Archive pour le 11 décembre, 2012
NOTRE DAME DE GUADALOUPE – MEXICO (MEXIQUE), 1531
11 décembre, 2012http://apotres.amour.free.fr/page7/mexico.htm
MEXICO (MEXIQUE), 1531
NOTRE DAME DE GUADALOUPE
Mère et évangélisatrice de l’Amérique
En 1531, une « Dame du Ciel » apparut à un indien à Tepeyac, une colline au Nord-Ouest de la Cité de Mexico; Elle se présenta comme la mère du Vrai Dieu, lui donna des instructions pour que l’évêque fit construire une église sur le lieu et laissa une image d’elle même imprimée miraculeusement sur sa tilma. (La tilma est un vêtement de pauvre qualité fait à base de cactus qui aurait dû se déteriorer en 20 ans.)
Histoire de NOTRE DAME DE GUADALOUPE, racontée par Louis Couëtte (Stella Maris N°333)
LES SACRIFICES HUMAINS CHEZ LES AZTÈQUES Avant l’arrivée des Espagnols, dans le Mexique des Aztèques on pratiquait les sacrifices humains sur une grande échelle. On a estimé qu’ils offraient à leurs dieux de 50 000 à 60 000 victimes par an, parfois plus. Les sorciers immolaient 3 à 4 personnes par minute: avec un grand couteau, ils ouvraient la cage thoracique et arrachaient le coeur palpitant de la victime encore bien vivante et ils le faisaient brûler, pour l’offrir à leurs divinités païennes, afin de se concilier leurs bonnes grâces et d’avoir ainsi le soleil et la pluie en abondance au moment opportun. Quand on parle de faux dieux, il faut en réalité penser à celui dont la Bible dit qu’il est «homicide dès le principe» et que le Christ appelle le «Prince de ce monde». C’est ainsi qu’en 1487, lors de la dédicace d’un temple au dieu Huitzlopochtli, en quatre jours les Aztèques immolèrent plus de 80 000 êtres humains. Parmi les victimes de leurs orgies, il y avait toujours des enfants (un enfant sur cinq était sacrifié). Il ne faudrait pas croire que les Aztèques étaient des ignorants. Au contraire, ils étaient très forts en mathématiques, en astronomie, en architecture ainsi que dans d’autres sciences, mais, comme chez les hommes de notre fin de siècle, il y avait chez eux un énorme décalage entre les connaissances profanes et la connaissance des vérités religieuses. Selon leur tradition, une comète était apparue à leurs ancêtres sous la forme d’un serpent à plumes, ce qui dans leur langue se disait Quetzacoatl; ils façonnèrent donc des idoles en forme de serpent (comme par hasard!) qu’ils adoraient, ainsi que le dieu Huitzlopochth que nous avons déjà cité. C’est à ces divinités, et à d’autres encore, qu’ils offraient leurs sacrifices humains. Telles étaient les moeurs des Aztèques avant l’arrivée des Espagnols. A notre époque, l’antique «Serpent» se fait offrir des sacrifices humains sous une autre forme: en faisant mettre à mort chaque année plusieurs millions d’enfants innocents assassinés dans le sein de leur mère. Cela, bien sûr, vient en plus des victimes des guerres qu’il suscite un peu partout dans le monde. En 1509, la princesse Papantzin, soeur de l’empereur régnant, eut un songe: un ange dont le front était marqué d’une croix la conduisait sur le rivage. Là, elle voyait des navires aux voiles blanches arborant une grande croix noire et qui se dirigeaient vers la côte aztèque. L’ange lui dit qu’à bord de ces navires il y avait des étrangers qui leur apporteraient la connaissance du vrai Dieu. A son réveil, elle révéla ce songe aux chefs aztèques, ainsi qu’à l’empereur qui attacha foi aux dires de sa sueur. La prophétie ne tarda pas à se réaliser.
L’ARRIVÉE DES ESPAGNOLS En effet, en 1519, un Espagnol de 33 ans installé à Cuba, Hernan Cortez, entreprit une expédition vers le Mexique avec des navires gréés précisément de voiles blanches portant une grande croix noire, tels que la princesse les avait décrits. Cortez, qui était accompagné de deux prêtres, 550 hommes et 16 chevaux, posa le pied sur le sol mexicain le vendredi 22 avril qui, cette année là, était le Vendredi-Saint. Chose curieuse, les Aztèques attendaient pour cette même date l’arrivée du dieu Quetzacoatl qui, selon une de leurs prophéties, devait venir en chair et en os les visiter. Cortez et ses compagnons ne pouvaient être que des dieux, si bien que l’empereur n’osa pas engager le combat! Cortez était un fervent chrétien, animé d’un esprit missionnaire, soutenu par une foi inébranlable en Notre-Seigneur et sa très sainte Mère. Tandis qu’il s’avançait vers la capitale des Aztèques, il libérait au passage les Indiens qu’ils avaient faits prisonniers, s’en faisant des alliés qui allaient l’aider à soutenir les combats inévitables. C’est ainsi que 300 soldats espagnols purent venir à bout de 30000 ennemis: un contre cent! Après un siège de 93 jours, Cortez réussit à conquérir la ville de Mexico. Malgré les protestations des sorciers, il entreprit d’abattre les idoles. Dans les temples, il les remplaçait par des crucifix et des images de Notre-Dame. Il fit cesser les sacrifices humains. Malgré cela, les conversions ne se faisaient pas au rythme qu’il avait espéré. Vu le grand nombre de dialectes, il était difficile de se comprendre; en outre, les croyances païennes étaient tellement ancrées dans l’âme des Indiens qu’il était difficile de les extirper, d’autant plus que ceux-ci croyaient que le christianisme était une religion faite pour les Blancs. De plus, Cortez manquait de missionnaires, et il écrivit à Charles-Quint pour lui demander d’en envoyer. L’empereur accéda à sa demande et, en 1524, des franciscains arrivèrent qui s’adonnèrent aussitôt à l’évangélisation. Tout aurait été parfait sans l’avidité des conquérants, qui instituèrent l’esclavage, prétextant que les Indiens n’avaient pas d’âme. L’évêque protesta, mais en vain. Des prêtres, qui avaient tenté de s’opposer à l’esclavage, furent torturés à mort. L’empereur, averti, interdit l’esclavage, mais pour les Indiens la confiance était ébranlée, car la conduite de beaucoup d’Espagnols n’était pas conforme à l’enseignement de l’Evangile. Devant toutes les difficultés auxquelles il était confronté, l’évêque implora l’intervention de Notre-Dame, lui demandant même de lui envoyer des roses pour signifier que sa prière serait exaucée. Les roses vont bientôt arriver, d’une manière inattendue.
NOTRE DAME SE MANIFESTE A GUADALUPE (MEXICO) Un indien converti avait été baptisé en 1525 à l’âge de 51 ans sous le nom de Juan Diego. Bien qu’il habitât à une quinzaine de kilomètres de Mexico, il s’y rendait chaque jour pour assister à la messe. Le 9 décembre 1531, comme il était en route, passant près du temple de la déesse Tonantzin, il entendit le chant de milliers d’oiseaux. Levant la tête, il vit un nuage blanc entouré d’un magnifique arc-en-ciel. De la lumière blanche qui s’échappait du nuage, il vit apparaître une belle jeune femme, qui l’interpella affectueusement:
- «Juanito, mon fils, où vas-tu?»
- «Je vais à la messe. »
- «Je veux que tu saches avec certitude, mon très cher fils, que je suis la parfaite et toujours Vierge Marie, mère du vrai Dieu, de qui provient toute vie, le Seigneur de toutes choses, maître du Ciel et de la terre. Je désire ardemment qu’une église soit construite ici pour moi. J’y offrirai tout mon amour, ma compassion, mon soutien et ma protection à tout mon peuple. Je suis la Mère de Miséricorde, la Mère de tous ceux qui vivent unis dans ce pays et de toute l’humanité, de tous ceux qui m’aiment, de tous ceux qui m’implorent et de tous ceux qui ont confiance en moi. Ici j’entendrai leurs pleurs et leurs douleurs et je soulagerai leurs souffrances, leurs besoins et leurs malheurs. Afin que puisse se réaliser ma mission, rends-toi chez l’évêque de Mexico et dis lui que je t’ai envoyé et que c’est mon désir qu’une église soit érigée ici. Raconte-lui tout ce que tu as vu et entendu, je te serai toujours reconnaissante et je récompenserai ta diligence. Maintenant que tu as entendu mes paroles, va, mon fils, et fais de ton mieux.»
Notre-Dame venait ainsi de se révéler avec tous ses privilèges. Elle avait manifesté son désir que le temple de la déesse aztèque soit remplacé par une église dédiée au seul vrai Dieu. Juan Diego s’en fut trouver l’évêque, qui eut beaucoup de mal à croire à sa merveilleuse aventure et lui demanda de revenir un autre jour. Le soir même, Juan Diego retourna au lieu de l’apparition et s’adressa à la Vierge, lui demandant d’envoyer quelqu’un de plus digne que lui trouver l’évêque. Mais Notre-Dame lui répondit:
- «Mon très cher fils, écoute-moi et comprends que j’ai plusieurs serviteurs et messagers à qui je pourrais confier mes messages. Mais il est absolument nécessaire que tu sois celui qui entreprenne cette mission et que ce soit par ta médiation et ton assistance que mon désir soit accompli. Je te supplie donc de retourner voir l’évêque. »
Dès le lendemain matin, 10 décembre, notre messager se rendit donc chez l’évêque, qui le fit attendre assez longtemps. Lorsqu’il le reçut enfin, il le pria de demander à la belle Dame un signe avant qu’il puisse entreprendre la construction de l’église. Juan Diego obéit, et la Vierge lui dit qu’elle lui donnerait un signe le lendemain matin. Mais le 11 décembre, notre voyant, qui devait soigner son oncle malade, oublia. Le lendemain, comme l’état de son oncle empirait, il partit pour chercher un prêtre, et comme il était tout honteux d’avoir manqué son rendez-vous avec Notre Dame, il fit un détour pour éviter de rencontrer la Vierge, mais celle-ci l’intercepta, lui disant:
- «Mon cher petit enfant, écoute-moi… Ne crains rien. Ne suis-je pas ici, moi ta mère? N’es-tu pas sous ma protection?… Ne te trouves-tu pas enveloppé dans mon manteau, blotti dans mes bras? Ne suis-je pas comme toi? Ne te laisse pas attrister par la maladie de ton oncle, car il ne va pas mourir; d’ailleurs à l’heure actuelle il est guéri. »
Notre-Dame demanda à son messager de monter au sommet de la colline voisine et d’y cueillir les roses (un 12 décembre!) qui y poussaient et de les lui apporter. Juan Diego s’exécuta et rapporta à NotreDame les magnifiques roses qu’il y trouva. Elle en fit un joli bouquet qu’elle plaça ellemême dans la « tilma» (manteau fait de fibres de cactus) de son Juanito. Puis elle le lui noua derrière le cou, lui précisant que c’était là le signe que l’évêque lui avait demandé. Pour la troisième fois, Juan Diego se rendit donc chez l’évêque à qui il raconta tout ce qui s’était passé, et lui disant qu’il lui apportait des roses de la part de la Vierge, puis il ouvrit sa tilma. Voyant les roses, l’évêque tomba à genoux, mais il n’était pas au bout de ses surprises, car l’image de Notre Dame était imprimée en couleur sur la tilma, telle qu’elle était apparue à son protégé qui, lui-même, ne se doutait de rien. L’évêque plaça les roses dans sa chapelle, devant le Saint-Sacrement. Le lendemain (13 décembre), la Vierge apparut encore une fois à Juan Diego et se présenta comme «Notre-Dame de Guadalupe». Guadalupe était le nom d’un lieu de pèlerinage espagnol, situé en Estramadoure; en arabe, cela veut dire «Rivière de lumière», nom qui convient tout à fait à la Reine du Ciel, lumière de Dieu. Il est à remarquer qu’en langue aztèque les mots « Coat Lupé» signifient «qui écrase le serpent», nom qui convient tout aussi bien à Marie. Sans tarder, l’évêque fit construire une chapelle. Lors de sa construction, les Indiens tiraient des flèches pour montrer leur joie; or une de ces flèches transperça le cou de l’un d’eux, qui fut tué sur le coup. Animés par leur grande foi, les Indiens posèrent sur lui la tilma, et le mort revint aussitôt à la vie.
LES SACRIFICES HUMAINS AUJOURD’HUI Le tissu rugueux de la tilma ne se prête pas à la peinture, et il n’y a aucun pigment dans les fibres. L’image de NotreDame a donc été empreinte miraculeusement: on dirait la projection d’une diapositive. Une tilma ne se conserve normalement qu’une vingtaine d’années, trente ans tout au plus. Sa conservation en parfait état jusqu’à notre époque constitue un autre miracle. Notre-Dame y apparaît comme une jeune femme haute d’environ 1,50 m, vêtue comme une princesse aztèque, et ses traits sont très beaux et très vivants. La tilma est bleu turquoise et la robe de Marie d’un brun rose; les couleurs sont brillantes et, après plus de 450 ans, elle sont toujours aussi fraîches. Aujourd’hui, la tilma est conservée dans la basilique de Guadalupe, derrière une vitre blindée, dans un cadre de bronze, d’or et d’argent. Chaque année Notre-Dame est vénérée chez elle par des millions de personnes, mais elle est en quelque sorte «prisonnière» dans sa basilique. Le 13 août 1990, un Américain âgé, et qui souhaite garder l’anonymat, reçut de NotreDame de Guadalupe un premier message lui disant qu’elle désirait que l’on fit voyager son image dans les Amériques, afin qu’elle y répande ses grâces. Depuis cette date, et jusqu’au 28 avril 1992, il reçut cinq autres messages. Dans le premier d’entre eux, la Vierge dit notamment:
«…Je vous ai donné sur la tilma mon image, qui demeure jusqu’à ce jour un miracle ininterrompu… cependant mes mains ont été liées, j’ai été emprisonnée en ce centre géographique des Amériques …
… Je vous le redis, Notre Dame de Guadalupe doit voyager parmi tous ses enfants, dans toutes les Amériques… afin d’amener des millions d’âmes à son Fils… Je dois être libre de circuler à ma volonté parmi mes enfants …
… Lorsque vous m’aurez libérée de mon actuelle captivité, faites-moi parcourir un trajet qui traverse les ÉtatsUnis …
… Je désire que vous placiez toutes vos forces pro-vie et tous vos efforts, sous ma bannière de Notre-Dame de Guadalupe. Je vous accorderai mon aide et ma puissante protection. Je vous conduirai à la victoire sur les forces de mort qui s’acharnent sur les bébés dans le sein de leur mère. Ensemble, mes chers enfants nous mettrons fin à ce terrible fléau qu’est l’avortement. Il n’y aura pas d’exception. Ensemble, nous verrons une nouvelle ère de protection pour la vie humaine, c’est-à dire pour chaque personne de sa naissance à sa mort naturelle. Je mettrai fin à ces sacrifices humains des plus sanguinaires, comme je l’ai fait chez les païens après le début du miracle de mon image en 1531. »
Dans ses deuxième et troisième messages (octobre 1990), Notre-Dame répète qu’elle a hâte d’entreprendre son grand voyage à travers les Amériques; elle sait que cela soulèvera quelques difficultés, mais elle assure qu’elle aidera à les surmonter.
Dans son quatrième message (novembre 1990), Notre-Dame dit notamment: «… Vous, mes enfants des Amériques, avez une place toute spéciale dans ma mission de conduire toutes les âmes au Sacré-Coeur de mon Fils Jésus par mon Coeur immaculé. Pour cette mission, le parcours de mon image à travers les Amériques est nécessaire. Préparez-vous dès aujourd’hui. Ne tardez plus. Mes enfants, si vous m’aimez, vous ne me refuserez pas… »
Dans le cinquième message (avril 1991), Marie s’adresse aux évêques du Mexique: «… Comme Reine et Mère de toutes les Amériques, mon souci pour mes pauvres enfants meurtris augmente de jour en jour. Je veux les atteindre par mon image… Je désire que vous invitiez à mon sanctuaire, à Mexico, les évêques de tous les pays, territoires et îles qui composent les Amériques… Produisez une copie de mon image pour les évêques de chaque pays… et que toutes ces copies de mon image parcourent les Amériques… »
Dans son sixième message (avril 1992), Notre-Dame s’adresse au peuple mexicain: «… Le but spécial de ma visite a débuté il y a plus de 460 ans. Des millions d’âmes, qui autrefois adoraient des serpents, se sont converties à l’Église catholique, fondée pur mon divin Fils, Jésus. Au cour de ces premières années, la terrible pratique du sacrifïce humain prit fin .
… Ma visite spéciale se poursuit. Néanmoins, avec le temps, on m’a peu à peu oubliée et ignorée. Mon divin Fils et moi-même sommes profondément blessés par cette négligence. Le résultat de ma mission dépend pour beaucoup de votre coopération…
Vous avez grand besoin de mon amour maternel et de ma protection. Vous et votre demeure, les Amériques, êtes en train de vous faire détruire par des pratiques païennes…
Afin de marquer ma visite spéciale dans vos demeures, j’ai demandé à mes fils, les évêques du Mexique, de donner à chaque pays, chaque territoire et chaque île qui forment les Amériques, une copie de mon image miraculeuse comme image missionnaire… »
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PHENOMENE INEXPLIQUABLE
En 1936, le Dr Richard Kuhn, prix Nobel de Chimie, constate que les fibres de la « tilma » ne contiennent aucun colorant connu, ni minéral, ni végétal, ni animal, ni, à plus forte raison, synthétique. Les couleurs forment une surface unie, comme sur une photo, comme si le tissus d’agrave avait fonctionné comme une pellicule photographique, en recevant directement l’image et la couleur sur chaque fil, par un effet de projection mystérieux.
En 1951, un dessinateur, Carlos Salinas Chavez, remarque avec une simple loupe un homme barbu dans l’œil droit de l’image. A sa suite, l’examen des yeux va permettre de découvrir plusieurs personnages dans les yeux de la Vierge, dont l’image est imprimée avec la courbure et les trois réflexions d’image, de taille et d’orientation différentes, que l’on trouve dans les reflets d’une pupille réelle (phénomène de Purkinje-Samsom). Et lorsqu’une lumière est approchée, on observe les mêmes reflets que sur un œil vivant, sur la cornée, sur le bord de la pupille et dans le cristallin, qui se déplacent lorsqu’on bouge la source lumineuse (phénomène que l’on peut observer sur des yeux vivants, mais jamais sur des peintures: les toiles planes et opaques n’ont même pas de reflets).
« On est en pleine folie. Mais les images sont là et on ne peut les ignorer » constatent les scientifiques.
Les broderies de la tunique de la Vierge de Guadalupe ont aussi été étudiées et elles contiennent des rébus exprimant le nom de la colline des apparitions et le mystère du Christ dans le langage symbolique des anciens aztèques et la position des étoiles sur le manteau correspond à une projection (et non une représentation : image miroir) de la position exacte des constellations au matin du 12 décembre 1531.
HANOUKAH ET NOËL – Frédéric Manns
11 décembre, 2012http://www.christusrex.org/www1/ofm/sbf/dialogue/hanouka.html
HANOUKAH ET NOËL
Frédéric Manns
Opposer à l’occasion de Hanoukah, la fête des lumières, célébrée du 25 Kislev au 3 Tevet, la lumière que la Grèce voulait imposer par la force et la lumière rayonnante de la Loi est un genre littéraire bien connu. Hanoukah rappelle que la fidélité à la Loi a surmonté le danger d’assimilation. Peu importent les aspects légendaires ou historiques de la fête célébrée au solstice d’hiver; c’est son aspect symbolique que les rabbins retiennent.
Et pourtant les Juifs d’Alexandrie avaient traduit la Loi dans la langue de Japhet qu’une partie des autorités juives considérait comme la plus belle de toutes les langues. La Septante est le résultat d’une double démarche: la demande des Ptolémées et le désir des Juifs d’acquérir un statut accepté des Grecs en faisant connaître leur Loi. La lumière d’Athènes devait rejoindre celle de Jérusalem. « L’Ancien Testament a mûri à Alexandrie », écrivait jadis le Père Barthélémy. La Parole de Dieu d’abord acheminée vers le peuple hébreu à travers leur langue avait ensuite été transmise à un plus grand nombre de destinataires par le grec des Septante, avant sa réception dans le Nouveau Testament. Avec la Septante la Bible accédait pour la première fois dans l’histoire au niveau délibéré d’une valeur philosophique, elle prenait rang parmi les oeuvres maîtresses de la philosophie. Le grec avait permis aux juifs d’Alexandrie de franchir la distance entre la religion et la philosophie. La religion et la Philosophie avaient opéré leur fusion dans la version grecque de la Bible. Le pont jeté entre le judaïsme et l’hellénisme en orientait le sens de manière originale. S’il y avait un sens du texte hébreu il y a aussi un sens du grec qui est une autre vérité de la Bible.
E. Lévinas a résumé les bienfaits de la traduction grecque de la Bible: elle en a donné une élucidation nécessaire pour ce qui était la modernité du monde hellénistique. Malheureusement la Septante a disparu de la mémoire juive qui garde le souvenir de ce moment terrible et répète la condamnation rabbinique du jour funeste où la Loi fut traduite dans la langue des ennemis. La Septante sera toujours consultée pour la critique et pour la correction du texte hébreu. Seule l’oeuvre de Philon d’Alexandrie lui a apporté un moment de gloire. Elle reste la grande ignorée de la littérature rabbinique. C’est par les chrétiens qu’elle a été préservée, lue et utilisée.
Les Juifs d’Alexandrie avaient donné la lumière de leur Loi à leurs contemporains. La Septante pourrait être un pont plutôt qu’une rupture entre Juifs et Païens. Elle est au coeur du problème de la relation entre judaïsme et christianisme. Elle a été un pont entre les deux. Mais l’usage de la Septante fait par les chrétiens dans le Nouveau Testament a révélé également une rupture.
E. Lévinas admet que le grec a apporté par delà son vocabulaire et sa grammaire une autre merveille de l’esprit : le langage d’une intelligence et d’un intelligibilité ouvertes à l’esprit non prévenu. Le passage par le grec a constitué pour la Loi une épreuve nécessaire. Le grec signifie toute langue de la raison: c’est la façon dont s’exprime l’universalité de l’Occident surmontant les particularismes locaux. Toute langue de la modernité fait apparaître l’universel dans le judaïsme. La prophétie de Noé disant que Dieu donnerait un grand espace à son fils Japhet et que Japhet habitera dans les tentes de Sem (Gen 9,27) signifie que Sem s’ouvrira à la langue de Japhet, le grec. Les Juifs peuvent donc revendiquer par le grec la modernité à côté de la tradition. Un judaïsme qui a traversé un processus d’assimilation dans s’écarter de la Loi se situe au-delà de la confrontation entre l’exigence de la Loi et la modernité. Pourquoi opposer la lumière d’Athènes à celle de Jérusalem? N’est-ce pas de deux approches d’une même réalité qu’il s’agit ?
Les historiens s’interrogeront encore longtemps sur l’importance qu’il faut accorder à la version grecque lors du passage du judaïsme au christianisme? Les penseurs juifs peuvent reconnaître en elle une étape de l’ouverture du judaïsme à la modernité du temps. C’est un fait que les chrétiens d’Alexandrie vers les années 180 développeront dans la ville une école d’enseignement chrétien le didaskaleion où on lisait et commentait les oeuvres de Philon. Les traités de Philon étaient à la disposition de Clément d’Alexandrie et d’Origène. Origène apportera avec lui ces oeuvres lorsqu’il ouvrira son scriptorium de Césarée maritime. Or Philon pratiquait une exégèse biblique dans la ligne du judaïsme alexandrin. Dans ses commentaires de l’Ecriture Philon explique pourquoi avant de s’unir à Sara, figure de la vertu, Abraham dut s’unir à Hagar, la servante: celle-ci est la figure de la culture obtenue par le cycle des connaissances préparatoires, la paideia. La culture est la servante de la sagesse. La lumière de la culture ouvre à l’accueil de la révélation.
La lumière vient-elle de la Grèce ou bien de la Torah? Israël qui avait traduit la Bible dans la langue de Japhet ne pouvait éviter cette interrogation. L’allumage des lumières de Hanoukah montre concrètement que l’accomplissement d’un commandement fait descendre la Lumière Divine dans ce monde. Cette idée est vraie pour tous les commandements qui sont qualifiés de « luminaires ». L’allumage se fait de manière croissante, en rajoutant une flamme chaque soir de la fête. Cela implique que, dans tout accomplissement d’un commandement, l’idée de progression est essentielle. Les lumières de Hanoukah doivent être allumées enfin « à la porte de la maison, vers l’extérieur », car il appartient à chacun de diffuser la lumière du judaïsme autour de lui. La lumière est faite pour être communiquée aux autres. C’était l’intention des traducteurs de la Bible en grec.
Le même symbolisme de la lumière qui luit dans les ténèbres est repris par les chrétiens dans leur célébration de la naissance de Jésus à Bethléem. Une étoile montre la route aux païens et les guide vers Celui qui est la Lumière du monde. La fête remplace celle du Sol invictus qui à Rome correspondait elle aussi au solstice d’hiver. La lumière du soleil orientait déjà vers la lumière de la Révélation. Symbole et réalité ne se contredisent pas. Sur les lampes qu’on donnait aux chrétiens figurait l’inscription grecque: la lumière du Christ brille pour tous. Impossible de la garder pour soi tout seul.
Les bougies de Hanoukah illuminent le regard de l’enfant qui sourit à ces lumières si différentes, chargées d’humanité, anciennes et toujours nouvelles. L’enfant ne sait pas dire cette différence et cette histoire, cette attente. Il contemple les flammes fragiles et en même temps la puissance de leur éclat.
En chacun de nous aussi, un enfant s’éveille et se souvient, sourit à cette merveille de la fête, et dit avec un secret tremblement de bonheur : la lumière est plus forte que la nuit. L’essentiel est invisible aux yeux de chair. Seul qui regarde avec le coeur comprend ces réalités.