Cinquième dimanche de Pâques B – Homélie

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Cinquième dimanche de Pâques B

Père Yves de Kergaradec, jésuite

« Demeurez en moi, comme moi en vous… Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit… » Le moins que l’on puisse dire est que Jésus ne craint pas d’insister, à la mesure de ce qui est en jeu pour lui, pour son Père et pour nous, à la mesure du désir où il s’est engagé de tout lui-même, pour réveiller et soutenir le nôtre.
Le moment où Jésus a parlé nous donne une idée de l’enjeu. Saint Jean nous dit que « l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père »: l’heure de glorifier Celui qui l’a envoyé, en menant jusqu’au bout sa mission. Il attendait ce rendez-vous depuis les noces de Cana, quand il avait sauvé la fête en donnant le vin qui manquait, et au-delà. Mais son heure est aussi celle de son départ et de sa grande épreuve. Dans l’absence et la nuit qui suivront, sur le chemin de la Croix, que veut dire: « demeurer en lui »?
Dans le jardin de l’agonie, Jésus a demandé à ses disciples de veiller une heure avec lui, et aucun d’eux n’en a été capable. Personne ne peut l’accompagner dans son combat, ni faire en tout ce qui lui plaît, à moins d’être choisi et d’en recevoir la force d’en haut. Au cours de son dernier repas, juste avant d’exprimer ses dernières volontés, il s’est mis à genoux devant chacun de ses disciples et il leur a lavé les pieds. Ils seront bientôt « dispersés, chacun allant de son côté ». Judas va le livrer et Simon-Pierre le renier par trois fois. Par avance, il a signifié jusqu’où vont son amour et son pardon, jusqu’où il est déterminé à les servir.
« Il faisait nuit », mais la lumière qu’est Jésus est plus forte que les ténèbres. Les derniers mots qu’il dit aux siens sont pour les assurer qu’il leur sera présent bien plus intimement que jusque là. Ils ne le verront plus marcher à travers champs ou sur la mer; ils ne l’entendront plus enseigner dans leurs synagogues, mais il sera en eux, il est en nous, Fils d’homme et Fils de Dieu, uni parfaitement à son Père et à nous.
« Moi, je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron, … et vous, les sarments ». La communion que Jésus désire avec nous, comme avec Dieu, est une grâce et donc elle nous engage à une vie nouvelle. Jésus nous promet sa propre fécondité, mais à la condition que nous la demandions, que nous la recevions de lui, comme les sarments la reçoivent du cep, car « en dehors de lui, nous ne pouvons rien faire », rien de vraiment solide, rien d’éternel. C’est le secret des fruits. Il est très exigeant et l’on n’échappe pas à sa sanction.
Nous savons la passion du vigneron pour son plant préféré, tout le soin qu’il en prend, les grands espoirs qu’il met en lui, l’émondage de l’hiver et celui de l’été, la fête des vendanges… Nous avons en mémoire le chant du prophète Isaïe sur la vigne de son ami: comment son amour s’est changé en feu quand il a été méprisé, quand elle n’a produit que de mauvais fruits. Il l’a réduite à l’état de ronces et d’épines.
Jésus est né dans cette tradition. Il l’assume et la mène à son accomplissement. Quand son heure est venue, l’heure de la Gloire et de la Croix, il a concentré sur lui seul l’espérance de Dieu, sa colère et surtout sa fidélité. Pour que le bon vin ne manque à personne aux noces de son Fils, le Père a tout misé sur lui, et lui, Jésus, a tout misé sur nous. Par son obéissance entière et libre, il a laissé monter la sève en lui pour qu’elle irrigue les sarments. A nous de l’accueillir ou de la refuser. Ou nous acceptons d’être travaillés et purifiés par lui, ou nous deviendrons secs, prêts à être jetés au feu.
Aujourd’hui, Jésus nous redit son commandement unique: croire en lui et nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés. En nous donnant sa parole et son corps à manger, il a fait sa demeure en nous. Il nous reste à souffrir en lui, prier en lui, agir en lui, aimer en lui. Les fruits que porte la vraie vigne ne demandent qu’à mûrir sous le soleil de Dieu.

2 Réponses à “Cinquième dimanche de Pâques B – Homélie”

  1. Abbé Freddy Ghata dit :

    Le Christ doit démeurer en nous pour que nous soyons utiles pour son peuple. Nous sommes appelés à chanter et proclamer que : » vivre, c’est vivre avec le Christ, dans le Christ et pour le ChristL. Vivre dans le Christ c’est donner beaucoup de fruits. Les oeuvres doivent se manifester. Ce sont nos oeuvres qui témoigneront que nous sommes dans le Christ et que Lui est en nous.

  2. gabriellaroma dit :

    c’est le chant et la louange, comme la joie chrétienne qui nous faire pour être témoins du Christ

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