Archive pour le 24 septembre, 2012

Notre Dame du Merci (m.o)

24 septembre, 2012

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24 septembre : Notre-Dame de la Merci

24 septembre, 2012

http://missel.free.fr/Sanctoral/09/24.php

24 septembre : Notre-Dame de la Merci

Historique

Dans l’expression Notre-Dame de la Merci, le mot Merci traduit l’espagnol merced qui signifie grâce, ou le latin merces qui signifie rançon. A l’origine de l’Ordre des Mercédaires[1] qui s’occupèrent de racheter les chrétiens captifs des musulmans, Notre-Dame apparut à saint Pierre Nolasque[2], à saint Raymond de Penyafort[3] et au roi Jacques I° d’Aragon[4].
Au milieu de la nuit du 1° août 1218, alors que l’Eglise célébrait la fête de Saint-Pierre-aux-Liens, la vierge Marie, accompagnée d’anges et de saints, apparut à saint Pierre Nolasque et lui dit : Mon fils, je suis la Mère du Fils de Dieu qui, pour le salut et la liberté du genre humain, répandit tout son sang en souffrant la mort cruelle de la Croix ; je viens ici chercher des hommes qui veuillent, à l’exemple de mon Fils, donner leur vie pour le salut et la liberté de leurs frères captifs. C’est un sacrifice qui lui sera très agréable. Je désire donc que l’on fonde en mon honneur un Ordre dont les religieux, avec une foi vive et une vraie charité, rachètent les esclaves chrétiens de la puissance et de la tyrannie des Turcs, se donnant même en gage, s’il est nécessaire, pour ceux qu’ils ne pourront racheter autrement. Telle est, mon fils, ma volonté ; car, lorsque dans l’oraison tu me priais avec des larmes de porter remède à leurs souffrances, je présentais tes vœux à mon Fils qui, pour ta consolation et pour l’établissement de cet Ordre sous mon nom, m’a envoyée du ciel vers toi. Saint Pierre Nolasque répondit : Je crois d’une foi vive que vous êtes la Mère du Dieu vivant et que vous êtes venue en ce monde pour le soulagement des pauvres chrétiens qui souffrent dans une barbare servitude. Mais que suis-je, moi, pour accomplir une œuvre si difficile au milieu des ennemis de votre divin Fils et pour tirer ses enfants de leurs cruelles mains ? Et Notre-Dame de lui répondre : Me crains rien, Pierre, je t’assisterai dans toute cette affaire et, pour que tu aies foi en ma parole, tu verras bientôt l’exécution de ce que je t’ai annoncé et mes fils et mes filles de cet Ordre se glorifieront de porter des habits blancs comme ceux dont tu me vois revêtue. En disant cela, la Vierge disparut.
Pierre Nolasque passa en prière le reste de la nuit puis rejoignit Raymond de Penyafort qui lui dit : J’ai eu cette nuit la même vision que vous : j’ai été aussi favorisé de la visite de la Reine des anges et j’ai entendu de sa bouche l’ordre qu’elle me donnait de travailler de toutes mes forces à l’établissement de cette religion et d’encourager dans mes sermons les catholiques fidèles à venir en aide à une œuvre de charité si parfaite. C’est pour remercier Dieu et la très sainte Vierge que j’étais venu si matin à la cathédrale. Le roi Jacques I° d’Aragon entra alors dans la cathédrale et leur dit : La glorieuse Reine des anges m’est apparue cette nuit, avec une beauté et une majesté incomparables, m’ordonnant d’instituer, pour la rédemption des captifs, un Ordre qui porterait le nom de Sainte-Marie de la Merci ou de la Miséricorde ; et, comme je connais en toi, Pierre Nolasque, un grand désir de racheter les esclaves, c’est toi que je charge de l’exécution de cette œuvre. Pour toi, Raymond, dont je sais la vertu et la science, tu seras le soutien de l’Ordre par tes prédications.

[1] Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie de la Merci pour la Rédemption des captifs.
[2] Issu de la noble famille des Nolasco, apparenté par sa mère aux comtes de Toulouse et aux rois d’Aragon, Pierre Nolasque, né vers 1189 au mas des Saintes-Puelles, dans l’ancien diocèse de Saint-Papoul, après avoir renoncé au mariage pour se consacrer à Dieu, rejoint les armées de Simon de Montfort. A la bataille de Muret où le roi Pierre d’Aragon est tué, son fils, Jacques, âgé de six ans, est fait prisonnier ; Simon de Monfort le met sous la garde de Pierre Nolasque puis les envoie tous deux en Espagne. Loin de la cour, Pierre Nolasque enseigne son royal élève et lui montre l’exemple de sa piété et de sa charité.
[3] Né près de Barcelone, au le château familial de Villafranca de Penades (vers 1175), Raymond de Penyafort, parent des comtes de Barcelone et des rois d’Aragon, étudie à l’école cathédrale de Barcelone où il enseigne la rhétorique et la logique ; il étudie le droit à Bologne où, reçu docteur, il enseigne (1216). L’évêque de Barcelone le recrute pour le séminaire de son diocèse (1219). A Viterbe, saint Dominique leur donne quelques uns de ses frères. A Barcelone, chanoine de la cathédrale, prévôt du chapitre, archidiacre, grand vicaire et official (1220), il donne grande solennité à l’Ascension et travaille au soin des pauvres. Le Vendredi Saint 1222, il quitte le clergé séculier pour les Dominicains, sans perdre son influence sur l’évêque de Barcelone. A cette époque, il écrit la Summa de pænitentia, premier ouvrage du genre, qui rassemble les cas de conscience à l’usage des confesseurs. Lorsque Pierre Nolasque fonde l’Ordre de la Merci (1223), dans la cathédrale de Barcelone, en présence de l’évêque et de Jacques I° d’Aragon, il donne l’habit aux premiers mercédaires dont il rédige la règle pour quoi il obtient l’approbation de Grégoire IX (1235). En 1229, le cardinal de Sainte-Sabine, envoyé comme légat en Espagne pour prêcher la croisade contre les Maures et mettre en application les décrets du quatrième concile du Latran, s’adjoint Raymond de Penyafort qui fait si bien qu’on le charge de prêcher dans les provinces d’Arles et de Narbonne. En 1230, Grégoire IX en fait son confesseur et son chapelain ; nommé pénitencier, il instaure l’Inquisition en Aragon, révise les décrétales et en fait établir la nouvelle collection promulguée par la bulle Rex pacificus (5 septembre 1234). Il refuse l’archevêché de Tarragone et rentre en Aragon pour absoudre Jacques I° qui a malmené l’évêque élu de Saragosse ; il quitte Barcelone pour rejoindre, à Bologne, le chapitre général de son Ordre qui l’élit maître général (1238). Il fait établir de nouvelles constitutions dominicaines, en usage jusqu’en 1924. Il demande à saint Thomas d’Aquin de rédiger la Somme contre les gentils. Il se démet de sa charge (1240) et retourne au couvent de Barcelone d’où il partit souvent pour prêcher et pour conseiller Jacques I°. Pour former les missionnaires, il fonde des écoles de langues, comme l’école arabe de Tunis (1245) et l’école d’hébreu de Murcie (1266). Entre les rois d’Aragon et de Castille, il meurt à Barcelone le 6 janvier 1275 ; l’archevêque de Tarragone demande, dès 1297, sa canonisation qui ne sera faite par Clément VIII que le 29 avril 1601.
[4] Jacques I° d’Aragon, dit le Conquérant, fils de Pierre II, né à Montpellier en 1206, est fait prisonnier à la bataille de Muret où mourut son père (1213) et remis par Simon de Montfort à Pierre Nolasque qui l’élève. Allié au roi de Castille dont il épouse la fille, Eléonore (1221), il conquiert une partie du royaume musulman de Valence (1225) qu’il prendra tout entier (1253). Il conquiert les Baléares (1229-1235). Au profit du comte Thibault de Champagne, il renonce au royaume de Navarre que lui a laissé Sanche VII. Au traité de Corbeil (1256), saint Louis renonce en sa faveur aux comtés de Barcelone et de Roussillon et à la seigneurie de Montpellier. En 1262, il partage ses Etats entre ses deux fils : Pierre obtient l’Aragon, la Catalogne et Valence ; Jacques obtient Majorque, le Roussillon, la Cerdagne et Montpellier. Il meurt en 1276.

La miséricorde du Dieu Créateur

24 septembre, 2012

http://www.collevalenza.it/Francese/Art001.htm

La miséricorde du Dieu Créateur

P. Aurelio Pérez, fam

Comment le Père, dont les mains miséricordieux ont façonné la création pleine de bonté, se situe-t-il devant l’œuvre de ses mains abîmée par la zizanie que l’ennemi a semé dans le champ où lui avait mis le bon grain ? Le problème du mal dans le monde est celui même qui pose le plus grand nombre de questions à la foi en un Dieu bon et tout-puissant. Deux questions sont classiques :

• Si Dieu est bon et a tout fait avec amour et par amour, pourquoi le mal existe-t-il ?
• Et s’il est tout-puissant, pourquoi est-ce qu’il permet le mal avec toutes ses terribles conséquences ?
La révélation de Dieu sur l’origine, sur le sens du péché et sur ses conséquences, nous la trouvons dans le récit de la Genèse, car seul Dieu peut nous révéler la vérité sur le péché. Nous en ressentons les conséquences, mais au fond « nous ne savons pas ce que nous faisons », comme Jésus l’a dit sur la croix (Lc 23, 34).
La Genèse nous présente comme trois icônes du péché, avec lesquels la Parole de Dieu nous révèle comment le péché entre dans le monde pour abîmer et détruire :
• le rapport avec Dieu (péché de l’homme et de la femme dans le jardin d’Eden, Gn 3) :
• le rapport avec l’autre (péché de Caïn, Gn 4) ;
• le rapport avec la terre (péché des constructeurs de la tour de Babel, Gn 11, 1-9).
Même si chacun des trois moments présente sa propre accentuation, chacun d’eux contamine aussi les deux autres dimensions de la création, parce qu’en chacun est présente, bien que de façon différente, la triple destruction. Et cela est vrai depuis le début du monde jusqu’à aujourd’hui, sous des modes infiniment variés.
Les 5 pas du premiers péché (Gn 3)
Nous présentons ces cinq pas parce qu’ils son paradigmatique de chaque péché.

1. La tentation (vv. 1-5)
La tentation consiste à vouloir « devenir comme Dieu », en décidant seul ce qui est bien et ce qui est mal (= manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal), sans reconnaître sa condition de créature.
Examinons de près le texte biblique, parce que la Parole de Dieu est la plus grande vérité sur notre vie, est donc aussi la chose la plus concrète.
La tentation et le péché partent d’un mensonge : « Dieu a donc dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? » Jésus lui-même dira dans l’Evangile que « le diable est menteur depuis le début » et le définit comme « père du mensonge ». En fait, la femme démonte le premier mensonge ; mais elle fait l’erreur d’entre dans un dialogue avec le tentateur (cf. le menteur « … et la malheureuse répondit »), et subit ainsi une subtile mais profonde contagion de défiance et de suspicion vis-à-vis de Dieu, vu non plus comme père et créateur mais comme un législateur exigeant.
Et quand le premier mensonge est démasqué, le « menteur » insiste et en présente un autre moins grossier et beaucoup plus insidieux :
Mais le serpent dit à la femme : « Pas du tout ! Vous ne mourez pas ! Mais Dieu sait que quand vous en aurez mangé vos yeux s’ouvriront et cous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal ». Ici, la tentation est beaucoup plus subtile : Dieu est présenté comme le rival de l’homme, qui ne veut pas qu’il croisse et devienne libre, sage et puissant, comme Dieu lui-même ! Et il présente le mal comme un bien, plus encore comme le meilleur des biens, qui réalise l’homme en plénitude en le mettant au même niveau que Dieu. La séduction de la tentation a sa force justement dans la tromperie.

2. La chute (v. 6)
Et voici que la tentation se présente avec toute sa force séductrice sous l’apparence du bien.
Alors la femme fit que l’arbre était bon à manger, agréable aux yeux et désirable pour acquérir la sagesse ; il prit de son fruit et en mangea, puis en donna à son mari, qui était avec elle, et lui aussi en mangea.
La description de la chute est froide et calme. L’insinuation du tentateur a réussi. Quand la crainte du Seigneur et la foi en sa parole sont mis de côté dans la conscience de l’homme et de la femme, alors intervient l’acte peccamineux. C’est le moment dramatique de la liberté qui choisit contre la volonté de Dieu.

3. Les conséquences, peine intrinsèque du péché (vv. 7-8.9-13)
Après la chute, commencent à se manifester les conséquences autodestructives et mortifères qui sont immanentes à l’acte peccamineux. L’escalade du mal est terrifiante et ses conséquences sont imprévisibles. Pensons à David lors de son péché avec la femme d’Urie : chaque tentative de le caché conduit à des conséquences plus graves, jusqu’à l’élimination d’Urie. Ce qui apparaissait comme un moment banal de plaisir finit par l’homicide (2 S 11, 2-27).
En résumé, les conséquences sont la destruction du triple rapport avec Dieu (il se cache de lui), avec l’autre (la faute est imputée à l’autre) et avec les choses (tout le créé subit la malédiction et la mort). Et il y a encore la conséquence de la rupture de l’harmonie à l’intérieur de l’homme et de la femme, qui – pour la première fois ! – ont peur : en entendant le bruit des pas de Yhwh dans le jardin, leur prétention se rompt, ils se cachent, car ils ont honte de leur nudité : peur, honte, malice. Est-ce cela l’ouverture de leurs yeux pour « être comme Dieu » ?

4. La « punition » (vv. 9-13.14-19)
Nous ne voyons jamais toute la gravité et les terribles conséquences du péché. C’est Dieu qui nous les révèle. Les sanctions que nous lisons dans le discours que Dieu adresse au serpent (« tu ramperas … tu atteindras le talon »), à la femme (« tu enfanteras dans les douleurs », etc.) et à l’homme (« avec sueur tu gagneras ton pain » sur une terre maudite) sont encore une fois un acte d’amour, un avertissement comparable aux instructions pour l’usage que nous faire des médecines et des machines, comme si Dieu nous disait : « Attention, vous êtes en train de mettre le feu à la création beaucoup plus que vous ne l’imaginez ».
Cette intervention de Dieu n’est pas tant une punition ajoutée au péché ; c’est plutôt la révélation pour nous que le péché porte en lui-même son châtiment, qu’il est destructif sur tous les fronts et conduit à la mort.

5. La réparation (vv. 15.20-21)
Le Créateur, aimant de la vie, a fait toutes les choses bonnes, ne se laisse pas vaincre par le mal : avec une délicatesse miséricordieuse il couvre la nudité de l’homme et de la femme avec des tuniques de peau et annonce une salvation mystérieuse de l’hostilité entre la descendance de la femme et la descendance du serpent. Dieu seul est capable de faire cela face au mal et au péché. Lui reste fidèle à l’alliance de la création (cf. Gn 8,20-22; 9,9-17) et imagine toujours de nouvelles interventions, mettant en évidence la loi paradoxale proportionnelle qui guide son agir : plus le mal, la misère, le péché sont grands et plus Il multiplie le bien, la miséricorde, la salvation, en tressant une histoire de patience et de bonté au-delà de notre entendement et de nos attentes, jusqu’à la mort de son Fils. « Là où le péché a abondé la grâce a surabondé » (Rm 5, 20).
Tu as pitié de tous, parce que tu peux et tu oublies les péchés des hommes pour qu’ils se convertissent.
Tu aimes tout ce qui existe, et tu ne haïs rien de ce que tu as fait; parce que si tu avais haï quelque chose, tu ne l’aurais pas faite.
Comment une chose subsisterait-il, si tu ne le voulais pas ? Ou comment se conserverait-il, si tu ne l’avais pas appelé à l’existence?Mais tu pardonnes à tous, parce que tout est à toi, Seigneur, qui aimes la vie. (Sg 11, 23-26).