Archive pour le 22 novembre, 2012

Santa Cecilia in Trastevere, Rome – Statue of St. Cecilia’s incorrupt body sculpted by Stefano Maderno (1610), who was an eyewitness to the exhumation in 1599

22 novembre, 2012

Santa Cecilia in Trastevere, Rome - Statue of St. Cecilia's incorrupt body sculpted by Stefano Maderno (1610), who was an eyewitness to the exhumation in 1599 dans images sacrée IMG_4704pa40

http://www.sacred-destinations.com/italy/rome-santa-cecilia-photos/slides/IMG_4704pa40.htm

22 NOVEMBRE : SAINTE CÉCILE –

22 novembre, 2012

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/index.htm

22 NOVEMBRE : SAINTE CÉCILE  –

Cécile vient de lys du ciel, chemin des aveugles, laborieuse pour le ciel (lia). Il peut encore signifier manquant de cécité ; il viendrait encore de caelo, et leos, ciel et peuple. Elle fut un lys céleste par la pudeur de virginité; ou bien elle est appelée lys parce qu’elle, posséda la blancheur de pureté, la verdeur de conscience et l’odeur de bonne réputation. Elle fut la voie des aveugles, par les exemples qu’elle offrit; le ciel, par sa

* Légende compilée d’après ses actes regardés comme authentiques, et qui ont servi au Bréviaire.

contemplation assidue, et lia, laborieuse par ses bonnes oeuvres continuelles. Cécile veut encore dire ciel, parce que, selon Isidore, les philosophes ont dit que le ciel est tournant, rond et brûlant. Dé même, Cécile fut tournante par assiduité au travail, ronde par persévérance, brûlante par charité ardente. Elle manqua de cécité par l’éclat de sa sagesse ; elle fut le ciel du peuple, parce que dans elle comme dans un ciel spirituel, le peuple regarde le soleil, la lune et les étoiles, c’est-à-dire regarde pour les imiter et la perspicacité de sa sagesse, et la magnanimité de sa foi, et la variété de ses vertus.
Cécile, vierge très illustre, issue d’une famille noble parmi les Romains, et nourrie dès le berceau dans la foi chrétienne, portait constamment l’évangile du Christ caché sur sa poitrine. Ses entretiens avec Dieu et sa prière ne cessaient ni le jour ni la nuit, et elle sollicitait le Seigneur de lui conserver sa virginité. Elle avait été fiancée à un jeune homme appelé Valérien, et au moment où ses noces devaient être célébrées, elle portait, sur sa chair, un cilice que recouvraient des vêtements brodés d’or; et pendant que le choeur des musiciens chantait, Cécile chantait aussi dans son coeur, à celui qui était son unique soutien, en disant : « Que mon coeur, Seigneur, et que mon corps demeurent toujours purs, afin que je n’éprouve; point de confusion. » Elle passa, dans la prière et le jeûne, deux ou trois jours, en recommandant au Seigneur ses appréhensions. Enfin, arriva la nuit où elle se retira avec son époux dans le secret de l’appartement nuptial. Elle adresse alors ces paroles à Valérien : « O jeune et tendre ami, j’ai un secret à le confier, si tu veux à l’instant me jurer que tu le darderas très rigoureusement. » Valérien jure (342) qu’aucune contrainte ne le forcera à le dévoiler, qu’aucun motif ne le lui fera trahir. Alors Cécile lui dit : « J’ai pour amant un ange de Dieu qui veille sur mon corps: avec une extrême sollicitude. S’il s’aperçoit le moins du monde que tu me touches, étant poussé par un amour qui me souille, aussitôt il te frappera, et tu perdrais la fleur de ta charmante jeunesse ; mais s’il voit que tu  m’aimes d’un amour sincère, il t’aimera comme il  m’aime, et il te montrera sa gloire. » Alors Valérien, maîtrisé par la grâce de Dieu, répondit
« Si tu veux que je te croie, fais-moi voir cet ange, et si je  m’assure que c’est vraiment un ange de Dieu, je ferai ce à quoi tu  m’exhortes ; mais si tu aimes un autre homme., je vous frapperai l’un et l’autre de mon glaive. » Cécile lui dit : « Si tu veux croire au, vrai Dieu, et que tu promettes de te faire baptiser, tu pourras le voir. Alors, va; sors de la ville par la voie qu’on appelle Appienne, jusqu’à la troisième colonne milliaire, et tu diras aux pauvres que tu trouveras là : « Cécile  m’envoie vers vous, afin que vous me fassiez voir le saint vieillard Urbain; j’ai un message secret à lui transmettre. » Quand tu seras devant lui, rapporte toutes mes paroles, et après qu’il t’aura purifié, tu reviendras, et tu verras l’ange lui-même. » Alors Valérien se mit en chemin, et, d’après les renseignements qu’il avait reçus, il trouva le saint évêque Urbain caché au milieu des tombeaux des martyrs. Il lui raconta tout ce que Cécile lui avait dit. Urbain, étendant alors les mains vers le ciel, s’écrie, les yeux pleins de larmes : « Seigneur J.-C., l’auteur des chastes résolutions, recevez les fruits des (343), semences que vous avez jetées dans le sein de Cécile; Seigneur J.-C., le bon pasteur, Cécile, votre servante, vous a servi comme une éloquente abeille ; car cet époux, qu’elle a reçu comme un lion féroce, elle vous l’a dressé comme on fait de l’agneau le plus doux. » Et voici que tout à coup apparut un vieillard couvert de vêtements blancs comme la neige, et tenant à la main un livre écrit, en lettres d’or. En le voyant, Valérien, saisi de terreur, tombe comme mort. Relevé par le vieillard, il lit es mots : « Un Dieu, une foi, un baptême; un seul Dieu, père de toutes choses, qui est au-dessus de nous tous, et au-dessus de tout et en nous tous. » Quand Valérien, eut achevé de lire, le vieillard lui dit : « Crois-tu qu’il en soit ainsi, ou doutes-tu encore? » Valérien s’écria-: « Sous le ciel, aucune vérité n’est plus croyable » Aussitôt, le vieillard disparut, et Valérien reçut le baptême dés mains d’Urbain. En rentrant, il trouva, dans la chambre, Cécile qui s’entretenait avec l’ange. Or, cet ange tenait à 1a main deux couronnes tressées avec des roses et des lys; il en donna une à Cécile et l’autre a Valérien, en disant : « Gardez ces couronnes d’un coeur sans tache et d’un corps pur; car c’est du paradis de Dieu que je vous les ai apportées. Jamais elles ne se faneront, ni ne perdront leur parfum ; elles ne seront visibles: qu’à ceux qui aimeront la chasteté. Quant à toi, Valérien, pour avoir suivi un conseil profitable, demande ce que tu voudras, et tu l’obtiendras. » Valérien lui, répondit : « Rien ne m’est plus doux en cette vie que l’affection de mon unique frère. Je demande donc qu’il connaisse la vérité avec moi. » (344) L’ange lui dit : « Ta demande plaît au Seigneur, et tous deux vous arriverez auprès de lui avec la palme du martyre. »
Après quoi, entra Tiburce, frère de Valérien, qui, ayant senti. une odeur de roses extraordinaire : « Je  m’étonne, dit-il, que, dans cette saison, on respire cette odeur de roses et de lys. Quand je tiendrais ces fleurs dans mes mains, elles ne répandraient pas un parfum d’une plus grande suavité. Je vous avoue que je suis tellement ranimé que je crois être tout à fait changé. » Valérien lui dit: « Nous avons des couronnes que tés yeux ne peuvent voir; elles réunissent l’éclat de la pourpré à la blancheur de la neige: et de même qu’à ma demande tu en as ressenti l’odeur, de même aussi, si tu crois, tu pourras les voir. » Tiburce répondit :          « Est-ce que je rêve en t’écoutant, Valérien, ou dis-tu vrai ? », Valérien lui dit :            « Jusqu’ici, nous n’avons vécu qu’en songe, au lieu que maintenant, nous sommes dans la vérité. » Tiburce reprit: « D’où sais-tu cela? » Valérien répondit : « L’ange du Seigneur  m’a instruit, et tu pourras le voir toi-même quand tu seras purifié et que tu auras renoncé à toutes les idoles. » Ce miracle des couronnes de roses est attesté par saint Ambroise qui dit dans la Préface
« Sainte Cécile fut tellement remplie du don céleste, qu’elle reçut la palmé du martyre : elle maudit le monde et les joies du mariage. A elle revient l’honneur de la confession glorieuse de Valérien, son époux, et de Tiburce que vous avez couronnés, Seigneur ; de fleurs odoriférantes par la main d’un ange. Une vierge conduisit ces hommes à la gloire. Le monde connut (345) combien a de valeur le sacrifice de la chasteté. » Alors Cécile prouva à Tiburce avec tant d’évidence que toutes les idoles sont insensibles et muettes, que celui-ci répondit : « Qui ne croit pas ces choses est une brute.» Cécile embrassant alors la poitrine de son beau-frère, dit : « C’est aujourd’hui que je te reconnais pour mon frère. De même que l’amour de Dieu a fait de ton frère mon époux, de même le mépris que tu professes pour les idoles fait de toi mon frère. Va donc avec ton frère recevoir la purification ; tu verras alors les visages angéliques. » Tiburce dit à son frère : « Je te conjure, frère, de me dire à qui tu vas me conduire. » « C’est à l’évêque Urbain, répondit Valérien. » « N’est-ce pas, dit Tiburce, cet Urbain qui a été condamné si souvent et qui demeure encore dans des souterrains? S’il est découvert, il sera livré aux flammes, et, nous serons enveloppés dans les mêmes supplices que lui. Ainsi pour avoir cherché une divinité qui se cache dans les cieux, nous rencontrerons sur la terre des châtiments qui nous consumeront. » Cécile lui dit: « Si cette vie était. la seule, ce serait avec raison que nous craindrions de la perdre : mais il y en a une autre qui n’est jamais perdue, et que le Fils de Dieu nous a fait connaître. Toutes les choses qui ont été faites, c’est le Fils engendré du Père qui les a produites. Tout ce qui est créé, c’est l’Esprit qui procède du Père qui l’a animé. Or, c’est ce Fils de Dieu qui, en venant dans le monde, nous a démontré par ses paroles et par ses miracles qu’il y a une autre vie. » Tiburce lui répondit: «Tu viens de dire, bien certainement, qu’il y a un seul Dieu, et comment dis-tu (346) maintenant qu’il y en a trois? » Cécile répliqua : « De même que dans la sagesse d’un homme il se trouve trois facultés : le génie, la mémoire et l’intelligence, de même dans l’unique essence de la divinité, il peut se trouver trois personnes. » Alors elle lui parla de la venue du Fils de Dieu, de sa passion dont elle lui exposa les convenances : « Si le Fils de Dieu fut chargé de chaînes, c’était pour affranchir le genre humain des liens du péché. Celui qui est béni fut maudit, afin que l’homme maudit fût béni. Il souffrit d’être moqué afin que l’homme fût délivré de l’illusion du démon; il reçut sur sa tête une couronne d’épines pour nous soustraire à la peine capitale; il accepta le fiel amer pour guérir dans l’homme le goût primitivement sain; ; -il. fut dépouillé pour couvrir la nudité de nos premiers parents ; il fut suspendu sur le bois pour enlever la prévarication du bois. »Alors Tiburce dit à son frère « Prends pitié de moi ; conduis-moi à l’homme de Dieu afin que j’en reçoive la purification. » Valérien conduisit donc Tiburce qui fut purifié; dès ce moment, il voyait souvent les anges, et tout ce qu’il demandait, il l’obtenait aussitôt.
Valérien et Tiburce distribuaient d’abondantes aumônes : ils donnaient la sépulture aux corps des saints que le préfet Almachius faisait tuer. Almachius les fit mander devant lui et les interrogea sur les motifs qui les portait à ensevelir ceux qui étaient condamnés comme criminels. « Plût au ciel, répondit Tiburce, que nous fussions les serviteurs de ceux que tu appelles des condamnés ! Ils ont méprisé ce qui paraît être quelque chose et n’est rien: ils ont trouvé ce qui paraît (347) ne pas être, mais qui existe réellement. » Le préfet lui demanda: «Quelle est donc cette chose? » «Ce qui paraît exister et n’existe pas, répondit Tiburce, c’est tout ce qui est dans ce monde, qui conduit l’homme à ce qui n’existe pas : quant à ce qui ne paraît pas exister et qui existe, c’est la vie ales justes et le châtiment des coupables. » Le préfet reprit: « Je crois que tu ne parles pas avec ton esprit. » Alors il ordonne de faire avancer Valérien, et lui dit.: « Comme la tête de, ton frère n’est pas saine, toi, au moins, tu sauras me donner une réponse sensée. Il est certain que vous êtes dans une grande erreur, puisque vous dédaignez les plaisirs et que vous n’avez d’attrait que pour tout ce qui est opposé aux délices. » Valérien dit alors qu’il avait vu, au temps de l’hiver; des hommes oisifs et railleurs se moquer des ouvriers occupés à la culture dés champs: mais au temps de l’été, quand fut arrivé le moment de récolter les fruits glorieux de leurs travaux, ceux qui étaient regardés comme des insensés furent dans la joie, tandis que commencèrent à pleurer ceux qui paraissaient les plus habiles. « C’est ainsi que nous, poursuivit Valérien, nous supportons maintenant l’ignominie et le labeur; mais plus, tard, nous recevrons la gloire et la récompense éternelle. Quant’ à vous, vous jouissez maintenant d’une joie qui ne dure pas, mais plus tard , aussi, vous ne trouverez qu’un deuil éternel. » Le préfet lui dit: « Ainsi nous, et nos invincibles princes, nous aurons en partage un deuil éternel, tandis que vous qui êtes les personnes les plus viles, vous posséderez une joie qui n’aura pas de fin ? » Valérien répondit : « Vous n’êtes que de (348) pauvres hommes et non des princes, nés à notre époque, qui mourrez bientôt et qui rendrez à Dieu un compte plus rigoureux que tous. » Alors le préfet dit: « Pourquoi perdre le temps, en des discours oiseux ? Offrez des libations aux dieux, et allez-vous-en sans qu’on vous ait fait subir aucune peine. » Les saints répliquèrent : « Tous les jours nous offrons un sacrifice au vrai Dieu.» «Quel est son nom? demanda le préfet » « Tu ne pourras jamais le découvrir, quand bien même tu aurais des ailes pour voler, répondit Valérien. » « Ainsi, reprit le préfet, Jupiter, ce n’est pas le nom d’un dieu? » Valérien répondit : « C’est le nom d’un homicide et d’un corrupteur. » Almachius lui dit : « Donc, tout l’univers est dans l’erreur, et il n’y à que ton frère et toi qui connaissiez le vrai Dieu? » Valérien répondit: « Nous ne sommes pas les seuls, car il est devenu impossible de compter le nombre de ceux qui ont embrassé cette doctrine sainte. » Alors les saints furent livrés à la garde de Maxime. Celui-ci leur dit : « O noble et brillante fleur de la jeunesse romaine ! ô frères unis par un amour si tendre! Comment courez-vous à la mort ainsi qu’à un festin? » Valérien lui dit que s’il promettait de croire, il verrait lui-même leur gloire après leur mort : « Que je sois consumé par la foudre, dit Maxime, si je ne confesse pas ce Dieu unique que vous adorez ; quand ce que vous dites arrivera !. » Alors Maxime, toute sa. famille et tous les bourreaux crurent et reçurent le baptême d’Urbain qui vint les trouver en secret.
Quand donc l’aurore annonça la fin de la nuit, Cécile s’écria en disant : « Allons, soldats du Christ, (349) rejetez les oeuvres des. ténèbres, et revêtez-vous des armes de la lumière. » Les saints sont alors conduits au quatrième mille hors de la ville, à la statue de Jupiter; et comme ils ne voulaient pas sacrifier, ils sont décapités l’un et l’autre. Maxime affirma avec serment, qu’au moment de leur martyre, il avait vu des anges resplendissants, et leurs âmes comme des vierges qui sortent de la chambre nuptiale. Les anges les portaient au ciel dans leur giron. Quand Almachius apprit que Maxime s’était fait chrétien, il le fit assommer avec des fouets armés de balles de plomb, jusqu’à ce qu’il eût rendu l’esprit. Cécile ensevelit son corps à côté de Valérien et de Tiburce. Cependant Almachius fit rechercher les biens de ces deux derniers; et ordonna que Cécile comparût devant lui comme la femme de Valérien, et sacrifiât aux idoles, sinon qu’il serait lancé contré elle une sentence de mort. Comme les appariteurs la poussaient a obéir et qu’ils pleuraient beaucoup de ce qu’une jeune femme si belle et si noble se livrât de plein gré à la mort, elle leur dit : « O bons jeunes gens, ceci n’est point perdre sa jeunesse, mais la changer; c’est donner de la boue pour recevoir de l’or; échanger une vile habitation et en prendre une précieuse : donner un petit coin pour recevoir une place brillamment ornée. Si quelqu’un voulait donner de l’or pour du cuivre, n’y courriez-vous pas en toute hâte? Or, Dieu rend cent pour un qu’on lui a donné. Croyez-vous ce que je viens de vous dire? » « Nous croyons, répondirent-ils, que le Christ qui possède une telle servante, est le vrai Dieu. » On appela l’évêque Urbain et plus de quatre cents personnes (350) furent baptisées. Alors Almachius se fit amener sainte Cécile. « Quelle est ta condition? » lui dit-il. Cécile « Je suis libre et noble. » — Almachius : « C’est au sujet de la religion que je t’interroge. » — Cécile : « Ton interrogation n’était pas exacte, puisqu’elle exigeait deux réponses. » — Almachius : « D’où te vient tant de présomption en me répondant? » – Cécile : « D’une conscience pure et d’une conviction sincère. » — Almachins : « Ignores-tu quel est mon pouvoir ? » Cécile : « Ta puissance est semblable à une outre remplie de vent, qu’une aiguille la perce, tout ce qu’elle avait de roideur a disparu, et toute cette roideur qu’elle paraissait avoir, s’affaisse. » — Almachius « Tu as commencé par des injures et tu poursuis sur le même ton. » — Cécile : « On ne dit pas d’injure à moins qu’on n’allègue des paroles fausses. Démontre que j’ai dit une injure, alors j’aurai avancé une fausseté : ou bien, avoue que tu te trompes, en me calomniant; nous connaissons la sainteté du nom de Dieu, et nous ne pouvons pas le renier. Mieux vaut mourir pour être heureux que de vivre pour être misérables. » — Almachius : « Pourquoi parles-tu avec tant d’orgueil? » — Cécile : « Il n’y a pas d’orgueil; il y a fermeté. » — Almachius : « Malheureuse, ignores-tu que le pouvoir de vie et de mort  m’a été confié? » — Cécile : « Je prouve, et c’est un fait authentique, que tu viens de mentir: Tu peux ôter la vie aux vivants; mais tu ne saurais la donner aux morts. Tu es un ministre de mort, mais non un ministre de vie. » — Almachius : « Laisse là ton audace, et sacrifie aux dieux. » — Cécile : « Je ne sais où tu as perdu l’usage (351) de tes yeux : car les dieux dont tu parles, nous ne voyons en eux que des pierres. Palpe-les plutôt, et au toucher apprends ce que tu ne peux voir avec ta vue. »
Alors Almachius la fit reconduire chez elle, et il ordonna qu’elle serait brûlée pendant une nuit et un jour dans un bain de vapeur bouillante. Elle y resta comme dans un endroit frais; sans même éprouver la moindre sueur. Quand Almachius le sut, il ordonna qu’elle eût la tête tranchée dans le bain. Le bourreau la frappa par trois fois au cou, sans pouvoir lui couper la,tête. Et parce qu’une loi défendait de frapper quatre fois la victime; je bourreau ensanglanté laissa Cécile à demi morte.
Durant les trois jours qu’elle survécut, elle donna tout ce qu’elle possédait aux pauvres, et recommanda à l’évêque Urbain tous ceux qu’elle avait convertis : « J’ai demandé, lui dit-elle, ce délai de trois jours afin de recommander ceux-ci à votre béatitude, et pour que vous consacriez cette maison qui  m’appartient afin d’en faire une église. » Or, saint Urbain ensevelit son corps avec ceux des évêques, et consacra sa maison qui devint une église, comme elle l’avait demandé.
Elle souffrit vers l’an du Seigneur 223, du temps de l’empereur Alexandre. On lit cependant ailleurs qu’elle souffrit du temps de Marc-Aurèle, qui régna vers l’an du Seigneur 220.

LES RELIGIEUX DU NORD DE L’AFRIQUE, SIGNES DE L’AMOUR DU CHRIST

22 novembre, 2012

http://www.zenit.org/article-32623?l=french

LES RELIGIEUX DU NORD DE L’AFRIQUE, SIGNES DE L’AMOUR DU CHRIST

Réunion de la Conférence des évêques (CERNA)

ROME, jeudi 22 novembre 2012 (Zenit.org) – “Les communautés de religieux et religieuses qui servent et prient avec persévérance (…) sont souvent le seul signe de l’amour du Christ pour les populations parmi lesquelles elles vivent”, écrit Mgr Landel dans ce communiqué publié au terme de l’assemblée de la CERNA, en Sicile.
Communiqué final de l’assemblée de la CERNA :
La Conférence des Evêques de la Région Nord de l’Afrique (CERNA) s’est réunie du 18 au 21 novembre 2012. Y ont pris part tous les évêques et leurs collaborateurs ainsi que l’administrateur apostolique de Laayoune, à l’exception de Mgr Giovanni Martinelli, vicaire apostolique de Tripoli, convalescent. Le Père Jean-Louis Barrain, vicaire général de Nouakchott, et Mgr Domenico Mogavero, notre hôte, ont participé à nos travaux. Mgr Vincent Landel, archevêque de Rabat et président de la CERNA, a conduit cette réunion.
Cette conférence s’est tenue à Mazara del Vallo (Sicile), à l’invitation de Mgr Domenico Mogavero, évêque de ce diocèse. La Sicile est traditionnellement un carrefour de migrations, avec une présence notable de musulmans, et le diocèse de Mazara del Vallo, jumelé avec celui de Tunis, est très actif tant dans le dialogue avec l’islam que dans l’accueil des migrants : un séminaire sur le dialogue « Les religions et la Méditerranée » suivra d’ailleurs la rencontre de la CERNA.
Regardant avec foi et espérance l’évolution des pays du Maghreb depuis un an, la CERNA constate que les 3 défis (religieux, politique et socio-économique) qu’elle a relevés en novembre 2011 sont toujours actuels, mais les transitions se révèlent plus complexes et douloureuses qu’on ne pouvait le prévoir. La situation chez notre voisin du sud, le Mali, la difficile reconstruction de la Libye, l’incertitude du lendemain dans le processus de transition en Tunisie en sont des signes évidents.
Nous nous réjouissons de la fidélité des communautés de religieux et religieuses qui servent et prient avec persévérance : nous rendons grâce pour la vitalité et la stabilité qu’elles procurent à nos Eglises. Elles sont souvent le seul signe de l’amour du Christ pour les populations parmi lesquelles elles vivent. Nos Eglises sont modestes et fragiles, le départ de certaines communautés religieuses implantées depuis longtemps au Maghreb et la mobilité toujours plus rapide des membres de nos paroisses nous conduisent à compter toujours plus sur la solidarité des autres Eglises, et nous rendons grâce pour la générosité des diocèses qui nous proposent des prêtres Fidei Donum, et des congrégations – en particulier africaines – qui choisissent de s’implanter dans notre région.
Nous nous réjouissons aussi de la présence fervente de nombreux étudiants, de migrants issus de toute l’Afrique, de fidèles implantés depuis longtemps, de familles de passage, de travailleurs expatriés, de volontaires : ils contribuent aussi à la vitalité de nos Eglises. Dans ce contexte géopolitique mouvant, mais aussi dans la dynamique du synode sur la nouvelle évangélisation, nous désirons repréciser le sens du témoignagede nos communautés chrétiennes au Maghreb ; humanisation, rencontre, dialogue, service, prière, contemplation, confiance, espérance… sont des termes qui reviennent souvent dans les points de repère de nos Eglises.
Nous nous réjouissons encore de l’esprit de responsabilité dont font preuve laïcs, prêtres, congrégations religieuses, évêques pour que nos Eglises exercent leur témoignage : cette coresponsabilité est une réalité dont certaines communautés prennent plus conscience, comme, par exemple, l’Eglise de Tunisie dans l’attente d’un nouvel archevêque, l’Eglise au Maroc qui se réjouit d’un renforcement sensible de la présence de frères franciscains, l’Eglise en Algérie où un certain nombre de communautés ont pu se renouveler cette année, l’Eglise en Libye qui bénéficie de l’arrivée de nombreux professionnels de la santé et de l’éducation philippins et indiens – très souvent chrétiens.
Nous faisons volontiers nôtre l’espérance confiante exprimée par le synode qui s’est tenu à Rome en octobre dernier : un « courage serein inspire également notre regard sur le monde contemporain. Nous ne nous sentons pas intimidés par les conditions des temps que nous vivons. C’est un monde plein de contradictions et de défis, mais il reste création de Dieu, blessé certes par le mal, mais toujours aimé de Dieu, dans lequel peut germer à nouveau la semence de la Parole afin qu’elle donne un fruit neuf. Il n’y a pas de place pour le pessimisme dans les esprits et dans les cœurs de ceux qui savent que leur Seigneur a vaincu la mort et que son Esprit œuvre avec puissance dans l’histoire. Avec humilité, mais aussi avec détermination – celle qui vient de la certitude que la vérité vaincra à la fin – nous rejoignons ce monde et voulons y voir une invitation de Dieu à être témoins de son Nom. Notre Église est vivante et affronte, avec le courage de la foi et le témoignage de tant de ses fils, les défis que l’histoire nous lance » (Message au peuple de Dieu § 6).
La tenue de cette CERNA en Sicile, au cœur de la Méditerranée, souligne l’urgence du dialogue des cultures, des civilisations et des religions, entre les trois rives de cette mer. Beaucoup d’aspirations, mais aussi d’interrogations saisissent les peuples du pourtour méditerranéen, et la guerre en Syrie, la situation au Nord-Mali, l’extrémisme de certains groupes religieux intensifient les migrations forcées et renforcent ces craintes. Mais nous faisons quotidiennement l’expérience de la fécondité de la connaissance mutuelle, du dialogue de vie, dans le respect, l’écoute, l’accueil et le partage : nous croyons et expérimentons que « l’amour parfait chasse la crainte » (1 Jn 4,18).
Nous nous réjouissons aussi de ce que le dernier synode conforte notre expérience quotidienne : le dialogue de vie est la modalité fondamentale du témoignage que nous rendons à la Bonne Nouvelle. « L’Eglise invite en particulier les chrétiens à persévérer et à intensifier leurs relations avec les musulmans selon l’enseignement de la Déclaration Nostra Aetate. Malgré les difficultés, ce dialogue doit se poursuivre. Il dépend toujours de la formation adéquate des partenaires, de leur fondement ecclésial authentique comme chrétiens et d’une attitude de respect de la conscience des personnes et de la liberté religieuse pour tous. Fidèle à l’enseignement de Vatican II, l’Eglise respecte les autres religions et leurs adeptes et elle est heureuse de collaborer avec eux dans la défense et la promotion de la dignité inviolable de chaque personne » (proposition 53).
Mgr Domenico Mogavero, membre de la commission pour les migrations de la Conférence Episcopale Italienne, nous a présenté la situation des migrants en Italie, la politique du pays en ce domaine, et les efforts de l’Eglise pour rendre plus humains non seulement l’accueil des migrants mais aussi les lois les concernant. Cet accent prophétique de l’Eglise d’Italie nous stimule dans notre ministère auprès des migrants : selon les propos de Mgr Mogavero, « le phénomène des migrations ne peut plus être considéré comme un phénomène d’urgence, mais comme un phénomène culturel inhérent à l’homme, qui de tout temps a été mobile. La terre appartient à tous, et il ne saurait y avoir de territoire excluant telle ou telle catégorie de personnes ».
En réponse à la demande du Saint-Siège, comme chaque conférence épiscopale, nous avons travaillé à l’élaboration d’orientationspastorales pour nous aider en cas d’abus sexuels. Une commission a été désignée pour finaliser ce travail.
Nous avons approuvé la traduction liturgique de la Bible élaborée par la CEFTL (Commission Episcopale Francophone pour les Traductions Liturgiques).
Notre travail a été magnifiquement soutenu par l’accueil chaleureux et la prière fervente des communautés chrétiennes du diocèse de Mazara del Vallo avec lesquelles nous avons quotidiennement célébré l’eucharistie. Nous avons pris dans notre prière les migrants, les personnes qui souffrent de la violence en Terre Sainte, en Syrie et au Mali, les réfugiés accueillis par les pays voisins, mais aussi tant d’artisans de paix entre les peuples et de solidarité avec les plus démunis. Mgr Lahham, administrateur apostolique de Tunis, nous a partagé ce que vit la Jordanie où il exerce désormais son ministère épiscopal : nous avons ainsi été en communion avec le peuple jordanien et son Eglise.
La CERNA a procédé au renouvellement de son bureau. Elle a de nouveau confié la présidence à Mgr Vincent Landel archevêque de Rabat ; elle a élu vice-président Mgr Claude Rault évêque de Laghouat-Ghardaïa et membre du Bureau Mgr Ghaleb Bader archevêque d’Alger. Le père Daniel Nourissat a été confirmé comme Secrétaire Général. Elle a reconduit Mgr Vincent Landel comme délégué à la CEFTL et Mgr Paul Desfarges comme délégué au SCEAM (Symposium des Conférences Episcopales d’Afrique et de Madagascar).

La prochaine réunion de la CERNA aura lieu à Rome en 2013.
+ Vincent LANDEL
Archevêque de Rabat, président de la CERNA
Mazara del Vallo, le 21 novembre 2012