Archive pour le 21 juillet, 2012
Homélie: Les Apôtres se réunissent auprès de Jésus, et lui rapportent tout ce qu’ils ont fait et enseigné
21 juillet, 2012http://vallee-aisne60.cef.fr/spip.php?article463
Le Dimanche 22 juillet 2012 de 00:00 à 23:30
semaine 11 à 20 : 16e dimanche du temps ordinaire, année B
Les Apôtres se réunissent auprès de Jésus, et lui rapportent tout ce qu’ils ont fait et enseigné.
Jésus leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, les arrivants et les partants étaient si nombreux qu’on n’avait même pas le temps de manger. C’est la joie du retour des Apôtres après la première mission, la joie de rencontrer à nouveau Jésus. L’action commencée par Jésus se continue à travers eux, alors on raconte ce qui s’est fait ! Les Apôtres ont commencé à sentir le poids de la mission. Il fallait que tout près de Jésus, ils retrouvent « l’énergie » dont ils avaient besoin : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu leur dit Jésus. » Ils comprennent alors que Jésus prend sur lui à la fois sa mission et celle qu’ils ont à accomplir ! C’est en effet de Lui que la mission est accomplie. Le salut qui s’est opéré en eux, c’est Jésus qui l’a accompli. Ils ne sont pas la source de leur action, Jésus leur demande de demeurer en lui qui est la source. Il envoie ses disciples deux par deux, il leur assure que l’Esprit Saint sera avec eux, mais ils doivent demeurer dans le regard du Père. Sauvés, ils deviennent sauveurs avec Jésus !
Ils partirent donc dans la barque pour un endroit désert, à l’écart. Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup les reconnurent. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. Arrivé à cet endroit, Jésus voit la foule, mu par l’Esprit Saint il va au devant de la foule en disant : « Ils étaient comme des brebis sans berger ». Jésus prend sur lui les séparations qui sont entre les hommes à l’intérieur des familles, des communautés, des civilisations, Il prend sur Lui toutes les ruptures. Saint Paul l’exprime ainsi : « D’Israël et des païens, il fait un seul peuple. Par sa chair crucifiée, il a fait tomber ce qui les séparait : le mur de la haine ». Jésus, dans l’Esprit Saint unifie, il s’est engagé dans un corps à corps, dans un cœur à cœur avec l’humanité ! Il vient au secours des hommes dans leur misère. C’est le péché qui sépare, « Diabolos » est le séparateur, le diviseur. Ce combat se terminera sur le lieu du Calvaire. Grâce au corps que Marie lui a donné, grâce au cœur de chair qu’elle lui a tissé, Il nous sauve ! Grâce à ce sang versé qui manifeste véritablement sa vie donnée, Jésus prend tout sur lui. Il a ainsi réconcilié l’humanité. Il l’aura réunie en un seul corps comme lui-même,avec Marie, ne fait qu’un seul corps : Le nouvel Adam, la nouvelle Ève, unis sous le regard du Père. « En sa personne, il a tué la haine ». Jean, qui a reçu Marie, qui s’est mis à l’école de Marie, parlera de sa gloire. Ce mystère est déjà un mystère de gloire.
« En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de pitié envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les instruire longuement. » C’est l’expérience des disciples, des douze apôtres. Dans le regard de Jésus, ils se sont retrouvés comme « unifiés ». La parole de Dieu nous fait entrer dans le mouvement de notre salut : Jésus est notre Sauveur ! Aujourd’hui Jésus nous sauve et nous participons à son salut. Les disciples savent que tout n’est pas accompli dans leur vie ! Ils ont encore entre eux des disputes, mais déjà, ils participent à cette paix que Jésus est venu apporter. « Il me mène auprès des eaux tranquilles ; Il me conduit par de bons sentiers ». Jésus donne une parole de vie : Heureux, vous les pauvres, faites du bien à ceux qui vous persécutent ; bénissez, ne maudissez jamais, dites du bien. « Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête ». Les Apôtres sont témoins que déjà la puissance du mal recule devant la présence de Jésus. C’est merveilleux la mission dont ils sont désormais porteurs.
Nous demandons la foi qui nous ouvre un chemin de salut, la grâce de continuer l’œuvre de Jésus.
Homélie du 16e dimanche ordinaire B
21 juillet, 2012http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/
Homélie du 16e dimanche ordinaire B
Jr 23, 1-6 ; Ps 22, 1-6 ; Ep 2, 13-18 ; Mc 6, 30-34
Point n’est besoin d’être né dans une ferme, ni même d’avoir vu un pâtre, son chien et ses moutons, pour comprendre le style bucolique de l’enseignement biblique, qui évoque constamment le pasteur et son troupeau, le berger et ses brebis. Aujourd’hui aussi, les peuples ont leurs pasteurs, leaders ou autres grands timoniers, qu’ils soient religieux ou politiques.
Le livre de Jérémie fait allusion à de misérables bergers, à des autorités royales et religieuses qui ont trahi leur mission et trompé le peuple, qui se trouve maintenant plongé dans l’inquiétude et l’insécurité. C’est alors que le prophète confie à ses auditeurs l’espérance que Dieu les prendra lui-même en charge et leur accordera comme pasteur un nouveau David. Un pasteur selon le cœur de Dieu. Il en révèle le nom et le programme : « Le Seigneur est notre justice ».
Le psaume 22 reprend ce thème du Dieu-berger, qui mène son peuple au repos pour y refaire son âme, pour lui apprêter une table. Comme dans les livres de la Sagesse, où il est aussi souvent question de repos et de nourriture.
Nous le retrouvons dans l’épisode raconté par Marc. Jésus, LE vrai pasteur, manifeste une infinie sollicitude pour les foules, mais aussi pour ses premiers collaborateurs, les apôtres. Ici, nous ne sommes plus dans la prière ou dans la poésie, mais dans la vie concrète. Envoyés par Jésus, les apôtres ont enseigné, prêché la conversion, chassé les esprits mauvais, expérimenté la force de la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu, et aussi toutes les résistances qu’on lui oppose… Ils ont connu la fatigue, l’enthousiasme, le découragement… Leur vie, en effet, n’est pas de tout repos, ni leur mission tâche aisée… Ne les voit-on pas accablés de fatigue et empêchés de se nourrir ?
Et Jésus les entraîne dans un endroit désert, là où ils seront en tête-à-tête avec lui et loin de la foule. Le repos, la détente, ce n’est pas seulement arrêter le travail, dormir et se distraire. C’est surtout le fait d’être avec lui, de vivre dans son intimité, de partager ses préoccupations, ses sentiments de pasteur et notamment sa sollicitude pour les brebis sans berger. Une sorte de week-end spirituel, des vacances qui non seulement brisent le rythme agité du quotidien, mais qui permettent de boire à la source, refaire ses forces, recharger les accus, surmonter les découragements, mieux saisir, grâce à Jésus, la générosité et l’exigence de cet amour avec lequel, d’une part, il accueille ceux qui le cherchent, et, d’autre part, qui lui permet d’échapper à leur curiosité, leur gourmandise ou leurs projets trop humains, pour les amener toujours plus loin. Et communier à son souci affectueux pour les foules, comme à son enseignement et son œuvre de libération.
Le repos des disciples, c’est d’habiter en quelque sorte la tendresse de Dieu pour son peuple. C’est ainsi que se fait l’apprentissage de l’apôtre. Un recyclage… Un exemple pour nos vacances.
Jésus leur donne d’ailleurs aussitôt un premier exemple de responsabilité pastorale, puisqu’il commence par enseigner et instruire longuement les gens qui le recherchent, ému jusqu’aux entrailles par leur famine spirituelle.
Paul, s’adressant aux Ephésiens, présente une autre caractéristique du pasteur parfait qu’est Jésus Christ… Un homme de paix, qui veut rassembler dans l’unité, réunis en un même corps, ceux-là mêmes qui sont séparés non seulement par la différence mais par la haine. Non pas la paix pour quelques privilégiés, mais comme bonne et grande nouvelle pour ceux et celles qui sont loin ou proches. Une mission toujours à reprendre, une unité toujours à refaire, pour que tombent les murs qui souvent séparent les êtres humains.
L’épisode évangélique n’est pas seulement du passé. Nous avons la chance de pouvoir être rassemblés par l’Eucharistie, pour nous reposer un peu, c’est-à-dire nous laisser instruire par celui qui nous invite à mieux le connaître et à pénétrer davantage dans son intimité. Nous sommes rassemblés comme les disciples pour lui présenter notre rapport, nous laisser nourrir et envoyer. L’Eucharistie est bien autre chose qu’une simple cérémonie.
P. Fabien Deleclos, franciscain (T)
1925-2008