Archive pour août, 2012

FÊTE DE SAINT AUGUSTIN : « UN HOMME PLEINEMENT ACCOMPLI » (Card. Angelo Scola)

28 août, 2012

http://www.zenit.org/article-31680?l=french

FÊTE DE SAINT AUGUSTIN : « UN HOMME PLEINEMENT ACCOMPLI »

Entretien avec le card. Angelo Scola

Traduction d’Hélène Ginabat
ROME, lundi 27 août 2012 (ZENIT.org) – Pour le cardinal Angelo Scola, saint Augustin est « un génie de l’humanité et un grand saint, c’est-à-dire un homme pleinement accompli ». Il fut aussi, comme saint Ambroise, un courageux avocat « de la dimension publique de la foi et d’un sain concept de laïcité ».
Le cardinal Scola, archevêque de Milan, célèbrera l’eucharistie dans la basilique Saint-Pierre-au-Ciel-d’Or (San Pietro in Ciel d’Oro) à Pavie, en Italie, sur la tombe de saint Augustin, le 28 août 2012, en la mémoire liturgique du saint (cf. Zenit du 24 août 2012).
A cette occasion, le cardinal Angelo Scola livre une réflexion sur la figure du grand docteur de l’Eglise, dans un entretien avec l’Ordre de saint Augustin.
Eminence, qui est saint Augustin pour vous ?
Card. Angelo Scola – Un génie de l’humanité et un grand saint, c’est-à-dire un homme pleinement accompli. J’ai été impressionné, à ce sujet, par une affirmation de Jacques Maritain que je cite régulièrement aux jeunes, qui sont si souvent obsédés par le problème du succès et de la réalisation de soi : « Il n’existe de personnalité vraiment parfaite que chez les saints. Mais comment cela ? Les saints se sont-ils préoccupés de développer leur personnalité ? Non. Ils l’ont trouvée sans la chercher, parce qu’ils ne la cherchaient pas, mais Dieu seulement » (J. Maritain).
L’archevêque de Milan se rend sur la tombe de saint Augustin pour y célébrer l’Eucharistie : cette démarche renouvelle le lien particulier entre Ambroise et Augustin. Que peuvent-ils nous dire encore aujourd’hui ?
Ambroise et Augustin ont traversé des décennies troublées entre « l’antique », représenté par l’empire romain désormais exténué et en marche vers un déclin inexorable, et le « nouveau » qui s’annonçait à l’horizon, mais dont on ne voyait pas encore nettement les contours. Ils furent immergés dans une société à bien des égards semblable à la nôtre, secouée par des changements continuels et radicaux, sous la pression de peuples étrangers et serrée dans l’étau de la dépression économique due aux guerres et aux famines.
Dans de telles conditions, malgré la diversité profonde de leur histoire et de leur tempérament, Ambroise et Augustin furent des annonciateurs indomptables de l’avènement du Christ pour tout homme, dans l’humble certitude que la proposition chrétienne, lorsqu’elle est librement assumée, est une ressource précieuse pour la construction du bien commun.
Ils furent de vaillants défenseurs de la vérité, sans se préoccuper des risques et des difficultés que cela comporte, en ayant conscience que la foi ne mortifie pas la raison, mais l’achève ; et que la morale chrétienne perfectionne la morale naturelle, sans la contredire, en en favorisant la pratique. Si nous empruntons des expressions du débat contemporain, nous pourrions les définir comme deux paladins de la dimension publique de la foi et d’un sain concept de laïcité.
Quel enseignement peut-on tirer de l’expérience humaine et spirituelle de saint Augustin pour l’Année de la foi ?
Dans une de ses audiences générales consacrées à saint Augustin, Benoît XVI le cite : « Mais si le monde vieillit, le Christ est éternellement jeune. D’où l’invitation: « Ne refuse pas de rajeunir uni au Christ, qui te dit: Ne crains rien, ta jeunesse se renouvellera comme celle de l’aigle » (Serm. 81, 8) » (Benoît XVI, audience générale du 16 janvier 2008). Augustin est un témoin formidable du Christ qui est contemporain à tout homme, et d’un profond accord entre la foi et la vie.
En quoi la pensée et l’aventure humaine de saint Augustin sont-elles d’une actualité toujours nouvelle ?
C’est l’inquietum cor dont il nous parle au début des Confessions. Sa recherche inlassable, qui a fasciné les hommes de tous les temps, est particulièrement précieuse aujourd’hui pour nous qui sommes immergés – et souvent submergés – dans les tourments de ce début de troisième millénaire. Une recherche qui ne s’arrête pas à la dimension horizontale, même si celle-ci est infinie ; mais qui pénètre dans la dimension verticale. C’est le même Augustin qui en décrit la portée quand il affirme, dans un passage des Soliloques : « Je viens de prier Dieu. — Que veux-tu donc savoir? — Tout ce que j’ai demandé. — Résume-le en peu de mots. — Je désire connaître Dieu et l’âme. — Ne désires-tu rien de plus ? — Rien absolument. » (Augustin, Soliloques I, 2, 7).

LE ROI SALOMON (texte d’un livre)

28 août, 2012

http://www.lamed.fr/index.php?id=1&art=924

LE ROI SALOMON (texte d’un livre)

Le roi Salomon, le plus sage de tous les hommes, a construit le Temple de Jérusalem et a régné pendant l’âge d’or d’Israël.

Juste avant de mourir, David désigne pour lui succéder son fils Salomon, alors âgé de douze ans, avec les recommandations suivantes :
Je m’en vais par le chemin de toute la terre. Tu seras fort et te montreras un homme, et tu prendras garde à Dieu, ton Dieu, en marchant dans Ses voies, en gardant Ses statuts, Ses commandements et Ses ordonnances, comme il est écrit dans la loi de Moïse, afin que tu réussisses dans tout ce que tu feras et où que tu te tourneras (I Rois 2, 2 et 3).
Cette bénédiction classique est celle que le jeune garçon reçoit aujourd’hui le jour de sa Bar mitswa. Elle répète la règle fondamentale qui a guidé le peuple juif depuis l’époque du don de la Tora au Mont Sinaï : il suffit pour prospérer d’observer la Tora.
-A l’âge de douze ans, le roi Salomon est gratifié par Dieu d’une grande sagesse.
Peu de temps après que Salomon a reçu l’onction royale, Dieu lui apparaît dans un rêve où Il l’invite à présenter une requête pour lui même. Salomon répond :
Je ne suis qu’un petit enfant… Donne donc à Ton serviteur un cœur de compréhension pour juger Ton peuple…
Sa requête plaît à Dieu qui lui annonce :
Parce que tu n’as pas demandé richesses et honneurs mais seulement ce qui bénéficiera à tout le peuple, Je te donnerai non seulement un cœur de compréhension comme à personne avant ou après toi… mais aussi des richesses et des honneurs comme aucun autre roi dans tes jours (I Rois 3, 7 à 13).
Né en 848 avant l’ère commune, Salomon est mort à 52 ans en 796, après avoir régné pendant quarante ans, les plus belles années de toute l’histoire d’Israël. Il est connu comme ‘hakham mikol haadam (« le plus sage de tous les hommes. »). La Bible raconte que des rois, accourus de partout dans le monde, venaient écouter sa sagesse, qui incluait non seulement celle de la Tora, mais aussi celle dans les connaissances profanes et les sciences.
Sa gloire se propagea auprès de toutes les nations voisines. Il composa 3 000 paraboles, et 1 005 poèmes. Il discourait sur les arbres, depuis les cèdres de Liban jusqu’à l’hysope qui croît sur les murs. Il discourait aussi sur les animaux, les oiseaux, les créatures rampantes et les poissons. Les gens de toutes les nations venaient entendre la sagesse de Salomon, comme le faisaient tous les rois de la terre qui avaient entendu parler de sa sagesse (I Rois 5, 11 à 14).

Le Temple
L’accomplissement qui a consacré le règne de Salomon a été la construction du Temple, celui que son père, le roi David, avait rêvé de bâtir.
Comme nous l’avons appris au chapitre précédent, le roi David avait fait transporter l’Arche de l’Alliance jusqu’au Mont Moria « la porte du ciel » à Jérusalem. Mais parce qu’il avait été un guerrier et qu’il avait du sang sur les mains, Dieu ne lui avait pas permis d’édifier le Temple. La mission en a incombé à son fils, et celui-ci l’a accomplie.
-Il a fallu sept ans pour construire le magnifique Temple de Salomon.
La Bible consacre plusieurs chapitres à la construction de cet édifice, si important pour Israël l’endroit de la communion entre le peuple juif et Dieu. Elle précise que le Temple tout entier, à la fois au-dedans et au dehors, y compris les planchers et les portes, étaient plaqués d’or. Il comportait en outre des structures en bronze comme des colonnes, des cuves pour des immersions, et des vases. Il a fallu sept ans pour réaliser cette magnifique structure.
Quand elle fut achevée, Salomon consacra le Temple :
Voici, les cieux, et les cieux des cieux, ne peuvent Te contenir ; combien moins cette maison que j’ai bâtie !
Cependant, Dieu, aie égard à la prière de Ton serviteur et à sa supplication, pour écouter le cri et la prière que Ton serviteur t’adresse aujourd’hui, pour que Tes yeux soient ouverts nuit et jour sur cette maison, sur le lieu dont Tu as dit : Mon nom sera là ! pour écouter la prière que Ton serviteur t’adressera en se tournant vers ce lieu-ci (I Rois 8, 27 à 29)

L’apogée de l’histoire juive
Nous sommes à l’apogée de l’histoire juive. Tout le peuple est uni. Ses voisins se sont rapprochés de lui ; ils viennent même s’instruire chez lui. C’est la paix et la prospérité.
Cette époque est aussi bonne qu’il est possible pour Israël. Il est au faîte de sa puissance. Pourquoi alors cet âge d’or ne durera-t-il pas ?
Salomon a commis une grande erreur. Il a pris beaucoup trop de femmes : 700 épouses et 300 concubines.
Si nous relisons le livre du Deutéronome où, pour la première fois, est envisagée l’idée de la monarchie chez les Juifs, Moïse y avertit que le roi ne devra pas avoir trop de chevaux ni trop de femmes (Deutéronome 17, 17). Rachi, le grand commentateur de la Tora, nous apprend que cela signifie pas plus de dix-huit épouses, et que le roi David n’en avait que six. Nous voyons ainsi que Salomon a quelque peu dépassé ces limitations…
Cela est arrivé parce que, à cette époque de l’histoire, il n’existait que deux raisons pour se marier dans les rangs de la noblesse : s’assurer une progéniture et conclure des alliances politiques.
-Les femmes étrangères apportent leurs idoles avec elles en Israël.
Le Moyen-Orient à l’époque de Salomon était composé de beaucoup de villes-Etats, et tous les rois de ces villes-Etats voulaient faire épouser leurs filles par le roi Salomon et contracter ainsi alliance avec lui.
Cela semble avoir été une bonne chose, mais en quoi cela a-t-il été un mal ?
La Bible nous donne la réponse :
Et il arriva, au temps de la vieillesse de Salomon, que ses femmes détournèrent son cœur auprès d’autres dieux
(I Rois 11, 4 et 5).
Cela ne signifie pas, bien sûr, que le roi Salomon est devenu un idolâtre, mais la Bible s’exprime ici avec sévérité parce qu’il n’a pas empêché ses femmes de continuer leurs pratiques païennes. En tant que roi, il a été tenu pour responsable des actions de ceux et de celles sur lesquels ils exerçait une influence.
En tant qu’il a été l’un des plus grands dirigeants du peuple juif, un homme d’un niveau spirituel tel qu’il a écrit le Cantique des Cantiques, le livre de l’Ecclésiaste et celui des Proverbes, il est certainement, là-haut, empli de douleur sachant ce qui a été écrit sur lui dans la Bible.
Le récit biblique sur le règne de Salomon s’achève sur la colère de Dieu à son encontre :
Parce que tu as fait cela, et que tu n’as pas gardé mon alliance et mes statuts, que Je t’ai commandés, Je t’arracherai le royaume… Seulement, Je ne le ferai pas dans tes jours, à cause de David, ton père. Mais Je l’arracherai de la main de ton fils… Je donnerai une tribu à ton fils, à cause de David, Mon serviteur, et à cause de Jérusalem, que J’ai choisie (I Rois 11, 9 à 13).
Ces versets font clairement apparaître l’intensité de l’amour porté par Dieu à David et le pardon complet qu’Il a accordé à ses fautes. Ils annoncent clairement aussi que le peuple juif va connaître des lendemains difficiles, puisque le royaume d’Israël va être coupé en deux.

Traduction et adaptation de Jacques KOHN

A PROPOS DE L’AUTEUR
Le rabbin Ken SPIRO, originaire de New Rochelle, NY (Etats-Unis), a obtenu au Vasser College un BA de langue et de littérature russe, et il a poursuivi ses études à l’Institut Pouchkine à Moscou. Il a été ordonné rabbin à la Yeshiva Aish HaTorah à Jérusalem, et il est titulaire d’une maîtrise d’histoire conférée par le Vermont College de l’Université de Norwich. Il habite à Jérusalem avec sa femme et ses cinq enfants, et il travaille comme conférencier et comme chercheur sur les programmes éducatifs d’Aish HaTorah

Marie et Jean au pied de la Croix-

25 août, 2012

Marie et Jean au pied de la Croix- dans images sacrée i94

http://www.nicolarosetti.it/ImmaginiReligiose.htm

Les mille femmes de Salomon – 1 Rois 11, 1-3

25 août, 2012

http://www.interbible.org/interBible/decouverte/insolite/2012/insolite_120420.html

Les mille femmes de Salomon – 1 Rois 11, 1-3

La tradition voit Salomon, le fils de David, comme le plus grand roi d’Israël après son père. C’est lui qui bâtit le Temple, qui agrandit le territoire à des dimensions jamais égalées et qui épouse le plus grand nombre de femmes! En plus de ses femmes juives, il conclut des mariages avec un grand nombre d’étrangères, des Moabites, des Ammonites, des Édomites, des Sidoniennes, des Hittites et même la fille de Pharaon.
Elles étaient originaires des nations dont le Seigneur avait dit aux fils d’Israël : « Vous n’entrerez pas chez elles et elles n’entreront pas chez vous, sans quoi elles détourneraient vos cœurs vers leurs dieux. » C’est justement à ces nations que Salomon s’attacha à cause de ses amours. Il eut sept cents femmes de rang princier et trois cents concubines. (1 Rois 11,2-3)
La polygamie était acceptée dans le monde biblique. Tous les rois d’Israël vivaient avec beaucoup d’épouses, mais Salomon est le champion, avec ses sept cents femmes et ses trois cents concubines. Imaginez, il pouvait disposer d’une femme différente dans son lit, chaque soir, pendant trois ans, avant de revoir la première!
Le roi Salomon épousa-t-il réellement autant de femmes? Le nombre 1000 possède une valeur symbolique dans la Bible; il signifie tout simplement une très grande quantité. Ce nombre se veut impressionnant parce que le but de l’auteur est justement de nous émerveiller. Au chapitre précédent, le rédacteur décrit toutes les richesses de ce grand roi. Les femmes font partie de ses richesses. Car pour entretenir autant de femmes, il fallait avoir beaucoup d’argent : elles réclamaient garde-robes, bijoux et… beaucoup de patience!
Le premier verset de notre récit précise que plusieurs de ces femmes provenaient de nations étrangères. Il s’agissait bien entendu de mariages « politiques », dans le but de faire alliance avec des chefs d’États voisins. C’était la coutume. Mais il n’y avait pas que de bons côtés à vivre avec de nombreuses épouses…
À l’époque de la vieillesse de Salomon, ses femmes détournèrent son cœur vers d’autres dieux; et son cœur ne fut plus intègre à l’égard du Seigneur, son Dieu, contrairement à ce qu’avait été le cœur de David son père.
Salomon suivit Astarté, déesse des Sidoniens, et Milkôm, l’abomination des Ammonites. Salomon fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur et il ne suivit pas pleinement le Seigneur, comme David, son père.
C’est alors que Salomon bâtit sur la montagne qui est en face de Jérusalem un haut lieu pour Kemosh, l’abomination de Moab, et aussi pour Molek, l’abomination des fils d’Ammon. Il en fit autant pour les dieux de toutes ses femmes étrangères : elles offraient de l’encens et des sacrifices à leurs dieux. (1 Rois 11,4-8)
Salomon n’a donc pas seulement construit le temple du Seigneur à Jérusalem, il éleva des sanctuaires dédiés à d’autres divinités et destinés à ses femmes ainsi qu’aux commerçants étrangers, pour favoriser les bons contacts avec les nations voisines. Cette pratique met en péril la pureté de la foi au vrai Dieu d’Israël. Le problème de Salomon n’est pas vraiment son grand nombre de femmes, mais le fait qu’elles le détournent du seul vrai Dieu.
On retrouve ici les préoccupations de ceux qui complètent la rédaction de la Bible, au retour de l’exil à Babylone. Quand les Juifs reviennent à Jérusalem et reconstruisent le Temple, il est crucial de fonder l’identité du peuple sur sa foi en YHWH, avec qui il a fait alliance. Le récit des femmes de Salomon est alors raconté pour discréditer les mariages mixtes.
Les recherches archéologiques ont bien montré que les cultes aux autres divinités de la région étaient bien présents en Israël. La Bible ne cessera pourtant de mettre le peuple en garde contre la pratique de ces cultes contraires à la foi au vrai Dieu. Le meilleur exemple se trouve dans les dix commandements qui interdisent de servir d’autres dieux ou de fabriquer des idoles. Au retour de l’exil, les mariages avec des femmes étrangères sont perçus comme une menace à l’intégrité de la race et de la foi.
À deux reprises dans le texte, Salomon est comparé désavantageusement à son père : David, lui, a toujours été fidèle au Seigneur. On sait pourtant que David n’était pas un ange. Cependant, malgré son adultère et son meurtre, il n’a jamais construit de sanctuaires aux dieux étrangers. Pour cette raison, David reste le modèle du roi fidèle à son Seigneur, un modèle à suivre pour les autres rois qui viendront après lui. Ne sont-ils pas appelés « fils de Dieu »?

Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle.

24 août, 2012

Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. dans images sacrée 76_XXI8

http://www.diocesimessina.net/varie/pane%20della%20domenica/76_XXI%20Domenica%20Tempo%20Ordinario.htm

Dimanche 26 août : commentaires de Marie Noëlle Thabut : premiere lecture – Josué 24, 1-2a. 15-17. 18b

24 août, 2012

http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/commentaires-de-marie-noelle-thabut.html

Dimanche 26 août : commentaires de Marie Noëlle Thabut

premiere lecture – Josué 24, 1-2a. 15-17. 18b

1 Josué réunit toutes les tribus d’Israël à Sichem ;
puis il appela les anciens d’Israël
avec les chefs, les juges et les commissaires ;
ensemble ils se présentèrent devant Dieu.
2 Josué dit alors à tout le peuple :
15 « S’il ne vous plaît pas de servir le SEIGNEUR,
choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir :
les dieux que vos pères servaient au-delà de l’Euphrate,
ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays.
Moi et les miens, nous voulons servir le SEIGNEUR. »
16 Le peuple répondit :
« Plutôt mourir que d’abandonner le SEIGNEUR
pour servir d’autres dieux !
17 C’est le SEIGNEUR notre Dieu
qui nous a fait monter, nous et nos pères,
du pays d’Egypte, cette maison d’esclavage ;
c’est lui qui, sous nos yeux, a opéré tous ces grands prodiges
et nous a protégés
tout le long du chemin que nous avons parcouru,
chez tous les peuples au milieu desquels nous sommes passés.
18 Nous aussi, nous voulons servir le SEIGNEUR,
car c’est lui notre Dieu. »

S’il faut rendre à César ce qui est à César, comme dit Jésus, alors nous sommes injustes avec Josué. Nous ne lisons presque jamais le récit de son oeuvre : il y a pourtant un livre entier qui porte son nom et ce n’est pas sans raison ! Il apparaît très tôt dans la grande aventure de l’Exode (Ex 17), et semble être le plus proche de Moïse, son fils spirituel, en quelque sorte. Il avait depuis toujours fait montre d’une fidélité sans faille à Dieu et à Moïse ; et, juste avant sa mort, celui-ci a publiquement désigné son successeur : « Moïse appela Josué, et, devant tout Israël, il lui dit : « Sois fort et courageux, car c’est toi qui entreras avec ce peuple dans le pays que le SEIGNEUR a juré à leurs pères de leur donner ; c’est toi qui le leur donneras comme patrimoine. C’est le SEIGNEUR qui marche devant toi, c’est lui qui sera avec toi, il ne te délaissera pas, il ne t’abandonnera pas ; ne crains pas, ne te laisse pas abattre. » (Dt 31, 7-8). C’est donc Josué qui succéda à Moïse, et eut l’honneur et la responsabilité de faire entrer les fils d’Israël en terre promise. Le livre qui porte son nom rapporte les premiers événements qui marquèrent l’entrée des tribus d’Israël en Canaan ; notre texte de ce dimanche est le dernier grand moment de sa carrière : avant de mourir, il convoque une grande assemblée des douze tribus et scelle leur union autour de l’Alliance conclue au Sinaï.
Deuxième grand nom de ce texte, Sichem (l’actuelle Naplouse) ; nous le connaissons le plus souvent par le Nouveau Testament : quand Saint Jean rapporte le récit de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine (Jn 4), il juge utile de préciser que cela se passe « non loin » de l’antique Sichem ; mais, si Jean en parle, c’est parce que, dans l’Ancien Testament, déjà, elle avait joué un grand rôle : on rappelait volontiers qu’Abraham y avait élevé un autel ; Jacob également ; c’est là aussi que Joseph fut enterré. Plus tard, après le schisme qui déchira le royaume en deux à la mort de Salomon, elle devint la première capitale du royaume du Nord.
Mais la véritable grandeur de Sichem est ailleurs : car elle est devenue le symbole du choix ; Jacob, déjà, au cours de ses pérégrinations, avait pris là une grande décision ; dans un geste ostentatoire de fidélité au Dieu qu’il avait découvert à Béthel, il avait obligé sa famille à abandonner les faux dieux et il avait enterré toutes leurs statues et autres amulettes au pied d’un arbre (Gn 35, 4) ; et voici, avec notre texte du livre de Josué le grand moment de Sichem : « Josué réunit toutes les tribus d’Israël à Sichem ».
Qui a pu écrire ce texte ? Quand ? Et pour qui ? On ne sait pas le dire, vu la difficulté de reconstituer l’histoire réelle de l’entrée des tribus d’Israël en Canaan. Les différents textes bibliques sur ce point ne sont pas toujours compatibles ; parce que leur but n’est pas de faire de l’histoire au sens moderne du mot : leur but est toujours d’abord théologique.
Ici, on peut noter quelques insistances majeures : tout d’abord le rôle de Josué ; visiblement, certains auteurs ont souhaité le mettre en valeur : par exemple, le livre des Nombres (13, 16) note que, primitivement, il ne s’appelait pas Josué, mais Hoshéa : son premier nom signifiait « il sauve », le second, Josué, est plus précis, puisqu’il veut dire : « C’est le SEIGNEUR qui sauve ». Or, ici, nous voyons Josué dans son rôle de sauveur : il assure l’unité du peuple entier autour de son Dieu. Et il prend la tête de son peuple en donnant l’exemple : « Moi et les miens, nous voulons servir le SEIGNEUR. » Et, bien sûr, il invite toute l’assistance à s’engager comme lui au service du Dieu d’Israël. Pour cela (dans les versets 3-14 manquants dans notre lecture liturgique) il retrace toute l’oeuvre de Dieu en leur faveur, depuis le choix d’Abraham « au-delà de l’Euphrate » jusqu’à l’entrée dans ce bon pays (la terre promise), en passant par le miracle de la sortie d’Egypte. Puis il les met en quelque sorte au pied du mur : « Choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir : les dieux que vos pères servaient au-delà de l’Euphrate (en Mésopotamie), ou les dieux des Amorites (Cananéens) dont vous habitez le pays. Moi et les miens, nous voulons servir le SEIGNEUR. »
Deuxième insistance de ce texte, la nécessité, et même l’urgence du choix : si notre texte insiste tellement sur la résolution non équivoque du peuple rassemblé à Sichem, c’est peut-être parce que leurs lointains descendants (pour qui ces lignes furent écrites) avaient bien besoin d’en prendre de la graine. On retrouve ici les accents du livre du Deutéronome : « Gardez-vous bien de vous laisser séduire dans votre coeur, de vous dévoyer, de servir d’autres dieux et de vous prosterner devant eux… » (Dt 11, 16). Or on sait bien que la tentation du retour à l’idolâtrie a été permanente, que ce soit par exemple au temps des rois (il suffit de se rappeler le combat d’Elie contre les prêtres de Baal, 1 R 19), ou plus tard au temps de l’Exil à Babylone (la mention des dieux du pays au-delà de l’Euphrate n’est probablement là par hasard). Notre texte est exemplaire : évidemment, le peuple saisit la gravité de la question : « Plutôt mourir que d’abandonner le SEIGNEUR pour servir d’autres dieux ! » et fait le bon choix : « Nous aussi, nous voulons servir le SEIGNEUR, car c’est lui notre Dieu. »
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Compléments
– A lire le chapitre 24 en entier, ce grand rassemblement fait penser à une liturgie, une cérémonie de profession de foi, en quelque sorte : tout y est ; la convocation du peuple (v. 1 « ensemble ils se présentèrent devant Dieu » est une formule liturgique), la prédication (v.2-15), la profession de foi de l’assemblée (v. 16-18), l’engagement à la fidélité sous forme d’un dialogue entre Josué et les assistants (v. 19-24), la ratification par le célébrant (parole v. 25, écriture v. 26a, signe, la pierre dressée v.26b- 27), et enfin le renvoi de l’assemblée (v.28).
– Certains exégètes pensent que si certains clans descendant d’Abraham n’étaient pas partis en Egypte (au temps de Joseph) ils n’avaient pas non plus fait l’expérience de la sortie miraculeuse d’Egypte : l’assemblée de Sichem pourrait avoir été pour eux le lieu décisif de l’entrée dans la fédération des tribus, au prix de l’abandon des religions locales.
– Jésus, le nouveau Josué, propose lui aussi le salut à la Samaritaine de Sichem : « Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit donne-moi à boire, c’est toi qui aurais demandé et il t’aurait donné de l’eau vive. »

Homélie du 21e dimanche ordinaire B

24 août, 2012

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/

Homélie du 21e dimanche ordinaire B

Jos 24, 1-2a, 15-17, 18b ; Ep 5, 21-32 ; Jn 6, 60-69

Après l’enthousiasme facile de la foule, les crises hystériques et les applaudissements frénétiques, après les « coups de foudre » en série, les promesses exaltées et les serments de fidélité, voici déjà l’heure de tentation et de vérité.
La vedette a prononcé un discours choquant, des paroles intolérables, inacceptables. Elles étaient Esprit et Vie. Elles s’adressaient à la foi. Elles n’ont rencontré que des croyances superficielles, un terrain encombré de pierres charnelles et d’intérêts terre-à-terre. Le résultat ne s’est pas fait attendre… Crise parmi les « fidèles », crise parmi les disciples. C’est l’hémorragie. Les baudruches se dégonflent, les bras tombent, l’admiration inconditionnelle se fait méfiance. Les émotions changent de camp. L’anxiété agressive prend la relève de la joie débordante. C’est l’abandon et la fuite. « A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en allèrent et cessèrent de marcher avec lui ».
Les Douze, eux, ont tenu. Mais ils ont dû choisir entre le Christ admiré et le Christ réel, le Christ à succès et le prophète qui annonce la vérité et indique le chemin. Choix entre le très sympathique Jésus qui dénonce les hypocrisies, protège les pauvres et guérit les malades, et ce Messie intransigeant dont la parole déroute la raison, secoue habitudes et traditions, accule à la conversion.
« Voulez-vous partir ? », ou encore : « S’il ne vous plaît pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir… », comme le demandait Josué aux tribus d’Israël réunies à Sichem (1e lecture). C’est à prendre ou à laisser. Un choix à première vue étrange puisque imposé à des gens qui ont déjà choisi. Option déjà prise, en effet, par ceux qui appartenaient au groupe des adeptes. Alliance solennelle déjà conclue avec Dieu par les sauvés d’Egypte.
Une alliance dans la foi, une alliance d’amour, ne se contente pas de la fidélité d’un instant, ni de la ferveur d’un jour. Les lunes de miel ne tiennent pas lieu d’assurance ni de garantie.
Préférer un Dieu invisible et exigeant à l’attrait des idoles humaines bien concrètes et singulièrement plus accommodantes « engage dans l’aventure de la perpétuelle redécouverte de Dieu. C’est l’aventure même de l’amour. » (1)… Une relation sans cesse à nourrir et à entretenir. L’amour de quelqu’un qui nous entraîne sur les chemins où s’enchaînent les surprises et qui se fait connaître pas à pas et toujours autre. « Une alliance à reprendre et à approfondir » jour après jour.
A Sichem, les Hébreux ont renouvelé leur foi et leur alliance. « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux !… C’est lui que nous voulons servir car il est notre Dieu ». En Galilée, les apôtres eux aussi réitérèrent leur credo : « Nous croyons ! Tu as les paroles de la vie éternelle »… Et Jésus ajoutera : « Et pourtant l’un de vous est un diable !  » (Jn 6, 70). La rénovation n’est pas non plus le dernier mot de l’amour et de la fidélité.
Ces foules, disciples et apôtres d’hier sont toujours ceux d’aujourd’hui, prompts aux grandes déclarations, enthousiasmes éphémères et bruyants applaudissements. L’illusion de croire nous aveugle aisément, et nous confondons volontiers l’observance des règlements humains avec la fidélité au Dieu fait homme. C’est une personne qui nous invite à la foi et non pas un code.
Nous suivons et acclamons le Christ quand il bénit. Mais nous sommes bien souvent incapables de l’écouter quand il parle d’accepter les exigences de son message et d’opérer les conversions qu’il propose : « Ce message est dur ! Qui donc pourrait l’accepter ? »… Et c’est ainsi qu’aujourd’hui encore des « fidèles » troublés, déçus, scandalisés, quittent les assemblées que Jésus rassemble. Des disciples s’en vont aussi en cessant de marcher avec lui pour faire eux-mêmes leur propre religion, ou préféreront à la Parole trop dure les rites, habitudes et traditions qui offrent le bienfait de l’assurance et de la sécurité.
D’autres restent, prenant les risques de la foi et des surprises de l’Esprit, des perpétuelles nouveautés et des inattendus d’un Dieu qui n’a jamais fini de se faire connaître.
A chaque Eucharistie, la Parole peut nous heurter. Elle est cependant la merveilleuse occasion d’approfondir l’alliance d’amour et de la renouveler.

P Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008

(1) Le Missel Emmaüs des dimanches, p 695.

Saint Barthélemy

23 août, 2012

Saint Barthélemy dans images sacrée Willmann_Flaying_Saint_Bartholomew

http://ru.wikipedia.org/wiki/%D0%A4%D0%B0%D0%B9%D0%BB:Willmann_Flaying_Saint_Bartholomew.jpg

Benoît XVI (2006) : Barthélemy (24 Août)

23 août, 2012

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20061004_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 4 octobre 2006

Barthélemy (24 Août)

Chers frères et soeurs,

Dans la série des Apôtres appelés par Jésus au cours de sa vie terrestre, c’est aujourd’hui l’Apôtre Barthélemy qui retient notre attention. Dans les antiques listes des Douze, il est toujours placé avant Matthieu, alors que le nom de celui qui le précède varie et peut être Philippe (cf. Mt 10, 3; Mc 3, 18; Lc 6, 14) ou bien Thomas (cf. Ac 1, 13). Son nom est clairement un patronyme, car il est formulé avec une référence explicite au nom de son père. En effet, il s’agit probablement d’un nom d’origine araméenne, bar Talmay, qui signifie précisément « fils de Talmay ».
Nous ne possédons pas d’informations importantes sur Barthélemy; en effet, son nom revient toujours et seulement au sein des listes des Douze susmentionnées et ne se trouve donc au centre d’aucun récit. Cependant, il est traditionnellement identifié avec Nathanaël: un nom qui signifie « Dieu a donné ». Ce Nathanaël provenait de Cana (cf. Jn 21, 2) et il est donc possible qu’il ait été témoin du grand « signe » accompli par Jésus en ce lieu (cf. Jn 2, 1-11). L’identification des deux personnages est probablement motivée par le fait que ce Nathanaël, dans la scène de vocation rapportée par l’Evangile de Jean, est placé à côté de Philippe, c’est-à-dire à la place qu’occupe Barthélemy dans les listes des Apôtres rapportées par les autres Evangiles. Philippe avait dit à ce Nathanaël qu’il avait trouvé « Celui dont parle la loi de Moïse et les Prophètes [...] c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth » (Jn 1, 45). Comme nous le savons, Nathanaël lui opposa un préjugé plutôt grave: « De Nazareth! Peut-il sortir de là quelque chose de bon? » (Jn 1, 46a). Cette sorte de contestation est, à sa façon, importante pour nous. En effet, elle nous fait voir que, selon les attentes des juifs, le Messie ne pouvait pas provenir d’un village aussi obscur, comme l’était précisément Nazareth (voir également Jn 7, 42). Cependant, dans le même temps, elle met en évidence la liberté de Dieu, qui surprend nos attentes en se faisant trouver précisément là où nous ne l’attendrions pas. D’autre part, nous savons qu’en réalité, Jésus n’était pas exclusivement « de Nazareth », mais qu’il était né à Bethléem (cf. Mt 2, 1; Lc 2, 4), et qu’en définitive, il venait du ciel, du Père qui est aux cieux.
L’épisode de Nathanaël nous inspire une autre réflexion: dans notre relation avec Jésus, nous ne devons pas seulement nous contenter de paroles. Philippe, dans sa réponse, adresse une invitation significative à Nathanaël: « Viens et tu verras! » (Jn 1, 46b). Notre connaissance de Jésus a surtout besoin d’une expérience vivante: le témoignage d’autrui est bien sûr important, car généralement, toute notre vie chrétienne commence par une annonce qui parvient jusqu’à nous à travers un ou plusieurs témoins. Mais nous devons ensuite personnellement participer à une relation intime et profonde avec Jésus; de manière analogue, les Samaritains, après avoir entendu le témoignage de leur concitoyenne que Jésus avait rencontrée près du puits de Jacob, voulurent parler directement avec Lui et, après cet entretien, dirent à la femme: « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant; nous l’avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde! » (Jn 4, 42).
En revenant à la scène de vocation, l’évangéliste nous rapporte que, lorsque Jésus voit Nathanaël s’approcher, il s’exclame: « Voici un véritable fils d’Israël, un homme qui ne sait pas mentir » (Jn 1, 47). Il s’agit d’un éloge qui rappelle le texte d’un Psaume: « Heureux l’homme… dont l’esprit est sans fraude » (Ps 32, 2), mais qui suscite la curiosité de Nathanaël, qui réplique avec étonnement: « Comment me connais-tu? » (Jn 1, 48a). La réponse de Jésus n’est pas immédiatement compréhensible. Il dit: « Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu » (Jn 1, 48b). Nous ne savons pas ce qu’il s’est passé sous ce figuier. Il est évident qu’il s’agit d’un moment décisif dans la vie de Nathanaël. Il se sent touché au plus profond du coeur par ces paroles de Jésus, il se sent compris et comprend: cet homme sait tout sur moi, Il sait et connaît le chemin de la vie, je peux réellement m’abandonner à cet homme. Et ainsi, il répond par une confession de foi claire et belle, en disant: « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu! C’est toi le roi d’Israël! » (Jn 1, 49). Dans cette confession apparaît un premier pas important dans l’itinéraire d’adhésion à Jésus. Les paroles de Nathanaël mettent en lumière un double aspect complémentaire de l’identité de Jésus: Il est reconnu aussi bien dans sa relation spéciale avec Dieu le Père, dont il est le Fils unique, que dans celle avec le peuple d’Israël, dont il est déclaré le roi, une qualification propre au Messie attendu. Nous ne devons jamais perdre de vue ni l’une ni l’autre de ces deux composantes, car si nous ne proclamons que la dimension céleste de Jésus, nous risquons d’en faire un être éthéré et évanescent, et si au contraire nous ne reconnaissons que sa situation concrète dans l’histoire, nous finissons par négliger la dimension divine qui le qualifie précisément.
Nous ne possédons pas d’informations précises sur l’activité apostolique successive de Barthélemy-Nathanaël. Selon une information rapportée par l’historien Eusèbe au IV siècle, un certain Pantenus aurait trouvé jusqu’en Inde les signes d’une présence de Barthélemy (cf. Hist. eccl. V, 10, 3). Dans la tradition postérieure, à partir du Moyen Age, s’imposa le récit de sa mort par écorchement, qui devint ensuite très populaire. Il suffit de penser à la très célèbre scène du Jugement dernier dans la Chapelle Sixtine, dans laquelle Michel-Ange peignit saint Barthélemy qui tient sa propre peau dans la main gauche, sur laquelle l’artiste laissa son autoportrait. Ses reliques sont vénérées ici à Rome, dans l’église qui lui est consacrée sur l’Ile Tibérine, où elles furent apportées par l’empereur allemand Otton III en l’an 983. En conclusion, nous pouvons dire que la figure de saint Barthélemy, malgré le manque d’information le concernant, demeure cependant face à nous pour nous dire que l’on peut également vivre l’adhésion à Jésus et en témoigner sans accomplir d’oeuvres sensationnelles. C’est Jésus qui est et reste extraordinaire, Lui à qui chacun de nous est appelé à consacrer sa propre vie et sa propre mort.

Benoît XVI: Bienheureuse Vierge Marie, reine par le service et l’amour

23 août, 2012

http://www.zenit.org/article-31650?l=french

CATÉCHÈSE DE BENOÎT XVI : AUDIENCE DU MERCREDI 22 AOÛT 2012

Bienheureuse Vierge Marie, reine par le service et l’amour

ROME, mercredi 22 août 2012 (ZENIT.org) – Marie exerce une « royauté de service et d’amour » en veillant sur nous, ses enfants, déclare en substance Benoît XVI. « C’est en nous aimant qu’elle est reine, en nous aidant dans toutes nos nécessités », a-t-il précisé.
Au cours de l’audience de ce mercredi 22 août 2012, donnée à Castelgandolfo, en la fête de la Bienheureuse Vierge Marie Reine, le pape a en effet rappelé l’origine et la signification de ce vocable. Il a exhorté les fidèles et les pèlerins à s’adresser avec confiance à celle qui peut tout obtenir de son Fils Jésus.
Catéchèse de Benoît XVI en italien
Chers frères et sœurs,
Nous célébrons aujourd’hui la mémoire liturgique de la Bienheureuse Vierge Marie invoquée sous le titre de « Reine ». L’institution de cette fête est récente, bien qu’elle soit ancienne par son origine et la dévotion qu’elle inspire : elle fut établie, en effet, par le vénérable Pie XII, en 1954, à la fin de l’Année mariale, qui en a fixé la date au 31 mai (cf. Lettre encyclique Ad caeli Reginam, du 11 octobre 1954 : AAS 46 [1954], 625-640). En cette circonstance, le pape déclara que Marie est reine plus que toute autre créature, en raison de l’élévation de son âme et de l’excellence des dons qu’elle a reçus. Elle ne cesse pas de prodiguer tous les trésors de son amour et de ses prévenances à l’humanité (cf. Discours en l’honneur de Marie Reine, 1er novembre 1954). Maintenant, suite à la réforme post-conciliaire du calendrier liturgique, la fête est située huit jours après la solennité de l’Assomption, pour souligner le lien étroit qui existe entre la royauté de Marie et sa glorification dans son âme et dans son corps, aux côtés de son Fils. Dans la Constitution sur l’Eglise du Concile Vatican II, nous lisons ceci : « Marie fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils » (Lumen Gentium, 59).
C’est l’origine de la fête de ce jour : Marie est Reine parce qu’elle est associée de manière unique à son Fils, sur son chemin terrestre comme dans la gloire du ciel. Le grand saint de Syrie, Ephrem le Syriaque, affirme au sujet de la royauté de Marie qu’elle dérive de sa maternité : elle est la Mère du Seigneur, du Roi des rois (cf. Is 9, 1-6) et elle nous indique Jésus qui est la vie, le salut et notre espérance. Le serviteur de Dieu Paul VI rappelait dans son Exhortation apostolique Marialis Cultus : « Dans la Vierge, tout se rapporte au Christ et tout dépend de lui : c’est pour lui que Dieu le Père, de toute éternité, l’a choisie comme Mère toute sainte et l’a parée de dons de l’Esprit à nul autre consentis » (n. 25).
Mais maintenant, nous pouvons nous demander : que veut dire l’expression Marie Reine ? Est-ce seulement un titre, lié à d’autres, et la couronne un ornement comme un autre ? Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que cette royauté ? Comme nous l’avons déjà indiqué, c’est une conséquence de son union à son Fils, de son existence au ciel, c’est-à-dire en communion avec Dieu ; elle participe à la responsabilité de Dieu pour le monde, à l’amour de Dieu pour le monde. On se fait une idée ordinaire, commune, du roi ou de la reine : ce serait une personne de pouvoir, de richesse. Mais ce n’est pas le style de royauté de Jésus et de Marie. Pensons au Seigneur : la royauté et la manière d’être roi de Jésus est tissée d’humilité, de service, d’amour : c’est surtout servir, aider, aimer. Rappelons-nous que Jésus a été proclamé roi sur la croix par cette inscription écrite par Pilate : « Roi des Juifs » (cf. Mc 15, 26). A ce moment-là, sur la croix, il montre qu’il est roi ; et comment est-il roi ? En souffrant avec nous, pour nous, en nous aimant jusqu’au bout, et c’est ainsi qu’il gouverne et qu’il crée la vérité, l’amour, la justice. Ou bien pensons encore à un autre moment : lors de la dernière Cène, il se penche pour laver les pieds de ses amis. La royauté de Jésus n’a donc rien à voir avec celle des puissants de la terre. C’est un roi qui sert ses serviteurs ; c’est ce qu’il a démontré par toute sa vie. Et la même chose vaut aussi pour Marie : elle est reine dans son service rendu à Dieu pour l’humanité, elle est reine de l’amour dont elle vit le don de soi à Dieu pour entrer dans le dessein de salut de l’homme. A l’ange, elle répond : Me voici, je suis la servante du Seigneur (cf Lc 1, 38) et dans le Magnificat, elle chante : Dieu a regardé l’humilité de sa servante (cf Lc 1, 48). Elle nous aide. C’est justement en nous aimant qu’elle est reine, en nous aidant dans toutes nos nécessités ; elle est notre sœur, humble servante.
Et nous voici arrivés au point central : comme Marie exerce-t-elle cette royauté de service et d’amour ? En veillant sur nous, ses enfants : des enfants qui s’adressent à elle dans la prière, pour la remercier ou pour lui demander sa protection maternelle et son aide céleste, après s’être peut-être trompés de route, oppressés par la douleur ou par l’angoisse due aux tristes vicissitudes qui perturbent la vie. Dans la sérénité ou dans l’obscurité de nos existences, nous nous adressons à Marie, confiants dans son intercession continuelle pour qu’elle puisse nous obtenir de son Fils toutes les grâces et la miséricorde nécessaires à notre pèlerinage sur les routes du monde. A celui qui gouverne le monde et qui tient entre ses mains le destin de l’univers, nous nous adressons, confiants, par l’intermédiaire de la Vierge Marie. Depuis des siècles, elle est invoquée comme Reine des cieux ; huit fois, après la prière du rosaire, elle est implorée dans les litanies de la Sainte Vierge comme Reine des anges, des patriarches, des prophètes, des apôtres, des martyrs, des confesseurs, des vierges, de tous les saints et des familles. Le rythme de ces invocations anciennes et des prières quotidiennes comme le Salve Regina, nous aide à comprendre que la Sainte Vierge, notre Mère qui est à côté de son Fils Jésus dans la gloire du ciel, est toujours avec nous, dans le déroulement quotidien de notre vie.
Le titre de reine est donc un titre de confiance, de joie, d’amour. Et nous savons que celle qui a entre ses mains le sort du monde est bonne, qu’elle nous aime et nous aide dans nos difficultés.
Chers amis, la dévotion à la Vierge Marie est un élément important de la vie spirituelle. Dans notre prière, n’oublions pas de nous adresser à elle avec confiance. Marie ne manquera pas d’intercéder pour nous auprès de son Fils. En la regardant, imitons sa foi, sa disponibilité totale au projet d’amour de Dieu, son accueil généreux de Jésus. Apprenons de Marie à vivre. Marie est la Reine du ciel, proche de Dieu, mais elle est aussi notre mère, proche de chacun de nous, qui nous aime et écoute notre voix. Merci pour votre attention.
Salutations en français
Chers pèlerins de langue française, en ce jour où la liturgie fait mémoire de la Vierge Marie, invoquée sous son titre de Reine, je vous invite à faire de la dévotion envers elle un élément important de votre vie spirituelle. Adressez-vous à elle avec confiance ! Imitez sa foi et sa générosité pour accueillir Jésus dans votre vie ! Elle est la Reine du ciel, proche de Dieu, mais elle est aussi la mère qui est proche de chacun et de chacune de nous, qui nous aime et qui nous écoute. À tous, et particulièrement aux servants d’autels et au groupe de prière Padre Pio, venus de Nancy, je souhaite un bon séjour et une bonne fin de vacances.

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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