Archive pour le 5 juillet, 2012

la rencontre entre Abraham et de Melchisédech

5 juillet, 2012

la rencontre entre Abraham et de Melchisédech dans images sacrée

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Melchisédech figure du Christ

5 juillet, 2012

http://www.bible-service.net/site/692.html

Melchisédech figure du Christ

L’interprétation typologique de Melchisédech comme figure du Christ domine l’exégèse médiévale. Mais elle n’empêche pas les commentateurs de s’interroger sur le personnage historique qui apparaît en Gn 14. Les interrogations portent à la fois sur la personne de Melchisédech et sur la ville de Salem. Les recherches menées à cet égard par les auteurs patristiques sont abondamment utilisées, comme on le voit dans cet extrait d’un commentateur dominicain du début du XIVe siècle, le toulousain Dominique Grima († 1347), qui résume en fait des données prises chez Jérôme et Augustin, sur l’identification de Salem (on observe que sont exposées deux thèses contradictoires de Jérôme).

Dominique Grima,  » Commentaire de Gn 14,18 « 
Melchisédech roi de Salem. […] Dans la lettre qui commence par  » Tu m’as envoyé « , Jérôme affirme que Salem ne doit pas être comprise comme la cité de Jérusalem mais est une place-forte près de Nicopolis. Jérôme dit que l’on y voit encore le palais de Melchisédech parmi les ruines. Sur Salem, voir Gn 33 : Jacob vint à Sokot et se rendit à Salem, ville des Sichémites. Son nom apparaît sous la forme corrompue de Salim en Jn 3 : Jean baptisait à Ennon près de Salim. Selon Jérôme, dans le Livre des questions hébraïques <sur la Genèse>, Salem, dont Melchisédech était le roi, fut appelée par la suite Jérusalem, et Flavius Josèphe semble du même avis. Pour cela, il faut dire qu’il y a eu deux villes de Salem, l’une, la cité des Sichémites dont parle Augustin, l’autre des Cananéens ou plutôt des Jébuséens, qui étaient appelés Cananéens au sens large.

Malgré l’identification traditionnelle avec Sem, le personnage de Melchisédech lui-même fait l’objet d’interrogations ; ce qui est dit de lui en He 7,3 suscite des doutes. Rupert de Deutz, bénédictin du début du XIIe s. (1075 – v. 1130), dont le commentaire est d’une grande richesse, fait état d’hypothèses anciennes, qu’il juge absurdes.

Rupert de Deutz,  » Commentaire de Gn 14,18-20 « 
L’Apôtre, rappelant ce passage, dit : Ce Melchisédech, sans père, sans mère, sans généalogie, n’ayant ni début de ses jours ni fin de sa vie, assimilé au Fils de Dieu, reste prêtre à jamais. Ces paroles et d’autres qu’ajoute le même Apôtre ont fourni à ceux qui comprennent mal une occasion de soupçon : ils pensent que Melchisédech ne fut pas un homme mais un ange ou même (ce qui est encore plus dément) qu’il s’agit de l’Esprit saint lui-même, apparu sous les traits d’un homme. Mais les autres, extrêmement nombreux, ont été d’accord que c’était un homme cananéen, roi de la ville de Jérusalem, appelée d’abord Salem, puis Jébus et enfin Jérusalem. Il n’est pas étonnant, disent-ils, qu’il soit décrit comme un prêtre du Très-haut, bien que sans circoncision ni lois cérémonielles ni de la famille d’Aaron, puisqu’aussi bien Abel, Enoch et Noé ont plu à Dieu et ont offert des sacrifices [… ] Mais les Hébreux pensent autrement : ils rapportent que celui-ci est le fils aîné de Noé […].
Dominique Grima, dont nous avons lu un passage, donne davantage de précisions sur les auteurs de ces identifications ; il cite les noms d’Hippolyte, d’Irénée, d’Eusèbe de Césarée et d’Eustathe comme tenants de l’hypothèse selon laquelle Melchisédech serait un souverain cananéen ; d’après lui, Origène et Didyme le considèrent comme un ange, un texte anonyme comme l’Esprit saint. Mais ces identifications sont très rares au moyen âge et l’on voit généralement en lui soit Sem, soit un souverain païen. Le fait qu’il n’ait ni père ni mère ni généalogie permet de poser les fondements de l’interprétation spirituelle. Dans ses leçons sur l’Épître aux Hébreux, Thomas d’Aquin nous donne des explications d’une grande clarté.

Thomas d’Aquin,  » Commentaire de He 7,3 « 
Il faut savoir que dans l’Ancien Testament, toutes les fois qu’il est fait mention d’une personne importante, sont énoncés son père et sa mère, l’époque de sa naissance et de sa mort […]. Or ici c’est d’une manière subite qu’est introduit Melchisédech, sans que soit du tout fait mention de sa génération et de tout ce qui la concernerait. Et cela, certes, d’une manière tout à fait justifiée. En effet, quand il est dit sans père, est signifiée la naissance du Christ d’une vierge, donc sans père, comme il est dit en Matthieu : Ce qui est né en elle vient de l’Esprit saint. Or ce qui est propre à Dieu ne doit pas être attribué à une créature. Il appartient seulement à Dieu le Père d’être le père du Christ. Donc, dans la naissance de celui [Melchésédech] qui préfigurait le Christ, il ne devait pas y avoir de mention d’un père charnel.
De plus, le texte dit sans mère, pour ce qui est de la génération éternelle. Et ne comprends pas cela comme une génération matérielle, comme quand une mère donne la matière à l’enfant qu’elle engendre ; mais c’est une génération spirituelle, comme celle qui fait naître la splendeur du soleil […]. En outre, quand un engendrement est fait par un père et une mère, tout ne provient pas du père : la matière est fournie par la mère. C’est donc pour écarter toute imperfection du Christ et pour indiquer que tout ce qu’il a vient du Père, qu’il n’est pas fait mention de la mère : d’où le vers :  » Dieu est sans mère, sa chair est sans père « . Ainsi le Psaume : Dès le sein, avant l’aurore, je t’ai engendré, c’est-à-dire moi seul. Sans généalogie : sa généalogie n’est pas indiquée dans l’Écriture pour deux raisons : l’une, pour indiquer que sa génération est ineffable, Isaïe : Sa génération, qui la racontera ?; l’autre pour indiquer que le Christ, introduit comme prêtre, n’appartient pas à la famille des lévites ni à la généalogie de la vieille Loi.

Melchisédech, prêtre du très-haut
Supplément au Cahier Evangile n° 136 (pages 40-42).

Le Prêtre-Roi Melchisédech

5 juillet, 2012

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Besson/Articles/melchise.html

Le Prêtre-Roi Melchisédech

… Derrière Moise se tient le prêtre sans parents, le roi de justice, Melchisédech, fils du Soleil rouge
… Par Melchisédech et par Moïse parviennent aux créatures les bénédictions qui les guérissent.

Sédir : le Sermon sur la Montagne.
Depuis des temps immémoriaux, cette énigmatique figure, qui apparaît dans l’Ancien Testament pour disparaître aussitôt, a maintenu en éveil la sagacité des exégètes et alimenté la méditation des esprits religieux. Le but de cette notice est simplement d’exposer les quelques renseignements que l’Ecriture et la Tradition fournissent à son sujet.
Melchisédech est mentionné à trois reprises dans la Bible.
1 Au chapitre XIV de la Genèse, il est dit que Melchisédech, roi de Salem et sacrificateur de Dieu, bénit Abraham, victorieux de ses ennemis,
2 Au psaume CX, verset 4, il est écrit : Le Seigneur a juré et il ne s’en repentira pas: Tu es prêtre éternellement, à la manière de Melchisédech.
3 Dans l’épître aux Hébreux, il est déclaré que Melchisédech est la préfiguration du Christ Lui-même.
Extraordinaire assurément était cet être devant la bénédiction de qui s’inclina le Père des croyants , Celui qui avait été si souvent béni de Dieu et en qui toutes les nations de la terre devaient être bénies. Cornelius a Lapide pense qu’il est descendu du Ciel pour bénir Abraham et qu’il y est ensuite remonté puis, qu’après cette bénédiction, l’Ecriture ne fait plus mention de lui jusqu’au temps du roi David. Le nom qu’il portait et qui signifie roi de justice, doit être pris dans son acception plénière, absolue, car seul
un être parfaitement saint pouvait être appelé directement par Dieu à la vocation d’un sacerdoce ne relevant d’aucun pouvoir humain.
La Genèse nous apprend en effet qu’il était prêtre du Dieu souverain; mais il est significatif de constater que le livre saint, où l’on trouve indiquée avec tant de précision la succession des prêtres de la famille d’Aaron, ne parle pas de successeurs de Melchisédech. Au reste la déclaration du psaume: Tu es prêtre éternellement à la manière de Melchisédech montre bien que le roi de Salem est nommé ici non comme le chef mais comme le type d’un sacerdoce sans analogie dans l’Ancienne Alliance.(14)
Melchisédech est donc la préfiguration du Christ Lui-même, qui sera, Lui aussi, Roi et Sacrificateur. Et, pour ôter de notre esprit toute incertitude touchant cette manifestation mémorable, l’auteur du récit sacré prend soin de préciser le lieu où le pontife-roi donna à Abraham sa suréminente bénédiction. La rencontre eut lieu au nord de Jérusalem, exactement entre la ville et le tombeau des juges, qui en est distant d’à peine 3 kilomètres, près de l’endroit où passe actuellement la route de Jérusalem à Naplouse. C’est là que le prêtre de Salem, avant de bénir Abraham, offrit à Dieu le pain et le vin, préfiguration de la Cène que le Fils de Dieu devait célébrer plus tard dans cette même cité.
Et l’on comprend que l’apôtre, écrivant aux Hébreux, leur déclare qu’il aurait, touchant, ce Melchisédech, beaucoup à dire et des choses difficiles à expliquer. Et voici les seules qu’il consente à leur dévoiler, à cause de leur lenteur à comprendre : Outre la royauté de la justice et de la paix, Melchisédech est sans père ni mère , sans généalogie, il n’est d’ailleurs pas de même race qu’Abraham, ses jours n’ont pas de commencement ni sa vie de fin, il est semblable au Fils de Dieu, et il demeure prêtre éternellement.
Tel est cet être, préfiguration du Christ et même semblable au Fils de Dieu , né d’une façon surnaturelle puisqu’ appartenant à une autre race qu’Abraham , engendré avant les temps comme le Christ, sans descendance comme le Christ et, comme le Christ, vivant à jamais, prêtre d’un pontificat perdurable et parfait, puisqu’il a plu au Christ d’être prêtre selon cet ordre.
Et l’on comprend que la méditation revienne inlassablement sur cet être dont la grandeur nous domine et dont le mystère nous attire. Les uns ont pensé que Melchisédech était le Christ Lui-même apparu à Abraham sous forme humaine; les Hiéracites ont vu en lui l’incarnation du Saint-Esprit; Origène et Didyme ont cru qu’il était un ange. Les Samaritains, au dire d’Epiphane, déclaraient que Melchisédech était Sem, le fils de Noé. Il y eut de bonne heure une secte gnostique appelée Melchisédéciens, sur l’origine et la doctrine de laquelle nous ne savons pour ainsi dire rien; ils se rattachaient à Théodote le changeur qui niait la divinité de Jésus et enseignait qu’au moment du baptême le Christ était descendu en Jésus; et ces Melchisédéciens donnaient la prééminence à Melchisédech sur le Christ.
Pour Catherine Emmerich, Melchisédech était une sorte d’ange sacerdotal chargé de préparer le grand-oeuvre de la Rédemption. Saint Yves d’Alveydre le présente comme le survivant au temps d’Abraham de l’ancienne Eglise universelle du Bélier, de Ram, détrônée par l’Eglise du Taureau, d’Irschou. Les Rose-Croix du XVIIe siècle ont rangé Melchisédech avec Enoch, Moïse, Elie et d’autres parmi leurs ancêtres.
Une autre tradition, plus strictement chrétienne, voit en l’épisode de Melchisédech une de ces manifestations soudaines de l’être qui, sur la terre, tient la lieutenance du Christ. D’ordinaire il vit dans l’obscurité; mais il en sort quand il voit la nécessité d’une intervention publique. Avec Abraham commence en effet la sélection du peuple dans lequel devait prendre corps le Verbe, peuple profondément matériel et dur et strictement formaliste. Il fallait que, dès cette époque, fût signifié le caractère unique de liberté, de spiritualité pure, d’indépendance formelle qui est celui de la mission du Sauveur.

14. Cf. S. Thomas d’Aquin : Somme III quest. XXII. 6.

ARTICLE 6 : Le Christ doit-il être appelé prêtre selon l’ordre de Melchisédech ?

Objections : 1. Le Christ, comme prêtre principal, est la source de tout sacerdoce. Or ce qui est principal ne peut suivre l’acte d’autrui, c’est aux autres de suivre le sien. Donc le Christ ne doit pas être appelé prêtre selon l’ordre de Melchisédech.

2. Le sacerdoce de l’ancienne loi est plus proche de celui du Christ que le sacerdoce antérieur à la loi. Or les sacrements signifiaient d’autant plus expressément le Christ qu’ils étaient plus proches de lui, ainsi que nous l’avons montré dans la deuxième Partie. Donc le sacerdoce du Christ doit être nommé d’après le sacerdoce de la loi plutôt que d’après le sacerdoce de Melchisédech, antérieur à la loi.

3. Il est écrit (He 7, 2) : Melchisédech  » veut dire : « roi de la paix ». Sans père, sans mère, sans généalogie, dont les jours n’ont pas de commencement et dont la vie n’a pas de fin « . Tout cela convient uniquement au Fils de Dieu. Le Christ ne doit donc pas être appelé prêtre selon l’ordre de Melchisédech, comme de quelqu’un d’autre, mais selon un ordre qui est propre à lui-même.

En sens contraire, il est écrit dans le Psaume (110, 4) :  » Tu es prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech. « 

Réponse : Comme nous l’avons dit, le sacerdoce légal fut la préfiguration du sacerdoce du Christ, non certes en égalant la vérité, mais d’une manière très inférieure : et parce que le sacerdoce légal ne purifiait pas les péchés, et parce qu’il n’était pas éternel comme celui du Christ. Or, cette supériorité du sacerdoce du Christ sur le sacerdoce Lévitique fut préfigurée dans le sacerdoce de Melchisédech, lequel perçut la dîme sur Abraham, et en celui-ci sur le sacerdoce Lévitique qui devait descendre de lui. Aussi dit-on que le sacerdoce du Christ est  » selon l’ordre de Melchisédech « , à cause de la supériorité du sacerdoce véritable sur le sacerdoce légal, qui n’était que préfiguratif.

Solutions : 1. Cette façon de parler ne comprend pas Melchisédech comme étant le prêtre principal, mais comme préfigurant la supériorité du sacerdoce du Christ sur le sacerdoce Lévitique.

2. Dans le sacerdoce du Christ on peut distinguer son oblation et sa participation. Quant à l’oblation elle-même, le sacerdoce du Christ était préfiguré plus expressément par le sacerdoce légal, qui répandait le sang, que par le sacerdoce de Melchisédech, où le sang n’est pas répandu. Mais quant à la participation à ce sacrifice et à son effet, à quoi on mesure surtout la supériorité du sacerdoce du Christ sur le sacerdoce légal, elle était plus expressément préfigurée par le sacerdoce de Melchisédech qui offrait du pain et du vin lesquels, pour S. Augustin symbolisent l’unité de l’Église, que constitue la participation au sacrifice du Christ. Et c’est pourquoi, dans la loi nouvelle, le véritable sacrifice du Christ est communiqué aux fidèles sous les espèces du pain et du vin.

3. Si l’on dit que Melchisédech est  » sans père, sans mère et sans génération « , que  » ses jours n’ont pas de commencement ni de fin « , ce n’est pas parce qu’il n’en avait pas, mais parce que la Sainte Écriture n’en parle pas. Et par cela même, comme l’Apôtre le dit au même endroit,  » il est assimilé au Fils de Dieu  » qui sur terre est sans père, et au ciel sans mère et sans généalogie, selon Isaïe (53,8) :  » Qui racontera sa génération ?  » Et selon sa divinité il n’a ni commencement ni fin de ses jours.

Éditions du Cerf