Archive pour le 5 juin, 2012

Archangel Michael

5 juin, 2012

 Archangel Michael  dans images sacrée full

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DE SAINT SÉRAPHIM DE SAROV: LES INSTRUCTIONS SPIRITUELLES

5 juin, 2012

http://www.pagesorthodoxes.net/saints/seraphim/seraphim-instructions.htm

LES INSTRUCTIONS SPIRITUELLES

DE SAINT SÉRAPHIM DE SAROV

Dieu
Dieu est un feu qui réchauffe et enflamme les coeurs et les entrailles. Si nous sentons dans nos coeurs le froid qui vient du démon – car le démon est froid – ayons recours au Seigneur et il viendra réchauffer notre coeur d’un amour parfait,non seulement envers lui, mais aussi envers le prochain. Et la froidure du démon fuira devant sa Face. Là où est Dieu, il n’y a aucun mal… Dieu nous montre son amour du genre humain non seulement quand nous faisons le bien, mais aussi quand nous l’offensons méritant sa colère…Ne dis pas que Dieu est juste, enseigne saint Isaac le Syrien… David l’appelait  » juste « , mais son Fils nous a montré qu’il est plutôt bon et miséricordieux. Où est sa Justice? Nous étions des pécheurs, et le Christ est mort pour nous (Homélie 90).
Des raisons pour lesquelles
le Christ est venu en ce monde
1) L’amour de Dieu pour le genre humain.  » Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle  » (Jn 3, 16).
2) Le rétablissement dans l’homme déchu de l’image divine et de la ressemblance à cette image, comme le chante de l’Église (Premier Canon de Noël, chant 1).
3) Le salut des âmes.  » Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui  » (Jn 3, 17).

De la foi
Avant tout, il faut croire en Dieu,  » car il existe et se fait le rémunérateur de ceux qui le cherchent  » (He 11, 6). La foi, selon saint Antioche, est le début de notre union à Dieu… La foi sans les oeuvres est morte (Jc 2, 26). Les oeuvres de la foi sont : l’amour, la paix, la longanimité, la miséricorde, l’humilité, le portement de croix et la vie selon l’Esprit. Seule une telle foi compte. Il ne peut pas y avoir de vraie foi sans oeuvres.

De l’espérance
Tous ceux qui espèrent fermement en Dieu sont élevés vers lui et illuminés par la clarté de la lumière éternelle. Si l’homme délaisse ses propres affaires pour l’amour de Dieu et pour faire le bien, sachant que Dieu ne l’abandonnera pas, son espérance est sage et vraie. Mais si l’homme s’occupe lui-même de ses affaires et se tourne vers Dieu seulement quand il lui arrive malheur et qu’il voit qu’il ne peut s’en sortir par ses propres moyens – un tel espoir est factice et vain. La véritable espérance cherche, avant tout, le Royaume de Dieu, persuadée que tout ce qui est nécessaire à la vie d’ici-bas sera accordé par surcroît. Le coeur ne peut être en paix avant d’avoir acquis cette espérance.

De l’amour de Dieu
Celui qui est arrivé à l’amour parfait de Dieu vit en ce monde comme s’il n’y vivait pas. Car il se considère comme étranger à ce qu’il voit, attendant avec patience l’invisible… Attiré vers Dieu, il n’aspire qu’à le contempler…

De quoi faut-il munir l’âme ?
- De la parole de Dieu, car la parole de Dieu, comme dit Grégoire le Théologien, est le pain des anges dont se nourrissent les âmes assoiffées de Dieu.
Il faut aussi munir l’âme de connaissances concernant l’Église : comment elle a été préservée depuis le début jusqu’à nos jours, ce qu’elle a eu à souffrir. Il faut savoir ceci non dans l’intention de gouverner les hommes, mais en cas de questions auxquelles on serait appelé à répondre. Mais surtout il faut le faire pour soi-même, afin d’acquérir la paix de l’âme, comme dit le Psalmiste :  » Paix à ceux qui aiment tes préceptes, Seigneur « , ou  » Grande paix pour les amants de ta loi  » (Ps 118, 165).

De la paix de l’âme
Il n’y a rien au-dessus de la paix en Christ, par laquelle sont détruits les assauts des esprits aériens et terrestres.  » Car ce n’est pas contre les adversaires de chair et de sang que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes  » (Ep 6, 12). Un homme raisonnable dirige son esprit à l’intérieur et le fait descendre dans son coeur. Alors la grâce de Dieu l’illumine et il se trouve dans un état paisible et suprapaisible : paisible, car sa conscience est en paix ; suprapaisible, car au-dedans de lui il contemple la grâce du Saint-Esprit…
Peut-on ne pas se réjouir en voyant, avec nos yeux de chair, le soleil ? D’autant plus grande est notre joie quand notre esprit, avec l’oeil intérieur, voit le Christ, Soleil de Justice. Nous partageons alors la joie des anges. L’Apôtre a dit à ce sujet  » Pour nous, notre cité se trouve dans les cieux  » (Ph 3, 20). Celui qui marche dans la paix, ramasse, comme avec une cuiller, les dons de la grâce. Les Pères, étant dans la paix et dans la grâce de Dieu, vivaient vieux. Quand un homme acquiert la paix, il peut déverser sur d’autres la lumière qui éclaire l’esprit… Mais il doit se souvenir des paroles du Seigneur :  » Hypocrite, enlève d’abord la poutre de ton oeil, et alors tu verras clair pour enlever la paille de l’oeil de ton frère  » (Mt 7, 5).
Cette paix, Notre Seigneur Jésus Christ l’a laissée à ses disciples avant sa mort comme un trésor inestimable en disant :  » Je vous laisse ma paix, je vous donne la paix  » (Jn 14, 27). L’Apôtre en parle aussi en ces termes :  » Et la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus-Christ  » (Ph 4, 7).Si l’homme ne méprise pas les biens de ce monde, il ne peut avoir la paix. La paix s’acquiert par des tribulations. Celui qui veut plaire à Dieu doit traverser beaucoup d’épreuves. Rien ne contribue plus à la paix intérieure que le silence et, si possible, la conversation incessante avec soi-même et rare avec les autres. Nous devons donc concentrer nos pensées, nos désirs et nos actions sur l’acquisition de la Paix de Dieu et crier incessamment avec l’Église :  » Seigneur ! Donne-nous la paix ! « 

Comment conserver la paix de l’âme ?
De toutes nos forces il faut s’appliquer à sauvegarder la paix de l’âme et à ne pas s’indigner quand les autres nous offensent. Il faut s’abstenir de toute colère et préserver l’intelligence et le coeur de tout mouvement inconsidéré. Un exemple de modération nous a été donné par Grégoire le Thaumaturge. Abordé, sur une place publique, par une femme de mauvaise vie qui lui demandait le prix de l’adultère qu’il aurait soi-disant commis avec elle, au lieu de se fâcher, il dit tranquillement à son ami : Donne-lui ce qu’elle demande. Ayant pris l’argent, la femme fut terrassée par un démon. Mais le saint chassa le démon par la prière.
S’il est impossible de ne pas s’indigner, il faut au moins retenir sa langue… Afin de sauvegarder la paix, il faut chasser la mélancolie et tâcher d’avoir l’esprit joyeux… Quand un homme ne peut suffire à ses besoins, il lui est difficile de vaincre le découragement. Mais ceci concerne les âmes faibles. Afin de sauvegarder la paix intérieure, il faut éviter de juger les autres. Il faut entrer en soi-même et se demander  » Où suis-je ? « Il faut éviter que nos sens, spécialement la vue, ne nous donnent des distractions : car les dons de la grâce n’appartiennent qu’à ceux qui prient et prennent soin de leur âme.

De la garde du coeur
Nous devons veiller à préserver notre coeur de pensées et d’impressions indécentes.  » Plus que sur toute chose, veille sur ton coeur, c’est de lui que jaillissent les sources de la vie  » (Pr 4, 23). Ainsi naît, dans le coeur, la pureté.  » Bienheureux les coeurs purs, car ils verront Dieu  » (Mt 5, 8).Ce qui est entré de bon dans le coeur, nous ne devons pas inutilement le répandre à l’extérieur : car ce qui a été amassé ne peut être à l’abri des ennemis visibles et invisibles que si nous le gardons, comme un trésor, au fond du coeur.
Le coeur, réchauffé par le feu divin, bouillonne quand il est plein d’eau vive. Si cette eau a été versée à l’extérieur, le coeur se refroidit et l’homme est comme gelé.

De la prière
Ceux qui ont décidé de vraiment servir Dieu doivent s’exercer a garder constamment son souvenir dans leur coeur et à prier incessamment Jésus Christ, répétant intérieurement : Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur… En agissant ainsi, et en se préservant des distractions, tout en gardant sa conscience en paix, on peut s’approcher de Dieu et s’unir à lui. Car, dit saint Isaac le Syrien, à part la prière ininterrompue, il n’y a pas d’autre moyen de s’approcher de Dieu (Homélie 69).
A l’église, il est bon de se tenir les yeux fermés, pour éviter les distractions ; on peut les ouvrir si l’on éprouve de la somnolence ; il faut alors porter son regard sur une icône ou sur un cierge allumé devant elle. Si pendant la prière notre esprit se dissipe, il faut s’humilier devant Dieu et demander pardon… car, comme dit saint Macaire  » l’ennemi n’aspire qu’à détourner notre pensée de Dieu, de sa crainte et de son amour  » (Homélie 2).
Lorsque l’intelligence et le coeur sont unis dans la prière et que l’âme n’est troublée par rien, alors le coeur s’emplit de chaleur spirituelle, et la lumière du Christ inonde de paix et de joie tout l’homme intérieur.

De la lumière du Christ
Afin de recevoir dans son coeur la lumière du Christ il faut, autant que possible, se détacher de tous les objets visibles. Ayant au préalable purifié l’âme par la contrition et les bonnes oeuvres, ayant, pleins de foi au Christ crucifié, fermé nos yeux de chair, plongeons notre esprit dans le coeur pour clamer le Nom de Notre Seigneur Jésus Christ ; alors, dans la mesure de son assiduité et de sa ferveur envers le Bien-Aimé, l’homme trouve dans le Nom invoqué consolation et douceur, ce qui l’incite à chercher une connaissance plus haute.
Quand par de tels exercices l’esprit s’est enraciné dans le coeur, alors la lumière de Christ vient briller à l’intérieur, illuminant l’âme de sa divine clarté, comme le dit le prophète Malachie :  » Mais pour vous qui craignez son Nom, le soleil de justice brillera, avec le salut dans ses rayons  » (Ml 3, 20). Cette lumière est aussi la vie, d’après la parole de l’Evangile :  » De tout être il était la vie, et la vie était la lumière de hommes  » (Jn 1, 4).
Quand l’homme contemple au-dedans de lui cette lumière éternelle, il oublie tout ce qui est charnel, s’oublie lui-même et voudrait se cacher au plus profond de la terre afin de ne pas être privé de ce bien unique – Dieu.

De l’attention
Celui qui suit la voie de l’attention ne doit pas se fier uniquement à son propre entendement, mais doit se référer aux Écritures et comparer les mouvements de son coeur, et sa vie, à la vie et à l’activité des ascètes qui l’ont précédé. Il est plus aisé ainsi de se préserver du Malin et de voir clairement la vérité.
L’esprit d’un homme attentif est comparable à une sentinelle veillant sur la Jérusalem intérieure. A son attention n’échappe ni  » le diable (qui) comme un lion rugissant, rôde cherchant qui dévorer  » (1 P 5, 8), ni ceux qui  » ajustent leur flèche à la corde pour viser dans l’ombre les coeurs droits  » (Ps 10, 2). Il suit l’enseignement de l’Apôtre Paul qui a dit :  » C’est pour cela qu’il vous faut endosser l’armure de Dieu, afin qu’au jour mauvais vous puissiez résister  » (Ep 6, 13).Celui qui suit cette voie ne doit pas faire attention aux bruits qui courent ni s’occuper des affaires d’autrui… mais prier le Seigneur :  » De mon mal secret, purifie-moi  » (Ps 18, 13).
Entre en toi-même et vois quelles passions se sont affaiblies en toi ; lesquelles se taisent, par suite de la guérison de ton âme ; lesquelles ont été anéanties et t’ont complètement quitté. Vois si une chair ferme et vivante commence à pousser sur l’ulcère de ton âme – cette chair vivante étant la paix intérieure. Vois aussi quelles passions restent encore – corporelles ou spirituelles ? Et comment réagit ton intelligence ? Entre-t-elle en guerre contre ces passions, ou fait-elle semblant de ne pas les voir ? Et de nouvelles passions ne se sont-elles pas formées ? En étant ainsi attentif, tu peux connaître la mesure de la santé de ton âme.

Extrait des Instructions spirituelles,
dans Irina Goraïnoff, Séraphim de Sarov,
Éditions Abbaye de Bellefontaine et Desclée de Brouwer, 1995.
Reproduit avec l’autorisation des Éditions Desclée de Brouwer.

DÉCRET SUR LES VERTUS « HÉROÏQUES » DU P. MARIE-EUGÈNE DE L’ENFANT-JÉSUS

5 juin, 2012

http://www.zenit.org/article-30997?l=french

DÉCRET SUR LES VERTUS « HÉROÏQUES » DU P. MARIE-EUGÈNE DE L’ENFANT-JÉSUS

« Un fait établi », déclare Benoît XVI

ROME, lundi 4 juin 2012 (ZENIT.org) – Benoît XVI a reconnu, en décembre dernier, « comme un fait établi » que le P. Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus (au siècle Henri Grialou, ocd, 1894-1967), fondateur de l’institut séculier Notre-Dame de Vie « a pratiqué de manière héroïque les vertus théologales de Foi, d’Espérance, de Charité, aussi bien envers Dieu qu’envers le prochain, et les vertus cardinales de Prudence, de Justice, de Tempérance et de Force ainsi que celles qui leur sont annexes », comme l’indique le décret latin de la Congrégation pour les causes des saints approuvé par le pape, le 19 décembre 2011, dont voici une traduction non officielle (cf. Zenit du 19 décembre 2011).
Décret sur les vertus du P. Marie-Eugène de l’Enfant Jésus
« Quel est donc le serviteur fidèle et avisé à qui le maître de maison a confié la charge des gens de sa maison pour leur donner la nourriture en temps voulu ? Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera à son travail » (Mt 24, 45-46).
Le Serviteur de Dieu Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus ressemble en vérité à cet homme fidèle et avisé auquel le Seigneur confie la mission de veiller sur ses disciples : sa vie fut en effet une recherche constante de la perfection dans la foi, l’humilité et la charité, sous la motion de l’Esprit Saint.
Le Serviteur de Dieu (dans le siècle : Henri Grialou) est né le 2 décembre 1894 au Gua, en France, dans une famille de condition modeste. Se sentant appelé au sacerdoce dès son enfance, il fut accueilli à l’Ecole Apostolique des Pères du Saint-Esprit à Suse, en Italie ; mais il préféra ensuite demander son admission au Séminaire diocésain de Graves, où il devint un grand familier de la spiritualité de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Il suivit les cours de théologie et de philosophie au Grand Séminaire de Rodez.
Il fut, selon la loi, enrôlé dans l’armée : les années qu’il vécut comme militaire, spécialement durant la terrible première guerre mondiale, furent très rudes, mais elles lui donnèrent d’acquérir « l’expérience des hommes ». Le conflit terminé, le Serviteur de Dieu put reprendre ses études et, durant sa retraite de préparation au sous-diaconat, il prit clairement conscience de sa vocation au Carmel, surtout après la lecture d’une vie de saint Jean de la Croix. C’est ainsi que, peu après son ordination sacerdotale qui eut lieu le 4 février 1922, il entra au Noviciat des Carmes d’Avon. Là, il s’immergea profondément dans une vie de prière et dans la contemplation, approfondissant d’une manière spéciale la spiritualité de sainte Thérèse de Jésus et l’enseignement de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus qui lui inspira son nom de religion.
Après sa profession simple, le Serviteur de Dieu fut envoyé au Couvent de Lille pour y compléter sa formation religieuse ; le 11 mars 1926, il émit ses vœux solennels. En 1928, il fut nommé Supérieur du couvent-école de Tarascon sur le Rhône puis Prieur du nouveau Noviciat d’Agen : dans ces lieux de formation, il sut toujours présenter à l’imitation des jeunes générations un modèle de religieux passionné par le charisme carmélitain et animé d’un ardent zèle pastoral qui s’exprima particulièrement par la prédication de l’Evangile et par la direction spirituelle. La soif spirituelle de ses auditeurs lui révéla la nécessité de répandre plus largement la spiritualité du Carmel, si bien qu’il commença à réfléchir sur la possibilité de former des disciples qui s’en imprégneraient et la diffuseraient également « en-dehors des couvents et des monastères ».
En 1936, il fut nommé Prieur du Couvent d’études de Monaco; mais celui-ci fut, quelques mois plus tard, transféré à Agen. Disposant dès lors de davantage de temps, le Serviteur de Dieu consacra toutes ses énergies à l’organisation du groupement de Notre-Dame de Vie, qu’il suivait déjà depuis 1929 et qui, quelques années plus tard, fut érigé non sans raison en fraternité séculière.
Elu troisième Définiteur au Chapitre Général de 1937, il s’installa en Italie. Dès lors, les missions qu’on lui confia furent innombrables. Entre toutes ressort surtout celle qu’il reçut au service des Missions Carmélitaines au Proche Orient où il effectua un long voyage.
Au moment où éclata la seconde guerre mondiale, le Serviteur de Dieu, du fait de sa nationalité française, n’eut pas la permission de regagner l’Italie et fut même mobilisé comme officier dans l’Armée des Alpes. Après l’armistice de 1940, alors que la guerre faisait toujours rage, il accompagna les Monastères de Carmélites en France et veilla sur la croissance de son Institut. A la fin de la guerre, il retourna à Rome et, au Chapitre qui s’y tint en 1947, il fut élu premier Définiteur général. Il en assuma les fonctions jusqu’en 1954. Ce fut une période d’intense activité : entre autres, la Congrégation pour les Religieux lui confia en effet la charge de Visiteur Apostolique des Monastères des Carmélites de France et le nomma Délégué Apostolique pour la mise en place des Fédérations des Monastères carmélitains français. En mars 1954, le Serviteur de Dieu devint Vicaire Général de l’Ordre, charge qu’il exerça jusqu’à l’élection du nouveau Préposé, en 1955. Elu en 1957 Supérieur de la Province d’Avignon-Aquitaine, il ne négligea rien pour soutenir la fidélité des religieux, pour promouvoir le renouveau d’une vie fondée sur la contemplation et la solitude et pour permettre la présence des Carmes au Canada. Après le Chapitre de 1960, il resta dans le gouvernement de la Province en tant que premier Définiteur.
Dans la richesse d’une vie marquée par l’effort et l’activité, la spiritualité du Serviteur de Dieu se signala par la force de sa foi nourrie d’oraison quotidienne, par la ferveur de la célébration eucharistique, par la constance de son don à l’Esprit Saint, par son immense confiance en la Vierge Marie, par son amour pour les Saints du Carmel et pour Sainte Emérentienne, ainsi que par son zèle missionnaire qui le poussa à offrir sa vie tout entière au Seigneur. Avec la fondation de son Institut séculier, il proposa une synthèse équilibrée entre les dimensions de l’ordre du Carmel que sont la contemplation et l’apostolat. Il fut un Maître de spiritualité et il accompagna personnellement des prêtres, des séminaristes, des religieuses et aussi de nombreux fidèles. Il a laissé en héritage un patrimoine ample et riche d’homélies, de conférences et de retraites, ainsi qu’un ouvrage intitulé Je veux voir Dieu. Ces textes concrétisent clairement son désir de porter, comme il disait, « la contemplation dans la rue » et de propager l’appel universel à la sainteté. Il supporta avec force les souffrances intérieures et les labeurs apostoliques qui l’accompagnèrent tout au long de sa vie consacrée au service de l’Eglise.
Au Chapitre de 1963, il fut de nouveau élu Provincial et son mandat fut renouvelé en 1966. Cependant l’âge et la mauvaise santé avaient diminué les forces du Serviteur de Dieu qui, miné par une tumeur, mourut à Notre-Dame de Vie le 27 mars 1967 après avoir prononcé ces paroles : « Je m’en vais vers l’étreinte de l’Esprit Saint… In manus tuas, Domine ».
Etant donné sa réputation de sainteté, sa Cause de Béatification et de Canonisation fut engagée à la Curie Archiépiscopale d’Avignon avec la célébration de l’Enquête Diocésaine du 7 avril 1985 au 5 mars 1994 et de l’Enquête Rogatoire à la Curie Archiépiscopale de Tokyo du 3 au 5 avril 1990. Leur autorité et leur validité juridique furent approuvées par la Congrégation des Causes des Saints le 25 novembre 1994. Le 24 mars 1999, fut également reconnue la validité du Supplément de l’Enquête qui se déroula à la Curie Archiépiscopale d’Avignon du 20 février 1997 au 10 mars 1998. Une fois la Positio préparée, selon la coutume, les Consulteurs Théologiens réunis en Congrès Particulier le 14 juillet 2010 sont parvenus à une conclusion positive après avoir discuté pour savoir si le Serviteur de Dieu avait pratiqué les vertus chrétiennes de façon héroïque. Au cours de la Session ordinaire du 11 octobre 2011, après avoir entendu la relation du Ponant de la Cause, Son Excellence Mgr Laurent Chiarinelli, Evêque émérite de Viterbe, les Membres Cardinaux et Evêques ont déclaré que le Serviteur de Dieu a pratiqué de façon héroïque les vertus théologales, cardinales et annexes.
Une fois que le soussigné Cardinal Préfet eut présenté au Souverain Pontife Benoît XVI une relation précise sur toutes ces étapes, Sa Sainteté, ayant recueilli et ratifié l’avis de la Congrégation des Causes des Saints, a déclaré aujourd’hui : reconnaître comme un fait établi que le Serviteur de Dieu Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus (dans le siècle : Henri Grialou), Prêtre Profès de l’Ordre des Carmes Déchaux et Fondateur de l’Institut Séculier Notre-Dame de Vie, a pratiqué de manière héroïque les vertus théologales de Foi, d’Espérance, de Charité, aussi bien envers Dieu qu’envers le prochain, et les vertus cardinales de Prudence, de Justice, de Tempérance et de Force ainsi que celles qui leur sont annexes, ceci à propos de ce cas et en vue du but qu’on se propose.
Le Souverain Pontife a ensuite ordonné que ce décret soit rendu public et qu’il soit consigné dans les actes de la Congrégation des Causes des Saints.

Donné à Rome, le 19 décembre 2011.
Angelo Card. Amato, S.D.B.
Préfet
Marcello Bartolucci
Archevêque tit. de Mevania
Secrétaire