Archive pour le 1 août, 2012

Le Cantique des Cantiques du Roi Salomon

1 août, 2012

Le Cantique des Cantiques du Roi Salomon dans images sacrée GiglioTraPruni

http://www.conmaria.it/Bibbia_illustrata/21cantico/Cantico.htm

L’amitié dans la Bible

1 août, 2012

http://www.mabible.net/reflexions-sur-la-foi/amitie-dans-la-bible

L’amitié dans la Bible

De manière surprenante, la Bible parle relativement peu de l’amitié, telle que nous la comprenons généralement aujourd’hui, c’est-à-dire comme d’un rapport privilégié entre deux êtres. Néanmoins, même si cette notion est peu développée, elle n’en est pourtant pas absente.
Celle-ci y est développée en étant abordée sous deux angles différents: En premier lieu, elle parle de l’amitié de Dieu avec l’homme et de l’homme avec Dieu, et en second, bien évidemment du rapport particulier qu’une personne entretient avec un autre de ses congénères.
Alors voyons comment les Ecritures parlent et définissent l’amitié sur ces deux plans particuliers. Qu’est ce que l’amitié, comment se définit-elle et comment s’applique-t-elle dans la relation?
Abordons premièrement l’amitié de Dieu envers les hommes. La première question que nous pourrions nous poser est celle-ci? Est-il possible que Dieu puisse avoir des «chouchous»? Oui et non!
Romains 2.11 et Galates 2.6 nous disent que le Seigneur ne fait pas de favoritisme; devant lui, tous les hommes sont égaux et aimés de Lui de même façon et de la même intensité.
On voit également cela dans 1 Timothée 2.3-4 qui nous dit que «Dieu désire que tous les hommes soient sauvés».
Jean 3.16 nous affirme que « Dieu a tant aimé le monde (les hommes) qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle ». Dans ce «quiconque» que Dieu aime, est contenue l’humanité dans sa généralité, mais aussi de chacun en particulier, c’est-à-dire: toi, lui et moi.
Mais pourtant, outre le fait de l’amour de Dieu est égal pour chacun d’entre nous, la Parole relève tout de même que Dieu fut l’ami de certains hommes en particulier. Ce fut, entre autres exemples, le cas d’hommes comme Abraham, Moïse et David, sans oublier Jean, le disciple que Jésus aimait! N’oublions les femmes, comme Marthe et Marie…
Si la Parole nous affirme d’un côté que Dieu aime indistinctement tous les êtres humains, mais qu’en même temps, il y a en a tout de même certains qui sont l’objet de son attention particulière, nous pouvons alors naturellement en déduire que la différenciation se trouve du côté de l’homme. En clair, que c’est la réponse du cœur de l’homme à l’amour de Dieu qui scelle un lien d’amitié particulier entre lui et Dieu.
Pourquoi Abraham fut-il appelé l’ami de Dieu selon ce qu’il nous est dit en Jacques 2.23? Tout simplement parce qu’il crut en Dieu! Mais dans cette optique, croire en Dieu ne consiste pas simplement à dire: «Je crois que Dieu existe!» Non! (même si c’est déjà bien) Croire, en prenant l’exemple d’Abraham, c’est mettre sa confiance en Dieu de manière absolue, dans ce qu’il nous dit et dans ce qu’il nous demande. C’est accepter de croire que Dieu sait mieux que nous-mêmes ce qui est bon pour nous et au travers de nous. «Abraham crut» et cela a suffit pour engendrer la naissance d’un peuple (Israël) de qui est sorti Jésus-Christ, le sauveur de l’humanité. La foi n’est pas une attitude béate et statique, la foi se met en mouvement et produit quelque chose. Et chose très importante à comprendre, la foi est liée à l’obéissance.
Pour Moïse, ce sont les mêmes dispositions de son cœur qui lui ont permis à entrer dans une relation intime avec le Seigneur: «L’Éternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami.». Moïse était, comme Abraham, un homme qui a accepté de se défaire de la gloire humaine et d’obéir à la voix de Dieu. A cause de cela, il fut défini comme étant la personne la plus humble que la terre est jamais portée (Nombres 12.3). Cette amitié liée à la foi, à l’humilité qui la aussi se traduit par l’obéissance à la Parole de Dieu. Le fruit de cette attitude intérieure a permis à un homme cœur de vivre une dimension de cœur à cœur avec le Dieu Tout-Puissant.
David nous est dépeint comme un homme selon le cœur de Dieu! Cela veut-il dire que David était parfait, qu’il ne commettait jamais d’erreurs? Non, David a commis beaucoup d’erreurs durant sa vie. La grande différence fut qu’il aimait Dieu et qu’il le connaissait comme un Dieu bon, miséricordieux et Saint. Il savait quel en était la grandeur, mais connaissait également sa propre misère. C’est pour cela qu’il pouvait se présenter devant lui pour lui demander grâce, droit et justice; ce que le Seigneur lui accorda sans cesse, sans pour autant passer sous silence ces péchés.
Malgré ces travers, David était un homme qui aimait le droit, l’équité, il était un homme respectueux et tentait constamment de marcher dans l’intégrité demandée par Dieu.
Pourquoi le Nouveau Testament présente-t-il à son tour l’apôtre Jean comme étant l’objet d’une apparente attention amicale de la part de Jésus? En effet, par quatre fois, l’Evangile de jean nous rapporte qu’il était «le disciple que Jésus aimait». Encore un fois, on ne peut pas avancer que Jésus en tant que Dieu avait plus d’amour pour lui que pour les autres.
La solution est encore ici du côté de l’homme. En effet, un simple regard sur le 4ème Evangile et sur les trois épîtres de Jean pour nous faire comprendre que l’appellation d’ «apôtre de l’amour». Si Jésus semble apporter une préférence à Jean, ce n’est certainement pas par préférence personnelle. Non c’est simplement parce que le cœur de Jean répond plus particulièrement au cœur même de Dieu; c’est-à-dire l’amour.
Comme le résume le Seigneur Jésus, toute la Loi et les Prophètes se trouvent résumés dans ces deux commandements: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même.»
La parole de 1 Jean 5.3: «En effet, l’amour envers Dieu consiste à respecter ses commandements» donne écho à celle du Seigneur: «Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande.» Jean 15.14
En résumé, l’amitié de Dieu se donne se manière particulière aux personnes de foi sachant demeurer dans l’obéissance et l’humilité dans une relation d’amour. Proverbes 3.32 «Car l’Eternel a horreur de l’homme perverti, mais il est un ami pour les hommes droits.»
L’amitié entre les hommes se base dans une forme de relations. En tant qu’individus ayant été créés avec des sentiments et une sensibilité propres à chacun. Dans ces conditions, bien que le chrétien soit appelé à aimer son prochain comme lui-même, il est naturel pour lui de fonctionner par affinités caractérielles et de sentir plus en phase avec une personne plutôt qu’avec une autre.
La langue grecque, langue originale dans laquelle fut écrit le Nouveau Testament, emploie quatre termes nuancés pour définir l’amour.
L’amour agape : Cet amour est l’amour dont Dieu nous aime. Un amour absolu et inconditionnel.
L’amour storge : Cet amour est celui dont on aime sa propre famille.
L’amour eros : Concerne l’amour spécifiquement sexuel.
Et l’amour phileo : Relatif à l’amour qu’on peut avoir pour un ami.
Si l’Ecriture établit ces nuances linguistiques, c’est donc qu’elle reconnait ces réalités et les reconnait donc comme saines.
La Bible nous donne dans ce domaine de précieux renseignements qui nous aideront à définir sur quels critères nous devons nous baser pour entretenir une relation amicale saine.
Le Psaume 35.14 nous dit: «Comme pour un ami, pour un frère, je marchais lentement, comme pour le deuil d’une mère, j’étais accablé de tristesse.»
Dans ce texte, nous voyons que la vraie amitié est compatissante. La compassion n’est pas de la pitié, la compassion «souffre avec». L’ami vit les douleurs de l’autre comme lui, il pleure avec celui qui pleure, souffre avec celui qui souffre, mais également se réjouit à cause du bonheur de l’autre.
Psaume 119.63 «Je suis l’ami de tous ceux qui te craignent et qui se conforment à tes décrets.»
David, de son côté, sélectionne son amitié selon des critères d’obéissance au Seigneur. Et comme cette amitié est tributaire de la crainte de Dieu, le véritable ami ne se contente pas de choisir ses amis de cette manière mais il s’implique également dans un rôle de directeur de conscience. Comme le souligne le Proverbes 12.26: «Le juste apprend de son prochain, mais la voie qu’empruntent les méchants les égare.»
La véritable amitié se confirme dans toutes les situations, bonnes ou mauvaises. L’amitié n’est pas tributaire des circonstances, pour être vraie, elle doit être désintéressée. Proverbes 17.17 «L’ami aime en toute circonstance, et dans le malheur il se montre un frère.»
Mais la véritable amitié ne se borne pas dans une attitude silencieuse quand l’ami court un danger ou semble agir de mauvaise façon même si parfois, afin de dire la vérité implique de faire du mal à celui qu’on aime . Proverbes 27.6 «Les blessures d’un ami prouvent sa fidélité.»
Mais l’ami doit être perçu comme quelqu’un qui cherche à être de bon conseil Proverbes 27.9: «La douceur d’un ami vaut mieux que nos propres conseils.»

Discerner la présence de Dieu – Libres propos tirés des sermons d’Augustin

1 août, 2012

http://www.assomption.org/Ressources/ItinerairesAugustiniens/IA30/Petit-1.htm

Discerner la présence de Dieu

Libres propos tirés des sermons d’Augustin

On pense que certains sont du froment et ils sont de l’ivraie ;
On pense que certains sont de l’ivraie, alors qu’ils sont du froment.
C’est à cause de ces choses cachées que l’Apôtre dit :
«Ne jugez de rien avant le temps, (1 Co 4,5) »
(Sermon Caillau II, 5, 3)

Sous ce titre un peu énigmatique se cache une intuition simple : la prédication d’Augustin nous donne aussi une manière de choisir, de distinguer nos façons de vivre et d’aimer.
En effet, dans ses sermons, l’évêque d’Hippone propose des orientations concrètes. Il doit non seulement expliquer la Parole de Dieu mais aussi montrer comment elle permet de discerner des situations, de s’orienter dans la vie. Dans sa prédication, Augustin semble toujours tenir compte des personnes, des institutions, de la communauté chrétienne. Chez lui, pas de « traité » ou de « méthode » mais bien une priorité de fait à un discernement en situation.
Quelques exemples : que faire, face à la déchirure donatiste qui brise l’unité ? Comment se situer dans la controverse avec Pélage ? Quelle est la responsabilité réelle des chrétiens dans la chute de Rome ? Autant de questions concrètes sur lesquelles la parole d’Augustin est attendue. Les réponses de l’évêque d’Hippone constituent aujourd’hui un champ privilégié d’étude d’une façon « augustinienne » de délibérer au plan spirituel.
Ces « libres propos » n’ont donc pas d’autre ambition que de constituer une « entrée en discernement » à partir des Sermons. Libre à chacun de dire s’il y reconnaît quelque chose de ses propres manières de s’arrêter, de considérer et de préférer.

S’arrêter
S’arrêter pour regarder ce que nous vivons est la première et la plus fondamentale décision de tout processus de discernement. Certes, nous devons rester « dans la course ». Et nous avons tendance à courir sans cesse. Mais après quoi, après qui courons-nous ? Notre course est-elle bien une « course au bonheur », une « course à vie » ? Sommes-nous en train de bâtir la cité de Dieu ou construisons-nous sur des biens périssables ?
Consentir à ce temps de pause peut être onéreux. La mise en perspective de ce que nous vivons n’est pas chose aisée. Et le monde, comme au temps d’Augustin, ne provoque pas franchement l’optimisme :
« Le monde est actuellement comme un pressoir ; il est écrasé sous l’épreuve (…). Il y a quelquefois des épreuves dans le monde, par exemple la famine, la guerre, la disette, la vie chère, la mortalité, la pauvreté, les rapines, l’avarice. Les pauvres sont pressurés, les cités sont dans la peine » (S. Denis, 24).
C’est pourtant bien dans ce monde que nous avons à chercher les traces de la présence de Dieu. Notre cité des hommes est bien marquée par la violence, le chômage, la maladie, les sectes. Mais la cité de Dieu s’y construit déjà. S’arrêter pour regarder les germes de solidarité, de fraternité, c’est dépasser le fatalisme, l’inaction, la paralysie, la peur.

Considérer

Il n’y a pas d’autre discernement chez Augustin que celui de l’Evangile. Celui-ci invite à ne pas vouloir trop vite séparer le bon grain de l’ivraie :
« Vous voyez l’ivraie au milieu du bon grain, vous voyez les mauvais chrétiens au milieu des bons et vous voulez les arracher ? » (S. 73,1).
Considérer les personnes et les événements avec justesse, telle semble être la recommandation d’Augustin. Comme les chrétiens auxquels il s’adresse, nous avons à faire la part de ce qui relève de l’objectivité des situations et ce qui peut être attribué à nos perceptions, nos humeurs… pas toujours très réfléchies. La vigilance est de rigueur parce que nos réactions premières sont peu amènes :
« Mais parfois, selon le jugement humain, on pense que certains sont du froment et ils sont de l’ivraie ; et on pense que certains sont de l’ivraie, alors qu’ils sont du froment. C’est à cause de ces choses cachées que l’Apôtre dit : « Ne jugez de rien avant le temps, jusqu’à ce que vienne le Seigneur qui illuminera les secrets des ténèbres et qui révèlera les pensées du cœur (I Co 4,5) » (Sermon Caillau II, 5, 3).
Un peu de bienveillance est donc nécessaire. Mettre en place les différents éléments de la situation. Mettre en perspective par rapport à eux est indispensable pour pouvoir envisager la parole, le conseil, la réponse à apporter. L’Evangile intervient ici pour nous rappeler un minimum de prudence, à défaut de miséricorde.
« Les bons grains peuvent dégénérer en paille, de même que la paille peut être trasformée en grain » (S 223, 2)
Il ne nous est pas donné de tout prévoir. Les choses sont parfois ambiguës. Le rapport à Dieu ou aux autres paraît parfois faussé chez certains. Mais ce n’est pas une raison pour passer son temps à se lamenter, à critiquer. Augustin le fait remarquer aux chrétiens d’Hippone :
« Les temps sont mauvais. Nos ancêtres eux-mêmes se sont lamentés sur leur époque et leurs aïeux ont fait de même et chez les hommes personne ne s’est jamais complu dans le temps où il vivait » (S. 25, 3).
Le seul moyen de ne pas sombrer dans la désespérance, c’est de préférer le tête-à-tête avec le « Maître intérieur ».

Préférer
Choisir ce tête-à-tête avec le « Maître intérieur » n’est pas facile. Nous sommes parfois si « embarqués » dans le tourbillon des activités, des fausses questions et des difficultés que nous ne sommes même plus capables d’être dans ce lieu nourricier que nous devrions préférer. Aujourd’hui par exemple, l’environnement est assez hostile aux jeunes. Les chrétiens d’Hippone étaient en butte aux mêmes railleries. Augustin leur demande de tenir bon :
« Faites, chrétiens, ce qu’ordonne le Christ et laissez les païens blasphémer. Ils sauront ce qu’il en coûte » (S 81, 9)
Préférer le Christ, c’est apprendre à le contempler, à le suivre, malgré nos limites, nos fragilités. Ce chemin, droit et profond, peut faire peur. Augustin ne cache pas à son auditoire les risques de l’aventure personnelle et collective :
« Veux-tu que je te dise par quel chemin le suivre ? C’est par les tribulations, les opprobes, les fausses accusations, les crachats au visage, la couronne d’épines, la croix et la mort » (S. 345,6).
A première vue, ce programme n’a rien de réjouissant. Il ne faudrait pas oublier cependant que l’homme doit garder les yeux fixés au Ciel :
« La cité sainte, la cité fidèle, la cité en pèlerinage sur la terre a ses fondations dans le Ciel. Pourquoi t’effraies-tu quand les Royaumes de la terre périssent ? Dieu t’a promis un Royaume dans le Ciel afin que tu ne périsses pas avec ceux de la terre » (S 105, 9)
On peut trouver ces propos très insuffisants face à des « techniques » de discernement. Mais ne faut-il pas préférer une certaine souplesse, une liberté, un accueil des promesses de l’au-delà pour bien s’engager ici bas ? Augustin ne se maintient pas dans une indétermination face à des choix fondamentaux dans ce monde. Il exhorte les chrétiens à la charité :
« Soyez doux, compatissants pour ceux qui souffrent. Secourez les malades. Et en ce temps où l’on trouve tant d’exilés, d’indigents et de malheureux, que votre hospitalité soit généreuse » (S. 81, 9).
Voilà donc le « cœur » d’un discernement de style augustinien : s’engager avec amour au service de l’Evangile, personnellement et communautairement. Le passage à l’action, qui est le terme de la délibération, doit s’opérer dans la joie du service mutuel. Nous avons peut-être aujourd’hui à retrouver ce « goût des autres », cette grammaire élémentaire du don de soi.
C’est dans les actes concrets que notre confiance en Dieu s’exprime le mieux. Choisir une orientation, mettre en l’œuvre l’exercice de sa liberté, inventer sa vie… tout cela revient en définitive à tenter d’approcher Dieu :
« Vois le Seigneur ton Dieu, vois celui qui est et la tête et le modèle de ta vie » (S. 296, 6).

Jean-François PETIT
Augustin de l’Assomption
Paris