Archive pour septembre, 2012

Moïse : Le Dieu miséricordieux se révèle en libérant, faisant alliance et pardonnant à ses enfants. Livre de l’Exode

6 septembre, 2012

http://www.collevalenza.it/Francese/Art003.htm

Moïse : Le Dieu miséricordieux se révèle en libérant, faisant alliance et pardonnant à ses enfants.
Livre de l’Exode

Roberto Lanza

Dans la tradition biblique, le pardon est une des manifestations du mystère même de Dieu qui se révèle « miséricordieux ». Le livre de l’Exode, l’événement fondateur de la libération et de la foi du peuple d’Israël, met en évidence, de manière déterminant, cette miséricorde de Dieu : « J’ai vu la misère de mon peuple en Égypte et je l’ai entendu crier sous les coups de ses chefs de corvée. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer » (Ex 3, 7).
Pour le peuple de l’alliance, la miséricorde Dieu est tout d’abord le fruit d’une expérience ; tout au long de son histoire, il a pris conscience que Dieu est une présence vive et que son amour est gratuit, qu’en Lui tout est grâce. L’être miséricordieux devient, donc, un aspect privilégié de l’être même de Dieu. Dieu reste fidèle à son engagement ; Son amour est un amour fidèle parce qu’Il ne peut pas se renier lui-même. Il y a, en fait, un lien entre l’amour et la fidélité : la miséricorde est avant tout cette fidélité de Dieu envers lui-même, fidélité envers sa parole qui est promesse.
C’est dans ce contexte de miséricorde que la figure de Moïse acquiert une importance fondamentale. Il représente l’effort de Dieu pour nous libérer continuellement, pour remettre en jeu notre authenticité et identité d’enfants. Il est l’homme qui se bat pour une cause juste, affronte les puissant, et sait encourager son peuple craintif et désobéissant.
Son audace, son courage, son tempérament de guide du peuple ont un secret : Moïse sait parler avec Dieu au point de venir un instrument de miséricorde.
Sur la montagne, Moïse reçoit la révélation du cœur de Dieu : « Moïse proclama le nom de « Seigneur » et le Seigneur passa devant lui et proclama: « Le Seigneur, le Seigneur, Dieu miséricordieux et bienveillant, lent à la colère, plein de fidélité et de loyauté, qui reste fidèle à des milliers de générations, qui supporte la faute … » (Ex 34, 6). Israël, opprimé par les fautes et ayant rompu l’Alliance, ne peut pas prétendre avoir droit à la miséricorde de Dieu ; néanmoins, malgré ses infidélités, les prophètes l’invitent toujours à garder la confiance et l’espérance parce que Dieu est fidèle à lui-même, responsable et cohérent avec son propre amour : « Ce n’est pas à cause de vous que j’agis, maison d’Israël, mais bien à cause de mon saint nom que vous avez profané » (Ez 36, 22). Mais Dieu aime et use de miséricorde surtout dans un sens maternel ; Il est lié à l’homme par le même rapport qui unit la mère et son enfant : une relation unique, forte ; un amour particulier ; une exigence du cœur même de Dieu ; une tendresse gratuite, faite de patience et de compréhension : « Sion disait: « Le Seigneur m’a abandonnée, mon Seigneur m’a oubliée !  » La femme oublie-t-elle son nourrisson, oublie-t-elle de montrer sa tendresse à l’enfant de sa chair ? Même si celles-là oubliaient, moi, je ne t’oublierai jamais ! » (Is 49, 15).
Le Seigneur se présente comme Un en qui l’on peut avoir confiance : ici, sur la montagne, la libération est accomplie et la promesse réalisée : « Voici le signe que c’est moi qui t’ai envoyé: quand tu auras fait sortir le peuple d’Égypte, vous servirez Dieu sur cette montagne » (Ex 3, 12). C’est ce que Yhwh avait dit à Moïse dans le lieu du buisson ardent.
L’histoire même est Révélation : les événements et les expériences cèlent des enseignements et sont signes de l’intervention de Yhwh. « … Je vous ai faits venir jusqu’à moi » est le sens de tout l’effort de Dieu pour libérer les siens : c’est cette rencontre par lequel Il voulait se faire connaître et se lier à eux ; il s’agira, donc, d’écouter attentivement sa voix ; et, parce que cette voix parle d’« alliance », il faut « veiller » sur elle.
En fait, parfois on est porté à croire que l’expression « conclure l’alliance » indique un point d’arrivée, une situation définitive. Mais l’alliance est plutôt le début d’une histoire qui commence ; l’observer signifie la garder dans la vérité et dans la fidélité, en comprendre et vivre le sens, la valeur et la force, reconnaissant son épaisseur concrètement vitale pour l’existence de chacun de nous. Dans le cas de la relation entre Dieu et l’homme, la distance, la disparité est au maximum, mais cela n’empêche pas la constitution d’un rapport et encore moins l’amitié et la communion.
Dans le concept biblique de « berit » (alliance », l’initiateur (Dieu) est appelé à un engagement de fidélité absolue, irrévocable ; le destinataire, au contraire, reste plus libre, moins lié. En proposant ce genre d’alliance, Dieu révèle son choix de fidélité absolue qui ne vacille pas même quand l’homme trahit et livre à la partie adverse la liberté de le rendre.
L’alliance n’est donc pas un contrat mais bien une relation, un engagement, une manière de vivre ensemble, un rapport de personne à personne.
« … Si vous voulez écouter ma voix… » ce qui est demandé n’est pas un engagement forcé ; l’alliance s’accomplit dans la pleine liberté, elle est offerte à un peuple libre, et cette liberté se transforme en propriété de choix « … vous serez ma part personnelle parmi tous les peuples » (Ex 19, 5).
Pour le chrétien, la nouvelle alliance, conclue dans le sang du Christ, conduit à une nouvelle relation avec Dieu : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons une demeure chez lui » (Jn 14, 23). La nouvelle alliance est devenue une relation intime, personnelle, non plus écrite sur des tables mais dans le cœur ; toutefois, le principe de la liberté reste valide. Le caractère qui donne son originalité à cette relation est l’amour : on connaît bien les images sponsales dont les prophètes, et Osée le premier, se servent pour la rencontre, les fuites et les retours d’Israël à son Dieu.
L’initiative d’amour ne pouvait venir que de Dieu, dans la mesure où elle constitue une révélation de sens possible uniquement pour le Seigneur de l’histoire ; en fait, définissant la nature du lien qui l’unit à Israël, Dieu révèle l’essence même du peuple : l’être c’est-à-dire constitué comme objet par son amour ; l’alliance part de l’Être de Dieu, « Tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique, nous l’entendrons » (Ex 24, 7b). Il ne pourrait pas y avoir d’affirmation meilleure pour résumer l’attitude du peuple de Dieu dans la parfait fidélité à son Seigneur.

La danse érotique du roi David – Samuel 6, 12-23

6 septembre, 2012

http://www.interbible.org/interBible/decouverte/insolite/2012/insolite_120217.html

La danse érotique du roi David – Samuel 6, 12-23

L’arche de l’alliance fait son entrée à Jérusalem dans la joie, la danse et… la nudité!

On vint dire au roi David : « Le Seigneur a béni la maison de Oved-Édom et tout ce qui lui appartient à cause de l’arche de Dieu. » David partit alors et fit monter l’arche de Dieu de la maison de Oved-Édom à la Cité de David, dans la joie. Or donc, lorsque les porteurs de l’arche du Seigneur eurent fait six pas, il offrit en sacrifice un taureau et un veau gras.
David tournoyait de toutes ses forces devant le Seigneur – David était ceint d’un éphod de lin. David et toute la maison d’Israël faisaient monter l’arche du Seigneur parmi les ovations et au son du cor.
Or quand l’arche du Seigneur entra dans la Cité de David, Mikal, fille de Saül, se pencha à la fenêtre : elle vit le roi David qui sautait et tournoyait devant le Seigneur et elle le méprisa dans son cœur.
On fit entrer l’arche du Seigneur et on l’exposa à l’endroit préparé pour elle au milieu de la tente que David lui avait dressée. Et David offrit des holocaustes devant le Seigneur et des sacrifices de paix. Quand David eut fini d’offrir l’holocauste et les sacrifices de paix, il bénit le peuple au nom du Seigneur, le tout-puissant.
Puis il fit distribuer à tout le peuple, à toute la foule d’Israël, hommes et femmes, une galette, un gâteau de dattes et un gâteau de raisins secs par personne, et tout le peuple s’en alla chacun chez soi.
David rentra pour bénir sa maison. Mikal, la fille de Saül, sortit au-devant de David et lui dit : « Il s’est fait honneur aujourd’hui, le roi d’Israël, en se dénudant devant les servantes de ses esclaves comme le ferait un homme de rien! »
David dit à Mikal : « C’est devant le Seigneur, qui m’a choisi et préféré à ton père et à toute sa maison pour m’instituer comme chef sur le peuple du Seigneur, sur Israël, c’est devant le Seigneur que je m’ébattrai.
Je m’abaisserai encore plus et je m’humilierai à mes propres yeux, mais, près des servantes dont tu parles, auprès d’elles, je serai honoré. » Et Mikal, fille de Saül, n’eut pas d’enfant jusqu’au jour de sa mort. (2 Samuel 6,12-23)
Dans sa joie d’accueillir le Seigneur, David danse de toutes ses forces alors qu’il est vêtu d’un éphod de lin. Il s’agit d’un vêtement porté par les prêtres du Temple. Les opinions divergent quant à sa forme. Selon Flavius Josèphe, historien juif du Ier siècle, il s’agit d’une espèce de tunique courte, avec une ouverture au niveau de l’abdomen. On comprend que la façon de danser de David fait en sorte que le vêtement remonte un peu trop haut et que tout le monde peut voir sous sa tunique.
Comme le montrent certains des récits insolites de la Genèse, la nudité publique n’était pas bien vue dans les temps bibliques. C’était un déshonneur de montrer certaines parties de son corps.
La femme de David, Mikal, lui reproche une conduite qu’elle juge indigne du roi d’Israël. Mikal est à la fois la première de ses femmes et la fille du roi Saül, rival de David. Le narrateur du récit, la présente par son lien avec Saül plutôt que par son lien avec David. Elle est donc placée en opposition à David. Le récit se termine par la déclaration de la stérilité de Mikal, qui apparaît comme le symbole de la fin de la maison de Saül. La dynastie de David devient maintenant celle du Seigneur.
Cette façon de danser, susceptible de faire entrer en transe le danseur, se retrouve dans les pratiques de certains groupes de prophètes extatiques rencontrés dans la Bible (1 S 10,5; 2 R 3,15; 1 Ch 25,3).
Le récit a pour rôle de présenter David comme prêtre, prophète et roi. Il s’habille en prêtre, offre des sacrifices, et bénit le peuple. Il danse comme le faisaient certains prophètes. Il donne de la nourriture au peuple et il affirme que son élection provient de Dieu. Le texte n’est donc pas une simple anecdote sur la façon « libérale » de danser de David. Il vise plutôt à faire de David la personne qui, au sein du peuple, rassemble les trois pouvoirs. Lorsque ce récit est écrit, plusieurs siècles après sa mort, il sert à montrer toute l’importance de David dans l’histoire du peuple juif : le Seigneur soutient sa dynastie et pourrait même rétablir son règne d’une autre façon. C’est la forme que prendra l’espoir messianique, au retour de l’exil : Dieu suscitera un messie comme David.
La suite du second livre de Samuel raconte la fameuse prophétie de Nathan. Le prophète révèle à David que le Seigneur établira sa dynastie pour toujours : « Devant toi, ta maison et ta royauté seront à jamais stables, ton trône à jamais affermi. » (2 S 7,16) Notre récit insolite de la danse du roi prépare la prophétie qui redonnera espoir aux Juifs en exil, au VIe siècle av. J.-C. À partir de ce moment-là, ils attendront la venue d’un messie. Quelques siècles plus tard, des disciples de Jésus croiront que lui, le descendant de David, est le messie attendu.

La danse rituelle
Dans le judaïsme, la danse n’est pas mal vue. L’hommage à Dieu peut prendre la forme de l’expression corporelle. On s’accorde à trouver là l’origine du balancement des juifs, au moment de la prière.
Dans plusieurs traditions spirituelles, les danses religieuses vont de pair avec des états modifiés de conscience. La danse et la musique permettent d’entrer en contact avec l’altérité. Le battement du pied appelle les énergies et la gestuelle des bras oriente vers le ciel. L’être humain devient ainsi un pont entre le ciel et la terre.

Réflexions
La danse fait partie encore aujourd’hui de la manière de vivre la religion juive. Elle est toujours présente dans les célébrations de mariage et de bar-mitsvah, le rite de passage qui fait entrer le jeune garçon dans l’âge adulte.
Nous pouvons retenir de ce récit que la prière peut être corporelle et joyeuse. Nos messes catholiques n’ont pas à ressembler à des rencontres organisées par un club de l’Âge d’or. Plusieurs groupes chrétiens créent des musiques entraînantes qui vont du gospel au rock chrétien. Certains rassemblements de jeunes chrétiens évangéliques ressemblent presque à des concerts rock, où tout le monde chante et danse pendant des heures, dans un état d’ouverture à la Transcendance. Ces manifestations sont tout à l’opposée des célébrations monastiques, avec leur calme et leur silence. Il existe donc deux façons très différentes de s’ouvrir à Dieu et elles sont complémentaires. Une communauté ou une personne qui ne goûte pas l’expérience du silence passe à côté d’une source intarissable. Pourtant, si une communauté ou une personne n’exprime pas sa foi et ne la célèbre pas dans la joie, elle passe aussi à côté d’une fontaine abondante et bienfaisante.
Peu importe la façon d’exprimer sa prière, ce qui compte, c’est la qualité de la relation avec Dieu. La disposition intérieure reste fondamentale. Dans sa prière dansée, David était authentiquement plein de joie et il ne s’arrêtait pas à ce que les autres pouvaient penser de lui.

Mother Teresa of Calcutta

5 septembre, 2012

Mother Teresa of Calcutta dans images sacrée mother-teresa-feeding1

http://gerardnadal.com/2010/05/17/the-war-against-mother-teresa-of-calcutta/

BÉATIFICATION DE MÈRE TERESA DE CALCUTTA – HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL II

5 septembre, 2012

http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/homilies/2003/documents/hf_jp-ii_hom_20031019_mother-theresa_fr.html

BÉATIFICATION DE MÈRE TERESA DE CALCUTTA

HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL II

Journée Mondiale des Missions

Dimanche 19 octobre 2003

1. « Celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l’esclave de tous » (Mc 10, 44). Ces paroles de Jésus aux disciples, qui ont retenti il y a peu sur cette place, indiquent quel est le chemin qui conduit à la « grandeur » évangélique. C’est la route que le Christ lui-même a parcourue jusqu’à la Croix; un itinéraire d’amour et de service, qui renverse toute logique humaine. Être le serviteur de tous!
C’est par cette logique que s’est laissée guider Mère Teresa de Calcutta, Fondatrice des Missionnaires de la Charité, hommes et femmes, que j’ai la joie d’inscrire aujourd’hui dans l’Album des Bienheureux. Je suis personnellement reconnaissant à cette femme courageuse, dont j’ai toujours ressenti la présence à mes côtés. Icône du Bon Samaritain, elle se rendait partout pour servir le Christ chez les plus pauvres parmi les pauvres. Même les conflits et les guerres ne réussissaient pas à l’arrêter.
De temps en temps, elle venait me parler de ses expériences au service des valeurs évangéliques. Je me rappelle, par exemple, de ses interventions en faveur de la vie et contre l’avortement, notamment lorsqu’elle reçut le prix Nobel pour la Paix (Oslo, 10 décembre 1979). Elle avait l’habitude de dire: « Si vous entendez dire qu’une femme ne veut pas garder son enfant et désire avorter, essayez de la convaincre de m’apporter cet enfant. Moi, je l’aimerai, voyant en lui le signe de l’amour de Dieu ».
2. N’est-il pas significatif que sa béatification ait lieu précisément le jour où l’Église célèbre la Journée mondiale des Missions? A travers le témoignage de sa vie, Mère Teresa rappelle à tous que la mission évangélisatrice de l’Église passe à travers la charité, alimentée par la prière et par l’écoute de la Parole de Dieu. L’image qui représente la nouvelle bienheureuse alors que, d’une main, elle tient la main d’un enfant et que, de l’autre, elle égrène le Chapelet, est représentative de ce style missionnaire.
Contemplation et action, évangélisation et promotion humaine: Mère Teresa proclame l’Évangile à travers sa vie entièrement offerte aux pauvres, mais, dans le même temps, enveloppée par la prière.
3. « Celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur » (Mc 10, 43). C’est avec une émotion particulière que nous évoquons aujourd’hui le souvenir de Mère Teresa, une grande servante des pauvres, de l’Église et du monde entier. Sa vie est un témoignage de la dignité et du privilège du service humble. Elle avait choisi d’être non seulement la dernière, mais la servante des derniers. Véritable mère pour les pauvres, elle s’est agenouillée auprès de ceux qui souffraient de diverses formes de pauvreté. Sa grandeur consiste dans sa capacité à donner sans compter, à donner « jusqu’à souffrir ». Sa vie était une façon radicale de vivre l’Évangile et de le proclamer avec courage.
Le cri de Jésus sur la croix, « J’ai soif » (Jn 19, 28), qui exprimait la profondeur de la soif de Dieu pour l’homme, a pénétré l’âme de Mère Teresa et a trouvé un terrain fertile dans son coeur. Étancher la soif d’amour et d’âmes de Jésus, en union avec Marie, la mère de Jésus, était devenu l’unique objectif de l’existence de Mère Teresa et la force intérieure qui la faisait se dépasser elle-même et « aller en toute hâte » à travers le monde pour oeuvrer en vue du salut et de la sanctification des plus pauvres d’entre les pauvres.
4. « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Ce passage de l’Évangile, si crucial pour comprendre le service de Mère Teresa aux pauvres, était à la base de sa conviction emplie de foi selon laquelle en touchant les corps brisés des pauvres, c’était le corps du Christ qu’elle touchait. C’est à Jésus lui-même, caché dans les souffrances des plus pauvres d’entre les pauvres, que son service était adressé. Mère Teresa souligne la signification la plus profonde du service: un acte d’amour fait à ceux qui ont faim, soif, qui sont étrangers, nus, malades et prisonniers (cf. Mt 25, 35-36) est fait à Jésus lui-même.
En le reconnaissant, elle lui prodiguait ses soins avec une sincère dévotion, exprimant la délicatesse de l’amour sponsal. Ainsi, dans un don total d’elle-même à Dieu et à son prochain, Mère Teresa a trouvé le plus grand accomplissement de la vie et a vécu les plus nobles qualités de sa féminité. Elle voulait être un signe de « l’amour de Dieu, la présence de Dieu, la compassion de Dieu » et rappeler ainsi à tous la valeur et la dignité de chaque enfant de Dieu, « créé pour aimer et être aimé ». Ainsi, Mère Teresa « conduisait les âmes à Dieu et Dieu aux âmes » et étanchait la soif du Christ, en particulier chez les plus indigents, ceux dont la vision de Dieu avait été voilée par la souffrance et la douleur.
5. « Le Fils de l’homme est venu pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude » (cf. Mc 10, 45). Mère Teresa a partagé la passion du Crucifié, de manière particulière au cours de longues années d’ »obscurité intérieure ». Ce fut une épreuve parfois lancinante, accueillie comme un « don et un privilège » singuliers.
Lors des heures les plus sombres, elle s’accrochait avec plus de ténacité à la prière devant le Saint-Sacrement. Ce dur travail spirituel l’a conduite à s’identifier toujours plus avec ceux qu’elle servait chaque jour, faisant l’expérience de leur peine et parfois même du rejet. Elle aimait répéter que la plus grande pauvreté est celle d’être indésirables, de n’avoir personne qui prenne soin de soi.
6. « Seigneur, donne-nous ta grâce, en Toi nous espérons! ». Combien de fois, comme le Psalmiste, Mère Teresa a elle aussi répété à son Seigneur, dans les moments de désespoir intérieur: « En Toi, en Toi j’espère, mon Dieu! ».
Rendons louange à cette petite femme qui aimait Dieu, humble messagère de l’Évangile et inlassable bienfaitrice de l’humanité. Nous honorons en elle l’une des personnalités les plus importantes de notre époque. Accueillons-en le message et suivons-en l’exemple.
Vierge Marie, Reine de tous les saints, aide-nous à être doux et humbles de coeur comme cette courageuse messagère de l’Amour. Aide-nous à servir avec la joie et le sourire chaque personne que nous rencontrons. Aide-nous à être des missionnaires du Christ, notre paix et notre espérance. Amen!

Martyr philippine Bienheureux Pedro Calungsod canonisation à la sainteté

5 septembre, 2012

http://www.allphilippines.com/filipino-martyr-blessed-pedro-calungsod-canonization-to-sainthood/?lang=fr

Martyr philippine Bienheureux Pedro Calungsod canonisation à la sainteté

Un autre martyr philippin est prêt à être canonisé comme ‘Catholique Saint’ par la Sainte Église catholique romaine, une fois que le calendrier de sa canonisation a été finalisé par les officiels du Vatican dirigé par le Pape Benoît XVI.

Heureux Pedro Calungsod sera le deuxième catholique philippine devrait être élevé à la sainteté par l’Eglise du Vatican, après St. Lorenzo Ruiz, le martyr philippin-chinois qui a subi une torture atroce résultant de sa mort aux mains du shogunat des Tokugawa au Japon, en restant fidèle aux enseignements catholiques romains et les croyances. St. Lorenzo Ruiz est décédé le Septembre 29, 1637 et a été béatifié siècles plus tard par le Pape Jean-Paul II sur Février 18, 1981, lorsque le défunt pape d’abord visité Manila. Sur Octobre 18, 1987, six anStaprès sa béatification, St. Ruiz a été canonisé comme un saint, également par le pape Jean-Paul II au Vatican, faisant de lui le premier saint catholique romaine philippine.
Tout comme St. Lorenzo Ruiz devant lui, Heureux Pedro Calungsod aussi a commencé comme un jeune garçon servant de ‘sacristain’ enfant de chœur ou pour les missionnaires espagnols stationnés aux Philippines dans le 17ème siècle. Il est né à Iloilo City dans un petit village chinois de Molo. Il est allé à la ville de Cebu à prêcher les doctrines catholiques romaines et a également étudié brièvement dans une école jésuite gérés Loboc, Bohol. Après la propagation des enseignements catholiques dans la région de Visayan, Heureux Calungsod décidé de joindre à la délégation missionnaire du Père Diego de San Luis de Vitores dans l’île des Mariannes de devenir le prêtre espagnol assistant de confiance lors de l’expédition.
Heureux San Vitor’ l’œuvre missionnaire du groupe dans l’île des Mariannes et Guam à proximité a été initialement soutenue par quelques-unes des familles royales chamorro dans la région, notamment en chef Kepuha et ses électeurs. Mais la mort de Kepuha dans 1669 fait pire il pour les délégations espagnoles dans les îles. La relation une fois fructueuse entre les missionnaires espagnols et le peuple chamorro bittered et une résistance acharnée à conduire les délégations espagnole loin de la région ont commencé à se déployer.
L’acte final qui a coûté la vie à la fois le père Diego Luis de San Vitores et son fidèle assistant philippin Pedro Calungsod arrivé sur Avril 2, 1672. Père San Vitores, tôt dans la journée, a effectué une cérémonie de baptême pour les Chamorros sur Tumon, l’un des villages de l’île de Guam. Un des indigènes baptisés était la fille d’un chef de village nommé Matapang. Chef Matapang déjà ressenti la présence des missionnaires espagnols dans sa région parce que l’un commerçant chinois, nommée Choco, répandre une fausse accusation de son village commandé. Choco fait une histoire que la raison de la mort de certains des bébés (la plupart étaient déjà malades) dans l’île était due à la ‘l’eau bénite’ utilisé par les prêtres espagnols pendant le baptême. Quand il a appris que le Père San Vitores baptisé sa fille en utilisant le très controversé ‘l’eau bénite « , Chef Matapang a ordonné à ses guerriers de traquer et de tuer le prêtre espagnol et tous ses hommes. Père San Vitores et son fidèle syndic Pedro Calungsod ont ensuite été pris par les sbires de Matapang, dirigé par un guerrier nommé Hurao Chamorro. Les deux San Vitores et Calungsod ont été exécutés par les guerriers Chamorro, San Vitores est mort par la lance tout Calungsod a été frappé par un couteau de chasse à grande. Leurs corps étaient à la fois mutilé et plus tard ont été jetés dans la mer.
Leur labeur missionnaire et martyre dans l’île des Mariannes et Guam ont été reconnus siècles plus tard par l’Eglise du Vatican. Heureux Diego Luis de San Vitores a été béatifié le Octobre 6, 1985 suivie par la béatification Bienheureux Pedro Calungsod sur Mars 5, 2000. Les deux cérémonies de béatification ont eu lieu à la Cité du Vatican, Rome présidée par le pape Paul II Jojn. Heureux Calungsod a été béatifié par l’Église catholique en raison d’un miracle a enregistré ce qui s’est passé à un malade en phase terminale, mourir d’un cancer, dont la foi du martyr philippin a sauvé la vie.
Sur Décembre 19, 2011, Le pape Benoît XVI a approuvé la canonisation du bienheureux Pedro Calungsod à la sainteté. Une 2002 incident qui s’est produit aux Philippines a incité le Vatican à monter Béni Calungsod comme un saint de l’Église Cartholic. Selon le Vatican a publié le rapport, dans 2002, une femme de Cebu, un dévot connu du bienheureux Pedro Calungsod, a été transporté à un hôpital en raison d’une crise cardiaque dans les Philippines et a été déclaré cliniquement mort plus tard comme. Par l’intercession de Pedro Calungsod, alimentée par la morte et la foi de sa famille à l’bienheureux martyr philippin, la femme plus tard, revint à la vie. Un miracle accrédité par le Vatican à la Bienheureuse Pedro Calungsod.
La cérémonie officielle de la canonisation de Sainte Pedro Calungsod doit encore être décidée par les authorthies Vatican. Des millions de fidèles Heureux Calungsod de, non seulement aux Philippines, mais partout dans le monde prient pour l’ascension rapide du martyr fin philippine à la sainteté. Ils espèrent dès l’année prochaine pour sa canonisation, pour lui de joindre à la ligue de la première sainte philippine, St. Lorenzo Ruiz, dans la reconnaissance et uplifment de la foi catholique romaine philippine.

La fête de la bienheureuse et qui sera bientôt saint Pedro Calungsod est célébrée chaque année le jour de sa mort, Avril 2.

Saint Moses Prophet, from a Russian monastery

4 septembre, 2012

Saint Moses Prophet, from a Russian monastery dans images sacrée Moses-icon

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4 september: Saint Moïse

4 septembre, 2012

http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1796/Saint-Moise.html

4 september: Saint Moïse

Celui qui a vu Dieu, quand il reçut de Dieu, présent au Buisson ardent, la révélation du Nom ineffable et la mission de libérer le peuple d’Israël opprimé par le Pharaon d’Égypte. Comme s’il voyait l’invisible, il parlait face à face avec Dieu, comme on parle à un ami.
Médiateur de la Loi solennellement promulguée, lors de la Théophanie sur le mont Sinaï, il rendit témoignage au Christ médiateur de la nouvelle Alliance, lors de la Transfiguration sur le Mont Thabor.
Voir le livre de l’Exode.
Pour en savoir plus:
Iconographie: Moïse et le don de la Loi – les épisodes de la vie de Moïse… (diocèse de Rouen)
Comment Moïse sauve-t-il les Hébreux? (Eglise catholique en France)
Moïse – le fabuleux destin d’un homme exceptionnel
Le 1er juin 2011, la catéchèse de l’audience générale a été consacrée à Moïse, médiateur entre Dieu et Israël, puisqu’il « se chargea de transmettre au peuple les paroles et commandements divins, le conduisant ensuite vers la liberté de la Terre Promise…et lui enseignant plus encore à prier ». Tandis que les israélites demandaient à Aaron de façonner un veau d’or, la fonction de médiateur de Moïse se manifesta car il attendait sur le mot Sinaï de recevoir les tables de la loi. « Las d’avancer avec un Dieu invisible, alors que Moïse avait disparu, le peuple réclama la présence tangible du Seigneur, trouvant dans l’idole fabriquée par Aaron une divinité accessible, à la portée de l’homme. C’est là une tentation constante dans l’histoire de la foi que d’éluder le mystère divin en façonnant un dieu compréhensible, correspondant à ses propres schémas et projets ». Face à l’infidélité des israélites, Dieu fait part à Moïse de sa volonté de les détruire. Et Moïse lui demande de ne pas le faire. « Si Dieu avait fait périr son peuple, cela aurait pu être entendu comme une incapacité d’accomplir son propre dessein de salut. Seigneur bon et sauveur, garant de la vie, de la miséricorde et du pardon, de la libération du péché et de la mort, Dieu ne pouvait agir ainsi… Moïse a vu le Dieu du salut et a été envoyé par lui comme médiateur en vue de la libération divine. Dans sa prière, il s’est fait l’interprète d’une double inquiétude, le sort de son peuple et l’honneur dû au Seigneur… Amour les frères et amour de Dieu, qui sont indissociables, se sont mêlés dans sa prière d’intercession. Le médiateur Moïse est tendu entre ces deux amours qui, dans la prière, fusionnent dans un seul vœu du bien ».
« L’intercesseur ne demande pas pardon pour le péché des siens, n’avance pas de possibles excuses, n’en appelle pas à la clémence d’un Dieu libre et amour, qui ne cesse d’aller à la recherche de qui s’est éloigné… Moïse lui demande de se montrer plus fort que le péché et la mort, provoquant par sa prière une révélation divine ». Les Pères de l’Église, a conclu Benoît XVI, « ont vu en Moïse, face à face avec Dieu au sommet du Sinaï, l’intercesseur de son peuple, une préfiguration du Christ qui, en haut de la croix, était en présence de Dieu comme fils et non plus seulement comme ami… Cette intercession n’est pas une simple solidarité ou identification avec nous… Elle nous apporte le pardon qui nous transforme. Nous devons méditer la réalité d’un Christ face à Dieu, qui prie pour l’homme et s’identifie à chacun de nous. Du haut de la croix, il ne nous remet pas de nouvelles tables de la loi mais lui même comme marque d’alliance ». (VIS 20110601 470)
Commémoraison de saint Moïse, prophète, choisi par Dieu pour libérer son peuple opprimé en Égypte et le conduire vers la terre de la promesse. C’est à lui aussi que Dieu se révéla sur le mont Sinaï en disant “Je suis celui qui suis”, et lui a donné sa loi, qui devait diriger la vie du peuple élu. Il mourut, comblé de jours, au mont Nébo en terre de Moab, en face de la terre promise, au XIIe siècle avant le Christ.
Martyrologe romain

MON « JE » EST UN « AUTRE » ( ABANDON DU MOI)

4 septembre, 2012

http://geraldchaput.homily-service.net/2004(2)_causerie_3.html

CAUSERIE #3 : MON « JE » EST UN « AUTRE » ( ABANDON DU MOI)

« Plus subtil que le subtil, plus grand que le grand,

est le Soi reposant dans la caverne (du cœur) de la créature »

( Henri Le Saux)

INTRODUCTION :

Ce qui fait obstacle à la recherche de Dieu, à notre expérience de Dieu, ce qui fait obstacle à l’acquisition de ce vide, de ce dépouillement –véritable champ de bataille pour toutes les spiritualités- ce qui fait que le  » renoncement total  » si souhaité n’est jamais et ne sera jamais total, ce n’est pas nécessairement la vie que nous menons, les relations bonnes ou mauvaises que nous entretenons, mais nous-mêmes. Si nous devons être libéré, sauvé de quelque chose ou de quelqu’un, c’est bien de nous-mêmes. Se libérer d’une trop grande préoccupation de nous-mêmes.
Parmi tous les attachements qui nous tiennent à cœur, il y a ce « moi » qui prend beaucoup de place. La réussite du  » moi  » est un enjeu majeur. Cela nous affecte. Ce combat remonte à nos origines. Nous sommes finitudes. Comme le couple inaugural, nous agissons en refusant cette réalité. « Le plus difficile, c’est de renoncer à soi-même »( Maître Eckhart). Il ajoute « si un homme abandonnait un royaume et le monde entier et qu’il se garde lui-même, il n’aurait rien abandonné ». « Si quelqu’un vent me suivre qu’il se renie lui-même »(Lc14,26-33).
L’ imitation de Jésus-Christ au 2 ième livre chapitre 2 disait :
 » Si l’homme donne tout ce qu’il possède, ce n’est encore rien  » . S’il fait une grande pénitence, c’est peu encore. Et s’il embrasse toutes les sciences, il est encore loin. Et s’il a une grande vertu et une piété fervente, il lui manque encore beaucoup, il lui manque une chose souverainement nécessaire. Qu’est-ce encore ? C’est qu’après avoir tout quitté, il se quitte aussi lui-même et se dépouille entièrement de l’amour de soi. C’est enfin qu’après avoir fait tout ce qu’il sait devoir faire, il pense encore n’avoir rien fait . « 
Ce sont des paroles viriles qui nous font entreprendre la guerre la plus difficile, celle de » dominer » son « moi » plutôt que de se laisser « dominer » par ce « moi ». L’Évangile du renoncement à soi ne sera jamais facile.
Ce que l’Évangile nous propose, d’autres mystiques l’ont aussi proposé
« Purifie-toi des attributs du moi afin de pouvoir contempler ta propre essence pure  » (mystique musulmane chez Rumi citée dans livre des Sagesses, p 1328)
 » Il est facile de renoncer à la famille et au monde, mais difficile de renoncer à l’ego qui est si fermement ancré et si désireux de grandir  » ( mystique indienne Swami Satyananda (1896 -1971)
 » Dieu a dit: Soixante-dix fois par jour, je regarde dans le cœur de l’homme pour y descendre. Mais je le trouve presque toujours plein de lui-même, et ne puis y pénétrer . » ( mystique africaine Amadou Hampaté Bâ, (1900- 1991), Sagesses & Traditons, Africaines, Peuls, cité par Jean Biès dans Les Grands Initiés du XXe siècle, p. 105-107)
« Celui qui s’empresse à oublier le moi ne serait-ce qu’un instant devient intime avec l’esprit d’Éveil car c’est le moi qui est la cause de toutes nos erreurs. » (Gôgen, vers 1234 fondateur du 1 er monastère de l’hindouisme)
Dans toutes les grandes religions, que ce soit pour atteindre la Réalité, que ce soit pour venir à l’état d’Éveil, que ce soit pour goûter au Nirvana, que ce soit pour « marcher en ma Présence », pour suivre et imiter Jésus, notre priorité – et je reprends le mot du Père Henri Le Saux- est de  » dévitaliser mon moi « .  » Ce n’est plus moi qui vit mais le Christ qui vit en moi ? » Qui peut dire qu’il a répondu à la perfection, qu’il a totalement atteint ce sommet de l’imitation de Jésus ?

NON PAS ANÉANTISSMENT MAIS ACCOMPLISSEMENT
Je précise d’abord que cet appel à tout quitter, à mourir à soi, à se renier n’est pas synonyme d’anéantissement. C’est « devenir naturel », « devenir essentiel ». Zundel, ce mystique du siècle dernier ne cesse de redire que mon « je » est un « Autre ». Pour lui, l’homme=Dieu. Je préfère nuancer en disait que mon « je » est en état permanent de devenir « Autre ». En état permanent d’établir une équation, pourquoi pas une sorte d’union hypostatique, d’union mystique avec Dieu sans perdre notre identité, notre appartenance à la terre.
Jésus a connu cette union « mystique » avec nous sans pour autant perdre son identité divine quand il s’est vidé de sa noblesse pour  » descendre  » nous rejoindre. Sans perdre notre identité humaine, quitter tout ce qui n’est pas humain dans le mauvais sens du terme, éliminer tout ce qui n’a pas été assumé par Jésus comme cette fausse affirmation de soi, pour nous enrichir d’un Autre. Pour devenir des « hommes nouveaux » (2 Cor4,16-18) Invraisemblable ! Il ne s’agit donc pas de se  » sous-estimer ni de se surestimer » (Rm13,3). Il s’agit d’avoir une conscience vive que personne ne vit pour soi-même parce que nous appartenons au Seigneur (Rm)
Mon « je » est capable avec la grâce de Dieu, et c’est quelque chose d’originaire en nous, d’être avec Dieu,  » Puisque mon « je » le plus profond est à l’image de Dieu, alors que ce « je » s’éveille et qu’il trouve en lui-même la présence de Dieu dont ce « je » est l’image ». Il ajoute  » que Dieu et l’âme semblent n’avoir qu’un seul « je » (MERTON, Thomas, Collectanea cicterciensia, 2000 #62 P.25) Prêter attention à nous-mêmes parce que ce « nous-mêmes » est Dieu. Plus je me cherche, plus je cherche Dieu.  » Homme, qui que tu sois, toi qui as part à la nature humaine, prête attention à toi » (Dt15,9) « connais-toi toi-même » L’Éveil à nous-mêmes est un éveil à un SOI, ce mystère d’absoluité qui brille dans nos profondeurs. (brahman) L’éveil à mon « je » est un éveil à un « autre ». Marcel Légaut répétait que nous sommes un « nœud de relations » et que l’altérité est nécessaire pour découvrir notre identité.

UN « MOI » SANS  » L’AUTRE »
Anthony De MELLO dans une minute de sagesse (p.85) a cette réflexion :  » Comment puis-je arriver à aimer mon prochain ? -Cesse de te détester toi-même. Le disciple réfléchit longuement et sérieusement aux paroles du Maître. Un jour il lui dit: je m’aime trop, je suis égoïste et centré sur moi-même. Comment puis-je me débarrasser de ces défauts ?- Sois aimable envers toi-même. Ton moi sera alors heureux et te laisseras aimer ton prochain »
Cette réflexion suggère qu’il faut en arriver à cette conviction que si noble que soit notre  » moi  » humain entre toutes les choses crées, il ne sera jamais assez noble pour devenir une fin en soi. Nous avons mieux à faire que de chérir notre « moi » comme priorité des priorités. Nous pouvons manifester une vraie générosité, empressement à rendre service, tout en étant enfermé dans cette préoccupation de nous-mêmes. Notre « moi » sera beau lorsqu’il sera relation à l’Autre et aux autres.
Le drame actuel est de poser en rivalité le  » moi » et le « tu » . Gagnant-perdant. Ce combat du « moi » toujours plus soucieux d’être tout-puissant et celui du « tu » désireux de trouver sa place, est sans issu. Il conduit à une impasse relationnelle. A devenir non humain. Quand le « moi » conduit à l’inexistence de l’autre, il devient inhumain. Pour qu’il soit humain, notre « moi », notre « je » doit se conjuguer au pluriel. Notre « je » est pluriel. Notre « je » est relation.
Notre seule chance de réussite ne réside pas dans l’affrontement mais dans une vie-en-relation, une mise en commun (AA4,32-35) une vie ensemble. Paradoxe abandonner le « MOI » est une garantie pour le trouver en état de santé. Se perdre pour se trouver. C’est ça, le mariage spirituel. En nous disant qu’ »Il est dans le Père et le Père en moi », Jésus nous révélait son être profond. Son identité. Être dans le Père n’était en rien synonyme de non-existence. Jésus affirmait simplement qu’au centre de sa vie, il y avait le Père. En expérimentant que mon  » moi » est dans « l’Autre » et « l’Autre » en moi », nous affirmons qu’au centre, qu’au cœur de notre vie, habite Jésus à qui nous offrons la première place.  » Dieu premier servi » , disait Jeanne d’Arc. Nous révélons notre identité, d’image et de ressemblance à Dieu. Nous devenons « une nouvelle création » (Rm8,22) « Voici que tout est devenu nouveau  » ( 2 cor 5, 17)  » Je demeure en Dieu et Dieu demeure en moi ». Inhabitation en Dieu et inhabitation de Dieu en moi. Voilà où nous conduit ce « tout quitter » . Si sacrifice il y a la-dedans, c’est un sacrifice de louange pour ce que nous sommes : capable de Dieu. Mon « JE » dans son essence, dans sa profondeur, EST DIEU. Ça vaut la peine de le sacrifier !
Cela se réalise en nous si nous refusons d’être piégé, de nous enfermer dans un moi qui s’exclue de l’autre. Un moi boursouflé ne sait plus faire place à l’autre. Déjà en 1900, Tolstoi dans son journal intime #427 écrivait  » que seul l’amour qui commande d’avoir souci de soi-même tel qu’il soit dirigé hors de soi-même peut nous désaprendre cette terrible ivresse de soi-même, de son « moi »
Au jeune homme qui l’interrogeait comment il pouvait se réaliser pleinement, Jésus ne lui répond pas sur un mode de faire mais sur un mode de l’être comme réalisation de soi. Se décharger, se dépouiller, se désencombrer…  » va vends et viens. »
St Grégoire le Grand, docteur de l’Église, se demande ce que Pierre et André ont dû quitter pour suivre Jésus. (Mtt4,20) « Certains diront qu’ils ont quitté des filets, d’autres qu’ils n’ont rien quitter parce qu’ils n’avaient presque rien. Mais c’est la disposition du cœur plutôt que de la fortune qu’il faut considérer. Ils ont beaucoup laissé, même si c’est peu de chose, ceux qui ont laissé.. jusqu’au désir de posséder, ceux qui ont renoncé à leurs convoitises et à tous celles qu’ils auraient pu désirer s’ils n’avaient pas suivi Jésus »

UN MOI TOUJOURS EN ÉTAT DE CRISE.
Mais ce « Moi » en relation harmonieuse à « l’Autre », ce « moi  » réalisation de soi en donnant de la place à « l’Autre  » sera un combat permanent. Un combat originel tant dès le début de l’aventure humaine, être en relation à un autre a conduit à l’affrontement. Au premier meurtre de l’histoire. Mon »je » ouvert sur « l’autre » nous maintient dans un état de crise, de fragilité permanente. De tentation permanente. Toute relation humaine, à plus forte raison l’union mystique, est marquée par une lutte permanente à oser montrer notre vulnérabilité. Si je vous dis qui je suis allez-vous m’aimez quand même? Un « je », un « moi » fragile est quelque chose de naturel, d’originel en nous.  » Une armée ne donne pas le salut  » (Ps32).
C’est en exposant notre « moi » fragile à un autre et à l’Autre que nous sommes des gagnants. Ce combat permanent d’exposer notre fragilité qui fait partie de notre nature, de notre essence, conduit à notre accomplissement. Être « naturel » , se donner une vraie vie en conformité avec notre identité, demeure le chemin de la nouveauté évangélique et de notre conformité avec Jésus qui s’est fait faible, pauvre  » de riche qu’il était, il s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté  » ( 2 Cor8,9) . Jésus a épousé l’humain jusqu’à y laisser sa peau, jusqu’à laisser voir que sa vie fut échec.
N’ayons pas peur d’un moi « fragile »qui sait s’effacer,  » se renier » dirait Jésus. Il rejoint nos origines. Nous ne pourrons jamais atteindre le dépouillement total, le vide total, l’accomplissement total de notre « je » dans l’Autre sans laisser voir notre grande vulnérabilité. Sans accepter nos crises d’ados en recherche d’identité. Crises non pas à subir mais à vivre. Évidence qui n’est pas si évident que cela. Notre éducation, notre culture a vu dans la fragilité un échec. C’est l’échec qui ouvre sur la victoire. Réussir son échec. Réussir à nous donner un « je » qui soit constamment déstabiliser par l’autre, en état de crise, de vulnérabilité, en état de commencement sans fin, cela exige beaucoup de travail sur nous-même.
Se présenter comme individu, comme Église, comme communauté en privilégiant de laisser voir nos blessures ( je songe dans le récit des Actes au mensonge d’Ananias et de Saphiras (chap5) qui a fait mal aux premiers chrétiens) cela ne va pas sans déranger nos conceptions, nos modèles d’hier où il fallait se montrer fort. Il y a peu de temps, il fallait pour entrer en communauté montrer patte blanche, avoir réussi à la perfection le programme de formation, avoir été évalué apte par une équipe ad hoc travaillant sur le for externe. Ce « je » dont je viens d’évoquer et d’invoquer se présente comme une sorte de désordre. Toute notre culture passée et récente a favorisé présenter un modèle basée sur la réussite, la force etc.
Maurice Bellet fait la louange de l’échec, qui doit être vécue autrement que comme « échec mais comme une crise qui devient une crise de l’homme vers une nouvelle naissance » (Naissance de Dieu en nous, DDD. 1975 P. 395) . La santé de notre « je » débute par la reconnaissance incontournable du désordre de l’imperfection si nous voulons commencer à marcher vers la perfection qui se trouve dans une vie en union à l’autre. Ne disions nous pas que l’union fait la force. Notre « je » comme notre foi doivent être vécue comme une crise qui devient une crise de note être vers une nouvelle naissance. Cette réussite là exige beaucoup de travail sur soi.
Ce que j’évoque – et cela est à l’opposé de notre culture du « moi » – c’est que la normalité de toute vie est de vivre en état de désordre, de déstabilisation, de crise, de vulnérabilité, en état de commencement sans fin. Saint Grégoire de Naziance invitait jadis les catéchumènes à ne pas hésiter à se reprendre en main, à tendre la main à ceux et celles font naufrages. Compliqué ou simple ?

CONCLUSION
Se donner une spiritualité de l’impuissance, de l’échec. Dans un couple, comme dans la vie spirituelle, la fragilité est garantie d’avenir. La toute-puissance conduit à la rupture. Vouloir à tout prix éviter l’échec, les nuits de foi, c’est construire nos vies sur le sable et se condamner à faire tôt ou tard faillite. Dieu semble ne jamais vouloir nous permettre de vivre dans un état idéal ( vie de Thérèse d’Avila) un état de rêve parce que notre Dieu n’est pas un Dieu d’émotion mais un Dieu de vérité. Il n’est pas facile de vivre constamment dans l’axe de la prière ou du bien sans dévier tantôt à gauche, tantôt à droite. L’essentiel est de garder nos lampes allumées(Lc12,36) pour goûter l’arrivée du Maître en temps voulu.
Cette spiritualité de l’impuissance, Charles de Foucauld l’a fait sienne et il l’a porté à son sommet. Comme lui, nous ne sommes pas faits pour « parler de nous-mêmes  » ( nous sommes des envoyés) ni de nous-mêmes mais de Jésus-Christ. Nous devons promouvoir cette double capacité de dire « je » tout en nous intéressant à l’Autre et aux autres.

Cardinal Carlo Maria Martini est mort Août 31, 2012

3 septembre, 2012

Cardinal Carlo Maria Martini est mort Août 31, 2012 dans images sacrée carlo-maria-martini

http://giornaleilreferendum.com/2012/09/03/ad-bonum-commune-carlo-maria-martini-speranza-per-i-fedeli-riformisti-e-per-il-bene-di-una-rinnovata-comunita-cristiana/

ITALIE : DÉCÈS DU CARD. CARLO MARIA MARTINI

3 septembre, 2012

http://www.zenit.org/article-31711?l=french

ITALIE : DÉCÈS DU CARD. CARLO MARIA MARTINI

« Bibliste reconnu et pasteur éminent », souligne Benoît XVI

ROME, vendredi 31 août 2012 (ZENIT.org) – Benoît XVI rend hommage au cardinal Martini, « bibliste reconnu » et « pasteur éminent » qui s’est éteint ce 31 août 2012 à l’âge de 85 ans. Il a « servi généreusement l’Evangile et l’Eglise », estime le pape.
Le cardinal Carlo Maria Martini, s.j., était archevêque émérite de Milan, en Italie. Il était atteint de la maladie de Parkinson. Sa santé s’était subitement dégradée hier, 30 août.
Le cardinal Martini avait été créé cardinal par Jean-Paul II en 1983. Après avoir été recteur de l’Institut biblique pontifical et de l’Université pontificale Grégorienne, il a été archevêque de Milan durant 22 ans, jusqu’en 2002. Il a également présidé le Conseil des Conférences épiscopales européennes de 1986 à 1993.
Benoît XVI fait part de sa « tristesse » dans un télégramme adressé au cardinal Angelo Scola, actuel archevêque de Milan, exprimant à la communauté diocésaine sa « profonde participation » à leur douleur, pensant avec « affection » à ce « cher frère qui a servi généreusement l’Evangile et l’Eglise ».
Le cardinal Martini a vécu sa « longue infirmité » avec une « âme sereine » et avec un « abandon confiant à la volonté du Seigneur », ajoute le pape.
Il salue l’« œuvre apostolique intense », que ce « religieux zélé, fils spirituel de saint Ignace » a prodiguée en tant qu’« enseignant expert, bibliste reconnu et recteur apprécié » de l’Université pontificale grégorienne et de l’Institut biblique pontifical, puis comme « archevêque diligent et sage de l’archidiocèse ambrosien ».
Benoît XVI rend hommage au « service compétent et fervent » que le cardinal a rendu à la Parole de Dieu, « ouvrant toujours plus la communauté ecclésiale aux trésors de la Sainte Ecriture, spécialement à travers la promotion de la lectio divina ».
Adressant sa « bénédiction apostolique » à tous ceux qui sont en deuil, il assure de ses prières pour ce « fidèle serviteur et pasteur éminent ».
Le cardinal Secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone rend également hommage à ce « fils fidèle de saint Ignace, qui a témoigné et enseigné la primauté de la vie spirituelle et l’écoute attentive de l’homme dans ses diverses conditions existentielles et sociales », dans un message envoyé au cardinal Scola.
Pour le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Vatican – dont Radio Vatican rapporte les propos en italien – le cardinal Martini laisse un « héritage précieux » pour la nouvelle évangélisation, l’héritage d’un évêque qui a su « témoigner et annoncer efficacement la foi aux hommes » du temps présent, et qui a même inspiré ses « confrères évêques en de nombreux endroits du monde ».
« Innombrables sont ceux qui doivent au cardinal Martini la découverte vivifiante de la Parole de Dieu, la lumière dans leurs responsabilités, et la joie d’être en Eglise », affirme de son côté Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France, dans un communiqué.
Les funérailles seront célébrées le 3 septembre à 16h, en la cathédrale de Milan.
Avec ce décès, le Collège cardinalice compte à présent 206 cardinaux, parmi lesquels 118 électeurs en cas de conclave et 88 non électeurs de plus de 80 ans.
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