COMMÉMORATION DES FIDÈLE DÉFUNT

http://frederic.simon1.free.fr/jour_des_morts.html

COMMÉMORATION DES FIDÈLE DÉFUNT

Pour l’ Eglise catholique , le 2 Novembre est le jour de la commémoration des fidèles défunts. La liturgie prévoit un office particulier et des prières sont dites pour leurs âmes. Le 2 Novembre s’appelle aussi le jour des morts ou la fête des morts.
Depuis les premiers temps du christianisme, les liturgies occidentales et orientales consacrent une partie de la messe à la commémoration des défunts. Au moment du « mémento » on récitait les noms des défunts qui étaient inscrits sur des dyptiques, des tablettes généralement en ivoire. De nos jours, cet usage est remplacé par la lecture de la deuxième prière eucharistique de la liturgie Vatican II qui commence par : « Souviens-toi aussi de nos frères qui se sont endormis dans l’espérance de la résurrection, et de tous les hommes qui ont quitté cette vie ».
En même temps que cette célébration quotidienne, s’est installée la coutume de commémorer les défunts suivant certains rythmes.
Tertullien ( mort vers 230-240 ) témoigne de l’existence de cette pratique à son époque : « Nous faisons annuellement des oblations pour les défunts et pour les nativités des martyrs ». ( De la couronne du soldat chapitre III ). On remarque que dans ce témoignage Tertullien établit déjà une relation entre la commémoration des morts et la Toussaint.
Après l’inhumation, des prières sont dites près de la tombe du défunt pendant les trois premiers jours de deuil.
Au IV ème siècle Saint Augustin recommande un deuil de sept jours au lieu du deuil de neuf jours que pratiquaient les latins et qu’ils appelaient les novandiales. « Le nombre septénaire marque principalement le repos à cause de la religion du Sabbat; c’est donc avec raison qu’on l’observe pour les morts, parce qu’ils sont comme entrés dans leur repos ». ( Questions sur la Genèse. Chapitre CLXXII ). 
Au VI ème siècle le pape Saint Grégoire le Grand institua la pratique du « trentain » c’est à dire la célébration de trente messes trente jours de suite pour qu’une âme soit libérée du purgatoire. Un jour, ayant pitié d’un frère défunt , il avait dit au prévôt du monastère : « Va donc, et à partir de ce jour, durant trente jours continus, aie soin d’offrir pour lui le sacrifice, et ne laisse passer absolument aucun jour où ne soit pas immolée l’hostie salutaire pour sa libération ». ( Dialogues Livre IV chapitre 55 ).
On pouvait ainsi célébrer un office pour les défunts le jour de l’inhumation puis trois , sept et trente jours après leur décès et à chaque anniversaire mais cette commémoration se situait dans le cadre d’un office ordinaire.
Un office spécifique pour les morts n’a été créé que plus tardivement, les premiers textes qui en parlent datent du IX ème siècle. Amalaire, diacre puis abbé de Metz, le signale dans son ouvrage « De ecclesiasticis officiis » écrit vers 820.
En 998 Odilon de Cluny institue une journée consacrée à la commémoration de tous les fidèles trépassés et la fixe le 2 Novembre. Son biographe raconte : « le saint père abbé proposa à tous les monastères que, le lendemain de la fête de tous les saints, on célèbre partout la mémoire de tous les fidèles pour assurer le repos de leur âme, que des messes soient célébrées, que les aumônes soient distribuées sans compter pour les pauvres ». Un texte des années 1070-1080 laisse entendre que le pape Léon IX ( 1049-1054 ) approuva cette décision peu après le décès d’Odilon. La fête des morts se répand dans tout l’occident chrétien dès la seconde moitié du XI ème siècle. Elle passe en Angleterre au début du XIII ème siècle. Le concile d’Oxford de 1222 déclare cette commémoration fête de seconde classe.
La commémoration des fidèles défunts entre dans la liturgie romaine et devient universelle au XIII ème siècle.

Laisser un commentaire