Archive pour le 30 octobre, 2012

la foi, l’espérance, la charité (peut-être la foi, la charité avec les enfants, l’espoir, mais je ne suis pas sûr)

30 octobre, 2012

la foi, l'espérance, la charité (peut-être la foi, la charité avec les enfants, l'espoir, mais je ne suis pas sûr) dans images sacrée theological+virtues

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La sainteté, un chemin d’imperfections

30 octobre, 2012

http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=1656

La sainteté, un chemin d’imperfections

Fr. François-Xavier Ledoux, o.p.

Ap 7, 2…14 – Ps 23 – 1 Jn 3, 1-3 – Mt 5, 1-12

Esprit et Vie n°157 – octobre 2006 – 1e quinzaine, p. 32-33.  

Qu’est-ce que la sainteté ? Qu’est-ce que ce mot peut encore évoquer pour nous, alors même qu’il ne semble plus guère faire partie du vocabulaire de nos contemporains qui, eux, dans le meilleur des cas, préfèrent parler de spiritualité, voire de mystique ?
« Dieu n’est pas un saint ! »
Il est vrai que l’image véhiculée par le mot même de sainteté, très marquée par le jansénisme et le xixe siècle, peut hanter encore, de façon caricaturale, les subconscients et la culture actuelle : le saint serait un personnage falot, ennuyeux, qui ne dit pas un mot plus haut que l’autre, et surtout qui n’a aucun rapport avec la sexualité… Bref, un personnage triste, même s’il y a quelques exceptions (comme saint Philippe Néri), qui ne sait pas goûter la vie, qui passe son temps à se priver de tout, à s’infliger des pénitences, et qui n’aime pas trop les bons vivants ! C’est ainsi que, vers les années 1930, la poétesse Marie-Noël a pu écrire dans ses Notes intimes : « Comme je suis contente que Dieu ne soit pas un saint ! Si un saint avait créé le monde, il aurait créé la colombe, mais il n’aurait pas créé le serpent. Il aurait créé la colombe, mais il ne l’aurait pas créée « mâle et femelle », il n’aurait pas osé créer l’Amour, il n’aurait pas osé créer le printemps qui trouble toute chair au monde. Et toutes les fleurs auraient été blanches. Dieu soit loué ! Dieu en a fait de toutes les couleurs. Dieu n’est pas un saint. Dans son œuvre hardie, il ne s’est pas soucié des disciplines et de l’édification des saints et s’il était homme au lieu d’être Dieu, il aurait encouru la censure des saints… Pourtant, vous êtes saint, ô mon Dieu, saint qui sanctifiez les saints […], et c’est votre grandeur qui me rassure et m’empêche de trembler quand les saints me troublent en réduisant tous les chemins à leur seule route [1]. »
Libérer le chemin de la sainteté
Dans un autre genre, la définition du Petit Robert est également très éclairante : le saint est celui qui « mène une vie irréprochable, en tous points conforme aux lois de la morale et de la religion ». Voilà bien une forme de sainteté parfaite qui paraîtra sans doute inaccessible à la plupart d’entre nous, j’imagine, d’autant plus que nous savons bien que la perfection n’est pas de ce monde, et qu’elle n’a rien à voir avec cette sainteté dont nous parle l’Écriture.
Néanmoins, ce début de troisième millénaire a été encore marqué par de nombreuses béatifications et canonisations au sein de notre Église. Alors, serions-nous entrés maintenant dans l’ère de la mondialisation de la sainteté, dans l’ère de sa démocratisation, voire de sa « grande distribution » ? Il semblerait, en effet, que, suite à l’appel universel à la sainteté lancé par le concile Vatican II [2], le pape Jean-Paul II ait canonisé plus de saints et de saintes que tous ses prédécesseurs réunis ! Et, selon un certain angle d’analyse, on peut noter qu’il a pu, de ce fait, donner des modèles de sainteté à tous les continents, augmenter en particulier le nombre des saintes femmes et des saints laïcs, voulant rendre ainsi la sainteté proche de tous, même si le modèle dominant demeure encore celui de fondateur ou de fondatrice d’une congrégation religieuse.
Mais, cette proximité, toute relative, nous renverrait-elle l’image d’une sainteté dorénavant à bon marché – finalement, nous serions tous des petits saints en puissance, donc nous n’aurions pas d’inquiétude à avoir pour notre avenir ! -, quittant ainsi les images d’Épinal – poussiéreuses et rejetées par l’opinion publique – d’une sainteté réservée à une élite triste et ascétique qui vivrait au-dessus de la condition commune de l’humanité ?
Cette proximité, encore, peut-elle nous faire oublier les difficultés, les erreurs, les échecs de la vie quotidienne, familiale ou professionnelle que nous pouvons ou avons pu connaître, et qui semblent entraver notre « élévation sur les autels » ? Et même, plus simplement, que peut être la sainteté de ceux qui travaillent chaque jour à une tâche qui leur semble sans intérêt, ou qui perdent leur temps libre en transports, en « courses », en travaux ménagers insipides, et qui sont tellement « crevés », comme ils disent, le soir ou le week-end, qu’ils perdent bientôt le goût de ce qui donnait du sens à leur existence ? Mais n’est-ce pas pour ceux-là aussi que le chemin de la sainteté doit être libéré ?
Vivre en chrétien face au mal
En effet, si nous sommes tous appelés à la sainteté, dans le contexte qui est le nôtre aujourd’hui, ce n’est pas seulement pour correspondre aux modèles reçus, et ainsi réussir sa vie et son salut personnel en vue du bonheur parfait. Non, le chemin de sainteté que nous proposent les Béatitudes n’a que peu à voir avec un quelconque héroïsme de la piété, de l’ascèse ou des vertus. Mais il s’agit, devant la violence du mal, sa puissance, devant l’abîme de détresse qui saisit souvent notre monde, de manifester avant tout que Dieu s’y tient présent car des croyants y demeurent vivants, priants, aimants, comme des combattants du malheur et du destin. Rien de plus, mais rien de moins. Comme le dit l’Apocalypse, « tous ces gens vêtus de blanc viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leur vêtements, ils les ont purifiés dans le sang de l’Agneau ».
Il y a donc là plus qu’une question de sainteté, un véritable enjeu mystique : faire toujours foi au meilleur de l’humain et montrer que vivre en chrétien, ce n’est pas se tenir dans un état permanent de recherche de perfection, dans une attitude de modèle rappelant ainsi aux autres les bornes à ne pas dépasser. Non, vivre en chrétien, c’est suivre un chemin de vie fait d’ » imperfections », à l’image de celui vécu par le Christ qui ne s’est pas seulement fait homme, mais qui a, lui aussi, connu l’échec et la souffrance, l’épreuve de la trahison de l’amitié, de la mort et de la descente aux enfers, avant de ressusciter le troisième jour.
Renverser notre échelle des valeurs
En relisant ainsi l’Évangile des Béatitudes, dans la foi en la résurrection, mais à la lumière de l’image du Christ en croix, nous comprenons que nous sommes invités à laisser crucifier notre bon sens raisonnable et vertueux, afin de faire nôtre le regard de Dieu : Dieu qui fait de la pierre rejetée des bâtisseurs la pierre d’angle, Dieu qui regarde comme aimable ce qui aux yeux des hommes est sans noblesse, « ignoble ». Voilà le scandale, la folie qui renverse notre échelle des valeurs, c’est-à-dire qui la remet debout pour la sanctifier ! Voilà d’où la foi chrétienne peut puiser la force de voir la sainteté, là où il n’y a, à vue humaine, rien de bon à voir !
Dès lors, ceux que nous côtoyons pourront comprendre que le chemin de sainteté ouvert par l’Évangile ne s’enracine pas en dehors de leur histoire très concrète d’hommes et de femmes d’aujourd’hui, mais qu’elle leur rend, qu’elle nous rend accessible l’ordre de la liberté, en assumant toutes les imperfections contingentes, tous les ratés de nos vies non comme des limites ou comme des concessions résignées à notre humanité, mais comme faisant partie intégralement de cette histoire d’amitié et de sainteté que Dieu a proposée un jour à l’homme, don sans repentance, trésor toujours porté dans des vases d’argile.
[1] Marie-Noël, Notes intimes, Paris, Éd. Stock, 1992, p. 160.
[2] Voir Lumen gentium, n° 40.

OECUMÉNISME : NÉCESSITÉ D’UN DIALOGUE SUR « L’ESSENCE DE L’ÉGLISE »

30 octobre, 2012

http://www.zenit.org/article-32418?l=french

OECUMÉNISME : NÉCESSITÉ D’UN DIALOGUE SUR « L’ESSENCE DE L’ÉGLISE »

Entretien avec le card. Koch

Propos recueillis par Jan Bentz

Traduction d’Anne Kurian

ROME, mardi 30 octobre 2012 (ZENIT.org) – Dans le cadre de l’œcuménisme, « il ne suffit pas de se reconnaître mutuellement comme des Eglises », mais il faut « un dialogue théologique sérieux sur ce qui constitue l’essence même de l’Église », souligne le cardinal Koch.
A l’occasion du synode, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, livre aux lecteurs de Zenit ses impressions sur l’évènement et fait le point sur les avancées œcuméniques actuelles.
Zenit – Quelles sont vos impressions du synode ?
Cardinal Koch – C’est mon quatrième synode. En tant qu’évêque de Bâle, j’ai participé à deux d’entre eux, à savoir l’assemblée spéciale pour l’Europe en 2004, puis celui pour la Parole de Dieu en 2008. Dans mon nouveau poste, j’ai participé au synode pour le Moyen-Orient et à présent à celui de la nouvelle évangélisation. Dans l’ensemble, le plan est toujours le même, mais ce synode des évêques est particulièrement intéressant car il y a des représentants des épiscopats du monde entier. Etre en mesure de glaner les expériences de tous les évêques est déjà quelque chose d’extraordinaire. Mais c’est également extraordinaire de pouvoir faire l’expérience de la façon dont l’Eglise est différente dans le monde, et en même temps à quel point les problèmes se ressemblent.
Le dialogue avec les protestants est très important en Allemagne. Quels sont les progrès récents en ce domaine ?
La déclaration commune sur la doctrine de la justification signée en août 1999 était sans aucun doute un grand pas en avant dans le dialogue œcuménique avec les luthériens. La tâche qui reste maintenant est d’examiner les conséquences ecclésiologiques de la présente déclaration commune. Ce qui est clair, en effet, est que les évangéliques ont une autre conception de l’Eglise que les chrétiens catholiques. Il ne suffit pas de se reconnaître mutuellement comme des Eglises. Ce qu’il faut plutôt, c’est un dialogue théologique sérieux sur ce qui constitue l’essence même de l’Église.
Une solution comme la constitution apostolique « Anglicanorum coetibus » pour les anglicans est-elle possible pour les chrétiens évangéliques?
Anglicanorum coetibus n’était pas une initiative de Rome, mais provenait de l’église anglicane. Le Saint-Père a ensuite cherché une solution et, à mon avis, a trouvé une solution très large, où les traditions ecclésiales et liturgiques des anglicans ont été largement prises en considération. Si les luthériens expriment des désirs similaires, alors nous aurons à réfléchir sur cela. Cependant, l’initiative appartient aux luthériens.
Qu’est-ce qui émerge dans le dialogue avec les orthodoxes pour l’avenir proche ?
À l’heure actuelle, l’Eglise orthodoxe est très occupée avec les préparatifs pour le synode panorthodoxe. Personnellement, je suis convaincu que quand il aura lieu, ce sera un grand pas en avant pour le dialogue œcuménique. Par conséquent, nous devons soutenir ces efforts orthodoxes et aussi être patients. Dans les commissions œcuméniques nous poursuivons le dialogue théologique sur la relation entre «synodalisme» et primauté.
Beaucoup pensent que la sécularisation a aussi été causée par l’Eglise, même involontairement. N’est-il pas nécessaire d’analyser les attitudes qui conduisent à la sécularisation, afin de les corriger?
En fait, certains historiens soulignent à juste titre que le schisme du 16e siècle et les sanglantes guerres de religion qui ont suivi, en particulier la guerre de Trente Ans, ont provoqué la sécularisation dans le sens de la privatisation de la religion. Étant donné que le christianisme était présent seulement sous la forme de différentes confessions qui se battaient entre elles au point de faire couler le sang, il ne pouvait plus servir de fondement ni être garant de l’unité et de la paix sociale. Pour cette raison, l’âge moderne actuel a cherché un nouveau fondement à l’unité, sans religion. Ce grave processus doit également être gardé en mémoire pour le 500e anniversaire de la Réforme. Dans l’histoire ultérieure de l’ère moderne, d’autres développements de la sécularisation ont surgi – tel l’abandon de la question de Dieu – qui ont eu d’autres motivations et qui sont également abordés dans le plan de la nouvelle évangélisation.