Archive pour avril, 2012

Mat-26,26_The last supper_La Cene » 2nd_15th_Siecle

3 avril, 2012

Mat-26,26_The last supper_La Cene » 2nd_15th_Siecle dans images sacrée 11%20ENLUMINURE%20MADRID%20ESCORIAL%20CENA

http://www.artbible.net/3JC/-Mat-26,26_The%20last%20supper_La%20Cene/2nd_15th_Siecle/index2.html

Sainte Catherine de Sienne: « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous »

3 avril, 2012

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20120405

Le jeudi saint : Messe du soir du jeudi saint en mémoire de la Cène du Seigneur

Commentaire du jour
Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire dominicaine, docteur de l’Église, copatronne de l’Europe
Lettre 52 (trad. Seuil 1953, p. 750 rev.)
« C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous »

      « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de mourir » (Lc 22,15). Me souvenant de ces paroles de notre Sauveur, si vous me demandiez quelle est la Pâque que moi je désire faire avec vous à mon tour, je vous répondrais : il n’est pas d’autre Pâque que celle de l’Agneau immolé, celle même qu’il a faite de lui-même quand il s’est donné à ses doux disciples. Ô doux agneau pascal, préparé par le feu de l’amour de Dieu sur la très sainte croix ! Nourriture divine, source de joie, d’allégresse et de consolation ! Rien ne manque, puisque pour tes serviteurs tu t’es fait toi-même table, nourriture et serviteur… Le Verbe, le Fils unique de Dieu, s’est donné à nous avec un si grand feu d’amour.
      Qui nous présente cette Pâque aujourd’hui ? L’Esprit Saint serviteur. A cause de l’amour sans mesure qu’il a pour nous, il ne s’est pas contenté de nous faire servir par d’autres, c’est lui-même qui veut être notre serviteur. C’est à cette table que mon âme désire être…pour manger la Pâque avant de mourir…
      Sachez qu’à cette table, il est bon que nous nous présentions à la fois dépouillés et vêtus : dépouillés nous aussi de tout amour propre, de tout attrait pour ce monde, de toute négligence et de toute tristesse… — car une mauvaise tristesse dessèche l’âme — et nous devons nous revêtir de cette charité ardente du Christ… Lorsque l’âme contemple son créateur et cette bonté infinie qu’elle trouve en lui, elle ne peut pas ne pas l’aimer… Aussitôt, elle aime ce que Dieu aime et déteste ce qui lui déplaît, parce que par amour il s’est dépouillé de lui-même… A cause de sa faim de notre salut et de l’honneur de son Père, le Christ s’est humilié et s’est donné lui-même à une mort ignominieuse sur la croix, fou d’amour, ivre et amoureux de nous. Voilà la Pâque que je désire célébrer à mon tour.

MESSE CHRISMALE EN LA BASILIQUE VATICANE – HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II

3 avril, 2012

http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/homilies/2003/documents/hf_jp-ii_hom_20030417_chrism-mass_fr.html

MESSE CHRISMALE EN LA BASILIQUE VATICANE

HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II

Jeudi Saint, 17 avril 2003

1. « Par l’onction de l’Esprit Saint tu as constitué le Christ, ton Fils, Pontife de l’alliance nouvelle et éternelle ».

Ces paroles, que nous écouterons d’ici peu dans la Préface, constituent une catéchèse appropriée sur le Sacerdoce du Christ. C’est Lui le Suprême Pontife des biens à venir, qui a voulu perpétuer son sacerdoce dans l’Eglise à travers le service des ministres ordonnés, auxquels il a confié la tâche de prêcher l’Evangile et de célébrer les sacrements du salut.
Cette célébration suggestive qui, le matin du Jeudi Saint, voit les prêtres et leur évêque rassemblés autour de l’autel, constitue dans un certain sens une « introduction » au saint Triduum pascal. Au cours de cette célébration, sont bénis les Huiles et le Chrême, qui serviront à l’onction des catéchumènes, au réconfort des malades et à l’administration de la Confirmation et de l’Ordre sacré.
Les Huiles et le Chrême, intimement liés au Mystère pascal, contribuent de façon efficace au renouvellement de la vie de l’Eglise à travers les Sacrements. L’Esprit Saint, à travers ces signes sacramentels, ne cesse de sanctifier le peuple chrétien.
2. « Aujourd’hui s’accomplit à vos oreilles ce passage de l’Ecriture » (Lc 4, 21). La page évangélique qui vient d’être proclamée dans notre assemblée nous ramène à la synagogue de Nazareth, où Jésus, ayant déroulé le livre d’Isaïe, commence à lire:  « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction » (Lc 4, 18). Il applique à sa propre personne l’oracle du Prophète, en concluant:  « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture » (v. 21).
Chaque fois que l’assemblée liturgique se rassemble pour célébrer l’Eucharistie, cet « aujourd’hui » devient actuel. Le mystère de l’unique Christ et Prêtre suprême de la nouvelle et éternelle Alliance devient présent et se concrétise.
Sous cette lumière, nous comprenons mieux quelle valeur possède notre ministère sacerdotal. L’Apôtre nous invite à raviver sans cesse le don de Dieu reçu par l’imposition des mains (cf. 2 Tm 1, 6), soutenus par la certitude réconfortante  que Celui qui a commencé cette oeuvre en nous la mènera à bien jusqu’au Jour du Christ Jésus (cf. Ph 1, 6).
Messieurs les Cardinaux, vénérés frères dans l’épiscopat, très chers prêtres, je vous salue avec affection. Aujourd’hui, au cours de la Messe chrismale, nous faisons mémoire de cette grande vérité qui nous concerne directement. Le Christ nous a appelés, à un titre particulier, à participer à son sacerdoce. Chaque vocation au ministère sacerdotal est un don extraordinaire de l’amour de Dieu et, dans le même temps, un mystère profond, qui concerne les insondables desseins divins et les abîmes de la conscience humaine.
3. « Je chanterai toujours l’amour du Seigneur » (Psaume responsorial). L’âme remplie de gratitude, nous renouvellerons dans quelques instants les promesses sacerdotales. Ce rite nous ramène par l’esprit et le coeur au jour inoubliable où nous avons pris l’engagement de nous unir intimement au Christ, modèle de notre sacerdoce, et d’être de fidèles dispensateurs des mystères de Dieu, en nous laissant conduire non par des intérêts humains, mais uniquement par l’amour pour Dieu et pour le prochain.
Chers frères dans le sacerdoce, sommes-nous restés fidèles à ces promesses? Que ne s’éteigne pas en nous l’enthousiasme spirituel de l’Ordination sacerdotale. Et vous, très chers fidèles, priez pour les prêtres afin qu’ils soient d’attentifs dispensateurs des dons de la grâce divine, en particulier de la miséricorde de Dieu dans le sacrement de la Confession et du Pain de vie dans l’Eucharistie, mémorial vivant de la mort et de la résurrection du Christ.
4. « De génération en génération j’annoncerai sa vérité » (Antienne de la communion). Chaque fois que l’on célèbre le Sacrifice eucharistique dans l’assemblée liturgique, se renouvelle la « vérité » de la mort et de la résurrection du Christ. C’est ce que nous ferons avec une émotion particulière ce soir, en revivant la Dernière Cène du Seigneur. Pour souligner l’actualité du grand mémorial de la rédemption, au cours de la Messe in Cena Domini, je signerai l’Encyclique intitulée:  Ecclesia de Eucharistia, que j’ai voulu vous adresser de manière particulière, chers prêtres, au lieu de la traditionnelle Lettre du Jeudi Saint. Accueillez-la comme un don particulier à l’occasion du 25 anniversaire de mon ministère pétrinien et faites-la connaître aux âmes confiées à vos soins pastoraux.
Que la Vierge Marie, femme « eucharistique », qui a porté dans son sein le Verbe incarné et qui a fait d’elle-même une offrande permanente au Seigneur, nous  conduise  tous  vers  une  compréhension toujours plus profonde de l’immense don et mystère que représente le Sacerdoce. Qu’Elle nous rende dignes de son Fils Jésus, Prêtre suprême et éternel. Amen!

MESSE IN CENA DOMINI – HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI (2009)

3 avril, 2012

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2009/documents/hf_ben-xvi_hom_20090409_coena-domini_fr.html

MESSE IN CENA DOMINI

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI (2009)

Basilique Saint-Jean-de-Latran

Jeudi Saint, 9 avril 2009

Chers frères et sœurs,

Qui, pridie quam pro nostra omniumque salute pateretur, hoc est hodie, accepit panem : ainsi dirons-nous aujourd’hui dans le Canon de la Messe. « Hoc est hodie » – la Liturgie du Jeudi Saint insère dans le texte de la prière la parole « aujourd’hui », soulignant ainsi la dignité particulière de cette journée. C’est aujourd’hui qu’Il l’a fait : pour toujours, il s’est donné lui-même à nous dans le Sacrement de son Corps et de son Sang. Cet « aujourd’hui » est avant toute chose le mémorial de la Pâques d’alors. Mais il est davantage encore. Avec le Canon, nous entrons dans cet « aujourd’hui ». Notre aujourd’hui rejoint son aujourd’hui. Il fait cela maintenant. Par la parole « aujourd’hui », la Liturgie de l’Église veut nous amener à porter une grande attention intérieure au mystère de ce jour, aux mots dans lesquels il est exprimé. Cherchons donc à écouter de façon neuve le récit de l’institution comme l’Église l’a formulé sur la base de l’Écriture, tout en contemplant le Seigneur.
En premier lieu, il est frappant que le récit de l’institution ne soit pas une phrase autonome, mais qu’il débute par un pronom relatif : qui pridie. Ce « qui » rattache le récit entier aux paroles précédentes de la prière, « … qu’elle devienne pour nous le corps et le sang de ton Fils bien-aimé, Jésus Christ, notre Seigneur ». De cette façon, le récit est lié à la prière précédente, à l’ensemble du Canon, et il devient lui-même une prière. Ce n’est pas simplement un récit qui est ici inséré, et il ne s’agit pas davantage de paroles d’autorité indépendantes, qui viendraient interrompre la prière. C’est une prière. C’est seulement dans la prière que s’accomplit l’acte sacerdotal de la consécration qui devient transformation, transsubstantiation de nos dons du pain et du vin dans le Corps et le Sang du Christ. En priant, en cet instant capital, l’Église est en accord total avec l’événement du Cénacle, puisque l’agir de Jésus est décrit par ces mots : « gratias agens benedixit – il rendit grâce par la prière de bénédiction ». Par cette expression, la Liturgie romaine a énoncé en deux mots ce qui dans l’hébreu berakha n’est qu’un seul mot et qui dans le grec apparaît en revanche à travers les deux termes eucharistie et eulogie. Le Seigneur rend grâce. En rendant grâce, nous reconnaissons que telle chose est un don que nous recevons d’un autre. Le Seigneur rend grâce et par là il rend à Dieu le pain, « fruit de la terre et du travail des hommes », pour le recevoir à nouveau de Lui. Rendre grâce devient bénir. Ce qui a été remis entre les mains de Dieu, nous est retourné par Lui béni et transformé. La Liturgie romaine a raison, donc, en interprétant notre prière en ce moment sacré par les paroles : « offrons », « supplions », « prions d’accepter », « de bénir ces offrandes ». Tout cela est contenu dans le terme « eucharistie ».
Il y a une autre particularité dans le récit de l’institution rapporté dans le Canon romain, que nous voulons méditer en ce moment. L’Église priante regarde les mains et les yeux du Seigneur. Elle veut comme l’observer, elle veut percevoir le geste de sa prière et de son agir en cette heure singulière, rencontrer la figure de Jésus, pour ainsi dire, même à travers ses sens. “Il prit le pain dans ses mains très saintes…”. Regardons ces mains avec lesquelles il a guéri les hommes; les mains avec lesquelles il a béni les enfants; les mains, qu’il a imposées aux hommes; les mains qui ont été clouées à la Croix et qui pour toujours porteront les stigmates comme signes de son amour prêt à mourir. Maintenant nous sommes chargés de faire ce qu’Il a fait: prendre entre les mains le pain pour que, par la prière eucharistique, il soit transformé. Dans l’Ordination sacerdotale, nos mains ont reçu l’onction, afin qu’elles deviennent des mains de bénédiction. En cette heure, prions le Seigneur pour que nos mains servent toujours plus à porter le salut, à porter la bénédiction, à rendre présente sa bonté!
De l’introduction à la prière sacerdotale de Jésus (cf. Jn 17, 1), le Canon prend ensuite les paroles suivantes: “Les yeux levés au ciel, vers toi, Dieu, son Père tout-puissant…” Le Seigneur nous enseigne à lever les yeux et surtout le cœur. À élever le regard, le détachant des choses du monde, à nous orienter vers Dieu dans la prière et ainsi à nous relever. Dans une hymne de la prière des heures nous demandons au Seigneur de garder nos yeux, afin qu’ils n’accueillent pas et ne laissent pas entrer en nous les “vanitates” – les vanités, les futilités, ce qui est seulement apparence. Nous prions pour qu’à travers nos yeux n’entre pas en nous le mal, falsifiant et salissant ainsi notre être. Mais nous voulons surtout prier pour avoir des yeux qui voient tout ce qui est vrai, lumineux et bon; afin que nous devenions capables de voir la présence de Dieu dans le monde. Nous prions afin que nous regardions le monde avec des yeux d’amour, avec les yeux de Jésus, reconnaissant ainsi les frères et les sœurs, qui ont besoin de nous, qui attendent notre parole et notre action.
En bénissant, le Seigneur rompit ensuite le pain et le distribua à ses disciples. Rompre le pain est le geste du père de famille qui se préoccupe des siens et leur donne ce dont ils ont besoin pour la vie. Mais c’est aussi le geste de l’hospitalité par lequel l’étranger, l’hôte est accueilli dans la famille et il lui est consenti de prendre part à sa vie. Partager – partager avec, c’est unir. Par le fait de partager une communion se crée. Dans le pain rompu, le Seigneur se distribue lui-même. Le geste de rompre fait aussi mystérieusement allusion à sa mort, à son amour jusqu’à la mort. Il se distribue lui-même, le vrai “pain pour la vie du monde” (cf. Jn 6, 51). La nourriture dont l’homme a besoin au plus profond de lui-même est la communion avec Dieu lui-même. Rendant grâce et bénissant, Jésus transforme le pain, il ne donne plus du pain terrestre, mais la communion avec lui-même. Cette transformation, cependant, veut être le commencement de la transformation du monde. Afin qu’il devienne un monde de résurrection, un monde de Dieu. Oui, il s’agit d’une transformation. De l’homme nouveau et du monde nouveau qui prennent leur commencement dans le pain consacré, transformé, transsubstantié.
Nous avons dit que le fait de rompre le pain est un geste de communion, d’union par le fait de partager. Ainsi, dans le geste même est déjà indiquée la nature profonde de l’Eucharistie: elle est agape, elle est amour rendu corporel. Dans le mot “agape” les significations d’Eucharistie et d’amour s’interpénètrent. Dans le geste de Jésus qui rompt le pain, l’amour auquel nous participons a atteint sa radicalité extrême: Jésus se laisse rompre comme pain vivant. Dans le pain distribué nous reconnaissons le mystère du grain de blé, qui meurt et qui ainsi porte du fruit. Nous reconnaissons la nouvelle multiplication des pains, qui vient de la mort du grain de blé et qui continuera jusqu’à la fin du monde. En même temps nous voyons que l’Eucharistie ne peut jamais être seulement une action liturgique. Elle est complète seulement si l’agape liturgique devient amour dans le quotidien. Dans le culte chrétien les deux choses deviennent une – le fait d’être comblés par le Seigneur dans l’acte cultuel et le culte de l’amour à l’égard du prochain. Demandons en ce moment au Seigneur la grâce d’apprendre à vivre toujours mieux le mystère de l’Eucharistie si bien que de cette façon la transformation du monde trouve son commencement.
Après le pain, Jésus prend la coupe remplie de vin. Le Canon romain qualifie la coupe que le Seigneur donne à ses disciples, de “praeclarus calix” (de coupe glorieuse), faisant allusion ainsi au Psaume 22 [23], ce Psaume qui parle de Dieu comme du Pasteur puissant et bon. On y lit: “Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis… ma coupe est débordante” – calix praeclarus. Le Canon romain interprète ces paroles du Psaume comme une prophétie qui se réalise dans l’Eucharistie: Oui, le Seigneur nous prépare la table au milieu des menaces de ce monde, et il nous donne la coupe glorieuse – la coupe de la grande joie, de la vraie fête, à laquelle tous nous aspirons ardemment – la coupe remplie du vin de son amour. La coupe signifie les noces : maintenant est arrivée l’ « heure », à laquelle les noces de Cana avaient fait allusion de façon mystérieuse. Oui, l’Eucharistie est plus qu’un banquet, c’est un festin de noces. Et ces noces se fondent dans l’auto-donation de Dieu jusqu’à la mort. Dans les paroles de la dernière Cène de Jésus et dans le Canon de l’Église, le mystère solennel des noces se cache sous l’expression « novum Testamentum ». Cette coupe est le nouveau Testament – « la nouvelle Alliance en mon sang », tel que Paul rapporte les paroles de Jésus sur la coupe dans la deuxième lecture d’aujourd’hui (1 Co 11, 25). Le Canon romain ajoute : « de l’alliance nouvelle et éternelle » pour exprimer l’indissolubilité du lien nuptial de Dieu avec l’humanité. Le motif pour lequel les anciennes traductions de la Bible ne parlent pas d’Alliance mais de Testament, se trouve dans le fait que ce ne sont pas deux contractants à égalité qui ici se rencontrent, mais entre en jeu l’infinie distance entre Dieu et l’homme. Ce que nous appelons nouvelle et ancienne Alliance n’est pas un acte d’entente entre deux parties égales, mais le simple don de Dieu qui nous laisse en héritage son amour – lui-même. Il est certain, par ce don de son amour, abolissant toute distance, qu’il nous rend finalement vraiment « partenaire » et le mystère nuptial de l’amour se réalise.
Pour pouvoir comprendre ce qui arrive là en profondeur, nous devons écouter encore plus attentivement les paroles de la Bible et leur signification originaire. Les savants nous disent que, dans les temps lointains dont nous parlent les histoires des Pères d’Israël, « ratifier une alliance » signifie « entrer avec d’autres dans un lien fondé sur le sang, ou plutôt accueillir l’autre dans sa propre fédération et entrer ainsi dans une communion de droits l’un avec l’autre. De cette façon se crée une consanguinité réelle bien que non matérielle. Les partenaires deviennent en quelque sorte « frères de la même chair et des mêmes os ». L’alliance réalise un ensemble qui signifie paix (cf. ThWNT II, 105-137). Pouvons-nous maintenant nous faire au moins une idée de ce qui arrive à l’heure de la dernière Cène et qui, depuis lors, se renouvelle chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie ? Dieu, le Dieu vivant établit avec nous une communion de paix, ou mieux, il crée une « consanguinité » entre lui et nous. Par l’incarnation de Jésus, par son sang versé, nous avons été introduits dans une consanguinité bien réelle avec Jésus et donc avec Dieu lui-même. Le sang de Jésus est son amour, dans lequel la vie divine et la vie humaine sont devenues une seule chose. Prions le Seigneur afin que nous comprenions toujours plus la grandeur de ce mystère ! Afin qu’il développe sa force transformante dans notre vie intime, de façon que nous devenions vraiment consanguins de Jésus, pénétrés de sa paix et également en communion les uns avec les autres.
Maintenant, cependant, une autre question se pose encore. Au Cénacle, le Christ a donné aux disciples son Corps et son Sang, c’est-à-dire lui-même dans la totalité de sa personne. Mais a-t-il pu le faire ? Il est encore physiquement présent au milieu d’eux, il se trouve devant eux ! La réponse est : en cette heure Jésus réalise ce qu’il avait annoncé précédemment dans le discours sur le Bon Pasteur : « Personne ne m’enlève ma vie : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, et le pouvoir de la reprendre… » (Jn 10, 18). Personne ne peut lui enlever la vie : il la donne par sa libre décision. En cette heure il anticipe la crucifixion et la résurrection. Ce qui se réalisera là, pour ainsi dire, physiquement en lui, il l’accomplit déjà par avance dans la liberté de son amour. Il donne sa vie et la reprend dans la résurrection pour pouvoir la partager pour toujours.
Seigneur, aujourd’hui tu nous donnes ta vie, tu te donne toi-même à nous. Pénètre-nous de ton amour. Fais-nous vivre dans ton « aujourd’hui ». Fais de nous des instruments de ta paix ! Amen.

(Is. 42, 1-4. 6-7)

2 avril, 2012

 (Is. 42, 1-4. 6-7) dans images sacrée

http://www.istitutoaveta.it/Letture%20Anno%20A%20Battesimo%20Signore.htm

 

L’Évangile de la Résurrection. Méditations spirituelles

2 avril, 2012

http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=2478

L’Évangile de la Résurrection. Méditations spirituelles

P. Philippe Rouillard, o.s.b.

Esprit & Vie n°210 – avril 2009, p. 52-53.

Heureux ceux qui, pendant le carême 2008, ont écouté ces six conférences ou méditations données par le P. Moingt en l’église Saint-Ignace à Paris. Faut-il rappeler que le P. Moingt est jésuite, qu’il a enseigné la théologie à Lyon et à Paris et a publié de nombreux ouvrages, et notamment L’Homme qui venait de Dieu, ou Dieu qui vient à l’homme  ? Mais ce savant professeur est aussi un spirituel, et tout simplement un sage.
C’est de la sagesse que de parler de la Résurrection pendant le carême, sans attendre Pâques, ou plutôt en passant ces six semaines dans l’attente et la préparation de la célébration pascale, qui est au cœur de notre année liturgique tout comme le mystère de la Résurrection est au cœur du christianisme.
C’est de la sagesse que de procéder avec méthode. On commence par interroger saint Paul et les auteurs des Évangiles, qui affirment, chacun à sa manière, que Jésus est ressuscité. Puis on essaie de comprendre comment la mort et la résurrection de Jésus nous ont libérés de la mort, comment la Résurrection a fait surgir une création nouvelle, comment la venue de l’Esprit du Ressuscité nous révèle peu à peu la Trinité de Dieu. Enfin, on découvre avec bonheur que ces sacrements du carême que sont l’eucharistie et la réconciliation nous donnent la possibilité d’entrer dans ce mystère de renouveau et nous pressent de l’annoncer aujourd’hui là où nous vivons.
La lecture et le commentaire des récits évangéliques et du début des Actes des Apôtres nous ouvrent les yeux, nous font voir ce que peut-être nous n’avions jamais vu. Dès le moment de sa mort, le Christ n’habite plus notre temps, mais un temps éminemment symbolique : il est ressuscité « le troisième jour », même si trente-six heures à peine se sont écoulées entre sa mort et sa Résurrection, dont personne n’est témoin. Il est monté vers son Père le jour même de Pâques (Jn 20, 17), mais il se montre à ses disciples et les entretient du Royaume de Dieu pendant quarante jours (Ac 1, 3), durée symbolique à laquelle la Bible recourt à maintes reprises. Quarante jours de présence, et quarante jours de carême, c’est « le temps du doute, de l’incertitude, de la tentation, de la recherche tâtonnante, mais aussi de la purification de l’esprit, de la confiance retrouvée, de la lente montée vers la lumière » (p. 29).
Avec la résurrection de Jésus, se relevant de la terre dont l’homme a été tiré, un germe nouveau se lève. Une vigoureuse traduction de Paul (2 Co 5, 17) nous est proposée : « Si quelqu’un est dans le Christ, c’est une créature nouvelle ; les temps anciens ont disparu, voici venus des temps nouveaux. » Il ne s’agit pas d’un second projet de Dieu qui viendrait se substituer au premier, voué à l’échec, mais de la refondation de l’histoire, qui se fait dans le Premier-né de la création devenu le Premier-né d’entre les morts (Col 1, 18). Nous sommes tous engagés dans cette nouvelle création, qui embrasse tous les temps.
Un autre aspect lumineux est ici développé, que l’on néglige trop souvent : la Résurrection est un lieu de révélation. Elle révèle d’abord Jésus lui-même tel qu’il ne pouvait pas être vu auparavant, tel qu’il l’avait laissé entrevoir avant d’appeler Lazare hors du tombeau : « Je suis la Résurrection et la Vie. » Elle révèle Dieu le Père, ce Père que personne n’a jamais vu, mais qui se manifeste dans ses actions éclatantes. Enfin, elle révèle l’Esprit, qui est à l’œuvre non seulement dans les premiers temps de l’Église, mais en toute œuvre de relèvement et de résurrection jusqu’à la fin des temps.
Le dernier chapitre réserve une surprise au lecteur : il lit que l’annonce de la Résurrection aujourd’hui se fait par le mémorial eucharistique et le ministère de la réconciliation, et il s’attend donc à être orienté vers un confessionnal. Erreur : on lui dit qu’avec les autres chrétiens ressuscités il est responsable du ministère de réconciliation dont toute la communauté a la charge : il doit donc, avec ses frères, s’efforcer de réconcilier l’Église avec le monde, veiller en particulier à ce que n’y soient pas tolérées des pratiques discriminatoires et inégalitaires, et collaborer aux mouvements qui luttent contre les multiples formes d’injustice et d’aliénation. En somme, il doit aider tout homme à entrer dans le mystère de la Résurrection et de la vie nouvelle.
Voilà un livre inépuisable, un livre de sagesse, à ne pas lire seulement en carême ou au Temps pascal, mais à garder toute l’année à portée de main.

DIMANCHE DES RAMEAUX 2012, HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

2 avril, 2012

http://www.zenit.org/article-30516?l=french

DIMANCHE DES RAMEAUX 2012, HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

Pour les jeunes, le « jour de la décision »

ROME, dimanche 1er avril  2012 (ZENIT.org) –  Ce dimanche des Rameaux peut être, pour les jeunes, le « jour de la décision » de leur vie pour le Christ : c’est ce que leur souhaite Benoît XVI dans son homélie pour la messe des Rameaux.
C’est en effet la Journée mondiale de la jeunesse qui, en cette année 2012, se célèbre au niveau diocésain. Le pape y a fait allusion à la fin de son homélie pour la messe présidée place Saint-Pierre en présence de dizaines de milliers de personnes du monde entier.
« Que le Dimanche des Rameaux soit pour vous le jour de la décision, la décision d’accueillir le Seigneur et de le suivre jusqu’au bout, la décision de faire de sa Pâque de mort et de résurrection le sens même de votre vie de chrétiens. C’est la décision qui conduit à la vraie joie, comme j’ai voulu le rappeler dans le Message aux Jeunes pour cette Journée – « soyez toujours dans la joie du Seigneur » (Ph 4, 4) ».
Le pape a donné en exemple aux jeunes la décision de sainte Claire d’Assise « qui, il y a huit-cents ans, entraînée par l’exemple de saint François et de ses premiers compagnons, quitta la maison paternelle exactement le Dimanche des Rameaux pour se consacrer totalement au Seigneur : elle avait 18 ans et elle eut le courage de la foi et de l’amour, le courage de décider pour le Christ, trouvant en Lui la joie et la paix. »
Les jeunes ont comme chaque année accompagné le pape en agitant de longues palmes lors de la procession évoquant l’entrée du Christ à Jérusalem,  de l’obélisque jusqu’au pied de l’autel, sur le parvis de la basilique orné d’oliviers séculaires, d’arbustes en fleurs et de gazon printanier.
Homélie de Benoît XVI :
Chers frères et sœurs !
Le Dimanche des Rameaux est le grand portique qui nous introduit dans la Semaine Sainte, la semaine où le Seigneur Jésus s’achemine vers le sommet de sa vie terrestre. Il monte à Jérusalem pour accomplir les Écritures et pour être suspendu sur le bois de la croix, le trône à partir duquel il régnera pour toujours, attirant à lui l’humanité de tous les temps et offrant à tous le don de la rédemption. Des Évangiles, nous savons que Jésus s’était mis en route vers Jérusalem avec les Douze, et que, peu à peu, s’était jointe à eux une foule grandissante de pèlerins. Saint Marc nous raconte que dès le départ de Jéricho il y avait une « foule nombreuse » qui suivait Jésus (cf. 10, 46).
Dans cette dernière étape du parcours, on constate un événement particulier, qui augmente l’attente de ce qui arrivera, de telle sorte que l’attention se concentre encore plus sur Jésus. Au bord de la route, à la sortie de Jéricho, était assis en train de mendier un aveugle, du nom de Bartimée. À peine entend-il dire qu’arrivait Jésus de Nazareth, qu’il se met à crier : « Jésus, fils de David, aie piété de moi ! » (Mc 10, 47). On cherche à le faire taire, mais en vain ; jusqu’à ce que Jésus le fasse appeler et l’invite à s’approcher de lui. « Que veux-tu que je fasse pour toi ? », lui demande Jésus. Et il répond : « Rabbouni, que je voie [de nouveau] » (v.51). Jésus répond : « Va, ta foi t’a sauvé ». Bartimée retrouva la vue et se mit à suivre Jésus sur la route (cf. v. 52). Et, après ce signe prodigieux, accompagné par l’invocation « Fils de David », voici qu’un frémissement d’espérance messianique traverse la foule, faisant naître chez beaucoup de personnes une question : ce Jésus qui marchait devant eux vers Jérusalem, était-il peut-être le Messie, le nouveau David ? Et avec son entrée désormais imminente dans la ville sainte, le temps où Dieu aurait finalement restauré le règne davidique serait-il arrivé ?
La préparation de son entrée, que Jésus fait avec ses disciples, contribue aussi à faire grandir cette espérance. Comme nous l’avons entendu dans l’Évangile d’aujourd’hui (cf. Mc 11, 1-10), Jésus arrive à Jérusalem de Bethphagé et du mont des Oliviers, c’est-à-dire par la route par laquelle aurait dû venir le Messie. De là, Il envoie deux disciples, avec l’ordre de lui amener un petit âne qu’ils auraient trouvé au bord de la route. Ils trouvèrent effectivement le petit âne, le détachèrent et l’amenèrent à Jésus. À ce moment, l’esprit des disciples et aussi des autres pèlerins déborde d’enthousiasme : les uns prennent leurs manteaux et les mettent sur le petit âne ; les autres les étendent sur le chemin devant Jésus qui avance assis sur l’âne. Ils coupent ensuite des branches d’arbres et ils commencent à clamer des paroles du Psaume 118, d’antiques paroles de bénédiction des pèlerins, qui deviennent, dans ce contexte, une proclamation messianique : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni le Règne qui vient, celui de notre père David. Hosanna au plus haut des cieux ! » (vv. 9-10). Cette joyeuse acclamation transmise par les quatre Évangélistes, est un cri de bénédiction, un hymne d’allégresse : elle exprime la conviction commune qu’en Jésus, Dieu a visité son peuple et que le Messie attendu est finalement venu. Et tous sont là, animés par l’attente croissante de l’œuvre que le Christ accomplira une fois qu’il entrera dans sa ville.
Mais quel est le contenu, la résonance la plus profonde de ce cri de joie ? La réponse nous est donnée par toute l’Écriture qui nous rappelle que le Messie accomplit la promesse de bénédiction de Dieu, la promesse des origines, que Dieu avait faite à Abraham, le père de tous les croyants : « Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai [...] En toi seront bénies toutes les familles de la terre » (Gn 12, 2-3). C’est la promesse qu’Israël avait toujours gardée vivante dans la prière, particulièrement dans celle des psaumes. C’est pourquoi, Celui qui est acclamé par la foule comme le béni, est en même temps Celui en qui sera bénie toute l’humanité. Dans la lumière du Christ, l’humanité se reconnaît ainsi profondément unie et comme recouverte par le manteau de la bénédiction divine, une bénédiction qui pénètre tout, soutient tout, rachète tout, sanctifie tout.
Nous pouvons découvrir ici un premier grand message qui nous arrive de la festivité d’aujourd’hui : l’invitation à avoir le juste regard sur l’humanité entière, sur les gens qui forment le monde, sur les diverses cultures et civilisations. Le regard que le croyant reçoit du Christ est le regard de la bénédiction : un regard sage et aimant, capable de saisir la beauté du monde et de compatir à sa fragilité. Dans ce regard transparaît le regard même de Dieu sur les hommes qu’il aime et sur la création, œuvre de ses mains. Nous lisons dans le Livre de la Sagesse : « Seigneur, tu as pitié de tous les hommes, parce que tu peux tout. Tu fermes les yeux sur leurs péchés, pour qu’ils se convertissent. Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n’as de répulsion envers aucune de tes œuvres [...] Tu épargnes tous les êtres, parce qu’ils sont à toi, Maître qui aimes la vie » (Sg 11, 23-24.26).
Revenons au texte évangélique de ce jour et demandons-nous : qu’y-a-t-il réellement dans le cœur de tous ceux qui acclament le Christ comme Roi d’Israël ? Ils avaient certainement leur idée du Messie, une idée de comment devait agir le Roi promis par les prophètes et longtemps attendu. Ce n’est pas par hasard que, quelques jours après, la foule de Jérusalem, au lieu d’acclamer Jésus, criera à Pilate : « Crucifie-le ! ». Et les disciples eux-mêmes, ainsi que les autres qui l’avaient vu et écouté, resteront muets et perdus. En effet, la plupart étaient restés déçus par la manière dont Jésus avait décidé de se présenter comme Messie et Roi d’Israël. C’est justement en cela que se trouve pour nous aussi le point central de la fête d’aujourd’hui. Pour nous, qui est Jésus de Nazareth ? Quelle idée du Messie avons-nous, quelle idée de Dieu avons- nous ? C’est une question cruciale que nous ne pouvons pas éluder, étant donné qu’au cours de cette semaine, nous sommes appelés justement à suivre notre Roi qui choisit comme trône la croix ; nous sommes appelés à suivre un Messie qui ne nous garantit pas un bonheur terrestre facile, mais le bonheur du ciel, la béatitude de Dieu. Nous devons alors nous demander : quelles sont nos vraies attentes ? Quels sont les plus profonds désirs, avec lesquels nous sommes venus ici aujourd’hui pour célébrer le dimanche des Rameaux et pour commencer la Semaine Sainte ?
Chers jeunes, vous qui êtes venus ici ! Cette journée est particulièrement la vôtre, partout dans le monde où est présente l’Église. Pour cela, je vous salue avec grande affection ! Que le Dimanche des Rameaux soit pour vous le jour de la décision, la décision d’accueillir le Seigneur et de le suivre jusqu’au bout, la décision de faire de sa Pâque de mort et de résurrection le sens même de votre vie de chrétiens. C’est la décision qui conduit à la vraie joie, comme j’ai voulu le rappeler dans le Message aux Jeunes pour cette Journée – « soyez toujours dans la joie du Seigneur » (Ph 4, 4) – et comme il advint pour sainte Claire d’Assise qui, il y a huit-cents ans, entraînée par l’exemple de saint François et de ses premiers compagnons, quitta la maison paternelle exactement le Dimanche des Rameaux pour se consacrer totalement au Seigneur : elle avait 18 ans et elle eut le courage de la foi et de l’amour, le courage de décider pour le Christ, trouvant en Lui la joie et la paix.
Chers frères et sœurs, deux sentiments doivent nous habiter particulièrement en ces jours : la louange, comme l’ont fait ceux qui ont accueilli Jésus à Jérusalem par leur « hosanna » ; et l’action de grâce car, dans cette Semaine Sainte, le Seigneur Jésus renouvellera le plus grand don que l’on puisse imaginer : il nous donnera sa vie, son corps et son sang, son amour. Toutefois, à un si grand don, nous devons répondre d’une manière adéquate, c’est-à-dire par le don de nous- mêmes, de notre temps, de notre prière, de notre vie en profonde communion d’amour avec le Christ qui souffre, meurt et ressuscite pour moi. Les anciens Pères de l’Église ont vu un symbole de tout cela dans le geste des gens qui suivaient Jésus entrant à Jérusalem, le geste d’étendre les manteaux devant le Seigneur. Devant le Christ – disaient les Pères – nous devons étendre notre vie et nos personnes, dans une attitude de gratitude et d’adoration. En conclusion, écoutons encore la voix d’un de ces anciens Pères, celle de saint André, Évêque de Crête : « Étendons- nous humblement donc devant le Christ, nous-mêmes plutôt que les tuniques ou les rameaux inanimés et les branches vertes qui réjouissent le regard seulement pour un instant et sont destinés à perdre, avec la sève, leur verdure. Étendons-nous nous-mêmes revêtus de sa grâce, ou mieux, de lui-même tout entier… et prosternons-nous à ses pieds comme des tuniques étendues… pour pouvoir offrir au vainqueur de la mort non plus de simples rameaux de palmes, mais des trophées de victoire. Agitant les rameaux spirituels de l’âme, nous aussi, avec les enfants, acclamons saintement chaque jour : “Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël” » (PG 97, 994). Amen

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