Archive pour le 7 juin, 2012

La Sainte Trinité

7 juin, 2012

La Sainte Trinité dans images sacrée

http://www.artcurel.it/ARTCUREL/consacrazionedelsito.htm

Sur la terre comme au ciel – Une semaine après avoir fêté le Dieu Trinité

7 juin, 2012

http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=2799

Sur la terre comme au ciel - Une semaine après avoir fêté le Dieu Trinité 

P. Bernard Xibaut

Lectures : Genèse 14, 18-20 ; Psaume 109 ; 1 Corinthiens 11, 23-26 ; Luc 9,11-17 (année C)

Esprit & Vie n°223 – mai 2010, p. 38-39.

Une semaine après avoir fêté le Dieu Trinité – Père, Fils et Saint-Esprit -, nous retrouvons Jésus, apparemment seul, au milieu de la foule de ceux qui le suivent. Pourtant, ce n’est pas sa propre gloire qu’il annonce, mais le Règne de Dieu son Père. Et nous pouvons sentir la présence de l’Esprit Saint à travers la bénédiction qu’il prononce en partageant le pain. N’en va-t-il pas de même lorsque, dans la première prière eucharistique, nous demandons à Dieu de sanctifier les offrandes « par la puissance de [sa] bénédiction », autrement dit, de son Esprit !
Il semble capital d’établir le lien entre le verset qui ouvre le passage d’évangile et celui qui le conclut : Jésus a passé la journée à parler du Règne de Dieu. Or, les pages de l’Évangile de Luc qui précèdent nous ont suffisamment annoncé en quoi consiste ce Règne. Au chapitre 4, dans la synagogue de Nazareth, nous avons entendu que la Bonne Nouvelle était annoncée aux pauvres. Nous avons ensuite assisté à plusieurs scènes dans lesquelles Jésus a guéri des personnes affectées de diverses maladies corporelles (un lépreux, un homme à la main paralysée, un esclave moribond, etc.) et spirituelles (un homme possédé par des démons). Par ailleurs, au chapitre 6, Jésus a proclamé les béatitudes, en direction notamment de ceux qui ont faim. La nourriture par laquelle il va à présent rassasier la foule fait nécessairement écho à sa prédication d’un Royaume où tous mangent à satiété.
Le Royaume en partage
La réaction des Douze pourrait être qualifiée de décevante si elle ne rejoignait pas de manière évidente le bon sens que nous pratiquons habituellement : n’est-il pas plus judicieux de renvoyer chacun à sa propre recherche de nourriture ? Quelques uns – toujours les mêmes – seront accueillis par les « notables » des villages et des hameaux des environs et ils y trouveront un repas plantureux. D’autres, chanceux, disposent dans la région de parents ou d’amis – car les clans sont vastes et la région peu étendue : ceux-là aussi mangeront ce soir à leur faim et ils dormiront à l’abri. Une autre partie de la foule – pas forcément la plus importante – ne bénéficiera pas de la légendaire hospitalité orientale, mais, à force de mendier avec insistance, ces derniers finiront par obtenir un quignon de pain de la part des habitants de la contrée. Mais ils auront probablement attendu longtemps avant de l’obtenir et ils ne seront sans doute pas rassasiés lorsqu’ils l’auront mangé.
En fait, la suggestion des disciples revient à renvoyer aux règles habituelles d’une société dans laquelle règnent les inégalités, en fonction des positions sociales, des solidarités familiales et… de la chance ! Jésus s’élève contre cette situation en éveillant les Douze à une responsabilité qui leur était totalement étrangère : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Jamais les disciples de Jésus n’auraient pu imaginer qu’ils avaient leur part à prendre dans un problème qui, selon eux, ne les concernait pas. Disposant de cinq pains et de deux poissons, ils pensaient être exemptés de recherche de nourriture, puisqu’ils avaient prévu ce qui convenait pour eux et pour leur maître… Une grande leçon de cet évangile est probablement la prise de conscience de notre solidarité vis-à-vis de tous les hommes. La faim n’est pas seulement le problème des affamés, mais elle doit être combattue par l’humanité entière.
Fort heureusement pour les Douze, Jésus les dispense de pénibles recherches dans les environs, prenant les choses en mains. Tout au plus leur demande-t-il de participer à l’installation des cinq mille hommes par groupes d’une cinquantaine, ce qui fait cent groupes, si l’on compte bien. Les disciples s’exécutent sans rechigner, visiblement plus à l’aise dans ce rôle d’organisation de la communauté que dans celui, plus humble, du ravitaillement : il est plus facile de diriger que de servir, même dans l’Église…
Il ne faut pas être grand exégète pour remarquer la structure eucharistique que saint Luc a donnée à la suite du récit, qui apparaît spécialement dans les actions qui se succèdent. La comparaison entre Luc 9, 16 et 22, 19 (récit de l’institution) montre que les trois expressions « prendre », « rompre » et « donner » le pain s’y retrouvent. Une nuance apparaît cependant entre le « prononcer la bénédiction » du chapitre 9 et le « rendre grâce » du chapitre 22. Enfin, la mention des yeux levés vers le ciel est propre au récit de la multiplication.
La proximité de vocabulaire désigne clairement la dimension eucharistique de l’évangile de cette Fête-Dieu, qui nous invite à passer des réalités du monde ordinaire, où chacun est livré à lui-même pour sa nourriture et où tous ne mangent pas à leur faim, à celles du Règne de Dieu, où tous sont rassasiés par tous, et il reste encore douze paniers !
Les yeux au ciel
Glissons ici un regret sur la disparition de la mention des « yeux levés » dans les prières eucharistiques contemporaines, alors qu’elle figure dans le Canon romain, déjà cité plus haut. Sans doute a-t-on jugé que ce déplacement des yeux, demandé au prêtre, sentait le compassé et l’artificiel. Pourtant, ce mouvement du regard pourrait bien nous livrer la clef de tout le récit car Jésus, dans sa mission, procède à un va-et-vient permanent de son regard entre la terre et le ciel.
Parce que son regard est tourné habituellement vers la terre, il voit la difficulté de la foule, renvoyée sans nourriture alors que le jour commence à baisser. Il comprend que tous ne seront pas exaucés dans leur demande d’accueil et de nourriture. Il se préoccupe du sort de ceux qui le suivent. Il reste attentif à leurs besoins humains.
Mais Jésus lève aussi souvent les yeux vers le ciel, en même temps qu’il oriente ses pensées vers son Père. Il contemple le Règne de Dieu dans sa plénitude à venir, ce Règne dont il annonce les premiers surgissements. Voyant sur terre ce que produit l’individualisme et son cortège d’inégalités, il contemple au ciel ce que produisent le partage et la solidarité. Il peut alors prier comme il apprendra à ses disciples à le faire (Lc 11) : « Fais venir ton Règne. » À quoi saint Matthieu ajoute opportunément « sur la terre comme au ciel ».
Lisant cet évangile au jour où nous célébrons le mystère du Christ livré en nourriture dans son Corps et dans son Sang, sachons communier au souci de Jésus que notre terre reflète davantage le ciel de son Père. Rendons grâce que tant d’hommes et de femmes, depuis deux mille ans, aient été rassasiés spirituellement par le don de l’eucharistie. Ne cessons pas de porter le souci du monde brisé qui est le nôtre. Continuons de porter nos regards vers les autres, mais veillons à lever régulièrement nos yeux vers le ciel.

ENTRETIEN AVEC LE CARD. TARCISIO BERTONE À LA TÉLÉVISION ITALIENNE

7 juin, 2012

http://www.zenit.org/article-31058?l=french

ENTRETIEN AVEC LE CARD. TARCISIO BERTONE À LA TÉLÉVISION ITALIENNE

Cohésion et sérénité autour de Benoît XVI

Traduction d’Hélène Ginabat
ROME, jeudi 7 juin 2012 (ZENIT.org) – Ce temps est celui de la cohésion, pour « tous ceux qui veulent vraiment servir l’Eglise » déclare le cardinal Tarcisio Bertone, à propos de l’affaire des fuites de documents, dans un entretien accordé à la première chaîne de télévision publique italienne, Rai Uno, lundi 4 juin 2012 (cf. ZENIT du 5 juin 2012).
Revenant également sur la VIIème Rencontre mondiale des familles à Milan, le Secrétaire d’Etat évoque un temps où s’expriment de « grandes manifestations d’amour » et de fidélité envers le pape.
RAI 1 – Vous venez juste de rentrer de Milan où vous avez accompagné le Saint-Père pour la Rencontre mondiale des familles. Nous avons tous vu, à la télévision, une foule immense, et surtout une formidable affection pour le Saint-Père, qui a dit des paroles qui ont touché tout le monde, même les non-catholiques…
Card. Tarcisio Bertone – C’est vrai. Nous avons tous fait l’expérience de cette extraordinaire manifestation d’amour pour le pape, d’une proximité, d’un soutien de sa personne et de son magistère, de son œuvre aussi ; nous avons fait l’expérience de la joie et de l’enthousiasme qui l’entouraient. J’ai vu énormément de personnes émues, même dans les rues de Milan. Je pense aux rues de Milan le vendredi et le samedi, et donc le week-end, et pas uniquement dans les grands rassemblements du stade ou du parc de Bresso. C’était vraiment partout. Cela a donc été une belle manifestation d’amour pour le pape en ce moment particulier, et un geste d’estime à l’égard de Benoît XVI, qui a été surnommé « le grand entraîneur » de la grande équipe de l’Eglise universelle pour les championnats du troisième millénaire. Il a reçu une « standing ovation » qu’aucun joueur, aucun entraîneur ni aucun acteur de la vie sociale ou artistique n’a jamais eue. Le pape était très content et aussi très ému.
Naturellement on a parlé de la famille, puisque c’était la Rencontre mondiale des familles, et le pape a donné quelques repères. Il a aussi surpris certains lorsqu’il a parlé de la famille en faisant d’elle quasiment un élément utile et indispensable pour surmonter la crise économique qui frappe notre pays comme le reste du monde…
Oui. La famille vue comme une ressource, avant tout une ressource morale. Une famille unie, une famille qui éduque, une famille intègre qui enseigne les vertus fondamentales aux enfants, et cela dès le plus jeune âge, qui enseigne le travail et le respect de l’autre, la solidarité. Et puis une famille qui est une grande ressource pour la société, comme cela a déjà été démontré par les sociologues modernes. Je dirais que le pape a donné des instruments concrets : des instruments de solidarité, de jumelage entre familles, pour soutenir en particulier celles qui sont en difficulté ; des jumelages entre paroisses, entre communautés et entre villes. Il me semble qu’il a indiqué des voies à emprunter concrètement pour soulager les situations de précarité et pour regarder vers l’avenir.
Il était inévitable que les médias regardent ces trois journées à Milan avec une attention particulière, en raison de la coïncidence avec cette enquête interne au Vatican dont nous avons tous parlé et qui a été une grande épreuve de transparence pour le Vatican…
C’est vrai aussi. Je me souviens justement du samedi soir, lorsque nous sommes rentrés du parc de Bresso, du grand rassemblement en soirée, en direction de la cathédrale de Milan. J’étais avec le cardinal Scola, nous étions côte à côte dans la voiture. Nous avons vu les vitraux de la cathédrale de Milan illuminés et nous avons immédiatement fait la remarque suivante : « C’est cela l’Eglise, une maison lumineuse, malgré tous les défauts des personnes qui sont à l’intérieur ». Mais la transparence est un acte qui engage, un acte de solidarité les uns envers les autres, de confiance. Ce n’est pas un acte de cynisme ou un acte superficiel : il ne suffit pas d’accéder à la connaissance de quelques documents et de publier des documents partiels pour connaître la pleine vérité sur les faits. Il arrive souvent que les clarifications sont le fruit d’un travail de dialogue, de relations personnelles et aussi de conversion du cœur, et non pas simplement une conclusion basée sur des papiers ou sur de la bureaucratie. Les papiers sont importants, mais les relations personnelles le sont bien davantage. Le plus triste, dans ces événements et dans ces faits, c’est la violation de la vie privée du Saint-Père et de ses plus proches collaborateurs. Mais je voudrais dire que ces temps ne sont pas des jours de division mais d’unité, et j’aimerais ajouter que ce sont surtout des jours de force dans la foi, de ferme sérénité également dans les décisions. C’est le moment de la cohésion de tous ceux qui veulent vraiment servir l’Eglise.
Une dernière question, que tout le monde aimerait vous poser. Comment le Saint-Père a-t-il vécu ces événements ? Peut-on penser, comme cela a été écrit, qu’il y a des affirmations gratuites orchestrées pour attaquer l’Eglise et le pape ?
Les attaques orchestrées ont toujours existé, à toutes les époques : en ce qui concerne mon expérience de l’Eglise, je me souviens par exemple de l’époque de Paul VI, qui ne remonte pas très loin. Mais cette fois-ci, les attaques semblent être plus ciblées, parfois même cruelles, visant à diviser, et organisées. Je voudrais souligner le fait que Benoît XVI, comme tout le monde le sait, est un homme doux, de grande foi et de grande prière. Il ne se laisse pas du tout intimider par les attaques, quelles qu’elles soient, ni même par la dureté des préjugés. Ceux qui lui sont proches et qui travaillent à ses côtés sont soutenus par cette grande force morale du pape.
Benoît XVI, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, est un homme qui écoute tout le monde, un homme qui va de l’avant, fidèle à la mission qu’il a reçue du Christ et il est sensible à la grande affection que les gens lui expriment. En ces jours, en particulier, il a senti l’affection inconditionnelle des personnes qui l’entourent, des jeunes et des familles avec leurs enfants, qui applaudissaient le pape de tout leur cœur. Il me semble que ce voyage à Milan a renouvelé ses forces.
Je voudrais aussi souligner une parole qu’il a répétée très souvent, et qu’il a redite au moment de quitter Milan, dans la cour de l’archevêché : c’est le mot « courage ». Il l’a dit aux autres, il l’a dit aux jeunes, à ceux d’entre eux qui désirent former une famille, il l’a dit aux familles en difficulté et aussi aux autorités ; et enfin il le dit à toute l’Eglise. Il dit cette parole parce qu’il en est convaincu intérieurement, c’est sa force, qui lui vient de sa foi et de l’aide de Dieu, et c’est pourquoi il dit à chacun « Courage ! ». Et il l’a dit aussi aux victimes du tremblement de terre. Je le répète : j’aimerais que nous intériorisions cette parole aux côtés du pape, sous sa conduite.