Archive pour le 27 juillet, 2012

Feeding_Multitude_Multiplication_Pains

27 juillet, 2012

Feeding_Multitude_Multiplication_Pains dans images sacrée 19%20CORBOULD%20THE%20MIRACLE%20OF%20THE%20LOAVES%20ANDGE

http://www.artbible.net/3JC/-Mat-14,13_Feeding_Multitude_Multiplication_Pains/slides/18%20WESLEY%20%20FEEDING%20THE%20MULTITUDE.html

DISCOURS DE JEAN-PAUL II AU COMITÉ OLYMPIQUE INTERNATIONAL, 1982

27 juillet, 2012

http://www.zenit.org/article-31549?l=french

DISCOURS DE JEAN-PAUL II AU COMITÉ OLYMPIQUE INTERNATIONAL, 1982

« L’Eglise regarde le sport avec sympathie »

ROME, vendredi 27 juillet 2012 (ZENIT.org) –  « L’Eglise regarde le sport avec sympathie. Elle le considère avant tout comme une éducation physique, car elle voit le corps humain comme le chef-d’œuvre de la création dans l’ordre matériel », a déclaré Jean-Paul II en recevant, le 27 mai 1982, à Rome, les membres du Comité olympique international réuni à Rome pour une session. Il y a aussi rappelé comment saint Pie X a soutenu les Jeux dont le baron Pierre de Coubertin était venu lui parler.
Voici le texte intégral du discours de Jean-Paul II, publié par le site internet du Vatican :


DISCOURS DU PAPE JEAN-PAUL II ?AUX MEMBRES DU COMITÉ INTERNATIONAL OLYMPIQUE
Jeudi, 27 mai 1982
Monsieur le Président, ?Mesdames, Messieurs,
1. Je vous souhaite la plus cordiale bienvenue, à vous tous, membres du Comité international olympique, réunis à Rome pour votre LXXXVéme session. Je suis très touché de la marque d’honneur que vous avez tenu à me donner, et j’ai vivement apprécié les propos que vient de tenir devant moi votre Président, en illustrant la plus noble idée que l’on puisse se faire du sport et des compétitions sportives. Oui, votre présence est pour moi un motif de profonde joie parce qu’elle me donne l’heureuse occasion de continuer avec votre Comité – qui est l’autorité la plus haute et la plus qualifiée en ce domaine – le dialogue sur le sport et avec les sportifs que l’Eglise a voulu entretenir sereinement, spécialement au cours de ce siècle, alors que ce phénomène prenait des proportions très vastes avec des répercussions sociales multiples.
Il me plaît, en la circonstance, de rappeler d’abord saint Pie X: il encouragea la noble initiative du baron Pierre de Coubertin qui restaura, à l’époque contemporaine, avec un succès croissant, les “Jeux olympiques”. Je pense également à Pie XII, qui nous a laissé un enseignement riche et lumineux sur l’activité physique et sportive dans la vie de l’homme. Jean XXIII, à son tour, en 1960, durant les Jeux olympiques de Rome, reçut en audience les athlètes de 83 nations, et également votre Comité. Paul VI, enfin, en avril 1965, accueillit lui aussi le Comité international olympique, réuni à Rome pour sa LXIVème session.
2. L’Eglise regarde le sport avec sympathie. Elle le considère avant tout comme une éducation physique, car elle voit le corps humain comme le chef-d’œuvre de la création dans l’ordre matériel; sur ce corps, dit la Bible en un style très imagé, Dieu le Créateur insuffla un “souffle de vie”, en le rendant instrument d’une âme immortelle, avec ses capacités d’intelligence, de volonté, de don de soi, qui transcendent infiniment la composition matérielle du corps: “L’homme devint un être vivant” (Cfr. Gen. 2, 7). De plus, la Rédemption opérée par le Christ a rendu le corps de l’homme “membre du Christ”, et “temple de l’Esprit Saint” (Cfr. 1 Cor. 6, 15), destiné certes à tomber en poussière au cours du temps, mais aussi à ressusciter d’une manière définitive pour l’éternité.
Un sport réalisé de façon saine correspond donc à cette vision sereine de la dignité du corps, sans tomber dans certaines conceptions qui arrivent pratiquement à l’idolâtrie de la beauté et de la vigueur physique.
3. Mais l’Eglise voit également dans le sport un puissant facteur d’éducation morale et sociale, au niveau personnel et aussi au plan national et international. Comme manifestation de l’agir de l’homme, il doit être une école authentique et une expérience continuelle de loyauté, de sincérité, de fair-play, de sacrifice, de courage, de ténacité, de solidarité, de désintéressement, de respect! Quand, dans les compétitions sportives, c’est la violence qui l’emporte, l’injustice, la fraude, la soif du gain, les pressions économiques et politiques, les discriminations, alors le sport est ravalé au rang d’instrument de la force, de l’argent.
Je souhaite que votre Comité international olympique défende toujours, avec la clarté et l’énergie nécessaires, les grands idéaux du sport, avec ses caractéristiques de “noblesse et de chevalerie” dont parlait le restaurateur des Jeux olympiques. Vous les avez fort bien exprimés dans votre adresse d’hommage. Et comme le disait mon prédécesseur Paul VI, “la pratique du sport au niveau international . . . s’est révélée un facteur remarquable pour le progrès de la fraternité entre les hommes, et pour la diffusion de l’idéal de la paix entre les nations . . . Ils apprennent à s’affronter dans les luttes pacifiques du stade et de la palestre, et non plus dans les luttes fratricides des champs de bataille. La guerre, cette grande ennemie du genre humain, est l’ennemie aussi par excellence de vos nobles et paisibles performances” (Cfr. Insegnamenti di Paolo VI, IV (1966) 207).
Pour cela, l’Eglise entend continuer et approfondir son dialogue ouvert et sincère avec tout le monde du sport, et en particulier avec votre Comité, qui a le devoir de défendre dans le monde les idéaux du combat sportif.
En formulant ces vœux, j’invoque sur vous, sur vos familles, sur vos nations et sur vos travaux, les Bénédictions de Dieu et en particulier les dons de sagesse, de force et d’amour.
 © Copyright 1982 -  Libreria Editrice Vaticana

Deuxième Livre des Rois, 4, 42 – 44 – commentaires de Marie Noëlle Thabut

27 juillet, 2012

http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/commentaires-de-marie-noelle-thabut.html

Dimanche 29 juillet: commentaires de Marie Noëlle Thabut

PREMIERE LECTURE – Deuxième Livre des Rois, 4, 42 – 44

42 Il y avait alors une famine dans le pays. Sur la récolte nouvelle, 
 quelqu’un offrit à Elisée, l’homme de Dieu, 
 vingt pains d’orge et du grain frais dans un sac. 
 Elisée dit alors :
 « Donne-le à tous ces gens pour qu’ils mangent. »
43 Son serviteur répondit :
 « Comment donner cela à cent personnes ? » 
 Elisée reprit :
 « Donne-le à tous ces gens pour qu’ils mangent, 
 car ainsi parle le SEIGNEUR :
 On mangera et il en restera. »
44 Alors il les servit, ils mangèrent, 
 et il en resta, selon la parole du SEIGNEUR.

Elisée a été prophète dans le Royaume du Nord, entre 850 et 800 av.J.C. environ. Son histoire se lit comme un roman : on la trouve pour la plus grande part dans le deuxième livre des Rois ; Elisée est le successeur du grand prophète Elie, il est son fils spirituel ; et, d’ailleurs, les auteurs bibliques lui attribuent des pouvoirs semblables à ceux du grand prophète. Voici comment, bien plus tard, vers 200 av.J.C, le livre du Siracide résume sa vie : « Lorsqu’Elie eut été caché dans le tourbillon, Elisée fut rempli de son esprit. Ses jours durant, il ne fut ébranlé par aucun chef et personne ne put lui en imposer. Rien n’était trop difficile pour lui… Pendant sa vie il fit des prodiges, même après sa mort ses oeuvres furent merveilleuses. » (Si 48, 12-14).
 Elisée n’a pourtant pas laissé d’écrits mais ses miracles et ses paroles de feu ont visiblement marqué la mémoire d’Israël ; familier des rois, il ne mâchait pas ses mots : apparemment, sa liberté de parole était totale parce qu’il était reconnu comme « un homme de Dieu » (2 R 3, 12). Et, malheureusement, il trouvait bien souvent à redire car, de son vivant, l’idolâtrie n’a jamais cessé dans le Royaume du Nord. Il lui est arrivé, plus d’une fois, de se mêler de politique, d’ailleurs, quand il s’agissait de favoriser un roi disposé à respecter l’Alliance. C’est ainsi, qu’un beau jour, il a tranquillement profité du déplacement du roi (Achazias) pour en faire sacrer bien vite un autre à sa place (Jéhu) !
 Mais cet « homme de Dieu » doit principalement sa célébrité à ses nombreux miracles : deux d’entre eux nous sont proposés ailleurs dans la liturgie : la naissance du fils de la Shunamite (2 R 4, 8-16) et la guérison du général syrien lépreux, Naaman (2 R 5). Mais il y en a bien d’autres ; à commencer par son premier geste, celui qui lui permit de se faire respecter comme porte-parole de Dieu : il ouvrit les eaux du Jourdain et traversa à pied sec (2 R 2, 14), comme Josué l’avait fait pour le peuple, lors de l’entrée dans la terre Promise (Jos 3), comme Elie lui-même venait de le faire devant lui (2 R 2, 8) ; je vous rappelle brièvement quelques autres des miracles d’Elisée dans l’ordre du récit du livre des Rois : quand les eaux de Jéricho devinrent mauvaises et frappèrent le peuple et les troupeaux de stérilité, c’est lui qu’on appela, et il les assainit (2 R 2, 19) ; il intervint à plusieurs reprises en faveur de la famille de Shunam qui l’avait hébergé, en particulier il ressuscita l’enfant (2 R 4 et 8). Pour finir, on ne parle pas souvent du miracle de l’huile, bien joli pourtant : une veuve pauvre, poursuivie par des créanciers, était sur le point de se faire enlever ses deux fils pour en faire des esclaves ; elle appela Elisée au secours ; celui-ci lui dit : « Que puis-je faire pour toi ? Dis-moi, que possèdes-tu chez toi ? » Elle répondit : « Je n’ai plus rien chez moi, si ce n’est un peu d’huile pour me parfumer. » C’était dire son extrême pauvreté : étant en deuil, elle ne se parfumait plus et avait rangé l’huile dans son placard, c’était la seule chose qui lui restait. Il n’en fallait pas davantage à l’homme de Dieu : il lui dit : « Va emprunter des vases chez tous tes voisins, des vases vides, le plus que tu pourras… Puis verse ton huile à parfumer dedans. » Vous devinez la suite : elle remplit autant de vases qu’elle put en trouver, l’huile coulait toujours. Elle n’avait plus qu’à vendre son huile pour payer ses dettes (2 R 4, 1-7).
 Venons-en à la multiplication des pains qui est notre première lecture de ce dimanche. Encore une fois, Elisée agit dans un contexte de pauvreté : grâce aux historiens, on sait que le royaume d’Israël a connu plusieurs fois la famine après une période de sécheresse. Ceci dit, la raison raisonnante n’est pas de son côté : on ne sait pas très bien quelle taille faisaient les vingt pains d’orge, mais il faut croire qu’ils étaient notoirement insuffisants, puisque, très sagement, et dans les meilleures intentions du monde, son serviteur a cherché à le dissuader : « Comment donner cela à cent personnes ? » sous-entendu « charité bien ordonnée commence par soi-même ». Mais la foi, la vraie, est têtue : sans désemparer, et sans changer un seul mot, d’ailleurs, Elisée répète « Donne-le à tous ces gens pour qu’ils mangent » ; cette fois, pourtant, il s’explique : « car ainsi parle le SEIGNEUR : On mangera, et il en restera. » Le serviteur n’a plus qu’à obéir, car, visiblement, Elisée ne puise pas son audace en lui-même. Comme toujours, il y a la voix de la raison humaine… et l’autre, celle qui sait que « Le SEIGNEUR est proche de ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent en vérité », comme dit le psaume de ce dimanche (Ps 144/145).
 Quelques remarques, pour terminer, sur le miracle lui-même : dans tous les récits de miracles, qu’ils soient de l’Ancien ou du Nouveau Testament, on retrouve quatre éléments, toujours les mêmes : premièrement, un vrai besoin : la maladie, le handicap, la mort, ou encore la famine (ici), …
 Deuxièmement, un geste libre : ici, quelqu’un a pris du pain sur sa récolte, en temps de famine, justement ;
 troisièmement, le recours à celui qui est considéré comme l’envoyé de Dieu : ici, Elisée ; les pains lui sont offerts, parce qu’il est reconnu comme l’homme de Dieu : on nous précise que ce sont des pains de prémices, (littéralement, de la récolte nouvelle) c’est-à-dire l’offrande liturgique.
 enfin, quatrièmement, la foi dans l’intervention du Seigneur : contre l’avis de son serviteur, Elisée maintient sa décision. La sollicitude de Dieu lui a donné raison !

17 ème Dimanche du temps ordinaire B – Homélie; Si ce texte évangélique avait été écrit par Jean de LaFontaine, nous aurions su que c’était une fable.

27 juillet, 2012

hOMéLIEhttp://www.chalais.fr/article.php3?id_article=648

17 ème Dimanche du temps ordinaire B

Homélie du frère Maxime Allard, dominicain

Si ce texte évangélique avait été écrit par Jean de LaFontaine, nous aurions su que c’était une fable.

Elle aurait alors pu être intitulée : l’administrateur, le généreux et le prophète ou le charismatique. Cette fable aurait recensé trois postures, trois manières de résoudre un problème, trois manière de réagir devant une situation complexe.
La situation est la suivante : Jésus et ses disciples sont sur la montagne. Une foule s’avance vers eux. Jésus a une de ses idées brillante habituelle : ce serait bien de nourrir cette foule. Mais où trouver de quoi nourrir 5 000 personnes au milieu de nulle part, lorsque boulangeries, poissonneries, pâtisseries et boucheries ne se trouvent pas à portée de la main ? L’épreuve, car c’en est une : où trouver cette nourriture ?
L’administrateur, illustré ici par l’apôtre Philippe, entre en scène. Premièrement, il déplace la question. Logique, il pose la question préalable car à quoi bon passer des heures à répondre à la question « où trouver et acheter ? » si on n’a pas de quoi payer. Mieux vaut s’assurer avoir la somme avant de se lancer dans la folle aventure. Alors, bon administrateur, il calcule. Pour que chacun ait un « petit morceau de pain », il faudrait le salaire de 200 journées de travail ! Mais comme Jésus veut certainement plutôt rassasier les gens – c’est plutôt son genre -, mieux vaut doubler cette somme afin que chacun reçoive un bon morceau de pain. Nous en sommes donc à 400 journées de travail. Mais du pain, aussi bon soit-il, cela ne constitue guère un vrai festin. Ajoutons donc un autre 200 jours de travail, de quoi acheter quelques poissons aussi. Cela fait donc un total de 600 journées de travail, soit, pour une seule personne, plus de 2 ans de travail, soit 48000 heures de travail, si on calcule qu’il travaille à 8heures\jour. Il faut voir que le salaire de base qui sert au calcul de Philippe est un salaire assez bas. On pourrait certes élever les salaires, cela prendrait moins d’heures pour amasser la somme nécessaire pour bien nourrir tout le monde. Mais voilà, on n’a pas ce temps. Philippe est réaliste. Donc la proposition de Jésus semble impossible à réaliser. Philippe a fait, en tant qu’administrateur, comptable, tout ce qu’il savait et pouvait faire. Il l’a bien fait… A-t-il passé l’épreuve ? Il ne faudrait pas répondre trop vite par l’affirmative ou la négative !
Passons au réaliste généreux, nommé André. Il n’est pas fort en calcul. Il se contente de regarder ce qui est autour de lui, à portée de la main car il veut donner, il est prêt à donner beaucoup, généreusement, sans compter à la dépense. Mais voilà : à portée de la main, il n’y a que quelques pains et du poisson en quantité négligeable. Avec toute sa bonne volonté, il doit s’avouer dépassé, incapable d’envisager comment faire. Il n’a pas le talent de l’administrateur, mais comme lui il atteint les limites de ses capacités. A-t-il failli l’épreuve proposée par Jésus ? Il ne faudrait pas répondre trop vite par l’affirmative ou la négative !
Alors entre en scène le prophète charismatique. Il n’y a presque rien et la foule est immense, qu’à cela ne tienne. La Providence existe, elle est bonne et généreuse. Il suffit de lui rendre grâce pour ce qu’on a déjà trouvé et espérer qu’elle soit alors mise en branle et qu’elle fasse descendre, miraculeusement, sur la foule de quoi la rassasier ! N’est-il pas écrit qu’un peu de foi, de la foi gros comme un grain de moutarde pouvait suffire à déplacer une montagne, alors, imaginez quelques 5000 pains et poissons, cela ne fait même pas une petite colline. Ce doit être possible. C’est dans les limites de l’espérance, surtout qu’elle est bien rivée sur une charité brûlante : nourrir ces gens, fatigués, estropiés peut-être qui se sont déplacés pour suivre Jésus, l’entendre, vivre de sa parole. Mais voilà, à part le cas du prophète Élisée, mentionné dans la première lecture et les quelques rares multiplications de pains et de poissons relatées de Jésus au cours de son ministère, on connaît peu de cas de ce genre de multiplication. Tentez l’expérience et vous verrez… Ce prophète a-t-il failli l’épreuve par Jésus ? Il ne faudrait pas répondre trop vite par l’affirmative ou la négative !
Pour aller plus loin, il faut faire un pas en arrière. La foule qui vient, elle le fait parce qu’elle a vu Jésus faire des « signes », guérir ses malades. C’est ce qui la met en mouvement. La proximité même des disciples au maître risque fort de ne plus les voir ou de n’en plus voir la portée, portés qu’ils sont par leur relation privilégiée avec lui. Par l’épreuve qu’il leur propose, Jésus les pousse à aller au bout de leur capacité. Il les excite à s’investir à fond et à parvenir aux confins de qui ils sont. Il les oriente vers leur manque, leurs limites, leur besoin d’aide. Afin qu’eux aussi redécouvrent, avec un regard renouvelé, la teneur des « signes » qu’il opère.
Que l’on soit l’administrateur, le généreux réaliste ou le prophète charismatique, il importe donc, humblement, de se reconnaître, comme la foule, à la suite du Christ, comme déjà partiellement en retard sur ce qui est enjeu dans sa parole, ses gestes et sa personne. Jésus les devance tous. Avancé, il les attire, les invite à le regarde lui, à le reconnaître lui et à ne se satisfaire ni de rendre grâce au Père pour leurs compétences ni de s’attrister de leurs incompétences. Ils pourront alors, avec la foule, confesser être en présence du « Prophète » et désirer vivre de sa surabondante générosité non plus, comme cela, au passage, sur une montagne, mais au quotidien : faisons-le notre roi en qui se croiseraient efficacement l’administrateur, le généreux réaliste et le prophète charismatique ! Mais Jésus les devance une fois de plus et refuse d’entrer dans ce jeu.
Depuis Pâques, les disciples se retrouvent ensemble à former un même « corps », l’Église. S’y retrouvent les administrateurs, les généreux réalistes et les prophètes charismatique. Difficile, malgré la foi commune et le même baptême qui les unisse, de les faire vivre et travailler ensemble. D’où l’appel de la Lettre aux Éphésiens à apprendre à vivre ensemble dans la douceur, l’humilité. En rassemblant leurs capacités propres, en les faisant travailler ensemble, qu’il sera possible de poursuivre l’œuvre de Jésus – nourrir les foules de la parole, dénoncer les injustices, veiller à ce que les exclus de toutes sortes trouvent un espace de reconnaissance – et, comme lui, de faire signe vers plus qu’un prophète, généreux administrateur royal, mais vers le Fils qui à son tour fait signe vers le Père de qui vient toute grâce et vers qui montent, de dimanche en dimanche, nos actions de grâce.

frère Maxime Allard, op