Archive pour le 31 août, 2012

Mark 7-1-8: Les Pharisiens et Jésus

31 août, 2012

Mark 7-1-8: Les Pharisiens et Jésus dans images sacrée pharisees-question-jesus_large

http://104267.agchurches.org/

Dimanche 2 septembre: commentaires de Marie Noëlle Thabut – premiere lecture

31 août, 2012

http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/commentaires-de-marie-noelle-thabut.html

Dimanche 2 septembre: commentaires de Marie Noëlle Thabut

PREMIERE LECTURE – Deutéronome 4, 1… 8

Moïse disait au peuple :
1 « Maintenant, Israël, écoute les commandements et les décrets
que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique.
Ainsi vous vivrez, et vous entrerez en possession
du pays que vous donne le SEIGNEUR,
le Dieu de vos pères.
2 Vous n’ajouterez rien à ce que je vous ordonne,
et vous n’y enlèverez rien,
mais vous garderez les ordres du SEIGNEUR votre Dieu
tels que je vous les prescris.
6 Vous les garderez, vous les mettrez en pratique ;
ils seront votre sagesse et votre intelligence
aux yeux de tous les peuples.
Quand ceux-ci entendront parler de tous ces commandements,
ils s’écrieront :
Il n’y a pas un peuple sage et intelligent comme cette grande nation !
7 Quelle est en effet la grande nation
dont les dieux soient aussi proches
que le SEIGNEUR notre Dieu est proche de nous
chaque fois que nous l’invoquons ?
8 Et quelle est la grande nation
dont les commandements et les décrets
soient aussi justes
que toute cette Loi que je vous présente aujourd’hui ? »

Pour comprendre la pointe de ce discours, il faut se souvenir que le livre du Deutéronome est antidaté, c’est-à-dire qu’il a été écrit très longtemps après la mort de Moïse. Ces paroles sont attribuées à Moïse ; en réalité, elles disent ce que Moïse dirait s’il était encore de ce monde quand le livre du Deutéronome est écrit (entre le huitième et le sixième siècles). Si l’auteur insiste pour qu’on n’ajoute ni ne retranche rien à la Loi donnée au Sinaï, c’est parce que, depuis le temps, on a pris beaucoup de libertés. Alors, il rappelle l’essentiel, ce qu’on n’aurait jamais dû oublier.
A savoir que l’Alliance est à double sens, d’abord. Dieu s’est engagé envers ce petit peuple : il a promis une terre ; or, c’est chose faite, Dieu a bel et bien tenu sa promesse ; Moïse a bien dû dire des choses pareilles : « Maintenant, Israël, écoute les commandements et les décrets que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique. Ainsi vous vivrez, et vous entrerez en possession du pays que vous donne le SEIGNEUR, le Dieu de vos pères. » Mais il n’en a jamais vu la réalisation ; tandis que, des siècles plus tard, quand résonnent les paroles du Deutéronome, elles sonnent comme un reproche sanglant ; car si Dieu a tenu sa promesse, on ne peut pas en dire autant du peuple : à partir du moment où les Israélites sont entrés en Canaan (ce qui s’appellera plus tard la Palestine), ils ont été tentés en permanence d’abandonner leur propre religion pour celle de leurs nouveaux voisins. Et ils ont bien souvent manqué aux commandements depuis l’observance du sabbat, jusqu’au respect des parents, en passant par tous les commandements sur la protection des pauvres et la justice sociale.
Or la terre promise avait été donnée (ou plutôt confiée) à ce peuple pour qu’il y vive saintement : et on sait que le mot « saint » dans la Bible signifie « Autre ». Nous aimons dire « Terre sainte », mais nous devrions dire « Terre Autre », une terre faite pour qu’on y vive autrement ; et c’est tout un programme ! Cela signifie au moins trois choses : premièrement, une terre donnée pour le bonheur, parce que le projet de Dieu sur l’humanité n’est que bonheur ; pendant l’Exode, quand des émissaires de Moïse ont exploré pour la première fois le pays de Canaan, ils sont revenus de leur expédition en disant : « Le pays que le SEIGNEUR nous donne, c’est un bon pays », traduisez « un pays pour être heureux ». Et l’on connaît la formule consacrée « un pays ruisselant de lait et de miel », ce qui symbolise à la fois la profusion (ruisselant) et la douceur (du lait et du miel). Un pays où ruissellent le lait et le miel, quand on est dans le désert… c’est le rêve ! Deuxièmement, la terre confiée par Dieu était appelée à devenir terre de justice et de paix ; par exemple, dès le début de son installation en Canaan, le peuple a appris de la bouche même de Dieu qu’il n’était pas seul au monde et qu’il fallait apprendre à cohabiter. Et la longue histoire d’Israël peut se lire comme une histoire de la conversion de la violence au moins au niveau de l’idéal individuel et collectif.
Troisièmement, et c’est la condition des deux autres, la terre est donnée pour qu’Israël puisse vivre selon la Torah. La Terre Sainte est l’espace où l’on peut apprendre à vivre selon la Loi de Dieu. On sait bien que quand on est mélangés avec des peuples idolâtres, la tentation est trop forte de les imiter ; cela a été un problème sans cesse renaissant.
Tout cela est sous-entendu dans la recommandation du texte de ce dimanche : « Maintenant, Israël, écoute les commandements et les décrets que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique. Ainsi vous vivrez, et vous entrerez en possession du pays que vous donne le SEIGNEUR » ; si l’on sait que ce texte date probablement de l’Exil à Babylone, alors on peut traduire : « Ce pays, vous ne l’auriez jamais perdu si vous aviez vécu dans le respect de la Torah ; conclusion : quand vous y rentrerez, tâchez, cette fois, d’être fidèles aux commandements. »
La fidélité ne devait pas être facile, car l’auteur invente un argument nouveau pour la justifier, du genre : « notre Torah est la meilleure du monde, et les autres peuples nous l’envient » : « Vous garderez les commandements, vous les mettrez en pratique ; ils seront votre sagesse et votre intelligence aux yeux de tous les peuples. Quand ceux-ci entendront parler de tous ces commandements, ils s’écrieront : « il n’y a pas un peuple sage et intelligent comme cette grande nation ! » Au passage, on reconnaît là une familiarité avec le livre des Proverbes qui considère que la pratique des commandements est le meilleur apprentissage de la Sagesse (voir le commentaire de Proverbes 9, 1-6 ; vingtième dimanche). Autre argument, le meilleur qui puisse être invoqué : la douceur de la vie dans l’Alliance ; une fois de plus nous sommes remis en présence de cette expérience spirituelle unique au monde dont le peuple d’Israël a eu le privilège : « Quelle est en effet la grande nation dont les dieux soient aussi proches que le SEIGNEUR notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ? »
A notre tour, peuple de baptisés, nous pouvons redire en vérité : « Quelle est la grande nation dont les dieux soient aussi proches que le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ? »

Homélie du 22e dimanche ordinaire B

31 août, 2012

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/

Homélie du 22e dimanche ordinaire B

Dt 4, 1-2, 6-8 ; Ps 14 ; Jc 1, 17-18, 21b-22, 27 ; Mc 7, 1-8a, 14-15, 21-23

La langue française n’est pas toujours assez riche pour exprimer des nuances et même des différences. Cela permet cependant un certain nombre de jeux de mots qui peuvent être fort utiles pour attirer notre attention sur des problèmes très sérieux et pour les garder en mémoire.
C’est ainsi que l’enseignement et la leçon des textes bibliques d’aujourd’hui pourraient se résumer : il y a des pratiquants qui ne pratiquent pas et des non pratiquants qui pratiquent. Nous n’avons qu’un seul mot pour traduire deux réalités différentes que les principes unissent indissolublement mais que la vie sépare trop souvent.
Il faut en effet distinguer la pratique du comportement, la pratique du cœur et celle des signes, des gestes, des rites, des sacrements.
En principe, ces deux types de pratique doivent être inséparables. Le rite n’étant que l’expression extérieure d’une réalité intérieure. C’est le signe visible d’une réalité invisible, le déversement d’un trop plein et qui est en même temps un rappel qui entretient la flamme intérieure et la stimule.
L’être humain ne peut pas se passer continuellement de gestes et de signes. Mais pour qu’ils aient un sens, pour qu’ils soient authentiques et honnêtes, ils doivent être l’expression d’une attitude intérieure, d’esprit et de cœur. Sinon, ils sont superficiels, ils sont vides, ils sont hypocrites.
C’est ainsi que les gestes de la foi ne signifient pas nécessairement un comportement de la foi, exactement comme des gestes d’amour ne prouvent pas nécessairement un comportement d’amour.
L’alliance entre un homme et une femme est signifiée par un anneau que l’on appelle aussi une alliance, mais la véritable alliance est quelque chose qui se vit et non pas quelque chose qui se porte.
L’alliance de l’être humain avec Dieu est signifiée par des gestes et des paroles, des chants, des danses, des sacrifices, des onctions et des bénédictions, des prières et des sacrements. Mais l’alliance n’est pas seulement quelque chose qui se chante, c’est quelque chose qui se vit. Il faut mettre la Parole de Dieu en application et pas seulement l’écouter, l’encenser, la célébrer. Une réalité évoquée avec clarté et simplicité par Moïse, le psalmiste, Jésus et Jacques, qui s’adressent non à des païens ou des incrédules, mais à des croyants.
Or, la tentation est toujours de se limiter à des rites, à des pratiques, à des traditions, et de figer et même d’écraser l’essentiel dans des pratiques rituelles rigides et toutes relatives.
C’est de là que vient cet affrontement entre Jésus et les pharisiens qui défendent rageusement des traditions humaines en piétinant allègrement les Paroles de vie. En effet, ce ne sont pas les rites de purification qui rendent pur, dit Jésus, mais bien la purification intérieure opérée par la foi.
Il ne suffit pas d’écouter la Parole et de manger le Pain pour être allié au Christ et ne faire qu’un avec lui. Il faut mettre la Parole en pratique pour que le signe soit vraiment celui de l’alliance.
La religion n’est pas seulement mystique, prière et sacrement, elle est aussi opérationnelle, nous rappelle rudement Jacques : « La manière pure et irréprochable de pratiquer la religion, c’est de venir en aide aux orphelins et aux veuves dans leur malheur et de se garder propre au milieu du monde. »
Pendant des siècles, on a tellement insisté sur la pratique des rites qu’on en est venu à minimiser, parfois même à oublier l’importance de la proclamation de la Parole de Dieu, et les exigences élémentaires de la charité. A tel point que la pratique des signes est devenue le critère de l’authenticité chrétienne… Aujourd’hui, la tendance est parfois inverse : sous prétexte de lutter contre l’excès de rites ou leur hypocrisie, on les méprise et on les abandonne, pour donner priorité aux initiatives de justice et d’amour… Au risque d’oublier que la suppression des rites engendre le dessèchement du cœur, rend plus difficile le contact avec la Parole vivante de Dieu et tarit peu à peu les sources mêmes de la justice et de l’amour.
C’est pourquoi l’eucharistie reste toujours un test. La qualité de notre action de grâce et celle de la pratique des sacrements se juge à notre ouverture, à nos engagements, à notre capacité de partage, à notre sens de la communauté d’Eglise qui est le corps visible du Christ. Accepterons-nous de nous laisser changer et transformer par la Parole de ce jour ? … et de réfléchir sur la qualité de nos actes en toute vérité ?

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008