Archive pour avril, 2012

Ivan Kramskoi, Le passage de la Mer Rouge

26 avril, 2012

Ivan Kramskoi,  Le passage de la Mer Rouge dans images sacrée mose_008_ivan_kramskoi_1861_passaggio_mar_rosso

http://www.settemuse.it/arte/storia_di_mose.htm

Exode 3. Moïse (4) L’être de Dieu est un être-avec : « Je serai avec toi. »

26 avril, 2012

http://clamans.hautetfort.com/archive/2009/11/02/moise-4-l-etre-de-dieu-est-un-etre-avec-je-serai-avec-toi.html

Exode 3. Moïse (4) L’être de Dieu est un être-avec : « Je serai avec toi. »

(Prédications prononcées dans une paroisse de l’Eglise Evangélique Réformée du Canton de Vaud)

11.10.2009

Moïse (4) L’être de Dieu est un être-avec : « Je serai avec toi. »
Ex 3 : 9-15
Deuxième lecture biblique, dans l’Evangile de Jean, Jésus révèle son identité de diverses manières :

Je suis le pain vivant descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra pour toujours. (Jn 6:51)
Je suis la lumière du monde. Celui qui me suis aura la lumière de la vie. (Jn 8:12)
Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. (Jn 10:11)
Je suis la résurrection et la vie.  Celui qui croit en moi vivra même s’il meurt. (Jn 11:25)
Je suis la vigne, mon Père est le vigneron, vous êtes les sarments. Celui qui demeure uni à moi porte beaucoup de fruit. (Jn 15:1+5)
Je suis la porte. Celui qui entre par moi sera sauvé. (Jn 10:9)
Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, vous reconnaîtrez que « je suis celui que je suis ». (Jn 8:28)

Chères paroissiennes, chers paroissiens,
Moïse est devant le buisson ardent, ce buisson du désert du Sinaï, qui brûle, mais ne se consumme pas. Dieu a interpellé Moïse, lui a dit qu’il avait vu la situation d’esclavage des fils d’Israël en Egypte et qu’il veut les délivrer. Et Dieu mobilise maintenant Moïse : « Je t’envoie maintenant vers le Pharaon ! Va, et fais sortir d’Egypte, Israël, mon peuple ! » (Ex 3:10) Mais Moïse a peur, il se sent incapable, la tâche est trop grande, il ne sent pas à la hauteur.
L’appel de Dieu nous prend toujours au dépourvu, par surprise, et combien d’excuses ne trouvons-nous pas pour y échapper. La réponse de Dieu est intéressante. Il ne dit pas : « Tu … Tu es capable; tu n’as rien à craindre; tu peux le faire… Non ! Dieu répond à Moïse en disant « Je… Je serai avec toi » (Ex 3:12).
Et à la question de Moïse : « C’est de la part de qui ? » Quand les Israélites me demanderont qui m’envoie, quel nom devrais-je dire ? » (Ex 3:13). Dieu répond aussi en « Je » Dis-leur « JE SUIS » m’a envoyé. Mon nom est « JE SUIS. » Je suis celui que je suis, ou Je suis celui qui suis. Là se trouve la révélation du nom de Dieu, celui que les juifs s’interdisent de prononcer, le tétragramme, c’est-à-dire les quatre lettre YHWH qui forment le nom sacré de Dieu.
zzzzz
« Je suis », « je serai », ce qui a conduit à le traduire aussi par « l’Eternel » comme dans le Ps 23 : « L’Eternel est mon berger. » L’Eternel, l’Existant, l’Etant, l’Etre. On peut donc voir Dieu comme le fondement, la fondation de tout ce qui existe, de notre être à nous aussi. C’est lui qui nous fait exister, être, qui nous fait vivre.
Cette révélation à Moïse se passe dans un contexte historique et géographique précis. Moïse est en exil, les fils d’Israël souffrent en Egypte où ils sont maltraités. Et là, Dieu se révèle à Moïse dans un but précis : aller au secours de son peuple, intervenir en leur faveur.
L’être de Dieu n’est pas hors du temps, hors de l’espace, dans une éternité immuable et inaccessible. L’être de Dieu est un être-avec : « Je serai avec toi. » Comme Esaïe le dira plus tard : « Emmanuel », Dieu avec nous (Es 7:14).
Si Dieu est le fondement de l’être, il est aussi dans l’action. C’est un Dieu qui entend nos plaintes, qui voit nos situations, qui comprend ce que nous vivons et qui envoie un intervenant pour délivrer son peuple. Dieu mandate Moïse pour intervenir auprès de Pharaon pour qu’il laisse sortir d’Egypte son peuple bien-aimé. Nous connaissons la suite de l’histoire, la délivrance et l’installation en terre promise.
Sautons encore quelques siècles, jusqu’au temps de Jésus. L’évangéliste Jean nous rapport des paroles de Jésus disant :
Je suis le pain de vie
Je suis la lumière du monde
Je suis le bon berger
Je suis la résurrection et la vie
Je suis la vigne
Je suis la porte de l’enclos
et encore :
Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, vous reconnaîtrez que « je suis celui que je suis. »
Très clairement, l’évangéliste Jean fait référence à ce récit du Sinaï pour nous dire que ce Jésus est bien Dieu lui-même. L’apôtre Paul — avant Jean — ne faisait rien d’autre lorsqu’il disait que le Christ est « l’image même de Dieu » (1 Co 4:4) et que ce qu’il prêche c’est « Jésus-Christ comme Seigneur » (1 Co 4:5).
Dire « Jésus-Christ est le Seigneur » c’est affirmer que Jésus-Christ est Dieu, qu’il est le Dieu qui s’est révélé à Moïse dans le désert. Dans le Dieu qui se révèle à Moïse dans le tétragramme, Jésus-Christ est déjà présent (c’est le sens de la Trinité).
Le Nouveau Testament est la continuation de la révélation à Moïse dans le désert. Jésus est le vrai visage de Dieu. Lorsque nous découvrons la personne de Jésus dans les évangiles, dans les lettres du Nouveau Testament, nous approchons de Dieu, nous découvrons Dieu lui-même.
L’évangéliste Jean ne peut être plus explicite lorsqu’il rapporte les paroles de Jésus : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14:9). Nous n’avons pas besoin d’aller dans le désert, de monter sur le Sinaï, Dieu s’offre à nous en Jésus-Christ, dans sa Parole. Il est là — tout proche — à notre portée. Et nous pouvons le mettre à la portée de tous, de nos enfants, de notre famille.
Dieu a appelé Moïse pour une tâche de délivrance. Dieu a assuré Moïse de sa présence auprès de lui pour réaliser cette tâche. Dieu nous appelle aussi pour communiquer autour de nous, à nos enfants, la bonne nouvelle de Jésus. Jésus est Dieu avec nous, dans nos vies comme nourriture (le pain descendu du ciel), comme lumière, comme guide, comme vie, comme joie, comme accueil. Laissons-nous imprégner de cette révélation de Dieu et marchons confiants dans la vie.
Amen

Jean-Marie Thévoz, 2009

CATÉCHÈSE DE BENOÎT XVI, AUDIENCE DU 25 AVRIL 2012

26 avril, 2012

http://www.zenit.org/article-30669?l=french

CATÉCHÈSE DE BENOÎT XVI, AUDIENCE DU 25 AVRIL 2012

Le danger de l’activisme aussi dans l’Eglise

ROME, mercredi 25 avril 2012 (ZENIT.org) – « Sans la prière quotidienne vécue avec fidélité, notre action se vide, perd son âme profonde, se réduit à un simple activisme qui, à la fin, nous laisse insatisfaits » : Benoît XVI, pour qui la prière est la source de toute action pastorale, rappelle en effet que même « le service pratique de la charité est un service spirituel ».
Le pape a poursuivi, ce mercredi 25 avril, sa catéchèse sur la prière dans les Actes des Apôtres, en commentant l’institution des sept premiers diacres (Ac 6, 1-6). Près de 30.000 personnes, rassemblées sur la Place Saint Pierre du Vatican, ont participé à cette audience.
Catéchèse de Benoît XVI :
Chers frères et sœurs,
Dans la dernière catéchèse, j’ai montré que l’Eglise, dès les débuts de son cheminement, s’est trouvée à devoir affronter des situations imprévues, des  questions et des urgences nouvelles auxquelles elle a cherché à donner une réponse à la lumière de la foi, en se laissant guider par l’Esprit-Saint.
Aujourd’hui, je voudrais m’arrêter et réfléchir à une autre de ces situations, sur un problème sérieux auquel la première communauté chrétienne de Jérusalem a dû faire face et qu’elle a dû résoudre, comme nous le raconte saint Luc au chapitre 6 des Actes des apôtres : il s’agit de la pastorale de la charité envers les personnes seules qui avaient besoin d’une aide et d’un soutien. La question n’est pas secondaire pour l’Eglise et elle risquait alors de créer des divisions à l’intérieur de celle-ci ; le nombre des disciples, en effet, augmentait, mais ceux de langue grecque commençaient à récriminer contre ceux de langue hébraïque, parce que leurs veuves étaient négligées dans le service quotidien (cf. Ac 6, 1). Face à cette situation d’urgence, qui concernait un aspect fondamental de la vie de la communauté, à savoir la charité envers les faibles, les pauvres, les personnes sans-défense, et la justice, les apôtres convoquent l’ensemble du groupe des disciples. En cette circonstance d’urgence pastorale, le discernement exercé par les apôtres se dessine. Ils se trouvent confrontés à l’exigence primordiale d’annoncer la Parole de Dieu selon le mandat du Seigneur , mais – même si celle-ci est bien l’exigence primordiale de l’Eglise – ils considèrent avec tout autant de sérieux le devoir de la charité et de la justice, c’est-à-dire le devoir d’assister les veuves, les pauvres, de pourvoir avec amour aux situations de nécessité dans lesquelles ils trouvent leurs frères et sœurs, pour répondre au commandement de Jésus : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés (Jn 15, 12-17). Les deux réalités, qu’ils doivent vivre dans l’Eglise – l’annonce de la Parole, le primat de Dieu, et la charité concrète, la justice – créent des difficultés et il faut trouver une solution pour que l’une et l’autre de ces réalités puissent avoir leur place, leur nécessaire relation. La réflexion des apôtres est très claire ; ils disent, comme nous l’avons entendu : « Il ne sied pas que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables. Cherchez plutôt parmi vous, frères, sept hommes de bonne réputation, remplis de l’Esprit et de sagesse, et nous les préposerons à cet office ; quant à nous, nous resterons assidus à la prière et au service de la parole » (Ac 6, 2-4).
Deux choses apparaissent ici : tout d’abord, il existe, depuis ce moment dans l’Eglise, un ministère de la charité. L’Eglise ne doit pas seulement annoncer la Parole, mais aussi réaliser la Parole, qui est charité et vérité. Ensuite, ces hommes ne doivent pas seulement jouir d’une bonne réputation mais il faut que ce soit des hommes remplis de l’Esprit-Saint et de sagesse, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas être seulement des organisateurs capables de « faire », mais ils doivent « faire » dans un esprit de foi et à la lumière de Dieu, avec la sagesse du cœur et leur fonction, bien qu’elle soit surtout pratique, est toutefois aussi une fonction spirituelle. La charité et la justice ne sont pas uniquement des actions sociales, mais ce sont des actions spirituelles réalisées dans la lumière de l’Esprit-Saint. Nous pouvons donc dire que les apôtres affrontent cette situation avec un grand sens des responsabilités, en prenant cette décision : sept hommes sont choisis ; les apôtres prient pour demander la force de l’Esprit-Saint ; puis ils leur imposent les mains pour qu’ils se consacrent particulièrement à cette diaconie de la charité. Ainsi se reflète d’une certaine manière, dans la vie de l’Eglise et dans ses premiers pas, ce qui s’était passé pendant la vie publique de Jésus, à la maison de Marthe et de Marie de Béthanie. Marthe était toute occupée par le service de l’hospitalité à offrir à Jésus et à ses disciples ; Marie, elle, se consacre à l’écoute de la parole du Seigneur (cf. Lc 10, 38-42). Dans les deux cas, les moments de prière, d’écoute de Dieu et l’activité quotidienne, l’exercice de la charité, ne s’opposent pas. Le rappel de Jésus : « Marthe, Marthe, tu te soucies et t’agites pour beaucoup de choses ; pourtant il en faut peu, une seule même. C’est Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée » (Lc 10, 41-42), comme d’ailleurs la réflexion des apôtres : « quant à nous, nous resterons assidus à la prière et au service de la Parole » (Ac 6, 4), montrent la priorité que nous devons donner à Dieu. Je ne veux pas rentrer maintenant dans l’interprétation de cette péricope Marthe-Marie. En aucun cas l’activité envers le prochain, envers l’autre, n’est condamnée mais, ce qui est souligné, c’est que cette activité doit aussi être pénétrée intérieurement d’un esprit de contemplation. Par ailleurs, saint Augustin dit que cette réalité vécue par Marie est une vision de notre situation au ciel et que, sur la terre, nous ne pouvons donc jamais la vivre complètement, mais un peu d’anticipation doit être présente dans toute notre activité. La contemplation de Dieu doit aussi y être présente. Il ne faut pas que nous nous perdions dans l’activisme pur, mais nous devons toujours nous laisser pénétrer par la lumière de la Parole de Dieu même dans notre activité, et apprendre ainsi la vraie charité, le vrai service envers l’autre, qui n’a pas besoin de tant de choses – il a certainement besoin de choses nécessaires – mais qui a surtout besoin de l’affection de notre cœur, de la lumière de Dieu.
Saint Ambroise, dans son commentaire de l’épisode de Marthe et Marie, exhorte ses fidèles, et nous aussi, de cette façon : « Etudions-nous donc, nous aussi, à posséder ce que nul ne pourra nous enlever, en prêtant une oreille non pas distraite, mais attentive : car il arrive au grain même de la parole céleste d’être dérobé, s’il est semé le long de la route (Lc, VIII, 5, 12). Soyez, comme Marie, animé du désir de la sagesse : c’est là une oeuvre plus grande, plus parfaite ». Et il ajoute même : « Que le soin du ministère n’empêche pas la connaissance de la parole céleste », de la prière (Expositio Evangelii secundum Lucam, VII, 85 : PL 15, 1720). Les saints ont donc fait l’expérience d’une profonde unité de vie entre prière et action, entre l’amour total de Dieu et l’amour des frères. Dans le livre De consideratione qu’il a adressé au pape Innocent II pour lui offrir quelques réflexions sur son ministère, saint Bernard, qui est un modèle d’harmonie entre contemplation et activité, insiste justement sur l’importance du recueillement intérieur, de la prière pour se défendre des dangers d’une activité excessive, quelle que soit la condition dans laquelle on se trouve et la tâche à laquelle on s’adonne. Saint Bernard affirme que trop d’occupations, une vie frénétique, finissent souvent par endurcir le cœur et faire du mal à l’âme (cf. II, 3).
C’est un rappel précieux pour nous, aujourd’hui, qui sommes habitués à tout évaluer à l’aune de la productivité et de l’efficacité. Ce passage des Actes des apôtres nous redit l’importance du travail  – il s’agit là, sans aucun doute, de la création d’un véritable ministère -, de l’engagement dans les activités quotidiennes qui nécessitent responsabilité et don de soi, mais il nous redit aussi que nous avons besoin de Dieu, de sa direction, de sa lumière qui nous donnent force et espérance. Sans la prière quotidienne vécue avec fidélité, notre action se vide, perd son âme profonde, se réduit à un simple activisme qui, à la fin, nous laisse insatisfaits. Il existe dans la tradition chrétienne une belle invocation à réciter avant toute activité : « Actiones nostras, quæsumus, Domine, aspirando præveni et adiuvando prosequere, ut cuncta nostra oratio et operatio a te semper incipiat, et per te coepta finiatur», ce qui signifie : « Inspire nos actions, Seigneur, et accompagne-les par ton aide, pour que tout ce que nous dirons et ferons ait toujours en toi son commencement et son achèvement ». Chacun de nos pas, chacune de nos actions dans notre vie, même dans l’Eglise, doit être fait devant Dieu, à la lumière de sa Parole.
Dans la catéchèse de mercredi dernier, j’avais souligné la prière unanime de la première communauté chrétienne face à l’épreuve et comment, justement dans la prière, dans la méditation de l’Ecriture sainte, elle a pu comprendre les événements qui se déroulaient. Lorsque la prière est nourrie par la Parole de Dieu, nous pouvons voir la réalité avec des yeux nouveaux, avec les yeux de la foi et le Seigneur, qui parle à l’esprit et au cœur, donne une lumière nouvelle sur notre chemin à tout moment et en toute situation.
Nous croyons dans la force de la Parole de Dieu et de la prière. La difficulté que vivait l’Eglise face au problème du service des pauvres, face à la question de la charité, est surmontée dans la prière, à la lumière de Dieu, de l’Esprit-Saint. Les apôtres ne se limitent pas à ratifier le choix d’Etienne et des autres hommes, mais « après avoir prié, ils leur imposèrent les mains » (Ac 6, 6). L’évangéliste rappellera plus tard ces gestes, à l’occasion de l’élection de Paul et de Barnabé : « Après avoir jeûné et prié, ils leurs imposèrent les mains et les laissèrent à leur mission » (Ac 13, 3). Il confirme à nouveau que le service pratique de la charité est un service spirituel. Ces deux réalités doivent aller de pair.
Par le geste de l’imposition des mains, les apôtres confèrent un ministère particulier à sept hommes, pour que leur soit donnée la grâce correspondante. L’insistance sur la prière – « après avoir prié », est-il écrit – est importante parce qu’elle met en avant justement la dimension spirituelle de ce geste ; il ne s’agit pas simplement de conférer une charge comme cela se passe dans une organisation sociale, mais c’est un événement ecclésial dans lequel l’Esprit-Saint s’approprie sept hommes choisis par l’Eglise, en les consacrant dans la Vérité qu’est Jésus-Christ : c’est lui le protagoniste silencieux, présent dans l’imposition des mains, afin que les élus soient transformés par sa puissance et sanctifiés pour affronter les défis pratiques, les défis pastoraux. Et l’insistance sur la prière nous rappelle, en outre, que c’est seulement dans un rapport intime avec Dieu, cultivé jour après jour, que peut naître la réponse au choix du Seigneur et qu’est confié tout ministère dans l’Eglise.
Chers frères et sœurs, le problème pastoral qui a poussé les apôtres à choisir sept hommes chargés du service de la charité et à leur imposer les mains, pour se consacrer à la prière et à l’annonce de la Parole, nous indique à nous aussi le primat de la prière et de la Parole de Dieu qui, cependant, produit ensuite l’action pastorale. Pour les Pasteurs, c’est la première forme de service envers le troupeau qui leur est confié et c’est la plus précieuse. Si les poumons de la prière et de la Parole de Dieu n’alimentent pas la respiration de notre vie spirituelle, nous risquons de suffoquer au milieu des mille occupations de nos journées : la prière est la respiration de l’âme et de la vie. Et je voudrais aussi souligner un autre rappel : dans notre rapport à Dieu, dans l’écoute de sa Parole, dans le dialogue avec Dieu, même lorsque nous nous trouvons dans le silence d’une église ou de notre chambre, nous sommes unis, dans le Seigneur, à tous nos frères et sœurs dans la foi, tels des instruments à l’unisson qui, bien qu’individuellement, élèvent à Dieu une unique grande symphonie d’intercession, d’action de grâces et de louange. Merci.

Synthèse en français de la catéchèse :
Chers frères et sœurs,
l’Église doit affronter des situations imprévues dès le début. Les Actes des apôtres racontent comment la première communauté chrétienne dut résoudre le problème de la pastorale de la charité envers des personnes dans le besoin, particulièrement les veuves. Face à l’urgence de cet aspect de la vie communautaire, les Apôtres prennent ensemble la décision de choisir sept hommes qui exerceront la diaconie de la charité, pour qu’eux-mêmes puissent ‘se consacrer à la prière et au service de la Parole’. Ils montrent ainsi la priorité à donner à Dieu, à la prière personnelle ou communautaire. Sans elle, on risque de s’agiter et de se préoccuper inutilement au plan ecclésial et pastoral. Prière et service de la Parole sont liés. La vie des Saints manifeste l’unité profonde entre la prière et l’action, entre l’amour total pour Dieu et celui pour les frères. Trop d’occupations, une vie frénétique finissent souvent par endurcir le cœur. Chers amis, ce rappel est précieux  aujourd’hui alors que nous évaluons tout à l’aune de la productivité et de l’efficacité ! Le travail est important, mais nous avons aussi besoin de Dieu, de sa lumière. Sans la prière quotidienne, l’activisme nous guette. La prière est la respiration de l’âme et de la vie.

Salutation en français :
Je salue les pèlerins francophones, particulièrement les nombreux groupes diocésains et paroissiaux accompagnés par leurs évêques respectifs, ainsi que les catéchistes de Strasbourg et tous les jeunes Français et Suisses venus à Rome. Puissiez-vous redécouvrir le goût de la prière pour répondre chaque jour à l’appel du Seigneur. Bon pèlerinage à tous !
© Libreria Editrice Vaticana 2012
Traduction de ZENIT, Hélène Ginabat

Saint-Marc l’évangéliste

25 avril, 2012

Saint-Marc l'évangéliste dans images sacrée mark_icon

http://www.westernorthodox.com/stmark/photos

25 avril: Saint Marc l’évangéliste

25 avril, 2012

http://missel.free.fr/Sanctoral/04/25.php

25 avril: Saint Marc l’évangéliste

Historique

L’auteur du deuxième évangile ne se nomme pas, mais certains ont cru pouvoir l’identifier au jeune homme qui s’enfuit lors de l’arrestation du Seigneur : Et un jeune homme le suivait, un drap jeté sur son corps nu. Et on l’arrête, mais lui, lâchant le drap s’enfuit tout nu (évangile selon saint Marc XIV 51-52).
D’après Jean le Presbytre dont le témoignage rapporté par Papias (évêque d’Hiérapolis en Phrygie vers le premier quart du II° siècle) est cité par Eusèbe de Césarée dans un passage de son Histoire ecclésiastique (Livre III, chapitre XXXIX, 15) :
Voici ce que le presbytre disait : Marc, qui avait été l’interprète de Pierre, écrivit exactement tout ce dont il se souvint, mais non dans l’ordre de ce que le Seigneur avait dit ou fait, car il n’avait pas entendu le Seigneur et n’avait pas été son disciple, mais bien plus tard, comme je disais, celui de Pierre. Celui-ci donnait son enseignement selon les besoins, sans se proposer de mettre en ordre les discours du Seigneur. De sorte que Marc ne fut pas en faute, ayant écrit certaines choses selon qu’il se les rappelait. Il ne se souciait que d’une chose : ne rien omettre de ce qu’il avait entendu, et ne rien rapporter que de véritable.
Saint Justin (vers 150) cite comme appartenant aux Mémoires de Pierre un trait qui ne se trouve que dans l’évangile selon saint Marc (Dialogue avec Tryphon, n°106) : surnom de Boarnergès (fils du tonnerre) donné à Jacques et Jean, fils de Zébédée (Saint Marc III 16-17).
Saint Irénée (vers 180) dit qu’après la mort de Pierre et de Paul, Marc, disciple et interprète de Pierre, nous transmit lui aussi par écrit ce qui avait été prêché par Pierre(Contra haereses, Livre III, chapitre I, 1).
Tertullien attribue à Pierre ce que Marc a écrit (Adversus Marcionem, Livre IV, chapitre V).
La tradition le désigne donc comme un disciple de Pierre et son interprète authentique (Saint Clément d’Alexandrie, Origène – selon ce que Pierre lui avait enseigné- et saint Jérôme – Marc, interprète de l’apôtre Pierre et premier évêque d’Alexandrie).
Les anciens l’ont identifié avec le Marc ou le Jean-Marc des Actes des Apôtres et des épîtres pauliniennes : son nom hébreux aurait été Jean et son surnom romain aurait été Marc (Marcus qui a donné le grec Marcos), usage que l’on rencontre pour Joseph, surnommé Justus (Actes des Apôtres I 23), ou pour Simon, surnommé Niger (Actes des Apôtres XIII 1) ; il serait le fils d’une Marie, probablement veuve, chez qui se réunissait la première communauté chrétienne de Jérusalem et chez qui saint Pierre se réfugia après sa délivrance de la prison (Actes des Apôtres XII 12) ; celui-ci accompagna Paul et Barnabé, son propre cousin (Colossiens IV 10) dans un premier voyage (Actes des Apôtres XII 25), puis se sépara deux à Pergé en Pamphylie (Actes des Apôtres XIII 13) avant de repartir pour Chypre avec Barnabé (Actes des Apôtres XV 39) ; on le retrouve à Rome près de saint Paul prisonnier (Billet à Philémon 24) qui le charge d’une mission en Asie Mineure (Colossiens IV 10) et finalement l’appelle auprès de lui (II Timothée IV 11) ; la mention à Rome de Marc comme le fils très cher de l’apôtre Pierre (I Pierre V 13) fait penser que Marc a été baptisé par Pierre et qu’il se mit à son service après la mort de Paul.
Eusèbe de Césarée rapporte que Marc aurait été le fondateur de l’Eglise d’Alexandrie : Pierre établit aussi les églises d’Egypte, avec celle d’Alexandrie, non pas en personne, mais par Marc, son disciple. Car lui-même pendant ce temps s’occupait de l’Italie et des nations environnantes ; il envoya don Marc, son disciple, destiné à devenir le docteur et le conquérant de l’Egypte (Histoire ecclésiastique Livre II, chapitre XVI), ce qu’un texte arménien fixe à la première année du règne de Claude (41) et saint Jérôme la troisième (43) ; Eusèbe dit qu’il établit son successeur, Anien, la huitième année du règne de Néron (62).
L’attribut de saint Marc est le lion parce que son évangile commence par la prédication de saint Jean-Baptiste dans le désert et que le lion est l’animal du désert (Evangile selon saint Marc I 12-13).

Entre Séraphin Poudrier et séraphin du paradis

25 avril, 2012

http://www.spiritualite2000.com/page-1458.php 

Entre Séraphin Poudrier et séraphin du paradis

Denis Gagnon

L’argent et la liturgie des Heures

(Octobre 2006)

Séraphin Poudrier, le célèbre personnage de Claude-Henri Grignon, accomplissait son culte dans le haut-côté de sa misérable cambuse. Quand la porte grinçait, elle annonçait la liturgie «séraphine» comme les cloches de l’église appellent à la messe. L’avare se retirait dans son sanctuaire. Il adorait son dieu. Il se dépouillait totalement de tout ce que la vie lui offrait pour que son seigneur grandisse et demeure l’absolu de son univers! «Mon argin!»
Dieu et l’Argent
En son temps, Jésus aurait sans doute conté la vie de Séraphin comme une parabole pour illustrer que «Nul ne peut servir deux maîtres: ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent.» (Matthieu 6, 24) Et le bon curé Labelle aurait pu semoncer l’avare des Pays d’en-haut en citant le Psaume 113B:
«Pourquoi les païens diraient-ils:
‘Où donc est leur Dieu?’
Notre Dieu, il est au ciel;
tout ce qu’il veut, il le fait.
Leurs idoles: or et argent,
ouvrages de mains humaines.» (v. 2-4)
Ah! La cupidité! Vilain défaut qui fait perdre la tête! On réduit son salut à la possession des biens matériels. Bien piètre salut! «L’impie se glorifie du désir de son âme [...] Il s’est dit: ‘Rien ne peut m’ébranler, je suis pour longtemps à l’abri du malheur.’» (Psaume 9B, 3.6) Mais le psalmiste chante une sagesse bien différente:
«Pourquoi craindre aux jours de malheur
ces fourbes qui me talonnent pour m’encercler,
ceux qui s’appuient sur leur fortune
et se vantent de leurs grandes richesses?
«Nul ne peut racheter son frère
ni payer à Dieu sa rançon:
aussi cher qu’il puisse payer,
toute vie doit finir.» (Psaume 48, 6-9)
Et Jésus d’ajouter au vieux psaume: «Gardez-vous bien de toute âpreté au gain; car la vie d’un homme, fût-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses.» (Luc 12, 15)
Il comble de biens
Par ailleurs, Jésus et les psalmistes nous invitent-ils vraiment au dépouillement radical? Au mépris des biens créés par Dieu, voulus par lui, offerts par lui pour la vie et le bonheur de ses enfants? Bien sûr que non. Les promesses de Dieu sont claires: «Le Seigneur ton Dieu te fait entrer dans un bon pays, un pays de torrents, de sources, d’eaux souterraines jaillissant dans la plaine et la montagne, un pays de blé et d’orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers, un pays d’huile d’olive et de miel, un pays où tu mangeras du pain sans être rationné, où rien ne te manquera, un pays dont les pierres contiennent du fer et dont les montagnes sont des mines de cuivre. Tu mangeras à satiété et tu béniras le Seigneur ton Dieu pour le bon pays qu’il t’aura donné.» (Deutéronome 8, 7-10)
Au souvenir de cette promesse, le psalmiste considère que Dieu bénit le juste en le comblant de biens: «Les pauvres mangeront, ils seront rassasiés.» (Psaume 21, 27) «Tu combles à la face du monde ceux qui ont en toi leur refuge.» (Psaume 30, 20) «Le Seigneur donnera ses bienfaits, et notre terre donnera son fruit.» (Psaume 84, 13) «Il comble de biens les affamés!» (Psaume 106,9) Voilà pourquoi le juste est heureux et «les richesses affluent dans sa maison» (Psaume 111, 3). Il peut louer Dieu pour ses bienfaits: «À toute chair, il donne le pain, éternel est son amour!» (Psaume 135, 25)
Devant les biens, nous conseillent les psaumes, méfiez-vous de l’avidité qui vous pousserait à en faire des idoles. Mais n’allez pas mépriser les dons de Dieu. Goûtez-y. Savourez-les. Dieu vous les offre pour vous combler et vous rendre heureux.
Liturgie au ras du sol
On a souvent pensé que la liturgie des Heures appartenait à la liturgie céleste. Ceux et celles qui s’y adonnent quitteraient la terre pendant quelques minutes. Ils pénétreraient dans le ciel pour participer à la louange des anges.
Les psaumes, plat de résistance de la liturgie des Heures, tiennent un autre langage. Ils nous gardent plutôt sur la terre, au ras du sol, à portée des biens matériels tout autant que des biens spirituels. Ils nous disent simplement qu’il faut nous aimer entre Séraphin Poudrier et séraphin du paradis. Ni avare, ni angélique.
Bel équilibre que nous sert la liturgie des Heures, à une époque où l’économie joue un si grand rôle dans notre quotidien. Les psaumes ne nous défendent pas de gagner de l’argent. Ni Jésus d’ailleurs. Tout est dans l’intention qui guide notre comportement. Jésus finit sa parabole du riche insensé en disant: «Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu.» (Luc 12, 21) Remplis ton bas de laine, soit. Mais remplis-le pour te rapprocher de Dieu, et non pour te replier sur toi-même.

(N.B. texte paru dans Célébrer les Heures, n. 7, automne 1995)
Cet article est tiré de la revue Célébrer les Heures. On peut en savoir davantage sur cette revue en écrivant à Célébrer les Heures, 2715, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, Montréal (Québec) H3T 1B6, Canada.

Now let’s look at St. Jonah!

24 avril, 2012

Now let’s look at St. Jonah! dans images sacrée swanson_jonah

http://concordiaandkoinonia.wordpress.com/2011/09/22/commemoration-of-jonah-prophet-september-23rd-anno-domini-2011/

Sainte Catherine de Sienne – prière à la Trinité

24 avril, 2012

http://www.inxl6.catholique.fr/article3583.php

Prière > Prières d’hier et d’aujourd’hui
Vivre dans la lumière de la foi

Ce 4e dimanche de Carême nous place directement face à la Croix du Christ. Il nous est demandé en quelque sorte de répondre à cette question : vois-tu uniquement l’instrument de supplice ou la plus grande preuve d’amour de Dieu pour les hommes ? Que ce Carême soit l’occasion de faire grandir notre foi et d’ouvrir nos yeux à la merveille accomplie pour nous par Dieu : le don de son Fils, le Christ Jésus capable d’illuminer toute vie.

Sainte Catherine de Sienne

Trinité éternelle, océan sans fond,
pouvez-vous me donner davantage
que de vous donner vous-même ?
Vous êtes le feu qui ne s’éteint jamais.
Vous êtes le feu qui consume tout amour-propre de l’âme,
c’est à sa lumière
que vous m’avez fait connaître votre Vérité !
Lumière au-dessus de toute lumière.

Par la lumière de la foi,
je possède la sagesse dans la sagesse de votre Fils.
Par la lumière de la foi,
j’ai la force, la constance et la persévérance.
Par la lumière de la foi, j’espère sans défaillir en route.

Bien au-dessus de tout bien.
Bien qui donne la félicité.
Incompréhensible Bien, inestimable Bien !
Beauté qui surpasse toute beauté,
Sagesse au-dessus de toute sagesse,
bien plus : la Sagesse même.
Vous êtes le vêtement qui couvre toute nudité, la nourriture qui par sa douceur
réjouit tous ceux qui ont faim.

Revêtez-moi, Vérité éternelle,
revêtez-moi de vous-même,
pour que je passe cette vie dans l’obéissance
et dans la lumière de la foi.

SBF La Parole de Dieu: Bible ou Bibliothèque ?

24 avril, 2012

http://www.custodiaterrasanta.com/SBF-La-Parole-de-Dieu-Bible-ou.html

SBF La Parole de Dieu: Bible ou Bibliothèque ?

Critique textuelle
Critique des sources
L’hypothèse des documents du Pentateuque
Moult hypothèses
Trois versions de la Bible

La lectio divina est avant tout une lectio. Elle doit s’ouvrir au sens littéraire du texte. Comme pour tout texte ancien, différentes étapes sont requises de la part du lecteur.
Critique textuelle
Le contenu de la Bible est sans doute le plus invariable, le plus fidèle, de tous les écrits connus. Un exemple tiré de la critique textuelle suffit à le démontrer. Jusqu’en 1947, mis à part le Codex Sinaiticus (daté entre 300 et 350 après J.-C.) et le Codex Vaticanus (daté de l’an 350 après J.-C.), rédigés en grec, les plus anciennes copies de la Bible hébraïque dont nous disposions remontaient aux alentours de l’an 900 après J.-C. Tel le codex d’Aleppo exposé au musée du livre à Jérusalem.
La plus ancienne copie complète de la Bible hébraïque, le codex de Leningrad, est, elle, datée de l’an 1008. La découverte des manuscrits de la Mer Morte en 1947 a permis à la recherche biblique d’effectuer un bond de plusieurs siècles en arrière, puisque la plupart des manuscrits du désert de Juda rédigés en hébreu, remontaient au II ou I siècle avant J.-C. Leur contenu s’est avéré grosso modo identique à celui du Codex de Leningrad. Mille deux cents ans de fidélité, malgré des changements de détails. Le niveau de crédibilité des copistes juifs venait attester une tradition solide, qui s’appuyait sur un art de l’écriture et un respect du texte. Bien que nous n’ayons toujours pas à ce jour de manuscrit hébreu complet de l’Ancien Testament antérieur au XIe siècle de notre ère, les rouleaux de la mer Morte démontrent que l’on peut s’y fier de manière certaine.
Pour la Bible nous possédons des manuscrits plus nombreux et plus anciens que pour les autres grands classiques de l’Antiquité, ceux d’Homère ou de César, par exemple. Mais la question essentielle demeure : pourquoi et comment ces textes ont-ils été écrits? Combien de générations ont ajouté leurs propres chapitres à la grande épopée? La Bible a sa propre histoire, qui mérite d’être relatée.
Pour le Nouveau Testament qui rassemble les Evangiles, les Actes des Apôtres, les Epîtres et l’Apocalypse les chercheurs disposent de 5 300 manuscrits grecs complets, de 13 000 autres fragmentaires, et de 9 000 autres documents. Le plus ancien fragment à la disposition des exégètes est une copie de l’Evangile de Jean, datée de l’an 125 : le papyrus Rylands, conservé à Manchester en Angleterre. Parmi les papyri les plus anciens du Nouveau Testament, il faut aussi citer les papyri Chester Beatty, écrits en grec et datant du IIIe siècle. Ces documents, qui reprennent des passages des Evangiles, des Actes des Apôtres et des lettres de Paul, ont été découverts en 1928 à Deir el-Medineh, en Egypte, avec d’autres fragments de l’Ancien Testament. Ils étaient cachés dans une tombe, entre les soubassements d’une pyramide et la voûte d’une chapelle. La tradition orale raconte qu’ils auraient été vendus par des trafiquants d’antiquités avant d’échouer entre les mains d’un collectionneur américain, Chester Beatty. Celui-ci en en fit l’acquisition en novembre 1931. Les papyri sont aujourd’hui exposés dans un musée de Dublin, en Irlande. Ils sont les Vestiges d’une longue histoire qui commença il y a deux mille ans et qui est loin d’avoir révélé tous ses secrets.
Ajoutez à cela le résultat des fouilles archéologiques de l’Ophel qui finalement ont permis de retrouver des restes remontant à la période de David et vous aurez la certitude que la Bible n’a pas inventé l’histoire.
Critique des sources
Pendant des siècles, on a enseigné que Moïse était l’auteur des cinq premiers livres de la Bible. Dès les premières lignes de la Genèse, le lecteur curieux est intrigué. D’où ce récit provient-il? La critique moderne a permis d’en apprendre beaucoup plus. Le 3 décembre 1872, en effet, l’assyriologue anglais G. Smith pulvérisait des siècles de certitudes: il découvrait en Mésopotamie une série de tablettes racontant la même histoire que le récit biblique du Déluge. De plus, cette source mésopotamienne – l’épopée de Gilgamesh – datait de la fin du II millénaire, et avait probablement inspiré la Genèse, nettement postérieure.
L’hypothèse des documents du Pentateuque
A partir de là, la critique littéraire a permis de tirer certaines conclusions. De proche en proche, il s’est avéré que les scribes auxquels nous devons le Pentateuque ont assemblé des documents écrits provenant de traditions plus anciennes. C’est l’hypothèse documentaire, élaborée à la fin du XIX siècle, et qui a connu un grand succès entre les années 1950 et 1970. Selon cette hypothèse, il y aurait eu au départ quatre documents : un premier, dit « yahviste », un deuxième, dit « élohiste », le document « deutéronomiste », et le document sacerdotal.
Aujourd’hui les exégètes pensent qu’on ne peut pas conférer à ce découpage documentaire une valeur scientifique. Certains experts considèrent, par exemple, que le yahviste et l’élohiste ne font qu’un. Comme l’expliquait J. Bottéro, expert des religions sémitiques: « C’est chimère d’espérer voir chacun des quatre documents parfaitement abstrait des autres et rendu à sa teneur originelle intégrale » (Naissance de Dieu : la Bible et l’historien, Paris 1986). Aujourd’hui ce sont les légendes cultuelles attachées aux différents sanctuaires que les experts scrutent plus volontiers pour expliquer l’origine des documents.
Moult hypothèses
L’existence de doublets dans le Pentateuque confirme la pluralité des récits originels, voire leurs contradictions. Yahvé demande par exemple à Noé de faire entrer les animaux dans l’arche à raison de « deux de chaque espèce » (Gn 6,19), et, plus loin, « sept paires de tous les animaux purs » (Gn 7,3). Enfin, tout ce qui concerne Abraham dans la Genèse provient des sources les plus récentes qui composent ce livre.
Pour ce qui est de la cohérence historique, J. Bottéro souligne certaines impossibilités. « Comment Isaïe, entre 760 et 700 avant notre ère, a-t-il pu connaître par son nom, puisqu’il le mentionne à deux reprises et dans un contexte qui ne laisse pas le moindre doute (Is 44, 28, et Is 45, 1), le roi Cyrus, fondateur de l’empire perse deux siècles plus tard (- 558 à – 528)? » J. Bottéro surenchérit: « On est bien obligé de refuser au prophète Isaïe la paternité des ‘oracles de Babylone’ (Is 13,1-14, 23), puisqu’ils impliquent une situation politique ultérieure de deux siècles ». Que reste-t-il, alors, d’Isaïe, d’autant qu’une autre théorie envisage l’existence d’un « second Isaïe » – nom de code d’un glorieux inconnu – auquel on attribue les chapitres 40 à 55 du livre d’Isaïe?
Ce ne sont là que quelques éléments choisis dans un océan d’interrogations. De toutes ces réflexions il ressort que le récit de la Création est un texte liturgique qui ne peut être accepté de façon littérale, et que la doctrine de l’évolution n’est en rien contradictoire avec la version biblique.
L’Ancien Testament, on le voit, est une véritable bibliothèque étalée sur au moins huit siècles de rédaction. Il faudrait encore évoquer des passages entiers du livre de Daniel (Dn 24 à 27) ultérieurement insérés, certains psaumes trop rapidement attribués à David, le livre de Samuel, fait de pièces et de morceaux rassemblés sur quatre siècles au moins.
De cet ensemble de remises en question jaillit pourtant une unité extraordinaire. Pour l’essentiel, l’Ancien Testament est sans doute achevé à l’époque de l’exil à Babylone, aux alentours de l’an 590 avant Jésus-Christ. Il apparaît que les juifs, privés de leur Temple et de leur liturgie, éprouvaient probablement le besoin de disposer d’un texte.
Trois versions de la Bible
Mais l’unité s’arrête là. A partir du retour en Israël, un grand nombre de juifs émigrent en Egypte. Une forte diaspora se concentre à Alexandrie, et y joue un rôle prépondérant. Peu à peu, ces juifs assimilés perdent l’usage de l’hébreu et adoptent la langue grecque à la suite de la conquête de l’Egypte par Alexandre (vers 330 av. J.-C.). Ayant oublié l’hébreu, au milieu du II siècle avant Jésus-Christ, ils éprouvent le besoin de traduire la Bible en grec.
Ainsi naît la Septante, achevée vers 130 avant Jésus-Christ. Le fossé culturel entre juifs de Palestine et juifs d’Egypte se creuse. Ces derniers ajoutent en effet à la Septante des livres postérieurs que leurs frères de Jérusalem ne considèrent pas comme inspirés: Judith, Tobie, les Maccabées, la Sagesse, l’Ecclésiastique. D’où la constitution d’un autre livre saint. Cette différence se perpétue jusqu’à nos jours: pour l’Ancien Testament, les protestants ainsi que les juifs reconnaissent le seul canon de Jérusalem, tandis que les catholiques ont conservé les livres et suppléments proposés par la Septante (nommés « deutérocanoniques », c’est-à-dire « du deuxième canon »). A cela s’ajoute le fait que la plupart des livres deutérocanoniques ne nous sont connus qu’en grec, et non en hébreu.
Dans les synagogues de Palestine l’hébreu était également en perte de vitesse au retour de l’exil. Il fallait traduire la Bible pour l’auditoire qui parle araméen. De là naquirent les targumim ou la traduction araméenne de la Bible qui a intégré de nombreuses traditions orales. Depuis la découverte du targum Néofiti dans la bibliothèque vaticane les experts s’intéressent de nouveau à cette version liturgique juive.
Au terme d’une longue aventure, juifs et catholiques se retrouvent avec la même Bible en main. La Bible grecque qui fut longtemps celle des chrétiens, est un témoin intéressant de la diaspora juive d’Alexandrie. Avec St Jérôme l’Eglise revint à la veritas hebraica. Bible grecque et Bible hébraïque sont toutes deux inspirées, car l’inspiration est un charisme mis à la disposition des communautés croyantes.
« La parole de Dieu demeure toujours », affirmait le prophète Isaïe. Un livre qui a inspiré des artistes, des musiciens et des poètes de tout pays durant des siècles, mérite attention. La parole de Dieu ne peut pas être enchaînée. Les régimes totalitaires l’ont appris à leurs dépens. Efficace, cette parole réalise ce qu’elle annonce comme la pluie féconde la terre.

Saint George, Martyr

23 avril, 2012

Saint George, Martyr dans images sacrée George-Icon

http://www.wf-f.org/stgeorge.html

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