Archive pour le 29 août, 2012

Martyre de Saint Jean Baptiste

29 août, 2012

Martyre de Saint Jean Baptiste dans images sacrée 05berga2

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29 août : Martyre de Saint Jean Baptiste – Homélie

29 août, 2012

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29 août : Martyre de Saint Jean Baptiste

Homélie

Ce long récit au cœur de l’Evangile le plus court, a vraiment de quoi surprendre. D’autant plus qu’il n’est guère centré sur la Personne de Notre-Seigneur Jésus-Christ. On pourrait argumenter qu’il complète et achève le récit de l’itinéraire de Jean-Baptiste pour lequel Jésus ne tarit pas d’éloges. Mais est-ce bien vrai ? Car si la vie Précurseur constitue effectivement l’enjeu de l’épisode, lui-même n’apparaît pas – si ce n’est sa tête présentée sur un plat. Mais alors, qui est le héros de ce récit ? Hérode est au centre, mais sa passivité – disons même sa lâcheté – le discréditent dans ce rôle. La fille d’Hérodiade est certes active, mais elle demeure anonyme et n’est qu’un instrument entre les mains de celle qui mène les événements derrière les coulisses : Hérodiade. Celle-ci en effet n’apparaît pas sur l’avant-scène, mais c’est bien son désir de vengeance envers le Baptiste, qui conduit les étapes du drame. Le récit commence par une tentative d’explication de la situation matrimoniale – particulièrement complexe – d’Hérode. Contrairement à ce que dit l’évangéliste, il ne semble pas qu’Hérodiade ait été la femme de Philippe avant qu’Hérode en fasse la sienne ; mais elle avait épousé un demi-frère du « prince de Galilée », qui s’appelait lui aussi Hérode, d’où la confusion dans le récit populaire que rapporte Saint Marc. Philippe était un autre demi-frère d’Hérode Antipas, qui épousa plus tard la fille d’Hérode… Mais laissons ces détails qui n’ont pour nous aucun intérêt : le but de l’évangéliste n’est pas de reconstituer l’histoire du Tétrarque, mais de nous faire toucher du doigt jusqu’où peut conduire l’engrenage du mal, lorsque personne n’a le courage de lui faire obstacle. Car contrairement à la reine Jézabel – la femme du roi Achaz – qui ne parvint pas à attenter à la vie du prophète Elie dont elle avait pourtant juré la perte (1 R 19, 2), Hérodiade va arriver à ses fins, en sachant attendre le moment opportun. Le contexte est paradoxal, car l’anniversaire d’un roi était ordinairement marqué par des mesures de clémences et d’amnistie, et non par des exécutions capitales arbitraires. De plus, il n’était pas courant qu’une princesse danse devant des convives. Enfin, Hérode n’aurait eu aucune peine à refuser la demande de la jeune fille malgré son serment, étant donnée la nature de sa requête, qui était sans commune mesure avec l’engagement pris. Mais le vin, la vaine gloire, bien plus l’orgueil qui prétend disposer impunément de la vie des autres, eurent raison du bon sens : ne voulant pas se dédire devant ses hôtes, le petit Tétrarque à la solde des Romains qui se prend pour le roi de Perse (Es 7, 2), donne l’ordre fatal, préfigurant par son attitude la lâcheté de Pilate durant le procès de Jésus. Pourtant, « Hérode avait peur de Jean : il savait que c’était un homme juste et saint » ; bien plus : « il aimait l’entendre ». Jean était la voix de la conscience du Tétrarque ; aussi cherchait-il à « le protéger » de la fureur d’Hérodiade, qui voulait « le faire mettre à mort », car « les tendances de la chair s’opposent à l’esprit, et les tendances de l’esprit s’opposent à la chair. En effet, il y a là un affrontement qui nous empêche de faire ce que nous voudrions » (Ga 5,17). Ou bien nous cédons aux sollicitations de l’être charnel – symbolisé dans notre péricope par Hérodiade – et nous sommes inexorablement entraînés à des comportements qui nous empêchent de « recevoir en héritage le royaume de Dieu » (Ga 5,21) ; ou bien nous écoutons au fond de nos cœurs la voix de notre conscience et « nous nous laissons conduire par l’Esprit » (Ga 5,25) sur le chemin de la vie. Mais cette dernière voie implique que nous « crucifions la chair, avec ses passions et ses tendances égoïstes » (Ga 5,24), ce que Hérode, aveuglé par la vanité, n’a pas pu se décider à faire. Dans cette interprétation morale de notre récit, Hérode symbolise l’être psychique en nous, appelé à exercer sa liberté en soumettant les sollicitations de l’être charnel aux injonctions de sa conscience. Hélas le péché a fait un tel ravage dans notre pauvre humanité, que trop souvent nous faisons la sourde oreille à la voix intérieure, cédant aux passions qui nous entraînent sur un chemin de mort. Etonnant contraste entre les agissements sinistres d’Hérode au milieu de sa cours dévoyée, et le mot d’ordre donné par Jésus aux Douze qu’il envoie pour la première fois, deux par deux, « proclamer qu’il fallait se convertir. Ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient » (Mc 6,12-13). Deux mondes se séparent, allant chacun à son destin : à nous de choisir sous quel étendard nous voulons servir.

« Seigneur, éveille-moi de mes torpeurs. Ne permets pas que je me laisse entraîner sur la pente de mes passions jusqu’à étouffer la voix de ma conscience et ne plus entendre les appels de l’Esprit. “Sois avec moi pour me délivrer” (1ère lect.) ; arrache-moi à ma paresse spirituelle, afin que je puisse discerner tes chemins et prendre autorité sur ce qui tente de m’en détourner. Tu m’as “appelé à la liberté : que cette liberté ne soit pas un prétexte pour satisfaire mon égoïsme ; mais que vivant sous la conduite de ton Esprit, je me mette par amour au service des autres” (Ga 5,13.16), comme tu me le demandes. »

CATÉCHÈSE DE BENOÎT XVI : AUDIENCE DU MERCREDI 29 AOÛT 2012

29 août, 2012

http://www.zenit.org/article-31695?l=french

CATÉCHÈSE DE BENOÎT XVI : AUDIENCE DU MERCREDI 29 AOÛT 2012

« La prière n’est pas du temps perdu »

ROME, mercredi 29 août 2012 (ZENIT.org) – « La prière n’est pas du temps perdu, elle ne vole pas de la place à nos activités, pas même à nos activités apostoliques », déclare Benoît XVI qui affirme que « c’est même le contraire », en s’appuyant sur l’exemple de Jean-Baptiste, dont l’Eglise célèbre ce 29 août 2012 l’anniversaire du martyre.
Le pape a en effet poursuivi sa catéchèse hebdomadaire sur la prière au cours de l’audience de ce mercredi matin, donnée à Castelgandolfo en présence de nombreux visiteurs du monde entier.
Benoît XVI a salué tout particulièrement les quelque 2.600 servants d’autel français actuellement en pèlerinage à Rome et présents à l’audience avec leurs 350 accompagnateurs. Il leur a rappelé que ce service proche du Seigneur dans l’Eucharistie était une « occasion de faire grandir une amitié, une relation personnelle avec Jésus ».
Catéchèse de Benoît XVI
Chers frères et sœurs,
En ce dernier mercredi du mois d’août, nous fêtons la mémoire liturgique du martyre de saint Jean-Baptiste, le précurseur de Jésus. Dans le calendrier romain, il est l’unique saint dont on célèbre et la naissance, le 24 juin, et la mort venue par le martyre. La fête de ce jour est une mémoire qui remonte à la dédicace d’une crypte de Sébaste, en Samarie, où l’on vénère la tête du saint depuis la moitié du IVème siècle. Ce culte s’est ensuite étendu jusqu’à Jérusalem, dans les Eglises d’orient et à Rome, sous le titre de « Décollation de saint Jean-Baptiste ». Dans le martyrologe romain, on fait allusion à une seconde découverte de la précieuse relique transportée, pour l’occasion, dans l’église de Saint-Silvestre à Campo Marzio, à Rome.
Ces quelques repères historiques nous aident à comprendre à quel point la vénération de saint Jean-Baptiste est ancienne et profonde. Dans les évangiles, son rôle par rapport à Jésus apparaît très nettement. Saint Luc, en particulier, raconte sa naissance, sa vie dans le désert, sa prédication, et saint Marc nous parle de sa mort dramatique dans l’Evangile d’aujourd’hui. Jean-Baptiste initie sa prédication sous l’empereur Tibère, en 27-28 après Jésus-Christ, et l’invitation très claire qu’il adresse à la foule accourue pour l’écouter est de préparer le chemin pour accueillir le Seigneur, de rendre droits les sentiers tordus de sa propre vie à travers une conversion du cœur radicale (cf. Luc 3, 4). Pourtant le Baptiste ne se limite pas à prêcher la pénitence et la conversion mais, en reconnaissant que Jésus est « l’Agneau de Dieu » venu pour enlever le péché du monde (Jean 1, 29), il a la profonde humilité de montrer en Jésus le véritable Envoyé de Dieu, en se mettant de côté pour que le Christ puisse grandir, être écouté et suivi. Dans un acte ultime, le Baptiste témoigne par son sang de sa fidélité aux commandements de Dieu, sans céder ni reculer, en accomplissant jusqu’au bout sa mission. Dans ses homélies, saint Bède, moine du IXème siècle, dit ceci : Saint Jean a donné sa vie pour [le Christ], même si on ne lui a pas ordonné de renier Jésus Christ, on lui a ordonné de taire la vérité (cf. Homélies 23 : CCL 122, 354). Et il n’a pas tu la vérité et c’est ainsi qu’il est mort pour le Christ qui est la Vérité. C’est justement par amour de la vérité qu’il ne s’est pas abaissé en se compromettant et qu’il n’a pas eu peur d’adresser des paroles fortes à celui qui s’était éloigné des voies de Dieu.
Nous voyons cette grande figure, cette force passionnée, cette résistance contre les puissants. Et nous nous demandons : d’où vient cette vie, cette intériorité si forte, si droite, si cohérente, dépensée si totalement pour Dieu et pour préparer un chemin à Jésus ? La réponse est simple : de son rapport avec Dieu, de la prière, qui est le fil conducteur de toute son existence. Jean est le don divin longtemps invoqué par ses parents, Zacharie et Elisabeth (cf. Lc 1, 13) ; c’est un don grand, humainement inespéré, parce que tous deux étaient avancés en âge et qu’Elisabeth était stérile (cf. Lc 1, 7) ; mais rien n’est impossible à Dieu (cf. Lc 1, 36). L’annonce de cette naissance se produit justement dans le lieu de la prière, dans le temple de Jérusalem, et elle arrive quand c’est à Zacharie que revient le grand privilège d’entrer dans le lieu le plus sacré du temple pour présenter à Dieu l’offrande de l’encens (cf. Lc 1, 8-20). Même la naissance du Baptiste est marquée par la prière : le chant de joie, de louange et d’action de grâces que Zacharie élève vers le Seigneur et que nous chantons tous les matins aux laudes, le « Benedictus », exalte l’action de Dieu dans l’histoire et indique de manière prophétique la mission de son fils, Jean : précéder le Fils de Dieu fait chair pour lui préparer un chemin (cf. Lc 1, 67-79). Toute l’existence du précurseur de Jésus est alimentée par ce rapport à Dieu, en particulier la période passée dans des régions désertes (cf. Lc 1, 80) ; les régions désertes qui sont le lieu de la tentation, mais aussi le lieu où l’homme sent sa pauvreté parce qu’il est privé de soutiens et de sécurités matérielles, et il comprend que l’unique point de référence solide qui lui reste est Dieu lui-même. Mais Jean-Baptiste n’est pas seulement un homme de prière, du contact permanent avec Dieu, il est aussi un guide dans cette relation. Lorsqu’il rapporte la prière que Jésus enseigne à ses disciples, le « Notre Père », l’évangéliste Luc note que la demande est formulée par les disciples avec ces mots : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean l’a appris à ses disciples » (Lc 11, 1).
Chers frères et sœurs, célébrer le martyre de saint Jean-Baptiste nous rappelle à nous, chrétiens d’aujourd’hui, qu’on ne peut pas s’abaisser à des compromis avec l’amour du Christ, de sa parole, de la vérité. La vérité est vérité, il n’y a pas de compromis possible. La vie chrétienne exige, pour ainsi dire, le « martyre » de la fidélité quotidienne à l’évangile, c’est-à-dire le courage de laisser le Christ grandir en nous afin qu’il puisse orienter nos pensées et nos actions. Mais ceci ne peut se réaliser dans notre vie que si notre relation à Dieu est solide. La prière n’est pas du temps perdu, elle ne vole pas de la place à nos activités, pas même à nos activités apostoliques ; c’est exactement le contraire : si nous sommes capables d’avoir une vie de prière fidèle, constante, confiante, alors Dieu lui-même nous donnera la capacité et la force de mener une vie heureuse et sereine, pour surmonter les difficultés et lui rendre courageusement témoignage. Que saint Jean-Baptiste intercède pour nous, afin que nous sachions toujours préserver le primat de Dieu dans notre vie. Merci.
Salutations en français :
Chers frères et sœurs francophones,
L’Église nous invite aujourd’hui à faire mémoire du martyre de saint Jean-Baptiste. Son exemple nous invite à ne pas faire de compromis dans notre vie avec l’amour du Christ, avec sa Parole et avec sa Vérité. Nous devons avoir le courage de laisser grandir Dieu en nous afin qu’il puisse orienter nos pensées et nos actions. Seule une vie de prière fidèle, constante et confiante nous en rendra capables ! Bon pèlerinage à vous tous !
Salutations aux servants d’autel français :
C’est avec affection que je vous salue chers servants d’autel venus de France pour leur pèlerinage national à Rome, ainsi que Mgr Breton, les autres Evêques présents et les accompagnateurs de ce groupe important. Chers jeunes, le service que vous accomplissez fidèlement vous permet d’être particulièrement proches du Christ-Jésus dans l’Eucharistie. Vous avez l’énorme privilège d’être près de l’autel, près du Seigneur. Ayez conscience de l’importance de ce service pour l’Église et pour vous-même. Que ce soit pour vous l’occasion de faire grandir une amitié, une relation personnelle avec Jésus. N’ayez pas peur de transmettre avec enthousiasme autour de vous la joie que vous recevez de sa présence ! Que votre vie tout entière resplendisse du bonheur de cette proximité avec le Seigneur Jésus ! Et si un jour vous entendez son appel à le suivre sur le chemin du sacerdoce ou de la vie religieuse, répondez-lui avec générosité ! À tous je souhaite un bon pèlerinage aux tombeaux des Apôtres Pierre et Paul ! Merci ! Bon pèlerinage ! Que le Seigneur vous bénisse !

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat