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16 juillet – Notre Dame du Mont Carmel
16 juillet, 2012http://missel.free.fr/Sanctoral/07/16.php
16 juillet – Notre Dame du Mont Carmel
Sommaire :
Historique
Ave Maris Stella
Historique
Les religieux du Carmel, appelés à leur origine les Ermites de Sainte Marie du Mont-Carmel[1] (premier ordre à porter officiellement dans les bulles pontificales le nom de Marie) ne séparaient pas le service du Seigneur de celui de la Vierge Marie sa Mère. En Marie, les Carmes voyaient leur Sœur, à cause de sa virginité, et leur Mère qui avait donné vie à leur Ordre ; ainsi professaient-ils le culte de Marie, l’imitation de Marie et la consécration totale à Marie.
Le chapitre général que les Carmes tinrent à Messine, en 1259, promulgua des constitutions pour « l’ampliation de l’office divin » à partir de quoi Sibert de Beka (provincial d’Allemagne) composa un nouvel ordinal qui fut approuvé par le chapitre général de Londres, en 1312. Les Carmes célébraient déjà solennellement, comme toute l’Eglise latine, les quatre principales fêtes de la Vierge (Nativité, Purification, Annonciation, Assomption) mais, outre qu’ils accordaient plus de solennité que d’autres à l’Annonciation, ils célébraient solennellement la messe en commémoration de la Vierge Marie chaque samedi libre (usage que l’Eglise romaine connaît dès le X siècle) ou, à défaut, un autre jour libre de la semaine ; aussi, de même que les Cisterciens, ils célébraient chaque jour une messe en l’honneur de Notre-Dame. Les Carmes qui prétendront, au XIV° siècle, avoir été fondés par le prophète Elie, n’imaginaient pas avoir une autre fête patronale qu’une fête de la Vierge et, comme le Mont-Carmel est assez proche de Nazareth, ils semblent avoir d’abord choisi l’Annonciation à quoi d’ailleurs sont consacrés la plupart des couvents qu’ils fondèrent en Europe ; ils firent aussi, plus tard, le choix de l’Immaculée Conception (1340) ou de l’Assomption (1367).
A la fin du XIV° siècle, les Carmes firent une fête olennelle (16 juillet) pour commémorer les faveurs qu’ils avaient reçues par l’intercession de Notre-Dame[2], dont les premières traces se rencontrent en Angleterre[3]. En 1585, Sixte Quint accorde un office entièrement propre dont l’hymne est l’Ave Maris Stella. La messe actuelle du missel romain, dite « Gaudeamus », est celle du missel imprimé à Rome en 1587 ; en 1726, Benoît XIII étend la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel à l’Eglise universelle.
[1] En 1247, ils reçoivent officiellement le nom de Frères de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont-Carmel.
[2] Le Bienheureux Simon, cassé de vieillesse, affaibli par l’austérité de sa vie pénitente, passait très-souvent les nuits en prières, gémissant dans son cœur des maux dont ses frères étaient affligés. Il arriva qu’un jour étant en prières, il fut comblé d’une consolation céleste, dont il nous fit part, en communauté, comme il suit : « Mes très-chers frères, béni soit Dieu, qui n’a pas abandonné ceux qui mettent en lui leur confiance et qui n’a pas méprisé les prières de ses serviteurs. Bénie soit la très-sainte Mère de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, se ressouvenant des anciens jours et des tribulations dont le poids a paru trop lourd et trop accablant à quelques-uns d’entre vous (ne faisant pas assez d’attention que ceux qui veulent vivre avec piété en Jésus-Christ, doivent s’attendre à souffrir la persécution), vous adresse aujourd’hui, par mon ministère, des paroles de consolation, que vous devez recevoir dans la joie du Saint-Esprit. Je prie cet Esprit de vérité qu’il dirige ma langue, afin que je parle convenablement, et que je manifeste avec la plus exacte fidélité l’œuvre de Dieu, et la faveur que nous avons reçue du Ciel. Lorsque j’épanchais mon âme en la présence du Seigneur, moi qui ne suis que cendre et poussière, et que je priais avec toute confiance la Vierge sainte, ma Souveraine, que puisqu’elle avait daigné nous honorer du titre spécial de Frères de la bienlieureuse Vierge Marie elle voulut aussi se montrer notre mère, notre protectrice, en nous délivrant de nos calamités, et en nous procurant de la considération et de l’estime, par quelque marque sensible de sa bienveillance, auprès de ceux qui nous persécutaient, lorsque je lui disais avec de tendres soupirs : ‘ FIeur du Carmel, Vigne fleurie, splendeur du Ciel, ô Mère-Vierge incomparable ! ô Mère aimable et toujours Vierge, donnez aux Carmes des privilèges de protection, Astre des mers ! ’ la bienheureuse Vierge m’apparut en grand cortège, et tenant en main l’habit de l’Ordre, elle me dit : ‘ Reçois, mon cher fils, ce scapulaire de ton Ordre, comme le signe distinctif et la marque du privilège que j’ai obtenu pour toi et les enfants du Carmel ; c’est un signe de salut, une sauvegarde dans les périls et le gage d’une paix et d’une protection spéciale jusqu’à la fin des siècles. Ecce signum salutis, salum in periculis. Celui qui mourra revêtu de cet habit sera préservé des feux éternels.’ Et comme la glorieuse présence de la Vierge sainte me réjouissait au-delà de tout ce qu’on peut se figurer, et que je ne pouvais, misérable que je suis, soutenir la vue de sa majesté, elle me dit, en disparaissant, que je n’avais qu’à envoyer une députation au pape Innocent, le vicaire de son Fils, et qu’il ne manquerait pas d’apporter des remèdes à nos maux » (16 juillet 1251 : témoignage du R.P. Pierre Swayngton, compagnon, secrétaire et confesseur de saint Simon Stock, troisième prieur général latin de l’Ordre des Carmes).
[3] « Calendrier Astronomique » de Nicolas de Lynn, en 1386 ; « Bréviaire » de Zimmerman, en 1399 ; « Missel » des Carmes de Londres, en 1393 ; « Missel » de Kilcornic, en 1458.
Ave Maris Stella
Par Honorat de Bueil, marquis de Racan (1589-1670)
O la plus claire des étoiles,
Qui parut au travers des voiles
Dont la nuit du péché nous offusquait les yeux,
Reçois nos vœux et nos suffrages
Et nous sauve de ces orages
Au port que tes bontés nous préparent aux cieux.
Si la créance trop légère
Qu’eut Eve à la voix mensongère
Nous avait tous rendus esclaves des enfers,
Ta foi, par un contraire échange, Croyant aux paroles de l’ange, Brisa de nos aïeux les prisons et les fers.
O bel astre, fais que ta flamme
Puisse encore éclairer mon âme
Dans l’asile où Jésus nous conduit au trépas ;
Chasse l’ennemi qui nous menace
Et fais que le fruit de sa grâce
Nous donne au ciel la gloire et la paix ici-bas.
Si jadis tes chastes entrailles
Contenaient ce Dieu des batailles
Dont le pouvoir s’étend du nord jusques au sud,
Usant de ton pouvoir de mère,
Apaise la juste colère
Du fils que dans tes flancs ta seule foi conçut.
Vierge chaste, Vierge féconde,
Fais que nous puissions en ce monde
Conserver la blancheur de notre pureté,
Et qu’en suivant ta sainte vie,
Notre âme, dans le ciel ravie,
Te puisse encore suivre en l’immortalité.
Gloire au Père dont la puissance
Est le support de l’innocence !
Gloire au Fils dont le sang fut répandu pour nous !
Gloire à l’Esprit qui nous inspire
L’amour dont notre âme soupire
Jusqu’à ce qu’elle soit unie à son époux.
HOMÉLIE DE BENOÎT XVI À FRASCATI, 15 JUILLET 2012
16 juillet, 2012http://www.zenit.org/article-31416?l=french
HOMÉLIE DE BENOÎT XVI À FRASCATI, 15 JUILLET 2012
Dieu appelle chacun
ROME, dimanche 15 juillet 2012 (ZENIT.org) – « Le Seigneur appelle tout le monde, dispensant des dons différents selon les tâches à remplir dans l’Eglise », déclare Benoît XVI. C’est pourquoi, prêtres, consacrés ou laïcs, « nous sommes tous responsables, tous co-responsables » de la vie de l’Eglise, insiste-t-il.
Le pape s’est en effet rendu à Frascati ce dimanche 15 juillet pour y célébrer l’Eucharistie en présence de nombreuses personnalités de cette région des Castelli Romani. Il était de retour dans sa résidence d’été à Castel Gandolfo pour l’angélus de midi.
Homélie de Benoît XVI à Frascati :
Chers frères et sœurs,
Je suis très heureux d’être parmi vous aujourd’hui pour célébrer cette Eucharistie et pour partager les joies et les espérances, les fatigues et les efforts, les idéaux et les aspirations de votre communauté diocésaine. Je salue Monsieur le cardinal Tarcisio Bertone, mon Secrétaire d’Etat, qui est aussi titulaire de ce diocèse. Je salue votre pasteur, Mgr Raffaello Martinelli, ainsi que Monsieur le maire de Frascati, les remerciant pour les aimables paroles de bienvenue avec lesquelles ils m’ont accueilli en votre nom à tous. Je suis heureux aussi de saluer Monsieur le ministre, les présidents de la région et de la province, Monsieur le maire de Rome, les autres maires présents et toutes les autorités distinguées.
Et je suis très heureux de célébrer aujourd’hui cette messe avec votre évêque. Comme il l’a dit, il a été pendant us de vingt ans pour moi un très fidèle et très compétent collaborateur à la Congrégation pour la doctrine de la foi, où il a travaillé surtout dans le secteur du catéchisme et de la catéchèse en grand silence et en toute discrétion. Il a contribué au Catéchisme de l’Eglise catholique et au Compendium du catéchisme. Sa voix aussi est présente dans cette grande symphonie de la foi.
Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus prend l’initiative d’envoyer les douze apôtres en mission (cf. Mc 6, 7-13). De fait, le terme d’« apôtres » signifie justement « envoyés, mandatés ». Leur vocation se réalisera pleinement après la résurrection du Christ, avec le don de l’Esprit Saint à la Pentecôte. Cependant, il est très important que, dès le début, Jésus veuille impliquer les Douze dans son action : c’est une sorte d’« apprentissage » en vue de la grande responsabilité qui les attend. Le fait que Jésus appelle certains disciples à collaborer directement à sa mission manifeste un aspect de son amour : c’est-à-dire qu’il ne dédaigne pas l’aide que d’autres hommes peuvent apporter à son œuvre ; il connaît leurs limites, leurs faiblesses, mais il ne les méprise pas, au contraire, il leur confère la dignité d’être ses envoyés. Jésus les envoie deux par deux et leur donne des instructions, que l’évangéliste résume en quelques phrases. La première concerne l’esprit de détachement : les apôtres ne doivent pas être attachés à l’argent et au confort. Jésus avertit ensuite les disciples qu’ils ne recevront pas toujours un accueil favorable : ils seront parfois rejetés ; et ils pourront même être aussi persécutés. Mais cela ne doit pas les impressionner : ils doivent parler au nom de Jésus et prêcher le Royaume de Dieu, sans se préoccuper du succès. Le succès, ils le laissent à Dieu.
La première Lecture qui a été proclamée nous place dans la même perspective, nous montrant que, souvent, les envoyés de Dieu ne sont pas bien accueillis. C’est le cas du prophète Amos, envoyé par Dieu prophétiser au sanctuaire de Béthel, un sanctuaire du royaume d’Israël (cf. Am 7, 12-15). Amos prêche avec beaucoup d’énergie contre les injustices, dénonçant surtout les abus du roi et des notables, abus qui offensent le Seigneur et rendent vains les actes de culte. C’est pour cela qu’Amasia, prêtre de Béthel, ordonne à Amos de s’en aller. Celui-ci répond que ce n’est pas lui qui a choisi cette mission, mais que le Seigneur a fait de lui un prophète et l’a envoyé justement là, dans le royaume d’Israël. Par conséquent, qu’il soit accepté ou qu’il soit rejeté, il continuera à prophétiser, prêchant ce que dit Dieu et non ce que les hommes voudraient s’entendre dire.
De la même façon, dans l’Evangile, Jésus avertit les Douze qu’il pourrait arriver qu’ils soient rejetés dans certains lieux. Dans ce cas, il devront partir ailleurs, après avoir fait le geste de secouer devant ces gens la poussière de leurs pieds, en signe de détachement dans les deux sens du terme : un détachement moral, comme pour dire : l’annonce vous a été faite, c’est vous qui la refusez ; et un détachement matériel : nous n’avons rien voulu, ni ne voulons rien pour nous-mêmes (cf. Mc 6, 11). L’autre indication très importante de ce passage évangélique est que les Douze ne peuvent pas se contenter de prêcher la conversion : la prédication doit être accompagnée, selon les instructions et l’exemple donnés par Jésus, par le soin des malades. Soin des malades, à la fois corporel et spirituel. Il parle des guérisons concrètes des maladies, il parle de chasser les démons, c’est-à-dire de purifier l’esprit humain, nettoyer, nettoyer les yeux de l’âme qui sont obscurcis par les idéologies et c’est pourquoi ils ne peuvent pas voir Dieu, ils ne peuvent pas voir la vérité ni la justice. Cette double guérison corporelle et spirituelle est toujours le mandat des disciples du Christ. Donc la mission apostolique doit aussi comporter les deux aspects de prédication de la parole de Dieu et de manifestation de sa bonté par des gestes de charité, de service et de dévouement.
Chers frères et sœurs, je rends grâce à Dieu qui m’a envoyé aujourd’hui vous ré-annoncer cette parole de salut ! Une parole qui est au fondement de la vie et de l’action de l’Eglise, et de cette Eglise qui est à Frascati. Votre évêque m’a informé de l’engagement pastoral qui lui tient le plus à cœur, qui est un engagement de formation, en particulier en direction des formateurs : former les formateurs. C’est justement ce qu’a fait Jésus avec ses disciples : il les a instruits, il les a préparés, il les a formés à travers cet « apprentissage » missionnaire, pour qu’ils soient en mesure d’assumer leur responsabilité apostolique dans l’Eglise. Dans la communauté chrétienne, c’est toujours le premier service qu’offrent les responsables, à commencer par les parents qui assument leur mission éducative envers leurs enfants ; nous pensons aux curés qui sont responsables de la formation dans la communauté, à tous les prêtres dans les différents domaines de leur travail : ils vivent tous une dimension éducative prioritaire ; et les fidèles laïcs, outre leur rôle déjà mentionné de parents, ils sont impliqués dans les services de former les jeunes ou les adultes, comme responsables de l’Action catholique et dans d’autres mouvements ecclésiaux, ou engagés dans des domaines de la vie civile ou sociale, avec toujours une grande attention à la formation des personnes.
Le Seigneur appelle chacun, dispensant les différents dons pour les différentes tâches dans l’Eglise. Il appelle au sacerdoce et à la vie consacrée, il appelle au mariage et à l’engagement en tant que laïc dans l’Eglise et dans la société. L’important c’est que la richesse des dons soit pleinement accueillie, spécialement par les jeunes ; qu’ils éprouvent la joie de répondre à Dieu de tout leur être, en la donnant sur la voie du sacerdoce et de la vie consacrée ou sur la voie du mariage, deux voies complémentaires qui s’éclairent mutuellement, qui s’enrichissent réciproquement et qui enrichissent ensemble la communauté. La virginité pour le Royaume de Dieu et le mariage sont toutes deux des vocations, des appels de Dieu auxquels répondre par et pour toute sa vie. Dieu appelle : il faut écouter, accueillir, répondre. Comme Marie : « Me voici, qu’il me soit fait selon ta parole » (cf. Lc 1, 38).
Ici aussi, dans cette communauté diocésaine de Frascati, le Seigneur sème généreusement ses dons, il appelle à le suivre et à prolonger sa mission dans l’aujourd’hui. Ici aussi, une nouvelle évangélisation est nécessaire et je vous propose, pour cela, de vivre intensément l’Année de la foi qui commencera en octobre, cinquante ans après l’ouverture du Concile Vatican II. Les documents du Concile représentent une richesse énorme pour la formation des nouvelles générations chrétiennes, pour la formation de notre conscience. Donc, lisez-les, lisez le catéchisme de l’Eglise catholique et ainsi redécouvrez la beauté d’être chrétiens, d’être l’Eglise, de vivre le grand « nous » que Jésus a formé autour de lui, pour évangéliser le monde : le « nous » de l’Eglise, jamais fermé, jamais replié sur lui-même mais toujours ouvert et tendu vers l’annonce de l’Evangile.
Chers frères et sœurs de Frascati, soyez unis entre vous et en même temps ouverts, missionnaires. Restez fermes dans la foi, enracinés dans le Christ par la Parole et l’Eucharistie ; soyez des personnes qui prient, pour rester toujours attachés au Christ, comme les sarments à la vigne, et en même temps, allez apporter son message à tous, spécialement aux petits, aux pauvres, à ceux qui souffrent. Dans chacune de vos communautés, aimez-vous, ne soyez pas divisés mais vivez en frères, afin que le monde croie que Jésus est vivant dans son Eglise et que le Royaume de Dieu est proche. Les saints patrons du diocèse de Frascati sont deux apôtres : Philippe et Jacques, deux des Douze. Je confie à leur intercession le chemin de votre communauté, afin qu’elle soit renouvelée dans la foi et qu’elle en rende témoignage par ses œuvres de charité. Amen.
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat