ne nous parle que d’amour, il ne nous donne que des preuves d’amour ». Ainsi qu’il l’écrit, même si nous ne comprenons pas tout, chacun est capable d’en percevoir, d’en entendre quelque chose.
Le reste découle de cela. Le reste, ce n’est pas une vision misérabiliste, moralisatrice ou rigoriste, mais le débordement de l’amour comme humilité : humilité de Jésus et, en réponse, notre humilité. l’accent à plusieurs reprises sur la tendresse doit être noté ; il évite toute dérive hors de ce sublime mystère de Dieu devenu enfant

TEXTE
C’est au cœur de la nuit, au cours de la saison la plus rigoureuse, dans la grotte la plus glaciale, habitation des troupeaux plus que d’une créature humaine, que vint à la lumière, à la plénitude des temps, le Messie promis – Jésus – le Sauveur des hommes.
Aucun bruit autour de lui ; un bœuf et un âne réchauffent le pauvre Enfant nouveau-né ; une femme humble, un homme pauvre et fatigué en adoration devant lui.
Ne se font entendre que les vagissements et les pleurs de Dieu devenu enfant. Et par ces pleurs, par ces vagissements, il offre à la justice divine la première rançon pour notre réconciliation.
Depuis plus de quarante siècles il est attendu ; c’est avec des soupirs que les Patriarches en avaient invoqué la venue ; les auteurs sacrés avaient prophétisé clairement et le lieu et l’époque de sa naissance… Pourtant tout est silence et il semble que nul ne sait rien de ce grand avènement. Un peu plus tard seulement, des bergers qui gardaient leurs troupeaux dans les champs viennent lui rendre visite. Ils ont été avertis par des esprits célestes de cet avènement grandiose, et invités à se rendre à la grotte où il se trouve.
Qu’ils sont nombreux et importants, ô chrétiens, les enseignements qui partent de la grotte de Bethléem ! Oh, comme notre cœur doit se sentir brûlant d’amour pour celui qui s’est fait toute tendresse pour nous ! Comme nous devrions avoir au cœur le désir de conduire le monde entier à cette humble grotte, refuge du roi des rois, plus grande que tout palais humain, parce que trône et demeure de Dieu ! Demandons à ce divin Enfant de nous revêtir d’humilité, parce que seule cette vertu nous fera goûter ce mystère rempli de tendresse divine.
Les palais de l’Israël orgueilleux scintillent, mais ce n’est pas en eux qu’est venue au monde la Lumière ! Mettant leur assurance dans la grandeur humaine, baignant dans l’or : ainsi sont les notables de la nation juive ; les prêtres du temple sont pleins de vaine gloire et de superbe ; à l’encontre du sens véritable de la révélation divine ils attendent un Sauveur rabougri, venant dans le monde selon la grandeur humaine et la puissance.
Mais Dieu, qui a toujours à cœur de confondre la sagesse de ce monde, balaie leurs projets et, à l’encontre de l’attente de ceux qui sont privés de la sagesse divine, descend parmi nous dans la plus grande abjection, renonçant à naître dans l’humble maison de Joseph ou même dans celle d’un parent ou d’une connaissance dans la ville de Juda ; et, en quelque sorte rejeté par les hommes, il demande asile et secours à de vils animaux, choisissant leur demeure comme lieu de sa naissance, leur paille pour réchauffer son petit corps délicat. Il fait en sorte que le premier hommage lui soit rendu par de pauvres et rustres bergers qu’il a lui-même, par l’intermédiaire de ses anges, informés de ce grand mystère.
O sagesse et puissance de Dieu ! nous sentions le devoir de nous exclamer – entrés en extase avec ton Apôtre – combien tes jugements sont incompréhensibles et insondables tes voies ! Pauvreté, humilité, abjection et mépris entourent le Verbe fait chair ; nous, cependant, nous comprenons une chose de cette obscurité dans laquelle le Verbe fait chair est enveloppé, nous entendons une parole, nous entrevoyons une vérité sublime : Tout cela, il l’a fait par amour ; il ne nous invite qu’à l’amour, il ne nous parle que d’amour, il ne nous donne que des preuves d’amour.
L’Enfant céleste souffre et gémit dans la crèche, afin que la souffrance nous devienne aimable et méritoire, afin que nous la recherchions : il manque de tout afin que nous apprenions de lui le renoncement aux biens terrestres, il prend plaisir en ces pauvres et humbles adorateurs, pour nous pousser à aimer la pauvreté et à préférer la compagnie des petits et des simples à celle des grands de ce monde.
Ce petit Enfant, qui est tout mansuétude et douceur, veut insuffler en nos cœurs, par son exemple, ces vertus sublimes, afin que dans ce monde déchiré et bouleversé surgisse une ère de paix et d’amour. Par sa naissance il nous indique notre mission : mépriser ce que le monde aime et recherche.
Oh ! Prosternons-nous devant la crèche, et avec le grand saint Jérôme, le saint enflammé d’amour pour Jésus enfant, offrons-lui tout notre cœur, sans réserve ; et promettons-lui de suivre les enseignements qui viennent à nous depuis la grotte de Bethléem, et peuvent presque se résumer en ceci : Vanité des vanités, tout est vanité.

Nuestra Señora de Guadalupe

11 décembre, 2012

Nuestra Señora de Guadalupe dans images sacrée lienzo+El+Carrizal

http://lecturas-yantares-placeres.blogspot.it/2012/05/nuestra-senora-de-guadalupe-cubre-de.html

NOTRE DAME DE GUADALOUPE – MEXICO (MEXIQUE), 1531

11 décembre, 2012

http://apotres.amour.free.fr/page7/mexico.htm

MEXICO (MEXIQUE),  1531

NOTRE DAME DE GUADALOUPE
Mère et évangélisatrice de l’Amérique

En 1531, une « Dame du Ciel » apparut à un indien à Tepeyac, une colline au Nord-Ouest de la Cité de Mexico; Elle se présenta comme la mère du Vrai Dieu, lui donna des instructions pour que l’évêque fit construire une église sur le lieu et laissa une image d’elle même imprimée miraculeusement sur sa tilma. (La tilma est un vêtement de pauvre qualité fait à base de cactus qui aurait dû se déteriorer en 20 ans.) 

Histoire de NOTRE DAME DE GUADALOUPE, racontée par Louis Couëtte (Stella Maris N°333)
LES SACRIFICES HUMAINS CHEZ LES AZTÈQUES Avant l’arrivée des Espagnols, dans le Mexique des Aztèques on pratiquait les sacrifices humains sur une grande échelle. On a estimé qu’ils offraient à leurs dieux de 50 000 à 60 000 victimes par an, parfois plus. Les sorciers immolaient 3 à 4 personnes par minute: avec un grand couteau, ils ouvraient la cage thoracique et arrachaient le coeur palpitant de la victime encore bien vivante et ils le faisaient brûler, pour l’offrir à leurs divinités païennes, afin de se concilier leurs bonnes grâces et d’avoir ainsi le soleil et la pluie en abondance au moment opportun. Quand on parle de faux dieux, il faut en réalité penser à celui dont la Bible dit qu’il est «homicide dès le principe» et que le Christ appelle le «Prince de ce monde». C’est ainsi qu’en 1487, lors de la dédicace d’un temple au dieu Huitzlopochtli, en quatre jours les Aztèques immolèrent plus de 80 000 êtres humains. Parmi les victimes de leurs orgies, il y avait toujours des enfants (un enfant sur cinq était sacrifié). Il ne faudrait pas croire que les Aztèques étaient des ignorants. Au contraire, ils étaient très forts en mathématiques, en astronomie, en architecture ainsi que dans d’autres sciences, mais, comme chez les hommes de notre fin de siècle, il y avait chez eux un énorme décalage entre les connaissances profanes et la connaissance des vérités religieuses. Selon leur tradition, une comète était apparue à leurs ancêtres sous la forme d’un serpent à plumes, ce qui dans leur langue se disait Quetzacoatl; ils façonnèrent donc des idoles en forme de serpent (comme par hasard!) qu’ils adoraient, ainsi que le dieu Huitzlopochth que nous avons déjà cité. C’est à ces divinités, et à d’autres encore, qu’ils offraient leurs sacrifices humains. Telles étaient les moeurs des Aztèques avant l’arrivée des Espagnols. A notre époque, l’antique «Serpent» se fait offrir des sacrifices humains sous une autre forme: en faisant mettre à mort chaque année plusieurs millions d’enfants innocents assassinés dans le sein de leur mère. Cela, bien sûr, vient en plus des victimes des guerres qu’il suscite un peu partout dans le monde. En 1509, la princesse Papantzin, soeur de l’empereur régnant, eut un songe: un ange dont le front était marqué d’une croix la conduisait sur le rivage. Là, elle voyait des navires aux voiles blanches arborant une grande croix noire et qui se dirigeaient vers la côte aztèque. L’ange lui dit qu’à bord de ces navires il y avait des étrangers qui leur apporteraient la connaissance du vrai Dieu. A son réveil, elle révéla ce songe aux chefs aztèques, ainsi qu’à l’empereur qui attacha foi aux dires de sa sueur. La prophétie ne tarda pas à se réaliser.
L’ARRIVÉE DES ESPAGNOLS En effet, en 1519, un Espagnol de 33 ans installé à Cuba, Hernan Cortez, entreprit une expédition vers le Mexique avec des navires gréés précisément de voiles blanches portant une grande croix noire, tels que la princesse les avait décrits. Cortez, qui était accompagné de deux prêtres, 550 hommes et 16 chevaux, posa le pied sur le sol mexicain le vendredi 22 avril qui, cette année là, était le Vendredi-Saint. Chose curieuse, les Aztèques attendaient pour cette même date l’arrivée du dieu Quetzacoatl qui, selon une de leurs prophéties, devait venir en chair et en os les visiter. Cortez et ses compagnons ne pouvaient être que des dieux, si bien que l’empereur n’osa pas engager le combat! Cortez était un fervent chrétien, animé d’un esprit missionnaire, soutenu par une foi inébranlable en Notre-Seigneur et sa très sainte Mère. Tandis qu’il s’avançait vers la capitale des Aztèques, il libérait au passage les Indiens qu’ils avaient faits prisonniers, s’en faisant des alliés qui allaient l’aider à soutenir les combats inévitables. C’est ainsi que 300 soldats espagnols purent venir à bout de 30000 ennemis: un contre cent! Après un siège de 93 jours, Cortez réussit à conquérir la ville de Mexico. Malgré les protestations des sorciers, il entreprit d’abattre les idoles. Dans les temples, il les remplaçait par des crucifix et des images de Notre-Dame. Il fit cesser les sacrifices humains. Malgré cela, les conversions ne se faisaient pas au rythme qu’il avait espéré. Vu le grand nombre de dialectes, il était difficile de se comprendre; en outre, les croyances païennes étaient tellement ancrées dans l’âme des Indiens qu’il était difficile de les extirper, d’autant plus que ceux-ci croyaient que le christianisme était une religion faite pour les Blancs. De plus, Cortez manquait de missionnaires, et il écrivit à Charles-Quint pour lui demander d’en envoyer. L’empereur accéda à sa demande et, en 1524, des franciscains arrivèrent qui s’adonnèrent aussitôt à l’évangélisation. Tout aurait été parfait sans l’avidité des conquérants, qui instituèrent l’esclavage, prétextant que les Indiens n’avaient pas d’âme. L’évêque protesta, mais en vain. Des prêtres, qui avaient tenté de s’opposer à l’esclavage, furent torturés à mort. L’empereur, averti, interdit l’esclavage, mais pour les Indiens la confiance était ébranlée, car la conduite de beaucoup d’Espagnols n’était pas conforme à l’enseignement de l’Evangile. Devant toutes les difficultés auxquelles il était confronté, l’évêque implora l’intervention de Notre-Dame, lui demandant même de lui envoyer des roses pour signifier que sa prière serait exaucée. Les roses vont bientôt arriver, d’une manière inattendue.
NOTRE DAME SE MANIFESTE A GUADALUPE (MEXICO) Un indien converti avait été baptisé en 1525 à l’âge de 51 ans sous le nom de Juan Diego. Bien qu’il habitât à une quinzaine de kilomètres de Mexico, il s’y rendait chaque jour pour assister à la messe. Le 9 décembre 1531, comme il était en route, passant près du temple de la déesse Tonantzin, il entendit le chant de milliers d’oiseaux. Levant la tête, il vit un nuage blanc entouré d’un magnifique arc-en-ciel. De la lumière blanche qui s’échappait du nuage, il vit apparaître une belle jeune femme, qui l’interpella affectueusement:
- «Juanito, mon fils, où vas-tu?»
- «Je vais à la messe. »
- «Je veux que tu saches avec certitude, mon très cher fils, que je suis la parfaite et toujours Vierge Marie, mère du vrai Dieu, de qui provient toute vie, le Seigneur de toutes choses, maître du Ciel et de la terre. Je désire ardemment qu’une église soit construite ici pour moi. J’y offrirai tout mon amour, ma compassion, mon soutien et ma protection à tout mon peuple. Je suis la Mère de Miséricorde, la Mère de tous ceux qui vivent unis dans ce pays et de toute l’humanité, de tous ceux qui m’aiment, de tous ceux qui m’implorent et de tous ceux qui ont confiance en moi. Ici j’entendrai leurs pleurs et leurs douleurs et je soulagerai leurs souffrances, leurs besoins et leurs malheurs. Afin que puisse se réaliser ma mission, rends-toi chez l’évêque de Mexico et dis lui que je t’ai envoyé et que c’est mon désir qu’une église soit érigée ici. Raconte-lui tout ce que tu as vu et entendu, je te serai toujours reconnaissante et je récompenserai ta diligence. Maintenant que tu as entendu mes paroles, va, mon fils, et fais de ton mieux.»
Notre-Dame venait ainsi de se révéler avec tous ses privilèges. Elle avait manifesté son désir que le temple de la déesse aztèque soit remplacé par une église dédiée au seul vrai Dieu. Juan Diego s’en fut trouver l’évêque, qui eut beaucoup de mal à croire à sa merveilleuse aventure et lui demanda de revenir un autre jour. Le soir même, Juan Diego retourna au lieu de l’apparition et s’adressa à la Vierge, lui demandant d’envoyer quelqu’un de plus digne que lui trouver l’évêque. Mais Notre-Dame lui répondit:
- «Mon très cher fils, écoute-moi et comprends que j’ai plusieurs serviteurs et messagers à qui je pourrais confier mes messages. Mais il est absolument nécessaire que tu sois celui qui entreprenne cette mission et que ce soit par ta médiation et ton assistance que mon désir soit accompli. Je te supplie donc de retourner voir l’évêque. »
Dès le lendemain matin, 10 décembre, notre messager se rendit donc chez l’évêque, qui le fit attendre assez longtemps. Lorsqu’il le reçut enfin, il le pria de demander à la belle Dame un signe avant qu’il puisse entreprendre la construction de l’église. Juan Diego obéit, et la Vierge lui dit qu’elle lui donnerait un signe le lendemain matin. Mais le 11 décembre, notre voyant, qui devait soigner son oncle malade, oublia. Le lendemain, comme l’état de son oncle empirait, il partit pour chercher un prêtre, et comme il était tout honteux d’avoir manqué son rendez-vous avec Notre Dame, il fit un détour pour éviter de rencontrer la Vierge, mais celle-ci l’intercepta, lui disant:
- «Mon cher petit enfant, écoute-moi… Ne crains rien. Ne suis-je pas ici, moi ta mère? N’es-tu pas sous ma protection?… Ne te trouves-tu pas enveloppé dans mon manteau, blotti dans mes bras? Ne suis-je pas comme toi? Ne te laisse pas attrister par la maladie de ton oncle, car il ne va pas mourir; d’ailleurs à l’heure actuelle il est guéri. »
Notre-Dame demanda à son messager de monter au sommet de la colline voisine et d’y cueillir les roses (un 12 décembre!) qui y poussaient et de les lui apporter. Juan Diego s’exécuta et rapporta à NotreDame les magnifiques roses qu’il y trouva. Elle en fit un joli bouquet qu’elle plaça ellemême dans la « tilma» (manteau fait de fibres de cactus) de son Juanito. Puis elle le lui noua derrière le cou, lui précisant que c’était là le signe que l’évêque lui avait demandé. Pour la troisième fois, Juan Diego se rendit donc chez l’évêque à qui il raconta tout ce qui s’était passé, et lui disant qu’il lui apportait des roses de la part de la Vierge, puis il ouvrit sa tilma. Voyant les roses, l’évêque tomba à genoux, mais il n’était pas au bout de ses surprises, car l’image de Notre Dame était imprimée en couleur sur la tilma, telle qu’elle était apparue à son protégé qui, lui-même, ne se doutait de rien. L’évêque plaça les roses dans sa chapelle, devant le Saint-Sacrement. Le lendemain (13 décembre), la Vierge apparut encore une fois à Juan Diego et se présenta comme «Notre-Dame de Guadalupe». Guadalupe était le nom d’un lieu de pèlerinage espagnol, situé en Estramadoure; en arabe, cela veut dire «Rivière de lumière», nom qui convient tout à fait à la Reine du Ciel, lumière de Dieu. Il est à remarquer qu’en langue aztèque les mots « Coat Lupé» signifient «qui écrase le serpent», nom qui convient tout aussi bien à Marie. Sans tarder, l’évêque fit construire une chapelle. Lors de sa construction, les Indiens tiraient des flèches pour montrer leur joie; or une de ces flèches transperça le cou de l’un d’eux, qui fut tué sur le coup. Animés par leur grande foi, les Indiens posèrent sur lui la tilma, et le mort revint aussitôt à la vie.
LES SACRIFICES HUMAINS AUJOURD’HUI Le tissu rugueux de la tilma ne se prête pas à la peinture, et il n’y a aucun pigment dans les fibres. L’image de NotreDame a donc été empreinte miraculeusement: on dirait la projection d’une diapositive. Une tilma ne se conserve normalement qu’une vingtaine d’années, trente ans tout au plus. Sa conservation en parfait état jusqu’à notre époque constitue un autre miracle. Notre-Dame y apparaît comme une jeune femme haute d’environ 1,50 m, vêtue comme une princesse aztèque, et ses traits sont très beaux et très vivants. La tilma est bleu turquoise et la robe de Marie d’un brun rose; les couleurs sont brillantes et, après plus de 450 ans, elle sont toujours aussi fraîches. Aujourd’hui, la tilma est conservée dans la basilique de Guadalupe, derrière une vitre blindée, dans un cadre de bronze, d’or et d’argent. Chaque année Notre-Dame est vénérée chez elle par des millions de personnes, mais elle est en quelque sorte «prisonnière» dans sa basilique. Le 13 août 1990, un Américain âgé, et qui souhaite garder l’anonymat, reçut de NotreDame de Guadalupe un premier message lui disant qu’elle désirait que l’on fit voyager son image dans les Amériques, afin qu’elle y répande ses grâces. Depuis cette date, et jusqu’au 28 avril 1992, il reçut cinq autres messages. Dans le premier d’entre eux, la Vierge dit notamment:
«…Je vous ai donné sur la tilma mon image, qui demeure jusqu’à ce jour un miracle ininterrompu… cependant mes mains ont été liées, j’ai été emprisonnée en ce centre géographique des Amériques …
… Je vous le redis, Notre Dame de Guadalupe doit voyager parmi tous ses enfants, dans toutes les Amériques… afin d’amener des millions d’âmes à son Fils… Je dois être libre de circuler à ma volonté parmi mes enfants …
… Lorsque vous m’aurez libérée de mon actuelle captivité, faites-moi parcourir un trajet qui traverse les ÉtatsUnis …
… Je désire que vous placiez toutes vos forces pro-vie et tous vos efforts, sous ma bannière de Notre-Dame de Guadalupe. Je vous accorderai mon aide et ma puissante protection. Je vous conduirai à la victoire sur les forces de mort qui s’acharnent sur les bébés dans le sein de leur mère. Ensemble, mes chers enfants nous mettrons fin à ce terrible fléau qu’est l’avortement. Il n’y aura pas d’exception. Ensemble, nous verrons une nouvelle ère de protection pour la vie humaine, c’est-à dire pour chaque personne de sa naissance à sa mort naturelle. Je mettrai fin à ces sacrifices humains des plus sanguinaires, comme je l’ai fait chez les païens après le début du miracle de mon image en 1531. »
Dans ses deuxième et troisième messages (octobre 1990), Notre-Dame répète qu’elle a hâte d’entreprendre son grand voyage à travers les Amériques; elle sait que cela soulèvera quelques difficultés, mais elle assure qu’elle aidera à les surmonter.
Dans son quatrième message (novembre 1990), Notre-Dame dit notamment: «… Vous, mes enfants des Amériques, avez une place toute spéciale dans ma mission de conduire toutes les âmes au Sacré-Coeur de mon Fils Jésus par mon Coeur immaculé. Pour cette mission, le parcours de mon image à travers les Amériques est nécessaire. Préparez-vous dès aujourd’hui. Ne tardez plus. Mes enfants, si vous m’aimez, vous ne me refuserez pas… »
Dans le cinquième message (avril 1991), Marie s’adresse aux évêques du Mexique: «… Comme Reine et Mère de toutes les Amériques, mon souci pour mes pauvres enfants meurtris augmente de jour en jour. Je veux les atteindre par mon image… Je désire que vous invitiez à mon sanctuaire, à Mexico, les évêques de tous les pays, territoires et îles qui composent les Amériques… Produisez une copie de mon image pour les évêques de chaque pays… et que toutes ces copies de mon image parcourent les Amériques… »
Dans son sixième message (avril 1992), Notre-Dame s’adresse au peuple mexicain: «… Le but spécial de ma visite a débuté il y a plus de 460 ans. Des millions d’âmes, qui autrefois adoraient des serpents, se sont converties à l’Église catholique, fondée pur mon divin Fils, Jésus. Au cour de ces premières années, la terrible pratique du sacrifïce humain prit fin .
… Ma visite spéciale se poursuit. Néanmoins, avec le temps, on m’a peu à peu oubliée et ignorée. Mon divin Fils et moi-même sommes profondément blessés par cette négligence. Le résultat de ma mission dépend pour beaucoup de votre coopération…
Vous avez grand besoin de mon amour maternel et de ma protection. Vous et votre demeure, les Amériques, êtes en train de vous faire détruire par des pratiques païennes…
Afin de marquer ma visite spéciale dans vos demeures, j’ai demandé à mes fils, les évêques du Mexique, de donner à chaque pays, chaque territoire et chaque île qui forment les Amériques, une copie de mon image miraculeuse comme image missionnaire… »

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PHENOMENE INEXPLIQUABLE
En 1936, le Dr Richard Kuhn, prix Nobel de Chimie, constate que les fibres de la « tilma » ne contiennent aucun colorant connu, ni minéral, ni végétal, ni animal, ni, à plus forte raison, synthétique. Les couleurs forment une surface unie, comme sur une photo, comme si le tissus d’agrave avait fonctionné comme une pellicule photographique, en recevant directement l’image et la couleur sur chaque fil, par un effet de projection mystérieux.
En 1951, un dessinateur, Carlos Salinas Chavez, remarque avec une simple loupe un homme barbu dans l’œil droit de l’image. A sa suite, l’examen des yeux va permettre de découvrir plusieurs personnages dans les yeux de la Vierge, dont l’image est imprimée avec la courbure et les trois réflexions d’image, de taille et d’orientation différentes, que l’on trouve dans les reflets d’une pupille réelle (phénomène de Purkinje-Samsom). Et lorsqu’une lumière est approchée, on observe les mêmes reflets que sur un œil vivant, sur la cornée, sur le bord de la pupille et dans le cristallin, qui se déplacent lorsqu’on bouge la source lumineuse (phénomène que l’on peut observer sur des yeux vivants, mais jamais sur des peintures: les toiles planes et opaques n’ont même pas de reflets).
« On est en pleine folie. Mais les images sont là et on ne peut les ignorer » constatent les scientifiques.
Les broderies de la tunique de la Vierge de Guadalupe ont aussi été étudiées et elles contiennent des rébus exprimant le nom de la colline des apparitions et le mystère du Christ dans le langage symbolique des anciens aztèques et la position des étoiles sur le manteau correspond à une projection (et non une représentation : image miroir) de la position exacte des constellations au matin du 12 décembre 1531.

HANOUKAH ET NOËL – Frédéric Manns

11 décembre, 2012

http://www.christusrex.org/www1/ofm/sbf/dialogue/hanouka.html

HANOUKAH ET NOËL

Frédéric Manns

Opposer à l’occasion de Hanoukah, la fête des lumières, célébrée du 25 Kislev au 3 Tevet, la lumière que la Grèce voulait imposer par la force et la lumière rayonnante de la Loi est un genre littéraire bien connu. Hanoukah rappelle que la fidélité à la Loi a surmonté le danger d’assimilation. Peu importent les aspects légendaires ou historiques de la fête célébrée au solstice d’hiver; c’est son aspect symbolique que les rabbins retiennent.
Et pourtant les Juifs d’Alexandrie avaient traduit la Loi dans la langue de Japhet qu’une partie des autorités juives considérait comme la plus belle de toutes les langues. La Septante est le résultat d’une double démarche: la demande des Ptolémées et le désir des Juifs d’acquérir un statut accepté des Grecs en faisant connaître leur Loi. La lumière d’Athènes devait rejoindre celle de Jérusalem. « L’Ancien Testament a mûri à Alexandrie », écrivait jadis le Père Barthélémy. La Parole de Dieu d’abord acheminée vers le peuple hébreu à travers leur langue avait ensuite été transmise à un plus grand nombre de destinataires par le grec des Septante, avant sa réception dans le Nouveau Testament. Avec la Septante la Bible accédait pour la première fois dans l’histoire au niveau délibéré d’une valeur philosophique, elle prenait rang parmi les oeuvres maîtresses de la philosophie. Le grec avait permis aux juifs d’Alexandrie de franchir la distance entre la religion et la philosophie. La religion et la Philosophie avaient opéré leur fusion dans la version grecque de la Bible. Le pont jeté entre le judaïsme et l’hellénisme en orientait le sens de manière originale. S’il y avait un sens du texte hébreu il y a aussi un sens du grec qui est une autre vérité de la Bible.
E. Lévinas a résumé les bienfaits de la traduction grecque de la Bible: elle en a donné une élucidation nécessaire pour ce qui était la modernité du monde hellénistique. Malheureusement la Septante a disparu de la mémoire juive qui garde le souvenir de ce moment terrible et répète la condamnation rabbinique du jour funeste où la Loi fut traduite dans la langue des ennemis. La Septante sera toujours consultée pour la critique et pour la correction du texte hébreu. Seule l’oeuvre de Philon d’Alexandrie lui a apporté un moment de gloire. Elle reste la grande ignorée de la littérature rabbinique. C’est par les chrétiens qu’elle a été préservée, lue et utilisée.
Les Juifs d’Alexandrie avaient donné la lumière de leur Loi à leurs contemporains. La Septante pourrait être un pont plutôt qu’une rupture entre Juifs et Païens. Elle est au coeur du problème de la relation entre judaïsme et christianisme. Elle a été un pont entre les deux. Mais l’usage de la Septante fait par les chrétiens dans le Nouveau Testament a révélé également une rupture.
E. Lévinas admet que le grec a apporté par delà son vocabulaire et sa grammaire une autre merveille de l’esprit : le langage d’une intelligence et d’un intelligibilité ouvertes à l’esprit non prévenu. Le passage par le grec a constitué pour la Loi une épreuve nécessaire. Le grec signifie toute langue de la raison: c’est la façon dont s’exprime l’universalité de l’Occident surmontant les particularismes locaux. Toute langue de la modernité fait apparaître l’universel dans le judaïsme. La prophétie de Noé disant que Dieu donnerait un grand espace à son fils Japhet et que Japhet habitera dans les tentes de Sem (Gen 9,27) signifie que Sem s’ouvrira à la langue de Japhet, le grec. Les Juifs peuvent donc revendiquer par le grec la modernité à côté de la tradition. Un judaïsme qui a traversé un processus d’assimilation dans s’écarter de la Loi se situe au-delà de la confrontation entre l’exigence de la Loi et la modernité. Pourquoi opposer la lumière d’Athènes à celle de Jérusalem? N’est-ce pas de deux approches d’une même réalité qu’il s’agit ?
Les historiens s’interrogeront encore longtemps sur l’importance qu’il faut accorder à la version grecque lors du passage du judaïsme au christianisme? Les penseurs juifs peuvent reconnaître en elle une étape de l’ouverture du judaïsme à la modernité du temps. C’est un fait que les chrétiens d’Alexandrie vers les années 180 développeront dans la ville une école d’enseignement chrétien le didaskaleion où on lisait et commentait les oeuvres de Philon. Les traités de Philon étaient à la disposition de Clément d’Alexandrie et d’Origène. Origène apportera avec lui ces oeuvres lorsqu’il ouvrira son scriptorium de Césarée maritime. Or Philon pratiquait une exégèse biblique dans la ligne du judaïsme alexandrin. Dans ses commentaires de l’Ecriture Philon explique pourquoi avant de s’unir à Sara, figure de la vertu, Abraham dut s’unir à Hagar, la servante: celle-ci est la figure de la culture obtenue par le cycle des connaissances préparatoires, la paideia. La culture est la servante de la sagesse. La lumière de la culture ouvre à l’accueil de la révélation.
La lumière vient-elle de la Grèce ou bien de la Torah? Israël qui avait traduit la Bible dans la langue de Japhet ne pouvait éviter cette interrogation. L’allumage des lumières de Hanoukah montre concrètement que l’accomplissement d’un commandement fait descendre la Lumière Divine dans ce monde. Cette idée est vraie pour tous les commandements qui sont qualifiés de « luminaires ». L’allumage se fait de manière croissante, en rajoutant une flamme chaque soir de la fête. Cela implique que, dans tout accomplissement d’un commandement, l’idée de progression est essentielle. Les lumières de Hanoukah doivent être allumées enfin « à la porte de la maison, vers l’extérieur », car il appartient à chacun de diffuser la lumière du judaïsme autour de lui. La lumière est faite pour être communiquée aux autres. C’était l’intention des traducteurs de la Bible en grec.
Le même symbolisme de la lumière qui luit dans les ténèbres est repris par les chrétiens dans leur célébration de la naissance de Jésus à Bethléem. Une étoile montre la route aux païens et les guide vers Celui qui est la Lumière du monde. La fête remplace celle du Sol invictus qui à Rome correspondait elle aussi au solstice d’hiver. La lumière du soleil orientait déjà vers la lumière de la Révélation. Symbole et réalité ne se contredisent pas. Sur les lampes qu’on donnait aux chrétiens figurait l’inscription grecque: la lumière du Christ brille pour tous. Impossible de la garder pour soi tout seul.
Les bougies de Hanoukah illuminent le regard de l’enfant qui sourit à ces lumières si différentes, chargées d’humanité, anciennes et toujours nouvelles. L’enfant ne sait pas dire cette différence et cette histoire, cette attente. Il contemple les flammes fragiles et en même temps la puissance de leur éclat.
En chacun de nous aussi, un enfant s’éveille et se souvient, sourit à cette merveille de la fête, et dit avec un secret tremblement de bonheur : la lumière est plus forte que la nuit. L’essentiel est invisible aux yeux de chair. Seul qui regarde avec le coeur comprend ces réalités.

Holy Father Daniel the Stylite

10 décembre, 2012

Holy Father Daniel the Stylite  dans images sacrée _11_dec_daniel_leontius

http://www.stjosephmelkitecatholicchurch.org/menaion_for_december/index.album/p-alignleft-bidec-11-commemoration-of-our-holy-father-daniel-the-stylite?i=12&s=1

11 DÉCEMBRE: SAINT DANIEL LE STYLITE (m.o.)

10 décembre, 2012

http://www.histoire-russie.fr/icone/saints_fetes/textes/daniel_stylite.html

SAINT DANIEL  LE STYLITE

24 décembre à l’est,  / 11 décembre , à l’ouest. 

Daniel était originaire du petit village de Mératha, près de Sarnosate en Syrie. Sa mère, restée longtemps stérile, l’obtint par ses prières, à la suite d’une vision lumineuse, signe de la gloire réservée à son enfant. Parvenu à l’âge de cinq ans, il fut conduit par ses parents dans le monastère voisin pour être consacré à Dieu comme le Prophète Samuel. Il reçut alors le nom de Daniel, après avoir, sur l’ordre du supérieur, tiré au hasard le Livre du Prophète Daniel qui se trouvait placé devant l’Autel; mais il ne fut pas accepté dans le monastère, à cause de son trop jeune âge. Quand il eut atteint ses douze ans, il entendit sa mère lui dire: «Mon enfant, je t’ai consacré à Dieu». Sans plus attendre, il se rendit de lui-même dans un monastère des environs et obtint par ses instantes supplications d’être reçu parmi les frères, malgré les réticences de l’Higoumène. Il fit de tels progrès dans la voie de Dieu et montra une telle ardeur aux combats de la vertu, qu’au bout de peu de temps, le supérieur le tonsura et le revêtit de l’habit angélique, en présence de ses parents au comble de la joie, puis il en fit son disciple préféré.
Appelé un jour à une réunion d’Archimandrites convoquée par l’Archevêque d’Antioche, son supérieur prit Daniel pour compagnon de voyage et lui donna ainsi l’occasion de réaliser son plus cher désir: vénérer les Lieux Saints et rendre visite à l’illustre Saint Syméon le Stylite (mémoire le ler septembre), dont l’ascèse si peu commune attirait l’admiration des uns et les critiques des autres. Parvenus aux pieds de la colonne du Saint, le spectacle d’un combat si héroïque mené pour le Christ et le rayonnement de la charité du grand Ancien frappa de stupeur tous ceux qui avaient mis en doute sa sainteté. Daniel fut le seul à surmonter la crainte qui paralysait tous les Higoumènes qu’il accompagnait, et, au moyen d’une échelle, il monta prendre la bénédiction du Saint qui lui dit: «Courage, Daniel, prends force et patience, car tu auras à supporter pour Dieu bien des fatigues. Mais j’ai confiance dans le Seigneur que je sers, qu’Il te fortifiera et se fera ton compagnon de route».

Quelque temps après, son Higoumène ayant été rappelé vers le Seigneur, Daniel, alors âgé de 37 ans, fut désigné pour le remplacer. Après avoir éprouvé les capacités de son second, il se rendit à nouveau, pour deux semaines, auprès de Saint Syméon; puis il se mit en route pour enfin visiter les Saints Lieux et s’enfoncer dans la solitude du désert de Palestine. Sur la route, un vieillard ayant l’apparence de Saint Syméon, lui apparut soudain et le persuada de ne pas s’exposer inutilement au danger des rebelles Samaritains, mais de prendre le chemin de Constantinople, la «nouvelle Jérusalem», illustrée par la présence de tant de précieuses Reliques et de si nombreux sanctuaires, et aux environs de laquelle on pouvait aisément trouver la quiétude du désert.

Parvenu aux abords de la ville impériale, dans un endroit appelé Anaple, Daniel se retira d’abord pendant sept jours dans une chapelle de Saint-Michel l’Archange pour y prier; puis, à l’exemple des vaillants héros de la foi: Antoine, Paul et tant d’autres, il pénétra avec audace dans un temple païen infesté de démons qui maltraitaient beaucoup de voyageurs, revêtu de l’armure de Dieu, du bouclier de la foi et du glaive de la prière. Indifférent aux cris sauvages qui perçaient le silence de la nuit et aux jets de grosses pierres, 1′athlète du Christ persévéra dans la prière, nuits et jours, et mit en fuite les esprits impurs par le feu de la vivifiante Croix. Enfermé dans ce temple, il ne communiquait avec les visiteurs, qui affluèrent bientôt attirés par sa réputation, que par une étroite ouverture. Pris de fureur devant une telle renommée, le démon excita la jalousie de quelques Clercs de Saint-Michel, qui allèrent dénoncer le serviteur de Dieu à l’Archevêque Anatole, en l’accusant d’hérésie. Après avoir une première fois repoussé les calomniateurs, le sage prélat fit enlever Daniel et amener à Byzance. Mais, grandement édifié par sa pure confession de foi et plein de reconnaissance après avoir été délivré d’une grave maladie par la prière du saint ascète, l’Archevêque devint l’un de ses plus fervents admirateurs et se résolut difficilement à le laisser regagner sa retraite, accompagné par une foule en liesse.

Neuf années plus tard, âgé de 51 ans, Daniel tomba un jour en extase et vit Saint Syméon le Stylite debout devant lui, au sommet d’une immense colonne de nuée, entouré de deux hommes à l’apparence lumineuse qui, sur l’ordre du vieillard, vinrent prendre Daniel pour l’amener auprès de lui. Celui-ci l’embrassa paternellement et disparut dans le ciel, en laissant son fils spirituel sur la colonne, en compagnie des deux Anges. Cette vision fut bientôt confirmée par l’arrivée d’un des disciples du grand Stylite, le moine Serge, qui venait annoncer le trépas de Saint Syméon à l’empereur Léon Ier (457-474) et lui remettre la cuculle de peau du Saint. Mais l’entrevue avec le souverain tardant, il remit finalement la précieuse Relique à Daniel, devenu ainsi, comme un nouvel Elisée, héritier de la mélote d’Elie après son départ vers le ciel.

Confirmé par ces signes et averti du moment propice par un songe, Daniel, aidé de quelques pieux amis, décida de sortir du temple pour suivre de Saint Syméon et monter sur une colonne, haute de la taille de deux hommes, qu’une colombe blanche, envoyée par Dieu, avait désignée au Saint et à ses amis. Le propriétaire des lieux, Gèlanios, un familier de l’empereur, irrité de cette intrusion,voulut chasser Daniel; mais à la suite orage soudain qui détruisit ses vignes et devant le spectacle de l’endurance du stylite, il changea d’avis et, dans son enthousiasme pour l’héroïque combattant du Christ, il fit même construire à côté une nouvelle colonne, plus haute, aux pieds de laquelle Serge s’installa afin d’assurer la direction des disciples en nombre sans cesse croissant. Exposé devant les hommes et les Anges comme le Christ sur la Croix, Daniel restait immobile, vivant que pour le ciel, et en retour Dieu utilisait sa colonne comme un canal déversant à profusion Sa grâce sur les fidèles. Miracles, signes, guérisons, paroles de salut et de sagesse céleste attirèrent bientôt auprès du solitaire un grand nombre de visiteurs, parmi lesquels se trouvaient les personages les plus illustres du temps: le consul Cyrus, dont les deux filles furent guéries par le Saint, l’impératrice Eudocie à son retour d’Afrique, et l’empereur Léon lui-même, qui obtint un héritier grâce à la prière de Daniel et qui en témoignage de gratitude, fit jeter les bases d’une troisième colonne.

Dévorés par le démon de la jalousie, des hérétiques envoyèrent alors au bienheureux une célèbre prostituée pour le dévoyer; mais celle-ci fut soudain assaillie et cruellement tourmentée par un démon. Elle en fut finalement délivrée par la prière de Daniel, à la confusion des intrigants qu’elle dénonça en public.

Devant une telle renommée, le pieux empereur pressa l’Archevêque Gennade (458-471) d’ordonner Prêtre l’homme de Dieu, malgré ses réticences. Mais une fois le Hiérarque et sa suite sur les lieux, Daniel, devinant leur projet, ne les laissa pas monter jusqu’à lui. Gennade prononça alors la prière d’ordination à distance, demandant au Christ d’imposer d’en-haut invisiblement la main sur son disciple, pendant que la foule criait : «Il est digne! » Daniel finit par céder et ordonna qu’on pose l’échelle pour que l’Evêque monte vers lui. Après s’être embrassés, ils reçurent tous deux l’un de l’autre la Sainte Communion, entre le ciel et la terre.

Peu après l’installation de Daniel sur la troisième colonne, la capitale fut ravagée pendant une semaine par un terrible incendie (ler septembre 465), qui avait été prédit par le Saint, mais l’empereur et sa cour n’en avaient pas tenu compte. On vint alors en foule, le souverain lui-même et son épouse en tête, pour lui demander pardon et le supplier d’intercéder pour le peuple de Dieu en détresse. Peu après, un violent orage se déchaîna et le vent ébranla la colonne qui avait été mal ajustée, de sorte qu’elle oscillait de droite à gauche sous des trombes d’eau, en mettant à tout moment en danger la vie du solitaire, sous le regard effrayé de ses disciples. Une autre fois, en hiver, le vent emporta sa tunique de peau, et il resta toute la nuit exposé nu à la neige. Lorsque, bien tard, ses disciples vinrent à lui, ils le trouvèrent inanimé et couvert de glace. Après l’avoir ranimé avec de l’eau chaude, ils apprirent avec stupeur que pendant tout ce temps le Saint avait été transporté en esprit dans un lieu de repos, où il s’était entretenu avec Saint Syméon le Stylite. A la suite de cet incident, l’empereur exigea que l’on construisit un petit abri au-dessus de la colonne pour protéger Daniel des intempéries.

L’empereur Léon était si admiratif devant la conduite du Saint stylite qu’il se fit construire une demeure à proximité et emmenait tous ses visiteurs étrangers lui rendre visite, rois, empereurs ou ambassadeurs. C’est ainsi que Daniel joua le rôle de médiateur entre Léon et le roi des Lazes, Goubazios, pour régler leurs différends politiques. A maintes autres occasions, l’homme de Dieu mit son esprit prophétique, sa sagesse et le pouvoir de sa prière au service du bon droit et de la justice.

Lorsque Basilisque usurpa le pouvoir et chassa l’empereur Zénon (475), prenant la défense des monophysites, il voulut rejeter les décisions du Saint Concile de Chalcédoine et menaça le pieux Archevêque Acace qui dut trouver refuge à Sainte-Sophie, entouré par les moines de la capitale. Après avoir repoussé les avances de Basilisque, qui cherchait à le mettre de son côté, Saint Daniel, confirmé par un signe divin, résolut de descendre de sa colonne et de se rendre en ville, comme Saint Antoine autrefois, pour venir au secours à l’Eglise en détresse, Porté par une foule immense et enthousiaste, qui grandissait d’autant plus que les guérisons se multipliaient sur son passage, le Saint se rendit d’abord à la Grande Eglise (Sainte-Sophie) pour y prêcher la Foi Orthodoxe, puis il poursuivit sa marche triomphale jusqu’au palais de l’Hebdomon, où s’était réfugié l’usurpateur. En signe de malédiction, il secoua alors devant la porte la poussière de ses pieds, selon la parole évangélique, imité par la foule. Basilisque, effrayé devant ce déploiement de force, fut convaincu lorsque la tour du palais s’écroula à l’arrivée du Saint, et il décida de rentrer à la capitale, où il fit profession d’orthodoxie et se réconcilia avec Acace en présence de tout le peuple. De retour sur sa colonne, après d’autres nombreux Miracles sur le chemin, Daniel prédit la mort prochaine de Basilisque et le retour au pouvoir de Zénon (476-491), lequel lui porta une haute vénération, ainsi que son successeur Anastase (491-518).

La colonne du Saint était devenue un des lieux les plus vénérés de la région de Constantinople, on y accourait de toutes parts; et, malgré les objections de Daniel, l’empereur y fit construire une vaste hôtellerie, à côté d’une église où étaient déposées les Reliques de Saint Syméon le Stylite, venues d’Antioche. Tel un ange terrestre, le cúur et les yeux constamment tournés vers Dieu, le saint homme demeurait inaccessible à la vaine gloire ou à l’orgueil. Au contraire, ses innombrables miracles étaient pour lui l’occasion de progresser dans l’humilité car il ne les attribuait jamais à sa propre vertu, mais demandait à ceux qui venaient vers lui d’aller vénérer les Reliques de Saint Syméon ou de s’oindre avec l’huile des veilleuses qui brûlaient près du tombeau du Saint.

Cette humilité admirable, il la montra jusque dans la mort. En effet, avoir prédit son prochain départ vers le ciel, Daniel tomba malade; et comme son admirateur l’empereur Anastase préparait de somptueuses funérailles, il lui fit promettre d’enterrer son corps profondément et de déposer au-dessus les Reliques des Saints Ananie, Azarie et Misaël (mémoire le 17 décembre), récemment transférées de Babylone à Constantinople, de sorte que si quelqu’un voulait vénérer sa tombe, il attribuât aux Saints Martyrs la satisfaction de ses demandes.

Quelques jours avant sa dormition, il assembla ses nombreux disciples, pour leur livrer son dernier enseignement et demander l’assistance de leurs prières. Puis, alors que le foule venue de la capitale grandissait sans cesse pour assister à ses derniers instants, il tomba en extase de nuit et contempla l’assemblée de tous les Saints qui, après l’avoir salué comme lun des leurs, l’engagèrent à célébrer avec eux la Divine Liturgie. Après être revenu à lui, il communia aux Saints Mystères et s’endormit en paix, le lendemain,
en délivrant un possédé d’un esprit impur, au moment même où il rendait son dernier soupir. Avec bien des difficultés, on réussit à descendre la dépouille du saint homme du haut de sa colonne où il se tenait recroquevillé depuis trente-trois ans et, après l’avoir présenté à la vénération du peuple, on l’ensevelit en présence de tous les plus grands personnages de la capitale. C’était le 11 décembre 493, et le Saint avait atteint l’âge de 84 ans.

BENOÎT XVI AUX ÉTUDIANTS ROMAINS : « TÉMOIGNEZ DU DIEU PROCHE »

10 décembre, 2012

http://www.zenit.org/article-32779?l=french

BENOÎT XVI AUX ÉTUDIANTS ROMAINS : « TÉMOIGNEZ DU DIEU PROCHE »

Homélie de Benoît XVI, premières vêpres de l’Avent

ROME, lundi 3 décembre 2012 (Zenit.org) – « Ce soir, vous pouvez faire l’expérience que vous n’êtes pas seuls : vous avez avec vous les enseignants, les aumôniers universitaires et les animateurs des collèges. Le pape est avec vous ! », a dit Benoît XVI aux étudiants des universités de Rome et pontificales. Il les a invités à « témoigner » de leur foi.
Le pape s’est adressé au monde universitaire romain, venus participer, en la basilique Saint Pierre, aux premières Vêpres du premier dimanche de l’Avent, samedi, 1er décembre 2012.
Homélie de Benoît XVI:
Chers amis universitaires,
Les paroles de l’apôtre Paul nous aident à saisir la véritable signification de l’année liturgique, que nous allons commencer ensemble ce soir par la récitation des premières vêpres de l’Avent. Tout le chemin de l’année de l’Eglise est destiné à faire découvrir et vivre la fidélité du Dieu de Jésus-Christ qui, dans la grotte de Bethléem, se présentera à nous, une fois encore, sous le visage d’un petit enfant. Toute l’histoire du salut est un itinéraire d’amour, de miséricorde et de bienveillance : de la création à la libération de l’esclavage en Egypte du peuple d’Israël, du don de la Loi sur le mont Sinaï au retour dans la patrie après l’esclavage à Babylone. Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob a toujours été le Dieu proche, qui n’a jamais abandonné son peuple. Plusieurs fois, il en a tristement subi l’infidélité et a attendu son retour avec patience, toujours dans la liberté d’un amour qui précède et soutient l’être aimé, attentif à sa dignité et à ses attentes les plus profondes.
Dieu ne s’est pas enfermé dans son ciel, mais il s’est penché sur les évènements de la vie de l’homme : c’est un grand mystère, qui va jusqu’à dépasser toute attente. Dieu entre dans le temps de l’homme de la manière la plus inouïe : en se faisant petit enfant et en parcourant les étapes de la vie humaine, afin que notre existence, – notre esprit, notre âme et notre corps, comme nous l’a rappelé saint Paul – puisse se garder irréprochable et être élevée à la hauteur de Dieu. Il fait tout cela à cause de la fidélité de son amour pour l’humanité. Lorsque l’amour est vrai, il tend, par nature, au bien de l’autre, au plus grand bien possible, et il ne se limite pas simplement à respecter les engagements liés à l’amitié, mais il va au-delà, sans calcul ni mesure. C’est précisément ce qu’a réalisé le Dieu vivant et vrai, dont le mystère profond nous est révélé dans les paroles de saint Jean : « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8 ;16). En Jésus de Nazareth, ce Dieu assume en lui-même l’humanité entière, toute l’histoire de l’humanité, et lui donne un tour nouveau, décisif, vers une nouvelle manière d’être une personne humaine, caractérisée par le fait d’être engendré par Dieu et de tendre vers lui (cf. L’enfance de Jésus…).
Chers jeunes, illustres recteurs et professeurs, c’est un motif de grande joie pour moi de partager ces réflexions avec vous, qui représentez ici le monde universitaire romain, où convergent, avec leur identité propre, les universités d’Etat et privées de Rome et les institutions pontificales qui, depuis tant d’années, marchent ensemble en donnant le témoignage vivant d’un dialogue fécond et d’une collaboration entre les différents savoirs et la théologie. Je salue et je remercie le cardinal préfet de la Congrégation pour l’éducation catholique, le recteur de l’Université de Rome « Foro Italico » et votre représentante, pour les paroles qu’ils m’ont adressées en votre nom à tous. Je salue très chaleureusement le cardinal vicaire et le ministre de l’Instruction, de l’Université et de la Recherche, ainsi que toutes les autorités académiques présentes.
Et je vous salue avec une affection particulière, chers jeunes étudiants des Athénées romains, qui avez renouvelé votre profession de foi sur la tombe de l’apôtre Pierre. Vous êtes en train de vivre le temps de la préparation aux grands choix de votre vie et au service dans l’Eglise et dans la société. Ce soir, vous pouvez faire l’expérience que vous n’êtes pas seuls : vous avez avec vous les enseignants, les aumôniers universitaires et les animateurs des collèges. Le pape est avec vous ! Et surtout, vous êtes insérés dans la grande communauté académique romaine, où il est possible de cheminer dans la prière, la recherche, la confrontation et le témoignage de l’Evangile. C’est un don précieux pour votre vie : sachez le voir comme un signe de la fidélité de Dieu, qui vous offre des occasions de conformer votre existence à celle du Christ et de vous laisser sanctifier par lui jusqu’à la perfection (cf 1 Th 5, 23).
L’année liturgique, que nous initions avec ces Vêpres sera aussi pour vous le chemin où revivre, une fois encore, le mystère de cette fidélité de Dieu, sur laquelle vous êtes appelés à fonder votre vie, comme sur un roc sûr.  En célébrant et en vivant cet itinéraire de foi, avec toute l’Eglise, vous ferez l’expérience que Jésus-Christ est l’unique Seigneur du cosmos et de l’histoire, sans lequel toute construction humaine risque de s’évanouir dans le néant. La liturgie, vécue dans son véritable esprit, est toujours l’école fondamentale pour vivre la foi chrétienne, une foi « théologale » qui y implique en tout votre être – esprit, âme et corps – pour faire de vous des pierres vivantes dans la construction de l’Eglise et des collaborateurs de la nouvelle évangélisation. De manière particulière, dans l’Eucharistie, le Dieu vivant se rend tellement proche qu’il se fait nourriture pour soutenir notre chemin, présence qui transforme par le feu de son amour.
Chers amis, nous vivons dans un contexte où nous rencontrons souvent une indifférence envers Dieu. Mais je pense qu’il y a une nostalgie intérieure d’infini, de transcendance, au fond du cœur de tant de ceux qui vivent loin de Dieu, y compris parmi vos contemporains. C’est à vous que revient la tâche de témoigner, dans les salles de vos universités, du Dieu proche qui se manifeste aussi dans la recherche de la vérité, âme de tout engagement intellectuel. A ce sujet, j’exprime ma satisfaction et mes encouragements pour le programme de pastorale universitaire intitulé : « Le Père le vit de loin. L’aujourd’hui de l’homme et l’aujourd’hui de Dieu », proposé par le Bureau de la pastorale universitaire du vicariat de Rome. La foi est la porte que Dieu ouvre dans notre vie pour nous conduire à la rencontre du Christ, dans laquelle l’aujourd’hui de l’homme rencontre l’aujourd’hui de Dieu. La foi chrétienne n’est pas une adhésion à un dieu générique ou indéfini, mais au Dieu vivant qui, en Jésus-Christ, Verbe fait chair, est entré dans notre histoire et s’est révélé comme le Rédempteur de l’homme. Croire signifie confier sa vie à celui qui, seul, peut lui donner la plénitude dans le temps et l’ouvrir à une espérance au-delà du temps.
Réfléchir sur la foi, en cette Année de la foi, est l’invitation que je désire adresser à toute la communauté académique de Rome. Le dialogue continu entre les universités d’Etat ou privées et les institutions pontificales laisse espérer en une présence toujours plus importante de l’Eglise dans le monde de la culture, non seulement à Rome mais en Italie et à l’international. Les Semaines culturelles et le Symposium international des enseignants, qui se déroulera en juin prochain, seront un exemple de cette expérience qui, je l’espère, pourra se réaliser dans toutes les villes universitaires où sont présents des Athénées d’Etat, privés et pontificaux.
Chers amis, « Il est fidèle, celui qui vous appelle : c’est encore lui qui fera cela » (1 Th 5, 24) ; il fera de vous des annonciateurs de sa présence. Dans la prière de ce soir, mettons-nous en marche en esprit vers la grotte de Bethléem pour goûter la vraie joie de Noël : la joie d’accueillir au cœur de notre vie, à l’exemple de la Vierge Marie et de saint Joseph, ce petit enfant qui nous rappelle que les yeux de Dieu sont ouverts sur le monde et sur tous les hommes (cf. Za 12, 4). Les yeux de Dieu sont ouverts sur nous parce qu’il est fidèle, lui, à son amour ! C’est seulement cette certitude qui peut conduire l’humanité vers des destinations de paix et de prospérité, en ce moment historique délicat et complexe. La prochaine Journée mondiale de la jeunesse à Rio de Janeiro sera aussi pour vous, jeunes étudiants, une grande occasion de manifester la fécondité de la fidélité de Dieu dans l’histoire, en offrant votre témoignage et votre engagement pour le renouveau moral et social du monde. La remise de l’icône de Marie, Sedes Sapientiae, à la délégation universitaire brésilienne par l’aumônerie universitaire de Roma Tre, qui célèbre cette année son vingtième anniversaire, est un signe de cet engagement qui vous est commun à tous, jeunes universitaires de Rome.
Je vous confie tous, ainsi que ceux qui vous sont chers, à Marie, Siège de la Sagesse ; je confie aussi les études, l’enseignement et la vie des Athénées, en particulier le cheminement de formation et de témoignage en cette Année de la foi. Que les lampes que vous apporterez dans vos aumôneries soient toujours alimentées par votre foi humble, mais pleine d’adoration, afin que chacun de vous soit une lumière d’espérance et de paix dans le monde universitaire. Amen.

Traduction de Zenit, Hémène Ginabat

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