Archive pour le 28 août, 2012

Saint Augustin et Sainte Monique

28 août, 2012

 Saint Augustin et Sainte Monique dans images sacrée

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FÊTE DE SAINT AUGUSTIN : « UN HOMME PLEINEMENT ACCOMPLI » (Card. Angelo Scola)

28 août, 2012

http://www.zenit.org/article-31680?l=french

FÊTE DE SAINT AUGUSTIN : « UN HOMME PLEINEMENT ACCOMPLI »

Entretien avec le card. Angelo Scola

Traduction d’Hélène Ginabat
ROME, lundi 27 août 2012 (ZENIT.org) – Pour le cardinal Angelo Scola, saint Augustin est « un génie de l’humanité et un grand saint, c’est-à-dire un homme pleinement accompli ». Il fut aussi, comme saint Ambroise, un courageux avocat « de la dimension publique de la foi et d’un sain concept de laïcité ».
Le cardinal Scola, archevêque de Milan, célèbrera l’eucharistie dans la basilique Saint-Pierre-au-Ciel-d’Or (San Pietro in Ciel d’Oro) à Pavie, en Italie, sur la tombe de saint Augustin, le 28 août 2012, en la mémoire liturgique du saint (cf. Zenit du 24 août 2012).
A cette occasion, le cardinal Angelo Scola livre une réflexion sur la figure du grand docteur de l’Eglise, dans un entretien avec l’Ordre de saint Augustin.
Eminence, qui est saint Augustin pour vous ?
Card. Angelo Scola – Un génie de l’humanité et un grand saint, c’est-à-dire un homme pleinement accompli. J’ai été impressionné, à ce sujet, par une affirmation de Jacques Maritain que je cite régulièrement aux jeunes, qui sont si souvent obsédés par le problème du succès et de la réalisation de soi : « Il n’existe de personnalité vraiment parfaite que chez les saints. Mais comment cela ? Les saints se sont-ils préoccupés de développer leur personnalité ? Non. Ils l’ont trouvée sans la chercher, parce qu’ils ne la cherchaient pas, mais Dieu seulement » (J. Maritain).
L’archevêque de Milan se rend sur la tombe de saint Augustin pour y célébrer l’Eucharistie : cette démarche renouvelle le lien particulier entre Ambroise et Augustin. Que peuvent-ils nous dire encore aujourd’hui ?
Ambroise et Augustin ont traversé des décennies troublées entre « l’antique », représenté par l’empire romain désormais exténué et en marche vers un déclin inexorable, et le « nouveau » qui s’annonçait à l’horizon, mais dont on ne voyait pas encore nettement les contours. Ils furent immergés dans une société à bien des égards semblable à la nôtre, secouée par des changements continuels et radicaux, sous la pression de peuples étrangers et serrée dans l’étau de la dépression économique due aux guerres et aux famines.
Dans de telles conditions, malgré la diversité profonde de leur histoire et de leur tempérament, Ambroise et Augustin furent des annonciateurs indomptables de l’avènement du Christ pour tout homme, dans l’humble certitude que la proposition chrétienne, lorsqu’elle est librement assumée, est une ressource précieuse pour la construction du bien commun.
Ils furent de vaillants défenseurs de la vérité, sans se préoccuper des risques et des difficultés que cela comporte, en ayant conscience que la foi ne mortifie pas la raison, mais l’achève ; et que la morale chrétienne perfectionne la morale naturelle, sans la contredire, en en favorisant la pratique. Si nous empruntons des expressions du débat contemporain, nous pourrions les définir comme deux paladins de la dimension publique de la foi et d’un sain concept de laïcité.
Quel enseignement peut-on tirer de l’expérience humaine et spirituelle de saint Augustin pour l’Année de la foi ?
Dans une de ses audiences générales consacrées à saint Augustin, Benoît XVI le cite : « Mais si le monde vieillit, le Christ est éternellement jeune. D’où l’invitation: « Ne refuse pas de rajeunir uni au Christ, qui te dit: Ne crains rien, ta jeunesse se renouvellera comme celle de l’aigle » (Serm. 81, 8) » (Benoît XVI, audience générale du 16 janvier 2008). Augustin est un témoin formidable du Christ qui est contemporain à tout homme, et d’un profond accord entre la foi et la vie.
En quoi la pensée et l’aventure humaine de saint Augustin sont-elles d’une actualité toujours nouvelle ?
C’est l’inquietum cor dont il nous parle au début des Confessions. Sa recherche inlassable, qui a fasciné les hommes de tous les temps, est particulièrement précieuse aujourd’hui pour nous qui sommes immergés – et souvent submergés – dans les tourments de ce début de troisième millénaire. Une recherche qui ne s’arrête pas à la dimension horizontale, même si celle-ci est infinie ; mais qui pénètre dans la dimension verticale. C’est le même Augustin qui en décrit la portée quand il affirme, dans un passage des Soliloques : « Je viens de prier Dieu. — Que veux-tu donc savoir? — Tout ce que j’ai demandé. — Résume-le en peu de mots. — Je désire connaître Dieu et l’âme. — Ne désires-tu rien de plus ? — Rien absolument. » (Augustin, Soliloques I, 2, 7).

LE ROI SALOMON (texte d’un livre)

28 août, 2012

http://www.lamed.fr/index.php?id=1&art=924

LE ROI SALOMON (texte d’un livre)

Le roi Salomon, le plus sage de tous les hommes, a construit le Temple de Jérusalem et a régné pendant l’âge d’or d’Israël.

Juste avant de mourir, David désigne pour lui succéder son fils Salomon, alors âgé de douze ans, avec les recommandations suivantes :
Je m’en vais par le chemin de toute la terre. Tu seras fort et te montreras un homme, et tu prendras garde à Dieu, ton Dieu, en marchant dans Ses voies, en gardant Ses statuts, Ses commandements et Ses ordonnances, comme il est écrit dans la loi de Moïse, afin que tu réussisses dans tout ce que tu feras et où que tu te tourneras (I Rois 2, 2 et 3).
Cette bénédiction classique est celle que le jeune garçon reçoit aujourd’hui le jour de sa Bar mitswa. Elle répète la règle fondamentale qui a guidé le peuple juif depuis l’époque du don de la Tora au Mont Sinaï : il suffit pour prospérer d’observer la Tora.
-A l’âge de douze ans, le roi Salomon est gratifié par Dieu d’une grande sagesse.
Peu de temps après que Salomon a reçu l’onction royale, Dieu lui apparaît dans un rêve où Il l’invite à présenter une requête pour lui même. Salomon répond :
Je ne suis qu’un petit enfant… Donne donc à Ton serviteur un cœur de compréhension pour juger Ton peuple…
Sa requête plaît à Dieu qui lui annonce :
Parce que tu n’as pas demandé richesses et honneurs mais seulement ce qui bénéficiera à tout le peuple, Je te donnerai non seulement un cœur de compréhension comme à personne avant ou après toi… mais aussi des richesses et des honneurs comme aucun autre roi dans tes jours (I Rois 3, 7 à 13).
Né en 848 avant l’ère commune, Salomon est mort à 52 ans en 796, après avoir régné pendant quarante ans, les plus belles années de toute l’histoire d’Israël. Il est connu comme ‘hakham mikol haadam (« le plus sage de tous les hommes. »). La Bible raconte que des rois, accourus de partout dans le monde, venaient écouter sa sagesse, qui incluait non seulement celle de la Tora, mais aussi celle dans les connaissances profanes et les sciences.
Sa gloire se propagea auprès de toutes les nations voisines. Il composa 3 000 paraboles, et 1 005 poèmes. Il discourait sur les arbres, depuis les cèdres de Liban jusqu’à l’hysope qui croît sur les murs. Il discourait aussi sur les animaux, les oiseaux, les créatures rampantes et les poissons. Les gens de toutes les nations venaient entendre la sagesse de Salomon, comme le faisaient tous les rois de la terre qui avaient entendu parler de sa sagesse (I Rois 5, 11 à 14).

Le Temple
L’accomplissement qui a consacré le règne de Salomon a été la construction du Temple, celui que son père, le roi David, avait rêvé de bâtir.
Comme nous l’avons appris au chapitre précédent, le roi David avait fait transporter l’Arche de l’Alliance jusqu’au Mont Moria « la porte du ciel » à Jérusalem. Mais parce qu’il avait été un guerrier et qu’il avait du sang sur les mains, Dieu ne lui avait pas permis d’édifier le Temple. La mission en a incombé à son fils, et celui-ci l’a accomplie.
-Il a fallu sept ans pour construire le magnifique Temple de Salomon.
La Bible consacre plusieurs chapitres à la construction de cet édifice, si important pour Israël l’endroit de la communion entre le peuple juif et Dieu. Elle précise que le Temple tout entier, à la fois au-dedans et au dehors, y compris les planchers et les portes, étaient plaqués d’or. Il comportait en outre des structures en bronze comme des colonnes, des cuves pour des immersions, et des vases. Il a fallu sept ans pour réaliser cette magnifique structure.
Quand elle fut achevée, Salomon consacra le Temple :
Voici, les cieux, et les cieux des cieux, ne peuvent Te contenir ; combien moins cette maison que j’ai bâtie !
Cependant, Dieu, aie égard à la prière de Ton serviteur et à sa supplication, pour écouter le cri et la prière que Ton serviteur t’adresse aujourd’hui, pour que Tes yeux soient ouverts nuit et jour sur cette maison, sur le lieu dont Tu as dit : Mon nom sera là ! pour écouter la prière que Ton serviteur t’adressera en se tournant vers ce lieu-ci (I Rois 8, 27 à 29)

L’apogée de l’histoire juive
Nous sommes à l’apogée de l’histoire juive. Tout le peuple est uni. Ses voisins se sont rapprochés de lui ; ils viennent même s’instruire chez lui. C’est la paix et la prospérité.
Cette époque est aussi bonne qu’il est possible pour Israël. Il est au faîte de sa puissance. Pourquoi alors cet âge d’or ne durera-t-il pas ?
Salomon a commis une grande erreur. Il a pris beaucoup trop de femmes : 700 épouses et 300 concubines.
Si nous relisons le livre du Deutéronome où, pour la première fois, est envisagée l’idée de la monarchie chez les Juifs, Moïse y avertit que le roi ne devra pas avoir trop de chevaux ni trop de femmes (Deutéronome 17, 17). Rachi, le grand commentateur de la Tora, nous apprend que cela signifie pas plus de dix-huit épouses, et que le roi David n’en avait que six. Nous voyons ainsi que Salomon a quelque peu dépassé ces limitations…
Cela est arrivé parce que, à cette époque de l’histoire, il n’existait que deux raisons pour se marier dans les rangs de la noblesse : s’assurer une progéniture et conclure des alliances politiques.
-Les femmes étrangères apportent leurs idoles avec elles en Israël.
Le Moyen-Orient à l’époque de Salomon était composé de beaucoup de villes-Etats, et tous les rois de ces villes-Etats voulaient faire épouser leurs filles par le roi Salomon et contracter ainsi alliance avec lui.
Cela semble avoir été une bonne chose, mais en quoi cela a-t-il été un mal ?
La Bible nous donne la réponse :
Et il arriva, au temps de la vieillesse de Salomon, que ses femmes détournèrent son cœur auprès d’autres dieux
(I Rois 11, 4 et 5).
Cela ne signifie pas, bien sûr, que le roi Salomon est devenu un idolâtre, mais la Bible s’exprime ici avec sévérité parce qu’il n’a pas empêché ses femmes de continuer leurs pratiques païennes. En tant que roi, il a été tenu pour responsable des actions de ceux et de celles sur lesquels ils exerçait une influence.
En tant qu’il a été l’un des plus grands dirigeants du peuple juif, un homme d’un niveau spirituel tel qu’il a écrit le Cantique des Cantiques, le livre de l’Ecclésiaste et celui des Proverbes, il est certainement, là-haut, empli de douleur sachant ce qui a été écrit sur lui dans la Bible.
Le récit biblique sur le règne de Salomon s’achève sur la colère de Dieu à son encontre :
Parce que tu as fait cela, et que tu n’as pas gardé mon alliance et mes statuts, que Je t’ai commandés, Je t’arracherai le royaume… Seulement, Je ne le ferai pas dans tes jours, à cause de David, ton père. Mais Je l’arracherai de la main de ton fils… Je donnerai une tribu à ton fils, à cause de David, Mon serviteur, et à cause de Jérusalem, que J’ai choisie (I Rois 11, 9 à 13).
Ces versets font clairement apparaître l’intensité de l’amour porté par Dieu à David et le pardon complet qu’Il a accordé à ses fautes. Ils annoncent clairement aussi que le peuple juif va connaître des lendemains difficiles, puisque le royaume d’Israël va être coupé en deux.

Traduction et adaptation de Jacques KOHN

A PROPOS DE L’AUTEUR
Le rabbin Ken SPIRO, originaire de New Rochelle, NY (Etats-Unis), a obtenu au Vasser College un BA de langue et de littérature russe, et il a poursuivi ses études à l’Institut Pouchkine à Moscou. Il a été ordonné rabbin à la Yeshiva Aish HaTorah à Jérusalem, et il est titulaire d’une maîtrise d’histoire conférée par le Vermont College de l’Université de Norwich. Il habite à Jérusalem avec sa femme et ses cinq enfants, et il travaille comme conférencier et comme chercheur sur les programmes éducatifs d’Aish HaTorah