Archive pour le 19 décembre, 2012
« L’Amour qui embrasse » par Nicolas P. Papas
19 décembre, 2012http://www.iconsexplained.com/iec/iecf_citation_serge_boulgakov.htm
« L’Amour qui embrasse » par Nicolas P. Papas
Ré-imprimé avec permission, courtoisie Nicholas Papas
Traduit de l’anglais par P.W. de Ruyter avec l’aide d’un moine
L’icône « Plus spacieux que les Cieux » occupe une place très en vue dans une église orthodoxe, peut-être parce qu’elle exprime quelques unes de nos croyances essentielles au centre de notre Foi, principalement la volonté de notre Mère, l’Église, de nous recevoir avec ses bras grand-
ouverts qui nous attendent.
L’icône est souvent connue par son nom grec « Platytera Ton Ouranon », ou tout simplement « Platytera ». Dans la plupart des églises orthodoxes, on la retrouve à une place la mettant bien en évidence — en position haute dans l’abside — et souvent ses proportions énormes mettent toutes les autres icônes dans l’ombre. Ceci peut donner une impression un peu étrange à un visiteur non-orthodoxe. Ses grandes dimensions peuvent d’ailleurs causer un dilemme même chez les orthodoxes. Comment se peut-il, dans une église chrétienne, lieu où la vie tourne autour du Christ, qu’une image de Sa mère semble tout dominer? En réalité, il y a une image du Christ, le Tout-Puissant, reproduite à une place d’honneur : sur le plafond [ou dans le dôme, si le bâtiment de l'église en a un]. Deuxièmement, le Christ se trouve au centre du Platytera, sur les genoux de Marie.
Cela nous montre une équilibre dans la perspective, de l’Église, de la place et du rôle de Marie. Elle est essentielle et significative en raison de sa relation avec le Christ. Le Christ n’aurait pas pu naître sans son libre consentement. Elle est rendue significative par Celui qu’elle a porté. Elle fournit le trône. Elle est à l’arrière-plan. Ces caractéristiques révèlent son humilité, et paradoxalement l’icône la glorifie à sa manière propre, à cause de cela.
Elle est significative pour nous comme exemple de ce qui peut résulter d’une soumission libre à la bonté de Dieu. Elle est indispensable parce que, sans elle, la naissance du Christ n’aurait pas eu avoir lieu. La position architecturale de la Platytera nous enseigne clairement qu’elle est la personne par laquelle le ciel et la terre sont unis, parce que la peinture murale est l’endroit où le plafond et le plancher se rencontrent. Son icône « unit » l’icône du Christ représentée au plafond à nous qui sommes debout sur le plancher.
Une chose remarquable s’est passée avec la venu de l’Esprit Saint à la Pentecôte: Dieu révéla à l’humanité que chacun a la capacité que Dieu demeure dans son intérieur. Cela représentait un concept radicalement différent pour les Juifs de cette époque qui voyaient le trône de Dieu comme une structure physique, le Temple à Jérusalem. Maintenant, tous les croyants pouvaient être comme Marie — la première et la plus belle exemple que le corps physique de chaque croyant « est un temple de l’Esprit Saint » (1 Corinthiens 6:19). En raison du fait que Marie est cet exemple premier et parfait de « temple », la sagesse du choix de l’emplacement de la Platytera s’avère confirmée. Dans une même manière la Pentecôte portait les gens à repenser leur croyance concernant la demeure exacte de Dieu. D’une façon concrète, il nous faut prendre conscience de cette question : comment Dieu vit-il en nous, les croyants?
Dans cette icône les mains de Marie sont ouvertes et tendues. C’est une attitude de prière. Nous pouvons voir clairement qu’elle prie toujours pour nous, comme la bonne mère qu’elle est. En même temps nous pouvons voir dans ses bras ouverts une invitation qui signifie son désir intense de nous laisser embrasser par elle. Dans un sens spirituel, personne ne peut nous embrasser plus parfaitement qu’elle. En tant que Marie est une image de « l’Église », nous pouvons voir comment nous sommes « embrassés ».
Comme chaque bonne mère, notre Mère l’Église voit tous nos besoins. Et avec l’Église, nos besoins les plus profonds et les plus vrais sont finalement comblés. Elle nous donne à manger avec le « Pain de Vie » (Jean 6:35), elle nous habille avec une « vêtement de salut » et un « manteau de justice » (Isaïe 61:10), elle nous lave de nos péchés (Actes 22:16) avec « l’eau qui régénère », elle nous donne à boire de la « Source de Vie », elle nous abrite « sous l’ombre » des Ses ailes (Psaume 17:8), et elle nous donne une place pour trouver du « repos pour nos âmes ». Notre bonne Mère qui nous aime inconditionnellement est toujours prête et elle nous attend. Dans la superbe image de la Platytera elle se montre prête à nous embrasser. C’est une image précise et véridique qui nous montre le mystère merveilleux de la volonté intense mais patiente de Dieu de nous donner l’amour inconditionnel. Il y a un message simple dans l’image de Marie « Platytera »: viens et laisse-toi embrasser par l’amour parfait. »
Gloire à Dieu et paix sur terre – Frédéric Manns
19 décembre, 2012http://198.62.75.1/www1/ofm/sbf/dialogue/paix.html
Gloire à Dieu et paix sur terre
Frédéric Manns
Le dialogue interreligieux à Jérusalem a une caractéristique unique. Loin d’être replié sur soi, il a une dimension universelle. La violence expérimentée en Israël trouve immédiatement un écho dans tout le monde juif. Le monde musulman est attentif de son côté à la moindre injustice faite aux musulmans de Jérusalem et le monde chrétien ne peut pas ignorer la situation des frères chrétiens de Terre sainte. Jérusalem est une ville symbole. Pour ne pas désacraliser l’héritage de cette ville, il est urgent que le dialogue interreligieux se traduise dans un dialogue politique, puisque religion et politique ne sont pas séparés en Orient.
Les religions seront partie intégrante de la solution politique qui devra mettre fin aux années de violence. Un espoir de paix est né le 1 décembre 2003 lorsque des personnalités représentatives de la gauche israélienne et des forces palestiniennes ont choisi de signer officiellement un accord de paix annoncé depuis quelque temps.
En pleine escalade de violence cet accord, boudé par Ariel Sharon, démontre au monde entier que la paix est possible et que les Israéliens ont un partenaire pour la négocier. Apparemment le monde chrétien fut absent de cette négociation. En fait, sans les auspices du ministère suisse des affaires étrangères, la rencontre entre Juifs et musulmans n’aurait pas été possible. De plus, le Patriarche latin de Jérusalem a choisi comme thème de sa lettre de Noël la condamnation du terrorisme. C’est dans une dynamique de la paix qu’il entend orienter son Eglise. Les chrétiens font donc partie de l’échiquier du Moyen Orient.
L’accord de Genève ne représente pas une initiative privée. Les ex-ministres israélien et palestinien Yossi Beilin et Yasser Abed Rabbo ont été rejoints par l’ex-président travailliste Amram Mitzna et par l’ex-président de la Knesset Avraham Burg. Du côté palestinien, les anciens ministres Nabil Kassis et Hisham Abdel Razek ont trouvé l’appui du Tanzim de Marwan Barghouti représenté par Kadoura Fares et Mohamed Khourani.
Amram Mitzna commente cet événement : « Si le chef du gouvernement choisit d’appliquer l’initiative de Genève, il entrera dans les annales de l’Histoire comme celui qui a fondé Israël en tant qu’Etat juif et démocratique. Cet événement sera encore plus important que la Déclaration d’Indépendance de 1948, car il s’agissait alors d’un geste unilatéral, qui n’avait été reconnu que par quelques Etats dans le monde. »
Pour M. Mitzna, ceux qui s’opposent à ce projet craignent la paix, car l’essence même de ces gens du refus, c’est la provocation, l’intimidation et le combat. Et ils ont peur, car, désormais, nombreux sont ceux qui sont susceptibles de comprendre que durant trois ans, on les a trompés ».
Yasser Arafat, sans considérer l’accord comme officiel, déclarait « soutenir tout effort, notamment de la part de ces groupes israéliens qui sont pour la paix des braves que nous avons entamée avec mon ancien partenaire Rabin ».
Il faut avoir le courage de regarder la situation en face. Comment maintenir le contrôle militaire des territoires, tandis que la population palestinienne actuelle, dans les huit ans à venir, dépassera la population juive. Dans ce cas, un Israël démocratique cessera d’être un Etat juif, ou bien l’Etat juif cessera d’être démocratique, dominant une majorité arabe de plus en plus grande privée de droits civiques.
Le Saint-Siège, qui vient de nommer un évêque auxiliaire de Jérusalem pour les chrétiens d’expression hébraïque, répète qu’il est favorable à l’existence et à la coopération de deux Etats en Terre-Sainte et souligne l’urgence de mettre fin au conflit. Le Patriarche de Jérusalem, de son côté a lancé à l’occasion de Noël une offensive de la non violence pour que le dialogue remplace la voix des armes.
Pour que l’accord de Genève prenne corps, il faudra que la communauté internationale crée les conditions de son application. Le monde chrétien, s’il ne veut pas rester absent de ce concert des nations, doit reprendre rapidement la tradition des pèlerinages aux lieux saints pour traduire son intérêt au problème de la paix en Orient.