Archive pour juillet, 2012

Saints Anne et Joachim,

25 juillet, 2012

 Saints Anne et Joachim,  dans images sacrée Saint_Joachim_and_Saint_Anne


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26 juillet : Saints Anne et Joachim,

25 juillet, 2012

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26 juillet : Saints Anne et Joachim,

parents de la Vierge Marie

Sommaire :

Homélie de St Jean Damascène pour la nativité de la Vierge Marie
Prière à sainte Anne
Histoire du sanctuaire Sainte Anne d’Auray

Homélie pour la nativité de la Vierge Marie
Puisque la Vierge Mère de Dieu devait naître de sainte Anne, la nature n’a pas osé anticiper sur la grâce : la nature demeura stérile jusqu’à ce que la grâce eût porté son fruit. Il fallait qu’elle naquît la première, celle qui devait enfanter le premier-né antérieur à toute créature, en qui tout subsiste.
Joachim et Anne, heureux votre couple ! Toute la création est votre débitrice. C’est par vous, en effet, qu’elle a offert au Créateur le don supérieur à tous les dons une mère toute sainte, seule digne de celui qui l’a créée.
Réjouis-toi, Anne, la stérile, toi qui n’enfantais pas ; éclate en cris de joie, toi qui n’as pas connu les douleurs. Réjouis-toi, Joachim : par ta fille un enfant nous est né, un fils nous a été donné. On proclame son nom : Messager du grand dessein de Dieu, qui est le salut de tout l’univers, Dieu fort. Oui, cet enfant est Dieu.
Joachim et Anne, heureux votre couple, et parfaitement pur ! On vous a reconnus grâce à votre fruit, selon cette parole du Seigneur : Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Vous avez eu une conduite agréable à Dieu et digne de celle que vous avez engendrée. A cause de votre vie chaste et sainte, vous avez produit le joyau de la virginité, celle qui devait être vierge avant l’enfantement, vierge en mettant au monde, vierge après la naissance ; la seule toujours vierge d’esprit, d’âme et de corps.
Joachim et Anne, couple très chaste ! En observant la chasteté, cette loi de la nature, vous avez mérité ce qui dépasse la nature : vous avez engendré pour le monde celle qui sera, sans connaître d’époux, la Mère de Dieu. En menant une vie pieuse et sainte dans la nature humaine, vous avez engendré une fille supérieure aux anges, qui est maintenant la Souveraine des anges. Enfant très gracieuse et très douce ! Fille d’Adam et Mère de Dieu ! Heureux ton père et ta mère ! Heureux les bras qui t’ont portée ! Heureuses les lèvres qui, seules, ont reçu tes chastes baisers pour que tu demeures toujours parfaitement vierge. Acclamez Dieu, terre entière, sonnez, dansez, jouez. Elevez la voix, élevez-la, ne craignez pas.
Saint Jean Damascène

Prière
Sainte Anne, au jour de votre fête, nous venons vers vous pleins d’espoir et pleins de soucis pour nos enfants. Nous sommes, fils de Marie, vos petits enfants et ils sont nos enfants ; pour eux nous vous prions. Apprenez-nous à les éduquer dans la foi et à les aimer sans égoïsme. Ce sont nos enfants et ils nous échappent ; sans démissionner, nous vous les confions. Gardez l’unité de notre foyer ; elle sera notre force et leur force. Nous les aimons, que notre amour les aide à découvrir l’amour que Dieu a pour chacun d’eux. Nous avons peur qu’ils tournent mal, peur de leurs faux pas. S’ils se détournent de leurs devoirs, s’ils se détournent de Dieu, alors, alors surtout, rendez-nous capables de les aimer plus encore comme le Père aimait son enfant prodigue. Sainte Anne, purifiez notre affection. Sainte Anne, gardez-nous et gardez-les ; gardez les foyers qui nous entourent, que tous soient respectueux du Saint-Esprit à l’½uvre en chacun d’eux. Amen.

Histoire du sanctuaire Sainte Anne d’Auray
Yves Nicolazic, du village de Ker-Anna, était apprécié de tous. On le disait intelligent, judicieux et honnête. Sa moralité et sa piété étaient données en exemple. Depuis son enfance, il avait une tendre dévotion pour Sainte Anne, il l’appelait sa « bonne maîtresse ». L’une. La tradition orale prétendait qu’il y avait eu jadis, sur une des terres de sa ferme qui était appelée le Bocenno, une chapelle dédiée à sainte Anne. C’était un champ donnant des récoltes abondantes qui ne demandait pas à être mis en jachère ; il devait être travaillé à la bêche, les b½ufs refusant d’y tirer la charrue. En contrebas, l’abreuvoir du village était alimenté en eau par une fontaine antique.
Un soir du début août 1622, Nicolazic qui priait « sa bonne maîtresse », vit un flambeau qui éclaira subitement sa chambre. Le phénomène se renouvela six semaines plus tard. En août 1623, en compagnie de son beau-frère Le Roux, il mena les b½ufs à l’abreuvoir ; ils virent « une dame majestueuse rayonnant de lumière qui souriait, mais ne dit pas mot. »
Le 25 juillet 1625 au soir (veille de la fête de Sainte Anne), alors que Nicolazic rentrait d’Auray, la dame lui apparut à nouveau la Dame qui le précédait en tenant un flarnbeau ; elle lui dit : « Yvon Nicolazic, ne craint pas. Je suis Anne, mère de Marie. Il y avait ici autrefois une chapelle qui m’était dédiée. C’était la première de tout le pays. Il y a neuf cent vingt-quatre ans et six mois qu’elle est ruinée. Je désire qu’elle soit rebâtie au plus tôt, et que vous en preniez soin, parce que Dieu veut que je sois honorée ici. »
Si Nicolazic s’était endormi joyeux, dès le lendemain il fut tenaillé par les doutes. Qu’allaient penser ses voisins, la fa­mil­le et surtout les prêtres ? Sainte Anne vint le rassurer. Puis ce furent les doutes sur les moyens nécessaires à cette cons­truc­tion. Sainte Anne apparut plusieurs fois pour le soutenir : « Ne vous met­tez pas en peine mon bon Nicolazic, je vous donnerai de quoi com­mencer l ‘ouvrage… tous les trésors du Ciel sont en mes mains. » Le Recteur qui refusa catégoriquement d’accueillir sa demande de construction d’une chapelle et le menaça de lui interdire les sacrements s’il persévérait. Quelle souffrance pour un homme pieux, fidèle à son Eglise, de ne pas être cru, alors qu’il a eu suffisamment de preuve qu’il n’est pas abusé pas : c’est bien Sainte Anne qu’il a vue et avec laquelle il s’est entretenu.
Dans la nuit du 7 mars 1625, alors qu’il était en prière dans sa chambre Sainte Anne apparut à nouveau, pour lui demander de rassembler ses voisins et de suivre le flambeau qui avait précédé son apparition. Arrivés au Bocenno les six hommes creusèrent le sol à l’endroit où le flambeau s’était immobilisé ; ils retirent du sol une statue de bois, abîmée par un long séjour en terre. Rapi­dement la nouvelle de la découverte de la statue s’est répandue et des milliers de personnes accoururent au Bocenno pour prier.
L’évêque de Vannes ordonna une enquête méticuleuse et sévère qui reconnut la sincérité et la loyauté de Nicolazic ; Mgr de Rosmadec autorisa la reconstruction de la chapelle dont la première pierre fut solennellement posée le 26 juillet 1625. L’immense foule des pèlerins ayant abîmé ses cultures, il répondit : « Je ne me soucie que d’une chose, que Sainte Anne soit honorée. » Il a pris en main les travaux de la construction.
La chapelle devenue trop petite a été démontée en 1865 pour construire à sa place la grande basilique de Sainte Anne d’Auray.La statue en bois d’olivier découverte le 7 mars 1625 a été brisée et brûlée dans la tourmente révolutionnaire, un reste calciné a été recueilli et placé dans la châsse de la statue de Sainte Anne, en 1825.

BRASILIA 2012 : INTERVENTION DU P. RADCLIFFE, 24 JUILLET

25 juillet, 2012

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BRASILIA 2012 : INTERVENTION DU P. RADCLIFFE, 24 JUILLET

La vraie compassion : se laisser aussi regarder par l’autre

ROME, mercredi 25 juillet 2012 (ZENIT.org) – La vraie compassion, ce n’est pas seulement regarder l’autre, c’est aussi se laisser regarder par l’autre, en vérité.
C’est ce qu’a déclaré le P. Timothy Radcliffe, o.p., intervenant principal du rassemblement international des Equipes Notre Dame, organisé du 21 au 26 juillet 2012, au Brésil, à Brasilia (cf. Zenit du 7 mai 2012).
Le père dominicain s’exprimait ce 24 juillet 2012 sur le thème : « Il fut pris de compassion (Luc 10,33) », tiré de la parabole du bon Samaritain.


Intervention du P. Timothy Radcliffe, o.p. :
Le Samaritain vit l’homme étendu au bord de la route et fut pris de compassion. Cela signifie littéralement qu’il fut « pris aux tripes ». Il a été touché au cœur de son être. Le mot ‘compassion’ signifie « sentir avec quelqu’un ». Il est bon de sentir pour (à la place de) quelqu’un. Cela fait partie de la compassion, mais on pourrait le percevoir comme condescendant ou paternaliste. Je dois aussi sentir avec eux, prêtant attention à ce que EUX sentent et comment eux voient les choses.
Donc ce sont les deux faces de la compassion : je dois voir la personne comme un être humain semblable, comme mon frère ou ma sœur. Je dois aussi apprendre à les voir comme différents de moi, comme le fruit de leur expérience unique, que je ne peux pas connaître totalement. Il y a deux jours, quand j’ai parlé de l’amour, j’ai dit que cela impliquait une intention de proximité avec l’autre dans l’intimité, mais aussi de leur laisser de l’espace pour être eux-mêmes. Le Samaritain est proche mais il laisse l’homme blessé à l’auberge pour continuer sa propre vie.
Le Brésil était le pays du grand Helder Camara, le Saint Archevêque de Récife. Il est un merveilleux exemple de compassion dans ce premier sens. Il était souvent accusé d’être un communiste à cause de sa préoccupation pour les pauvres qui vivaient dans les favelas sur les collines autour de la ville. Il a dit : ‘ si je ne monte pas dans les collines dans leur favelas pour les saluer comme mes frères et soeurs, alors ils descendront des collines dans les villes avec des drapeaux et des armes ». Parfois, quand Helder Camara avait entendu dire qu’un pauvre homme avait été emmené par la police, il donnait un coup de téléphone à la police et disait, ‘ j’ai appris que vous avez arrêté mon frère ‘. Et la police était très embarrassée : ‘ Votre Excellence, quelle erreur épouvantable! Nous ne savions pas qu’e c’était votre frère. Il sera libéré immédiatement! ‘ Et quand l’Archevêque allait au commissariat de police pour chercher l’homme, la police disait ‘ Mais votre Excellence, il n’a pas le même nom de famille que vous. ‘ Et Helder Camara répondrait que chaque personne pauvre était son frère ou sa soeur.
Aimer un autre est le voir comme vous-même, un être humain semblable à vous. Saint Augustin disait que l’ami est ‘ un autre moi ‘. Il écrivait : ‘ je suis d’accord avec le poète qui appelait son ami « la moitié de sa propre âme. » Car je sentais que mon âme et celle de mon ami étaient une âme dans deux corps’. Quand nous allons vers des personnes qui vivent des relations cassées, ou qui cohabitent, ou des divorcés-remariés, nous nous voyons nous-mêmes dans leur situation. Nous nous identifions à eux et savons que nous pourrions facilement être dans leur situation.
L’autre aspect de la vraie compassion est l’acceptation que l’autre personne n’est pas comme moi. L’autre personne est unique et je ne peux pas connaître exactement sa souffrance. Il est très irritant si vous êtes dans la douleur et quelqu’un vous dise: ‘ je sais exactement ce que vous ressentez. ‘ Peut-être vous avez perdu quelqu’un que vous aimez, ou vous supportez la douleur physique et vous avez envie de dire : ‘ non, vous ne le pouvez pas! Vous n’êtes pas moi! ‘ Ma souffrance n’est pas exactement la même que celle d’un d’autre. Vous n’avez jamais perdu ma femme ou mon mari! Vous ne savez pas à ce que c’est pour moi d’être face à la mort.
La vraie compassion respecte aussi l’altérité et le mystère de l’autre. Comment pouvons-nous grandir avec cette révérence pour l’autre personne ? Hier, je parlais de la façon de regarder l’autre ; nous prions afin de pouvoir regarder avec les yeux de Jésus, mais Jésus aussi se laisse voir lui-même. Sur la croix, il est nu face à nos yeux. Ses yeux percent toutes nos dissimulations mais il a le courage de se laisser voir également même comme mort sur la croix, quand il ne peut plus regarder en arrière. Il se confie à notre regard.
La véritable compassion veut dire que nous regardions les autres avec amour, mais nous nous laissons voir nous-mêmes aussi. Si nous regardons uniquement, nous revendiquons une certaine supériorité. Dans l’Eglise primitive, lors du baptême, on nous enlevait nos vêtements. Nous descendions dans les fonds baptismaux nus et sans honte. Nous ne devions pas nous cacher devant le regard de Dieu comme Adam et Eve après la chute. Maintenant nous pouvons être devant Dieu comme nous sommes. Grégoire de Nicée écrivait : « rejetant les feuilles fanées qui voilent nos vies, nous pouvons nous présenter devant les yeux de notre créateur. »
Dans un couple, ou même dans une vie religieuse nous apprenons la réciprocité de la compassion. Nous nous laissons toucher par ce que l’autre personne vit. Nous la regardons avec les yeux ouverts. Mais nous devons aussi oser nous laisser regarder par notre époux. Nous ne devons pas cacher nos faiblesses, nos doutes, nos insécurités. Nous devons même être littéralement nu avec l’autre. Et cela demande une grande confiance, spécialement quand nous vieillissons et devenons « mous ».
Nous pouvons avoir confiance qu’il nous regardera avec pitié et compréhension. Avons-nous peur que notre époux nous voie comme nous sommes réellement, et qu’il ne puisse plus nous aimer ? Vous sentez-vous portés à ériger une façade qui vous ferait gagner l’admiration, plutôt que de faire confiance en son amour plein de compassion pour nous ? Dieu nous voit tel que nous sommes, il nous aime plus que quiconque.
Un jour je visitais un énorme dépotoir d’ordures dans la périphérie de Kingston en Jamaïque, là où vivent les plus miséreux. J’ai découvert une sorte de cabane primitive, presque comme une grande boîte en carton. Quand je m’approchais, une mère et son jeune fils en sortaient. Ils m’ont invités à l’intérieur et m’ont offert un coca-cola qu’ils avaient, je suppose, trouvé dans les ordures, et le fils m’a demandé d’échanger nos T-shirts. J’étais très touché et j’ai gardé le T-shirt pendant des années. Il semble plutôt avoir rétréci. Ce n’était simplement pas moi qui les voyais, mais c’est eux qui me voyaient, j’existais à leurs yeux, j’étais invité dans leur maison. Nous nous sommes regardés. Sans cette réciprocité, même la compassion peut devenir paternaliste et même dominatrice.

Saint Jacques le Majeur, apôtre

24 juillet, 2012

Saint Jacques le Majeur, apôtre dans images sacrée saint-james-the-greater-el-greco

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25 juillet : Saint Jacques le Majeur, apôtre

24 juillet, 2012

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Sommaire :

Biographie et histoire
Précis d’un panégyrique de saint Jacques par Bossuet
Saint Jacques le Majeur et saint Christophe à Paris

Biographie et histoire

Jacques est un nom théophore, assez commun au temps du Christ, qui signifie « que (Dieu) protège », comme Jacob, dont il est la forme grécisée. Deux apôtres de Jésus portent le nom de Jacques : Jacques, dit le majeur, fils de Zébédée, dont on célèbre aujourd’hui la fête ; l’apôtre Jacques, dit le mineur, fils d’Alphée, premier évêque de Jérusalem et auteur de l’épître.
Frère aîné de Jean l’évangéliste, Jacques était fils de Zébédée et de Salomé ; il habitait Bethsaïde ou Capharnaüm et pratiquait la pêche sur le lac de Génésareth, en compagnie de son père et de mercenaires embauchés. Sans doute était-il par sa mère cousin de Jésus et appartenait-il au groupe des disciples de Jean-Baptiste, qui sur les bords du Jourdain furent conquis par Jésus. Sa famille jouissait d’une certaine aisance, puisque son père avait des mercenaires et que sa mère aura la possibilité d’accompagner le Seigneur dans ses randonnées apostoliques, de lui venir en aide et d’acheter des aromates d’embaumement.
Choisi comme Apôtre, Jacques ne tarda pas à figurer presque en tête des Douze, si l’on en juge par la place qu’il occupe dans les quatre listes apostoliques et par le comportement de Jésus à son égard. Avec Pierre et Jean, il formait le groupe des intimes de Jésus, seuls admis au spectacle de certains grands événements comme la résurrection de la fille de Jaïre, la Transfiguration et la sainte Agonie de Notre Seigneur au Mont des Oliviers. C’est sans doute cette situation privilégiée qui l’enhardit à faire plusieurs demandes intempestives, révélatrices de ses tendances naturelles. De passage en Samarie il réclama l’extermination par la foudre d’un village inhospitalier ; en route vers Jérusalem et dans la persuasion où il était d’une prochaine instauration sur terre du royaume messianique, il sollicita, ou poussa sa mère à solliciter, pour lui et son frère, les premières places dans ce royaume ; à l’annonce de la ruine du Temple, il s’enquit immédiatement de la date exacte de cet événement. Son impétuosité était telle qu’il reçut de Jésus, avec son frère Jean, le surnom de « Fils du tonnerre. » Il n’en imitera pas moins la défection des autres apôtres, après l’arrestation de son Maître au jardin de l’Agonie.
Figure importante de l’Eglise primi­ti­ve, c’est sur lui et sur Pierre que porte, vers 41-44, le choix meurtrier du roi Hérode Agrippa I° qui voulait abattre les têtes de l’Eglise pour plaire aux Juifs. Jacques le majeur périt alors par le glaive, donnant sa vie en témoignage de sa foi, comme Jésus le lui avait prédit.
Les traditions grecques et latines ne disent presque rien sur Jacques le Majeur ; il y est simplement fait mention ici ou là de son nom et de son martyre. Eusèbe de Césarée est le seul auteur des premiers siècles à rapporter une anecdote qu’il dit venir de Clé­ment d’Alexandrie qui la tenait des ancêtres. Jacques, dit Eusèbe de Césarée, à la suite d’une trahison, est mené devant le tribunal juif où il confesse sa foi ; à l’audition de son témoignage, l’homme qui l’avait livré se convertit. Tous deux sont condamnés à être décapités. Sur le chemin du supplice, le nouveau converti demande pardon à sa victime.
Les traditions postérieures parlent de la richesse de ses parents, de leur installation à Jérusalem, sur le mont Sion, de leurs re­la­tions avec le grand prêtre qui louait une partie de leur mai­son, de son apostolat en Judée, en Samarie et en Espagne, d’une épître, de sa mort et des prodiges qui la précédèrent, de son tombeau à Jérusalem, à Césarée ou en Espagne. Les dates de la fête de saint Jacques le Majeur, tant par l’Eglise latine (25 juillet) que par l’Eglise grecque (30 avril) ou l’Eglise syriaque (27 décembre), ne correspondent guère pas les Actes des Apôtres (XII 3) qui situent la mort de l’Apôtre juste avant la Pâque, fin mars ou début avril.
Saint Jacques serait venu en Espagne débarquant à l’extrémité ouest de la côte cantabrique à Iria Flavia (l’actuelle Padron). Il aurait prêché en Galice et sur les bords de l’Ebre. Un soir d’octobre 39, il priait près de l’Ebre, quand il fut ébloui par une lu­mière éclatante où lui ap­pa­rut la Vierge, assise sur un pilier de jaspe, escortée par des milliers d’anges. Marie lui dit : « C’est ici que je veux étre hono­rée. Tu vas me construire un temple où ce pilier restera jusqu’à la fin du monde. Là j’accomplirai des miracles ». Saint Jacques édifia une chapelle, qui aurait été à l’origine de la basilique Notre-Dame del Pilar, à Saragosse.
Revenu en Judée, après un séjour de sept ans en Espagne, saint Jacques y fut exécuté. La légende espagnole dit que sept de ses disciples s’embarquèrent à Jaffa avec son corps dans un sarco­pha­ge ; l’embarcation « poussée par les anges », franchit les Co­lon­nes d’Hercule (Gibraltar) et remonta le long de la péninsule pour venir s’echouer à l’extrémité ouest de la côte cantabérique à l’embouchure du rio Ulla. Le sarcophage fut enfoui, en sorte que le lieu de l’inhumation resta longtemps ignoré.
Au début du IX° siècle, la Reconquête ayant chassé les Maures de Galice, un ermite vit en songe le corps de saint Jacques et annonça la découverte prochaine de ses restes ; quelques jours plus tard, des bergers, guidés par la lumière d’une nouvelle étoile, découvrirent dans un champ le sarcophage ; d’où le nom de Campus stellæ (le champ de l’étoile), Compostelle. Dès qu’il l’ap­prit, Alphon­se II le Chaste, roi des Asturies, y fit bâtir un sanc­tu­ai­re ; il envoya l’os frontal du squelette à Charlemagne qui, ayant vu saint Jacques en songe, organisa l’expédition d’Espagne. Autour du premier sanctuaire naquit Saint-Jacques-de-Compos­telle, Santiago (par contraction des deux mots Sant et Jago).
Saint national des Espagnols, saint Jacques devint le guerrier qui force la victoire. La veille de la bataille de Clavijo qui opposa Abdérame III à Ramiro I° (844), saint Jacques apparut au roi des Asturies et lui promit la victoire. Au cours de la bataille, on vit descendre du ciel un cavalier revêtu d’une armure étincelante, brandissant une épée flamboyante, avec laquelle il fit un carnage parmi les Maures. D’où le nouveau surnom de Matamore, par déformation de matamoros (tueurs de Maures) donné à saint Jacques, et sa statue équestre, maintes fois recopiée, promenée dans les processions, le représentant coiffé d’un vaste feutre dont le bord est relevé sur le front et brandissant une courte épée qui ressemble à un cimeterre ; un Maure pourfendu par cette arme est foulé par les pieds de sa monture. D’où encore et désormais, le cri de guerre Santiago, poussé par les Espagnols, lorsqu’ils foncent contre leurs ennemis.

Précis d’un panégyrique de saint Jacques par Bossuet

F. Lachat, en 1883, datait ce texte de 1688 ; l’abbé J. Lebarq, en 1890, datait ce texte de 1660, suivi en cela, en 1960, par le Professeur J. Truchet

Dites que mes deux fils soient assis dans votre royaume,
l’un à votre droite, et l’autre à votre gauche (Saint Matthieu XX 21).
Nous voyons trois choses dans l’Evangile : premièrement leur ambition réprimée : Vous ne savez pas ce que vous demandez ; secondement, leur ignorance instruite : Pouvez-vous boire le calice que je dois boire ? troisièmement, leur fidélité prophétisée : Vous boirez, il est vrai, mon calice.

PREMIER POINT
Il est assez ordinaire aux hommes de ne savoir ce qu’ils demandent, parce qu’ils ont des désirs qui sont des désirs de malades, inspirés par la fièvre, c’est-à-dire, par les passions ; et d’autres ont des désirs d’enfants, inspirés par l’imprudence. Il semble que celui de ces deux apôtres n’est pas de cette nature : ils veulent être auprès de Jésus-Christ, compagnons de sa gloire et de son triomphe : cela est fort désirable. L’ambition n’est pas excessive : il veut que nous régnons avec lui ; et lui qui nous promet de nous placer jusque dans son trône, ne doit pas trouver mauvais que l’on souhaite d’être à ses côtés. Néanmoins il leur répond : Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pour découvrir leur erreur, il faut savoir que les hommes peuvent se tromper doublement : ou en désirant comme bien ce qui ne l’est pas ; ou en désirant un bien véritable, sans considérer assez en quoi il consiste, ni les moyens pour y arriver. L’erreur des apôtres ne gît pas dans la première de ces fausses idées ; ce qu’ils désirent est un fort grand bien, puisqu’ils souhaitent d’être assis auprès de la personne du Sauveur des âmes. Mais ils le désirent avec un empressement trop humain ; et c’est là la nature de leur erreur, causée par l’ambition qui les anime. Ils s’étaient imaginé Jésus-Christ dans un trône, et ils souhaitaient d’être à ses côtés, non pas pour avoir le bonheur d’être avec lui, mais pour se montrer aux autres dans cet état de magnificence mondaine : tant il est vrai qu’on peut chercher Jésus-Christ même avec une intention mauvaise, pour paraître devant les hommes, afin qu’il fasse notre fortune. Il veut qu’on l’aime nu et dépouillé, pauvre et infirme, et non seulement glorieux et magnifique. Les apôtres avaient tout quitté pour lui, et néanmoins ils ne le cherchaient pas comme il faut, parce qu’ils ne le cherchaient pas seul. Voilà leur erreur découverte, et leur ambition réprimée : voyons maintenant, dans le deuxième point, leur ignorance instruite.

SECOND POINT
Il semble quelquefois que le Fils de Dieu ne réponde pas à propos aux questions qu’on lui fait. Ses apôtres disputent entre eux pour savoir quel est le plus grand ; et Jésus-Christ leur présente un enfant, et leur dit : Si vous ne devenez pas comme de petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. Si donc le divin Sauveur en quelques occasions ne satisfait pas directement aux demandes qui lui sont faites, il nous avertit alors de chercher la raison dans le fond de la réponse. Ainsi en ce lieu on lui parle de gloire, et il répond en présentant l’ignominie qu’il doit souffrir : c’est qu’il va à la source de l’erreur. Les deux disciples s’étaient figuré qu’à cause qu’ils touchaient de plus près au Fils de Dieu par l’alliance du sang, ils devaient aussi avoir les premières places dans son royaume ; c’est pourquoi, pour les désabuser, il les rappelle à sa croix : Pouvez-vous boire le calice ? Et pour bien entendre cette réponse, il faut savoir qu’au lieu que les rois de la terre tirent le titre de leur royauté de leur origine et de leur naissance, Jésus-Christ tire le sien de sa mort. Sa naissance est royale, il est le fils et l’héritier de David ; et néanmoins il ne veut être roi que par sa mort. Le titre de sa royauté est sur sa croix : il ne confesse qu’il est roi qu’étant près de mourir. C’est donc comme s’il disait à ses disciples : Ne prétendez pas aux premiers honneurs parce que vous me touchez par la naissance : voyez si vous avez le courage de m’approcher par la mort. Celui qui touche le plus à ma croix, c’est celui à qui je donne la première place ; non pour le sang qu’il a reçu dans sa naissance, mais pour celui qu’il répandra pour moi dans sa mort : voilà le bonheur des chrétiens. S’ils ne peuvent toucher Jésus-Christ par la naissance, ils le peuvent par la mort, et c’est là la gloire qu’ils doivent envier.

TROISIEME POINT
Les disciples acceptent ce parti : Nous pouvons, disent-ils, boire votre calice ; et Jésus-Christ leur prédit qu’ils le boiront. Leur promesse n’est pas téméraire. Mais admirons la dispensation de la grâce dans le martyre de ces deux frères. Ils demandaient deux places singulières dans la gloire, il leur donne deux places singulières dans sa croix. Quant à la gloire, ce n’est pas à moi de vous la donner : je ne suis distributeur que des croix, je ne puis vous donner que le calice de ma Passion ; mais dans l’ordre des souffrances, comme vous êtes mes favoris, vous aurez deux places singulières. L’un mourra le premier, et l’autre le dernier de tous mes apôtres ; l’un souffrira plus de violences, mais la persécution plus lente de l’autre éprouvera plus longtemps sa persévérance. Jacques a l’avantage, en ce qu’il boit le calice jusqu’à la dernière goutte. Jean le porte sur le bord des lèvres : prêt à boire, on le lui ravit, pour le faire souffrir plus longtemps.
Apprenons par cet exemple à boire le calice de notre Sauveur, selon qu’il lui plaît de le préparer. Il nous arrive une affliction, c’est le calice que Dieu nous présente : il est amer, mais il est salutaire. On nous fait une injure : ne regardons pas celui qui nous déchire ; que la foi nous fasse apercevoir la main de Jésus-Christ, invisiblement étendue pour nous présenter ce breuvage. Figurons-nous qu’il nous dit : Avez-vous le courage de le boire ? Mais avez-vous la hardiesse, ou serez-vous assez lâches de le refuser de ma main, d’une main si chère ? Une médecine amère devient douce, en quelque façon, quand un ami, un époux, la présente : vous la buvez volontiers, malgré la répugnance de la nature. Quoi ! Jésus-Christ vous la présente, et votre main tremble, votre coeur se soulève ! Vous voudriez répandre par la vengeance la moitié de son amertume sur votre ennemi, sur celui qui vous a fait tort ! Ce n’est pas là ce que Jésus-Christ demande. Pouvez-vous boire, dit-il, ce calice des mauvais traitements, qu’on vous fera boire ? Et non pas : Pouvez-vous renverser sur la tête de l’injuste qui vous vexe ce calice de la colère qui vous anime ? La véritable force, c’est de boire tout jusqu’à la dernière goutte. Disons donc avec les apôtres : nous pouvons : mais voyons Jésus-Christ qui a tout bu comme il l’avait promis : le calice que je vais boire ; et quoiqu’il fût tout-puissant pour l’éloigner de lui, il n’a usé de son autorité pour réprimer celui qui, par l’affection tout humaine qu’il lui portait, voulait l’empêcher de le boire : Le calice que me donne mon Père, je ne le boirais pas ?

Saint Jacques le Majeur et saint Christophe à Paris
Nous fêtons à la fois saint Jacques le Majeur et saint Christophe qui sont l’un et l’autre patrons des pèlerins et des voyageurs : l’église de la Villette fut dédiée, le 20 juillet 1578, aux deux saints réunis dans un même vocable.
La rue Saint-Jacques, ancienne voie romaine de Paris à Orléans, ne reçoit son nom qu’au XIII° siècle ; il y existait, à l’entrée de la ville, une chapelle de Saint-Jacques le Majeur, dépendance d’un hôpital destiné aux pèlerins, celle-là même qui fut, en 1218, concédée par Jean de Barastre, doyen de Saint-Quentin, aux Dominicains que l’on appela dès lors les Jacobins. l’église et la paroisse de Saint-Jacques de la Boucherie qui dépendait du prieuré Saint-Martin-des-Champs, est pour la première fois mentionnée dans une bulle de Callixte II, datée de 1119 ; détruite par les révolutionnaires, il n’en subsiste aujourd’hui que le clocher achevé sous François I°. L’hôpital et l’église Saint-Jacques de l’Hôpital, rue Saint-Denis, dont une fausse chronique attribue la fondation à Charlemagne, ont été établis par une confrérie d’anciens pèlerins de Compostelle qui, après avoir tenu ses assemblées à Saint-Eustache, puis aux Quinze-Vingts, fit construire ses propres bâtiments, en 1317.
Dès le VII° siècle, il existait une église Saint-Christophe de la Cité, et, au IX° siècle, on signale un hôpital des pauvres sous le titre de Saint-Christophe. La paroisse Saint-Christophe, fondée au XII° siècle, qui était celle de l’Hôtel-Dieu, subsista jusqu’en 1747. Saint Christophe était le patron d’Aubervilliers. Il y avait, dans la forêt de Halatte, au hameau de Fleurines, un prieuré Saint-Christophe où les parisiens venaient en pèlerinage ; c’est là que Jean II le Bon signa les lettres établissant l’ordre de chevalerie de l’Etoile.

FÊTE DE SAINTE MARIE-MADELEINE 2012 : ALLOCUTION DE BENOÎT XVI (Les Jeux de Londres, expérience de fraternité)

24 juillet, 2012

http://www.zenit.org/article-31489?l=french

FÊTE DE SAINTE MARIE-MADELEINE 2012 : ALLOCUTION DE BENOÎT XVI

Les Jeux de Londres, expérience de fraternité

ROME, dimanche 22 juillet 2012 (ZENIT.org) – « Prions afin que, selon la volonté de Dieu, les Jeux de Londres soient une vraie expérience de fraternité entre les peuples de la Terre », demande Benoît XVI en lien avec la prochaine ouverture des Jeux Olympiques, et avec sa méditation sur la façon dont le « malin » divise l’humanité.
Paroles de Benoît VI en italien avant l’angélus :
Chers frères et sœurs,
La parole de Dieu de ce dimanche nous propose à nouveau un thème fondamental et toujours fascinant de la Bible : elle nous rappelle que Dieu est le pasteur de l’humanité. Cela signifie que Dieu veut pour nous la vie, il veut nous guider vers de bons pâturages où nous pouvons nous nourrir et nous reposer. Il ne veut pas que nous nous perdions et que nous pourrions, mais que parvenions au but de notre chemin, qui est justement la plénitude de la vie. C’est ce que tout père et toute mère désire pour ses enfants : le bien, le bonheur, la réalisation. Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus se présente comme un Pasteur des brebis perdues de la maison d’Israël. Son regard sur les gens est un regard pour ainsi dire « pastoral ». Par exemple, dans l’Evangile de ce dimanche, on dit que « descendu de la barque, il vit une grande foule, [qu’]il eut compassion d’eux, parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont pas de berger, et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses » (Mc 6,34). Jésus incarne le Dieu Pasteur avec sa façon de prêcher et avec ses œuvres, en prenant soin des malades et des pécheurs, de ceux qui sont « perdus » (cf. Lc 19, 10), pour les ramener en sécurité, dans la miséricorde du Père.
Parmi les « brebis perdues » que Jésus a conduit en sécurité, il y a aussi une femme nommée Marie, originaire du village de Magdala, sur le Lac de Galilée, et appelée pour cela Madeleine. C’est aujourd’hui sa mémoire liturgique dans el calendrier de l’Eglise. L’évangéliste Luc dit que Jésus fit sortir d’elle sept démons (cf. Lc I8, 2), c’est-à-dire qu’il l’a sauvée d’un asservissement total au malin. En quoi consiste cette guérison profonde que Dieu a opérée par Jésus ? Elle consiste en une paix vraie, complète, fruit de la réconciliation de la personne en elle-même et dans toutes ses relations : avec Dieu, avec les autres, avec le monde.
En effet, le malin cherche toujours à abîmer l’œuvre de Dieu, en semant la division dans le cœur de l’homme, entre corps et âme, entre l’homme et Dieu, dans les rapports interpersonnels, sociaux, internationaux, et aussi entre l’homme et la création. Le malin sème la guerre. Dieu créé la paix. Plus encore, comme saint Paul l’affirme, le Christ « est notre paix, celui qui de deux chose en a fait une seule, abattant le mur de séparation qui les divisait, c’est-à-dire l’inimitié, grâce à sa chair » (Ep. 2,14).
Pour accomplir cette œuvre de réconciliation radicale, Jésus, le Bon Pasteur, a dû devenir l’Agneau, « l’Agneau de Dieu… qui enlève le péché du monde (Jn 1, 29). Ce n’est qu’ainsi qu’il a pu réaliser l’étonnante promesse du psaume : « Oui, bonté et fidélité seront mes compagnes,/ tous les jours de ma vie,/ j’habiterai encore la maison du Seigneur, / pour de longs jours » (Ps 22/23,6).
Chers amis, ces paroles font vibrer notre cœur, parce qu’elles expriment notre désir le plus profond, elles disent ce pour quoi nous sommes faits : la vie, la vie éternelle !
Ce sont les paroles de qui, comme Marie Madeleine, a fait l’expérience de Dieu dans sa vie, et connaît sa paix. Des paroles plus vraies que jamais sur les lèvres de la Vierge Marie, qui vit déjà pour toujours sur les pâturages du Ciel, où l’a conduite l’Agneau Pasteur. Marie, Mère du Christ notre paix, prie pour nous !
Paroles de Benoît VI en italien après l’angélus :

Chers frères et sœurs,
Dans quelques jours, la XXXe édition des Jeux Olympiques commencera à Londres. Les Olympiades sont le plus grand événement sportif mondial auxquels participent des athlètes de très nombreuses nations, et en tant que telles, elles revêtent aussi une haute valeur symbolique. C’est pourquoi l’Eglise catholique regarde vers elles avec une sympathie et une attention particulières.
Prions afin que, selon la volonté de Dieu, les Jeux de Londres soient une vraie expérience de fraternité entre les peuples de la Terre.

Paroles de Benoît XVI en français :
La prière dominicale de l’Angélus me donne la joie de saluer les francophones présents ce matin ainsi que les personnes qui nous rejoignent par la radio ou la télévision. Dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus invite ses disciples à venir à l’écart. Dans nos vies souvent mouvementées et trop rapides, suivons Jésus qui nous convie à le rejoindre dans le calme. Au cœur de l’été, acceptons de le suivre car Il veille sur nous comme sur des brebis qui sont sans berger. Avec l’aide de la Vierge Marie, venez à la rencontre de son Fils, Lui seul peut vous redonner les forces dont vous avez besoin pour votre vie quotidienne ! Bon dimanche à tous !
Paroles de Benoît XVI en anglais :
Bien venue aux visiteurs de langue anglaise. Je prie pour que votre séjour à Rome vous apporte de nombreuses bénédictions. J’ai été profondément choqué par la violence insensée qui a eu lieu à Aurora, près de Denver, et j’ai été attristé par les vies perdues dans la récente catastrophe d’un ferry-boat à Zanzibar.
Je partage la détresse des familles et des amis des victimes, et des blessés, spécialement les enfants.
Je vous assure tous de ma proximité dans la prière et j’accorde ma bénédiction en gage de consolation et de force dans le Seigneur ressuscité.
Dans quelques jours, les Jeux Olympiques vont commencer en Grande Bretagne. J’adresse mes salutations aux organisateurs, aux athlètes et aux spectateurs, et je prie pour que, dans l’esprit de la Trêve olympique, la bonne volonté engendrée par cet événement sportif international porte des fruits, en promouvant la paix et la réconciliation dans le monde.
Sur tous ceux qui participent aux Jeux olympiques de Londres, j’invoque les abondantes bénédictions du Dieu tout-puissant.

Traduction de Zenit, Anita Bourdin
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Saint Charbel Makhlouf

23 juillet, 2012

Saint Charbel Makhlouf dans images sacrée St_Charbel_Makhlouf_33

http://www.miraclesofthechurch.com/2010/10/incorrupt-bodies-of-saints-st-charbel.html

24 JUILLET (mf): SAINT CHARBEL

23 juillet, 2012

http://www.missa.org/charbel.php

24 JUILLET (mf): SAINT CHARBEL

Ermite du Liban

« Du sommet du cèdre, je prendrai une pousse de la plus haute branche et la planterai moi-même sur une très haute montagne… cette branche portera le fruit et deviendra un cèdre noble ». (Ezekiel 17:22-26)

L’histoire de Charbel
Le 8 mai 1828 dans un village de la montagne de Beka’kafra, le plus haut village dans le proche-Orient, Charbel est né dans une famille Maronite pauvre. Dès l’enfance sa vie a révélé un appel à « porter fruit comme un Cèdre noble du Liban ». Charbel « a grandi en âge et sagesse devant Dieu et les hommes ». A 23 ans il est entré au monastère de Notre Dame de Mayfouk (au nord de Byblos) où il est devenu un novice. Après deux années de noviciat, en 1853, il a été envoyé au Monastère de St. Maron où il a prononcé les voeux monacaux de pauvreté, chasteté et obéissance. Charbel a été alors transféré au monastère de Kfeifan où il a étudié la philosophie et la théologie. Son ordination à la prêtrise a eu lieu en 1859 après quoi il a été renvoyé au monastère de St. Maron. Ses professeurs l’ont fourni avec une bonne éducation et lui ont inculqué un profond amour pour la vie monacale.
Pendant ses 19 années au monastère de St. Maron, Charbel a exécuté son ministère sacerdotal et ses devoirs monacaux d’une manière édifiante. Il s’est consacré totalement au Christ avec un coeur non partagé à vivre en silence devant l’inconnu. En 1875 Charbel a eu l’autorisation pour vivre comme un ermite proche du monastère à l’ermitage St.. Pierre et Paul. Ses 23 années de la vie solitaire étaient vécues dans un esprit d’abandon total à Dieu.
Les compagnons de Charbel dans l’ermitage étaient les Fils de Dieu, comme rencontré dans les Saintes Ecritures et dans l’Eucharistie, et la Mère Bénie. L’Eucharistie est devenue le centre de sa vie. Il a consommé le Pain de sa Vie et a été consommé par lui. Bien que cet ermite n’avait pas de place dans le monde, le monde avait une grande place dans son coeur. Par la prière et la pénitence il s’est offert en sacrifice afin que le monde revienne à Dieu. Il est dans cette lumière qu’on voit l’importance de la prière Eucharistique suivante dans sa vie:
« Père de Vérité, apercevez Votre Fils un sacrifice plaisait à Vous, acceptez cette offre de Lui qui est mort pour moi… »
Le 16 décembre 1898 en récitant la prière « Père de Vérité » à la Liturgie Sacrée, Charbel a souffert une attaque. Il est mort la Veille de Noël à l’âge de 70. A travers la foi cet ermite a reçu le Mot de Dieu et à travers l’amour il a continué le mystère de l’Incarnation.
Le soir de son enterrement, son supérieur a écrit: « A cause de ce qu’il fera après sa mort, je n’ai pas besoin de parler au sujet de son comportement ». Quelques mois après sa mort une vive lumière a été vue entourant sa tombe. Les Supérieurs l’ont ouvert pour trouver son corps encore intact. Depuis ce jour un liquide comme le sang coule de son corps. Les experts et les docteurs sont incapables de donner des explications médicales pour l’incorruptibilité et flexibilité. En les années 1950 et 1952 sa tombe a été ouverte et son corps avait encore l’apparence d’un vivant.
L’esprit de Charbel vit encore dans beaucoup de gens. Ses miracles incluent de nombreuses guérisons du corps et de l’esprit. Thomas Merton, l’Ermite Américain écrit dans son journal: « Charbel a vécu comme un ermite au Liban. Il était un Maronite. Il est mort. Tout le monde l’a oublié. Cinquante ans plus tard son corps a été découvert non corrompu, et en peu de temps il a accompli plus de 600 miracles. Il est mon nouveau compagnon. Mon chemin a pris un nouveau tournant. Il me semble que j’étais endormi pour 9 ans… et avant cela j’étais mort. »
A la fermeture du deuxième Concile du Vatican, le 5 Décembre 1965 Charbel a été béatifié par le Pape Paul VI qui a dit: « Un Ermite… de la montagne Libanaise est inscrit dans le nombre des bénis…un nouveau membre éminent de la sainteté monacale enrichit, par son exemple et son intercession, le peuple Chrétien entier …Qu’il nous fasse comprendre, dans un monde largement fasciné par la richesse et le confort, la valeur primordiale de la pauvreté, la pénitence, et l’ascétisme, pour libérer l’âme dans sa montée à Dieu… »

Le 9 octobre 1977 pendant le Synode Mondial des évêques, le Pape Paul VI a canonisé le Bienheureux Charbel parmi les rangs des Saints.

Le 24 décembre 1998 a été le 100 ième anniversaire de la mort de Saint Charbel.

« Le juste prospérera comme le palmier, comme
le Cèdre du Liban il grandira. »
(Psaume 92:13)

23 juillet – Sainte Brigitte de Suède

23 juillet, 2012

http://missel.free.fr/Sanctoral/07/23.php

23 juillet – Sainte Brigitte de Suède

Sommaire :
Biographie
Prière de Ste Brigitte
Lettre du Pape Jean-Paul II

Biographie
Comme sainte Catherine de Sienne, sainte Brigitte pria et agit pour la fin du Grand schisme d’Occident et le retour du pape à Rome. Ses paroles et son œuvre, écrit Jean-Paul II à l’Abbesse générale de l’Ordre du Saint-Sauveur, pourront être d’un grand soutien à ceux qui désirent se consacrer sincèrement à la réalisation de l’invitation du Christ Utunum sint (Jean XVII 21). Le Saint-Père affirmait que L’urgence missionnaire, qui illumina sa vie itinérante du nord au sud du continent européen, fait d’elle un exemple à imiter surtout dans l’œuvre de la nouvelle évangélisation en Europe.
Sainte Brigitte, apparentée par sa mère à la famille royale de Suède, naquit vers 1303, d’une noble famille de Finsta, à Skederid, dans le Roslagen à une cinquantaine de kilomètres au nord de Stockholm. Son père, le chevalier Birger Persson était sénateur du Royaume et lagman (sénéchal) de la province d’Upland, la principale de Suède, pour quoi il rédigea une nouvelle loi qui, au XIV° siècle, fut à la base de la nouvelle loi civile et criminelle commune à tout le Royaume. Cette famille observait les jeûnes, se confessait tous les vendredis, faisait des lectures spirituelles et des pèlerinages.
Orpheline de mère en 1314, Brigitte fut confiée à un de ses tantes maternelles, femme du sénéchal d’Ostrogothie, qui la maria, lorsqu’elle eut treize ans (1316), à Ulf Guodmarsson, beau jeune homme de dix-huit ans, dont elle eut quatre garçons et quatre filles : Gudmar, Bengt et Ingeborg, moururent en bas âge ; Marta, Karl, Birger, Catherine et Cecilia parvinrent à l’âge adulte. Ulf Guodmarsson fut successivement sénéchal, chevalier et sénateur du Royaume. Jusqu’en 1340, Brigitte s’occupa de l’éducation de ses enfants mêlés à ceux qui vivaient dans la grande propriété d’Ulvasa, leur lisant la Bible et la Vie des Saints. Elle fit construire sur le domaine un bâtiment pour les pauvres et les malades qu’elle soignait elle-même avec ses enfants.
En 1335, Brigitte reçut la charge d’initier aux coutumes suédoises Blanche de Dampierre, fille du comte de Namur que, le roi Magnus Eriksson venait d’épouser et elle exerça à la cour une influence certaine. Elle séjournait souvent au château de Vadstena, sur les bords du lac Vattere, proche d’Alvastra, première abbaye cistercienne de Scandinavie.
En 1341, Brigitte et Ulf, fidèles à une tradition familiale vieille de quatre générations, partirent pour saint Jacques de Compostelle, accompagnés de parents, d’amis et de prêtres dont un cistercien, confesseur de Brigitte. Sur le chemin du retour, Ulf tomba malade à Arras et se retira à l’abbaye d’Alvastra où un de ses fils était moine, et où il mourut, en 1344. Veuve, Brigitte s’installa dans une dépendance d’Alvastra où commencèrent les révélations qu’elle eut jusqu’à sa mort. Elle reçut les conseils et l’appui de Pierre Olafsson, sous-prieur, puis prieur d’Alvastra, qui était à la fois son directeur spirituel et son secrétaire ; lorsque mourut Maître Matthias, chanoine de la cathédrale de Skenninge, célèbre par sa grande érudition théologique, qui était depuis longtemps son confesseur, il fut remplacé par Pierre de Skenninge ; un autre Pierre Olafsson, aumônier de l’hôpital de Skenninge, conseillait aussi Brigitte.
On peut distinguer quatre cycles de Révélations :
1/ Le cycle suédois (1344-1349) qui s’accompagne de missions à la Cour de Stockholm ainsi qu’auprès de nobles et du clergé. Ce sont des révélations mariales ecclésiales, sur l’institution de l’Ordre du Saint Sauveur, destinées aux sept anges (évêques) de Suède, sur la souveraineté suédoise, sur le déclin de la Chevalerie chrétienne, en faveur de l’indiction d’un second jubilé (année sainte) à Rome, que le prieur d’Alvastra et l’évêque Hemming d’Abo portèrent, de la part de Brigitte, au pape Clément VI à Avignon, comme ils avaient porté aux rois de France et d’Angletterre l’ordre de faire la paix.
2/ Le cycle italo-romain s’ouvre en 1349 où, sous motion divine, sainte Brigitte vient en Italie pour gagner le jubilé de 1350 ; elle a des visions à Milan, puis à Saint-Pierre de Rome le 24 décembre 1349 lors de l’ouverture de la Porte sainte, et, ensuite, en bien d’autres circonstances et lieux romains. Ce sont des avertissements et des menaces avec des promesses de pardon et des appels répétés pour le retour du pape à Rome. A Saint-Paul-hors-les-Murs notamment, devant un crucifix, elle reçoit communication de ses oraisons de la Passion.
3 Le troisième cycle eut lieu de 1364 à 1370 lors des pèlerinages de Brigitte dans divers sanctuaires d’Italie : Assise (saint François), Ortono a Mare (saint Thomas apôtre), Mont Gargan (saint Michel), Bari (saint Nicolas), Bénévent (saint Barthélemy), Naples (avec plusieurs missions auprès de la reine Jeanne), Salerme (saint Matthieu), Amalfi (saint André).
4/ Le quatrième cycle eut lieu pendant son pèlerinage en Terre sainte (1371-1373) : la Passion (au saint Sépulcre), la Nativité (à Béthléem), la vie de la Vierge (dans la grotte de Jérusalem), et des révélations mineures au Cénacle, sur le mont des Oliviers, près du Jourdain ainsi qu’à l’aller et au retour à Chypre. D’autres révélations comprennent des messages pour la cour de Famagouste de l’empereur byzantin.
Toutes ces révélations furent faites à l’état de veille et en extase, avec des visions corporelles et des auditions. Brigitte eut aussi des locutions intérieures. Elle retenait tout jusqu’à ce qu’elle l’ait dicté à un secrétaire qui transcrivait en latin. Alors la sainte ne retenait plus que le sens général des entretiens qu’elle avait eus avec le Seigneur, la Vierge, les anges ou les saints…

Prière
Béni soyez-vous, Jésus Christ mon Seigneur, qui avez prédit votre mort avant l’heure ; qui, à la dernière Cène, avez merveilleusement consacré avec du pain matériel votre corps qui nous rachète ; qui l’avez donné par amour aux Apôtres en mémoire de votre très précieuse passion ; vous qui, en leur lavant les pieds de vos très saintes et nobles mains, leur avez donné humblement un modèle d’humilité.
Honneur à vous, Jésus Christ mon Seigneur qui, par la peur de votre passion et de votre mort, avez fait jaillir une sueur sanglante de votre corps innocent ; pourtant vous avez accompli notre rédemption que vous vouliez réaliser ; et ainsi vous avez manifesté avec une parfaite évidence votre amour pour le genre humain.
Béni soyez-vous, Jésus Christ mon Seigneur, qui fûtes conduit devant Caïphe et qui avez humblement permis, vous qui êtes le juge de tous, qu’on vous livrât au jugement de Pilate.
Gloire à vous, Jésus Christ mon Seigneur, pour les moqueries que vous avez subies : vous avez été revêtu de pourpre, couronné d’épines très aiguës, et vous avez supporté avec une grande patience de recevoir des crachats sur votre face glorieuse, d’avoir les yeux voilés et d’être frappé durement à la machoire et au cou par les mains cruelles des impies.
Louange à vous, mon Seigneur Jésus Christ, qui vous êtes laissé lier à la colonne, atrocement flageller, conduire et montrer tout sanglant au tribunal de Pilate, avec une infinie patience, comme l’Agneau innocent.
Honneur a vous, Jésus Christ mon Seigneur : avec tout votre glorieux corps ensanglanté, vous avez été condamné à mourir sur la croix ; vous avez douloureusement porté la croix sur vos saintes épaules ; et, conduit par des furieux au lieu de votre passion, puis dépouillé de vos vêtements, vous avez voulu être ainsi cloué à la croix.
Perpétuel honneur à vous, Seigneur Jésus Christ : dans une telle angoisse vous avez regardé avec des yeux d’amour votre noble mère qui n’avait jamais commis de péché ni consenti à la plus légère faute ; et pour sa consolation vous l’avez confiée à la garde de votre disciple.
Bénédiction éternelle à vous, Jésus Christ mon Seigneur : dans les affres de la mort, vous avez donné à tous les pécheurs l’espérance du pardon lorsque vous avez miséricordieusement promis la gloire du paradis au malfaiteur qui se tournait vers vous.
Louange éternelle à vous, Jésus Christ mon Seigneur, pour cette heure où vous avez souffert sur la croix, pour nous pécheurs, les plus grandes amertumes et les angoisses les plus extrêmes ; car les souffrances très aiguës de vos blessures atteignaient durement votre âme et transperçaient cruellement votre cœur sacré ; finalement votre cœur a éclaté, vous avez rendu l’esprit et, penchant la tête, vous êtes remis humblement aux mains de Dieu votre Père, et alors votre corps a connu le froid de la mort.
Béni soyez-vous, Jésus Christ mon Seigneur, qui avez racheté les âmes par votre sang précieux et votre mort sacrée, qui les avez miséricordieusement ramenées de l’exil à la vie éternelle.
Béni soyez-vous, Jésus Christ mon Seigneur, qui pour notre salut avez permis que votre côté et votre cœur fussent percés par la lance, et qui avez fait jaiilir de votre côté les flots de votre sang précieux pour nous racheter.
Gloire à vous, Jésus Christ mon Seigneur, parce que vous avez voulu que votre corps béni fût déposé de la croix par vos amis et couché dans les bras de votre mère très douloureuse ; et parce que vous avez permis qu’elle l’enveloppât de linges, qu’il fût mis au tombeau et gardé par des soldats.
Honneur éternel à vous, Jésus Christ mon Seigneur, qui êtes ressuscité des morts le troisième jour ; qui vous êtes manifesté vivant aux témoins de votre choix ; qui, après quarante jours, êtes monté au ciel à la vue de beaucoup, et qui y avez établi avec honneur vos amis que vous avais délivrés des enfers.
A vous, jubilation et louange éternelle, Seigneur Jésus Christ, qui avez envoyé le Saint-Esprit dans le cœur de vos disciples et avez développé en eux un amour infini de Dieu.
Béni soyez-vous, digne de louange et de gloire éternellement, Jésus mon Seigneur, qui trônez dans votre royaume céleste dans la gloire de votre divinité, vivant corporellement avec vos membres très saints que vous avez tirés de la chair de la Vierge. Et c’est ainsi que vous viendrez au jour du jugement pour juger les âmes de tous, vivants et morts. Vous qui vivez et régnez avec le Père et le Saint-Esprit pour les siècles des siècles. Amen.
Sainte Brigitte de Suède

Lettre du Pape Jean-Paul II à l’occasion des 600 ans de la canonisation de Ste Brigitte
A ma bien-aimée Fille Tekla Famiglietti
Abbesse générale de l’Ordre du Saint-Sauveur de Sainte-Brigitte
1. Six cents ans se sont écoulés depuis que, le 7 octobre 1391, dans la basilique du Vatican, mon prédécesseur le Pape Boniface IX[1] canonisa sainte Brigitte de Suède. Dans la Bulle « Ab origine mundi » on soulignait à juste titre, parmi les vertus et les charismes de la nouvelle sainte, sa piété manifeste, les dons de discernement des cœurs et des intuitions surnaturelles, un esprit prophétique.
La mémoire historique est encore aujourd’hui pleine d’admiration devant cette femme, expression et interprète de la terre de Suède[2]. En effet, nous ne sommes pas simplement en présence d’une des figures les plus représentatives du mysticisme de la fin du Moyen Age dont l’ Eglise a été riche aux XIV° et XV° siècles, mais on reconnaît surtout en elle la profonde dévotion avec laquelle elle a su servir et défendre le Siège apostolique et le successeur de Pierre. Ce n’est pas un hasard si le Congrès d’étude qui se tiendra dans les prochains jours à Rome, dans la maison où la sainte s’éteignit le 23 juillet 1373, a pour thème : « Sainte Brigitte, prophétesse des temps nouveaux. » Les dimensions internationales et interconfessionnelles d’une telle rencontre manifestent l’actualité du charisme de Brigitte de Suède. Son témoignage déterminant de femme « fidèle à la sainte Mère Eglise » constitue un encouragement pour tous les croyants. L’urgence missionnaire, qui illumina sa vie itinérante du nord au sud du continent européen, fait d’elle un exemple à imiter, surtout dans l’œuvre de la nouvelle évangélisation en Europe. Sainte Brigitte de Suède est en effet une sainte aux dimensions européennes. Ardente d’amour divin, elle se consacra tout entière à la cause du Règne, œuvrant activement pour l’unité des chrétiens.
Dans cette lettre, alors que je rends grâces au Père céleste pour les nombreux dons spirituels prodigués à la fondatrice de votre ordre, je tiens à souligner et à soumettre encore une fois à la réflexion de tout le peuple de Dieu certains aspects de son message, profondément conscient que ses paroles et son œuvre pourront être d’un grand soutien à ceux qui désirent se consacrer sincèrement à réaliser l’invitation du Christ : « Ut Unum sint.[3] »
2. Une épouse chrétienne exemplaire[4]. Ce fut la note dominante de la première partie de la vie de sainte Brigitte (1316-1344) jusqu’à la mort de son mari, survenue au monastère d’Alvastra, où il s’était retiré. Mère exemplaire de huit enfants, elle les éleva, avec son fidèle mari, à la perfection chrétienne et, suivant les traditions religieuses de l’époque, les accompagna en pèlerinage aux sanctuaires de Compostelle, d’Alvastra et dans beaucoup d’autres lieux sacrés pour la piété populaire de l’époque[5].
Brigitte et Ulf, son mari, se consacrèrent intensément à la contemplation de la passion du Christ, aux jeûnes et à la charité envers les pauvres et les malades, et ils persévérèrent dans la prière et la méditation des Ecritures Saintes.
En 1344, après la mort de son mari, dont elle veilla longtemps et avec amour la dépouille mortelle, Brigitte se mit en route pour Rome. Elle eut à cette époque de sa vie des expériences extraordinaires de « mystique conjugale », s’abandonnant aux mystérieux desseins du Ciel grâce à de longs silences intéreurs et une oraison ardente et pleine de confiance.
3. Fidélité à la sainte Mère Eglise. L’expérience d’Alvastra fit mûrir en elle le désir de se donner entièrement au Seigneur. Voulant revivre le climat spirituel de l’Eglise priant autour de Marie au Cénacle, elle fonda le monastère de Vadstena en Suède.
C’était l’époque des grandes épreuves pour la papauté, et Brigitte œuvra avec tous les moyens dont elle disposait pour faire revenir le Pape sur le siège de Rome, car elle concevait cet engagement comme une mission particulière que le Seigneur lui aurait confiée.
Pour mener à bien cette action en faveur du successeur de saint Pierre elle se laissa guider par ses intuitions intérieures et par la lumière de l’Esprit de Dieu.
Elle choisit Rome pour seconde patrie et, le cœur plein d’ardeur apostolique, d’amour sans ombres pour le Siège de Pierre, elle favorisa par tous les moyens la paix en Suède, en France, en Angleterre et en Italie. Sa présence fut particulièrement efficace à Milan, Pavie, Assise, Monte Sant’Angelo, Manfredonia, Bari, Bénévent, Naples, Aversa, Salerne et Amalfi : lieux qui conservent aujourd’hui encore avec gratitude le souvenir de son passage.
Elle fut estimée et vénérée par les croyants non seulement dans sa terre d’origine, mais partout où elle eut à travailler. Un tel témoignage unanime de dévotion, qui subsiste encore aujourd’hui, constitue un signe prophétique de réconciliation et d’espérance pour le continent européen et pour l’humanité entière.
4. Comme l’esprit de sainte Brigitte est actuel ! Son expérience religieuse est marquée par le désir d’unité et d’adhésion à Jésus, Dieu et homme, auquel la sainte s’adressait avec des accents de confidence tendre et inspirée. Son amour pour la Vierge Marie, « Mater gratiæ » était intense et filial. Un modèle d’ascétisme si riche a inspiré pendant des siècles de nombreuses pratiques de piété populaire qui, après si longtemps conservent encore la fraîcheur de leur attraction. Il s’agit d’un courant spirituel simple, qui considère Jésus comme 1′époux et le compagnon de chaque jour.
Pour ceux qui veulent la connaître et suivre ses traces, Brigitte apparaît comme la femme forte, qui a laissé une empreinte particulière dans la maison et à la cour où elle vécut[6] : l’épouse fidèle engagée dans l’union mystique avec le Christ ; la mère sainte désireuse de transmettre à ses enfants les secrets du salut éternel ; la religieuse exemplaire qui consuma son existence dans la charité et brûla du désir de « se perdre » en Dieu.
5. Le souvenir d’un personnage aussi significatif dans l’histoire de l’engagement pour l’unité de l’Eglise fait spontanément penser à une autre femme, elle aussi suédoise, qui a de nouveau proposé aux hommes de ce siècle la spiritualité de sainte Brigitte. Il s’agit de Mère Marie Elisabeth Hesselblad, morte à Rome, dans la même maison que la sainte, le 24 avril 1957[7].
Son œuvre se situe dans le sillage lumineux du charisme de la sainte fondatrice transmis à travers les siècles par les différentes familles religieuses brigidines, masculines et féminines, disséminées dans le monde. Ayant elle aussi rejoint Rome et le catholicisme, elle fonda une nouvelle branche des Brigidines ayant un but œcuménique significatif. L’ardent désir de réconciliation et de communion ecclésiale a ensuite été hérité par ses filles spirituelles, qui continuent à offrir leurs prières et leurs sacrifices, pour que l’unité se reforme au plus tôt parmi tous ceux qui professent leur foi en Jésus-Christ.
6. Tandis que, avec une âme reconnaissante au Seigneur, je m’unis à la joie de ceux qui célèbrent en ces jours le sixième centenaire de la canonisation de sainte Brigitte, je souhaite de tout cœur que son service courageux rendu à l’Eglise soit aujourd’hui encore un stimulant et un encouragement pour ceux qui veulent se consacrer à la nouvelle évangélisation de l’humanité.
Que le Rédempteur de l’homme transmette le souffle prophétique et missionnaire de la mystique suédoise aux instituts qui œuvrent dans le sillage de sa spiritualité, et aussi à toute la communauté de l’Eglise qui s’achemine vers le troisième millénaire chrétien. Que Marie Mater gratiæ accompagne de façon spéciale tout le développement de l’ordre dont vous êtes, chère Fille, responsable. Enfin, que chaque membre de cet ordre du Saint-Sauveur et des autres familles religieuses qui s’inspirent de sainte Brigitte, obtienne de Dieu, grâce à la protection céleste de la Mère fondatrice commune, le don de la fidélité et de la persévérance.
Que dans ce cheminement de perfection évangélique si prenant, ma Bénédiction apostolique puisse vous aider, vous et vos sœurs.
Du Vatican, le 8 septembre 1991, fête de la nativité de la Très Sainte Vierge, treizième année de mon pontificat.

[1] Boniface IX : Pierre Tomacelli, né à Naples vers le milieu du XIV° siècle, fut élu pape le 2 novembre 1389 et couronné le 9 novembre 1389 ; il mourut à Rome le 1° octobre 1404.
[2] Sainte Brigitte, née vers 1303 à Skederid (Roslagen), dans la noble famille de Finsta, est apparentée par sa mère à la famille royale de Suède. Son père, le chevalier Birger Persson est sénateur du Royaume et lagman (sénéchal) de la principale province de Suède, l’Upland, pour quoi il rédigea une loi qui, au XIV° siècle, est à la base de la loi civile et criminelle commune à tout le Royaume. Cette famille observait les jeûnes, se confessait tous les vendredis, faisait des lectures spirituelles et des pèlerinages.
[3] « Qu’ils soient un » (évangile selon saint Jean, XVII 21).
[4] Orpheline de mère (1314), Brigitte fut confiée à sa tante maternelle, femme du sénéchal d’Ostrogothie, qui la maria (1316), à Ulf Guodmarsson dont elle eut quatre garçons et quatre filles ; trois moururent en bas âge. Ulf fut successivement langman de Néricie (1330), chevalier et sénateur du Royaume. Jusqu’en 1340, Brigitte s’occupa de l’éducation de ses enfants mêlés à ceux qui vivaient à Ulvasa, leur lisant la Bible et la Vie des Saints. Elle fit construire sur le domaine un bâtiment pour les pauvres et les malades qu’elle soignait elle-même avec ses enfants.
[5] En 1341, fidèles à une tradition familiale, ils partirent pour saint Jacques de Compostelle, avec des parents, des amis et des prêtres dont un cistercien, confesseur de Brigitte. Sur le chemin du retour, Ulf tomba malade à Arras et se retira à l’abbaye d’Alvastra où un de ses fils était moine, et où il mourut, en 1344.
[6] En 1335, elle reçoit la charge d’initier aux coutumes suédoises Blanche de Dampierre que Magnus II Eriksson vient d’épouser; elle exerce à la cour une influence certaine.
[7] Elisabeth Hesselblad, née à Faglavik (Suède) le 4 juin 1870, dans une famille luthérienne, elle eut très jeune la nostalgie de la réunion des Eglises en même temps qu’un grand intérêt pour la vie de sainte Brigitte. A dix-huit ans, après la mort de son père, elle émigra aux Etats-Unis où elle devint infirmière à New York. Elle fut reçue dans l’Eglise Romaine (15 août 1902). En 1904, atteinte d’une maladie jugée incurable, elle voulut finir ses jours à Rome, dans la maison où avait résidé sainte Brigitte et qui était occupée par des carmélites. Son état de santé s’étant amélioré, Pie X lui accorda de faire profession dans l’ordre des brigittines en continuant à résider dans son carmel romain (1906). En 1908, elle entreprit de visiter les couvents brigittins encore existants en Espagne, en Angleterre, aux Pays-Bas et en Allemagne, afin d’en mieux connaître la règle et d’inviter les religieuses à « faire quelque chose » pour la Suède luthérienne. Elle comprit que pour réintroduire l’ordre en Suède, il était indispensable d’en modifier la règle pour l’adapter à la culture suédoise moderne. Revenue à Rome, elle décida, avec l’aide de son directeur spirituel, le jésuite Hagen, directeur de l’Observatoire astronomique du Vatican, de fonder une nouvelle branche de l’ordre des brigittines, orientée nettement vers l’union des Eglises et dont la règle pourrait convenir à des Suédoises. Un premier couvent put être ouvert en Suède, à Vilohem, en 1923 ; une seconde maison fut fondée en 1929 à Nordkoping.

Marie-Madeleine pénitente – J’ai placé deux Homélies …. j’étais indécis

21 juillet, 2012

Marie-Madeleine pénitente - J'ai placé deux Homélies .... j'étais indécis dans images sacrée

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