Archive pour octobre, 2012

luk-18,35- Guerissant les aveugles (Luc, passage parallèle)

27 octobre, 2012

luk-18,35- Guerissant les aveugles (Luc, passage parallèle) dans images sacrée 16%20LUKAS%20VAN%20LEYDEN%20CHRIST%20HEALING%20THE%20BLIND%20D1

http://www.artbible.net/3JC/-luk-18,35-Healing%20Blindness-Guerissant%20les%20aveugles/slides/16%20LUKAS%20VAN%20LEYDEN%20CHRIST%20HEALING%20THE%20BLIND%20D1.html

 

commentaires de Marie Noëlle Thabut – Premiere Lecture: Jérémie 31, 7-9

27 octobre, 2012

http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/commentaires-de-marie-noelle-thabut.html

Dimanche 28 octobre 2012 : commentaires de Marie Noëlle Thabut

PREMIERE LECTURE – Jérémie 31, 7-9

7 Ainsi parle le SEIGNEUR : 
 Poussez des cris de joie pour Jacob, 
 acclamez la première des nations ! 
 Faites résonner vos louanges et criez tous :
 « SEIGNEUR, sauve ton peuple, 
 le reste d’Israël ! »
8 Voici que je les fais revenir du pays du Nord, 
 et que je les rassemble des extrémités du monde.
 Il y a même parmi eux l’aveugle et le boiteux, 
 la femme enceinte et la jeune accouchée ; 
 c’est une grande assemblée qui revient.
9 Ils étaient partis dans les larmes, 
 dans les consolations je les ramène ; 
 je vais les conduire aux eaux courantes 
 par un bon chemin où ils ne trébucheront pas.
 Car je suis un père pour Israël, 
 Ephraïm est mon fils aîné. 

Il faut croire que cela allait bien mal ! Il suffit d’entendre ce ton presque triomphal par avance pour deviner dans quel contexte épouvantable Jérémie a pris la parole ici. Car c’est une caractéristique des prophètes. Jérémie, comme tous les prophètes, tient deux langages : à l’heure de l’insouciance et de l’infidélité à la Loi, il a des paroles très sévères pour inviter ses compatriotes à la conversion. Il menace, il annonce la catastrophe imminente. A temps et à contre-temps, au risque de devenir insupportable et d’être persécuté, il met en garde, il invite à ouvrir les yeux, à revenir vers Dieu. Son message, c’est « vos bêtises vous mènent tout droit à la catastrophe ! » Mais, au contraire, à l’heure du malheur et de la déportation, il vient redonner l’espérance, il rappelle que Dieu n’abandonne jamais son peuple, quelles que soient ses bêtises.
 Le ton du texte d’aujourd’hui le situe évidemment dans un contexte de malheur. C’est parce qu’on est au fin fond du désespoir que Jérémie ose dire « Poussez des cris de joie », c’est parce qu’on est au fin fond de l’humiliation que Jérémie appelle Jacob (c’est-à-dire le peuple d’Israël) « la première des nations ». Ce n’est pas par goût du paradoxe, c’est le cri de la foi ! C’est quand on est dans la nuit, qu’il faut à tout prix croire que la lumière reviendra. Le prophète, dans ces cas-là, c’est celui qui sait, le premier, discerner les lueurs de l’aube. On aura peut-être du mal à croire à ce message d’espoir puisque tout va mal, c’est pour cela que Jérémie prend la peine d’introduire son message par la formule solennelle : « Ainsi parle le SEIGNEUR ». Manière de dire : je ne parle pas de moi-même, ce que je vous dis, c’est Dieu lui-même qui vous le promet. [1]
 De quel malheur s’agit-il ? Bien évidemment de l’exil à Babylone. Il ne peut pas s’agir des malheurs du royaume du Nord : on ne connaît pas exactement les dates de Jérémie, mais ce qui est sûr, c’est qu’il est né longtemps après la fin du royaume du Nord, lequel a été définitivement détruit par l’Assyrie (c’est-à-dire Ninive) en 721. Lui-même dit avoir entendu la parole du Seigneur pour la première fois pendant le règne de Josias qui a régné de 640 à 609. Le malheur dont il s’agit ne peut être que l’Exil à Babylone qui a duré de 587 à 538.
 Une première vague de déportations a eu lieu en 597 puis une deuxième vague en 587 ; Jérémie, lui, n’a pas été déporté ; il a bien failli l’être, pourtant, il faisait partie de la file de déportés enchaînés ; mais le chef de la garde personnelle de Nabuchodonosor lui a laissé le choix, soit de partir à Babylone avec les déportés, soit de rester à Jérusalem et Jérémie a choisi de rester ; il a fort à faire à Jérusalem pour maintenir le moral de ceux qui sont restés au pays. Sur le plan politique, plusieurs partis s’opposent : faut-il rester sur place, subir cette tutelle babylonienne, et essayer de faire survivre le pays en attendant des jours meilleurs ? C’était la position de Jérémie ; faut-il au contraire s’exiler en Egypte ? Ou encore faut-il continuer la guerilla, quitte à supprimer ceux qui s’accommodent trop bien de la présence babylonienne ?
 Le texte que nous venons d’entendre est donc écrit par Jérémie resté à Jérusalem, pour lutter contre le désespoir de ses compatriotes. Il annonce le grand retour des exilés « Voici que je les fais revenir du pays du Nord, que je les rassemble des extrémités du monde… C’est une grande assemblée qui revient. » Et il oppose les conditions du départ en exil dans l’humiliation au retour triomphal au pays : « Ils étaient partis dans les larmes, dans les consolations je les ramène. » Dans les convois de déportés, on sait bien d’avance qu’un certain nombre ne supportera pas la brutalité des conditions de détention et les difficultés de la route. Mais quand il s’agira de revenir, la marche sera douce, si douce que, même les plus faibles pourront l’entreprendre ! « Il y a parmi eux l’aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la jeune accouchée. » C’est un peuple vaincu, affaibli, trébuchant qui a été emmené enchaîné, et, pour certains, les yeux crevés… C’est un peuple libre, assuré qui reviendra.
 Ce qui est troublant, c’est que tous les noms (Jacob, Ephraïm, Israël) que Jérémie emploie pour parler du peuple sont des noms qui qualifiaient non pas le royaume du Sud (Jérusalem) mais le royaume du Nord avant sa destruction ; sachant qu’en aucun cas Jérémie ne peut avoir été contemporain du royaume du Nord, on peut penser qu’il annonce ici, tacitement, la réunification du peuple de Dieu. On sait également qu’une partie de la population du Nord s’était réfugiée à Jérusalem après la destruction de Samarie en 721 ; peut-être s’adresse-t-il à eux tout particulièrement ?
 Dernière remarque, la paternité de Dieu est affirmée très clairement ici : « Je suis un père pour Israël, Ephraïm est mon fils aîné ». Cette manière de parler de Dieu est récente : c’est peut-être le prophète Osée qui en a parlé le premier, au huitième siècle, dans le royaume du Nord, en décrivant la sollicitude de Dieu pour son peuple « Quand Israël était jeune, je l’aimai, et d’Egypte, j’appelai mon fils… J’étais pour eux comme celui qui élève un nourrisson, tout contre sa joue. » (Os 11, 1. 4). Jusque-là, on hésitait à appeler Dieu Père, pour éviter toute ambiguïté ; car les autres peuples utilisaient volontiers ce même titre mais ils envisageaient la paternité divine à l’image de la paternité humaine, charnelle, biologique. En Israël, Dieu est le Tout-Autre, et sa paternité est d’un autre ordre. Mais Jérémie franchit le pas, il emploie le mot « Père » : « Je suis un père pour Israël, Ephraïm est mon fils aîné » ; encore une fois, c’est au creux même de la catastrophe que la foi d’Israël a fait un bond en avant.

 Note
[1] – La traduction liturgique répète une formule analogue (« Parole du Seigneur ») à la fin de ce passage, mais elle ne figure pas dans le texte hébreu.

Homélie du 30e dimanche ordinaire B

27 octobre, 2012

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/

Homélie du 30e dimanche ordinaire B

Jr 31, 7-9 ; He 5, 1-6 ; Mc 10, 46b-52

(Prononcée en 2003 en la cathédrale des SS. Michel et Gudule (Bruxelles), les événements cités sont de cette époque)

Thème : « Ils ont des yeux pour voir et ne voient pas » (Ez 12, 1)

Après avoir ruminé les textes bibliques, je me sens un peu comme un mal voyant qui doit s’adresser à d’autres handicapés de la vue. Suis-je, sommes-nous, conscients d’être tous atteints d’une certaine cécité spirituelle et morale ? Ce qui, en définitive, est pire encore que la cécité physique. « Ceux qui ne voient pas, ai-je lu dans la revue de l’Oeuvre Nationale des Aveugles, sont regardés comme les êtres les plus malheureux de la terre ! Une image démentie par les faits, puisque bon nombre de non voyants ont réussi à trouver le bonheur, et même un vrai bonheur ».
Il est vrai que la beauté, par exemple, peut se découvrir et s’apprécier, sans rien voir, par la musique, notamment. Ainsi, on a pu écrire de Mozart, notre invité d’honneur ce matin, qu’il a, durant toute sa vie semée d’épreuves, « célébré la beauté d’un monde où sa foi chrétienne ne voyait que le pâle reflet d’un au-delà lumineux « . (Liliane Léotard). Heureux donc, les artisans, les artistes du beau, du bon et du bien. Ils sont appelés messagers de Dieu. Ce sont des anges de lumière. Ils viennent tout transfigurer. Pour les aveugles aussi. Même si un grand poète, qui n’a cessé d’aspirer ardemment à la lumière, a écrit que « Tout Ange est terrible ». (Rayner Maria Rilke).
Les extraits bibliques de ce dimanche nous apprennent d’ailleurs que les prophètes utilisent constamment un langage à deux niveaux. Ainsi, ils se préoccupent toujours de leur peuple, et donc de ses faiblesses. Un peuple « aveugle quoiqu’il ait des yeux », disait Isaïe (Is 43, 8). « Ils ont des yeux pour voir et ne voient rien » , répétait Ezéchiel (12, 1). Ce que rappelle l’évangile de Luc, en citant Isaïe : « Le cœur de ces gens-là s’est épaissi. Leur oreille est durcie et leur regard terni. Ils ont peur de voir de leurs yeux, d’entendre de leurs oreilles, et de comprendre de leur esprit. Qu’ils changent donc leur cœur et je les guérirai, dit le Seigneur ». (Ac 28, 27-28).
Souvenez-vous des interpellations vigoureuses de Jésus aux « scribes et pharisiens hypocrites ». Il les accusait carrément d’être des « guides aveugles qui ont arrêté au filtre le moucheron et avalé le chameau » ! Ils avaient cependant le regard perçant pour déceler et dénoncer les moindres infractions aux 613 commandements de la Loi.
Voyez la première lecture. Elle nous a renvoyés à une époque où le royaume de Juda courait aveuglément à la catastrophe. Jérémie a donc invité ses concitoyens à ouvrir les yeux. « Vos insouciances, vos bêtises et vos infidélités, vous mènent tout droit au désastre ». Et de fait, ces aveuglements se traduiront en une succession de drames politiques, sociaux, religieux, militaires, et finalement par un demi siècle d’exil.
C’est dans ce contexte de malheur et de désespoir, que Jérémie a prêché l’espérance. Il a pressenti que si ses compatriotes tenaient bon dans la confiance et la foi, Dieu les délivrerait, comme il avait délivré leurs ancêtres de l’esclavage d’Egypte. D’où, la vision anticipée de ces milliers de déportés, enchaînés, épuisés, parfois même aux yeux crevés, qui retrouvent la lumière de la liberté. Même les aveugles verront !
Les textes évangéliques des dimanches précédents nous ont déjà montré Jésus dénonçant la cécité spirituelle de ses disciples et de l’élite des croyants. Généreux, les Douze appelés le sont. Leur foi semble ardente. Ils ont reçu leur formation de Jésus lui-même. Et cependant, ils restent encore enfermés dans les ténèbres de leurs vues personnelles trop étroites, égoïstes et intéressées.
Rappelons-nous ces mêmes disciples, stupéfaits, quand Jésus leur affirme que la richesse peut empêcher un croyant d’entrer dans le Royaume de Dieu… Et il prend comme exemple, à ne pas suivre, un fidèle observant de la Loi, séduit par le prophète de Nazareth. Et qui, malgré cela, restera figé sur le bord de la route, empêtré dans le filet de ses propriétés et de ses comptes en banque.
Aujourd’hui, Marc poursuit avec une leçon de catéchèse sur la foi. Il part d’un fait divers. Celui d’un mendiant aveugle. Un handicapé physique et social. Un exclu, perdu, face à une foule avide de voir le prophète-vedette. Cet homme éprouvé, qui vit dans les ténèbres, n’a aucune chance de pouvoir arriver au premier rang pour solliciter le guérisseur. Mais il ne manque pas de caractère. Son objectif ? demander la lumière. Il souhaite voir clair. Et il croit dur comme fer que Jésus peut lui rendre la vue.
En criant « Fils de David « , Bar-timée fait déjà un acte de foi remarquable. Car ce nom est précisément celui donné au Messie, annoncé depuis des siècles par les prophètes et attendu par le peuple d’Israël comme Roi Sauveur. L’aveugle reconnaît donc Jésus comme envoyé de Dieu. Non pas avec les yeux du corps, mais avec ceux de l’esprit. Son regard intérieur est déjà un regard clairvoyant… Et voilà que Jésus, brusquement, s’arrête. Contrairement à la foule et à ses proches collaborateurs, il a pris au sérieux les hurlements de ce casse-pieds que tout le monde rabroue et veut faire taire… tant il dérange. Aussitôt, la foule obséquieuse et versatile, comme toujours, change d’attitude et encourage cet invité surprise.
Remarquez que Jésus ne lui dit pas : « Sois guéri » ou « Je te guéris ». Mais bien : « Ta foi t’a sauvé ». Non pas la foi détaillée selon le catéchisme, mais bien une confiance totale en Jésus. Ce qui est la première condition, la première étincelle de la foi. C’est bien cette foi-là qui provoque le dessillement des yeux, celle qui libère et qui sauve. C’est elle qui donne accès à la lumière et le courage de prendre ses distances envers les richesses terrestres, les tentations du pouvoir et autres mirages trompeurs.. Guérir et sauver sont, chez Marc, pratiquement synonymes.
Bar-timée ne se contentera pas de dire merci, ni de profiter gloutonnement de sa guérison… Les yeux ouverts à la lumière, et le cœur à la Parole du Sauveur, il poussera la logique jusqu’à emboîter le pas à Jésus, pour conformer sa vie à la vision reçue. Il s’engage. Ce qui est l’attitude du « disciple ». Un disciple aux yeux et au cœur grands ouverts. Ce que Jésus n’avait pu obtenir d’un certain riche personnage en bonne santé, pieux pratiquant de la Loi depuis sa jeunesse, mais qui n’avait pas eu le courage de se joindre aux premiers disciples.
Nous voici donc, tous autant que nous sommes, interpellés directement. Car, dans ce petit récit savoureux, c’est bien chacun de nous qui est dans la foule, ou aux côtés du Maître, ou même sur le bord de la route et atteint plus ou moins gravement d’aveuglement spirituel ou moral. Nous ne sommes plus dans un lointain passé, mais dans le présent de ce jour. Ici, maintenant.
« Que désires-tu que je fasse pour toi ? », nous dit Jésus. Qu’allons-nous répondre ? Que tu m’accordes la santé ou la richesse, la réussite, la fin des soucis, une guérison miracle… ou peut-être plus essentiellement : Seigneur, arrache les écailles de mes yeux, de nos yeux. Augmente en nous la foi. Fais que je voie. Nous te croisons si souvent en chemin, dans le métro ou ailleurs, sans te reconnaître. Même à la Fraction du Pain. Alors que nous sommes trop facilement convaincus de notre clairvoyance. Apprends-nous à mieux voir pour mieux aimer et mieux servir.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008

Jésus et les enfants

25 octobre, 2012

Jésus et les enfants dans images sacrée Jesus%20feeding%20the%20multitude_jpg

http://howlinglatina.blogspot.it/2006_11_01_archive.html

Le corps dans l’Ancien Testament

25 octobre, 2012

http://www.eleves.ens.fr/aumonerie/numeros_en_ligne/toussaint03/seneve001.html

Le corps dans l’Ancien Testament

Jérôme Levie

En ces temps de valorisation frénétique d’un corps jouisseur et hédoniste, aseptisé et cosmétisé, privé de toute conscience, étranger au temps, à toute émotion authentique et à Dieu, la tradition chrétienne, réputée pour son intellectualisme et son mépris du corps, a-t-elle quelque chose à nous dire ?1 Pour répondre à la question posée par ce Sénevé, tournons-nous vers les Écritures, en particulier vers l’Ancien Testament. Le langage biblique du corps, aux antipodes d’un glossaire anatomique2, place chacune des composantes dans une optique synthétique : non comme pièce d’un assemblage, mais comme un aspect de la personne par lequel l’être entier est exprimé, dans un symbolisme parfois déroutant. L’homme pense, désire, souffre, jubile, de tout son être et à travers tout son corps3. Il y a, dans la Bible chrétienne, malgré la diversité des langues et l’évolution de la foi d’Israël au cours de la Révélation, une profonde unité de langage, de système symbolique, de vision du monde. Hélas les expressions corporelles, les symboles et métaphores, sont le plus souvent occultées dans nos traductions. L’étude de l’anthropologie vétéro-testamentaire est essentielle, non seulement en vue d’une compréhension profonde des Évangiles dont on sait combien ils sont charnels, mais pour saisir à quel point et comment la vie chrétienne est enracinée dans le corps, dans la liturgie, dans les rites sacramentels, dans notre prière. Je ne signalerai pas tous les prolongements de cette vision du corps dans le Nouveau Testament et dans la liturgie chrétienne, mais bon nombre d’entre eux sauteront aux yeux de ceux qui les fréquentent un tant soit peu.

Dieu créa les humains à sa propre ressemblance. (Gn 1 27)4
Le langage biblique, et en premier lieu l’hébreu, conserve le lien entre un organe et ses fonctions5, et les prend comme symboles6 des réalités intérieures qu’ils mobilisent. Il ne nie pas la possibilité d’une duplicité de l’homme : les psaumes sont pleins de l’opposition entre les coeurs droits et unifiés et les coeurs faux. Les relations entre Dieu et l’homme sa créature étant le sujet essentiel de la Bible, chacune des réalités du corps humain (hormis les exceptions significatives de la chair et des os) est appliquée à Dieu, de qui toute
duplicité est absente. La Bible, si elle loue chacune des potentialités corporelles de l’homme, les soupçonne dès qu’elles se referment sur elles-mêmes, s’écartant de leur orientation, qui est celle de l’homme tout entier : le face-à-face avec Dieu. Ainsi, ces anthropomorphismes, justifiés par le théomorphisme initial, cohabitent sans heurts avec l’insistance biblique sur l’absolue transcendance de Dieu. La ressemblance avec Dieu se traduit par une injonction : user de notre corps, de notre être, comme Dieu le fait, malgré l’abyssale différence entre Lui et nous.

Le surnaturel est lui-même charnel.7
Pour les hébreux, le sujet n’est pas incarné, mais est charnel dès le départ. Leur anthropologie est très différente de la conception grecque de l’âme incorruptible incarnée (voire juxtaposée) dans un corps. Ce mot «corps» n’existe pas en hébreu, et n’apparaît pas dans l’Ancien Testament, sauf dans les textes sapientiaux tardifs8. Le terme basar, traduit par «chair», n’est pas restreint aux aspects matériels, ni lié au péché. La chair désigne l’individu entier (Qo 4,5 : Le sot se croise les mains, et mange sa propre chair ; Gn 6,17, où Dieu veut détruire «toute chair»). L’expression «toute chair» peut désigner l’humanité (Jl 3,1) ou toute la création animale (Gn 6,19). Cette même chair, susceptible et suspectée de péché, trouvera son accomplissement (Gn 6,13) en la gloire de Dieu : Et la gloire de l’Éternel sera révélée, et toute chair ensemble la verra. (Is 40,5, cf. la chair sainte de Jr 11,15)
L’homme… ses jours sont comme l’herbe; il fleurit comme la fleur des champs (Ps 103, 15) : les aspects désignés par la chair9 sont, outre l’homme manifesté et extériorisé, notamment dans son corps (2 R 9,36; Jb 19,26), l’homme comme créature, lié par là à l’animalité et à la terre (Ps 90), l’homme fragile et mortel (Ps 16,9; Is 40,6), impuissant (Ps 56,5 : En Dieu je me confie : je ne craindrai pas. Que me fera la chair ?), dépendant entièrement de Dieu (Jr 17,5–7; Jb 6,12; 2 Ch 32,8). La chair désigne donc le créé, étant un des rares termes anthropologiques ne s’appliquant pas à Dieu (il est appliqué aux anges en Ez 10,12; Jude 7).
Or maintenant, Éternel, tu es notre père : nous sommes l’argile, tu es celui qui nous as formés, et nous sommes tous l’ouvrage de tes mains (Is 64,7) : la chair, créée par Dieu (comme un potier : Jb 10,8; Gn 2,7; ou un tisserand : Jb 10,11), donc digne d’admiration (Qo 11,5; 2 M 7,22–23) ne véhicule pas, au départ, de connotation péjorative ni d’infériorité. Elle nous permet de nous extérioriser, de communiquer, nous fait frères (Gn 29,14; Gn 37,27) ou époux (Gn 2,23–24) et construit la communion entre nous. En la chair est inscrite l’Alliance, c’est le lieu de l’énergie sexuelle prolongeant la fécondité divine. Elle ne se limite pas au corps, ce qui serait l’«horizontaliser», la stériliser en la privant de son orientation verticale vers sa finalité divine : elle a peur, désire, se réjouit (Ps 84,2–3; Pr 4,22). Un coeur de chair, sensible et intelligent (d’une chair se reconnaissant telle, avec ses limites), comprenant et appliquant les commandements divins, est préférable à un coeur de pierre, endurci, un esprit bouché (Ez 11,19; Ez 36,26; Za 7,12).

Maudit l’homme qui se confie en l’homme, et qui fait de la chair son bras, et dont le coeur se retire de l’Éternel ! (Jr 17 5)
Les actes humains doivent exprimer l’OEuvre du Créateur, le prolonger. L’image qu’est l’homme ne pouvant subsister indépendamment de Celui qu’elle doit exprimer10, elle doit rester ouverte à Son souffle. Le mal et la souffrance physiques, ainsi que les divisions, sont, pour les Hébreux, le résultat du mal moral11 (le livre de la Genèse en est une illustration, l’homme se désolidarisant de sa femme, puis de sa parentèle), du péché de la chair se fiant à elle-même, ou à des «citernes percées» (Jr 2,13).
Plus misérable que l’argile, sa vie ! Car il a méconnu Celui qui l’a modelé, qui lui a insufflé une âme agissante et inspiré un souffle vital. (Sg 15,10–11) Le péché provient d’une «erreur de visée» de notre nature, d’une insubordination de la créature à son Créateur. La chair s’égare si elle se fie à elle-même et non à Dieu qui la maintient en vie, l’homme se perd s’il veut disposer libertairement de sa propre vie. Le péché, rejet de l’amitié, de la dépendance vitale entre Dieu et Adam le glébeux, issu de la terre mais, grâce à sa relation privilégiée à Dieu, ne s’y limitant pas12, s’exprime par une utilisation de chaque partie du corps sans référence à l’usage voulu par Dieu. Ainsi la chair signifiera parfois la chair voulue pour elle-même, poursuivant son but propre, refusant de reconnaître son caractère de dépendance vis-à-vis de Dieu, et s’opposera alors à l’esprit (Is 31,3 : Les chevaux des Égyptiens «sont chair et non esprit»).
S’abîmant ainsi dans les iniquités et les «sépulcres de la convoitise» (Nb 11,4), elle creuse la distance entre Dieu et l’homme. La chair n’est bonne qu’ordonnée à Dieu et à l’esprit, et telle est le sens de la circoncision, et de la phrase de Paul : La chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair (Ga 5,17; cf. Ga 3,3). La chair n’est chair qu’unie à l’âme, vivifiée par l’Esprit — l’hébreu ne nomme jamais «chair» un cadavre (cf. 2R 9,37).
L’idée de faire des idoles a été l’origine de la fornication, leur découverte a corrompu la vie. (Sg 14,12) La sexualité, voulue par Dieu (Gn 1,27–28; Qo 9,9)13, est inscrite comme incomplétude au creux de la chair de chacun, et liée à la fécondité de Dieu insufflant la vie. Mais un désir de possession égoïste perturbe en l’introvertissant la poussée sexuelle vers l’autre (Pr 5,18–27; Si 26,13–16). La chair est dès la création signe de l’Alliance que j’établis entre moi et toute chair qui est sur la terre (Gn 9,17), et de la promesse de fécondité faite à Abraham. L’Alliance, extériorisée par la circoncision (Gn 17), écarte l’enflure du moi pour révéler l’homme à lui-même en l’ordonnant ontologiquement à Dieu, en le faisant membre de Son peuple. Toute la vie humaine devant être reliée à Dieu, la notion de circoncision s’est élargie aux lèvres (Ex 6,30; Ha 2,15), à l’oreille (Jr 6,10) et à toute impureté (Lv 19,23; Is 52,1), à l’idolâtrie, l’infidélité (Israël est incirconcise de coeur, Jr 9,25; Jr 4,4 : Ôtez le prépuce de votre coeur), l’hypocrisie, l’orgueil (Lv 26,41). Cette tension entre les sens extérieur et intérieur de la circoncision devient paroxystique dans le Nouveau Testament (Rm 2,25).

Car mes jours s’évanouissent comme la fumée, et mes os sont brûlés comme un foyer. (Ps 102 3)
Les os signifient aussi l’humain dans son caractère dérisoire lorsque non animé par Dieu. La chair, disparaissant plus rapidement que ceux-ci après la mort, a désigné particulièrement la fragilité de la créature humaine, les os rappelant la vie durable, puis la mort définitive. Les os, symboles du cadavre et de l’état post mortem, sont revivifiés par le Souffle divin dans Ez 37. Un homme est d’autant plus vivant qu’il a de la chair autour des os (Jb 33,19–21; 7,5; 30,30); l’état de la moëlle indique l’âge de l’individu (Jb 20,11). Les os peuvent ressentir des émotions durables (Pr 14,30; 15,30; Ps 6,2; 38,4 : Point de paix dans mes os, à cause de mon péché), la honte (Pr 12,4), le trouble (Ps 6,3), la tristesse (Ps 31,10), et peuvent, métaphoriquement, se disloquer (Ps 22,15), dépérir loin de Dieu (Ps 32,3; Jb 30,30), se briser lorsqu’on attaque Dieu (Ps 42,11). Chair et os sont les conditions premières de toute vie, et le signe de reconnaissance d’un parent, d’un homme (Gn 2,21–25 : Adam reconnaît Ève; Gn 29,14 : Laban reconnaît Jacob, David et Israël se retrouvent; 2 S 5,1; 19,12–13). Ainsi le Christ ressuscité n’est pas un simple esprit, car il est de chair et d’os (Lc 24,39).
Un coeur sain est la vie de la chair, mais l’envie est la pourriture des os. (Pr 14,30) Au départ de la pensée hébraïque, la vie, bien que transcendante (Jos 9,24; Ps 34,23; 72,13–14) est liée au temps (Ps 6,6; Jb 7,10), et l’état post mortem est l’inespoir du Shéol (Qo 5,14). Néanmoins, les ossements conservent un pouvoir, une énergie vitale, et exigent un certain respect (2 S 21,12–14; 2 R 23,18; 2 R 13,20–21). L’expérience d’intimité avec l’Éternel (Ps 16,11), la confiance en Sa fidélité (Ps 16,10 : Car tu n’abandonneras pas mon âme au shéol, tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption.), amènent à espérer une vie pleine (Pr 3,18; 11,30), une résurrection14, espérance qui s’ancrera lors de la persécution d’Antioche15. La personne, donc la chair, sera restaurée en son intégralité, à l’image de la délivrance des puissances de mort, de péché, que Dieu accomplit ici-bas (Ps 13,1–5; 94,17; 103,4; Os 13,14 : Où est ta peste, ô Mort ? Où est ta contagion, ô Shéol ?).

La poussière retourne à la terre comme elle en est venue, et le souffle à Dieu qui l’a donné. (Qo 12 7)
Le mot nephesh, qui est le plus utilisé pour parler de l’âme (l’autre mot est neshamah, haleine), désigne la gorge, le lieu par excellence des échanges de nourriture et d’air. C’est le lieu du principe vital, vivifié par le souffle de Dieu. Par suite, ce mot prendra la signification de principe vital, présent en tout être vivant (Gn 1,20), et de ses fonctions — à la fois les opérations psychiques les plus basiques (se nourrir, respirer) et les opérations spirituelles les plus hautes. Parmi celles-ci, la louange s’exprime par le verbe hallelu, onomatopée désignant le bruit gazouillant obtenu en frappant les mains contre la gorge : Bénis le Seigneur, ô mon âme ! Alleluia ! (Ps 104,35) Être vivant, c’est avoir en soi le souffle (2 S 1,9), car à la mort l’âme repart (Gn 35,18; Jr 15,9). La Bible nomme la dépouille âme morte (Nb 6,6; Lv 21,11), ou simplement âme (Nb 22,4; Nb 5,2), signifiant par là qu’une âme n’est rien si elle n’est pas animée par le Souffle divin. Plus souvent Dieu reprend l’esprit (Jb 34,14; Qo 12,7), et l’âme meurt (Nb 23,10; Jg 16,30; Ez 13,19) ou «habite le silence» (Ps 94,17). Paul reprendra cette distinction, parlant des stades psychique et pneumatique16 de l’homme.
Les bonnes nouvelles d’un pays éloigné sont de l’eau fraîche pour une âme altérée. (Pr 25,25) L’âme désigne l’homme vivant (Lv 5,2; 1 R 17,21–22; Ex 21,23.24 : âme pour âme, oeil pour oeil) et sert à compter les individus (Gn 46,27; Nb 31,46; Dt 10,22). L’expression «toute âme», moins fréquente que «toute chair», désigne parfois les hommes (Ex 12,16), parfois les êtres vivants (Gn 9,10–12). Un autre aspect de l’homme (1 S 18,1–3) ou de Dieu (Am 6,8; Jr 51,14) qu’elle souligne est l’engagement profond dans le secret. Devenue spirituelle, l’âme peut toujours avoir soif (Ps 63,2), faim (Ps 107,9), être noyée (Ps 69,2); en elle se ressentent le désir sexuel (Gn 34,2–3), la soif de Dieu (Ez 22,24), la joie (Ps 86,4), l’orgueil (Ha 2,5), la tristesse (Ps 42,6). L’âme bénit (Gn 27,4; Ps 103,1), l’âme de Dieu hait le méchant (Ps 11,5), l’âme de l’homme aime et cherche Dieu (Dt 6,5).
L’âme n’est pas la source autonome de la vie, qui est l’haleine (neshamah ou ruah) insufflée de Dieu (Ps 104,29) : elle ne vit qu’unie à la chair qu’elle vivifie (du moins dans les textes anciens). C’est le coeur vivant de l’être, auquel seule la Parole a accès. L’homme n’est pas le maître de la vie : Oui, c’est toi qui as pouvoir sur la vie et sur la mort, qui fais descendre aux portes de l’Hadès et en fais remonter. L’homme, dans sa malice, peut bien tuer, mais il ne ramène pas le souffle une fois parti, et ne libère pas l’âme que l’Hadès a reçue de Dieu. (Sg 16,13.14) L’âme est dans la main de Dieu (Sg 3,1), qui protège les justes, combat les ennemis d’Israël (1 S 25,29) et juge les âmes (Sg 12,22–23; 4,14).
L’Esprit de Dieu m’a fait, et le souffle du Tout-puissant m’a donné la vie. (Jb 33,4) Le mot ruah, vent, symbolisa vite le souffle des narines de Dieu17 (Lm 4,20; Ex 15,8–10; Ps 18,16), instrument de Sa justice (Os 13,15; 4,19), exécuteur de Ses préceptes et de Sa création (Gn 1,2; Jdt 16,14; Ps 33,6). La vigueur, la vitalité, le maintien en vie du monde en dépendent18 (Jb 34,14–15; 12,10). Ce vent peut être violence (Ez 13,13; Is 30,33) ou murmure (1 R 19,12), desséchant, fécondant ou renouvelant (Ez 37,9–10; 39,29). Il représente aussi l’esprit humain (opposé, au moins par endroits, au souffle animal), force soulevant, animant le corps par la respiration. Il vient de Dieu et y retourne (Gn 6,3; Qo 12,7), vivifie la chair inerte, lui donne une âme vivante. Il désigne l’homme en tant qu’animé par Dieu (Gn 7,22; Is 42,14), ouvert à la vie divine et à la Sagesse (Jb 32,8–9; Ps 143,10).
Et l’Esprit de Dieu vint sur les messagers de Saül, et eux aussi ils prophétisèrent. (1 S 19,20) On voit ici clairement comment l’observation de la nature rejaillit sur l’anthropologie. La ruah inspire toutes les actions humaines selon la Justice de Dieu : ainsi les prophètes sont les interprètes (au sens large) de l’esprit de Dieu (Nb 11,29; Is 61,1; Jl 3,1–2). Inséparable de l’être (chair et âme) qu’il anime, pas toujours bien distingué de l’âme, l’esprit humain, s’il peut implorer Dieu (Za 12,10), désigne au départ une vie physio-psychologique particulièrement vigoureuse (vitalité : 1 S 30,12, colère : Jg 8,3, discernement : Is 28,6, sagesse : Is 11,2). Il peut s’égarer, mentir (1 R 22,23), s’abandonner à des forces néfastes, des «esprits mauvais» (1 S 16,14–16; Jg 9,23), lorsque la conscience humaine ne s’appartient plus, dans la jalousie (Nb 5,14), la haine et l’impureté (Za 13,2), mais il peut aussi, s’il est en relation avec la ruah divine, être source de renouvellement de l’être.
J’entends le sang de ton frère dans le sol me crier vengeance. (Gn 4,10) L’origine du mot nephesh montre bien l’importance du sang. Circulant dans la gorge, il s’identifie avec l’âme de l’être vivant, la vie de sa chair (Ps 72,14; Lv 17,11 : L’âme de la chair est dans le sang, Lv 17,14). Chair et sang ensemble désignent l’homme dans sa nature terrestre, faillible (Si 14,18; Mt 16,17). Le sang étant, comme la vie, sacré, on ne peut mêler sangs animal et humain, ni ingérer du sang (Gn 9,4; Lv 7,27). Si le sang menstruel est impur, le sang du sacrifice, le sang de l’Alliance, est expiatoire, pouvant par-là même protéger.

Ma chair et mon coeur sont consumés; Dieu est le rocher de mon coeur, et mon partage pour toujours. (Ps 73 26)
Le coeur (lev, levav) est celui de nos organes que nous sentons le plus constamment. S’il est le moteur de nos mouvements (1 S 25,37–38; Ps 38,11), il désigne également, plus largement qu’en nos langages, le dedans de l’homme, son centre d’intériorité, le siège de ses sentiments (Is 65,14), sa santé (les deux étant liés en Pr 17,22 : La bonne humeur favorise la guérison, mais la tristesse fait perdre toute vitalité), de sa mémoire, de sa personnalité consciente (2 S 15,13). Le coeur de l’homme est différent du coeur de la bête (Dn 5,21; 7,4).
En outre, plus que le siège du sentiment amoureux19, le coeur est le lieu de la mise en ordre de nos sensations, de l’intelligence et de la connaissance (Dt 29,3), de la délibération avant l’action : tout sauf le symbole de l’irrationalité ! Salomon est large de coeur (1 R 4,29) par l’étendue de son savoir et de sa sagesse. Connaître au sens biblique (l’expression populaire signifie : avoir des rapports sexuels) n’est pas séparable d’aimer et de comprendre. Celui qui manque de coeur est idiot (Os 7,11) ou insensé (Pr 10,13), dit dans son coeur : Il n’y a point de Dieu (Ps 53,2). Dieu inscrit Sa Parole dans le coeur de Son peuple (Dt 6,6), qui Le suit en confiance. Et c’est dans un tel coeur que Marie conserve les paroles de son fils (Lc 2,51).

Sagesse et connaissances humaines ne sont rien devant Dieu (Is 44,25). Le psalmiste demande un coeur propre, c’est-à-dire une conscience pure (Ps 51,12). Un coeur endurci demande une conversion, une circoncision qui est re-création à l’image du coeur de Dieu, Alliance renouvelée (Jr 31,33; 32,39; Dt 30,6; Is 65–66; Ez 18,31)
Le coeur de Dieu souffre et se réjouit avec nous (Os 11,8). C’est avec son coeur que l’on cherche Dieu (Dt 4,29) ou retourne à Lui (Jr 24,7), qu’on L’aime (Dt 6,5) et Lui est fidèle (1 S 7,3). Par Son coeur il connaît nos coeurs, id est nos projets, décisions, idées, souvenirs : Moi, l’Éternel, je sonde le coeur, j’éprouve les reins. (Jr 17,10) On ne peut cacher l’intérieur de notre coeur à Dieu, et nos hypocrisies éclatent au grand jour (Am 5,21; Ps 78,36–39).
Mes entrailles ! mes entrailles ! je suis dans la douleur ! Les parois de mon coeur ! (Jr 4 19)
Pour les Hébreux, conscients des connections psychosomatiques, les paroles et les actes extérieurs ont des effets sur le corps jusqu’au creux des entrailles (Pr 18,8). Le foie, de l’homme ou de Dieu, souffre de la destruction du peuple (Lm 2,11), est transpercé par la fornication comme d’une flèche (Pr 7,23), ou se réjouit : Mes entrailles jubilent. (Ps 16,9)
Les reins désignent la puissance procréatrice (2 S 7,12; Ps 132,11), la vigueur physique en général (1 R 12,10) et la source des passions les plus fortes (Ps 38,8 : Mes reins sont pleins de fièvre; 1 M 2,24; Na 2,11) : la joie (Pr 23,15–16), le désir (Jb 15,17; 16,12–13 je me tourmentais dans mes reins), l’indignation (Ps 73,21). Comme le foie (mais plus fréquemment cités), ils sont le lieu des blessures sentimentales. Là règne la sécheresse de l’amour perverti, ou l’ardeur de la fécondité; c’est le symbole de la descendance future et du développement de la personnalité : Car tu as possédé mes reins, tu m’as tissé dans le ventre de ma mère. (Ps 139,13) L’homme a beau vouloir cacher ses sentiments, à cette région lombaire des desseins cachés (Jr 11,20) qu’Il a lui-même tissée, Dieu, qui «sonde les reins et les coeurs», a également accès20. La puissance de Dieu sur nos projets (Ps 69,23), nos actions, notre descendance, est ainsi rappelée. Ceindre ses reins d’homme ou de femme, c’est s’ordonner au service fidèle de Dieu (Ex 12,11; Pr 31,17; Is 11,5 : La justice sera la ceinture de ses reins, et la fidélité, la ceinture de ses flancs.)
Une femme oubliera-t-elle son nourrisson, pour ne pas avoir compassion du fruit de son ventre ? Même celles-là oublieront; mais moi, je ne t’oublierai pas. (Is 49,15) Le mot rahamim, désignant la compassion, la générosité, fréquemment attribuées à Dieu, dont les entrailles peuvent s’émouvoir (Is 63,15; 54,8; Ps 116,5; 77,9.10; Dt 13,18; Jr 31,20; Os 11,8), découle de rehem, utérus, ventre. La demande d’un enfant était une des plus pressantes adressées à Dieu, seul capable de l’exaucer (1 S 1,10–13; Gn 30,1–2; Dt 34,4 : Je le donnerai à ta semence.), Lui qui nous connaît dès avant notre conception (Jr 1,5; Ps 22,9–10). Malgré l’impureté rituelle de la femme menstruée, décrétée en Lv 15,19–21 (impureté comparée au péché d’Israël en Ez 36,16–17), le ventre fécond d’une femme, qui n’appartient qu’à Dieu, est une promesse, et une poitrine pleine (Is 66,11; Ps 131,2; Os 9,4 a contrario) annonce abondance et rédemption. Lorsque Salomon attribue (1 R 3) une moitié d’enfant à chacune des deux prétendues mères, la vraie mère est celle qui manifeste de la compassion21. Si la sympathie, l’empathie, ont dans l’esprit hébreu une origine féminine privilégiée, les hommes peuvent aussi l’éprouver (Gn 45,2). Par cette relation sémantique, l’aspect maternel de Dieu (pour son peuple) est souligné (Os 11; Jr 21,4–7).
L’esprit de l’homme est une lampe de l’Éternel; il sonde toutes les profondeurs du coeur. (Pr 20,27) Toutes ces entrailles, avec le coeur, symboles de la réactivité psychosomatique de l’homme, sont connues (donc visitées) par Dieu. Elles sont l’espace intérieur où nous digérons nos sensations et prenons nos décisions22, le for intérieur d’où nous louons Dieu : Que mon âme bénisse l’Éternel, et tout ce qui est au dedans de moi, son saint nom ! (Ps 103,1)

Fais luire ta face sur ton serviteur; sauve-moi par ta bonté. (Ps 31 16)
Au Proche-Orient, le crâne était enterré à part23, la tête était (comme la main et l’organe sexuel) un trophée de guerre. Chez les Hébreux, la tête, comme pars pro toto, représente la personne entière. Vulnérable, elle exige respect et vénération : les têtes de rois ou de prophètes sont ointes ou couronnées (1 S 10,1; Jb 19,9), et la Bible dénonce ceux qui mésusent de leur puissance (Ps 147,10; Is 9,3–5; Jdt 9,11–14) et exploitent les pauvres parce qu’ils écrasent la tête des faibles sur la poussière de la terre (Am 2,7).
Parmi les éléments de la tête, la face exprime la personnalité en contact, en relation, le partage des états d’âme s’y inscrivant (la honte : Ps 44,16; 69,7.8; la vie : Pr 16,15). D’aucuns refusent de voir la réalité en tournant la tête vers le mur (1 R 21,4; 2 R 20,1–2; Is 38,2); de même après le meurtre d’Abel, Caïn fuit la face de Dieu (Gn 4,4–6). S’incliner face contre terre est la réaction normale face à Dieu (Jg 13,20; 1 R 18,39); cracher à la figure d’une personne est la marque suprême du mépris (Nb 12,14; Dt 25,9; Jb 30,10). Le face-à-face est le lieu de la communication la plus intime, d’où l’aspiration cultuelle à voir la face de Dieu (Ps 17,15), symbolisant Sa présence (Ex 34,28–35), ce qui fut, après Jacob (Gn 32,22–32) et Moïse (Ex 33,11), réservé au temple (2 S 21,1). Dieu détourne Sa face du péché d’Israël (Dt 31,17; Jb 13,24; Ps 51,11–12), et ne montre l’éclat stellaire de Son visage, la «lumière de Sa face», qu’à ceux qu’Il aime (Nb 6,22–27; Ps 4,7; 44,4; 67,2).
Mais ils refusèrent d’être attentifs, et opposèrent une épaule revêche, et appesantirent leurs oreilles pour ne pas entendre. (Za 7,11)24 Le front, au centre de la tête, symbolise l’affirmation de soi (Ez 3,7–9), et le port de tête les diverses attitudes de l’homme. La nuque, comme le front et l’épaule, peut être souple, montrant l’humilité, haute, exprimant la fierté (Is 3,16–24), ou raide, montrant l’entêtement (Ex 32,9; Is 48,4; Jg 2,19), ployée sous un joug (Jos 10,24; Jr 27–28).
Le nez perçoit les odeurs, agréables (Ct 7,14) ou non (Am 4,10); les narines sont le lieu du souffle divin maintenant la vie. En outre, un nez fort symbolise la décision, un nez haut l’arrogance, un nez enflammé la rage (Jb 32,2–3) ou la colère divine (Jr 21,5), attribut très masculin de Dieu, qu’on essaye de calmer avec de saintes odeurs.
Tu pris ta croissance, et tu devins grande, et tu parvins au comble de la beauté; tes seins se formèrent, et ta chevelure se développa (Ez 16,7) : les cheveux représentent le dynamisme et la vitalité25 (Ct 6,5; 4,1; 2 S 10,4; Nb 6; Jg 13–16 : Samson), pour les femmes l’érotisme. Les coiffures, différentes d’un peuple à un autre, étaient réglementées26, ainsi que l’hygiène capillaire, pour tout Israélite, spécialement les prêtres et guérisseurs (Lv 19,27–28; Jr 9,25; Lv 13,40–44; Ez 44,20). Un des voeux des nazirs, consacrés à Dieu, était de se laisser croître les cheveux (Nb 6,5; Jb 16,17).

Ils se baisèrent l’un l’autre et pleurèrent l’un avec l’autre, jusqu’à ce que les pleurs de David devinssent excessifs. (1 S 20 41)
Avec la bouche, nous communiquons avec le monde, par l’ingestion de nourriture, et avec nos semblables, par le rire, le baiser (amoureux Ct 1,2 ou familial, pour se saluer : Gn 29,13; Rt 1,9–14; Ex 18,7, sceller un héritage : Gn 33,4; 48,10), contact intime et transparent27 (Gn 29,11), provoquant les larmes, ce «sang de l’oeil»28, et le langage. Mais le baiser, célébré par la Bible, peut être signe de défaite ou d’hypocrisie (Pr 27,6).
J’ai ouvert ma bouche, et j’ai soupiré; car j’ai un ardent désir de tes commandements. (Ps 119,131) L’ingestion de nourriture est positive, car nécessaire à la vie. Mais la manne (Ex 16,31) acquiert vite un sens spirituel (Dt 8,3) signifiant la Loi, la Parole. Mais une bouche avide (Is 3,14) montre une cupidité malsaine.
Les ouvriers d’iniquité parlent paix avec leur prochain tandis que la méchanceté est dans leur coeur. (Ps 28,3) La Bible ne cesse de nous exhorter à mesurer nos paroles, expressions privilégiées de notre intelligence, de notre sagesse. Le langage, privilège de l’homme, instrument de domination (Pr 18,21), doit, via les lèvres, la bouche et la langue (comme d’ailleurs nos actes et notre visage), exprimer à Dieu et à notre semblable les sentiments de notre coeur (Pr 16,23). Sinon, non seulement l’homme est divisé, mais son coeur lui-même l’est (Ps 12,3). Seuls les coeurs unifiés sont heureux (Si 27,23) : rien de pire que la duplicité et le mensonge (Ex 23,1; Jr 9,3). La Bible vilipende la parole d’iniquité (Ps 36,3.4), fausse, perverse, flatteuse (Pr 26,28), violente, proférant des malédictions (Ps 10,7), faisant du gosier un «sépulcre du mensonge» (Ps 5,10), souillant l’homme (Si 20,24–26), brisant jusqu’à son esprit et sa santé (Pr 12,18; 10,11; 15,4). Jésus, traitant les pharisiens d’hypocrites, de langues de vipères, reprend cette tradition (Mt 12,34–37). Aimé de Dieu (Pr 12,22) le juste dont la parole est sagesse, pesée, maîtrisée, informée et judicieuse (Pr 10,20; 20,15; 12,19; 17,27; 29,20; Jc 1,26.27). Cette parole vraie, qui est d’argent, est comparée à la beauté des lèvres, dents et joues, célébrée en Ct 4,2–3 : Celui qui répond des paroles justes donne un baiser aux lèvres. (Pr 24,26)
Pour ne point être avides ou contraires à l’Éternel (Is 3,12), les lèvres doivent être suspendues aux lèvres de Dieu, idéal de sincérité, écouter l’incomparable Parole de Dieu (Ps 12,7), agissante et percutante comme nulle autre (Is 55,8–11; Ps 33,6; Jr 23,29), pour obtenir la grâce de simplicité, et La reproduire (Ps 119,43), malgré leur radicale impureté (Ex 6,12).
Que toute chair fasse silence devant l’Éternel, car il s’est réveillé de sa demeure sainte. (Za 2,13) Les lèvres doivent être ouvertes pour exprimer le fond du coeur, aussi dans le Nouveau Testament (Mc 7,32–35), et si, plutôt qu’une logorrhée injuriant l’Éternel29, le silence peut être sagesse (Jb 13,5; Lm 3,26), il peut aussi révéler une incapacité de répondre à Dieu, de le louer (Ps 38,14–15; Is 56,10). Mais «l’Éternel ouvrira les yeux des aveugles» (Ps 146,8), alors leur bouche «annonce [sa] louange» (Ps 51,16) et «la langue du muet chantera de joie» (Is 35,5; voir aussi 32,3.4 et Ps 88,11; Jb 8,21).

Voici, tu es belle, mon amie; voici, tu es belle ! Tes yeux sont des colombes derrière ton voile. (Ct 4 1)
Ici l’hébreu insiste, non sur l’aspect extérieur de l’organe, mais sur le dynamisme de la fonction. Les yeux ne sont pas passifs, ils envoient des messages (Ct 4,9), ont un éclat30 qui est le rayonnement de la personne (Ps 38,10; Gn 29,16–18 : Rachel et Léa; 1 S 16,12 : David). Il s’ensuit que Dieu, s’il «voit tout ce qu’Il a créé» (Gn 1,31), a certes un regard pénétrant, mais plutôt compatissant (Ex 3,7; Jb 36,5–7) et secourant31 que surplombant (voir cependant Am 9,3–8). Rappelons que le sens de la prohibition des images (Ex 20,4–5; Dt 5,8–9) est de protéger Israël de la dépendance aux faux dieux, aux réalités écartant d’une vie pleine. Si, on le verra, le sens auditif n’est pas peu important, les yeux de l’homme cherchent Dieu et implorent son secours (Ps 121,1), et voir Dieu reste la fin suprême : Mon oreille avait entendu parler de toi, mais maintenant mon oeil t’a vu. (Jb 42,5)
Souviens-toi que c’est mal d’avoir un oeil avide. (Si 31,13) Voir, surtout pour les prophètes, signifie connaître, comprendre et expérimenter substantiellement. On comprend alors l’importance des paroles de Siméon : mes yeux ont vu ton salut (Lc 2,30) et de Pierre en 2 P 1,16. Dans l’Ancien Testament, et davantage encore dans le Nouveau, il y a ceux qui voient et écoutent (id est qui comprennent en leur coeur et se convertissent) et ceux qui ne voient ni n’écoutent (Is 6,9–10; Ez 12,2–3; Mc 4,11–12). C’est là tout le sens de la pédagogie des paraboles de Jésus et de ses guérisons d’aveugles et de sourds32 annoncées par Isaïe. Cependant, sur fond de peur du «mauvais oeil» (Pr 28,22 : L’homme qui a l’oeil mauvais se hâte pour avoir des richesses), la sagesse biblique critique le regard idolâtre et avide (trouvant son prolongement en Mt 5,29) : l’homme est en danger s’il s’attache aux choses vues (Jb 31,7 : si mon coeur a suivi mes yeux) et les désire avidement. Comme la véritable écoute, le regard véritable n’est pas qu’extérieur (Is 32,3–4).

Donne donc à ton serviteur un coeur qui écoute, pour juger ton peuple, pour discerner entre le bien et le mal. (1 R 3 9)
C’est en «écoutant», c’est à dire en apprenant et en expérimentant, que Salomon s’attire la faveur divine de vivre longtemps, et écrit «ses» proverbes (Pr 1,1–6). Ils nous poussent à écouter (donc à suivre) les enseignements de nos parents et de Dieu (Pr 23,22; 22,17) — sinon la peine capitale est au bout du chemin (Dt 21,18–21). Israël est vu comme une communauté à l’écoute amoureuse de Dieu (Dt 6,4–9), c’est le Shema Israël. C’est cette écoute que désire Dieu, non des sacrifices : Tu ne veux ni sacrifices ni offrandes, mais tu m’as donné une oreille ouverte. (Ps 40,7; cf. 1 S 15,21.22) Dans la bouche de ceux qui L’écoutent, dont Il ouvre lui-même les oreilles, Il mettra Sa propre Parole, et ils interpréteront Ses signes (Is 40,4–5), comme Moïse et Aaron (Ex 4,10–16; Dt 32,1–2). Comme le regard, l’audition entre Dieu et Son peuple est une relation intime33 : ainsi Dieu, au contraire des idoles (Ps 115,6; 135,17; 1 R 18,27), écoute les cris et les suppliques des affligés (Ex 2,23–24; 22,22–23; Ps 34,16; 116,1–2), exauce les demandes de descendance (Gn 16,11; 1 S 1,20) — mais ce que Dieu entend peut aussi réveiller sa colère (Nb 11,1). Cette théologie liant écoute, réflexion (Pr 18,13 : fous ceux qui parlent avant d’écouter), ouverture à la foi et actes droits, est sous-jacente aux guérisons de sourds par Jésus (Lc 8,21; Mc 7,32–35; 4,14–20; cf. Jc 1,22–25).

Si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent y travaillent en vain. (Ps 127 1)
Les bras et la main (un même mot en sémitique primitif), sont le signe de l’action humaine. Le langage des mains est complexe et varié : on peut taper des mains pour applaudir (2 R 11,12), encourager (Is 55,12; Ps 98,4), ou pour rejeter, s’écarter d’un malheureux, d’un disgrâcié (Jb 27,23; Ez 21,17; 25,6; 6,11)34. Le travail de nos mains sera béni ou non (Dt 14,29), suivant notre attitude vis-à-vis de Dieu; s’il n’est pas relié à notre «coeur», donc à notre intelligence, et à Dieu, ce travail est aliéné (Gn 31,42) et inutile.
J’ai mis Yahvé devant moi sans relâche; puisqu’il est à ma droite, je ne bronche pas. (Ps 16,8) La main gauche, qui porte l’iniquité (Ez 4,4) et est subalterne (Gn 48,13–20), est nettement différenciée de la droite (seule utilisée pour les gestes sacrificiels), qui est droiture et puissance. Si Dieu a deux mains, il n’a qu’une main droite (Is 63,12), Sa puissance, Sa solidité, qui est la nôtre quand Il nous protège. Le doigt de Dieu est sa trace, sa signature (Ex 8,18), sa volonté et son action (Ex 31,18; Dt 10,2), par laquelle Jésus chassera les démons. Le bras des rois, symbole de leur puissance via le sceptre (Jg 5,14; Est 4,11; 5,2), peut être brisé (Ez 30,21–25; Jr 48,17), le bras de Dieu seul ayant la vraie puissance (Is 59,16; 62,8). Dieu seul peut nous aider (Dt 4,34.35; 7,19), «à main forte et à bras étendu». Tu ouvres ta main, et tu rassasies à souhait tout ce qui vit (Ps 104,28) : potier et tisserand, Dieu tire de Sa main toute vie, de Sa main généreuse offre les moissons, rend le bétail fécond. C’est donc en Ses mains que l’on se remet en toute confiance, à l’heure de la mort ou de la détresse (Ps 31,6).

Ta parole est une lampe à mon pied, et une lumière à mon sentier.
(Ps 119 105)
L’hébreu n’a qu’un mot, regel, pour les pieds, les jambes et les genoux (et parfois, l’entrejambe35). Jambes et genoux représentent la force de réalisation de l’homme, son lien à la terre et à l’animalité36 (Ps 147,10). Fléchir le genou est un signe37 d’infériorité, de soumission (Is 45,23), mais également de sainteté. L’agenouillement dans la prière marque l’imploration muette, la supplication profonde. Les pieds nous lient à la terre, avec eux nous nous tenons debout et nous marchons. Avec la démarche (Pr 30,29; Sg 14,11 : les idoles sont «un piège pour les pieds des insensés»), ils symbolisent notre personnalité dans sa solidité et ses fondements. Le boiteux est vu comme très fragile (2 S 9,13; 1 R 15,23), et chacun se doit de l’assister, d’«être ses pieds» (Jb 29,15) — comme du reste le sourd et l’aveugle. Signalons qu’a contrario, ceux qui courent trop vite sont mal vus, soupçonnés d’espionnage (1 S 26,4; 2 S 15,10.11), sauf le messager du salut (Is 52,7). Les pieds d’une femme, en particulier d’une vierge, sont adulés (Ct 7,1.2; Ez 16,10; Jdt 10,4; 16,9), et incarnent sa fierté, son pas altier.
Siège à ma droite, avant que je ne fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds. (Ps 110,1) Cette expression (cf. Ps 18,37–39) sera fréquemment appliquée à Jésus (Mc 12,36; Ac 2,35). Indiquant la suprématie, elle est appliquée à Dieu (Ps 99,5; Is 66,1), ou à l’homme, pour indiquer sa prépondérance au sein de la création (Ps 8,6.7) ou sur la terre que Dieu lui donne (Gn 13,17)38. Par suite, l’humiliation suprême, à ne faire quasiment que devant Dieu ou ses envoyés (Ps 2,12; 99,5; 132,7; 2 R 4,27.37; exception: 1 S 25,23), est la prostration aux pieds de quelqu’un. Enlever ses sandales et aller pied nu est un signe d’impuissance (2 S 15,30; Is 20,2–4), de honte (associé au crachat à la figure en Dt 25,9–10); en outre, les sandales, liées à la terre, sont impures par excellence (Ex 3,5), et enlever celles d’autrui était une des plus basses tâches (de même pour laver les pieds, ce qui se faisait cependant aussi entre amis).

Par l’Esprit Saint il a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme…39
Voilà donc la culture à travers laquelle Dieu S’est révélé, dans laquelle il Lui a plu d’Incarner Son Fils. Il me semble que sa vue unifiée de l’homme, sa juste appréciation de ce qu’est la chair, fragile mais capable de déification, la rendait particulièrement propice à saisir le mystère glorieux qu’est l’Incarnation. Outre une vision renouvelée, réconciliée, de notre propre corps, l’Ancien Testament, toujours orienté sur les rapports entre l’homme et Dieu, nous apprend que l’ensemble de notre être, chacune de nos fonctions physiologiques, psychologiques et spirituelles, est créé à l’image de Dieu, à laquelle nous sommes invités à nous conformer. À travers Son visage, Son regard, Son bras, Son souffle, Dieu y apparaît parfois ferme, voire violent, parfois tendre et aimant, aspects mystérieusement réconciliés en la Justice parfaite du Père. Par ses retournements successifs, sa relation à la fois respectueuse et suspecte vis-à-vis, non tant des réalités corporelles, mais de nos fonctions de créatures, enfin par sa conscience aiguë de l’unité pneumato-psycho-somatique de l’homme, la sagesse biblique, que j’ai tenté d’esquisser, a je crois beaucoup à apporter à notre monde actuel.

J.L.


Pape Benoît: L’Année de la foi. Qu’est-ce que la foi ?

25 octobre, 2012

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2012/documents/hf_ben-xvi_aud_20121024_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre

Mercredi 24 octobre 2012

L’Année de la foi. Qu’est-ce que la foi ?

Chers frères et sœurs,

Mercredi dernier, avec le début de l’Année de la foi, j’ai commencé une nouvelle série de catéchèses sur la foi. Et aujourd’hui je voudrais réfléchir avec vous sur une question fondamentale : qu’est-ce que la foi ? La foi a-t-elle encore un sens dans un monde où science et technique ont ouvert des horizons encore impensables il y a peu ? Que signifie croire aujourd’hui ? En effet, à notre époque est nécessaire une éducation renouvelée à la foi, qui comprenne certes une connaissance de ses vérités et des événements du salut, mais qui naisse surtout d’une véritable rencontre avec Dieu en Jésus Christ, du fait de l’aimer, de lui faire confiance, afin que toute notre vie s’en trouve impliquée.
Aujourd’hui, à côté de nombreux signes de bien, croît aussi autour de nous un certain désert spirituel. Parfois, on a comme la sensation, en apprenant chaque jour certains événements, que le monde ne va pas vers la construction d’une communauté plus fraternelle et plus pacifique ; les idées mêmes de progrès et de bien-être montrent elles aussi leurs ombres. Malgré la grandeur des découvertes de la science et des succès de la technique, aujourd’hui l’homme ne semble pas devenu vraiment plus libre, plus humain ; tant de formes d’exploitation demeurent, de manipulation, de violence, de vexation, d’injustice… Un certain type de culture, par ailleurs, a éduqué à agir uniquement dans l’horizon des choses, du faisable, à croire uniquement à ce que l’on voit et ce que l’on touche de ses propres mains. D’autre part, toutefois, grandit également le nombre de ceux qui se sentent désorientés et, dans la recherche d’aller au-delà d’une vision uniquement horizontale de la réalité, sont disposés à croire à tout et à son contraire. Dans ce contexte refont surface certaines questions fondamentales, qui sont bien plus concrètes qu’elles n’apparaissent à première vue : quel sens cela a-t-il de vivre ? Y a-t-il un avenir pour l’homme, pour nous et pour les nouvelles générations ? Dans quelle direction orienter les choix de notre liberté pour un résultat bon et heureux de la vie ? Qu’est-ce qui nous attend au-delà du seuil de la mort ?
De ces questions, qu’on ne peut ignorer, il apparaît combien le monde de la planification, du calcul exact et de l’expérimentation, en un mot le savoir de la science, bien qu’important pour la vie de l’homme, à lui seul ne suffit pas. Nous avons besoin non seulement du pain matériel, nous avons besoin d’amour, de sens et d’espérance, d’un fondement certain, d’un terrain solide qui nous aide à vivre avec un sens authentique même dans la crise, dans les ombres, dans les difficultés et dans les problèmes quotidiens. La foi nous donne précisément cela : c’est une manière confiante de s’en remettre à un « Toi », qui est Dieu, qui me donne une certitude différente, mais non moins solide de celle qui me vient du calcul exact ou de la science. La foi n’est pas un simple accord intellectuel de l’homme avec des vérités particulières sur Dieu ; c’est un acte à travers lequel on s’en remet librement à un Dieu qui est Père et qui m’aime ; c’est l’adhésion à un « Toi » qui me donne espérance et confiance. Bien sûr, cette adhésion à Dieu n’est pas privée de contenus: avec elle, nous sommes conscients que Dieu lui-même s’est montré à nous dans le Christ, a fait voir son visage et s’est fait réellement proche de chacun de nous. Plus encore, Dieu a révélé que son amour pour l’homme, pour chacun de nous, est sans mesure: sur la Croix, Jésus de Nazareth, le Fils de Dieu fait homme, nous montre de la manière la plus lumineuse à quel point arrive cet amour, jusqu’au don de soi-même, jusqu’au sacrifice total. Avec le mystère de la Mort et de la Résurrection du Christ, Dieu descend jusqu’au fond de notre humanité pour la ramener à Lui, pour l’élever à sa hauteur. La foi c’est croire à cet amour de Dieu qui ne fait pas défaut face à la méchanceté de l’homme, face au mal et à la mort, mais qui est capable de transformer toute forme d’esclavage, en donnant la possibilité du salut. Avoir foi, alors, c’est rencontrer ce « Toi », Dieu, qui me soutient et m’accorde la promesse d’un amour indestructible qui non seulement aspire à l’éternité, mais la donne ; c’est m’en remettre à Dieu avec l’attitude d’un enfant, qui sait bien que toutes ses difficultés, tous ses problèmes sont à l’abri dans le «toi» de la mère. Et cette possibilité de salut à travers la foi est un don que Dieu offre à tous les hommes. Je pense que nous devrions méditer plus souvent — dans notre vie quotidienne, caractérisée par des problèmes et des situations parfois dramatiques — sur le fait que croire chrétiennement signifie m’abandonner ainsi avec confiance au sens profond qui me soutient et soutient le monde, ce sens que nous ne sommes pas en mesure de nous donner, mais uniquement de recevoir en don, et qui est le fondement sur lequel nous pouvons vivre sans peur. Et cette certitude libératrice et rassurante de la foi, nous devons être capables de l’annoncer avec la parole et de la montrer avec notre vie de chrétiens.
Mais autour de nous, nous voyons chaque jour que beaucoup restent indifférents ou refusent d’accueillir cette annonce. A la fin de l’Evangile de Marc, aujourd’hui, nous avons des paroles dures du Ressuscité qui dit : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé; celui qui refusera de croire sera condamné » (Mc 16, 16), il se perd lui-même. Je voudrais vous inviter à réfléchir à cela. La confiance dans l’action de l’Esprit Saint, doit nous pousser toujours à aller et à prêcher l’Évangile, au courageux témoignage de la foi ; mais, outre la possibilité d’une réponse positive au don de la foi, il y a aussi le risque d’un refus de l’Évangile, du non- accueil de la rencontre vitale avec le Christ. Déjà saint Augustin posait ce problème dans son commentaire à la parabole du semeur : « Nous parlons — disait-il —, nous jetons la semence, nous répandons la semence. Certains nous méprisent, certains nous blâment, certains nous moquent. Si nous les craignons, nous n’avons plus rien à semer et le jour de la moisson nous nous retrouverons sans récolte. Aussi vienne la semence de la bonne terre » (Discours sur la discipline chrétienne, 13, 14 : pl 40, 677-678). Le refus ne peut donc pas nous décourager. Comme chrétiens nous sommes le témoignage de ce terrain fertile : notre foi, malgré nos limites, montre qu’il existe la terre bonne, où la semence de la Parole de Dieu produit des fruits abondants de justice, de paix et d’amour, de nouvelle humanité, de salut. Et toute l’histoire de l’Église, avec tous les problèmes, démontre aussi que la terre bonne, que la bonne semence existe, et qu’elle porte du fruit.
Mais demandons-nous : d’où l’homme puise-t-il cette ouverture du cœur et de l’esprit pour croire dans le Dieu qui s’est rendu visible en Jésus Christ mort et ressuscité, pour accueillir son salut, de sorte que Lui et son Évangile soient le guide et la lumière de l’existence ? Réponse : nous pouvons croire en Dieu parce qu’il s’approche de nous et nous touche, parce que l’Esprit Saint, don du Ressucité, nous rend capables d’accueillir le Dieu vivant. La foi est donc avant tout un don surnaturel, un don de Dieu. Le Concile Vatican ii affirme : « Pour exister, cette foi requiert la grâce prévenante et adjuvante de Dieu, ainsi que les secours intérieurs du Saint-Esprit qui touche le cœur et le tourne vers Dieu, ouvre les yeux de l’esprit et donne “à tous la douce joie de consentir et de croire à la vérité” » (Const. dogm. Dei Verbum, n. 5). À la base de notre chemin de foi se trouve le baptême, le sacrement que nous donne l’Esprit Saint, en nous faisant devenir des fils de Dieu en Christ, et qui marque l’entrée dans la communauté de la foi, dans l’Église : on ne croit pas par soi-même, sans la venue préalable de la grâce de l’Esprit; et l’on ne croit pas tout seul, mais avec ses frères. À partir du baptême, chaque croyant est appelé à revivre et à faire sienne cette confession de foi, avec ses frères.
La foi est un don de Dieu, mais également un acte profondément libre et humain. Le Catéchisme de l’Eglise catholique le dit avec clarté : « Croire n’est possible que par la grâce et les secours intérieurs du Saint-Esprit. Il n’en est pas moins vrai que croire est un acte authentiquement humain. Il n’est contraire ni à la liberté ni à l’intelligence de l’homme » (n. 154). Au contraire, il les implique et les exalte, dans un enjeu de vie qui est comme un exode, à savoir sortir de soi-même, de ses propres certitudes, de ses propres schémas mentaux, pour se confier à l’action de Dieu qui nous indique sa voie pour obtenir la véritable liberté, notre identité humaine, la véritable joie du cœur, la paix avec tous. Croire signifie se remettre en toute liberté et avec joie au dessein providentiel de Dieu dans l’histoire, comme le fit le patriarche Abraham, comme le fit Marie de Nazaret. La foi est alors un assentiment avec lequel notre esprit et notre cœur prononcent leur « oui » à Dieu, en confessant que Jésus est le Seigneur. Et ce « oui » transforme la vie, il lui ouvre la voie vers une plénitude de signification, il la rend nouvelle, riche de joie et d’espérance fiable.
Chers amis, notre époque demande des chrétiens qui aient été saisis par le Christ, qui grandissent dans la foi grâce à la familiarité avec les Saintes Ecritures et les sacrements. Des personnes qui soient comme un livre ouvert qui raconte l’expérience de la vie nouvelle dans l’Esprit, la présence de ce Dieu qui nous soutient sur le chemin et qui nous ouvre à la vie qui n’aura jamais de fin.

* * *

À présent, j’annonce avec une grande joie que le 24 novembre prochain, je tiendrai un consistoire au cours duquel je nommerai six nouveaux membres du Collège cardinalice.
Les cardinaux ont le devoir d’aider le Successeur de Pierre dans l’accomplissement de son ministère de confirmer les frères dans la foi et d’être le principe et le fondement de l’unité et de la communion de l’Église.

Voici les noms des nouveaux cardinaux :

1. Mgr James Michael Harvey, préfet de la Maison pontificale, que j’ai l’intention de nommer archiprêtre de la Basilique papale Saint-Paul-hors-les-Murs ;
2. Sa Béatitude Béchara Boutros Raï, patriarche d’Antioche des Maronites (Liban) ;
3. Sa Béatitude Baselios Cleemis Thottunkal, archevêque majeur de Trivandrum des Syro-malankars (Inde) ;
4. Mgr John Olorunfemi Onaiyekan, archevêque d’Abuja (Nigeria) ;
5. Mgr Rubén Salazar Gómez, archevêque de Bogotà (Colombie) ;
6. Mgr Luis Antonio Tagle, archevêque de Manille (Philippines).

Les nouveaux cardinaux — comme vous l’avez entendu — accomplissent leur ministère au service du Saint-Siège ou en tant que pères et pasteurs d’Eglises particulières dans diverses parties du monde.
J’invite chacun à prier pour les nouveaux élus, en demandant l’intercession maternelle de la Bienheureuse Vierge Marie, afin qu’ils sachent toujours aimer avec courage et dévouement le Christ et son Eglise.

***

Je salue avec joie les pèlerins francophones, en particulier ceux de la Province ecclésiastique de Toulouse accompagnés de leurs évêques, du diocèse de Metz accompagnés par Mgr Raffin, et ceux du Canada avec Mgr Veillette ! Confiants dans l’action de l’Esprit Saint, puissiez-vous annoncer l’Évangile autour de vous et rendre toujours témoignage de votre foi. Vous porterez alors des fruits abondants de justice, de paix et d’amour. Bon pèlerinage !

Don Luigi Guanella 1910

24 octobre, 2012

Don Luigi Guanella 1910 dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/immagini/?mode=view&album=75000&pic=75000AF.JPG&dispsize=Original&start=0

24 octobre: Saint Luigi Guanella, prêtre (mf)

24 octobre, 2012

http://www.santiebeati.it/dettaglio/75000

(Google traduction de l’italien)

Saint Luigi Guanella, prêtre (mf)

24 octobre

Fraciscio de Campodolcino, 19 Décembre, 1842 – Côme, Octobre 24, 1915

Luigi Guanella est né en Fraciscio Campodolcino (Sondrio) en 1842. En 1866, il est devenu prêtre. Dans son travail pastoral a l’expérience de Cottolengo et Don Bosco, qu’il a rencontré à Turin et avec qui il a passé trois ans. En 1881, il a fondé les Serviteurs de la Charité et les Filles de Sainte Marie de la Providence. Peu de Côme répandue en Italie et aussi en Amérique, en Asie et en Afrique. A Rome, avec l’aide de Pie X, a été construite la basilique du décès de saint Joseph. Guanella est intervenu auprès de Don Orione dans le tremblement de terre de Marsica: Janvier 1915. Il est mort quelques mois plus tard. Heureux et saints ceux de 1964 à partir de 2011.

Etymologie: Luigi = dérivé de Clovis

Martyrologe romain: En Côme, le bienheureux Luigi Guanella, le prêtre qui a fondé la Congrégation des Serviteurs de la Charité et les Filles de Sainte Marie de la Providence pour prendre soin des besoins des pauvres et des affligés et pour assurer leur salut.

1. Biographie
Luigi Guanella est né en Fraciscio Campodolcino dans le Val San Giacomo (Sondrio) Décembre 19, 1842. Côme est décédé en Octobre 24, 1915.
La vallée et le village (1350 m au dessus du niveau de la mer) sont dans les Alpes rhétiques. Depuis les temps anciens, il y vivait communautés sédentaires, avec l’effort et la difficulté, de l’agriculture alpine et de la structure agricole et de l’histoire, de l’économie sociale et jusqu’en 1800 sont marquées par la position géographique de la vallée entourée des deux côtés par deux chaînes de montagnes élevé, mais sous réserve de l’invasion de transit. La vallée indique le chemin le plus court de communication entre le nord et le sud des Alpes centrales, ce qui donne un certain avantage, en particulier les privilèges d’une certaine liberté communale accordée parce que les habitants ne font pas obstacle communications commerciales et militaires. Fier de cette liberté, ferveur attaché à la religion catholique, contrairement au canton des Grisons voisin réformé, vivaient dans la pauvreté, consacrée à l’œuvre plus difficile d’assurer le minimum de survie. Les qualités qui ont amené l’G. ont été utilisés pour sacrifier et travailler, l’autonomie, de la patience et de fermeté dans la prise de décision, avec une grande foi.
Ces qualités ont été renforcées dans la famille: son père, Lorenzo, maire pendant 24 ans de Campodolcino sous la domination autrichienne et après l’unification (1859), stricte et autoritaire, sa mère Maria Bianchi, doux et patient, et 13 enfants arrivés à presque tous les ‘âge adulte.
À douze ans, il a gagné une place libre dans l’école de Côme Gallio, puis a poursuivi ses études dans les séminaires diocésains (1854-1866). Sa formation culturelle et spirituelle est des séminaires communs en Lombardie-Vénétie, depuis longtemps sous le contrôle des dirigeants en Autriche, en cours de théologie était pauvre contenu culturel, mais attentif aux aspects pastoraux et pratique: la théologie morale, les rituels, la prédication et plus, la formation piété personnelle, la sainteté, la fidélité. La vie chrétienne et sacerdotale était nourri dévotion commune parmi la population chrétienne. Ce béton réglage placé le jeune séminariste, prêtre très proche des gens et en contact avec la vie qu’il a menée. Quand elle est revenue au pays pour les vacances d’automne plongé dans la pauvreté dans les vallées alpines, était intéressé par les enfants et les personnes âgées et les malades dans le pays, au cours des mois à la garde de ceux-ci, et à mon secours était passionné par les questions sociales (Taparelli), collectées et étudient les plantes médicinales (Mattioli), le infervorava lisant l’histoire de l’Église (Rohrbacher). Au séminaire théologique est entré en familiarité avec l’évêque de Foggia, Frascolla Bernardino, emprisonné à Côme, puis assigné à résidence dans le séminaire (1864-1866), et a pris conscience de l’hostilité qui a dominé les relations de l’État unitaire à l’Église. Cet évêque a ordonné G. prêtre le 26 mai 1866.
Il est entré avec enthousiasme dans la vie pastorale en Valchiavenna (Prosto, 1866 et Savogno, 1867-1875) et, après trois ans salésien, a de nouveau été dans la paroisse en Valtellina (Traona, 1878-1881), pendant quelques mois, et enfin Olmo Pianello Lario (Côme, 1881-1890).
Du début à Savogno révélé ses intérêts pastoraux: l’éducation des enfants et des adultes, l’altitude du religieux, moral et social de ses paroissiens, avec la défense du peuple contre les assauts du libéralisme et de l’attention privilégiée aux plus pauvres . Ne dédaignait pas les interventions pugnaces, où l’on pouvait injustement détenus dos ou contredite par les autorités civiles dans son ministère, qui fut bientôt marquée chez les individus dangereux («loi des suspects»), d’autant plus qu’il a publié un livre controversé. Pendant ce temps dans Savogno connaissance approfondie de Don Bosco et le travail du Cottolengo, Don Bosco invités à ouvrir un pensionnat dans la vallée, mais, incapable de mener à bien le projet, G. dois y aller pour une certaine période par Don Bosco.
Appelé par l’évêque du diocèse, a ouvert en Traona un type de collège salésien, mais même ici, il a été entravée, nous sommes allés à remuer les différends Savogno et il a été nécessaire de fermer le collège. Il est mis à la disposition de l’évêque avec une obéissance héroïque. Envoyé à Pianello pourrait se consacrer à prendre soin des pauvres, en notant l’hospice fondé par son prédécesseur Don Carlo Coppini, avec quelques Ursulines dans lequel organisées congrégation religieuse (Filles de Sainte Marie de la Providence) et ils ont commencé à la Maison de la Divine Providence à Côme (1886), avec la collaboration de la sœur et la sœur Marcellina Bosatta bienheureuse Chiara. La maison a connu un développement rapide, en élargissant l’aide de la ligne féminine à l’homme (Congrégation des Serviteurs de la Charité), béni et soutenu par Mgr B. Andrea Ferrari. Le travail se répandit bientôt en dehors de la ville dans les provinces de Milan (1891), Pavie, Sondrio, Rovigo, Rome (1903), et ailleurs en Italie, en Suisse et aux États-Unis d’Amérique (1912), sous la la protection et l’amitié de S. Pie X. Le travail des hommes a été distingué en tant que collaborateurs Don Aurelio Bacciarini, alors évêque de Lugano, et Don Leonardo Mazzucchi.
Les travaux et les objectifs qui relèvent de la prise en charge de G. (Et l’empêcher de rester avec Don Bosco) sont typiques de son pays natal. Bisognos nombreux: les enfants et les jeunes, la gauche âgées et seules, marginalisées, handicapés mentaux (mais aussi aveugles, les sourds, les boiteux): tout milieu de gamme parmi les jeunes de Don Bosco et les personnes handicapées de Cottolengo, les gens encore capables d’un emplacement: au sol dur et sec comme sa terre natale, mais qui a travaillé avec l’amour (dans les écoles, les laboratoires, les colonies agricoles) peuvent donner des fruits inattendus.

2. Le charisme et le message – la sainteté
Le charisme est d’annoncer sa paternité biblique de Dieu et pour le G. est une expérience personnelle profonde de la mystique et prophétique, et donne sa sainteté et à la mission une taille et une expérience qualifiée qui veut participer en particulier les plus pauvres et les plus abandonnés, Dieu est le père de tous et n’oubliez pas de marginaliser ou de ses enfants . Remarquables ses deux écrits: Viens vers le Père (1880) et de la Fondation (1885). Ses maisons sont disposées en structures de ligne à taille humaine, avec un esprit de famille et d’adapter leur propre méthode préventive (cf. règlement des Serviteurs de la Charité, l905), confiée à la paternité de Dieu et de guider la conduite de toutes les sommes qui lui est confié, «c’est Dieu qui le fait. »
La sainteté de L.G. réside dans la perfection n’est pas seulement morale mais ontologique, après son expérience de la paternité de Dieu a toujours essayé, dans sa jeunesse, une cohérence entre la pensée, de croire et de se comporter, connu depuis son institutrice religion élevé: «Recherche diligence singulier d’examiner toutes les parties de l’enseignement, et aime entendre ce que vous apprenez et informer ma vie.  » En tant que prêtre, un ministre de Dieu, sa rencontre avec Dieu le Père a partagé dans son immense charité, la toute-puissance créatrice et de la providence, incarné miséricorde et de rédemption et est devenu un carrefour de rencontre entre Dieu et l’homme à travers et par l’amour de la sainte à l’ frères dans le besoin.
Ajouter les formes appropriées de temps: la dévotion au Sacré Cœur, la Vierge Immaculée et austères pénitences ascétiques, les prières, la gravité et le respect, le travail et le sacrifice de la mission de la charité, dans un style de simplicité, la grâce, la miséricorde, l’espoir, la joie, presque en opposition avec son caractère énergique, volontaire, audacieux, fait de franchir le pas, parfois impulsif et colérique. Combinée une volonté indomptable. Sur ce chemin de la sainteté conduit le disciple du bienheureux Sœur Bosatta Clare, un chef-d’œuvre de son art comme un éducateur et directeur spirituel.
Le Guanella a été béatifié par le Pape Paul VI Octobre 25, 1964 (Procès diocésain: 1923-1930, l’introduction de la cause: 15 Mars 1939) et a été canonisée à Rome par le pape Benoît XVI le 23 Octobre 2011. Son corps est vénéré dans le Sanctuaire de Saint- Heart in Como.

Auteur: Pierre Pellegrini

Source:
www.guanelliani.org

CANONISATION DU P. BERTHIEU, S. J., LETTRE DU GÉNÉRAL DES JÉSUITES (consacré au Sacré-Coeur à Paray-le-Monial)

24 octobre, 2012

http://www.zenit.org/article-32286?l=french

CANONISATION DU P. BERTHIEU, S. J., LETTRE DU GÉNÉRAL DES JÉSUITES

Le missionnaire s’est consacré au Sacré-Coeur à Paray-le-Monial

ROME, vendredi 19 octobre 2012 (ZENIT.org) – Avant de partir pour Madagascar, le bienheureux P. Jacques Berthieu, s. j., qui sera canonisé par Benoît XVI dimanche prochain, 21 octobre, s’était consacré au Sacré-Cœur de Jésus, au sanctuaire de Paray-le-Monial, en Bourgogne, et il a été un apôtre de ce culte parmi les chrétiens malgaches.
C’est ce qu’explique le père général des Jésuites, le P. Adolfo Nicolas Pachon, dans cette lettre en date du 15 octobre, aux membres de la Compagnie de Jésus, à l’occasion de la canonisation du jésuite français.
Lettre du Rév. P. Nicolas Pachon :
A TOUTE LA COMPAGNIE
Chers frères dans le Christ,
Le Père Jacques Berthieu, jésuite français (1838-1896), prêtre et missionnaire à Madagascar, fut déclaré bienheureux martyr de la foi et de la chasteté par le pape Paul VI en 1965 durant le Concile Vatican II. Il sera canonisé à Rome le 21 octobre prochain avec six autres bienheureux; ce jour coïncide avec la Journée mondiale des missions et s’inscrit au coeur de l’Année de la Foi et du Synode des Evêques sur la Nouvelle Evangélisation. Pour la Compagnie, cette année 2012 est de plus celle de la Congrégation des Procureurs qui s’est tenue en juillet à Nairobi ; la vitalité apostolique des provinces d’Afrique et Madagascar regroupées dans le JESAM et la prise de conscience renouvelée du sentire cum Ecclesia nous invitent à recevoir avec ferveur le témoignage de Jacques Berthieu. Après avoir rappelé les étapes de sa vie et son martyre telles que les sources les présentent, je dégagerai certains aspects de sa sainteté qui nous interpellent aujourd’hui.
Né le 27 novembre 1838 sur le domaine de Montlogis, à Polminhac, en Auvergne, au centre de la France, où ses parents étaient fermiers, Jacques Berthieu fit ses études au séminaire de Saint-Flour, avant d’être ordonné prêtre de ce diocèse en 1864 et nommé vicaire à Roannes-Saint-Mary où il restera neuf ans. Désirant partir évangéliser dans des contrées lointaines et fonder sa vie spirituelle sur les Exercices de Saint Ignace, il demande son admission dans la Compagnie de Jésus et entre au noviciat à Pau en 1873. Il quitte en 1875 le port de Marseille vers deux îles au large de Madagascar, la Réunion puis Sainte-Marie (alors sous dépendance de la France et aujourd’hui appelée Nosy Bohara) où il étudie la langue malgache et se forme à la mission.
En 1881, la législation française ferme aux jésuites les territoires français, mesure qui contraint Jacques Berthieu à passer sur la grande île de Madagascar. Il y travaille tout d’abord dans le district d’Ambohimandroso-Ambalavao, à Fianarantsoa, dans la partie sud des hauts plateaux. Puis, durant la première guerre franco-malgache, il assure des ministères divers sur les littoraux est et nord. A partir de 1886, il dirige la mission d’Ambositra, à 250km au sud d’Antananarivo, puis celle d’Anjozorofady-Ambatomainty, au nord de la capitale. Une seconde guerre l’oblige à s’éloigner. En 1895, l’insurrection des Menalamba (les toges rouges) contre les colonisateurs vise également les chrétiens. Jacques Berthieu cherche à placer ceux-ci sous la protection des troupes françaises. Privé de la protection d’un colonel français à qui il avait reproché sa conduite envers les femmes du pays, il dirige un convoi de chrétiens vers Antananarivo et s’arrête au village d’Ambohibemasoandro. Le 8 juin 1896, les Menalamba font irruption dans le village et finissent par trouver Jacques Berthieu qui s’était caché dans la maison d’un ami protestant ; ils s’emparent de lui et le dépouillent de sa soutane ; l’un des leurs lui arrache son crucifix, en disant : « Est-ce là ton amulette, est-ce ainsi que tu égares le peuple et vas-tu prier encore longtemps ? » « Il me faut prier jusqu’à la mort, répond-il.» Un des leurs lui porte un coup de machette au front ; il tombe à genoux, son sang coule abondamment. Les Menalamba l’emmènent pour ce qui sera une longue marche. Blessé au front, Jacques Berthieu dit à ceux qui le conduisent : « Lâchez-moi les mains, que je prenne mon mouchoir dans ma poche pour essuyer le sang au dessus mes yeux car je ne vois pas le chemin. » Plus loin, quelqu’un s’approche et Jacques Berthieu lui demande : « As-tu reçu le baptême, mon enfant ? ». « Non », répond l’autre. Alors, fouillant dans sa poche, Jacques Berthieu en tire une croix et deux médailles qu’il lui donne en ajoutant : « Prie Jésus-Christ tous les jours de ta vie. Nous ne nous reverrons plus, n’oublie pas ce jour, apprends la religion chrétienne et demande le baptême quand tu verras un prêtre ».
Lorsqu’après une dizaine de kilomètres de marche il arrive au village d’Ambohitra où se trouve l’église qu’il avait fondée, quelqu’un déclare qu’il n’est pas possible qu’il entre au camp car il en profanerait les objets sacrés, désignant ainsi les fétiches. A trois reprises, on lui lance une pierre, à la troisième il tombe prosterné. Non loin du village, alors qu’il est en sueur, un Menalamba lui prend son mouchoir, le trempe dans la boue et l’eau souillée et lui en ceint la tête ; des huées s’élèvent : « Voici le roi des Vazaha (Européens) ». Certains vont même jusqu’à l’émasculer, provoquant une nouvelle perte de sang qui l’épuise.
La nuit est proche. A Ambiatibe, village situé à 50km au nord d’Antananarivo, après délibération, décision est prise de le tuer. Le chef rassemble un peloton de six hommes armés de fusils. A cette vue, Jacques Berthieu s’agenouille. Deux hommes tirent ensemble et le manquent. Il se signe et s’incline. Un des chefs s’approche et lui dit : « Renonce à ton odieuse religion, n’égare plus le peuple, nous ferons de toi notre conseiller et notre chef et nous t’épargnerons.». Il réplique : « Je ne puis y consentir, je préfère mourir.». Deux hommes tirent de nouveau. Il s’incline encore pour prier, on le manque. Un autre tire le cinquième coup et l’atteint, sans le tuer. Il reste à genoux. Un dernier coup presque à bout portant achève Jacques Berthieu.
Missionnaire, Jacques Berthieu décrivait ainsi sa tâche : « Voilà le missionnaire : se faire tout à tous, à l’intérieur et à l’extérieur ; s’occuper de tout, hommes, bêtes et choses, et tout cela finalement pour gagner des âmes, d’un coeur large et généreux. » En témoignent ses multiples efforts en vue de promouvoir l’instruction scolaire, la construction de bâtiments, l’irrigation et le jardinage ou la formation agricole. Il fut un infatigable catéchiste. Un jeune maître d’école, l’accompagnant en tournée, voyant qu’à cheval il avait son catéchisme ouvert sous les yeux, lui dit : « Mon Père, pourquoi étudiez-vous encore le catéchisme ?» Il lui répondit : «Mon enfant, le catéchisme est un livre qu’on ne saurait trop approfondir, car il contient toute la doctrine catholique. » A cette époque, une fois parti en mission, il n’était pas question de retourner au pays natal. « Dieu sait, disait-il, si j’aime encore le sol de la patrie et de la terre chérie d’Auvergne. Cependant Dieu me fait la grâce d’aimer bien plus encore ces champs incultes de Madagascar, où je peux seulement pêcher à la ligne quelques âmes pour Notre Seigneur… La mission progresse, bien que les fruits ne soient encore qu’en espérance en bien des endroits et peu visibles en d’autres. Mais que nous importe, pourvu que nous soyons de bons semeurs ? Dieu donnera la croissance en son temps ».
Homme de prière, il puise en celle-ci sa force. « Quand j’allais le trouver, a déclaré l’un de ses catéchistes, je le trouvais presque toujours à genoux dans sa chambre » ; et un autre : « Je n’ai vu de Père rester plus longtemps devant le Saint-Sacrement. Quand on le cherchait, on était sûr de le trouver là ». Un frère de sa communauté a rendu aussi ce
témoignage : « Dès qu’il fut en convalescence, chaque fois que j’entrais dans sa chambre, je le trouvais à genoux, priant ». Son amour de Dieu était tel qu’on l’appelait « tia vavaka » (pieux). On le voyait toujours le chapelet ou le bréviaire à la main. Sa foi s’exprimait dans sa piété envers le Saint Sacrement, la Messe étant le foyer de sa vie spirituelle. Il professait aussi une dévotion spéciale au Sacré-Coeur auquel il se consacra à Paray-le-Monial avant son départ en mission ; il se fit d’ailleurs l’apôtre de ce culte parmi les chrétiens malgaches. Fervent dévot de la Vierge Marie, il s’était rendu en pèlerinage à Lourdes ; le rosaire était sa prière favorite, qu’il récitait quand on le conduisit à la mort. Il révérait aussi Saint Joseph.
Pasteur, il s’adresse aux chrétiens avec les mots mêmes du Christ : « mes petits enfants » (Jn 13,33) ; quant à ses bourreaux, il les interpelle avec douceur : « ry zanako, mes enfants ». Sa charité était pleine de respect pour autrui, même lorsqu’il devait reprendre un fidèle qui s’égarait ; pourtant, il savait parler fort et ferme, s’il jugeait les intérêts de Dieu et de l’Eglise lésés. Il ne cachait pas les exigences de la vie chrétienne, à commencer par l’unité et l’indissolubilité du mariage monogame. La polygamie étant monnaie courante à l’époque, il dénonçait l’injustice et les abus qui en découlent, s’attirant de la sorte autant d’ennemis, surtout parmi les détenteurs du pouvoir.
La veille de sa mort, alors qu’il se dirige vers la capitale avec les fidèles traqués par les Menalamba, il est saisi de pitié à la vue d’un jeune homme blessé au pied et se met en quête de porteurs, leur proposant une forte somme en échange de ce service ; tous se récusent. Descendant alors de cheval, il hisse l’infirme sur la monture et, malgré sa propre faiblesse, va désormais lui-même à pied, tirant l’animal par la bride. « C’était un homme doux, déclare un témoin, patient, zélé à remplir son ministère, alors même qu’on l’appelait à minuit ou que la pluie tombait à verse ». Au sud d’Anjozorofady vivaient deux femmes lépreuses ; chaque fois qu’il revenait de ses tournées, il allait les voir, leur portait vivres et vêtements et leur enseignait le catéchisme, jusqu’au jour où il put les baptiser. Accompagner les mourants dans leur agonie lui tenait à coeur : « Que je mange ou que je dorme, répétait-il, n’ayez pas honte de m’appeler, il n’y a pour moi d’obligation plus stricte que celle de visiter les moribonds ».
Le don total et délibéré de sa vie à la suite du Christ est la clef de son engagement. Au milieu des épreuves, il gardait sa bonne humeur, affable, humble et serviable. Il citait volontiers l’évangile : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ceux qui peuvent perdre l’âme. » (cf. Mt. 10, 28). Dans ses instructions, il traitait souvent de la résurrection des morts ; les fidèles ont retenu cette phrase: « Seriez-vous mangés par un caïman, vous ressusciterez. » Etait-ce un présage de sa fin ? De fait, après sa mort, deux habitants d’Ambiatibe trainèrent son corps jusqu’à la rivière de Mananara, à deux pas du lieu de son martyre, et ses restes disparurent.
La Compagnie se réjouit que l’Eglise canonise un nouveau saint parmi les siens, le propose en modèle à tous les fidèles et invite à recourir à son intercession. Certes le contexte historique et les modalités de la mission ont évolué entre la fin du 19ème siècle et aujourd’hui ; c’est le rôle des historiens et des hagiographes d’approcher la réalité au plus près et d’identifier les aspects les plus significatifs de la sainteté.
Que l’Esprit Saint nous donne de mettre en oeuvre les options de Jacques Berthieu : l’exigence de la mission qui le mène vers un autre pays, une autre langue et une autre culture ; l’attachement personnel au Seigneur exprimé dans la prière ; le zèle pastoral, à la fois amour fraternel des fidèles qui lui sont confiés et exigence de les conduire plus haut sur la voie
chrétienne ; le don de sa vie enfin, monnayé au fil des jours jusqu’à la mort qui le configure définitivement au Christ !
Que l’intercession de Jacques Berthieu nous aide à reconnaître la force de notre fragilité, à être joyeusement fidèle à notre vocation et à nous donner totalement à la mission reçue du Seigneur !
Fraternellement vôtre dans le Christ,
Adolfo Nicolas, S.I
Supérieur Général
Rome, le 15 octobre 2012

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23 octobre, 2012

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