Archive pour le 31 octobre, 2012

Happy All Saints Day – Maronites!

31 octobre, 2012

Happy All Saints Day - Maronites! dans images sacrée The_Righteous_and_Just

http://radiatehislight.blogspot.it/2012/02/happy-all-saints-day-maronites.html

Pour la Toussaint – Bernard de Clairvaux: Le triple désir que suscite en moi le culte des saints

31 octobre, 2012

http://www.orval.be/fr/69/Pour-la-Toussaint

Pour la Toussaint

Bernard de Clairvaux

Pour la Toussaint V, 5-11

Le triple désir que suscite en moi le culte des saints

5.1 A quoi bon pour les saints notre louange ? A quoi bon notre célébration de leur culte ? A quoi bon même cette fête solennelle que nous leur consacrons ? A quoi leur servent nos hommages terrestres, alors que, selon la promesse très sûre du Fils, le Père céleste en personne les honore (cf Jn 12, 26) ? Que leur font nos éloges ? Déjà ils sont comblés !
5.2 Oui, mes bien-aimés, il en est ainsi : les saints n’ont nul besoin de nos honneurs, et notre ferveur à les célébrer ne leur apporte rien. En vérité, lorsque nous vénérons leur mémoire, il y va de notre intérêt, non du leur. Et voulez-vous savoir à quel point cela nous est utile ? Personnellement, j’en témoigne, lorsque je fais mémoire des saints, je ressens en moi un désir violent qui m’enflamme. Et ce désir est triple.
5.3 On dit communément : Loin des yeux, loin du cœur. L’œil, c’est la mémoire. Et penser aux saints, c’est en quelque sorte les voir. C’est de cette manière que nous avons part dans la Terre des Vivants (Ps 141, 6). Et ce n’est pas une part médiocre, si, comme il convient, l’élan de notre affection accompagne notre mémoire. Oui, je le redis, notre vie est dans le ciel (Ph 3, 20), même si c’est d’une manière différente de celle des saints. Ils s’y trouvent dans leur être même, nous y sommes en nos désirs; ils y sont par leur présence, nous y sommes par notre mémoire.
5.4 Ah! quand serons-nous, nous aussi, réunis à nos pères ? Quand leur serons-nous présents dans notre être même ? Voici, en effet, le premier désir que la mémoire des saints éveille ou fait grandir en nous : le désir de jouir de leur compagnie si délectable, le désir de devenir les concitoyens et les commensaux des esprits bienheureux, le désir de nous mêler au groupe des patriarches, aux cortèges des prophètes, au collège des apôtres, aux foules innombrables des martyrs, à l’assemblée des confesseurs, aux chœurs des vierges, en un mot le désir de partager la communion et l’allégresse de tous les saints.
6.1 Toute évocation de l’un des saints est comme une étincelle, mieux, comme une torche brûlante qui enflamme les cœurs aimants et leur donne soif de voir leur visage et de les embrasser. A tel point que très souvent ils se considèrent même comme déjà parmi eux, et le cœur tout vibrant ils se jettent avec un immense désir tantôt vers tous les saints à la fois, tantôt vers tel ou tel d’entre eux.
6.2 A l’opposé, quelle négligence ce serait, quelle paresse, plus encore quelle démence que de ne pas nous employer, par la fréquence de nos aspirations et par l’extrême ferveur de notre affection, à rompre avec cette vie-ci et à nous projeter au milieu de ces foules comblées d’un si grand bonheur! Malheur à nous et à nos cœurs endurcis! Oui, malheur à nous à cause ce ce péché que l’Apôtre reproche aux païens : ils ont manqué de cœur (Rm 1, 31)!
6.3 Voici que la célèbre Eglise des premiers-nés (He 12, 23) nous attend, et nous n’y prêtons pas attention ! Les saints nous désirent, et nous n’en tenons pas compte ! Les justes comptent sur nous, et nous restons indifférents ! Réveillons-nous, mes frères, ressuscitons avec le Christ, recherchons les réalités d’en haut, savourons les réalités d’en haut (Col 3, 1-2). Désirons ceux qui nous désirent, hâtons-nous vers ceux qui nous attendent, courons par les élans de notre cœur au devant de ceux qui comptent sur nous.
6.4 Car dans notre communion présente, il n’est nulle sécurité, nulle perfection, nul repos. Et pourtant même ici, qu’il est bon, qu’il est agréable d’habiter en frères, tous ensemble (Ps 132,1)! Toutes les contrariétés, intérieures ou extérieures, sont allégées du fait de la compagnie de frères si proches, avec qui nous ne formons qu’un cœur et qu’un âme (Ac 4, 32) dans le Seigneur. Combien plus douce alors, plus délicieuse, plus heureuse, cette communion du ciel, où ne subsistera aucun soupçon, aucune dissension, où un parfait amour nous liera tous en une indissoluble alliance : tout comme le Père et le Fils sont un, de même nous aussi nous serons un en eux (cf Jn 17, 21) !
7.1 Mais ce n’est pas seulement la compagnie des saints qu’il nous faut souhaiter pour nous, c’est aussi leur bonheur. De manière à ambitionner avec une extrême ferveur la gloire de ceux dont nous désirons déjà la présence…
9.1 Tel est donc le deuxième désir que le souvenir des saints suscite en nous : que le Christ se montre à nous, tout comme à eux, dans sa gloire, et que nous aussi nous puissions apparaître avec lui dans la gloire…
10.1 Pour qu’il nous soit permis d’espérer cette gloire et d’aspirer à un si grand bonheur, il nous faut aussi désirer intensément le secours de la prière des saints. Ainsi ce que nous sommes incapables d’obtenir par nous-mêmes, nous sera donné grâce à leur intercession.
10.2 Pitié pour moi, pitié pour moi, vous du moins, mes amis (Jb 19,21). Car vous connaissez les dangers que nous courons, vous connaissez la glaise dont nous sommes pétris (Ps 102,14), vous connaissez notre ignorance et les ruses de nos adversaires, vous connaissez leur violence et notre fragilité. Oui, c’est à vous que je m’adresse, vous qui êtes passés par la même épreuve, vous qui avez soutenu les mêmes combats, vous qui avez échappé aux mêmes pièges, vous qui par votre expérience de la souffrance avez appris la compassion (cf He 5,8).
10.3 J’ai cette confiance que les anges aussi ne dédaigneront pas de visiter ceux qui sont à leur image… Il y a entre eux et nous une ressemblance en ce qui concerne l’être spirituel et sa structure rationnelle. Pourtant même si, à cause de cette ressemblance, j’estime pouvoir compter sur eux, je suis d’avis de mettre une confiance encore plus grande en ceux dont je sais qu’ils partagent ma condition humaine même : ils éprouvent nécessairement une miséricorde plus intime et plus particulière pour ceux qui sont l’os de leur os et la chair de leur chair (Gn 2,23).
11.1 D’ailleurs, lors de leur passage de ce monde vers le Père (cf Jn 13,1), ils nous ont laissé des gages saints. C’est auprès de nous que leurs corps ont été ensevelis dans la paix (Si 44,14), eux dont les noms vivent pour toujours, autrement dit eux dont la gloire n’est jamais ensevelie. Loin de vous, âmes saintes, loin de vous cette cruauté de l’échanson du Pharaon : aussitôt rétabli au rang qu’il occupait auparavant, il oublia Joseph, le saint, retenu prisonnier dans son cachot (Gn 40,13-23). C’est qu’ils n’étaient pas, l’un et l’autre, des membres dépendants d’une même tête…
11.2 Ce n’est pas ainsi que notre Jésus aurait pu oublier le brigand crucifié avec lui (Lc 23,40). Ce qu’il avait promis, il l’a tenu : le jour même où le brigand souffrit avec lui, il régna aussi avec lui (cf 2 Tm 2,12).
11.3 Pour nous de même, si nous ne sommes pas des membres dépendants de la même tête que les saints, quelle raison avons-nous de les célébrer aujourd’hui dans une fête aussi solennelle et un tel élan d’affection ? Mais celui qui a dit : Si un seul membre est à l’honneur, tous les membres partagent sa joie, a affirmé aussi : si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance(1 Co 12,26). Voilà donc la solidarité qui nous unit, eux et nous : nous, nous partageons leur joie, eux, ils partagent nos souffrances. En pensant à eux d’un cœur aimant, nous participons à leur victoire, tandis qu’eux-mêmes combattent parmi nous et pour nous, en intervenant avec bonté..
11.4 Nous ne saurions douter de leur attention pleine de bonté à notre égard, puisque, dans l’impossibilité où ils sont de parvenir sans nous à la perfection (He 11,40) – je l’ai rappelé ci-dessus – ,ils nous attendent. Oui, ils nous attendent jusqu’au jour où nous recevrons, nous aussi, notre récompense. De la sorte, lors du dernier et grand jour de la fête, tous les membres du corps ensemble concourront à former avec leur tête si élevée l’Homme parfait (Ep 4,13), et Jésus-Christ uni à tout son héritage recevra la louange, lui notre Seigneur qui est, au-dessus de tout, Dieu béni, digne de louange et de gloire pour les siècles (Rm 9,5 et Dn 3,56).

Le ciel, la fête de tous les saints

31 octobre, 2012

http://www.saint.germain.free.fr/homelies/c1998/C98toussaint.htm

Le ciel, la fête de tous les saints    

(1 Novembre 1998 )     

Introduction : La fête de Toussaint est une proclamation osée de notre part . Tous ceux et celles qui sont disparus, morts, nous disons que nous les voyons glorifiés de la vie en Dieu. Il y a donc un autre monde qui est là, tout près de nous, séparé seulement par la notion de temps. Car ils sont dans le monde de l’Eternel. Nous invoquons le Seigneur. Qu’il nous vienne en aide et réalise en nous la communion avec ce monde, lui, le Vivant, le Ressuscité.

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Nous sommes vers la fin de l’année liturgique. La liturgie suit le rythme du temps de notre calendrier, et nous fait découvrir le projet que Dieu a réalisé dans notre vie . La fête de Tous les Saints que nous célébrons aujourd’hui est la reconnaissance de cette action de Dieu réalisée dans la vie de tous les hommes. Nous Lui rendons grâce de tous ses bienfaits qui nous font vivre la dignité des enfants de Dieu.
La Fête de la Toussaint est une immense invitation à ne pas nous contenter de regarder « l’envers » du monde, à partir d’en bas…Il n’y a pas pour nous que du mal, de la souffrance ou de la mort. Aujourd’hui, nous est révélé l’endroit, le monde vu du côté de Dieu, vu d’en haut : un coin du ciel est déchiré… Et ce que nous serons est déjà apparu à travers la vie de tant de personnes qui sont parties avant nous …Tout sera plus beau encore. Aucun regard humain ne peut voir ce que Dieu a préparé pour ses enfants, dit St Paul.
Le but de l’univers n’est pas la mort, mais la vie, la joie: » Bienheureux, bienheureux ! Le Christ ne cesse de nous le redire. St Jean a vu dans son apocalypse la multitude de gens qui sont venus laver leur robe dans le sang de l’agneau. L’image est forte. Le sang est la vie. Et Dieu a l’envie de nous fait entrer dans sa vie en Jésus son Fils.
Dans la lumière du Christ Ressuscité, la fin représente le sommet qui dépasse la vie et le temps. Nous sommes amenés vers le sommet de l’histoire avec le Christ dans sa gloire. La « Préface » qui va nous introduire dans la prière eucharistique explique pour nous la vision de l’Apocalypse: » Nous célébrons aujourd’hui la cité du ciel, notre mère la Jérusalem d’en haut: c’est là que tous ceux et celles qui sont partis avant nous, rassemblés devant toi chantent sans fin ta louange. « 
La fête de la Toussaint nous plonge ainsi en ce monde merveilleux de demain. où tous sont là. Ils sont comme des reflets du Christ Ressuscité. C’est grâce à Lui qu’ils sont présents devenus comme l’Eglise nous les montre. Grâce à eux l’Evangile est annoncé, proclamé dans le monde. Ils sont la catéchèse vivante de l’Evangile. Par leur comportement, ils laissent voir Dieu agir dans la vie des hommes.
Combien de saints obscurs avons-nous connus ici-bas ? Nous les avons côtoyés sans même nous en apercevoir. Ils ne sont pas d’abord des baptisés, ni des pratiquants, comme l’on dit, mais ceux-là mêmes que le Christ a trouvés sur son chemin. Nous pouvons les trouver aussi sur nos chemins : des pauvres, des sans-histoires, des gens qui pleurent, des persécutés, des opprimés, par les autres ou par la vie, des petits, des humbles. Ils sont félicités aujourd’hui, dans l’Evangile par le Christ. Les « Béatitudes » leur apportent la grande nouvelle que dès maintenant , ils sont des fils et des filles de Dieu, ils sont les bien-aimés du Père.
La fête de la Toussaint nous fait sentir le ciel qui est là, à notre côté. Nous savons que le vide qui nous entoure, est en fait chargé de tant d’images et de sons. C’est le monde de la multimédia de notre temps. Et nous savons aussi que, dans le silence de la vie, c’est tout le ciel qui est là. Là où est Dieu, là est notre ciel. Il suffit de nous mettre en présence de Dieu pour nous retrouver avec tous ceux et celles qui sont partis avant nous.
Saint Jean nous dit l’expérience qu’il a vécue avec ce frisson de bonheur : »Mes bien-aimés, voyez comme il est grand l’amour dont le Père nous a comblés, que nous soyons appelés enfants de Dieu : et nous le sommes ! »
La sainteté c’est répondre à l’envie de Dieu d’être avec nous. Ce projet de Dieu est dans l’épaisseur même de notre existence. Comme dans l’Apocalypse, la multitude qui vient se laver dans le sang de l’agneau, nous venons fonder notre espérance sur le Christ et retrouvons notre transparence comme lui-même est transparence. Pureté de source qui devient miroir où notre visage et celui de Dieu ne font qu’un. .