Archive pour le 14 août, 2012
La fille de Sion. Considérations sur la foi mariale de l’Église: Joseph Ratzinger
14 août, 2012http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=232
Joseph Ratzinger
La fille de Sion. Considérations sur la foi mariale de l’Église
P. Francis de Chaignon
Traduction, présentation et annotations par Sophie BINGELLI, Paris, Éd. Parole et Silence, coll. « Cahiers de l’École Cathédrale », n° 55, 2002.
Esprit & Vie n°72 / décembre 2002 – 2e quinzaine, p. 13-14.
Ce récent Cahier de l’École Cathédrale est la traduction de trois conférences de théologie mariale données en 1975 par Joseph RATZINGER, peu avant sa nomination comme archevêque de Munich (le texte allemand en avait été publié deux ans plus tard puis réédité en 1990).
L’auteur évalue, tout d’abord, la situation de la mariologie dans la théologie catholique et propose comme piste de réflexion de rechercher « dans l’Ancien Testament les éléments par lesquels le Nouveau Testament interprète théologiquement la figure de Marie ». Il s’agit de trois motifs vétérotestamentaires qui dessinent une théologie de la femme : la figure d’Ève, les figures de mères (fécondes ou stériles), les figures de femmes salvatrices (telles Déborah, Judith, Esther). À travers ces motifs s’élabore, en fait, une théologie du peuple que ces femmes incarnent et donc une théologie de l’Alliance ; nous accédons de la sorte à la révélation de Dieu lui-même. Dans les textes plus tardifs apparaît la figure de la sagesse, présentée comme créature de Dieu et pure réponse à son action. Or, cette figure de la sagesse demande à être réinterprétée, non seulement, de façon christologique mais également de façon mariale. La sagesse trouve son accomplissement à la fois dans le Christ, Verbe incarné, et dans l’accueil fécond de cette Parole en Marie.
Il est ainsi clairement montré que « la figure de la femme est indispensable à la cohérence de la foi biblique » (p. 43). Or, un tel principe trouve sa réalisation personnelle en Marie. Sans elle, sans le caractère marial de la foi, la création est niée, la grâce ne respecte pas la liberté humaine, le Dieu de l’Alliance est méconnu.
Le deuxième chapitre s’intéresse alors à la foi mariale de l’Église. Certes, les dogmes mariaux ne peuvent être déduits de textes isolés du Nouveau Testament. Mais ce que le premier chapitre a établi nous permet de comprendre que ces dogmes expriment l’unité de l’Ancien et du Nouveau Testament, grâce au recours à l’exégèse typologique. Sans cela, nous l’avons vu, on dissocie l’unité de l’Écriture et l’on compromet la vérité de la création et de la grâce. Nous pouvons donc voir dans la mariologie un critère d’équilibre de la théologie.
L’auteur vérifie cela sur chacun des trois dogmes mariaux fondamentaux : la maternité virginale, la conception immaculée, l’Assomption. Concernant le premier dogme, il convient de rappeler que, d’une part, l’incarnation de Dieu en Jésus-Christ a nécessairement une signification mariologique et que, d’autre part, la maternité divine de Marie a nécessairement une signification christologique (on sera attentif ici à la note 26, p. 94, qui constitue une retractatio de la position tenue par l’auteur dans Foi chrétienne hier et aujourd’hui, paru en 1969, et qui ne soulignait pas avec assez de précision la correspondance profonde entre la conception virginale et l’affirmation que la personne du Christ est celle du Fils de Dieu, de sorte que Jésus n’a que Dieu pour Père). Cette réflexion sur une vérité très contestée saisit le lien entre le biologique et le spirituel, par-delà nos tentations de les dissocier. D’ailleurs, note l’auteur, le nœud du refus de la conception virginale n’est pas, en dernier ressort, celui de l’historicité des récits évangéliques mais un présupposé implicite, une vision du monde et de Dieu qui interdit à ce dernier, au nom de notre raison scientifique, d’intervenir dans le monde. Mais c’est là régresser à une philosophie païenne…
La conception immaculée, quant à elle, éclaire la compréhension catholique de la grâce. Il n’y a pas opposition entre la Parole de Dieu et l’homme, ni irruption purement verticale, il y a un dialogue, une réponse et une correspondance. À la question du fondement scripturaire d’une telle affirmation dogmatique, il faut à nouveau répondre par le recours à la typologie. Or, ce type n’est pas abstrait mais se réalise dans une personne, celle de Marie. On lira avec soin les pages pénétrantes (spécialement p. 75-77) qui relient la question de l’immaculée conception à celle du péché originel, lui aussi intelligible uniquement grâce au recours à la typologie, à la suite de saint Paul. Dans un cas comme dans l’autre, on n’accède au fait que par la typologie qui unit Ancien et Nouveau Testament.
La dogmatisation de l’Assomption, enfin, est à comprendre comme l’acte le plus haut de vénération de Marie reflétant à nouveau l’unité des Testaments et la réalisation personnelle en Marie de ce que l’Église attend pour elle-même : la victoire définitive sur la mort, la participation de tous et de chacun non seulement à la Résurrection mais aussi à l’Ascension du Christ.
On l’aura compris, ces pages lumineuses sont d’une réelle pénétration théologique. Si elles demandent au lecteur d’être un tant soit peu familiarisé avec les grands thèmes de la théologie mariale, elles ne sont pas excessivement ardues. On regrettera seulement que la traduction soit souvent trop proche du texte allemand, d’où des obscurités qu’une réécriture aurait dû dissiper. Notons l’originalité de l’introduction qui met en perspective les propos de Joseph RATZINGER et l’anthropologie d’Edith STEIN. La troisième annexe, qui est le texte de la « Déclaration christologique commune entre l’Église catholique et l’Église assyrienne de l’Orient », datée du 11 novembre 1994, pourra surprendre. Elle n’est accompagnée d’aucun commentaire.
Homélie la fête de l’Assomption de la Vierge Marie
14 août, 2012Homélie la fête de l’Assomption de la Vierge Marie
(par Christophe FEREY, prêtre)
Toute l’histoire de Marie est une Visitation. Se laisser visiter, tout un art ! Ouvrir sa maison pour y laisser entrer quelqu’un qui ne vous quittera jamais ! Marie à eu ce génie de savoir ouvrir la porte et de ne jamais avoir peur de celui qu’elle accueillait dans sa vie. La visite est un art pour celui qui entre . Car Dieu ne veut pas seulement passer, il veut demeurer en nous. Dieu n’a jamais aimé l’amour à la sauvette. Son amour se donne et se livre sans aucun calcul. Il est sans retour. En Marie, Dieu a trouvé la demeure idéale. Une demeure où il était sur que tout l’espace serai disponible. Chez Marie il n’y a pas un recoin qui ne soit inaccessible à la présence de Dieu. Elle est en quelque sorte une icône où resplendi la Gloire de Dieu. Cette Gloire c’est d’habiter chez celui qui veut bien accueillir la présence de Dieu dans sa vie. En Marie nul obstacle à cette Présence. Sa vie fut un immense oui à la présence de Dieu. Marie devient ainsi créature et mère, en Jésus, d’un Dieu qui veut s’offrir à tout homme qui veux bien l’accueillir. Marie nous est offerte comme mère pour que son fils puisse naître en chacun de nous. Car Marie s’est tellement laisser façonner par Dieu qu’elle ne retient rien. Elle offre tout. Si elle retient son fils dans ses bras, c’est pour mieux l’offrir à cette humanité blessée et meurtrie par le péché. Contempler Marie c’est voir l’homme tel que Dieu l’a créé. Alors mettons nous à l’école de Marie. Il ne s’agit pas de l’idolâtrer mais à travers elle, de célébrer son Créateur et notre Sauveur. Marie a accueilli l’inattendu de Dieu malgré les risques. Nous aussi soyons attentif lorsque Dieu nous fait signe et soyons prêts à répondre. Bien souvent l’appel du Seigneur nous conduit sur des chemins que nous n’aurions jamais imaginés. Ayons confiance ! Sur ces chemins, il y a le Seigneur qui marche à nos cotés, à notre rythme. Comme Marie, nous sommes invités à être intelligents. « Comment cela va-t-il se faire ? » demande la jeune fille à l’Ange. Nous sommes invités à la suite de Marie à ne pas nous contenter de réponses toutes faites, de formules de catéchisme mais bien à rendre intelligente notre foi. Nous n’aurons jamais fini de comprendre le mystère de Dieu. Osons questionner notre foi. N’ayons pas peur de ce travail car il nous rapproche de Dieu. Mieux nous le connaîtrons et mieux nous l’aimerons en nos frères. Être à l’école de Marie, c’est se mettre en route avec Jésus. Ne pas être à la remorque mais à ses cotés. Être le témoin de son œuvre de Salut. Avec Jésus nous sommes capable de passer de grands cols. C’est ce que fait Marie en allant chez sa cousine Elisabeth. Rien n’est infranchissable avec Jésus. Et pourtant Marie à du passer un col infranchissable : celui de la mort de son fils. Malgré la douleur insupportable de voir son Fils en croix, elle reste debout. Quel mystère ! C’est celui d’un Dieu qui nous veut debout. Avec Dieu nous ne sommes pas enfermez dans une boite de coton. Nous ne sommes pas surprotégés. Dieu désir que nous puissions faire face aux épreuves de la vie et aimer malgré tout. Marie n’est pas une superwouman. Elle a simplement laisser Dieu vivre en elle. Elle a refusé que la haine ou la douleur puissent l’envahir et ne plus laisser un seul espace en elle. Marie n’est pas une sorte de femme aseptisée sans défaut et sans limites. Elle est une femme qui a répondu oui à Dieu avec ses limites et ses fragilités. Un oui qui à pu s’épanouir sur une terre bien préparée où le péché n’a pas eu de prise. Cette terre a été préparé par Dieu mais aussi par tout un peuple. Marie est l’héritière d’une foi multi-séculaire. Nous même notre terre a été travaillée jusqu’à présents pour pouvoir vivre de Dieu dans notre présent. Et vous parents, grands parents, éducateurs comment prenez vous soins de la terres de vos enfants ? Nous avons a facilité le travail de Dieu en vivant nous même l’Évangile. Ce travail c’est de se laisser peu à peu transformer par une parole touchant notre cœur. Sur une parole Marie fait confiance et dit oui. Et quelle réponse allons nous apporter à cette parole ? Lorsque Marie retourne vers Dieu c’est toute l’humanité qui avait perdu le chemin de Dieu qui retourne vers lui. Tout homme est invité à la suite de Marie à dire une seule parole qui lui ouvre le ciel : OUI. Alors vivons dans la confiance sur que tout homme peut dire oui à Dieu lorsqu’il le verra tel qu’il est non comme il aurai pu l’imaginer.
Marie est désormée au ciel, partageant la Gloire de Dieu. Pourtant elle n’est pas absente de notre vie. Dieu nous l’a donnée pour quelle soit notre mère et marche à nos cotés. Alors n’ayons jamais peur de nous tourner vers elle. Elle est le plus sur chemin pour retrouver Dieu lorsque nous nous égarons. Marie apprends-nous à chanter et à vivre ton cantique d’Action de grâce pour que notre vie soit toujours un don que nous recevons de Dieu. « Mon âme exalte le Seigneur, Exulte en Dieu mon Sauveur ».