Archive pour le 9 juillet, 2012

Chagall, Jacob rêve

9 juillet, 2012

Chagall, Jacob rêve dans images sacrée zjacob

http://www.piropiro.org/pagine/chagall/tor%C3%A0.htm

Dieu dit à Jacob : lève-toi, monte à Béthel et habite là, et fais un autel -Gen. 35 :1

9 juillet, 2012

http://www.bible-notes.org/article-39-Dieu-dit-a-Jacob-leve-toi-monte-a-Bethel-et-habite-la-et-fais-un-autel-Gen-35-1.html

Dieu dit à Jacob : lève-toi, monte à Béthel et habite là, et fais un autel -Gen. 35 :1

Jacob fugitif rencontre Dieu à Béthel
Jacob chez son oncle Laban
Le retour de Jacob vers son pays et la poursuite de Laban
Jacob à Peniel et sa rencontre avec Esaü
Sichem : la séduction et le déshonneur
L’appel de Dieu à Béthel
Dernières épreuves et fin de Jacob

Sans en réaliser les conséquences, nous faisons parfois des détours dans notre vie et il faut ensuite en payer le prix. Isaac, le père de Jacob était devenu presque aveugle et hélas, il l’était aussi devenu spirituellement. Un repas savoureux comptait davantage pour lui que l’état moral de ses enfants. Il s’apprête à bénir le fils qu’il préfère, Esaü, qui le fournissait en gibier, en dépit de la pensée de Dieu révélée à Rebecca (Gen. 27 : 1-4). Celle-ci qui préfère Jacob, s’est beaucoup éloignée de son mari au fil des années. Elle conseille à Jacob de tromper son père pour dépouiller son frère de la bénédiction.
Jacob va y parvenir, avec la complicité active de sa mère. Ainsi, «celui qui supplante » (telle est la signification de son nom) obtient par la tromperie une bénédiction à laquelle il attachait une grande valeur. Il n’a pas su attendre que la volonté divine s’accomplisse car il est bien vrai que Dieu avait choisi Jacob (Mal. 1 : 3). Il connaissait le coeur profane d’Esaü : n’avait-il pas déjà méprisé son droit d’aînesse ? (Héb.12 : 16-17).
Jacob se serait épargné beaucoup de peine et de temps perdu, s’il avait su s’en remettre avec foi à Celui qui voulait le bénir. Souvent notre intervention rend notre chemin plus compliqué. Demandons avec sincérité à Dieu : « Enseigne-moi ton chemin, et conduis-moi dans le sentier uni » (Ps. 27 : 11).
La haine de son frère oblige Jacob à quitter en hâte la maison paternelle, la douceur du foyer. Selon Rebecca, quelques jours seulement d’exil à Charan lui permettraient d’attendre que la fureur d’Esaü s’apaise. Mais en réalité son séjour en Mésopotamie va durer vingt et un ans ! D’ailleurs il ne reverra plus sa mère (Gen.27 : 43-45).

Jacob fugitif rencontre Dieu à Béthel
La suite du livre de la Genèse, à partir du chapitre 28, parle essentiellement de la vie de Jacob. C’est l’occasion d’admirer le long et patient travail de Dieu envers l’un des siens, cette discipline par laquelle Il va le faire passer. Mais d’abord il commence par lui donner un aperçu de sa propre maison. En effet, Béthel signifie maison de Dieu.
Jacob a tout perdu, le péché ne rapporte rien. Il est sorti de Béër-Shéba et il a pris le chemin de Charan. Le soleil se couche, alors Jacob se fait un chevet bien dur avec des pierres là où il se trouve et il s’endort (Gen. 28 :10-11). Il fait un rêve qui lui paraît étrange : il voit une échelle sur laquelle des anges montent et descendent. Cette scène rappelle Celui qui a établi pour l’homme ces relations avec le ciel (Jean 1 : 52) : Il est descendu d’abord ici-bas puis Il est remonté dans la gloire (Jean 3 :13, 31 ; Eph. 4 : 10).
Au pauvre pécheur fatigué, la grâce montre la porte du ciel, le chemin qui mène à Dieu (Gen. 28 : 17). Dieu fait ensuite à Jacob de précieuses promesses qui rappellent celles faites à Abraham. A ceci près tout de même qu’il n’est pas question ici d’une semence aussi nombreuse que les étoiles des cieux (Gen.15 : 5) ! L’Eternel lui dit : « La terre sur laquelle tu es couché, je te la donnerai, et à ta semence, et ta semence sera comme la poussière de la terre …je te ramènerai dans cette terre-ci, car je ne t’abandonnerai pas jusqu’à ce que j’aie fait ce que je t’ai dit » (Gen. 28 : 13-15).
Jacob se réveille et s’écrie : « Certainement l’Eternel est dans ce lieu, et moi je ne le savais pas ». Effrayé, il dit : Que ce lieu-ci est terrible ! ». Un inconverti n’aime pas se trouver dans la présence de Dieu, et même il la redoute. Le comportement de Jacob est bien celui d’un marchand, comme le dit l’Ecriture (Osée 12 : 8) : alors que Dieu vient dans sa grâce de lui faire des promesses formelles et sans conditions ! Mais Jacob offre de Le servir et de lui donner la dîme en retour de tout ce que Dieu lui aura donné d’abord ! (Gen. 28 : 20-22).

Jacob chez son oncle Laban
Les soins providentiels de l’Eternel conduisent ensuite Jacob jusqu’au pays des fils de l’orient, dans la famille de sa mère, chez son oncle Laban. L’école qu’il devra suivre dans cette compagnie sera certes pénible mais nécessaire. « Aucune discipline pour le présent ne semble être un sujet de joie, mais de tristesse ». Mais Dieu cherche toujours « notre profit, afin que nous participions à sa sainteté » (Héb. 12 : 10-11). Retenons cet avertissement : « Ne soyez pas séduits . . . ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6 :7). Jacob a trompé son père, il a maintenant affaire à un oncle qui le trompe effrontément, au point de faire passer auprès de son neveu, à la faveur de la nuit son aînée Léa, pour la plus jeune, Rachel, celle que Jacob aimait. Jacob qui avait travaillé sans relâche pour l’obtenir, supportant toutes les privations et les injustices de Laban, devra travailler sept ans encore (Gen. 29 : 20, 30). En supportant avec patience cette très longue épreuve, Jacob est un type, faible sans doute, du Seigneur qui a tout donné, même sa propre vie, pour acquérir son épouse bien-aimée (Matt. 13 : 44-46 ; Eph. 5 : 25).
Que de fois la méchanceté ou l’indélicatesse de nos actes ne nous apparaissent qu’au moment où, à notre tour, nous avons à souffrir de la façon de faire des autres (Jug. 1 : 7 ; Es. 33 : 1). Jacob s’agite, spécule, rivalise d’astuce et de fourberie avec Laban. Il est humiliant de voir un croyant entrer en lutte avec des gens du monde pour des biens terrestres (Phil. 4 : 5). Jacob est en mauvais état, il n’a pas d’autel, pas de relation consciente avec Dieu. Et finalement « l’homme s’accrut extrêmement », il s’enrichit aux dépens de Laban mais parallèlement leurs relations s’altèrent (Gen. 30 : 43 ; 31 : 1-2).
L’Eternel qui auparavant s’était servi d’un rêve, intervient maintenant directement pour s’adresser à Jacob. ll lui dit : « Retourne au pays de tes pères . . . et je serai avec toi ». Dans un songe, l’Ange de Dieu lui montre que c’est Lui qui l’a ainsi fait prospérer : « J’ai vu tout ce t’a fait Laban. Je suis le Dieu de Béthel, où tu bâtis une stèle, où tu me fis un voeu ».

Le retour de Jacob vers son pays et la poursuite de Laban
Jacob n’aura d’ailleurs aucun mal à convaincre Rachel et Léa de partir (Gen. 31 : 14-15) ! Mais toujours aussi rusé, il trompe encore Laban, occupé ailleurs à tondre son menu bétail. Jacob s’enfuit avec toute sa famille, seul Benjamin naîtra plus tard en chemin. Il emporte aussi ses troupeaux et tout son bien (Gen. 31 : 18). Son épouse Rachel vole les théraphim qui étaient à son père ! C’est la première mention dans l’Ecriture de ces dieux domestiques, par lesquels on prétendait deviner l’avenir (Gen. 31 : 19 ; Zach. 10 : 2). Notre comportement est-il vraiment différent de celui des personnes qui composent cette famille ? Le monde et ceux qui en font partie sont habituellement durs, mais le croyant devrait être animé d’un autre esprit (Matt.5 : 39-41 ; Luc 9 : 55).
Laban, l’Araméen, se lance à leur poursuite et les rejoint. Mais par le moyen d’un songe Dieu l’avait déjà mis en garde de parler à Jacob, « ni en bien, ni en mal » (Gen. 31 : 24, 29). Cet homme du monde rusé multiplie les paroles flatteuses et mensongères. Il feint une grande affection pour ses filles et ses petits enfants (onze fils et une fille semblent être déjà nés). Il s’applique à donner l’impression qu’il craint l’Eternel : il l’appelle le « Dieu de votre père » (Gen. 31 : 29, 53), tout en fouillant partout dans le caravansérail pour retrouver ses dieux. Quelle tristesse de voir Rachel mentir effrontément à son père, pour garder ces idoles, auxquelles elle s’était apparemment attachée. Son mari Jacob ne savait pas alors qu’elle les avait volées (Gen. 31 : 32). Il se met en colère contre Laban, dont les recherches sont restées vaines (Gen. 31 : 34-35).
Ces théraphim correspondent aux choses du monde que nous ne sommes pas décidés à abandonner, tout en cherchant parfois à les cacher aux yeux de notre entourage, parce que notre conscience n’est pas à l’aise. Elles sont enfouies dans nos coeurs, dissimulées dans nos maisons ! Croyons-nous pouvoir les emporter vers notre patrie céleste sans nuire à notre communion avec Dieu ?
Dieu voit tout (Héb. 4: 13) : Il en donne un exemple à son prophète Ezéchiel en lui révélant ce que faisaient secrètement les anciens d’Israël ! Il lui commande : « Perce le mur ». Le prophète exécute cet ordre, découvre une porte et entend l’Eternel lui dire : « Entre, et regarde les mauvaises abominations qu’ils commettent ici ». Plus loin, Dieu précise qu’ils sont dans leurs cabinets d’images ! Puis Il révèle leurs folles pensées : « L’Eternel ne nous voit pas » ! (Ezé. 8 : 5-13).
Dieu désire amener les siens à discerner et à rejeter les idoles, c’est-à-dire tout ce qui prend dans leurs affections la place du Seigneur. N’a t-on pas un exemple frappant de ce qu’est une idole aujourd’hui avec l’engouement pour les compétions sportives de haut niveau qui atteint des proportions extravagantes ? Les meilleurs sportifs sont célébrés à l’égal de nouveaux dieux. De plus, la cupidité, « le Mammon des richesses », joue dans ce culte un rôle très important (1 Jean 5 : 21 ; Matt. 6 : 24). On peut vraiment dire avec l’Ecriture : « Ils m’ont abandonné, Moi, la source des eaux vives, pour se creuser des citernes crevassées, qui ne retiennent pas l’eau » (Jér. 2 : 13). L’inanité de toutes les idoles ne tarde pas à se montrer : elles laissent des coeurs vides et déçus.
Jacob et Laban se séparent enfin. Il n’y a rien de commun entre le croyant et l’homme du monde. Comment peut-on si facilement négliger les avertissements répétés de la Parole (2 Cor. 6 : 14-16) ? Jacob réalise sa dignité et offre un sacrifice sur la montagne (Gen. 31 : 54) mais il lui faudra régler sa conduite devant Dieu !
Il poursuit son chemin vers Canaan et les anges de Dieu le rencontrent. Ils semblent lui souhaiter la bienvenue et l’assurer de leur aide, bien qu’ils restent silencieux (Héb. 1 : 14). Pourtant le coeur du patriarche n’est pas affranchi de la crainte de l’homme (Prov. 29 : 25). Il tremble à la perspective de rencontrer Esaü, qui avait autrefois affirmé son intention de le tuer. Sans doute, il a recours à la prière, une prière courte, adressée au Dieu d’Abraham et d’Isaac (Gen. 32 : 9-12) mais en même temps, il prend toutes les précautions imaginables pour qu’une partie au moins puisse échapper (Gen. 33 : 2) ! Dans quel esprit prions-nous ? Quelle est notre vraie relation avec Dieu et sommes-nous véritablement disposés à le laisser seul agir ?
Vingt années ont passé, mais Jacob doit encore apprendre qu’il est coupable avant tout devant Dieu (Ps. 51 : 4). Pour l’heure, il fait des calculs avant d’aborder Esaü : « je l’apaiserai par le présent qui va devant moi et après cela je verrai sa face ; peut-être qu’il m’accueillera favorablement » (Gen. 32 : 20). N’a-t-il pas habilement disposé l’ordre des troupeaux successifs qu’il lui destine ? (Gen. 32 : 16). Que de personnes troublées dans leur conscience pensent apaiser Dieu par des actions soi-disant méritoires ! Mais Dieu a aimé le pécheur et Il a envoyé son Fils donner sa précieuse vie sur la croix, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle (Jean 3 : 16 ; 1 Jean 4 : 9-10).
Jacob apprend alors que son frère a quitté sa forteresse imprenable de Séhir, et se porte à sa rencontre ! Mais il est suivi d’une troupe inattendue de 400 hommes ! Quelles sont ses intentions ? Jacob devrait se confier vraiment en Dieu, prendre courageusement la tête de sa famille et aller demander humblement pardon à son frère offensé. Sa situation paraît critique et pourtant cette nuit-là va marquer un tournant important dans sa vie.

Jacob à Peniel et sa rencontre avec Esaü
Jacob fait passer le gué de Jabbok à tous les siens et reste seul, seul avec Dieu : « Un homme lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore » (Gen. 32 : 24). Il a toujours cherché à obtenir la bénédiction par ses propres efforts. Jacob résiste comme nous le faisons si souvent ! Il ne veut pas s’avouer vaincu : « Par sa force, il lutta avec Dieu » (Osée 12 : 4). Mais il lui faut constater que malgré toute son énergie, il ne peut prévaloir et vaincre. L’homme dans sa nature adamique est inimitié contre Dieu. La chair ne peut être améliorée ni assujettie, elle a été crucifiée (Rom. 8 : 7).
Un simple geste divin suffit à montrer la faiblesse du patriarche (Gen.32 : 25). L’emboîture de la hanche de Jacob est définitivement luxée et il ne peut plus se confier dans ses propres capacités. Il apprend une vérité de base dans la vie de tout croyant : « Quand je suis faible, alors je suis fort » (1 Cor. 12 : 10). Il réalise sa faiblesse, il s’attend à Dieu et déclare avec foi : « Je ne te laisserai point aller sans que tu m’aies béni » (Gen. 32 : 26). Le prophète Osée qui parle d’Ephraïm, figure d’Israël, pour montrer que la voie de la repentance est encore ouverte, évoque cet instant dans la vie de Jacob : « Il lutta avec Dieu ; oui, il lutta avec l’Ange et prévalut : il pleura et il le supplia » (Osée 12 : 5).
C’est la première victoire réelle dans sa vie ! Elle est le fruit béni d’une fervente supplication (Jac. 5 : 16). Après avoir confessé qu’il s’appelle Jacob, celui qui supplante, (Gen. 32 : 27), il obtient la bénédiction et quelle bénédiction ! Son nom est changé en celui d’Israël « vainqueur ou prince de Dieu » si grand dans les conseils de Dieu. Dans l’Ecriture et dans l’histoire, ce nom porte les regards sur Christ, le vainqueur, le Prince, le vrai Israël de Dieu.
Dieu veut que nous soyons des vainqueurs. S’il nous arrête dans une marche de propre volonté et nous ôte notre énergie charnelle, c’est afin de nous donner Sa puissance !
Dieu le bénit là ; alors le soleil se lève sur lui quand il passe Peniel. Jacob s’en souviendra toujours : « J’ai vu Dieu face à face ». Son bâton sera là pour lui rappeler continuellement sa propre infirmité. Sa hanche est luxée mais son âme a été délivrée (Rom. 7 : 24-25) même si le vieux Jacob, le supplanteur, se manifeste encore dans bien des circonstances.
Pourquoi adopte-t-il cette attitude servile devant son frère ? Il est bientôt évident que Dieu a incliné le coeur d’Esaü (Gen. 33 : 3-4). Il n’a d’ailleurs pas apparemment saisi le but que Jacob poursuivait, en multipliant les cadeaux. En tout cas, l’un et l’autre tiennent à affirmer qu’ils ont de tout en abondance (Gen. 33 : 8-10).
Pourtant les craintes de Jacob sont toujours vivaces ! L’occasion lui était fournie de montrer à son frère qu’il se savait sous la protection de l’Eternel. Mais lorsque Esaü lui propose de faire route avec lui, il se dérobe par un mensonge. Il prétend qu’il a l’intention de se rendre à Séhir. Or en fait, il se dirige vers Succoth, où il bâtit une maison et des cabanes pour son bétail. Il semble prêt à abandonner le caractère que Dieu se plaisait à souligner chez les patriarches : « Par la foi Abraham demeura dans la terre de la promesse comme dans une terre étrangère, demeurant sous des tentes, avec Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse » (Héb. 11 : 9).

Sichem : la séduction et le déshonneur
Ensuite, peu de temps après, Jacob achète à Sichem le champ des fils d’Hamor, où il a dressé sa tente. C’était hélas, perdre de vue son caractère de forain et de voyageur (Gen. 33 : 17-20). Ce relâchement dans sa conduite aura bientôt de tristes conséquences. Dina, la fille de Léa, sort « pour voir les filles du pays ». Une simple visite de politesse, pense-t-on ! Pourquoi s’en émouvoir ? Les tentes ont été dressées tout près de la ville mais la sagesse imposait de garder ses distances. Les parents ont aussi souvent par leur attitude laxiste une responsabilité majeure dans les chutes de leurs pauvres enfants, inconscients des dangers encourus. Nos motifs au départ sont parfois difficiles à discerner ? Simple curiosité anodine estime-t-on. Souvent, on est incapable de discerner l’attirance secrète de notre coeur. Ne perdons pas de vue que notre chair est toujours disposée à céder à la convoitise (Gal. 5:19-21). Veillons à ne pas la nourrir ! « Ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises » (Gal. 5 : 24).
Le monde se présente souvent d’abord sous ses aspects riants, mais il ne tarde pas à se montrer corrompu et violent ! Le Liban était majestueux, il attirait la Sulamithe. Mais les tanières des lions et des léopards s’y trouvaient cachés. D’où l’appel répété du bien-aimé à s’en écarter : Viens ! (C.de C. 4 : 7-8).
Les fréquentations impures de Dina vont rapidement amener le déshonneur sur la fille de Jacob. Et loin de se taire comme le fait Jacob humilié (Gen. 34 : 5), ses fils Siméon et Lévi ourdissent une terrible vengeance à l’égard de Sichem. Ils feignent de s’accorder avec eux et, le moment venu, les massacrent sans pitié ! La fornication est chose habituelle dans ce monde et ceux qui « habitent sur la terre » trouvent étrange que nous ne courions pas dans le même bourbier qu’eux (1 Pier. 4 : 4).
Jacob est profondément troublé et découragé par les désordres survenus dans sa famille (Gen. 34 : 30). Alors, dans sa miséricorde, Dieu prend soin de lui. Il ne veut pas le laisser dans une condition si misérable. Il va l’aider à s’éloigner de ces villes corrompues, à faire avec les siens un pas d’une grande importance : ils vont devenir des adorateurs.

L’appel de Dieu à Béthel
Un grand changement a lieu. Dieu dit à Jacob : « Lève-toi, monte à Béthel et habite là, et fais un autel au Dieu qui t’apparu comme tu t’enfuyais devant la face d’Esaü, ton frère » (Gen. 35 : 1). La Parole rappelle ailleurs cette étape si importante : « A Béthel, Il le trouva ; et là, Il parla avec nous » (Osée 12:5). Il va se faire connaître à eux comme le Dieu Tout-Puissant, ce qui n’avait pas été le cas à Peniel (Gen. 32 : 29 ; 35 :11).
Il est utile pour Jacob de se souvenir de ses fautes, de sa fuite, de sa détresse mais à Béthel, dans la maison de Dieu, il apprend à mesurer un peu mieux sa grâce, ses soins constants et sa fidélité. La même voix divine invite le chrétien chaque premier jour de la semaine à laisser de côté « les affaires de la vie » pour se rendre au lieu où le Seigneur a promis sa présence au milieu des deux ou trois. Celui que le chrétien connaît comme Père cherche des adorateurs qui l’adorent en esprit et en vérité, rappelant son oeuvre glorieuse et magnifique (Matt. 18 : 20 ; Héb. 13 : 15).
La simple évocation de Béthel va produire un effet puissant dans l’âme de Jacob. Mais avant d’obéir et de s’y rendre, il comprend qu’une chose est indispensable. Souvent, au lieu de rejeter le mal, on s’en accommode (Job 20 : 12). On ne peut se tenir dans la présence de Dieu sans que l’impureté et l’idolâtrie soient ôtées ! Ceux qui s’approchent de Lui doivent d’abord se purifier dans leur marche personnelle et veiller soigneusement sur leurs associations (Es. 52 : 11).
Or dans les tentes de Jacob étaient cachés des objets incompatibles avec la sainte présence de Dieu. A commencer par les théraphim : « mes dieux » comme Laban les appelait (Gen. 30 : 31). Ils se trouvaient toujours, selon toute probabilité, dans la tente de l’épouse bien-aimée de Jacob : Rachel ! Ces dieux étrangers doivent être absolument rejetés avant que Jacob et les siens puissent paraître devant l’Eternel à Béthel. Autrefois Jacob, repris dans sa conscience, avait estimé ce lieu terrible (Héb. 12 : 28-29).
Josué, à la fin de sa carrière, rappelle au peuple que Dieu est un Dieu saint mais aussi un Dieu jaloux. Israël affirme pourtant avec force qu’il veut Le servir ! Alors Josué leur dit : « Ôtez les dieux étrangers qui sont au milieu de vous, et inclinez vos coeurs vers l’Eternel, votre Dieu » (Jos. 24 :19-23). Quand les coeurs, sous l’effet sanctifiant de la Parole se repentent, toute résistance cesse promptement : « Les fils d’Israël ôtèrent les Baals et les Ashtoreths, et servirent l’Eternel seul » (1 Sam. 7 : 4). L’apôtre resté le dernier en vie adressait aux croyants cette ultime mise en garde : « Enfants, gardez-vous des idoles » (1 Jean 5 : 21). Prenons garde de fermer la porte de nos coeurs à tout ce qui voudrait y prendre la place du Seigneur. Que de compromissions risquons-nous d’accepter dans nos activités ou dans nos loisirs ! Que d’amitiés douteuses peuvent rapidement se former (Job 34 : 8) ! Combien d’habitudes coupables, souvent secrètes, peuvent s’emparer de nous !
Jacob se conduit ici en chef de famille responsable. Il fait preuve de fermeté à l’égard de sa propre maison et de ceux qui vivaient dans sa compagnie. Tous doivent ôter les dieux étrangers qui sont en leur possession, ils doivent se purifier et changer de vêtements ! Ils vont même donner « les anneaux qui étaient à leurs oreilles ». Habituellement en or, ces ornements se voyaient souvent attribués des pouvoirs surnaturels et ils étaient donc très convoités (Es. 3 : 16-23). Dès que Laban avait vu l’anneau et les bracelets aux mains de sa soeur Rebecca, il avait flairé une bonne affaire. Ses paroles à l’égard du serviteur d’Abraham étaient devenues lisses comme le beurre, et aussitôt il l’avait appelé le béni de l’Eternel ! (Gen. 24 : 29-30 ; Ps. 55 : 21).
Le patriarche cache ensuite toutes ces idoles sous un térébinthe qui était près de Sichem et ils montent à Béthel. Jacob avait eu des craintes justifiées après la folie meurtrière de ses fils (Gen.34 : 30 ; 49 : 5-7). Mais maintenant dans un chemin d’obéissance, « la frayeur de Dieu fut sur les villes qui les entouraient, et on ne poursuivit pas les fils de Jacob » (Gen. 35 : 5 ; Ex. 11 : 7 ; Rom. 8 : 31).
Jacob avait déjà dressé un autel à Sichem qu’il avait appelé El-Elohé-Israël, c’est à dire « Dieu, le Dieu d’Israël ». Cet autel tenait compte du nouveau nom que Dieu venait de lui donner à Peniel. Toutefois son association avec le monde et ses principes ne lui permet pas de dépasser un faible niveau dans son adoration. Il en sera de même pour nous, aussi longtemps que nous restons pratiquement liés au monde.
Mais maintenant, dès son arrivée à Luz (c’est Béthel), il tient compte du lieu où il se trouve et son culte change de caractère. Il rend grâces pour les soins qu’il a reçus et il « bâtit là un autel » (Gen. 35 : 7). C’est là que Dieu s’est révélé à lui comme il s’enfuyait de devant la face de son frère. Il peut appeler cet autel : « le Dieu de la maison de Dieu ». Ses pensées ne s’arrêtent plus tellement sur Jacob, le béni de l’Eternel, mais bien plutôt sur Dieu lui-même. Il réalise que la Personne est plus importante que le lieu. Il fait des progrès dans sa connaissance. Mais pourquoi ne reste-t-il pas habiter à Béthel ?
Les chrétiens ont le privilège d’adorer Dieu connu comme leur Père (Jean 20 : 17) selon sa révélation en Christ. Ils l’adorent, comme Jacob à Béthel, non seulement pour ce qu’Il est envers eux, mais pour ce qu’Il est en lui-même.

Dernières épreuves et fin de Jacob
Le chemin de la discipline se poursuivra pour Jacob : il en est ainsi pour chaque croyant. Dieu détache un à un ses fils qui le retardent dans ses progrès spirituels. « L’histoire de ma vie est celle de mon dépouillement », a pu dire à juste titre un croyant. Jacob connaît des deuils successifs. C’est d’abord la nourrice de Rebecca qui meurt à Béthel : elle ne pourra plus lui parler de sa mère disparue. Puis à la naissance de Benjamin sur le chemin d’Ephrath, qui est Bethléem, se lie la mort de Rachel. Il en résultera pour le patriarche un vide que rien ne pourra combler ! Parvenu à la fin de sa course, Jacob en parle encore comme si ce deuil avait été le terme de toutes ses espérances terrestres (Gen. 48 : 7).
Mais, pour que Jacob se soumette entièrement à la volonté de Dieu, il devra encore traverser de grandes épreuves, qui l’atteignent dans ses affections envers deux de ses fils, les enfants de Rachel, Joseph et Benjamin. Pour Joseph, il refuse d’être consolé (Gen. 37 : 35). Pour Benjamin, il déclare : « Et moi, si je suis privé d’enfants, j’en serai privé » (Gen. 43 : 14). Il se soumet à la volonté de Dieu qui désire que nous trouvions toutes nos ressources en Lui.
Jacob avait déclaré : « Toutes ces choses sont contre moi » (Gen. 42 : 36). Désormais quel changement heureux chez ce patriarche ! Alors que dans le passé sa volonté propre se manifestait si souvent, il craint maintenant de faire un pas sans Dieu ! Alors l’Eternel l’encourage, et lui promet de descendre avec lui en Egypte (Gen. 46 : 3). Chers lecteurs, le Seigneur peut-Il nous accompagner partout où nous allons ?
Jacob retrouve miraculeusement Joseph et Benjamin qu’il avait perdus. Son chagrin a été si grand qu’il a du mal, pour un moment, à supporter sa joie. Quelle rencontre émouvante avec Joseph (Gen 46 : 29-30) ! La coupe de Jacob est pleine : « Que je meure à présent, après que j’ai vu ton visage, puisque tu vis encore » (Gen. 46 : 30).
La discipline a produit son oeuvre bénie. Présenté au Pharaon, ce vieillard courbé sur son bâton bénit le puissant monarque (Héb.7 : 7). Jacob pense que le temps de son départ approche mais il mourra en bonne vieillesse, quelques dix-sept ans après. Les derniers moments de sa vie, les plus remarquables, sont retenus par l’Ecriture : « Par la foi, Jacob mourant bénit chacun des fils de Joseph, et adora appuyé sur le bout de son bâton » (Héb.11 : 21 ; Gen. 47 : 31). Il apparaît ici comme un témoin pour Dieu, ayant l’intelligence de ses desseins, exprimant des pensées saintes et élevées. Sa fin triomphante souligne et glorifie la grâce de Dieu envers cet homme. Jacob rappelle les étapes de sa vie, en particulier Luz, autrement dit Béthel, où Dieu s’est fait connaître à Lui (Gen. 48 : 3-4).
Que de leçons pour nous dans le chemin parcouru, accompagné par les soins de Celui que l’Ecriture appelle si fréquemment le Dieu de Jacob, autrement dit le Dieu de la grâce (Ps. 146 : 5) ! En relisant le récit de la vie de Jacob puissions-nous apprendre que Dieu est le seul vrai repos et la seule vraie ressource. Il voudrait nous amener à cette heureuse conclusion avant de toucher au but.

Ph.L. le 23.11.05

Fidèle discipline d’un Dieu de sainteté,
Où la grâce divine abonde en fruits portés.
Tu formes sur la terre tes bien-aimés enfants.
Sois loué, tendre Père, pour tes soins vigilants !

NOTRE-DAME DU LAUS : UN NOUVEAU SANCTUAIRE POUR 2014

9 juillet, 2012

http://www.zenit.org/article-31358?l=french

NOTRE-DAME DU LAUS : UN NOUVEAU SANCTUAIRE POUR 2014

Par Philippe Madec

Propos recueillis par Anne Kurian
ROME, lundi 9 juillet 2012 (ZENIT.org) – Le sanctuaire français de Notre-Dame du Laus, dans les Hautes-Alpes, va être réaménagé: une église de 2.500 places à l’architecture « mariale » devrait voir le jour en 2014.
Depuis la reconnaissance officielle du caractère surnaturel des apparitions de la Vierge Marie à Benoîte Rencurel (1647-1718) par Mgr Jean-Michel di Falco Léandri, évêque de Gap et d’Embrun, le 4 mai 2008, la basilique actuelle de 350 sièges, se fait trop étroite pour les 170.000 visiteurs annuels.
C’est pourquoi un aménagement des lieux a été décidé : un jury a procédé à des auditions d’architectes, sous la direction de Mgr di Falco. C’est le projet de Philippe Madec, conçu avec Françoise-Hélène Jourda et Marc Barani, qui a été retenu.
Le projet en question s’intitule “Juste un pas de côté” et prévoit une église modulable. Le site sera également aménagé dans son ensemble, sur 30 ans, dans le respect de l’environnement. L’architecte Philippe Madec en dit davantage aux lecteurs de Zenit.
Zenit – Quelles sont vos impressions en travaillant au projet de Notre-Dame du Laus?
Philippe Madec – Quelles que soient les expériences antérieures, l’aménagement de Notre-Dame du Laus est une première. Dans ce sanctuaire naissant au XVIIe siècle, s’épanouissant à nouveau quatre siècles plus tard, le temps ralenti et fervent a fait vivre au Laus une évolution patiente, préservé son authenticité humble, rurale et pieuse, maintenu peu ou prou la force de sa géographie sacrée. Le projet ne pouvait que respecter voire restaurer les lieux, rendre hommage aux pratiques, échelles et mesures inscrites de si longue date, à « ce trésor caché ».
De quelle façon exprimez-vous le message du lieu ?
La réconciliation, message principal du Laus, œuvre au creux de ce projet. Pour que la réconciliation soit intégrale, il nous est apparu indispensable que, d’une part, les lieux eux-mêmes se rapprochent d’un état nourri de leur force et beauté originelles, et que d’autre part, le projet n’impose rien, afin de concilier ce qui est déjà là, la longue histoire de Benoîte jusqu’à nous, avec ce qui advient, l’avenir du sanctuaire. Ménager pour aménager, mettre ensemble. Si possible et nécessaire, rapprocher le sanctuaire de lui-même : à juste distance du monde agité, au cœur d’un monde rural et d’un territoire préalpin que le parcours de la bergère du Laus a marqué de repères, accueillir une ferveur populaire et puissante.
Dans notre projet, il n’y a pas de concurrence, pas de dramatisation ni de mise en scène, plutôt la recherche de la simplicité des lieux et des architectures, de l’ »à peine vu », de l’ »à découvrir », et le chemin qu’il faut parcourir pour y parvenir. La nouvelle église n’occupe pas le centre du sanctuaire, elle participe de la géographie sacrée, se met à part, au détour d’un chemin.
De quelle manière l’architecture va-t-elle aider l’assemblée à prier ?
L’architecture accueille, protège, console, installe un temps qui prend son temps, le temps de rester pour se (re)trouver face au sacré, à soi, aux autres, à la nature. Notre architecture est mariale. Dans un plan aux formes souples, elle offre son hospitalité dans des chapelles collatérales souterraines, et sous une haute charpente de petits bois qui réinterprète le manteau protecteur de Marie. Elle apaise dans ce lieu tout de nature, de terre, d’arbres, de soleil, où résonne le son des cloches de la basilique, brille le sifflement des oiseaux et remonte le chant du torrent. Elle s’installe « un pas de côté » pour prendre le temps de s’y rendre, d’entrer en paix dans la prière en assemblée.
A ce niveau de nos études tout juste issues du concours, le projet attend les échanges indispensables avec Mgr Jean-Michel di Falco Léandri et le P. Ludovic Frère notamment, pour parfaire sa conception. Notre proposition est ouverte, rend possible plusieurs approches y compris innovantes. Prochaine étape.
Comment le cadre naturel du Laus est-il pris en compte dans votre projet ?
L’homme est consubstantiel de la nature. Notre projet cherche à considérer avec la même bienveillance tout ce qui porte la vie. Il en provient, en découle. Il reconnaît une géographie sacrée, montagne, conque et torrent, constellée par le souvenir toujours vif des apparitions. Il s’inscrit dans un écosystème hyper local né de l’interdépendance de la foi, de la vie quotidienne rurale, du paysage, des torrents, des forêts et de pierres sombres, de lumière et d’ombre.
L’éco-responsabilité caractérise notre équipe qui en regroupe des figures reconnues. Toutes nos décisions sont frappées de son sceau. Imaginer le chantier d’une grande église dans un site fragile et difficile d’accès conforte les choix d’une démarche économe, montagnarde : construire une grande nef en petit bois et la couvrir de tavaillons – planchette de bois – répond aux conditions et aux savoir-faire locaux, comme reprendre le schiste – une roche – du site comme agrégats pour les bétons ; tirer profit de la température constante du sol pour tempérer économiquement l’église, etc.
Comment l’architecture peut-elle être au service du sacré ?
L’architecture sert tous les aspects de la vie humaine, ses valeurs et son quotidien, le sacré avec le même enthousiasme que le domestique. Il suffit de citer Le Corbusier, l’inépuisable, l’auteur agnostique de si belles architectures sacrées : « Dresser face à la nature du Bon Dieu, sous le ciel et face au soleil, une œuvre architecturale magistrale, faite de rigueur, de grandeur, de noblesse, de sourire et d’élégance » et chercher à le faire. Partout le même acte d’amour, le même acte de bienveillance pour l’autre dans tous les moments de son existence.