Archive pour mai, 2012
20 mai – Saint Bernardin de Sienne
19 mai, 2012http://missel.free.fr/Sanctoral/05/20.php
20 mai – Saint Bernardin de Sienne
Sommaire :
Biographie
Les sept paroles de Marie
Sermon sur le Nom glorieux du Christ
Biographie
Bernardin Albizeschi, né le 8 septembre 1380, à Massa Marittima, dans la Maremme toscane, entra chez les Frères Mineurs (8 septembre 1402) et fit la plus grande partie de son noviciat, près de Sienne, au couvent de Colombaio. Ordonné prêtre, le 7 septembre 1404, il se consacra à la prédication où il se révéla un orateur de grand talent et plein d’originalité. Pendant vingt-cinq ans, il parcourut toute l’Italie et répandit la dévotion au saint Nom de Jésus dont il fit peindre partout le monogramme I H S (Jésus Sauveur des hommes). Il mourut à Aquila le 20 mai 1444 et fut canonisé le 24 mai 1450.
Les sept paroles de Marie
Sept paroles seulement nous sont rapportées de la Très bénie Mère du Christ, comme pour manifester mystiquement qu’elle était pleine de grâce septiforme.
Avec l’ange, elle n’a pris la parole que deux fois :
- Comment cela se pourra-t-il faire puisque je ne connai pas d’homme ? (S. Luc I 34)
- Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole ! (S. Luc I 38).
Avec Elisabeth deux fois aussi,
d’abord pour la saluer (S. Luc I 40), ensuite pour louer, lorsqu’elle dit :
- Mon âme magnifie le Seigneur (S. Luc I 46)
Avec son Fils deux fois encore.
La première dans le temple :
- Mon Fils pourquoi nous as-tu fait cela ? (S. Luc II 48).
La seconde, aux noces :
- Ils n’ont pas de vin (S. Jean II 3).
Aux serviteurs une fois seulement :
- Faire tout ce qu’il vous dira (S. Jean II 5).
En tous ces cas, elle a toujours très peu parlé, sauf lorsqu’elle s’est dilatée dans la louange de Dieu et l’action de grâces, quand elle a dit :
- Mon âme magnifie le Seigneur et mon esprit exulte dans le Dieu de mon Salut. Alors ce n’est plus avec un homme qu’elle s’entretient, mais avec Dieu.
Ces sept paroles sont proférées, selon les sept actes de l’amour, avec une progression et un ordre admirable. On dirait sept flammes de la fournaise de son cœur. L’âme aimante, qui les considère et les rumine, s’écrie avec le prophète : Combien douces à mon palais (c’est-à-dire toute mon affectivité) sont vos paroles ! Cette douceur que l’âme aimante éprouve en ces paroles de la Bienheureuse Vierge, est l’ardeur d’un pieux amour qu’elle éprouve en elle, par expérience. Qu’elle dise donc, l’âme aimante :
- Combien douces à mon palais sont vos paroles (Psaume CXIX)
Distinguons par ordre ces sept flammes d’amour des paroles de la Vierge bénie.
- La première est la flamme de l’amour séparant.
- La seconde, de l’amour transformant.
- La troisième, de l’amour communiquant.
- La quatrième, de l’amour jubilant.
- La cinquième, de l’amour savourant.
- La sixième, de l’amour compatissant (…).
- La septième, de l’amour consumant.
La première flamme est celle de l’amour séparant, car la nature du véritable amour est de s’éloigner de ce qui est contraire à l’aimé (…). Cet éloignement apparaît dans la première parole de la Vierge (…) répondant, stupéfaite :
- Comment cela se fera-t-il car je ne connais point d’homme (S. Luc I 34).
La seconde flamme est celle de l’amour transformant, dont l’acte est d’unir souverainement l’aimant à l’aimé, et réciproquement. Bien que cette flamme soit radicalement la première de toutes, elle est néanmoins la seconde, pour l’accomplissement et l’expérience, car jamais elle n’est pleinement ressentie, ni possédée en acte, tant que l’on ne s’est d’abord exercé parfaitement à fuir ou haïr tout ce qui peut contrarier ou entraver la pleine possession de l’aimé : de sa grâce et de sa complaisance. Voyez comme cette flamme éclate dans la seconde parole de la Vierge, qui consent à la Conception du Fils de Dieu. Elle dit à l’ange :
- Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole (S. Luc I 38).
Car l’union amoureuse de l’âme avec Dieu lui-même doit, de la part de l’âme, être totalement humble, soumise et prompte et servante, c’est-à-dire empressée en tout. C’est pourquoi la Vierge commence par se montrer telle à Dieu en disant :
- Voici la servante du Seigneur.
car elle doit être pleine à la fois de crainte et de confiance, désirer avec douceur et instance.
Et cela, ni en deçà, ni au-delà de la mesure à elle par Dieu fixée. C’est pourquoi elle ajoute : Qu’il me soit fait selon ta parole.
St Bernardin de Sienne
Sermon sur le nom glorieux de Jésus
Le nom de Jésus est la gloire des prédicateurs, parce qu’il fait annoncer et entendre sa parole dans une gloire lumineuse. Comment crois-tu que se soit répandue dans le monde entier une clarté de foi si grande, si rapide et si fervente, sinon parce qu’on a prêché Jésus ? N‘est-ce pas par la clarté et la saveur de ce nom que Dieu nous a appelés à son admirable lumière ? A ceux qui ont été illuminés et qui voient la lumière dans cette lumière, l’Apôtre peut bien dire : Autrefois, vous n’étiez que ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière ; vivez comme des fils de la lumière.
Par conséquent, il faut faire connaitre ce nom pour qu’il brille, et ne pas le passer sous silence. Cependant, il ne doit pas être proclamé dans la prédication par un cœur impur ou une bouche souillée, mais il doit être conservé puis proclamé par un vase choisi. C’est pourquoi le Seigneur dit au sujet de saint Paul : Cet homme est le vase que j’ai choisi afin qu’il porte mon Nom auprès des nations paiennes, auprès des rois, et des fils d’lsraël. Le vase que j’ai choisi, dit-il, est celui où se montre un liquide très doux et de grand prix, pour qu’on ait envie de le boire parce qu’il brille et resplendit dans des vases de choix : afin qu’il porte mon nom, dit le Seigneur.
Lorsqu’on allume un feu pour nettoyer les champs, les buissons et les épines, sèches et stériles, se mettent à brûler ; lorsque les ténèbres sont chassées par les rayons du soleil levant, les voleurs, les vagabonds nocturnes, les cambrioleurs vont se cacher. C’est ainsi que la prédication de saint Paul, comme un fracas de tonnerre, comme un incendie violent, comme le soleil à son aurore, faisait disparaître l’incroyanee, dissipait l’erreur, mettait en lumière la vérité, à la manière dont la cire se liquéfie sous un feu intense.
En effet, il mettait partout le nom de Jésus : dans ses paroles, ses lettres, ses miracles et ses exemples. Il louait le nom de Jésus continuellement, il le chantait dans son action de grace.
De plus, l’Apôtre portait ce nom auprès des rois, des nations païennes et des fils d’Israël, comme une lumière dont il illuminait les nations du monde, et partout il s’écriait : La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. Rejetons les activités des ténèbres, revêtons-nous pour le ombat de la lumière. Conduisons-nous honnêtement, comme on fait en plein jour. Il montrait à tous la lampe ardente, posée sur le lampadaire, annonçant en tout lieu Jésus, le crucifié.
Aussi l’Église, épouse du Christ, toujours appuyée sur son témoignage, exulte-t-elle en disant avec le Prophète : Mon Dieu, tu m’ as instruit dès ma jeunesse et je redirai tes merveilles jusqu’à présent, c’est-à-dire toujours. Le prophète y exhorte aussi en disant : Chantez le Seigneur en bénissant son nom, de jour en jour proclamez son salut, c’est-à-dire Jésus le Sauveur.
Saint Bernardin de Sienne
Trois commentaires de saint Augustin sur l’Ascension
19 mai, 2012http://www.prierenfamille.com/Fiche.php?Id=337
Trois commentaires de saint Augustin sur l’Ascension
Les mystères de l’homme et de Dieu…
Un corps formé de terre est donc placé au sommet des cieux…
Et quand Il eut dit ces paroles, ils Le virent s’élever : la fête de ce jour nous manifeste les mystères de l’homme et de Dieu :
sous une seule et même personne, reconnais dans Celui qui élève, la divine
l’Ascension de Jésus est la promesse de notre future entrée au ciel
En transportant la nature humaine dans les cieux, Il a montré que le ciel peut s’ouvrir aux croyants ; et en élevant aux régions célestes le vainqueur de la mort, Il a montré aux vainqueurs où ils devaient Le suivre.
L’Ascension du Seigneur est la confirmation de la foi catholique, en nous permettant de croire en sécurité pour l’avenir au don futur ; nous attendons la faveur de ce miracle, dont nous avons déjà perçu l’effet présentement.
Que chaque fidèle, après avoir vu de si grandes choses, apprenne, par ce qu’il voit déjà réalisé, à espérer les choses promises, regardant la bonté passée et présente de son Dieu comme un gage des bien futurs. (Saint Augustin, sermon 3 sur l’Ascension)
Quelles conséquences tirer de cet événement pour notre vie quotidienne ?
Notre Sauveur est monté au ciel : ne nous troublons donc pas sur la terre.
Que notre esprit soit là où Il est, et ici sera le repos. Montons de cœur avec le Christ, en attendant que, son jour promis étant venu, nous le suivions aussi de corps.
Déposer le fardeau de nos vices et de nos péchés…
Cependant, il faut bien savoir que ni l’orgueil, ni l’avarice, ni la luxure ne montent avec notre médecin.
Et c’est pourquoi, si nous voulons suivre le médecin dans son ascension, nous devons déposer le fardeau de nos vices et de nos péchés. Ils nous chargent tous, pour ainsi dire, de chaînes, ils s’efforcent de nous retenir captifs dans les filets de nos fautes…
Montons avec Lui et tenons en haut nos cœurs, attachés au Seigneur
La résurrection du Seigneur est notre espérance, l’Ascension du Seigneur, notre glorification.
Si donc nous célébrons l’Ascension du Seigneur avec droiture, avec fidélité, avec dévotion,
avec sainteté et avec piété, montons avec Lui et tenons en haut nos cœurs.
Mais, en montant, gardons-nous de nous enorgueillir et de présumer de nos propres mérites.
Nous devons tenir nos cœurs en haut, attachés au Seigneur.
Car le cœur élevé, mais pas vers le Seigneur, cela s’appelle l’orgueil ;
tandis que le cœur au Seigneur, cela s’appelle refuge.
Voyez l’étonnante merveille :
Dieu est élevé, tu t’élèves toi-même et Il fuit loin de toi ; tu t’humilies et Il descend vers toi…
Le Christ est ressuscité pour nous donner l’espérance, puisqu’Il ressuscite l’homme qui meurt.
Il nous a donné cette assurance afin qu’en mourant, nous ne désespérions pas
et que nous ne pensions pas que notre vie finit dans la mort.
Car nous étions dans l’anxiété au sujet de notre âme elle-même, et c’est le Sauveur, en ressuscitant, qui nous a donné confiance en la résurrection de la chair.
Il te faut d’abord croire, afin qu’ensuite tu mérites par ta foi de voir Dieu.
Veux-tu voir Dieu ?
Ecoute-Le Lui-même : Bienheureux ceux qui ont le coeur pur, parce qu’ils verront Dieu. (Mt 5, 8)
Pense donc avant tout à purifier ton coeur : enlève tout ce que tu y vois qui puisse déplaire à Dieu. (Saint Augustin, sermon 2 sur l’Ascension)
Ascension du Seigneur, solennité, Jean Tauler : « Pour aller où je m’en vais, vous savez le chemin » (Jn 14,4)
18 mai, 2012http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20120518
Ascension du Seigneur, solennité
Commentaire du jour
Jean Tauler (v. 1300-1361), dominicain à Strasbourg
Sermon 20, 3ème pour l’Ascension (trad. Cerf, 1991, p. 149 rev.)
« Pour aller où je m’en vais, vous savez le chemin » (Jn 14,4)
« Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel »… Les membres du Corps du Christ doivent suivre leur chef, leur tête, qui est monté aujourd’hui. Il nous a précédés, pour nous préparer une place (Jn 14,2), à nous qui le suivons, de sorte que nous puissions dire avec la fiancée du Cantique des Cantiques : « Entraîne-moi après toi » (1,4)…
Voulons-nous le suivre ? Nous devons aussi considérer le chemin qu’il nous a montré pendant trente-trois ans : chemin de pauvreté, de dénuement, parfois très amers. Il nous faut suivre tout à fait le même chemin si nous voulons parvenir, avec lui, au-dessus de tous les cieux. Quand même tous les maîtres seraient morts et tous les livres brûlés, nous trouverions toujours, en sa sainte vie, un enseignement suffisant, car c’est lui-même qui est la voie et pas un autre (Jn 14,6). Suivons-le donc.
De même que l’aimant attire le fer, ainsi le Christ aimable attire à lui tous les cœurs qu’il a touchés. Le fer touché par la force de l’aimant est élevé au-dessus de sa manière naturelle, il monte en le suivant, quoique ce soit contraire à sa nature. Il n’a plus de repos jusqu’à ce qu’il se soit élevé au-dessus de lui-même. C’est ainsi que tous ceux qui sont touchés au fond de leur cœur par le Christ ne retiennent plus ni la joie ni la souffrance. Ils sont élevés au-dessus d’eux-mêmes jusqu’à lui…
Quand on n’est pas touché, il ne faut pas l’imputer à Dieu. Dieu touche, pousse, avertit et désire également tous les hommes, il veut également tous les hommes, mais son action, son avertissement et ses dons sont reçus et acceptés d’une façon bien inégale… Nous aimons et nous recherchons autre chose que lui, voilà pourquoi les dons que Dieu offre sans cesse à chaque homme restent parfois inutiles… Nous ne pouvons sortir de cet état d’âme qu’avec un zèle courageux et décidé et avec une prière bien sincère, intérieure et persévérante.
SOLENNITÉ DE L’ASCENSION: HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL II
18 mai, 2012SOLENNITÉ DE L’ASCENSION
HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL II AUX ÉTUDIANTS DES SÉMINAIRES ANGLAIS DE ROME
24 mai 1979
Chers fils et frères et amis en Jésus-Christ,
A l’occasion de cette fête de l’Ascension le Pape est heureux d’offrir le saint Sacrifice Eucharistique avec vous et pour vous. Je suis heureux de me trouver avec les étudiants et le staff du vénérable Collège Anglais l’année durant laquelle se célèbre son quatrième centenaire. Et je me sens aujourd’hui, de manière toute particulière, spirituellement proche de vous, de vos parents et familles et de tous les fidèles d’Angleterre et du Pays de Galles — de tous ceux qui sont unis dans la foi de Pierre et de Paul, dans la foi de Jésus-Christ. Les traditions de générosité et de fidélité dont la vie dans votre Collège a donné l’exemple pendant quatre cents ans sont présentes à mon cœur ce matin. Vous êtes venus offrir vos remerciements et vos prières à Dieu pour ce qu’il a, de sa grâce, accompli dans le passé et pour trouver la force d’aller de l’avant — sous la protection de la Vierge bénie — avec la ferveur de vos prédécesseurs dont un grand nombre ont donné leur vie pour la foi catholique.
J’adresse aussi cordialement un salut de bienvenue aux nouveaux prêtres du Collège Pontifical Beda. Pour vous également ceci est un moment particulier pour vous engager à poursuivre les idéaux de votre Patron, saint Bède le Vénérable que vous commémorerez demain. Je salue avec la même cordialité vos supérieurs et vos compagnons d’étude.
Avec joie et animés de nouvelles résolutions pour l’avenir, réfléchissons un moment sur le grand mystère que célèbre la liturgie d’aujourd’hui. Toute la pleine signification de 1′ Ascension du Christ est exprimée dans les lectures de la Sainte Ecriture. La richesse de ce mystère est contenue dans ces deux affirmations : « Jésus donna ses instructions… » puis « Jésus prit place… ».
Selon la Divine Providence — dans l’éternel dessein du Père — l’heure était venue pour le Christ de quitter la terre. Il allait prendre congé de ses apôtres et, avec eux, de Marie sa Mère, mais non sans leur avoir d’abord donné ses instructions. Les apôtres avaient maintenant une mission à accomplir conformément aux instructions laissées par Jésus, et ces instructions étaient à leur tour l’expression fidèle de la volonté du Père.
Ces instructions indiquaient avant tout que les apôtres devaient attendre l’Esprit Saint qui était le don du Père. Il devait être absolument clair dès le début que la source de la force des apôtres était le Saint-Esprit. C’est l’Esprit qui guide l’Eglise sur les voies de la vérité, l’Evangile doit être propagé par la puissance de Dieu et non par la sagesse ou la puissance de l’homme.
En outre, selon ces instructions, les apôtres étaient chargés de proclamer la Bonne Nouvelle dans le monde entier. Et ils devaient baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Comme Jésus, ils devaient parler clairement du Royaume de Dieu et du salut. Les apôtres devaient rendre témoignage du Christ « jusqu’aux confins de la terre ». L’ Eglise primitive comprit parfaitement ces instructions et c’est ainsi qu’elle inaugura l’ère missionnaire. Et chaque communauté savait que cette ère ne prendrait fin que le jour où le même Jésus qui était monté au ciel, serait revenu.
Les paroles de Jésus constituèrent pour l’Eglise un trésor qu’il fallait garder en dépôt et proclamer, méditer et vivre. Et, en même temps, l’Esprit Saint enracina dans l’Eglise un charisme apostolique qui avait pour objet de garder intacte cette révélation. Par ces paroles Jésus allait vivre toujours dans son Eglise : « Je suis avec vous pour toujours ». Et la communauté ecclésiale tout entière prit ainsi conscience de la nécessité de la fidélité aux instructions de Jésus, au dépôt de la foi. Cette sollicitude devait se transmettre de générations en générations — jusqu’à nos propres jours. C’est à cause de ce principe que j’ai dit récemment à vos propres Recteurs que « la première priorité pour les séminaires aujourd’hui est l’enseignement de la Parole de Dieu dans toute sa pureté et toute son intégrité. La parole de Dieu — et seulement la parole de Dieu — est à la base de tout ministère, de toute activité pastorale de toute action sacerdotale. L’autorité de la parole de Dieu a constitué la base dynamique du Concile Vatican II et Jean XXIII l’a mis en évidence dans son discours d’ouverture : ‘Le souci principal du Concile œcuménique — a-t-il dit — sera celui-ci — que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit toujours plus effectivement gardé et enseigné’ (Discours du 11 octobre 1962). Et si les séminaristes de cette génération doivent être préparés de manière adéquate à prendre en charge l’héritage et le défi de ce Concile, il faut avant tout les former à la Parole de Dieu, au ‘dépôt sacré de la doctrine chrétienne’ » (Discours du 3 mars 1979). Oui, chers fils, notre plus grand défi est d’être fidèles aux instructions du Seigneur Jésus.
Et la seconde réflexion sur la signification de l’Ascension est basée sur cette phrase : « Jésus prit sa place… ». Après avoir subi l’humiliation de sa passion, Jésus prit sa place à la droite de Dieu. Il prit sa place avec le Père éternel. Mais ainsi il pénétra dans les cieux comme notre Tête ». Et là-haut, selon l’expression de Léon le Gand « la gloire de la Tête » devint « l’espoir du corps » (cf. Sermos de Ascensione Domini). Jésus a pris pour toute l’éternité sa place comme « le premier-né parmi de nombreux frères » (Rm 8, 29). En raison de notre nature nous sommes près de Dieu dans le Christ. Et, comme homme, le Seigneur Jésus est vivant pour toute l’éternité pour intercéder près de son Père en notre faveur (cf. He 7, 25). Et en même temps, du haut de son trône de gloire, Jésus envoie à toute son Eglise un message d’espérance et une invitation à la sainteté.
Par les mérites de Jésus et grâce à son intercession près de son Père, nous sommes capables d’obtenir en lui la justice et la sainteté de vie. L’Eglise peut rencontrer des difficultés, l’Évangile peut subir des échecs, mais comme Jésus est assis à la droite du Père, l’Eglise ne sera jamais vaincue. La puissance du Christ glorifié, du Fils bien-aimé du Père éternel n’a pas de limites et surabonde pour défendre chacun de nous et nous tous dans la fidélité de notre dévouement au Royaume de Dieu et dans la générosité de notre célibat. L’efficacité de l’Ascension du Christ touche chacun de nous dans les réalités concrètes de nos vies quotidiennes. A cause de ce mystère, l’Eglise tout entière a pour vocation d’attendre « dans une joyeuse espérance la venue de notre Sauveur, Jésus-Christ ».
Chers Fils, soyez imprégnés de l’espérance qui est si fortement une part du mystère de l’Ascension de Jésus. Soyez profondément convaincus de la victoire et du triomphe du Christ sur le péché et la mort. Ayez conscience que la puissance du Christ est plus grande que notre faiblesse, plus grande que la faiblesse du monde entier. Tâchez de comprendre et de partager la joie que Marie a éprouvée en sachant que son Fils avait pris sa place près de son Père qu’il aimait infiniment. Et aujourd’hui renouvelez votre foi dans la promesse de Notre Seigneur Jésus-Christ qui est parti pour nous préparer une place, de sorte qu’il pourra revenir et nous prendre avec lui.
Voilà le mystère de l’Ascension de notre Chef. Rappelons-nous toujours : « Jésus a donné ses instructions » et ensuite « Jésus a pris sa place ».
Amen.
Homélie du 7ème dimanche de Pâques
18 mai, 2012Homélie du 7ème dimanche de Pâques
Abbé Jean Compazieu
Nous avons fêté jeudi dernier l’Ascension de Jésus. C’était sa dernière apparition à ses disciples. Il disparaît à leur regard. Désormais, c’est le temps de l’Eglise qui commence. Les disciples qui ont suivi Jésus pendant trois ans sont appelés à devenir des apôtres. Ils seront envoyés dans le monde entier pour être les messagers de la bonne nouvelle. Nous sommes bénéficiaires de leur témoignage ; nous avons à transmettre le flambeau autour de nous. Le Seigneur compte sur nous dans nos familles, nos villages, nos quartiers. Rien ne doit arrêter la Parole de Dieu.
La première lecture nous montre que ce témoignage a besoin d’une communauté organisée. Judas n’est plus là. Après avoir trahi Jésus, il a mis fin à ses jours. Lors d’un rassemblement de la communauté, Pierre se lève et prend la parole. Il explique ce qu’ils vont faire pour remplacer Judas. Il faut le remplacer par un témoin de la résurrection. Il n’est pas question de voter. On va simplement tirer au sort en demandant à Dieu de manifester ainsi sa volonté. C’est Mathias qui est choisi pour être associé aux onze apôtres. Ce passage du livre des Actes des Apôtres nous rappelle que l’Esprit Saint est très présent dans la vie de son Eglise. Il ne cesse d’éclairer sa route et il continue à agir pour faire de nous des hommes et des femmes de foi, témoins de Jésus.
Dans la seconde lecture, saint Jean nous rappelle que pour ce témoignage, il est indispensable d’être en communion avec Dieu. Il ne peut y avoir de vie chrétienne authentique sans amour. Cet amour nous vient de Dieu et s’enracine dans la foi au Fils de Dieu. Le vrai chrétien c’est celui qui est fidèle à la foi enseignée depuis le commencement et à la pratique de l’amour fraternel. C’est à cela que le monde peut le reconnaître. Et c’est l’Esprit Saint qui nous permet de donner ce témoignage. Personne n’a jamais vu Dieu. Mais la foi nous permet de le reconnaître dans l’amour que nous avons pour les autres.
L’Evangile de saint Jean nous rapporte la grande prière de Jésus au moment de passer de ce monde à son Père. Nous y entendons des paroles fortes : « Garde mes disciples dans la fidélité à ton nom ! » La fidélité est au cœur de cette prière. Elle est demandée comme une grâce car elle est bien fragile. C’est important car il ne peut y avoir de véritable amour que dans la durée. La mission des disciples, notre mission à tous, c’est d’être des témoins authentiques de Dieu parmi les hommes. S’adressant à son Père, Jésus lui demande de protéger les siens dans cette mission difficile. Ils seront affrontés aux persécutions, à la dérision, à l’indifférence. Mais le Seigneur veille sur nous et rien ne peut nous séparer de son amour.
Autre préoccupation de Jésus : « qu’ils soient un comme nous-mêmes ! » C’est absolument essentiel pour que la bonne nouvelle porte du fruit. Le message de l’évangile ne peut être transmis que par des croyants unis par les liens de l’amour. Nous pensons tous aux divisions entre religions catholiques, protestants, orthodoxes et autres. Mais nous ne devons pas oublier celles qui existent à l’intérieur de nos communautés paroissiales, nos familles, nos villages et nos quartiers. Toutes ces rivalités et ces rancunes sont on contre témoignage pour l’Eglise. Comment croire des chrétiens qui n’arrêtent pas de se critiquer les uns les autres. Toutes ces paroles méchantes qui détruisent l’autre sont un obstacle à l’annonce de la bonne nouvelle.
Mais n’attendons pas d’être parfaits pour nous tourner vers le Christ. Lui-même nous invite à nous associer à sa prière pour l’unité de ses disciples. Nous connaissons nos fragilités, notre péché. Nous vivons dans un monde qui nous regarde vivre et qui ne pardonne pas les scandales dans l’Eglise. Alors, plus que jamais, nous nous unissons à la prière du Christ pour l’unité et la fidélité des siens. C’est à travers nos gestes d’amour, de partage et de solidarité que nous serons reconnus comme disciples du Christ. C’est cela qui fait la valeur d’une vie.
C’est cet amour du Père que Jésus est venu nous révéler et nous communiquer. Il nous revient de le transmettre autour de nous à tous ceux et celles qui se trouvent sur notre route. Dans ce monde, nous rencontrons la violence, la haine, la rancune, la misère, la faim. En ce dimanche, nous unissons notre prière pour la réconciliation des peuples, la progression de la justice et la résolution des conflits. Que le Seigneur nous donne force et courage pour travailler ensemble à la construction d’un monde plus juste et plus fraternel, un monde rempli de l’amour qui est en Dieu.
« Toi qui es Lumière, Toi qui es l’Amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour. » Amen
Sources : Revue Feu Nouveau, Homélies du dimanche (Mgr Léon Soulier), dossiers personnels…
Source http://dimancheprochain.org
CAUSERIE : LA JOIE IMPRENABLE
17 mai, 2012http://geraldchaput.homily-service.net/retraites.html
CAUSERIE : LA JOIE IMPRENABLE
Qu’on l’appelle la joie éternelle dans le christianisme, le nirvana dans le bouddhisme ou encore l’éveil pour le soufi brahman (musulman), la joie est la finalité de toutes les spiritualités. Nous devenons pleinement humain quand la « joie déborde en nous» (2 Cor.7.4.) La joie est le lieu où triomphe la vie. « Elle prolonge la vie » dit Ben Sirac. Paul Claudel pour qui chaque mot à de l’importance écrit :« Hors de la joie il n’y a que le néant, et croire au néant, c’est se détruire soi-même. C’est s’installer dans l’inversion spirituelle et vouloir vivre contre le secret de la vie ! ». La vie est joie. Point.
Que pouvons-nous désirer de plus que la joie ? « Si tu remerciais Dieu pour toutes les joies qu’Il te donne, il ne te resterait plus de temps pour te plaindre » (Maître Eckhart) Le philosophe Heidegger affirme qu’avec l’arrivée de Jésus, nous ne définissons plus l’être humain comme un « être pour la mort » mais comme un « être pour la Joie ». Nous reconnaissons la vigueur d’un arbre à ses fruits. Nous reconnaissons la réussite d’une vie à la vigueur de la joie qu’elle dégage. Éprouvons-nous la joie présentement ?. Éprouvons-nous la joie à l’heure où comme Église nous rencontrons tellement de remise en question ?
La joie est le premier mot de l’Évangile « Je vous annonce une grande joie ». Le dernier aussi « Pour que vous ayez la plénitude de la joie ». Nous voulons tous et toutes posséder cette sagesse de vivre dans la joie. Ma question : en voulons-nous le chemin ? Quelque chose doit changer si nous voulons que nos vies soient en harmonie avec la joie. Le grand mystique Jean de la Croix pouvait écrire il y a quelques siècles qu’une « âme (personne) qui désire vraiment la joie désire aussi entrer plus avant dans la profondeur de la croix ».
Pour entrer dans la joie, il faut aller vers les profondeurs … de l’échec. La joie est au bout de l’échec. Au bout de la Croix. Elle est sommet-réalisation de soi qui passe obligatoirement disent les mystiques par la déprise de soi. Par la sortie de soi. Acceptons-nous de tout vendre, même à perte ses biens pour acheter le champ où ce trésor est caché ? Pour nous mettre à la recherche de ce trésor qui vaut plus que tout le reste ? De balayer la maison de fond en comble pour trouver la pièce perdue ? (Martini card, la joie de l’Évangile ed. St Augustin)
Présentement la joie est « mal heureuse » parce que pour la posséder, le chemin est aride. Il s’appelle l’ascèse, le détachement, le refus de la facilité, la déprise de soi (Maître Eckhart). « Pour une joie, mille douleurs » dit un proverbe français. L’acquisition de la joie repose sur cette prise de conscience de la futilité des plaisirs des sens qui ne sont que passagers, sur notre capacité de sortir de nous-mêmes tout ce qui n’appartient pas à notre poids d’être : avoir, puissance, envie, violence, mentalité de guerre. Ce sont là des habits extérieurs (exposé sur les béatitudes). La joie appartient à notre poids d’être, à notre capacité de s’en tenir aussi. Elle appartient – et je reprends l’expression de mon homélie de ce matin – à notre capacité de vivre une « vie sans uniforme ». (Rabbin Oliver Rabut)
La joie de l’Évangile est la joie de qui se sent libéré, délivré, libre, sans crainte ni entrave, car il a trouvé la plénitude de la vie. La joie est imprenable parce qu’elle exige une sortie de nous-même . « Celui qui veut trouver en lui-même la cause de sa joie sera toujours triste ; mais celui qui veut trouver sa joie en Dieu sera toujours dans la joie, parce que Dieu est éternel. Veux-tu avoir une joie éternelle ? Attache-toi à Dieu » (st Augustin) Jésus en entendant la Voix de son Père au baptême fut dans le ravissement. Entendre, être ravi à la voix de l’Époux ouvre à une joie durable.
Mais la question se pose : la joie , cette joie qui est sommet, plénitude de vie ou caractéristique d’une vie réussie ( la Croix est une réussite ..) est-elle possible sur terre ? Est-il possible de goûter à la joie quand autour de nous, il y a tellement de gens malheureux ? Quand nous vivons dans une société qui absolutise le malheur au point d’interdire la joie ? Existe-il une joie qui ne se laisserait pas détruire par les circonstances de la vie comme le terrorisme envahissant que nous connaissons ? Existe-t-il une joie que personne ne pourrait nous enlever ? Autour de nous nombreux sont ceux qui affirment que la joie est impossible, « imprenable » (Lytta Basset) Existe-t-il une joie parfaite ? « Pour que votre joie soit parfaite » (Jn) Ma réponse : mieux vaut ne pas naître si la joie n’est pas au rendez-vous (Mt26,24)
La joie dont je parle naît de deux sources : de notre « oui » à notre poids d’être avec ses limites, son mal original. De notre « oui » à Dieu. Elle naît dit Paul de notre connaissance de Jésus. Elle naît de l’échec, de la trahison, du rejet vient de nous dire l’Évangile des Rameaux. La patrie de la joie est le champ de bataille La condition de la joie, c’est la lutte , le combat jusqu’à notre dernier souffle. Les temps les plus troublés sont le temps qui ont vu émerger des saints. Les grandes causes ont pour origines les souffrances et malheurs des autres. Perdre la joie nous pousse à vivre dans l’errance, de ne plus avoir de direction, ni de source. C’est mener une vie no-where.
la joie comme échec
Regardons Jésus :
L e récit de la Passion qui ouvre cette semaine sainte est un récit qui « déborde de joie » . Pour affirmer cela, il faut avoir mis nos pieds dans les chaussures de Jésus. Il faut la stature d’une spiritualité enivrante, qui soit vraie. «L’origine de toute souffrance dans ce monde est la quête de la joie » (Moine tibétain Shantideva). Quand Jésus nous a promis la joie parfaite, il était dans un état lamentable de souffrance. Au cœur de sa souffrance, il nous disait qu’une vie pleine, intensive est possible. Nous avons de la difficulté à percevoir que la souffrance, nos manières de vivre contiennent tous les éléments de la joie.
La joie est le visage de Jésus. La première joie de Jésus fut d’entendre à son baptême la voix du Père lui déclarer « Celui ci est mon fils bien-aimé » Comme pour nous, il suffit d’une seule parole pour transformer toute une vie. Cette parole pour Jésus lui a ouvert la voie à une vie donnée avec un attachement démesuré à ceux et celles qui vivaient sans joie. Son dernier geste, sa dernière parole n’a pas faite exception à sa manière de vivre : « tu seras avec moi en paradis ». Nous sommes en présence de la marque de commerce de l’Évangile. « Celui qui est passé en faisant le bien », pour nous rendre à la joie, a connu une vie passablement houleuse. Il a accepté toutes les conspirations pour le mettre à mort.
Toute sa vie, Jésus nous a montré que la joie est au bout d’un long combat, d’une longue recherche. Songeons à la parabole de la brebis perdu (Mtt 18,3) qui a tellement fait souffrir le pasteur qu’il a laissé là les autres parce que un berger sans toutes ses brebis n’est pas dans la joie. Songeons à la parabole de cette femme qui a perdu son écu et qui a mis sans dessus dessous sa maison pour la retrouver. Songeons aussi à cette parabole bien connue aux interprétations multiples- celle du fils prodigue (Lc15,11-32) où Jésus a bien photographié tout le chemin à parcourir pour « déborder de joie » pour devenir « ivre de joie ».
Parlant de cette parabole, Lytta Basset note que les liens entre le père et ses deux fils manquaient d’intimité. Dans cette famille, aucun des membres ne semble proche des autres. Le cadet semble peu se préoccuper de ce qui se passe entre le père et son frère. Il s’exclut de la famille. Il ne se fait aucun souci pour le père quand il lui demande son dû. Sans émotion, il brise ses liens avec les siens. Il s’exclut des siens. Il part. L’aîné s’occupe de ses affaires sans se préoccuper des agirs du père. Il est à la maison sans y être . Seul le père souhaite se rapprocher de ses fils. La parabole raconte une historie d’exclusion mutuelle. Un cheminement vers la joie. Il a fallu au fils d’être loin pour se sentir proche. Il a fallu au cadet d’être demeuré proche du père pour en éprouver une grande distance.
La parabole raconte l’échec d’une vie familiale. L’échec de Jésus à vivre avec ses concitoyens. Paradoxe c’est le manque d’intimité, la solitude des membres qui a ouvert le chemin de la joie. L’éclosion de la joie. Une expérience négative a été le tremplin de la joie du père et du fils retrouvé. La négativité de l’existence, nos manières désolantes de vivre entre nous creusent en nous le désir de vivre autrement, d’exister autrement. L’angoisse du malheur contient une forme de découverte d’un manque et y donne naissance. Dit autrement le souffrance, le malheur devient un matériau brut de la joie. La joie n’a aucune prise sur nous si nous ne sommes pas descendus dans la profondeur des blessures, des souffrances. Une relation restaurée décuple la joie. Elle est porteuse de toute la joie de la vie relationnelle.
Pour atteindre la joie, la parabole pose comme condition de refuser de « souffrir sans » l’autre ou de « souffrir contre » l’autre. L’accueil de sa souffrance devient la base de l’accueil de la souffrance de l’autre. Il faut souffrir ensemble, porter ensemble la situation pour la transformer. La joie ne se conjugue qu’au pluriel : moi et l’autre. Toi et moi retrouvé.
Il existe une issue aux désolations, déceptions, déchirements que vivent nos familles. C’est la joie impossible qui naît de la compassion, de cette compassion dont l’Évangile de ce matin nous a fait entendre. La vie de nos familles ressemblent très bien à cette parabole. Nos manières de vivre qui nous cause tellement de souffrance deviennent matériau de la joie.
(Cette expérience quotidienne se retrouve aussi dans nos vies spirituelles. C’est en éprouvant un vide, une grande nuit dans nos prières que s’ouvre le désir d’autre chose.)
Regardons Paul…
Saint Paul est le témoin le plus fabuleux de cette gigantesque aventure de la joie. Il fut brûlé de joie toute sa vie. Quand, sur le chemin de Damas, il tombe de son cheval à la vue de l’éblouissante beauté du Christ ressuscité, c’est le saisissement total de tout son être. Paul est tellement bouleversé de joie que toute sa vie fut d’annoncer cette bonne nouvelle de l’arrivée de la Joie. Jusqu’à la fin de ses jours, son martyr à Rome, il va parcourir tout le bassin méditerranéen pour proclamer partout cet Évangile de sa joie à lui, qui n’est autre que le Christ en personne.
Il est tellement fou de joie qu’il fonde des communautés, des Églises pour qu’elles débordent de joie . Rien ne l’arrête. Ni les séjours nombreux en prison, ni les supplicies de toutes sortes, ni les dangers de la route et des mers, ni les souffrances « Je déborde de joie au milieu de toutes mes tribulations » ( 2 Cor.7, 4) ni la mort qu’il côtoie alors qu’il se croit devenu comme l’ordure du monde et l’universel rebut , rien n’arrête sa fougue. Au lieu de le décourager, il en sort ragaillardi, plus combatif : » Ainsi donc que nul ne se glorifie dans les hommes ; car tout est à vous…, mais vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu » (1 Co 3,21).
Pour lui, le Christ est ressuscité, et rien ne saurait plus avoir le dernier mot ; tout mal est définitivement vaincu : « Qui nous séparera de l’amour du Christ ? Les tribulations, l’angoisse, la persécution, la faim, la nudité, les périls, le glaive ? En tout cela nous n’avons aucune peine à triompher par celui qui nous a aimés ! Oui, j’en ai l’assurance, ni mort, ni vie, ni anges, ni principautés, ni présent, ni avenir, ni puissance, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur ! » (Rm 8, 35-39).« Je trouve maintenant ma joie dans les souffrances que j’endure » (Col1,24)
Regardons François…
Au moment où François éprouva que sa vie était devenue ressemblance exacte à la manière de vivre de Jésus qui de riche s’est fait pauvre, qu’il éprouvait un grand dénuement, il imagina une parabole de sa vie, de celle de Jésus :
« Je reviens de Pérouse et par une nuit profonde, je viens ici, c’est un temps d’hiver, boueux, froid au point que des pendeloques d’eau froide congelée se forment aux extrémités de ma tunique, me frappent les jambes et du sang jaillit de ces blessures. Et tout en boue et froid et glace, je viens à la porte et, après que j’ai longtemps frappé, un frère vient et me demande : qui est-ce? Je réponds : Frère François, Et lui me dit : Va-t-en ce n’est pas une heure pour circuler; tu n’entreras pas et à celui qui insiste il répondrait à nouveau : Va-t-en; tu n’es qu’un simple et un ignare; en tout cas tu ne viens pas chez nous; et moi je dis à nouveau : par amour de Dieu, recueille-moi cette nuit. Et lui répondrait : je ne le ferai pas. Va au lieu des Crucigères et demande la-bas. Je te dis que si je garde patience et ne suis pas ébranlé, qu’en cela est la vraie joie et la vraie vertu et le salut de l’âme »
Cette parabole de François est l’histoire de Jésus : Dit autrement ce texte affirme que s’il nous arrive de vivre des moments où tout s’acharne à nous enfoncer dans la tristesse, l’amertume, la colère, que nous avons perdu toutes les raisons d’être joyeux, mais que notre joie résiste et demeure inébranlable, alors nous avons découvert le cœur de l’Évangile. Nos cœurs battent du cœur de l’Évangile.
Regardons Mère Térésa
Le procès de béatification de Mère Térésa a fait découvrir que le sourire sur son visage, la joie qui rayonnait de son visage était proportionnelle à la nuit terrible de sa foi. Plus elle souriait, plus elle dégageait et rayonnait de joie, plus elle souffrait intérieurement. Elle vivait une « grande tristesse, une douleur incessante » (Rm9,2). Cette » douleur incessante » a tenue cette femme en forme d’évangélisation, en forme d’Évangile. Cette douleur naît de notre contemplation et désir de suivre Jésus, de l’Écoute de sa Parole. Elle nous permet d’éviter de nous donner une vie qui ressemble à de la « pieuserie ».
Conclusion :
La joie sera toujours fille du sacrifice. « Sacrifice de louange » chantons-nous à la liturgie. La joie est tellement imprenable que des mystiques de l’Orient chrétien ont pu dire : « apprends la joie et tu apprendras Dieu ». Confucius disait jadis que la « joie est partout. Il faut seulement savoir l’extraire » . Nous sommes condamnés à extraire de nos vies les gouttes de joie qui s’y cache. J’ajoute condamnés à la domestiquer en la mettant au service des autres Condamnés à la joie pascal. Contrairement au plaisir, elle ne s’achète pas. Elle se reçoit. « Ceux qui veulent trouver cette joie en eux-même seront toujours triste » (St Augustin) Sans cette joie, notre foi est incompréhensible, notre Église inutile, le christianisme absurde. Sans cette joie, impossible de devenir ce que nous sommes.
Autant il y a un mal originel qui nous habite. Autant il y a en nous, dès nos origines, une joie imprenable. Il faut avoir été offensé, blessé pour connaître la joie. En ce sens, notre temps est un temps privilégié pour naître à la joie. C’est l’expérience de la femme enceinte qui en oublie toutes les douleurs à la vue de l’enfant. C’est l’expérience du malade qui ressent une grande joie lorsqu’il en guérit
Pour nous croyants, la grâce des grâces est de voir nos vies, notre Église configurée à celle de Jésus : rejeté battu à l’extrême. Ce que je veux souligner en terminant c’est que la joie est une longue recherche, une longue marche à coté de Jésus.
Si nous prenions conscience que Jésus a fait de cette joie un commandement : » que la joie qui est en moi soit en vous et que votre joie soit parfaite » (Jn15,11)
CATÉCHÈSE DE BENOÎT XVI, AUDIENCE DU 16 MAI 2012
17 mai, 2012http://www.zenit.org/article-30828?l=french
CATÉCHÈSE DE BENOÎT XVI, AUDIENCE DU 16 MAI 2012
La prière, don de l’Esprit-Saint, dans les Lettres de saint Paul
ROME, mercredi 16 mai 2012 (ZENIT.org) – Faire « l’expérience de la liberté donnée par l’Esprit », telle est l’invitation lancée par Benoît XVI. La prière, don de l’Esprit-Saint, introduit le baptisé dans la « vraie liberté », qui consiste à « pouvoir réellement suivre son désir du bien, de la vraie joie, de la communion avec Dieu », dit encore le pape.
Au cours de l’audience générale de ce mercredi 16 mai, place Saint-Pierre, devant des milliers de visiteurs, Benoît XVI a poursuivi sa catéchèse en abordant le thème de la prière dans les Lettres de saint Paul: il a achevé la semaine passé ses catéchèses sur la prière dans les Actes des Apôtres.
Le pape a également mentionné la Journée internationale des Familles, instituée par les Nations-Unies et célébrée hier, mardi 15 mai. Il a exprimé le vœu que le dimanche « soit un jour de repos et l’occasion de renforcer les liens familiaux ».
Catéchèse de Benoît XVI en italien:
Chers frères et sœurs,
Dans les dernières catéchèses, nous avons réfléchi sur la prière dans les Actes des Apôtres et aujourd’hui, je voudrais commencer à parler de la prière dans les Lettres de saint Paul, l’apôtre des gentils. J’aimerais, avant tout, faire remarquer que ce n’est pas un hasard si ses Lettres sont introduites et se concluent par l’expression d’une prière : au début, l’action de grâce et la louange, et, à la fin, le vœu que la grâce de Dieu guide le chemin des communautés auxquelles s’adresse la lettre. Entre la formule d’ouverture « d’abord je remercie mon Dieu par Jésus Christ » (Rm 1, 8) et le souhait final : « La grâce du Seigneur Jésus soit avec vous ! » (1 Co 16, 23), c’est tout le contenu des Lettres de l’apôtre qui se déploie. La prière de saint Paul manifeste une grande richesse de formes qui vont de l’action de grâce à la bénédiction, de la louange à la demande et à l’intercession, de l’hymne à la supplique : toute une gamme d’expressions qui montre comment la prière implique et pénètre toutes les situations de la vie, qu’elles soit personnelles ou celles de la communauté à laquelle il s’adresse.
Un premier élément que l’apôtre veut nous faire comprendre est que la prière ne doit pas être vue comme une simple bonne œuvre que nous accomplissons pour Dieu, comme notre propre action. C’est avant tout un don, fruit de la présence vivante, vivifiante du Père et de Jésus-Christ en nous. Ainsi il écrit, dans la Lettre aux Romains : « Pareillement l’Esprit vient au secours de notre faiblesse ; car nous ne savons que demander pour prier comme il faut ; mais l’Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables » (8, 26). Et nous savons combien cette parole de l’apôtre est vraie : « Nous ne savons que demander pour prier comme il faut ». Nous voulons prier, mais Dieu est loin, nous n’avons pas les paroles, le langage, pour parler à Dieu, ni même la pensée. Nous pouvons seulement nous ouvrir, mettre notre temps à la disposition de Dieu, attendre qu’il nous aide lui-même à entrer dans un vrai dialogue.
L’apôtre dit : ce manque de paroles, cette absence de paroles, mais aussi ce désir d’entrer en contact avec Dieu, voilà précisément une prière que l’Esprit-Saint non seulement comprend, mais porte et interprète auprès de Dieu. Notre faiblesse devient justement, par l’intermédiaire de l’Esprit-Saint, une véritable prière, un véritable contact avec Dieu. L’Esprit-Saint est quasiment l’interprète qui nous fait comprendre, à nous comme à Dieu, ce que nous voulons dire.
Dans la prière, plus encore que dans les autres dimensions de notre existence, nous faisons l’expérience de notre faiblesse, de notre pauvreté, de notre nature créée, puisque nous sommes mis face à la toute-puissance et à la transcendance de Dieu. Et plus nous progressons dans l’écoute et dans le dialogue avec Dieu, pour que la prière devienne la respiration quotidienne de notre âme, plus nous percevons le sens de nos limites, non seulement devant les situations concrètes de tous les jours, mais aussi dans notre relation avec le Seigneur. C’est alors que grandit en nous le besoin de lui faire confiance, de nous en remettre toujours davantage à lui ; nous comprenons que « nous ne savons que demander pour prier comme il faut » (Rm 8, 26).
Et c’est l’Esprit-Saint qui vient en aide à notre incapacité, qui éclaire notre esprit et qui réchauffe notre cœur, nous poussant à nous tourner vers Dieu. Pour saint Paul, la prière est surtout l’œuvre de l’Esprit dans notre humanité, qui assume notre faiblesse et transforme, d’hommes liés aux réalités matérielles en hommes spirituels. Dans la Première Lettre aux Corinthiens, l’apôtre dit : « Or, nous n’avons pas reçu, nous, l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, pour connaître les dons gracieux que Dieu nous a faits.Et nous en parlons non pas avec des discours enseignés par l’humaine sagesse, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit, exprimant en termes spirituels des réalités spirituelles » (2, 12-13). En habitant notre fragilité humaine, l’Esprit-Saint nous change, intercède pour nous et nous élève jusqu’à Dieu (cf. Rm 8, 26).
Notre union au Christ se réalise par cette présence de l’Esprit-Saint, puisqu’il s’agit de l’Esprit du Fils de Dieu, en qui nous sommes devenus fils. Saint Paul parle de l’Esprit du Christ (cf. Rm 8, 9), pas seulement de l’Esprit de Dieu. C’est évident : si le Christ est le Fils de Dieu, son Esprit est aussi l’Esprit de Dieu ; ainsi, si l’Esprit de Dieu, l’Esprit du Christ, s’est fait proche de nous par le passé dans le Fils de Dieu et Fils de l’homme, l’Esprit de Dieu devient aussi un esprit humain et nous touche ; nous pouvons entrer dans la communion de l’Esprit. C’est comme s’il disait que non seulement Dieu le Père s’est rendu visible dans l’incarnation du Fils, mais aussi l’Esprit de Dieu se manifeste dans la vie et dans l’action de Jésus, de Jésus-Christ, qui a vécu, a été crucifié, est mort et ressuscité. L’apôtre rappelle que « nul ne peut dire : « Jésus est Seigneur », s’il n’est avec l’Esprit Saint » (1 Co 12, 3). L’Esprit oriente donc notre cœur vers Jésus-Christ, de sorte que « ce n’est plus nous qui vivons, mais le Christ qui vit en nous » (cf. Ga 2, 20). Dans ses Catéchèses sur les Sacrements, réfléchissant sur l’Eucharistie, saint Ambroise affirme : « Celui qui s’enivre de l’Esprit est enraciné dans le Christ » (5, 3, 17 : PL 16, 450).
Je voudrais maintenant mettre en évidence trois conséquences pour notre vie chrétienne, lorsque nous laissons agir en nous non pas l’esprit du monde, mais l’Esprit du Christ comme principe intérieur de toutes nos actions.
Avec la prière animée par l’Esprit-Saint, nous sommes tout d’abord mis en condition d’abandonner et de surpasser toute forme de peur ou d’esclavage, en vivant la liberté authentique des enfants de Dieu. Sans la prière qui alimente chaque jour notre être dans le Christ, dans une intimité croissante, nous nous trouvons dans la condition décrite par saint Paul dans la Lettre aux Romains : nous ne faisons pas le bien que nous voulons, mais le mal que nous ne voulons pas (cf. Rm 7, 19). Et c’est l’expression de l’aliénation de l’être humain, de la destruction de notre liberté, à cause de notre condition d’être marqué par le péché originel : nous voulons le bien que nous ne faisons pas et nous faisons ce que nous ne voulons pas, le mal.
L’apôtre veut faire comprendre que ce n’est pas avant tout notre volonté qui nous libère de ces conditions, ni la Loi, mais l’Esprit-Saint. Et puisque « où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté » (2 Co 3, 17), avec la prière, nous faisons l’expérience de la liberté donnée par l’Esprit : une liberté authentique, qui est une liberté par rapport au mal et au péché, pour le bien et pour la vie, pour Dieu. La liberté de l’Esprit, continue saint Paul, ne s’identifie jamais ni avec le libertinage, ni avec la possibilité de faire le choix du mal, mais plutôt avec le « le fruit de l’Esprit [qui] est charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres,douceur, maîtrise de soi » (Ga 5, 22). Voilà la vraie liberté : pouvoir réellement suivre son désir du bien, de la vraie joie, de la communion avec Dieu sans se laisser asservir par les circonstances qui nous attirent vers d’autres directions.
Une seconde conséquence se vérifie dans notre vie, quand nous laissons agir en nous l’Esprit du Christ : la relation avec Dieu elle-même devient tellement profonde qu’elle ne se laisse affecter par aucune réalité ou situation. Nous comprenons alors qu’avec la prière nous ne sommes pas libérés de l’épreuve et de la souffrance, mais nous pouvons les vivre en union avec le Christ, avec ses souffrances, dans la perspective de participer aussi à sa gloire (cf. Rm 8, 17). Souvent, dans notre prière, nous demandons à Dieu d’être libérés du mal physique ou spirituel, et nous le faisons avec une grande confiance. Pourtant, nous avons souvent l’impression de ne pas être écoutés et nous risquons alors de nous décourager et de ne pas persévérer. En réalité, il n’y a pas un cri humain qui ne soit écouté par Dieu et, dans la prière constante et fidèle, nous comprenons justement avec saint Paul que « les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous » (Rm 8, 18).
La prière ne nous épargne pas les épreuves et la souffrance ; au contraire, nous « gémissons nous aussi intérieurement dans l’attente de la rédemption de notre corps » (Rm 8, 24), dit saint Paul ; il dit que la prière ne nous épargne pas la souffrance mais elle nous permet de la vivre et de l’affronter avec une force nouvelle, avec la même confiance que Jésus qui, selon la Lettre aux Hébreux, « aux jours de sa chair, [a] présenté, avec une violente clameur et des larmes, des implorations et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et a été exaucé en raison de sa piété » (5, 7). La réponse de Dieu le Père à son Fils, à ses cris et à ses larmes, n’a pas été la libération des souffrances, de la croix, de la mort, mais un exaucement encore plus grand, une réponse beaucoup plus profonde ; à travers la croix et la mort, Dieu a répondu par la résurrection de son Fils, par une vie nouvelle. La prière animée par l’Esprit-Saint nous porte, nous aussi, à vivre chaque jour le chemin de notre vie avec ses épreuves et ses souffrances, dans la pleine espérance, dans la confiance en Dieu qui répond comme il a répondu à son Fils.
Troisième point, la prière du croyant s’ouvre aussi aux dimensions de l’humanité et de tout le créé, assumant la « création en attente [qui] aspire à la révélation des enfants de Dieu » (Rm 8, 19). Cela signifie que la prière, soutenue par l’Esprit du Christ qui parle à l’intime de notre cœur, ne reste jamais fermée sur elle-même, n’est jamais seulement une prière pour moi, mais elle s’élargit au partage des souffrances de notre temps, des autres. Elle devient intercession pour les autres et, me libérant de moi-même, canal d’espérance pour toute la création, expression de cet amour de Dieu qui est répandu dans nos cœurs par l’Esprit qui nous a été donné (cf. Rm 5, 5). Et ceci est justement le signe d’une véritable prière, qui n’aboutit pas en nous-mêmes, mais qui s’ouvre aux autres et, ainsi, me libère et participe à la rédemption du monde.
Chers frères et sœurs, saint Paul nous enseigne que, dans notre prière, nous devons nous ouvrir à la présence de l’Esprit-Saint, qui prie en nous par des gémissements inexprimables, pour nous amener à adhérer à Dieu de tout notre cœur et de tout notre être. L’Esprit du Christ devient la force de notre « faible » prière, la lumière de notre prière « éteinte », le feu de notre prière « aride », et nous donne la vraie liberté intérieure, nous enseignant à vivre en affrontant les épreuves de l’existence, dans l’assurance que nous ne sommes pas seuls, nous ouvrant aux horizons de l’humanité et de la création qui « gémit en travail d’enfantement » (Rm 8, 22). Merci.
Appel en faveur des familles:
Hier, mardi 15 mai, nous avons célébré la Journée internationale des Familles, instituée par les Nations-Unies et dédiée, cette année, à l’équilibre entre deux questions étroitement liées : la famille et le travail. Ce dernier ne devrait pas être un obstacle à la famille, mais plutôt la soutenir et l’unifier, l’aider et l’ouvrir à la vie et à entrer en relation avec la société et avec l’Eglise. Je forme le vœu, en outre, que le dimanche, jour du Seigneur et Pâque de la semaine, soit un jour de repos et l’occasion de renforcer les liens familiaux.
Synthèse en français de la catéchèse :
Chers frères et soeurs, après avoir réfléchi sur la prière dans le livre des Actes des Apôtres, je voudrais commencer aujourd’hui à parler de la prière dans les Lettres de Saint Paul. L’Apôtre des gentils présente la prière dans une grande richesse de formes et la fait pénétrer toutes les réalités personnelles et communautaires. Pour lui, la prière est avant tout le fruit de la présence vivifiante du Père et de Jésus Christ en nous par l’Esprit Saint. Plus nous progressons dans le dialogue avec Dieu, plus nous percevons le sens de nos limites et le besoin de nous confier toujours au Seigneur. Par sa présence et son action dans notre fragilité, l’Esprit du Père et du Fils nous transforme, réalise notre union au Christ. Il est le principe intérieur de toute notre action. Il nous rend capable d’abandonner toute peur et tout esclavage pour vivre la liberté des fils de Dieu, qui est une liberté pour le bien et la vie. Lorsque l’Esprit du Christ guide notre prière, notre rapport avec Dieu devient si profond qu’aucune réalité ne peut l’ébranler. Soutenue par l’Esprit du Christ, la prière du croyant s’ouvre au partage des souffrances de son temps et devient un canal d’espérance pour toute l’humanité. Chers amis, comme nous l’enseigne Saint Paul, ouvrons-nous à la présence et à l’action du Saint Esprit.
Salutations en français:
Je salue les pèlerins francophones, en particulier les Frères du Sacré-Coeur, les Maronites de Cotonou, les fidèles venus d’Haïti et de la Réunion, les Amis de Madeleine Delbrel et tous les jeunes ! Puissiez-vous laisser l’Esprit habiter en vous et y imprimer le visage du Christ pour devenir libres et capables de vivre dans l’amour de Dieu et des autres.
Bon pèlerinage à tous !