Archive pour le 26 juin, 2012

Saints Pierre e Paul

26 juin, 2012

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Benoît XVI : Saint Cyrille d’Alexandrie (mf 27 Juin)

26 juin, 2012

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20071003_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 3 octobre 2007

Saint Cyrille d’Alexandrie

Chers frères et sœurs!

Poursuivant notre itinéraire sur les traces des Pères de l’Eglise, nous rencontrons une grande figure: saint Cyrille d’Alexandrie. Lié à la controverse christologique qui conduisit au Concile d’Ephèse de 431 et dernier représentant important de la tradition alexandrine, dans l’Orient grec, Cyrille fut plus tard défini le « gardien de l’exactitude » – qu’il faut comprendre comme gardien de la vraie foi – et même « sceau des Pères ». Ces antiques expressions expriment un fait qui est caractéristique de Cyrille, c’est-à-dire la référence constante de l’Evêque d’Alexandrie aux auteurs ecclésiastiques précédents (parmi ceux-ci, Athanase en particulier), dans le but de montrer la continuité de sa théologie avec la tradition. Il s’insère volontairement, explicitement dans la tradition de l’Eglise, dans laquelle il reconnaît la garantie de la continuité avec les Apôtres et avec le Christ lui-même. Vénéré comme saint aussi bien en Orient qu’en Occident, saint Cyrille fut proclamé docteur de l’Eglise en 1882 par le Pape Léon XIII, qui, dans le même temps, attribua ce titre également à un autre représentant important de la patristique grecque, saint Cyrille de Jérusalem. Ainsi, se révélaient l’attention et l’amour pour les traditions chrétiennes orientales de ce Pape, qui voulut ensuite proclamer saint Jean Damascène Docteur de l’Eglise, montrant ainsi que tant la tradition orientale qu’occidentale exprime la doctrine de l’unique Eglise du Christ.
On sait très peu de choses sur la vie de Cyrille avant son élection sur l’important siège d’Alexandrie. Neveu de Théophile, qui en tant qu’Evêque, dirigea d’une main ferme et avec prestige le diocèse alexandrin à partir de 385, Cyrille naquit probablement dans la même métropole égyptienne entre 370 et 380. Il fut très tôt dirigé vers la vie ecclésiastique et reçut une bonne éducation, tant culturelle que théologique. En 403, il se trouvait à Constantinople à la suite de son puissant oncle et il participa dans cette même ville au Synode appelé du « Chêne », qui déposa l’Evêque de la ville, Jean (appelé plus tard Chrysostome), marquant ainsi le triomphe du siège alexandrin sur celui, traditionnellement rival, de Constantinople, où résidait l’empereur. A la mort de son oncle Théophile, Cyrille encore jeune fut élu Evêque de l’influente Eglise d’Alexandrie en 412, qu’il gouverna avec une grande énergie pendant trente-deux ans, visant toujours à en affirmer le primat dans tout l’Orient, également fort des liens traditionnels avec Rome.
Deux ou trois ans plus tard, en 417 ou 418, l’Evêque d’Alexandrie se montra réaliste en recomposant la rupture de la communion avec Constantinople, qui durait désormais depuis 406, suite à la déposition de Jean Chrysostome. Mais l’ancienne opposition avec le siège de Constantinople se ralluma une dizaine d’années plus tard, lorsqu’en 428, Nestor y fut élu, un moine sévère et faisant autorité, de formation antiochienne. En effet, le nouvel Evêque de Constantinople suscita très vite des oppositions, car dans sa prédication, il préférait pour Marie le titre de « Mère du Christ » (Christotòkos), à celui – déjà très cher à la dévotion populaire – de « Mère de Dieu » (Theotòkos). Le motif de ce choix de l’Evêque Nestor était son adhésion à la christologie de type antiochien qui, pour préserver l’importance de l’humanité du Christ, finissait par en affirmer la division de la divinité. Et ainsi, l’union entre Dieu et l’homme dans le Christ n’était plus véritable, et, naturellement, on ne pouvait plus parler de « Mère de Dieu ».
La réaction de Cyrille – alors le plus grand représentant de la christologie alexandrine, qui entendait en revanche profondément souligner l’unité de la personne du Christ – fut presque immédiate, et se manifesta par tous les moyens déjà à partir de 429, s’adressant également dans quelques lettres à Nestor lui-même. Dans la deuxième (PG 77, 44-49) que Cyrille lui adressa, en février 430, nous lisons une claire affirmation du devoir des Pasteurs de préserver la foi du Peuple de Dieu. Tel était son critère, par ailleurs encore valable aujourd’hui: la foi du Peuple de Dieu est l’expression de la tradition, elle est la garantie de la saine doctrine. Il écrit ainsi à Nestor: « Il faut exposer au peuple l’enseignement et l’interprétation de la foi de la manière la plus irrépréhensible, et rappeler que celui qui scandalise ne serait-ce qu’un seul des petits qui croient dans le Christ subira un châtiment intolérable ».
Dans cette même lettre à Nestor – une lettre qui plus tard, en 451, devait être approuvée par le Concile de Chalcédoine, le quatrième Concile oecuménique – Cyrille décrit avec clarté sa foi christologique: « Nous affirmons ainsi que les natures qui se sont unies dans une véritable unité sont différentes, mais de toutes les deux n’a résulté qu’un seul Christ et Fils; non parce qu’en raison de l’unité ait été éliminée la différence des natures, mais plutôt parce que divinité et humanité, réunies en une union indicible et inénarrable, ont produit pour nous le seul Seigneur et Christ et Fils ». Et cela est important: réellement, la véritable humanité et la véritable divinité s’unissent en une seule Personne, Notre Seigneur Jésus Christ. C’est pourquoi, poursuit l’Evêque d’Alexandrie, « nous professerons un seul Christ et Seigneur, non dans le sens où nous adorons l’homme avec le Logos, pour ne pas insinuer l’idée de la séparation lorsque nous disons « avec », mais dans le sens où nous adorons un seul et le même, car son corps n’est pas étranger au Logos, avec lequel il s’assied également aux côtés de son Père, non comme si deux fils s’asseyaient à côté de lui, mais bien un seul uni avec sa propre chair ».
Très vite, l’Evêque d’Alexandrie, grâce à de sages alliances, obtint que Nestor soit condamné à plusieurs reprises: par le siège romain, puis par une série de douze anathèmes qu’il composa lui-même et, enfin, par le Concile qui se tint à Ephèse en 431, le troisième concile œcuménique. L’assemblée, qui connut des épisodes tumultueux et une alternance de moments favorables et de moments difficiles, se conclut par le premier grand triomphe de la dévotion à Marie et avec l’exil de l’Evêque de Constantinople, qui ne voulait pas reconnaître à la Vierge le titre de « Mère de Dieu », à cause d’une christologie erronée, qui suscitait des divisions dans le Christ lui-même. Après avoir ainsi prévalu sur son rival et sur sa doctrine, Cyrille sut cependant parvenir, dès 433, à une formule théologique de compromis et de réconciliation avec les Antiochiens. Et cela aussi est significatif: d’une part, il y a la clarté de la doctrine de la foi, mais de l’autre, également la recherche intense de l’unité et de la réconciliation. Au cours des années suivantes, il se consacra de toutes les façons possibles à défendre et à éclaircir sa position théologique jusqu’à sa mort, qui eut lieu le 27 juin 444.
Les écrits de Cyrille – vraiment très nombreux et largement publiés également dans diverses traductions latines et orientales déjà de son vivant, témoignant de leur succès immédiat – sont d’une importance primordiale pour l’histoire du christianisme. Ses commentaires de nombreux livres vétéro-testamentaires et du Nouveau Testament, parmi lesquels tout le Pentateuque, Isaïe, les Psaumes et les Evangiles de Jean et de Luc, sont importants. Ses nombreuses œuvres doctrinales sont également notables; dans celles-ci revient la défense de la foi trinitaire contre les thèses ariennes et contre celles de Nestor. La base de l’enseignement de Cyrille est la tradition ecclésiastique, et en particulier, comme je l’ai mentionné, les écrits d’Athanase, son grand prédécesseur sur le siège alexandrin. Parmi les autres écrits de Cyrille, il faut enfin rappeler les livres Contre Julien, dernière grande réponse aux polémiques antichrétiennes, dictée par l’Evêque d’Alexandrie probablement au cours des dernières années de sa vie, pour répondre à l’œuvre Contre les Galiléens, écrite de nombreuses années auparavant, en 363, par l’empereur qui fut qualifié d’Apostat pour avoir abandonné le christianisme dans lequel il avait été éduqué.
La foi chrétienne est tout d’abord une rencontre avec Jésus, « une Personne qui donne à la vie un nouvel horizon » (Enc. Deus caritas est, n. 1). Saint Cyrille d’Alexandrie a été un témoin inlassable et ferme de Jésus Christ, Verbe de Dieu incarné, soulignant en particulier son unité, comme il le répète en 433 dans la première lettre (PG 77, 228-237) à l’Evêque Succenso: « Un seul est le Fils, un seul le Seigneur Jésus Christ, que ce soit avant l’incarnation ou après l’incarnation. En effet, le Logos né de Dieu le Père n’était pas un fils, et celui né de la Sainte Vierge un autre fils; mais nous croyons que précisément Celui qui existe depuis toute éternité est né également selon la chair d’une femme ». Cette affirmation, au-delà de sa signification doctrinale, montre que la foi en Jésus Logos né du Père est également bien enracinée dans l’histoire, car, comme l’affirme saint Cyrille, ce même Jésus est venu dans le temps avec la naissance de Marie, la Theotòkos, et il sera, selon sa promesse, toujours avec nous. Et cela est important: Dieu est éternel, il est né d’une femme, et il reste avec nous chaque jour. Nous vivons dans cette certitude, en elle nous trouvons le chemin de notre vie.

JEAN PAUL II : SOLENNITÉ DES SAINTS PIERRE ET PAUL (2000)

26 juin, 2012

http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/homilies/2000/documents/hf_jp-ii_hom_20000629_sts-peter-paul_fr.html

SOLENNITÉ DES SAINTS PIERRE ET PAUL

HOMÉLIE DU SAINT PÈRE JEAN PAUL II

Jeudi 29 juin 2000

1. « Mais pour vous, qui suis-je? » (Mt 16, 15).

Cette question sur son identité, Jésus la pose aux disciples, alors qu’il se trouve avec eux en haute Galilée. Il était arrivé plusieurs fois que ce soit eux qui posent des questions à Jésus; désormais, c’est Lui qui les interpelle. Il pose une question précise, qui attend une réponse. C’est Simon-Pierre qui prend la parole au nom de tous: « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 16).
La réponse est extraordinairement lucide. La foi de l’Eglise s’y reflète de façon parfaite. Nous aussi, nous nous y reflétons. De façon particulière, dans les paroles de Pierre se reflète l’Evêque de Rome, par volonté divine son indigne successeur. Et autour de lui et avec lui, vous vous reflétez dans ces paroles, chers Archevêques métropolitains, réunis ici de tant de parties du monde pour recevoir le Pallium en la solennité des saints Pierre et Paul.
A chacun de vous, j’adresse mon salut le plus cordial; une salutation que j’étends volontiers à tous ceux qui vous ont accompagnés à Rome et à vos communautés, unies spirituellement à nous en cette circonstance solennelle.
2. « Tu es le Christ! ». A la confession de Pierre, Jésus répond: « Tu es heureux Simon, fils de Jonas, car cette révélation t’est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux » (Mt 16, 17).
Tu es heureux, Pierre! Heureux, car cette vérité, qui est centrale dans la foi de l’Eglise, ne pouvait naître dans ta conscience d’homme que par l’oeuvre de Dieu. « Nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père, et nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler » (Mt 11, 27).
Nous réfléchissons sur cette page de l’Evangile particulièrement riche: le Verbe incarné avait révélé le Père à ses disciples; à présent est venu le moment où le Père lui-même leur révèle son Fils unique. Pierre accueille l’illumination intérieure et proclame avec courage: « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant »!
Ces paroles sur les lèvres de Pierre proviennent du plus profond du mystère de Dieu. Elles révèlent l’intime vérité, la vie même de Dieu. Et Pierre, sous l’action de l’Esprit divin, devient témoin et confesseur de cette vérité surhumaine. Sa profession de foi constitue ainsi la base solide de la foi de l’Eglise: « Sur toi je bâtirai mon Eglise » (cf. Mt 16, 18). Sur la foi et sur la fidélité de Pierre est édifiée l’Eglise du Christ.
La première communauté chrétienne en était bien consciente, elle qui, comme le rapportent les Actes des Apôtres, lorsque Pierre se retrouva en prison, se recueillit pour élever à Dieu une prière implorante pour lui (cf. At 12, 5). Elle fut écoutée, car la présence de Pierre était encore nécessaire à la communauté qui accomplissait ses premiers pas: le Seigneur envoya son ange le libérer des mains des persécuteurs (cf. ibid., 12, 7-11). Il était écrit dans les desseins de Dieu que Pierre, après avoir confirmé longuement ses frères dans la foi, aurait souffert le martyre ici à Rome, avec Paul, l’Apôtre des Nations, ayant lui aussi échappé plusieurs fois à la mort.
3. « Le Seigneur lui, m’a assisté et m’a rempli de force afin que, par moi, le message fût proclamé et qu’il parvînt aux oreilles de tous les païens » (2 Tm 4, 17). Ce sont les paroles de Paul au fidèle disciple Timothée: nous les avons écoutées au cours de la seconde lecture. Elles témoignent de l’oeuvre qui a été accomplie en lui par le Seigneur, qui l’avait choisi comme ministre de l’Evangile, « le saisissant » sur la route de Damas (cf. Ph 3, 12).
Enveloppé dans une lumière fulgurante, le Seigneur s’était présenté à lui, disant: « Saoul, Saoul, pourquoi me persécutes-tu? » (Ac 9, 4), tandis qu’une puissance mystérieuse le jetait à terre (cf. Ac 9, 5). « Qui es-tu, Seigneur? », avait demandé Saoul. « Je suis Jésus que tu persécutes »! (Ac 9, 5).
Telle fut la réponse du Christ. Saoul persécutait les fidèles de Jésus et Jésus lui faisait savoir que c’était Lui-même qui était persécuté à travers eux. Lui, Jésus de Nazareth, le Crucifié, que les chrétiens affirmaient être ressuscité. Si, à présent, Saoul en ressentait la puissante présence, il était clair que Dieu l’avait réellement ressuscité des morts. C’est véritablement Lui le Messie attendu par Israël, c’était Lui le Christ vivant et présent dans l’Eglise et dans le monde!
Saoul aurait-il pu par sa seule raison comprendre tout ce qu’un tel événement comportait? Certainement pas! Cela faisait partie en effet des desseins mystérieux de Dieu. Ce sera le Père qui donnera à Paul la grâce de connaître le mystère de la rédemption, opérée par le Christ. Ce sera Dieu qui lui permettra de comprendre la réalité merveilleuse de l’Eglise, qui vit pour le Christ, avec le Christ et dans le Christ. Et lui, participant à cette vérité, ne cessera de la proclamer inlassablement jusqu’aux extrémités de la terre.
De Damas, Paul commencera son itinéraire apostolique qui le conduira à diffuser l’Evangile dans tant de parties du monde alors connu. Son élan missionnaire contribuera ainsi à la réalisation du mandat du Christ aux Apôtres: « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19).
4. Très chers frères dans l’épiscopat qui êtes venus recevoir le Pallium, votre présence souligne de façon éloquente la dimension universelle de l’Eglise qui jaillit du commandement du Seigneur: « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19).
En effet, vous provenez de quinze pays de quatre continents, et vous avez été appelés par le Seigneur pour être les Pasteurs des Eglises métropolitaines. L’imposition du Pallium souligne bien le lien particulier de communion qui vous lie au Siège de Pierre et manifeste la nature catholique de l’Eglise.
Chaque fois que vous revêtirez ce Pallium, rappelez-vous, très chers frères que comme Pasteurs, nous sommes appelés à sauvegarder la pureté de l’Evangile et l’unité de l’Eglise du Christ, fondée sur le « roc » de la foi de Pierre. C’est à cela que vous appelle le Seigneur; telle est notre mission incontournable de guides prévoyants du troupeau que le Seigneur nous a confié.
5. La pleine unité de l’Eglise! Je sens retentir en moi la consigne du Christ. Il s’agit d’une consigne ô combien urgente en ce début de nouveau millénaire. Prions pour cela, et oeuvrons sans jamais nous lasser d’espérer.
Avec ces sentiments, j’embrasse et je salue avec affection la délégation du Patriarcat oecuménique de Constantinople, venue célébrer avec nous la mémoire liturgique de Pierre et de Paul. Merci, vénérés frères, de votre présence et de votre participation cordiale à cette solennelle célébration liturgique. Que Dieu nous accorde de parvenir le plus tôt possible à la pleine unité de tous les croyants dans le Christ.
Que les Apôtres Pierre et Paul nous obtiennent ce don, eux que l’Eglise rappelle en ce jour, au cours duquel on fait mémoire de leur martyre, et donc de leur naissance dans la vie de Dieu. Pour l’Evangile, ils ont accepté de souffrir et de mourir et ils ont participé à la résurrection du Seigneur.
Leur foi, confirmée par le martyre, est la même foi que Marie, la Mère des croyants, des Apôtres, des saints et des saintes de tous les siècles.
Aujourd’hui, l’Eglise proclame à nouveau leur foi. Il s’agit de notre foi, la foi immuable de l’Eglise en Jésus, unique Sauveur du monde; dans le Christ, le Fils du Dieu vivant, mort et ressuscité pour nous et pour toute l’humanité.