Archive pour août, 2012

Mont Thabor (Israël)

8 août, 2012

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mont_Thabor_(Isra%C3%ABl)

Mont Thabor (Israël)

Géographie
Altitude 588 m
Coordonnées 32° 41′ 12? Nord
35° 23′ 25? Est
Administration
Pays Israël
District Nord
Géolocalisation sur la carte : Israël

Le mont Thabor, ou mont Tabor, ((he) …..) est l’un des monts les plus célèbres de Galilée, en Israël.

Du haut de ses 588 mètres, le mont Tabor domine les vallées alentour. Le voyageur Green le décrit ainsi, lors de son périple en 1854 : « Le Tabor ressemble à un autel surélevé, que Dieu aurait construit en son propre honneur. De par sa forme particulière et sa situation, il semble déclamer de toute sa puissance un chant pétri de sensibilité. Tous ceux qui s’en approchent sont soudain envoûtés. »
Le mont Tabor, surplombant les environs, est largement mentionné dans les écrits saints (Jérémie 46/18), (Psaumes 88/13).
De forme semi-circulaire, l’archéologue Robinson le compare en 1838 à l’« un des deux hémisphères terrestres. » Le voyageur Stanley le qualifie, en 1853, de « demi-sphère parfaite. »
Le sommet du mont Tabor est pourtant coiffé d’une esplanade légèrement en pente. Paradoxe dont plus d’un visiteur s’étonne, et qui permet aux moines, installés en son sommet, de cultiver une partie des terrains.
Du fait de son isolement des autres montagnes de Galilée, le mont Tabor semble, et ce de tout temps, beaucoup plus élevé qu’il ne l’est en réalité. Le voyageur Van Agmon en parle en 1720, comme du « mont le plus élevé de la terre d’Israël ».

Historique
Durant son histoire, le mont Tabor a rarement été occupé. Il revêt cependant une importance stratégique et religieuse. Les témoignages historiques y font peu allusion, mais son nom est toujours lié à des évènements dramatiques et décisifs, tantôt relatifs aux guerres, tantôt aux religions. Ainsi en est-il aux époques du Premier et du Second Temple, ainsi qu’à celles byzantine et croisée dont les Hospitaliers tiennent la forteresse de 1255 à 12631. Les étonnants vestiges archéologiques découverts en son sommet sont eux aussi de nature ou religieuse, ou stratégique, et parmi eux, des églises, des monastères et des fortifications. On ne retrouve, par contre, aucun reste d’habitation.
Le mont Tabor est mentionné dans les trois principales religions monothéistes.
Tradition juive
Dans la bénédiction que prodigue Moïse à Zabulon et Issachar (Deutéronome 33/19), allusion est faite au mont Tabor, qui représente aux yeux des tribus alentours un lieu saint (Juges 4). Il semblerait que le mont Tabor soit déjà vénéré par les Cananéens. À l’époque du Second Temple, on allumait des feux sur le sommet du mont, afin d’annoncer les débuts de mois et les jours de fêtes.
Dans la tradition rabbinique, le mont Tabor a été épargné du Déluge.
Tradition chrétienne
Dans la tradition chrétienne, le mont Tabor est lié au lieu de la Transfiguration. Bien qu’il ne soit pas mentionné dans le Nouveau Testament, le mont Tabor est lié à l’évènement depuis les temps anciens, et l’on trouve, en son sommet, plusieurs vestiges d’églises. Le mont Tabor fut occupé par un nombre non négligeable de moines et d’ermites.
Après la destruction des lieux saints chrétiens du mont au xiiie siècle, ce dernier est déserté, mais les fidèles continuent, au fil des années, d’y monter, et c’est au milieu des ruines qu’ils viennent se rappeler le miracle de la Transfiguration, fêtée le 6 août. Au xixe siècle, des moines franciscains prennent possession des lieux, où ils construisent un monastère, auquel, en 1919, s’ajoutera la construction de la basilique actuelle.
À partir de l’époque byzantine, et jusqu’à nos jours, le mont Tabor devient un lieu important de pèlerinage, malgré les dangers et les difficultés auxquels sont confrontés les pèlerins, suivant les périodes. Outre le côté religieux, bon nombre de touristes visitent le lieu pour admirer le panorama.
Dans la liturgie catholique, l’autel du Saint-Sacrement est associé au mont Thabor.

La basilique de la Transfiguration.
La basilique actuelle est construite par les Franciscains entre les années 1919 et 1924, d’après les plans de l’architecte italien Antonio Barluzzi. Ce dernier s’inspire des édifices religieux chrétiens que l’on trouve dans le Nord de la Syrie.
La basilique est composée d’une nef centrale et de deux allées latérales, et est construite sur le tracé des vestiges de l’église de l’époque croisée, bâti par le prince de Galilée Tancrède. La charpente est faite en bois de pin.
Le jour qui s’infiltre à l’intérieur de l’église est là pour rappeler la lumière divine qui entoure Jésus au moment de la Transfiguration, comme il est écrit dans les Évangiles (Matthieu 16/2). Du fait des conditions climatiques et de l’humidité présentes au sommet du mont Tabor, le toit a été recouvert d’une couche d’étain.
La mosaïque centrale, œuvre de l’artiste Vilani, représente Jésus entre Moïse et Élie, face à trois de ses disciples. L’architecte a inséré la construction de la basilique moderne dans les vestiges des constructions antérieures. Les deux tours surmontant l’entrée sont elles aussi construites sur les restes de deux chapelles de l’époque médiévale, chacune d’elles symbolisant Moïse et Élie ; dans la première, sur la gauche, est représenté Moïse tenant les Tables de la Loi sur le mont Sinaï ; dans la seconde, à droite, on voit représenté le prophète Élie lors de sa confrontation avec les disciples du dieu Baal sur le mont Carmel.
À l’entrée, recouvertes aujourd’hui d’une grille, on remarque des marches creusées dans la roche, qui, à l’époque croisée, menaient à la crypte, sur les murs de laquelle on a retrouvé des inscriptions en grec et le dessin de croix.
Autres vestiges

Les ruines situées de chaque côté du chemin menant à l’entrée de la basilique sont les vestiges du monastère St Salvador, construit à l’époque croisée par les moines bénédictins, en 1101. Il est difficile aujourd’hui de dater l’ensemble des vestiges.
Le monastère situé sur le mont Tabor est construit en 1873. Il abrite les chambres des moines franciscains, ainsi qu’une salle à manger commune réservée aux pèlerins. Des terrasses latérales, à l’extérieur de la basilique, on peut admirer le panorama sur la vallée de Jezreel, la vallée du Jourdain, les montagnes de Samarie et le mont Carmel.
Au Sud de la basilique on retrouve quelques rares vestiges de l’époque de la grande révolte des Juifs contre les Romains.
Outre la basilique catholique romaine, le mont Tabor est également surmonté d’une église orthodoxe, construite elle aussi sur des vestiges de l’époque croisée. D’après les témoignages historiques, on sait que les Bénédictins de l’époque médiévale cohabitaient avec une communauté grecque catholique. Au nord-ouest de l’église orthodoxe, on trouve une grotte que la tradition lie à la rencontre entre Abraham et le roi Melchisédech.

Le mystère dans les yeux de Notre Dame de Guadalupe

8 août, 2012

http://www.sancta.org/eyes_f.html

Le mystère dans les yeux de Notre Dame de Guadalupe  (photo sur le site)

Image d’un « homme barbu » dans l’oeil droit (voir sur le site)
Selon de nombreux scientifiques qui ont scruté l’image, on peut voir dans les deux yeux, et là où normalement se reflète une image dans un oeil humain vivant, plusieurs formes qui, lorsqu’elles sont analysées en profondeur, correspondent à la forme et à la taille des personnes humaines qui se trouvaient en face de l’image.
In 1929, Alfonso Marcue, le photographe officiel de l’ancienne Basilique de Guadalupe à Mexico, découvre ce qui ressemble au reflet de l’image claire d’un homme barbu dans l’oeil droit de la Vierge. Au départ il n’en croit pas ses yeux. Comment cela se peut-il être? Un homme barbu reflété à l’intérieur de l’oeil de la Vierge? Après divers examens de plusieurs de ses photographies en blanc et noir il n’a plus de doute et décide d’en informer les autorités de la Basilique. Il lui est demandé, à cette époque, de garder le silence complet sur sa découverte, et c’est ce qu’il fait.
Plus de 20 ans plus tard, le 29 Mai 1951, Jose Carlos Salinas Chavez, examinant une bonne photographie du visage, redécouvre ce qui paraît clairement être le reflet d’un homme barbu dans l’oeil droit de la Vierge et voit le reflet dans l’oeil gauche également.

Détail de l’homme barbu. (voir sur le site)
Depuis lors, plusieurs personnes, y compris plus de 20 physiciens et d’ophtalmologues, ont l’occasion d’examiner de près les yeux de la Vierge sur le tilma.
Le premier, le 27 Mars, 1956, est le Dr Javier Torroella Bueno, MDS, un prestigieux ophtamologue. Dans un rapport qui est le premier à être publié sur les yeux de l’image par un physicien, il certifie la présence d’un triple reflet (l’effet Samson-Purkinje) qui est caractéristique de tout oeil humain vivant et il déclare que ces images se situent exactement là où ils devraient être selon l’effet précité, et aussi que la distortion des images est en accord avec la courbure de la cornée.
La même année un autre ophtalmologue, le Dr Rafael Torrija Lavoignet, examine les yeux de l’image dans tous ses détails avec un ophtalmoscope. Il observe la forme humaine apparente dans la cornée des deux yeux, située là où elle doit se trouver et avec la distortion d’un oeil humain normal et surtout note quelque chose d’unique concernant les yeux: ils paraissent étrangement « vivants » lorsqu’ils sont examinés.

Beaucoup d’autres examens des yeux de l’image sur le tilma sont effectués par des ophtalmologues . Avec plus ou moins de détails ils sont tous d’accord avec les conclusions des examens mentionnées plus haut.
Selon le Dr Tonsmann, de gauche à droite nous pouvons voir « l’Indien », « l’évèque Zumarraga », le « traducteur », « Juan Diego montrant le tilma » et au-dessous « la famille ».
Mais une nouvelle et fascinante analyse des yeux commence en 1979, quand le Dr Jose Aste Tonsmann, Ph D, licencié de l’Université de Cornell, travaillant à IBM examine minutieusement avec des appareils à haute définition une très bonne photographie du visage sur le tilma prise de l’original. Après avoir filtré et développé les images numérisées des yeux pour éliminer les « parasites » et les agrandir, il fait quelques découvertes étonnantes; Non seulement un « buste humain » est visiblement présent dans les deux yeux mais d’autres formes humaines y sont aussi reflétées.

(ici une image, voir)
Le Dr Aste Tonsmann compte publier, dans quelques mois, ses récentes études sur les yeux du tilma, avec des détails complets et des photographies de son oeuvre. Un des aspects les plus fascinants de ses études se trouve peut-être dans sa conclusion que Notre Dame de Guadalupe nous a laissé non seulement une image miraculeuse comme preuve de son apparition mais aussi quelques messages importants. Ces messages étaient cachés dans les yeux de l’image jusqu’à nos jours, quand des technologies nouvelles nous ont permis de les découvrir alors qu’ils nous sont le plus nécessaires.
Ce serait le cas de cette image d’une famille au centre de l’oeil de la Vierge, en ces temps où les familles sont sérieusement agressées dans notre monde moderne. L’image de différents visages humains qui semblent constituer une famille, comprenant différents enfants et un bébé qu’une femme porte sur son dos comme cela se faisait au 16e siècle, apparaît au centre de la pupille, comme le montre cette image agrandie de l’oeil droit mettant en relief la famille, image que le Dr Tonsmann a généreusement mise a notre disposition

Saint Dominique Guzman

7 août, 2012

 Saint Dominique Guzman dans images sacrée

http://www.istitutoaveta.it/Domenico.htm

Pape Benoit: Saint Dominique Guzman (8 août)

7 août, 2012

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2010/documents/hf_ben-xvi_aud_20100203_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 3 février 2010

Saint Dominique Guzman

Chers frères et sœurs,

La semaine dernière, j’ai présenté la figure lumineuse de François d’Assise et aujourd’hui, je voudrais vous parler d’un autre saint qui, à la même époque, a apporté une contribution fondamentale au renouveau de l’Eglise de son temps. Il s’agit de saint Dominique, le fondateur de l’Ordre des prêcheurs, connus également sous le nom de Frères dominicains.
Son successeur à la tête de l’Ordre, le bienheureux Jourdain de Saxe, offre un portrait complet de saint Dominique dans le texte d’une célèbre prière: « Enflammé par le zèle de Dieu et par l’ardeur surnaturelle, par ta charité sans fin et la ferveur de ton esprit véhément, tu t’es consacré tout entier par le vœu de la pauvreté perpétuelle à l’observance apostolique et à la prédication évangélique ». C’est précisément ce trait fondamental du témoignage de Dominique qui est souligné: il parlait toujours avec Dieu et de Dieu. Dans la vie des saints, l’amour pour le Seigneur et pour le prochain, la recherche de la gloire de Dieu et du salut des âmes vont toujours de pair.
Dominique est né en Espagne, à Caleruega, aux alentours de 1170. Il appartenait à une noble famille de la Vieille Castille et, soutenu par un oncle prêtre, il fut formé dans une célèbre école de Palencia. Il se distingua immédiatement par son intérêt pour l’étude de l’Ecriture Sainte et par son amour envers les pauvres, au point de vendre ses livres, qui à l’époque représentaient un bien d’une grande valeur, pour venir en aide, grâce à l’argent qu’il en tira, aux victimes d’une famine.
Ordonné prêtre, il fut élu chanoine du chapitre de la cathédrale de son diocèse d’origine, Osma. Même si cette nomination pouvait représenter pour lui un motif de prestige dans l’Eglise et dans la société, il ne l’interpréta pas comme un privilège personnel, ni comme le début d’une brillante carrière ecclésiastique, mais comme un service à rendre avec dévouement et humilité. La tentation de la carrière n’est-elle pas une tentation dont ne sont pas même exempts ceux qui ont un rôle d’animation et de gouvernement dans l’Eglise? C’est ce que je rappelais, il y a quelques mois, à l’occasion de la consécration de plusieurs évêques: « Ne recherchons pas le pouvoir, le prestige, l’estime pour nous-mêmes… Nous savons que dans la société civile, et souvent, même dans l’Eglise, les affaires souffrent du fait que beaucoup de personnes, auxquelles a été confiée une responsabilité, œuvrent pour elles-mêmes et non pas pour la communauté » (Homélie lors de la chapelle papale pour l’ordination épiscopale de cinq prélats, 12 septembre 2009, cf. ORLF n. 37 du 15 septembre 2009).
L’évêque d’Osma, qui se nommait Diego, un véritable pasteur zélé, remarqua très tôt les qualités spirituelles de Dominique, et voulut bénéficier de sa collaboration. Ils allèrent ensemble en Europe du nord, pour accomplir des missions diplomatiques qui leur avaient été confiées par le roi de Castille. En voyageant, Dominique se rendit compte de deux immenses défis pour l’Eglise de son temps: l’existence de peuples pas encore évangélisés, aux frontières nord du continent européen et le déchirement religieux qui affaiblissait la vie chrétienne dans le sud de la France, où l’action de certains groupes hérétiques créait des troubles et éloignait de la vérité de la foi. L’action missionnaire envers ceux qui ne connaissaient pas la lumière de l’Evangile et l’œuvre de réévangélisation des communautés chrétiennes devinrent ainsi les objectifs apostoliques que Dominique se proposa de poursuivre. Ce fut le Pape, auprès duquel l’évêque Diego et Dominique se rendirent pour lui demander conseil, qui demanda à ce dernier de se consacrer à prêcher aux Albigeois, un groupe hérétique qui soutenait une conception dualiste de la réalité, c’est-à-dire à travers deux principes créateurs également puissants, le Bien et le Mal. Ce groupe, par conséquent méprisait la matière comme provenant du principe du mal, refusant également le mariage, allant jusqu’à nier l’incarnation du Christ, les sacrements dans lesquels le Seigneur nous « touche » à travers la matière et la résurrection des corps. Les Albigeois privilégiaient la vie pauvre et austère, – dans ce sens, il étaient également exemplaires – et ils critiquaient la richesse du clergé de l’époque. Dominique accepta avec enthousiasme cette mission, qu’il réalisa précisément à travers l’exemple de son existence pauvre et austère, à travers la prédication de l’Evangile et les débats publics. Il consacra le reste de sa vie à cette mission de prêcher la Bonne Nouvelle. Ses fils devaient réaliser également les autres rêves de saint Dominique: la mission ad gentes, c’est-à-dire à ceux qui ne connaissaient pas encore Jésus, et la mission à ceux qui vivaient dans les villes, surtout les villes universitaires, où les nouvelles tendances intellectuelles étaient un défi pour la foi des personnes cultivées.
Ce grand saint nous rappelle que dans le cœur de l’Eglise doit toujours brûler un feu missionnaire, qui incite sans cesse à apporter la première annonce de l’Evangile et, là où cela est nécessaire, une nouvelle évangélisation: en effet, le Christ est le bien le plus précieux que les hommes et les femmes de chaque époque et de chaque lieu ont le droit de connaître et d’aimer! Il est réconfortant de voir que dans l’Eglise d’aujourd’hui également il existe tant de personnes – pasteurs et fidèles laïcs, membres d’antiques ordres religieux et de nouveaux mouvements ecclésiaux – qui donnent leur vie avec joie pour cet idéal suprême: annoncer et témoigner de l’Evangile!
A Dominique Guzman s’associèrent ensuite d’autres hommes, attirés par sa même aspiration. De cette manière, progressivement, à partir de la première fondation de Toulouse, fut créé l’ordre des prêcheurs. Dominique, en effet, en pleine obéissance aux directives des Papes de son temps, Innocent III et Honorius III, adopta l’antique Règle de saint Augustin, l’adaptant aux exigences de vie apostolique, qui le conduisaient, ainsi que ses compagnons, à prêcher en se déplaçant d’un lieu à l’autre, mais en revenant ensuite dans leurs propres couvents, lieux d’étude, de prière et de vie communautaire. Dominique voulut souligner de manière particulière deux valeurs considérées indispensables pour le succès de la mission évangélisatrice: la vie communautaire dans la pauvreté et l’étude.
Dominique et les frères prêcheurs se présentaient tout d’abord comme mendiants, c’est-à-dire sans de grandes propriétés foncières à administrer. Cet élément les rendait plus disponibles à l’étude et à la prédication itinérante et constituait un témoignage concret pour les personnes. Le gouvernement interne des couvents et des provinces dominicaines s’organisa sur le système des chapitres, qui élisaient leurs propres supérieurs, ensuite confirmés par les supérieurs majeurs; une organisation qui stimulait donc la vie fraternelle et la responsabilité de tous les membres de la communauté, en exigeant de fortes convictions personnelles. Le choix de ce système naissait précisément du fait que les dominicains, en tant que prêcheurs de la vérité de Dieu, devaient être cohérents avec ce qu’ils annonçaient. La vérité étudiée et partagée dans la charité avec les frères est le fondement le plus profond de la joie. Le bienheureux Jourdain de Saxe dit à propos de saint Dominique: « Il accueillait chaque homme dans le grand sein de la charité et, étant donné qu’il aimait chacun, tous l’aimaient. Il s’était fait pour règle personnelle de se réjouir avec les personnes heureuses et de pleurer avec ceux qui pleuraient » (Libellus de principiis Ordinis Praedicatorum autore Iordano de Saxonia, ed. H.C. Scheeben, [Monumenta Historica Sancti Patris Nostri Domiici, Romae, 1935]).
En second lieu, Dominique, par un geste courageux, voulut que ses disciples reçoivent une solide formation théologique, il n’hésita pas à les envoyer dans les universités de son temps, même si un grand nombre d’ecclésiastiques regardaient avec défiance ces institutions culturelles. Les Constitutions de l’Ordre des prêcheurs accordent une grande importance à l’étude comme préparation à l’apostolat. Dominique voulut que ses frères s’y consacrent sans compter, avec diligence et piété; une étude fondée sur l’âme de tout savoir théologique, c’est-à-dire sur l’Ecriture Sainte, et respectueuse des questions posées à la raison. Le développement de la culture impose à ceux qui accomplissent le ministère de la Parole, aux différents niveaux, d’être bien préparés. Il exhorte donc tous, pasteurs et laïcs, à cultiver cette « dimension culturelle » de la foi, afin que la beauté de la vérité chrétienne puisse être mieux comprise et que la foi puisse être vraiment nourrie, renforcée et aussi défendue. En cette Année sacerdotale, j’invite les séminaristes et les prêtres à estimer la valeur spirituelle de l’étude. La qualité du ministère sacerdotal dépend aussi de la générosité avec laquelle on s’applique à l’étude des vérités révélées.
Dominique, qui voulut fonder un Ordre religieux de prêcheurs-théologiens, nous rappelle que la théologie a une dimension spirituelle et pastorale, qui enrichit l’âme et la vie. Les prêtres, les personnes consacrées, ainsi que tous les fidèles, peuvent trouver une profonde « joie intérieure » dans la contemplation de la beauté de la vérité qui vient de Dieu, une vérité toujours actuelle et toujours vivante. La devise des frères prêcheurs – contemplata aliis tradere – nous aide à découvrir, ensuite, un élan pastoral dans l’étude contemplative de cette vérité, du fait de l’exigence de transmettre aux autres le fruit de notre propre contemplation.
Lorsque Dominique mourut en 1221, à Bologne, la ville qui l’a choisi comme patron, son œuvre avait déjà rencontré un grand succès. L’Ordre des prêcheurs, avec l’appui du Saint-Siège, s’était répandu dans de nombreux pays d’Europe, au bénéfice de l’Eglise tout entière. Dominique fut canonisé en 1234, et c’est lui-même qui, par sa sainteté, nous indique deux moyens indispensables afin que l’action apostolique soit incisive. Tout d’abord la dévotion mariale, qu’il cultiva avec tendresse et qu’il laissa comme héritage précieux à ses fils spirituels, qui dans l’histoire de l’Eglise ont eu le grand mérite de diffuser la prière du saint Rosaire, si chère au peuple chrétien et si riche de valeurs évangéliques, une véritable école de foi et de piété. En second lieu, Dominique, qui s’occupa de plusieurs monastères féminins en France et à Rome, crut jusqu’au bout à la valeur de la prière d’intercession pour le succès du travail apostolique. Ce n’est qu’au Paradis que nous comprendrons combien la prière des religieuses contemplatives accompagne efficacement l’action apostolique! A chacune d’elles, j’adresse ma pensée reconnaissante et affectueuse.
Chers frères et sœurs, la vie de Dominique Guzman nous engage tous à être fervents dans la prière, courageux à vivre la foi, profondément amoureux de Jésus Christ. Par son intercession, nous demandons à Dieu d’enrichir toujours l’Eglise d’authentiques prédicateurs de l’Evangile.

L’ENFANT RÉVÈLE CE QU’EST L’ÊTRE HUMAIN

7 août, 2012

http://www.zenit.org/article-31587?l=french

L’ENFANT RÉVÈLE CE QU’EST L’ÊTRE HUMAIN

Par le P. Olivier Bonnewijn

Propos recueillis par Anne Kurian

ROME, mardi 31 juillet 2012 (ZENIT.org) – « L’enfant révèle l’humain dans ce qu’il a de plus fondamental » car « il vit dans et par la relation ». Telle est la certitude du P. Bonnewijn : « L’homme est un être relationnel et l’enfant manifeste cette réalité à un degré très pur ».
Le P. Olivier Bonnewijn diocèse de Malines-Bruxelles, est docteur en théologie de l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille. Vicaire épiscopal à la formation, il enseigne la théologie morale à l’Institut d’études théologiques.
Il écrit par ailleurs des mini-romans pour les 11-12 ans, « les aventures de Jojo et Gaufrette », nés de ses nombreux services auprès d’enfants, lors de retraites, camps, scoutisme. Ces aventures ont un tel succès qu’elles vont être publiées en anglais à partir de Noël 2012.
Le P. Bonnewijn a accordé cet entretien à Zenit, dans lequel il évoque le monde des enfants, leurs caractéristiques, leur spiritualité.
Zenit – Pourquoi écrivez-vous des livres pour enfants ?
P. Olivier Bonnewijn – Pour donner Dieu à travers des histoires. Pour me réjouir avec les enfants de la beauté de la vie, dans les petites comme dans les grandes choses. Pour en explorer son mystère, sans en évacuer le tragique. Pour apprendre à regarder ce qui se cache dans le quotidien. Pour accompagner joyeusement les enfants sur le chemin de leur existence, avec ses mille et une questions. Pour jouer, d’une certaine manière, avec eux. Pour affronter avec eux certaines épreuves. Car les enfants passent naturellement par des moments de souffrance et d’angoisse, parfois redoutables. Ces histoires peuvent les aider à les traverser. Comment ? En mettant des mots, des images et des récits à sa disposition pour exprimer ce qu’ils ressentent, en leur montrant qu’ils ne sont pas seuls à vivre dans telle ou telle et telle situation, en les invitant délicatement à toujours garder confiance en Dieu et dans la bonté de la vie.
J’ai eu beaucoup de chances qu’Amandine Wanert accepte d’illustrer chacun de ces douze mini-romans. Avec un talent plein de fraîcheur et d’inventions, ses dessins communient admirablement au monde des enfants : expressions très fines et suggestives des visages, posters de chevaux dans la chambre de Gaufrette, course-poursuite dans une cours de récréation, cabane de Jojo dans un sapin, accessoires de vélo ou tube de dentifrice.
Vous ajoutez aussi des questions/réponses à la fin des histoires ?
Oui. Elles ont pour but d’éveiller et d’approfondir l’intelligence des enfants sur les thèmes abordés dans les histoires : l’amitié, les distractions dans la prière, le divorce, la rencontre de Dieu de plusieurs façons, l’origine de la vie, la victoire sur la tristesse, la rédemption à travers la mort et la résurrection, le discernement des désirs, l’Eglise, le sacrement de réconciliation, l’appel à la vie consacrée, la personne handicapée. Je suggère des pistes de réflexion sans donner des solutions toute faites. Une grande place est laissée à l’imagination de l’enfant, à sa recherche personnelle – aidée ou non par ses parents ou éducateurs -, à ses interrogations.
D’après les échos reçus, plusieurs parents, enseignants et même adolescents sont également touchés par ces histoires, y compris parmi ceux qui ne partagent pas la foi chrétienne. Une des raisons de cet intérêt, je pense, réside dans le fait qu’il ne s’agit pas de pure fiction. Je récolte des « perles » auprès d’enfants et de situations bien réels. J’assemble ensuite ces « perles » à l’intérieur d’une intrigue solidement nouée autour de Jojo et de Gaufrette, des jumeaux de onze ans, qui évoluent avec leur sœur Prune, leur frère Bouloche et leurs multiples amis dans le cadre d’une famille qui s’aime … et qui se dispute parfois.
L’histoire de Gaufrette et du pape, dans « Place Saint-Pierre » est aussi une histoire vraie ?
Oui. Lorsque je faisais mes études à Rome, je logeais dans une maison d’accueil pour jeunes. J’y ai rencontré un couple américain avec leurs deux enfants adoptés. L’un d’eux, Jessica âgée de dix ans, avait l’habitude de prier pour le pape – à l’époque c’était Jean-Paul II – tous les jours, sans que personne ne le lui ait jamais demandé. Cette famille s’est rendue à une audience générale place Saint-Pierre et a remis à un garde suisse une lettre de Jessica pour le Saint-Père. A la fin de l’audience, le pape s’est soudain dirigé vers cette famille perdue au milieu de la foule et a demandé en anglais : « C’est vous le père de Jessica ? » Puis il s’est penché vers l’enfant et a échangé avec elle quelques paroles. Ravie, Jessica trouvait cela tout à fait normal. Ravis également mais stupéfaits, les parents sont allés interroger le garde suisse. Ce dernier leur a simplement répondu en haussant les épaules : « Avec le pape, on voit de temps en temps des choses déconcertantes. » Voilà les faits ! Au lecteur d’essayer de comprendre.
Qu’est-ce qui vous touche le plus dans la spiritualité des enfants?
L’enfant porte en lui un mystère magnifique : infinie vulnérabilité à l’amour, intelligence assez intuitive directement connectée sur le cœur et l’affectivité, joie de vivre quand tout va bien, réelle liberté, grande disponibilité intérieure, sens aigu de la justice. Bien sûr, il ne faut pas idéaliser : un enfant peut à certains moments être très dur et même cruel. Mais tout de même, quelle splendeur ! Personnellement, je suis particulièrement émerveillé de découvrir à quel point combien chaque enfant est unique, combien il a son génie et son histoire propres. Lorsque j’ai donné un cours d’anthropologie à Rome, comme professeur invité à l’Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille, j’ai proposé comme titre : « théologie de l’enfance ». Car selon moi, l’enfant révèle l’humain dans ce qu’il a de plus fondamental. Il vit dans et par la relation. C’est là sa première richesse, et quand celle-ci vient à manquer ou à être pervertie, c’est une vraie catastrophe. Avant d’être un agrégat de pulsions, un cogito rationnel, un travailleur, un acteur économique, un consommateur, un désir de puissance – tout cela est partiellement vrai -, l’homme est un être relationnel et l’enfant manifeste cette réalité à un degré très pur. Ce n’est pas pour rien que le Christ déclare : « Si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le Royaume des cieux. » (Mt 18,3)
Est-ce que la société a conscience de ce qu’est un enfant aujourd’hui ?
Vaste question ! Aujourd’hui, il y a beaucoup d’éléments très positifs à ce sujet, tant d’un point de vue éducatif, spirituel, psychologique que social. Que de découvertes ! Que de progrès réalisés en moins d’un siècle ! Cependant, force est de reconnaître que la crise à laquelle la famille est confrontée actuellement cause de graves dommages auprès de bien des enfants.
Que pensez-vous des rencontres de Benoît XVI avec des enfants ces derniers mois, au Bénin et au Mexique ?
Le Saint-Père a une capacité prodigieuse de s’adresser aux enfants, dans une limpidité, une proximité, une simplicité et une profondeur exceptionnelles. Il les prend très au sérieux, sans en faire des adultes en miniature et sans les infantiliser. Il les aime et s’adresse à eux comme un père et même comme un grand frère. Il leur communique la joie et l’audace de grandir dans la vérité. Et il compte beaucoup sur leurs prières.

Fête de la Transfiguration du Seigneur

6 août, 2012

Fête de la Transfiguration du Seigneur dans images sacrée transfiguration5



http://rectaratio.blogspot.it/2012_08_05_archive.html

Louis XIII consacre la France à Notre Dame de l’Assomption

6 août, 2012

http://www.mariedenazareth.com/2483.0.html?&L=0

Louis XIII consacre la France à Notre Dame de l’Assomption

Le roi de France, Louis XIII, pour proclamer sa reconnaissance ainsi que celle de tout son royaume à Marie après la naissance d’un héritier – le futur Louis XIV – et pour lui prouver sa confiance absolue, formule un vœu de consécration de lui-même, de sa famille et de la France, à Notre Dame de l’Assomption.
Ce vœu a été publié sous la forme de l’édit du 10 février 1638 et prononcé le 15 août 1638.

Voici le texte intégral :
« Dieu qui élève les rois au trône de leur grandeur, non content de nous avoir donné l’esprit qu’il départ à tous les princes de la terre pour la conduite de leurs peuples, a voulu prendre un soin si spécial et de notre personne et de notre Etat, que nous ne pouvons considérer le bonheur du cours de notre règne, sans y voir autant d’effets merveilleux de sa bonté, que d’accidents qui nous pouvaient perdre.
Lorsque nous sommes entrés au gouvernement de cette couronne, la faiblesse de notre âge donna sujet à quelques mauvais esprits d’en troubler la tranquillité; mais cette main divine soutint avec tant de force la justice de notre cause, que l’on vit en même temps la naissance et la fin de ces pernicieux desseins. En divers autres temps, l’artifice des hommes et la malice du diable ayant suscité et fomenté des divisions non moins dangereuses pour notre couronne que préjudiciables au repos de notre maison, il lui a plu en détourner le mal avec autant de douceur que de justice. La rebellion de l’hérésie ayant aussi formé un parti dans l’Etat, qui n’avait d’autre but que de partager notre autorité, il s’est servi de nous pour en abattre l’orgueil, et a permis que nous ayons relevé ses saints autels en tous les lieux où la violence de cet injuste parti en avait ôté les marques.
Quand nous avons entrepris la protection de nos alliés, il a donné des succès si heureux à nos armes, qu’à la vue de toute l’Europe, contre l’espérance de tout le monde, nous les avons rétablis en la possession de leurs Etats dont ils avaient été dépouillés. Si les plus grandes forces des ennemis de cette couronne, se sont ralliées pour conspirer sa ruine, il a confondu leurs ambitieux desseins pour faire voir à toutes les nations que, comme sa providence a fondé cet Etat, sa bonté le conserve et sa puissance le défend.
Prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et nos sujets
Tant de grâces si évidentes font que pour n’en différer pas la reconnaissance, sans attendre la paix, qui nous viendra de la même main dont nous les avons reçues, et que nous désirons avec ardeur pour en faire sentir les fruits aux peuples qui nous sont commis, nous avons cru être obligés, nous proternant aux pieds de sa majesté divine que nous adorons en trois personnes, à ceux de la Sainte Vierge et de la sacrée croix, où nous vénérons l’accomplissement des mystères de notre rédemption par la vie et la mort du Fils de Dieu en notre chair, de nous consacrer à la grandeur de Dieu par son Fils rabaissé jusqu’à nous et à ce Fils par sa Mère élevée jusqu’à lui ; en la protection de laquelle nous mettons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et tous nos sujets pour obtenir par ce moyen celle de la Sainte Trinité, par son intercession et de toute la cour céleste par son autorité et exemple, nos mains n’étant pas assez pures pour présenter nos offrandes à la pureté même, nous croyons que celles qui ont été dignes de le porter, les rendront hosties agréables et c’est chose bien raisonnable qu’ayant été médiatrice de ces bienfaits, elle le soit de nos actions de grâces.
A ces causes, nous avons déclaré et déclarons que prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et nos sujets, la suppliant de nous vouloir inspirer une sainte conduite et défendre avec tant de soin ce royaume contre l’effort de tous ses ennemis, que, soit qu’il souffre le fléau de la guerre, ou jouisse de la douceur de la paix que nous demandons à Dieu de tout notre cœur, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire. Et afin que la postérité ne puisse manquer à suivre nos volontés en ce sujet, pour monument et marque immortelle de la consécration présente que nous faisons, nous ferons construire de nouveau le grand autel de l’Eglise cathédrale de Paris avec une image de la Vierge qui tienne en ses bras celle de son précieux Fils descendu de la Croix et où nous serons représentés aux pieds du Fils et de la Mère comme leur offrant notre couronne et notre sceptre.
Exhortons pareillement tous les archevêques et évesques de notre royaume et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales et autres églises de leur diocèse
Nous admonestons le sieur archevêque de Paris et néanmoins lui enjoignons que tous les ans le jour et fête de l’Assomption, il fasse faire commémoration de notre présente déclaration à la grand’messe qui se dira en son Eglise cathédrale et qu’après les vêpres du dit jour, il soit fait une procession en la dite Eglise à laquelle assisteront toutes les compagnies souveraines et le corps de ville, avec pareille cérémonie que celle qui s’observe aux processions générales les plus solennelles; ce que nous voulons aussi être fait en toutes les églises tant paroissiales que celles des monastères de la dite ville et faubourgs et en toutes les villes, bourgs et villages du dit diocèse de Paris.
Exhortons pareillement tous les archevêques et évesques de notre royaume et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales et autres églises de leur diocèse; entendant qu’à la dite cérémonie les Cours de Parlement et autres compagnies souveraines et les principaux officiers de ville y soient présents ; et d’autant qu’il y a plusieurs épiscopales qui ne sont pas dédiées à la Vierge, nous exhortons les dits archevesques et évesques en ce cas de lui dédier la principale chapelle des dites Eglises pour y être faite la dite cérémonie et d’y élever un autel avec un ornement convenable à une action si célèbre et d’admonester tous nos Peuples d’avoir une dévotion particulière a la Vierge, d’implorer en ce jour sa protection afin que sous une si puissante patronne notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de ses ennemis, qu’il jouisse largement d’une bonne paix ; que Dieu y soit servi et révéré si saintement à la dernière fin pour laquelle nous avons été créés ; car tel est notre plaisir.

« Mon cœur se retourne en moi » (Os 11, 8), Le prophète Osée

6 août, 2012

http://www.collevalenza.it/Francese/Art005.htm

« Mon cœur se retourne en moi » (Os 11, 8)

Le prophète Osée

P. Aurelio Pérez fam

Le livre d’Osée est un moment clé dans la révélation de la miséricorde de Dieu dans l’Ancien Testament. Il mérite qui nous nous y arrêtons de façon particulière. Jésus lui-même le citera, dans l’évangile de Matthieu, deux fois (Mt 9, 13 ; 12, 7) un texte central d’Osée. « C’est la miséricorde que je veux et non des sacrifices » (Os 6, 6).

Comme l’Époux et l’épouse
Osée est le premier des prophètes qui a eu l’hardiesse de faire de l’amour humain, qui existe entre l’époux et l’épouse, le symbole de l’amour de Dieu à l’égard d’Israël et il a eu l’audace de concevoir le pacte entre Dieu et Israël comme une alliance nuptiale, un mariage d’amour, avec tout ce que, de fait, cela peut comporter d’intimité et de tension.
Or, cette interprétation se reflète dans son langage, riche de toute une terminologie d’amour qui se réfère à l’amour sponsal. Ainsi, par exemple, il parle du cœur, des fiançailles, de la fidélité, de la séduction, de la jalousie, de l’adultère, de la prostitution.
Comment Osée est-il arrivé à appliquer un symbolise aussi audacieux ? Il y est parvenu, non en inventant une parabole avec un but didactique, mais en partant de sa vie personnelle, celle d’un mariage malheureux, d’un amour trahi :
Quand le Seigneur commença à parler à Osée, il lui dit : »Va, prends une femme se livrant à la prostitution et des enfants de prostitution, car le pays ne fait que se prostitué en se détournant du Seigneur » (Os 1, 2).
Le Seigneur me dit encore : « Va de nouveau, aime une femme qui en aime un autre et commet l’adultère ; comme le Seigneur aime les fils d’Israël, alors qu’ils se tournent vers d’autres dieux » (Os 3, 1).
C’est en réfléchissant sur cette expérience dramatique de sa vie matrimoniale, qu’Osée arrive à saisir la sens symbolique, qui y est inhérent, et parvient à comprendre la mission que Dieu lui confie comme chantre et interprète de l’amour nuptial entre Dieu et Israël.
Le livre d’Osée est rempli d’une succession continue de manifestation de l’amour passionné, de menaces, de jalousie, de réprimandes et de plaintes contre l’infidélité, d’expressions pleines de tendresse et d’annonces de terribles châtiments, et à la fin vient une promesse de restauration. Il faut remarquer que chez Osée, comme chez tous les prophètes, la dernière parole est toujours une parole d’espérance, même dans les situations les plus dramatiques, parce que l’amour du Seigneur est plus fort que toute infidélité de l’homme.
Malgré tout, Dieu continue à aimer Israël, à rester fidèle ; Il ne l’abandonnera pas à son destin mais, poussé par sa compassion (c’est un retournement), il projette de le séduire à nouveau, de reconquérir son cœur, et dit : C’est pourquoi je vais la séduire, la conduire au désert et je parlerai à son cœur (Os 2, 16).
C’est dans cette tentative pour récupérer l’amour de l’épouse que s’insère le thème important du désert, comme voie de changement de penser.
Osée voit le désert comme le temps de la jeunesse d’Israël, un temps où, à travers les privations, l’insécurité quotidienne, il a vécu sa foi avec pureté, son abandon en Dieu, le temps où il reconnaissait en Lui son unique Epoux.
Ainsi, Osée veut nous montrer qu’à l’origine du chemin de conversion et de foi, il y a l’amour tendre et miséricordieux de Dieu, qui est durable, qui est fidèle.

Comme le Père et l’enfant
Une autre image très éloquente que le prophète présente est celle du rapport Père-fils :
Quand Israël était jeune, je l’ai aimé, et d’Egypte j’ai appelé mon fils.
Masi plus je les appelais, plus ils s’éloignaient de moi ; ils ont sacrifié aux Baals ; c’est à des idoles taillées qu’ils ont brûlé des offrandes.
J’avais appris à marcher à Ephraïm, les prenant par les bras, mais ils n’ont pas reconnu que je prenais soin d’eux.
Je les menais avec des attaches humaines, avec des liens d’amour, j’étais pour eux comme ceux qui soulèvent un nourrisson contre leur joue et je lui tendais de quoi se nourrir.
Il ne retournera pas au pays d’Egypte ; Assour sera son roi. Car ils n’ont pas voulu se convertir.
L’épée tournoiera dans leurs villes, elle anéantira leurs défenses, elle dévorera leurs fils.
Mon peuple est dur à se convertir: appelé à regarder vers le haut, pas un seul ne s’élève.
Comment pourrais-je t’abandonner, Ephraïm, comment te livrerai-je, Israël ? Comment te traiterai-je comme Adma, te rendrai-je comme Cevoïm ? Mon cœur se retourne en moi, en même temps ma pitié s’est émue.
Je ne donnerai pas cours à l’ardeur de ma colère, je ne reviendrai pas détruire Ephraïm; car je suis Dieu et non pas homme; Je suis le Saint au milieu de toi: je ne viendrai pas avec rage.
Ils suivront le Seigneur. Comme un lion il rugira; quand il se prendra à rugir, des fils accourront en tremblant de l’occident. De l’Egypte ils accourront en tremblant comme des moineaux, et du pays d’Assour comme des colombes, et je les ferai habiter dans leurs maisons – oracle du Seigneur. (Os 11, 1-11)
Le prophète sent que la sentence pour la faute a désormais été prononcée et l’exécution a déjà eu lieu, mais à l’improviste arrive quelque chose d’inattendu et de décisif : en Dieu explose un amour bouleversant.
Puisque Israël ne s’est pas revenu à son Dieu, c’est Dieu qui se tournera vers son peuple. Le Père incroyablement piteux commence une plainte dans laquelle il se montre vaincu par son propre amour :
« Mon cœur se retourne en moi ». Le verbe hébreu utilisé est « bouleverser » : c’est le verbe qui décrit les catastrophes.
Ce verbe qui devait décrire la catastrophe d’Israël comme punition, décrit au contraire une autre catastrophe, celle de l’effondrement du cœur de Dieu. A penser qu’Israël pourrait se renverser comme Sodome et comme Gomorrhe, comme Adma et Cévoïm, le cœur de Dieu se retourne, et ainsi il passe de la colère à la miséricorde et il ne se comporte pas comme un roi sévère mais comme un père : « Je suis le Saint au milieu de toi ».
Nous pouvons considérer ce texte comme une des affirmations les plus belles et grandes sur l’amour de Dieu, non seulement dans le livre d’Osée mais dans toute la littérature prophétique.
Si Dieu est l’époux et Israël l’épouse, si Dieu et le Père et Israël le fils, l’alliance devient un rapport d’amour et la loi suprême de l’alliance est l’amour seul. Osée condense, ainsi, tout son message dans ce verset – très significatif ! – que Jésus reprendra deux fois :
C’est l’amour que je veux et non le sacrifice,

La connaissance de Dieu plus que les holocaustes (Os 6, 6).

Saint Jean-Marie Vianney, Curé d’Ars

3 août, 2012

Saint Jean-Marie Vianney, Curé d'Ars dans images sacrée SaintJohnVianneycover

http://balatucan.wordpress.com/2009/08/02/st-john-marie-vianney-winning-souls-to-god/

4 août – Saint Jean-Marie Vianney, Curé d’Ars

3 août, 2012

http://missel.free.fr/Sanctoral/08/04.php

4 août – Saint Jean-Marie Vianney, Curé d’Ars

Sommaire :

A propos du Curé d’Ars
La puissance divine dans la faiblesse
Prière du Curé d’Ars

Biographie
On écoutait M. Vianney comme un nouvel apôtre que Jésus-Christ envoyait à son Eglise, pour y renouveler la sainteté et la ferveur de son divin Esprit, en un siècle dont la corruption l’a si profondément altéré dans l’âme de la plupart des hommes. Et c’est une grande merveille que ne proposant, comme les apôtres, qu’une doctrine incompréhensible à la raison humaine et très amère au goût dépravé du monde – car il ne parlait que de croix, d’humiliations, de pauvreté, de pénitence – cette doctrine fut si bien accueillie…
Le saint curé parlait sans autre travail préparatoire que sa continuelle application à Dieu ; il passait sans délai et sans transition du confessionnal à la chaire, et toutefois, il y apportait une imperturbable assurance, une merveilleuse impassibilité qui ne naissait nullement de la certitude, mais plutôt de l’oubli complet et absolu de lui-même…
M. Vianney n’avait aucun souci de ce qu’on pouvait dire ou penser de lui. Quelle que fût la composition de son auditoire, bien que des évêques et d’autres illustres personnages soient venus souvent se mêler à la foule qui entourait sa chaire, jamais sa parole n’a trahi la moindre émotion, ni le moindre embarras provenant d’une crainte humaine. Lui, si timide et si modeste quand il traversait les rangs pressés de l’assistance, souvent imposante, qui remplissait l’église à l’heure du catéchisme, il n’était plus le même homme ; il avait l’air d’un triomphateur. Il portait la tête haute ; son visage était illuminé ; ses yeux lançaient des éclairs… Il aurait eu le pape, les cardinaux, les rois au pied de sa chaire, qu’il n’aurait dit ni plus ni moins, ne pensant qu’aux âmes et ne faisant penser qu’à Dieu. Cette véritable domination oratoire suppléait chez lui le talent et la rhétorique : elle donnait aux choses les plus simples, sorties de cette bouche vénérable, une majesté singulière et une irrésistible autorité.
La forme qu’employait le curé d’Ars n’était pas autre chose que l’enveloppe la plus transparente que prend l’idée afin de paraître le plus possible telle qu’elle est, créant elle-même l’expression qui lui convient. Il savait mettre les vérités de l’ordre le plus élevé à la portée de toutes les intelligences ; il les revêtait d’un langage familier ; il attendrissait par la simplicité ; il ravissait par la doctrine… Ainsi, les considérations sur le péché, sur l’injure qu’il fait à Dieu et le mal qu’il fait à l’homme n’étaient pas un jeu de son esprit, mais le travail douloureux de sa pensée ; elles le pénétraient, le consternaient : c’était le trait de fer enfoncé dans sa poitrine. Il soulageait son âme en l’épanchant…
La foi du bon curé d’Ars était toute sa science ; son livre, c’était Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il ne cherchait pas la sagesse ailleurs qu’en JésusChrist, dans sa mort et dans sa croix. Il n’y avait pas pour lui d’autre sagesse véritable, pas d’autre sagesse utile… C’est dans la prière, à genoux aux pieds du Maitre, en couvrant ses pieds divins de larmes et de baisers ; c’est en présence du saint tabernacle, où il passait ses jours et ses nuits, c’est là qu’il avait tout appris.
A. Monnin « Le curé d’Ars » (Editions Douniol, 1864).

La puissance divine dans la faiblesse
Ce que le monde tient pour insensé, c’est ce que Dieu a choisi pour confondre les sages ; et ce que le monde tient pour rien, c’est ce que Dieu a choisi pour confondre les forts. Et Dieu a choisi ce qui dans le monde est sans considération et sans puissance, ce qui n’est rien, pour réduire au néant ce qui est, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu (I Corinthiens I 27-29). Après avoir décrit ce plan de la Providence, saint Paul le montre réalisé dans sa personne : Je n’ai pas jugé que je dusse savoir par­mi vous autre chose que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié…, et ma parole et ma prédication n’avaient rien du langage persuasif de la sagesse, mais l’Esprit-Saint et la force de Dieu en démontraient la vérité… (I Corinthiens II 1-5). Saint Paul détermine ainsi les lois générales de l’évangélisation : la conversion n’est pas œuvre de la sagesse hu­mai­ne, mais œuvre de la puissance divine. C’est bien ce que nous montre la vie du Saint Curé d’Ars que nous célébrons aujourd’hui, démons­tra­­tion éclatante de la primauté des moyens surnaturels dans l’œu­vre de l’apostolat. Il y a, chez ce prêtre, une telle dispropor­tion entre les résultats prodigieux et les infériorités humaines, que les résultats manifestement les fruits de la grâce. Infirma mundi elegit Deus (Dieu a choisi ce qui est faible). Lorsqu’en 1878, à trente-deux ans, l’abbé Vianney prit possession de sa petite paroisse, il était bien ce nul aux yeux du monde, dont Dieu allait faire la plus grande valeur sacerdotale de son siècle. Les gens d’Ecully où il était vicaire, avaient signifié à l’autorité diocésaine qu’ils ne désiraient pas à un curé aussi simple. Physiquement, il n’avait rien d’attirant et sa tenue vestimen­taire ne l’avantageait pas. Certes, il était très propre, mais il avait une minable apparence (soutane usagée et rapiécée, vieux chapeau déformé, gros souliers rapiécés) au point que certains de ses confrères avaient honte de s’asseoir près de lui, lors de leurs réunions périodiques. Il n’avait pas non plus la réputation d’être une intelligence : sans être mal doué, il avait commencé trop tard ses études secondaires et resta longtemps rebelle au latin ; il échoua si piteusement à son examen de philosophie qu’il fut refusé une première fois au Grand Séminaire et quand, enfin reçu, il fut question de son admission au sous-diaconat, il semble bien qu’il ne l’emporta qu’au bénéfice de sa piété.
- Le jeune Vianney, demanda l’examinateur à ses professeurs, est-il pieux ?
Sait-il réciter son chapelet ? A-t-il de la dévotion à la Vierge Marie ?
- C’est, pour la piété, répondirent-ils, le modèle du Séminaire.
- Eh bien donc ! conclut l’examinateur, je le reçois : la grâce de Dieu fera le reste.
Ses supérieurs, cependant, prenaient leurs précautions. Quand, au lendemain de son sacerdoce, il fut nommé vicaire à Ecully, ce fut sans l’autorisation, jusqu’à nouvel ordre, d’entendre les confessions. Un de ses confrères lui dira charitablement, un jour, à Ars : M. le Curé, quand on a si peu de théologie que vous, on ne devrait jamais mettre le pied dans un confessionnal. D’autant que par humilité, il force encore la note : Quand je suis avec les autres prêtres, je suis comme Bordin (un idiot du pays). Il y a toujours dans les familles un enfant qui a moins d’esprit que ses frères et ses sœurs ; eh bien ! chez nous, j’étais cet enfant-là. Et un jour, montrant de lui un portrait, par ailleurs assez peu res­sem­­blant, il disait : C’est bien moi. Voyez comme j’ai l’air bête !… On ne voit pas que l’abbé Vianney eut des dons de parole, de plu­me ou d’action, pour compenser cette infériorité de culture et mê­me de théologie. Après avoir sué sang et eau pour composer et apprendre ses sermons, il les prononçait d’une voix si gutturale et sur une note si élevée, qu’on lui reprochait de crier comme un sourd, jusqu’au moment où une perte de mémoire l’obligeait à descendre de chaire avant d’avoir fini. Il a ainsi couvert des pages de sa fine écriture, mais n’a jamais rien publié. Du point de vue hu­main, ce curé n’a rien pour réussir et rien ne le signale à l’at­ten­tion, sinon pour s’en moquer. Il semble voué à végéter dans ce village inconnu du diocèse et plus encore de la France.
Quand J.M. Vianney fut envoyé à Ars, le Vicaire général lui dit : Mon ami, vous êtes nommé curé d’Ars. C’est une petite pa­roisse où il n’y a pas beaucoup d’amour de Dieu : vous en met­trez. Deux ans après son arrivée, Ars était regardée comme une pa­roisse fervente. Cinq ans plus tard, le saint Curé pouvait écri­re : Je suis dans une petite paroisse pleine de religion, qui sert le Bon Dieu de tout son cœur. Après neuf ans, il rendait, en chaire, ce témoignage resté célèbre : Mes frères, Ars n’est plus Ars ! J’ai confessé et prêché dans des jubilés, dans des missions. Je n’ai rien trouvé comme ici. Il s’était attaqué tout de suite à l’ignorance en catéchisant et en instruisant ses paroissiens ; il mena la lutte con­tre le travail du dimanche, les cabarets, le blasphème et les dan­ses ; il restaura et embellit sa vieille église. De son orphe­li­nat de la Providence, son œuvre préférée, il fit une pépinière de bon­nes chrétiennes et un centre d’intercession. A la base de cette transfor­mation miraculeuse, il y avait ses prières et ses péni­ten­ces. Cette conversion d’Ars n’est qu’un départ de la merveille de l’œuvre accomplie. Depuis dix ans qu’il est curé, ce village ignoré du plateau de la Dombe, commence de devenir célèbre. Le nom du Curé d’Ars vole de bouche en bouche, aux alentours et au loin.
Alors se mit en branle ce pèlerinage, qui fit d’Ars, pendant tren­te ans, le village le plus fréquenté de France. D’abord quelques bonnes dévotes de Dardilly, sa paroisse natale, et d’Ecully où il fut vicaire ; bientôt sa renommée fit tache d’huile et il vint des fou­les toujours renaissantes ; on faisait la file pour entrer dans l’égli­se, étuve l’été, glacière l’hiver, où on restait de longues heures, remis souvent au lendemain, ce qui obligeait à organiser entre soi des numéros d’ordre pour ne pas perdre son tour. Il confessait seize, et même dix-huit heures les longs jours d’été, sans éterniser la conversation, ne donnant à chaque confession que le temps nécessaire, mais il fallait attendre son tour 30, 50, et même 70 heures. Certaines années, Ars vit passer 80 000 et 100 000 pèlerins… Cela dura jusqu’à sa mort, en 1859. La statue de son saint curé a sa place dans nombre d’églises et de chapelles. Vers lui, comme vers leur inspirateur et leur protec­teur, se tournent tant et tant de saints prêtres, même dans les formes nouvelles d’apostolat que nécessite l’évolution de la vie moderne, afin d’apprendre et de recevoir de lui, ce qui reste toujours l’âme de tout apostolat : la vie intérieure. Car voilà bien la grande leçon du saint Curé d’Ars. Il y a une telle disproportion entre les moyens humains et les résultats obtenus, qu’il faut bien dire que le doigt de Dieu est là. Que des génies, comme saint Augustin ou saint Thomas d’Aquin, que des hommes d’action, comme saint Dominique ou saint Ignace de Loyola, aient exercé et exercent encore une telle influence, cela n’étonne pas l’esprit des hommes, mais que ce petit curé de campagne, sans moyens, soit devenu le centre de tout son siècle, voilà qui force la réflexion qui aboutit à croire que la conversion des âmes est l’œuvre de la grâce qui la grâ­ce s’obtient par la force de la prière et la générosité du sa­cri­fi­ce, oratione et jejunio (la prière et la pénitence), la loi immuable.
Il ne s’agit pas de négliger les talents que Dieu nous a donnés que nous devons, au contraire, mettre en valeur ; pendant toute sa vie, le saint Curé d’Ars a fourni bien des efforts pour acquérir la scien­ce religieuse que requiert le ministère sacerdotal. Mais le pres­tige humain et toutes les activités déployées ne sont rien s’ils ne sont pas vivifiés par l’amour de Dieu, selon ce que nous enseigne l’apôtre Paul dans la première lettre aux Corinthiens : J’aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien (I Corinthiens XIII 1-3) . Que seraient les grands saints évoqués tout à l’heure, s’ils n’avaient eu, avec leur génie et leur action, cet amour de Dieu et cette sainteté ? Des noms dans l’his­­toire de la pensée, mais non pas ces convertisseurs d’âmes qu’ils restent encore. Évidemment à même vertu héroïque, à même sainteté, à même pauvreté, à même mortification n’est pas néces­sairement promis un tel rayonnement et c’est une preuve de l’intervention manifeste de Dieu que nous soyons des serviteurs inutiles. Il n’en reste pas moins que le levain qui soulève les masses est d’abord la vie intérieure et vertueuse.
Abbé C-P Chanut

Prière du Curé d’Ars

Je vous aime, ô mon Dieu,
et mon seul désir est de vous aimer jusqu’au dernier soupir de ma vie.
Je vous aime, ô mon Dieu infiniment aimable,
et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer.
Je vous aime, ô mon Dieu,
et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement.
Je vous aime, ô mon Dieu,
et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais la douce consolation de vous aimer.
O mon Dieu, si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime,
du moins je veux que mon coeur vous le répète autant de fois que je respire.
Ah ! Faites-moi la grâce de souffrir en vous aimant,
de vous aimer en souffrant
et d’expirer un jour en vous aimant
et en sentant que je vous aime.
Et plus j’approche de ma fin,
plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner.
Amen.

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