23 juillet – Sainte Brigitte de Suède

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23 juillet – Sainte Brigitte de Suède

Sommaire :
Biographie
Prière de Ste Brigitte
Lettre du Pape Jean-Paul II

Biographie
Comme sainte Catherine de Sienne, sainte Brigitte pria et agit pour la fin du Grand schisme d’Occident et le retour du pape à Rome. Ses paroles et son œuvre, écrit Jean-Paul II à l’Abbesse générale de l’Ordre du Saint-Sauveur, pourront être d’un grand soutien à ceux qui désirent se consacrer sincèrement à la réalisation de l’invitation du Christ Utunum sint (Jean XVII 21). Le Saint-Père affirmait que L’urgence missionnaire, qui illumina sa vie itinérante du nord au sud du continent européen, fait d’elle un exemple à imiter surtout dans l’œuvre de la nouvelle évangélisation en Europe.
Sainte Brigitte, apparentée par sa mère à la famille royale de Suède, naquit vers 1303, d’une noble famille de Finsta, à Skederid, dans le Roslagen à une cinquantaine de kilomètres au nord de Stockholm. Son père, le chevalier Birger Persson était sénateur du Royaume et lagman (sénéchal) de la province d’Upland, la principale de Suède, pour quoi il rédigea une nouvelle loi qui, au XIV° siècle, fut à la base de la nouvelle loi civile et criminelle commune à tout le Royaume. Cette famille observait les jeûnes, se confessait tous les vendredis, faisait des lectures spirituelles et des pèlerinages.
Orpheline de mère en 1314, Brigitte fut confiée à un de ses tantes maternelles, femme du sénéchal d’Ostrogothie, qui la maria, lorsqu’elle eut treize ans (1316), à Ulf Guodmarsson, beau jeune homme de dix-huit ans, dont elle eut quatre garçons et quatre filles : Gudmar, Bengt et Ingeborg, moururent en bas âge ; Marta, Karl, Birger, Catherine et Cecilia parvinrent à l’âge adulte. Ulf Guodmarsson fut successivement sénéchal, chevalier et sénateur du Royaume. Jusqu’en 1340, Brigitte s’occupa de l’éducation de ses enfants mêlés à ceux qui vivaient dans la grande propriété d’Ulvasa, leur lisant la Bible et la Vie des Saints. Elle fit construire sur le domaine un bâtiment pour les pauvres et les malades qu’elle soignait elle-même avec ses enfants.
En 1335, Brigitte reçut la charge d’initier aux coutumes suédoises Blanche de Dampierre, fille du comte de Namur que, le roi Magnus Eriksson venait d’épouser et elle exerça à la cour une influence certaine. Elle séjournait souvent au château de Vadstena, sur les bords du lac Vattere, proche d’Alvastra, première abbaye cistercienne de Scandinavie.
En 1341, Brigitte et Ulf, fidèles à une tradition familiale vieille de quatre générations, partirent pour saint Jacques de Compostelle, accompagnés de parents, d’amis et de prêtres dont un cistercien, confesseur de Brigitte. Sur le chemin du retour, Ulf tomba malade à Arras et se retira à l’abbaye d’Alvastra où un de ses fils était moine, et où il mourut, en 1344. Veuve, Brigitte s’installa dans une dépendance d’Alvastra où commencèrent les révélations qu’elle eut jusqu’à sa mort. Elle reçut les conseils et l’appui de Pierre Olafsson, sous-prieur, puis prieur d’Alvastra, qui était à la fois son directeur spirituel et son secrétaire ; lorsque mourut Maître Matthias, chanoine de la cathédrale de Skenninge, célèbre par sa grande érudition théologique, qui était depuis longtemps son confesseur, il fut remplacé par Pierre de Skenninge ; un autre Pierre Olafsson, aumônier de l’hôpital de Skenninge, conseillait aussi Brigitte.
On peut distinguer quatre cycles de Révélations :
1/ Le cycle suédois (1344-1349) qui s’accompagne de missions à la Cour de Stockholm ainsi qu’auprès de nobles et du clergé. Ce sont des révélations mariales ecclésiales, sur l’institution de l’Ordre du Saint Sauveur, destinées aux sept anges (évêques) de Suède, sur la souveraineté suédoise, sur le déclin de la Chevalerie chrétienne, en faveur de l’indiction d’un second jubilé (année sainte) à Rome, que le prieur d’Alvastra et l’évêque Hemming d’Abo portèrent, de la part de Brigitte, au pape Clément VI à Avignon, comme ils avaient porté aux rois de France et d’Angletterre l’ordre de faire la paix.
2/ Le cycle italo-romain s’ouvre en 1349 où, sous motion divine, sainte Brigitte vient en Italie pour gagner le jubilé de 1350 ; elle a des visions à Milan, puis à Saint-Pierre de Rome le 24 décembre 1349 lors de l’ouverture de la Porte sainte, et, ensuite, en bien d’autres circonstances et lieux romains. Ce sont des avertissements et des menaces avec des promesses de pardon et des appels répétés pour le retour du pape à Rome. A Saint-Paul-hors-les-Murs notamment, devant un crucifix, elle reçoit communication de ses oraisons de la Passion.
3 Le troisième cycle eut lieu de 1364 à 1370 lors des pèlerinages de Brigitte dans divers sanctuaires d’Italie : Assise (saint François), Ortono a Mare (saint Thomas apôtre), Mont Gargan (saint Michel), Bari (saint Nicolas), Bénévent (saint Barthélemy), Naples (avec plusieurs missions auprès de la reine Jeanne), Salerme (saint Matthieu), Amalfi (saint André).
4/ Le quatrième cycle eut lieu pendant son pèlerinage en Terre sainte (1371-1373) : la Passion (au saint Sépulcre), la Nativité (à Béthléem), la vie de la Vierge (dans la grotte de Jérusalem), et des révélations mineures au Cénacle, sur le mont des Oliviers, près du Jourdain ainsi qu’à l’aller et au retour à Chypre. D’autres révélations comprennent des messages pour la cour de Famagouste de l’empereur byzantin.
Toutes ces révélations furent faites à l’état de veille et en extase, avec des visions corporelles et des auditions. Brigitte eut aussi des locutions intérieures. Elle retenait tout jusqu’à ce qu’elle l’ait dicté à un secrétaire qui transcrivait en latin. Alors la sainte ne retenait plus que le sens général des entretiens qu’elle avait eus avec le Seigneur, la Vierge, les anges ou les saints…

Prière
Béni soyez-vous, Jésus Christ mon Seigneur, qui avez prédit votre mort avant l’heure ; qui, à la dernière Cène, avez merveilleusement consacré avec du pain matériel votre corps qui nous rachète ; qui l’avez donné par amour aux Apôtres en mémoire de votre très précieuse passion ; vous qui, en leur lavant les pieds de vos très saintes et nobles mains, leur avez donné humblement un modèle d’humilité.
Honneur à vous, Jésus Christ mon Seigneur qui, par la peur de votre passion et de votre mort, avez fait jaillir une sueur sanglante de votre corps innocent ; pourtant vous avez accompli notre rédemption que vous vouliez réaliser ; et ainsi vous avez manifesté avec une parfaite évidence votre amour pour le genre humain.
Béni soyez-vous, Jésus Christ mon Seigneur, qui fûtes conduit devant Caïphe et qui avez humblement permis, vous qui êtes le juge de tous, qu’on vous livrât au jugement de Pilate.
Gloire à vous, Jésus Christ mon Seigneur, pour les moqueries que vous avez subies : vous avez été revêtu de pourpre, couronné d’épines très aiguës, et vous avez supporté avec une grande patience de recevoir des crachats sur votre face glorieuse, d’avoir les yeux voilés et d’être frappé durement à la machoire et au cou par les mains cruelles des impies.
Louange à vous, mon Seigneur Jésus Christ, qui vous êtes laissé lier à la colonne, atrocement flageller, conduire et montrer tout sanglant au tribunal de Pilate, avec une infinie patience, comme l’Agneau innocent.
Honneur a vous, Jésus Christ mon Seigneur : avec tout votre glorieux corps ensanglanté, vous avez été condamné à mourir sur la croix ; vous avez douloureusement porté la croix sur vos saintes épaules ; et, conduit par des furieux au lieu de votre passion, puis dépouillé de vos vêtements, vous avez voulu être ainsi cloué à la croix.
Perpétuel honneur à vous, Seigneur Jésus Christ : dans une telle angoisse vous avez regardé avec des yeux d’amour votre noble mère qui n’avait jamais commis de péché ni consenti à la plus légère faute ; et pour sa consolation vous l’avez confiée à la garde de votre disciple.
Bénédiction éternelle à vous, Jésus Christ mon Seigneur : dans les affres de la mort, vous avez donné à tous les pécheurs l’espérance du pardon lorsque vous avez miséricordieusement promis la gloire du paradis au malfaiteur qui se tournait vers vous.
Louange éternelle à vous, Jésus Christ mon Seigneur, pour cette heure où vous avez souffert sur la croix, pour nous pécheurs, les plus grandes amertumes et les angoisses les plus extrêmes ; car les souffrances très aiguës de vos blessures atteignaient durement votre âme et transperçaient cruellement votre cœur sacré ; finalement votre cœur a éclaté, vous avez rendu l’esprit et, penchant la tête, vous êtes remis humblement aux mains de Dieu votre Père, et alors votre corps a connu le froid de la mort.
Béni soyez-vous, Jésus Christ mon Seigneur, qui avez racheté les âmes par votre sang précieux et votre mort sacrée, qui les avez miséricordieusement ramenées de l’exil à la vie éternelle.
Béni soyez-vous, Jésus Christ mon Seigneur, qui pour notre salut avez permis que votre côté et votre cœur fussent percés par la lance, et qui avez fait jaiilir de votre côté les flots de votre sang précieux pour nous racheter.
Gloire à vous, Jésus Christ mon Seigneur, parce que vous avez voulu que votre corps béni fût déposé de la croix par vos amis et couché dans les bras de votre mère très douloureuse ; et parce que vous avez permis qu’elle l’enveloppât de linges, qu’il fût mis au tombeau et gardé par des soldats.
Honneur éternel à vous, Jésus Christ mon Seigneur, qui êtes ressuscité des morts le troisième jour ; qui vous êtes manifesté vivant aux témoins de votre choix ; qui, après quarante jours, êtes monté au ciel à la vue de beaucoup, et qui y avez établi avec honneur vos amis que vous avais délivrés des enfers.
A vous, jubilation et louange éternelle, Seigneur Jésus Christ, qui avez envoyé le Saint-Esprit dans le cœur de vos disciples et avez développé en eux un amour infini de Dieu.
Béni soyez-vous, digne de louange et de gloire éternellement, Jésus mon Seigneur, qui trônez dans votre royaume céleste dans la gloire de votre divinité, vivant corporellement avec vos membres très saints que vous avez tirés de la chair de la Vierge. Et c’est ainsi que vous viendrez au jour du jugement pour juger les âmes de tous, vivants et morts. Vous qui vivez et régnez avec le Père et le Saint-Esprit pour les siècles des siècles. Amen.
Sainte Brigitte de Suède

Lettre du Pape Jean-Paul II à l’occasion des 600 ans de la canonisation de Ste Brigitte
A ma bien-aimée Fille Tekla Famiglietti
Abbesse générale de l’Ordre du Saint-Sauveur de Sainte-Brigitte
1. Six cents ans se sont écoulés depuis que, le 7 octobre 1391, dans la basilique du Vatican, mon prédécesseur le Pape Boniface IX[1] canonisa sainte Brigitte de Suède. Dans la Bulle « Ab origine mundi » on soulignait à juste titre, parmi les vertus et les charismes de la nouvelle sainte, sa piété manifeste, les dons de discernement des cœurs et des intuitions surnaturelles, un esprit prophétique.
La mémoire historique est encore aujourd’hui pleine d’admiration devant cette femme, expression et interprète de la terre de Suède[2]. En effet, nous ne sommes pas simplement en présence d’une des figures les plus représentatives du mysticisme de la fin du Moyen Age dont l’ Eglise a été riche aux XIV° et XV° siècles, mais on reconnaît surtout en elle la profonde dévotion avec laquelle elle a su servir et défendre le Siège apostolique et le successeur de Pierre. Ce n’est pas un hasard si le Congrès d’étude qui se tiendra dans les prochains jours à Rome, dans la maison où la sainte s’éteignit le 23 juillet 1373, a pour thème : « Sainte Brigitte, prophétesse des temps nouveaux. » Les dimensions internationales et interconfessionnelles d’une telle rencontre manifestent l’actualité du charisme de Brigitte de Suède. Son témoignage déterminant de femme « fidèle à la sainte Mère Eglise » constitue un encouragement pour tous les croyants. L’urgence missionnaire, qui illumina sa vie itinérante du nord au sud du continent européen, fait d’elle un exemple à imiter, surtout dans l’œuvre de la nouvelle évangélisation en Europe. Sainte Brigitte de Suède est en effet une sainte aux dimensions européennes. Ardente d’amour divin, elle se consacra tout entière à la cause du Règne, œuvrant activement pour l’unité des chrétiens.
Dans cette lettre, alors que je rends grâces au Père céleste pour les nombreux dons spirituels prodigués à la fondatrice de votre ordre, je tiens à souligner et à soumettre encore une fois à la réflexion de tout le peuple de Dieu certains aspects de son message, profondément conscient que ses paroles et son œuvre pourront être d’un grand soutien à ceux qui désirent se consacrer sincèrement à réaliser l’invitation du Christ : « Ut Unum sint.[3] »
2. Une épouse chrétienne exemplaire[4]. Ce fut la note dominante de la première partie de la vie de sainte Brigitte (1316-1344) jusqu’à la mort de son mari, survenue au monastère d’Alvastra, où il s’était retiré. Mère exemplaire de huit enfants, elle les éleva, avec son fidèle mari, à la perfection chrétienne et, suivant les traditions religieuses de l’époque, les accompagna en pèlerinage aux sanctuaires de Compostelle, d’Alvastra et dans beaucoup d’autres lieux sacrés pour la piété populaire de l’époque[5].
Brigitte et Ulf, son mari, se consacrèrent intensément à la contemplation de la passion du Christ, aux jeûnes et à la charité envers les pauvres et les malades, et ils persévérèrent dans la prière et la méditation des Ecritures Saintes.
En 1344, après la mort de son mari, dont elle veilla longtemps et avec amour la dépouille mortelle, Brigitte se mit en route pour Rome. Elle eut à cette époque de sa vie des expériences extraordinaires de « mystique conjugale », s’abandonnant aux mystérieux desseins du Ciel grâce à de longs silences intéreurs et une oraison ardente et pleine de confiance.
3. Fidélité à la sainte Mère Eglise. L’expérience d’Alvastra fit mûrir en elle le désir de se donner entièrement au Seigneur. Voulant revivre le climat spirituel de l’Eglise priant autour de Marie au Cénacle, elle fonda le monastère de Vadstena en Suède.
C’était l’époque des grandes épreuves pour la papauté, et Brigitte œuvra avec tous les moyens dont elle disposait pour faire revenir le Pape sur le siège de Rome, car elle concevait cet engagement comme une mission particulière que le Seigneur lui aurait confiée.
Pour mener à bien cette action en faveur du successeur de saint Pierre elle se laissa guider par ses intuitions intérieures et par la lumière de l’Esprit de Dieu.
Elle choisit Rome pour seconde patrie et, le cœur plein d’ardeur apostolique, d’amour sans ombres pour le Siège de Pierre, elle favorisa par tous les moyens la paix en Suède, en France, en Angleterre et en Italie. Sa présence fut particulièrement efficace à Milan, Pavie, Assise, Monte Sant’Angelo, Manfredonia, Bari, Bénévent, Naples, Aversa, Salerne et Amalfi : lieux qui conservent aujourd’hui encore avec gratitude le souvenir de son passage.
Elle fut estimée et vénérée par les croyants non seulement dans sa terre d’origine, mais partout où elle eut à travailler. Un tel témoignage unanime de dévotion, qui subsiste encore aujourd’hui, constitue un signe prophétique de réconciliation et d’espérance pour le continent européen et pour l’humanité entière.
4. Comme l’esprit de sainte Brigitte est actuel ! Son expérience religieuse est marquée par le désir d’unité et d’adhésion à Jésus, Dieu et homme, auquel la sainte s’adressait avec des accents de confidence tendre et inspirée. Son amour pour la Vierge Marie, « Mater gratiæ » était intense et filial. Un modèle d’ascétisme si riche a inspiré pendant des siècles de nombreuses pratiques de piété populaire qui, après si longtemps conservent encore la fraîcheur de leur attraction. Il s’agit d’un courant spirituel simple, qui considère Jésus comme 1′époux et le compagnon de chaque jour.
Pour ceux qui veulent la connaître et suivre ses traces, Brigitte apparaît comme la femme forte, qui a laissé une empreinte particulière dans la maison et à la cour où elle vécut[6] : l’épouse fidèle engagée dans l’union mystique avec le Christ ; la mère sainte désireuse de transmettre à ses enfants les secrets du salut éternel ; la religieuse exemplaire qui consuma son existence dans la charité et brûla du désir de « se perdre » en Dieu.
5. Le souvenir d’un personnage aussi significatif dans l’histoire de l’engagement pour l’unité de l’Eglise fait spontanément penser à une autre femme, elle aussi suédoise, qui a de nouveau proposé aux hommes de ce siècle la spiritualité de sainte Brigitte. Il s’agit de Mère Marie Elisabeth Hesselblad, morte à Rome, dans la même maison que la sainte, le 24 avril 1957[7].
Son œuvre se situe dans le sillage lumineux du charisme de la sainte fondatrice transmis à travers les siècles par les différentes familles religieuses brigidines, masculines et féminines, disséminées dans le monde. Ayant elle aussi rejoint Rome et le catholicisme, elle fonda une nouvelle branche des Brigidines ayant un but œcuménique significatif. L’ardent désir de réconciliation et de communion ecclésiale a ensuite été hérité par ses filles spirituelles, qui continuent à offrir leurs prières et leurs sacrifices, pour que l’unité se reforme au plus tôt parmi tous ceux qui professent leur foi en Jésus-Christ.
6. Tandis que, avec une âme reconnaissante au Seigneur, je m’unis à la joie de ceux qui célèbrent en ces jours le sixième centenaire de la canonisation de sainte Brigitte, je souhaite de tout cœur que son service courageux rendu à l’Eglise soit aujourd’hui encore un stimulant et un encouragement pour ceux qui veulent se consacrer à la nouvelle évangélisation de l’humanité.
Que le Rédempteur de l’homme transmette le souffle prophétique et missionnaire de la mystique suédoise aux instituts qui œuvrent dans le sillage de sa spiritualité, et aussi à toute la communauté de l’Eglise qui s’achemine vers le troisième millénaire chrétien. Que Marie Mater gratiæ accompagne de façon spéciale tout le développement de l’ordre dont vous êtes, chère Fille, responsable. Enfin, que chaque membre de cet ordre du Saint-Sauveur et des autres familles religieuses qui s’inspirent de sainte Brigitte, obtienne de Dieu, grâce à la protection céleste de la Mère fondatrice commune, le don de la fidélité et de la persévérance.
Que dans ce cheminement de perfection évangélique si prenant, ma Bénédiction apostolique puisse vous aider, vous et vos sœurs.
Du Vatican, le 8 septembre 1991, fête de la nativité de la Très Sainte Vierge, treizième année de mon pontificat.

[1] Boniface IX : Pierre Tomacelli, né à Naples vers le milieu du XIV° siècle, fut élu pape le 2 novembre 1389 et couronné le 9 novembre 1389 ; il mourut à Rome le 1° octobre 1404.
[2] Sainte Brigitte, née vers 1303 à Skederid (Roslagen), dans la noble famille de Finsta, est apparentée par sa mère à la famille royale de Suède. Son père, le chevalier Birger Persson est sénateur du Royaume et lagman (sénéchal) de la principale province de Suède, l’Upland, pour quoi il rédigea une loi qui, au XIV° siècle, est à la base de la loi civile et criminelle commune à tout le Royaume. Cette famille observait les jeûnes, se confessait tous les vendredis, faisait des lectures spirituelles et des pèlerinages.
[3] « Qu’ils soient un » (évangile selon saint Jean, XVII 21).
[4] Orpheline de mère (1314), Brigitte fut confiée à sa tante maternelle, femme du sénéchal d’Ostrogothie, qui la maria (1316), à Ulf Guodmarsson dont elle eut quatre garçons et quatre filles ; trois moururent en bas âge. Ulf fut successivement langman de Néricie (1330), chevalier et sénateur du Royaume. Jusqu’en 1340, Brigitte s’occupa de l’éducation de ses enfants mêlés à ceux qui vivaient à Ulvasa, leur lisant la Bible et la Vie des Saints. Elle fit construire sur le domaine un bâtiment pour les pauvres et les malades qu’elle soignait elle-même avec ses enfants.
[5] En 1341, fidèles à une tradition familiale, ils partirent pour saint Jacques de Compostelle, avec des parents, des amis et des prêtres dont un cistercien, confesseur de Brigitte. Sur le chemin du retour, Ulf tomba malade à Arras et se retira à l’abbaye d’Alvastra où un de ses fils était moine, et où il mourut, en 1344.
[6] En 1335, elle reçoit la charge d’initier aux coutumes suédoises Blanche de Dampierre que Magnus II Eriksson vient d’épouser; elle exerce à la cour une influence certaine.
[7] Elisabeth Hesselblad, née à Faglavik (Suède) le 4 juin 1870, dans une famille luthérienne, elle eut très jeune la nostalgie de la réunion des Eglises en même temps qu’un grand intérêt pour la vie de sainte Brigitte. A dix-huit ans, après la mort de son père, elle émigra aux Etats-Unis où elle devint infirmière à New York. Elle fut reçue dans l’Eglise Romaine (15 août 1902). En 1904, atteinte d’une maladie jugée incurable, elle voulut finir ses jours à Rome, dans la maison où avait résidé sainte Brigitte et qui était occupée par des carmélites. Son état de santé s’étant amélioré, Pie X lui accorda de faire profession dans l’ordre des brigittines en continuant à résider dans son carmel romain (1906). En 1908, elle entreprit de visiter les couvents brigittins encore existants en Espagne, en Angleterre, aux Pays-Bas et en Allemagne, afin d’en mieux connaître la règle et d’inviter les religieuses à « faire quelque chose » pour la Suède luthérienne. Elle comprit que pour réintroduire l’ordre en Suède, il était indispensable d’en modifier la règle pour l’adapter à la culture suédoise moderne. Revenue à Rome, elle décida, avec l’aide de son directeur spirituel, le jésuite Hagen, directeur de l’Observatoire astronomique du Vatican, de fonder une nouvelle branche de l’ordre des brigittines, orientée nettement vers l’union des Eglises et dont la règle pourrait convenir à des Suédoises. Un premier couvent put être ouvert en Suède, à Vilohem, en 1923 ; une seconde maison fut fondée en 1929 à Nordkoping.

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