Archive pour le 29 novembre, 2012

Saint André, le Protoclet

29 novembre, 2012

Saint André, le Protoclet  dans images sacrée andrea2

http://www.abbaziaborzone.it/index.php/2008/12/02/santandrea-apostolo-protoclito/

Pape Benoît: André, le Protoclet (30 novembre)

29 novembre, 2012

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20060614_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 14 juin 2006

André, le Protoclet (30 novembre)

Chers frères et soeurs,

Dans les deux dernières catéchèses, nous avons parlé de la figure de saint Pierre. A présent, nous voulons, dans la mesure où les sources nous le permettent, connaître d’un peu plus près également les onze autres Apôtres. C’est pourquoi nous parlons aujourd’hui du frère de Simon Pierre, saint André, qui était lui aussi l’un des Douze. La première caractéristique qui frappe chez André est son nom:  il n’est pas juif, comme on pouvait s’y attendre, mais grec, signe non négligeable d’une certaine ouverture culturelle de sa famille. Nous sommes en Galilée, où la langue et la culture grecques sont assez présentes. Dans les listes des Douze, André occupe la deuxième place, comme dans Matthieu (10, 1-4) et dans Luc (6, 13-16), ou bien la quatrième place comme dans Marc (3, 13-18) et dans les Actes (1, 13-14). Quoi qu’il en soit, il jouissait certainement d’un grand prestige au sein des premières communautés chrétiennes.
Le lien de sang entre Pierre et André, ainsi que l’appel commun qui leur est adressé par Jésus, apparaissent explicitement dans les Evangiles. On y lit:  « Comme il [Jésus] marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans le lac:  c’était des pêcheurs. Jésus leur dit:  « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes »" (Mt 4, 18-19; Mc 1, 16-17). Dans le quatrième Evangile, nous trouvons un autre détail important:  dans un premier temps, André était le disciple de Jean Baptiste; et cela nous montre que c’était un homme qui cherchait, qui partageait l’espérance d’Israël, qui voulait connaître de plus près la parole du Seigneur, la réalité du Seigneur présent. C’était vraiment un homme de foi et d’espérance; et il entendit Jean Baptiste un jour proclamer que Jésus était l’ »agneau de Dieu » (Jn 1, 36); il se mit alors en marche et, avec un autre disciple qui n’est pas nommé, il suivit Jésus, Celui qui était appelé par Jean « Agneau de Dieu ». L’évangéliste rapporte:  ils « virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là » (Jn 1, 37-39). André put donc profiter de précieux moments d’intimité avec Jésus. Le récit se poursuit par une annotation  significative:   « André,  le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples  qui avaient entendu Jean Baptiste et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d’abord son frère Simon et lui dit:  « Nous avons trouvé le Messie (autrement dit:  le Christ) ». André amena son frère à Jésus » (Jn 1, 40-43), démontrant immédiatement un esprit apostolique peu commun. André fut donc le premier des Apôtres à être appelé à suivre Jésus. C’est précisément sur cette base que la liturgie de l’Eglise byzantine l’honore par l’appellation de Protóklitos, qui signifie précisément « premier appelé ». Et il est certain que c’est également en raison du rapport fraternel entre Pierre et André que l’Eglise de Rome et l’Eglise de Constantinople se sentent de manière particulière des Eglises-soeurs. Pour souligner cette relation, mon Prédécesseur, le Pape Paul VI, restitua en 1964 les nobles reliques de saint André, conservées jusqu’alors dans la Basilique vaticane, à l’Evêque métropolite orthodoxe de la ville de Patras en Grèce, où selon la tradition, l’Apôtre fut crucifié.
Les traditions évangéliques rappellent particulièrement le nom d’André en trois autres occasions, qui nous font connaître un peu plus cet homme. La première est celle de la multiplication des pains en Galilée. En cette circonstance, ce fut André qui signala à Jésus la présence d’un enfant avec cinq pains d’orge et deux poissons, « bien peu de chose » – remarqua-t-il – pour toutes les personnes réunies en ce lieu (cf. Jn 6, 8-9). Le réalisme d’André en cette occasion mérite d’être souligné:  il remarqua l’enfant – il avait donc déjà posé la question:  « Mais qu’est-ce que cela pour tant de monde! » (ibid.) -, et il se rendit compte de l’insuffisance de ses maigres réserves. Jésus sut toutefois les faire suffire pour la multitude de personnes venues l’écouter. La deuxième occasion fut à Jérusalem. En sortant de la ville, un disciple fit remarquer à Jésus le spectacle des murs puissants qui soutenaient le Temple. La réponse du Maître fut surprenante:  il lui dit que de ces murs, il ne serait pas resté pierre sur pierre. André l’interrogea alors, avec Pierre, Jacques et Jean:  « Dis-nous quand cela arrivera, dis-nous quel sera le signe que tout cela va finir » (Mc 13, 1-4). Pour répondre à cette question, Jésus prononça un discours important sur la destruction de Jérusalem et sur la fin du monde, en invitant ses disciples à lire avec attention les signes des temps et à rester toujours vigilants. Nous pouvons déduire de l’épisode que nous ne devons pas craindre de poser des questions à Jésus, mais que dans le même temps, nous devons être prêts à accueillir les enseignements, même surprenants et difficiles, qu’Il nous offre.
Dans les Evangiles, enfin, une troisième initiative d’André est rapportée. Le cadre est encore Jérusalem, peu avant la Passion. Pour la fête de Pâques – raconte Jean – quelques Grecs étaient eux aussi venus dans la ville sainte, probablement des prosélytes ou des hommes craignant Dieu, venus pour adorer le Dieu d’Israël en la fête de la Pâque. André et Philippe, les deux Apôtres aux noms grecs, servent d’interprètes et de médiateurs à ce petit groupe de Grecs auprès de Jésus. La réponse du Seigneur à leur question apparaît – comme souvent dans l’Evangile de Jean – énigmatique, mais précisément ainsi, elle se révèle riche de signification. Jésus dit aux deux disciples et, par leur intermédiaire, au monde grec:  « L’heure est venue pour le Fils de l’homme d’être glorifié. Amen, amen, je vous le dis:  si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit » (Jn 12, 23-24). Que signifient ces paroles dans ce contexte? Jésus veut dire:  Oui, ma rencontre avec les Grecs aura lieu, mais pas comme un simple et bref entretien entre moi et quelques personnes, poussées avant tout par la curiosité. Avec ma mort, comparable à la chute en terre d’un grain de blé, viendra l’heure de ma glorification. De ma mort sur la croix proviendra la grande fécondité:  le « grain de  blé  mort » – symbole de ma crucifixion – deviendra dans la résurrection pain de vie pour le monde; elle sera lumière pour les peuples et les cultures. Oui, la rencontre avec l’âme grecque, avec le monde grec, se réalisera à ce niveau auquel fait allusion l’épisode du grain de blé qui attire à lui les forces de la terre et du ciel et qui devient pain. En d’autres termes, Jésus prophétise l’Eglise des Grecs, l’Eglise des païens, l’Eglise du monde comme fruit de sa Pâque.
Des traditions très antiques voient André, qui a transmis aux Grecs cette parole, non seulement comme l’interprète de plusieurs Grecs lors de la rencontre avec Jésus que nous venons de rappeler,  mais elles le considèrent comme l’apôtre des Grecs dans les années qui suivirent la Pentecôte; elles nous font savoir qu’au cours du reste de sa vie il fut l’annonciateur et l’interprète  de Jésus dans le monde grec. Pierre, son frère, de Jérusalem en passant par Antioche, parvint à Rome pour y exercer sa mission universelle; André fut en revanche l’Apôtre du monde grec:  ils apparaissent ainsi de véritables frères dans la vie comme dans la mort – une fraternité qui s’exprime symboliquement dans la relation spéciale des Sièges de Rome et de Constantinople, des Eglises véritablement soeurs.
Une tradition successive, comme nous l’avons mentionné, raconte la mort d’André à Patras, où il subit lui aussi le supplice de la crucifixion. Cependant, au moment suprême, de manière semblable à son frère Pierre, il demanda à être placé sur une croix différente de celle de Jésus. Dans son cas, il  s’agit d’une croix décussée, c’est-à-dire dont le croisement transversal est incliné, qui fut donc appelée « croix de saint André ». Voilà ce que l’Apôtre aurait dit à cette occasion, selon un antique récit (début du VI siècle) intitulé Passion d’André:  « Je te salue, ô Croix, inaugurée au moyen du Corps du Christ et qui as été ornée de ses membres, comme par des perles précieuses. Avant que le Seigneur ne monte sur toi, tu inspirais une crainte terrestre. A présent, en revanche, dotée d’un amour céleste, tu es reçue comme un don. Les croyants savent, à ton égard, combien de joie tu possèdes, combien de présents tu prépares. Avec assurance et rempli de joie, je viens donc à toi, pour que toi aussi, tu me reçoives exultant comme le disciple de celui qui fut suspendu à toi… O croix bienheureuse, qui reçus la majesté et la beauté des membres du Seigneur!… Prends-moi et porte-moi loin des hommes et rends-moi à mon Maître, afin que par ton intermédiaire me reçoive celui qui, par toi, m’a racheté. Je te salue, ô Croix; oui, en vérité, je te salue! ». Comme on le voit, il y a là une très profonde spiritualité chrétienne, qui voit dans la croix non pas tant un instrument de torture, mais plutôt le moyen incomparable d’une pleine assimilation au Rédempteur, au grain de blé tombé en terre. Nous devons en tirer une leçon très importante:  nos croix acquièrent de la valeur si elles sont considérées et accueillies comme une partie de la croix du Christ, si elles sont touchées par l’éclat de sa lumière. Ce n’est que par cette Croix que nos souffrances sont aussi ennoblies et acquièrent leur sens véritable.
Que l’Apôtre André nous enseigne donc à suivre Jésus avec promptitude (cf. Mt 4, 20; Mc 1, 18), à parler avec enthousiasme de Lui à ceux que nous rencontrons, et surtout à cultiver avec Lui une relation véritablement familière, bien conscients que ce n’est qu’en Lui que nous pouvons trouver le sens ultime de notre vie et de notre mort.

FRANCE : NOUVELLE ÉGLISE ORIENTALE CATHOLIQUE, DE RITE CHALDÉEN – Pose de la première pierre par le card. Vingt-Trois

29 novembre, 2012

 http://www.zenit.org/article-32685?l=french

FRANCE : NOUVELLE ÉGLISE ORIENTALE CATHOLIQUE, DE RITE CHALDÉEN

Pose de la première pierre par le card. Vingt-Trois

ROME, mercredi 28 novembre 2012 (Zenit.org) –  Une nouvelle église orientale catholique, de rite chaldéen, verra le jour à Arnouville, au second semestre 2014, annonce ce communiqué de L’Œuvre d’Orient.
La première pierre de cet édifice dédié à saint Jean Apôtre sera posée samedi 1erdécembre à 15 heures par le Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et Ordinaire des Catholiques orientaux résidant en France, en présence des élus et de nombreuses personnalités. Un événement pour les 12000 chaldéens d’Ile de France, qui résident principalement dans le Val d‘Oise (95).
L’Église chaldéenne a été fondée par l’apôtre saint Thomas à Babylone. Elle est la branche catholique de l’Église d’Orient dont elle s’est séparée en 410. Florissante en Mésopotamie au IVe siècle elle est aujourd’hui présente en Irak, Iran et Turquie, et en diaspora au Moyen-Orient , aux Etats-Unis, en Europe, au Canada et en Australie.
En France, les chaldéens sont environ 18 000, principalement en Ile de France, Lyon et Marseille. Il y a eu plusieurs vagues d’émigration, principalement de Turquie, dans les années 1890, suite à la révolution « turco-kurde » contre les chrétiens de l’est du pays , puis pendant la 1èreguerre mondiale avec le génocide de 1915, et enfin après la 2èmeguerre mondiale ; depuis les années 80, ils arrivent  d’Irak  où ils étaient  la communauté chrétienne la plus importante du pays.
En Ile de France, il n’y a actuellement que 2 paroisses chaldéennes : Notre Dame de Chaldée (rue Pajol)  à Paris érigée en 1992 et Saint-Thomas-Apôtre à Sarcelles érigée en 2004. Ce qui est très insuffisant pour répondre aux besoins d’une communauté très pratiquante qui a doublé en 10 ans. « Bien sur, nous célébrons dans des églises latines mais les horaires des messes sont inadaptées et c’est très compliqué pour les baptêmes et les mariages, le catéchisme et les activités.
En effet, pour les chrétiens d’Orient, l’église est un centre de vie, ils s’y retrouvent pour de nombreuses activités, elle préserve notre histoire et notre  culture, souligne le père Sabri Anar, curé de Sarcelles. Nous avons 1100 enfants au catéchisme. La communauté est jeune et très dynamique. La moitié des participants aux JMJ du diocèse de Pontoise était de notre communauté.  Nous avons 200 baptêmes pour 20 à 25 enterrements par an… »
La nouvelle église desservira les besoins des fidèles d’Arnouville, de Villiers le Bel, Gonesse et des villes voisines, soit 520 familles.
Elle sera construite selon un plan architectural traditionnel babylonien, face à la gare RER D, sur un terrain de 4600 m2. Elle comprendra 500 places, un presbytère, une salle polyvalente ,6 salles de cours (catéchisme et langue) et une bibliothèque.
Mgr Bressolette, vicaire de l’Ordinariat des catholiques orientaux en France et responsable du projet, se réjouit que le diocèse de Pontoise en ait fait son projet majeur pour les années à venir.  Le budget d’environ 6.5 millions d’euro sera financé pour moitié par la communauté,  par les Chantiers du Cardinal à hauteur d’1 million d’euro, par l’Œuvre d’Orient et d’autres partenaires. Mais nous devons encore trouver 2 millions d’euro auprès de mécènes ».
«  Si l’on attendait d’avoir tout bouclé on ne ferait jamais rien. Il faut faire confiance à la providence », ajoute le Père Sabri Anar, qui parle d’expérience. En effet, la construction de l’église Saint-Thomas-Apôtre a été une fierté pour tous les chrétiens et a été payée très rapidement. « Le maire d’Arnouville soutient le projet tout comme le maire de Sarcelles avait compris l’intérêt pour sa ville : la présence de la communauté chaldéenne a changé le visage de Sarcelles  ont reconnu les politiques locaux. »
« L’Église chaldéenne jouera un rôle médiateur important dans la ville, comme elle le fait au Moyen-Orient entre les différentes composantes de la société » confirme Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient, qui rappelle que « la liberté de culte est pour tout le monde, c’est une question de justice, de laïcité. Si on bâtit des mosquées, on doit construire des églises orientales, s’il en est besoin, pour accueillir les chrétiens qui arrivent de l’autre côté de la Méditerranée. Tous doivent avoir un lieu pour prier. La France saura respecter cet équilibre. La solidarité des chrétiens de France doit s’exercer envers leurs frères orientaux. »

L’esprit d’enfance : le Psaume 131

29 novembre, 2012

http://www.interbible.org/interBible/cithare/psaumes/2004/psa_040109.htm

L’esprit d’enfance : le Psaume 131

Seul poème, dans le livre des Psaumes, attribué à une femme. Il comporte en effet le verset « comme un petit enfant contre sa mère ». Cette image viendrait plus facilement sous la plume d’une femme qui a fait l’expérience de la maternité ou qui s’est occupé d’êtres humains dans la petite enfance. Toutes les personnes de la terre ont ressenti un jour le bien-être de l’enfant encore bébé et qui a reposé contre sa mère. Le poupon jouit alors d’un calme et d’une tranquilité qu’il ne retrouvera probablement jamais plus.

     Lisons le Psaume dans toute sa longueur (il est parmi les plus brefs de tout le livre):

Yahvé, je n’ai pas le coeur fier, ni le regard hautain.
Je n’ai pas pris un chemin de grandeurs ni de prodiges qui me dépassent.
Non, je tiens mon âme en paix et silence;
comme un petit enfant contre sa mère,
comme un petit enfant, telle est mon âme en moi.
Mets ton espoir, Israël, en Yahvé,
dès maintenant et à jamais!
     Le titre proposé par la Bible de Jérusalem, « L’esprit d’enfance », place le Psaume à l’origine d’un grand courant de la spiritualité chrétienne. Il recèle une valorisation de l’enfant telle que Jésus l’a faite dans les évangiles. À l’époque, l’être humain, tant qu’il n’avait pas atteint l’âge d’agent productif, le service de la maison ou le travail aux champs, n’était pas digne d’intérêt. Jésus a changé cela en disant: « Si vous ne retournez à l’état des enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux. » (Mt 18,3) Il y a là une invitation à reconnaître que Dieu agit envers nous à la façon d’un père qui a la tendresse d’une mère.

     Thérèse de l’Enfant Jésus en a fait l’expérience, elle qui est connue pour avoir emprunté la Petite Voie : « Rester petit, c’est reconnaître son néant, attendre tout du Bon Dieu, ne pas trop s’affliger de ses fautes, ne point gagner de fortune, ne s’inquiéter de rien,… vouloir ne pas se suffire à soi-même,… se sentir incapable de gagner sa vie, la Vie éternelle… » Le psaume a de l’actualité chez les couples qui ne veulent pas d’enfant. Les époux manquent alors de confiance en l’avenir qui appartient à Dieu. L’élaboration de grands projets du lendemain qui sont exagérés et chimériques ne rend pas heureux. La confiance en Dieu, si!

Pierre Bougie, PSS
professeur au Grand séminaire de Montréal