Archive pour le 26 avril, 2012
Exode 3. Moïse (4) L’être de Dieu est un être-avec : « Je serai avec toi. »
26 avril, 2012Exode 3. Moïse (4) L’être de Dieu est un être-avec : « Je serai avec toi. »
(Prédications prononcées dans une paroisse de l’Eglise Evangélique Réformée du Canton de Vaud)
11.10.2009
Moïse (4) L’être de Dieu est un être-avec : « Je serai avec toi. »
Ex 3 : 9-15
Deuxième lecture biblique, dans l’Evangile de Jean, Jésus révèle son identité de diverses manières :
Je suis le pain vivant descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra pour toujours. (Jn 6:51)
Je suis la lumière du monde. Celui qui me suis aura la lumière de la vie. (Jn 8:12)
Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. (Jn 10:11)
Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra même s’il meurt. (Jn 11:25)
Je suis la vigne, mon Père est le vigneron, vous êtes les sarments. Celui qui demeure uni à moi porte beaucoup de fruit. (Jn 15:1+5)
Je suis la porte. Celui qui entre par moi sera sauvé. (Jn 10:9)
Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, vous reconnaîtrez que « je suis celui que je suis ». (Jn 8:28)
Chères paroissiennes, chers paroissiens,
Moïse est devant le buisson ardent, ce buisson du désert du Sinaï, qui brûle, mais ne se consumme pas. Dieu a interpellé Moïse, lui a dit qu’il avait vu la situation d’esclavage des fils d’Israël en Egypte et qu’il veut les délivrer. Et Dieu mobilise maintenant Moïse : « Je t’envoie maintenant vers le Pharaon ! Va, et fais sortir d’Egypte, Israël, mon peuple ! » (Ex 3:10) Mais Moïse a peur, il se sent incapable, la tâche est trop grande, il ne sent pas à la hauteur.
L’appel de Dieu nous prend toujours au dépourvu, par surprise, et combien d’excuses ne trouvons-nous pas pour y échapper. La réponse de Dieu est intéressante. Il ne dit pas : « Tu … Tu es capable; tu n’as rien à craindre; tu peux le faire… Non ! Dieu répond à Moïse en disant « Je… Je serai avec toi » (Ex 3:12).
Et à la question de Moïse : « C’est de la part de qui ? » Quand les Israélites me demanderont qui m’envoie, quel nom devrais-je dire ? » (Ex 3:13). Dieu répond aussi en « Je » Dis-leur « JE SUIS » m’a envoyé. Mon nom est « JE SUIS. » Je suis celui que je suis, ou Je suis celui qui suis. Là se trouve la révélation du nom de Dieu, celui que les juifs s’interdisent de prononcer, le tétragramme, c’est-à-dire les quatre lettre YHWH qui forment le nom sacré de Dieu.
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« Je suis », « je serai », ce qui a conduit à le traduire aussi par « l’Eternel » comme dans le Ps 23 : « L’Eternel est mon berger. » L’Eternel, l’Existant, l’Etant, l’Etre. On peut donc voir Dieu comme le fondement, la fondation de tout ce qui existe, de notre être à nous aussi. C’est lui qui nous fait exister, être, qui nous fait vivre.
Cette révélation à Moïse se passe dans un contexte historique et géographique précis. Moïse est en exil, les fils d’Israël souffrent en Egypte où ils sont maltraités. Et là, Dieu se révèle à Moïse dans un but précis : aller au secours de son peuple, intervenir en leur faveur.
L’être de Dieu n’est pas hors du temps, hors de l’espace, dans une éternité immuable et inaccessible. L’être de Dieu est un être-avec : « Je serai avec toi. » Comme Esaïe le dira plus tard : « Emmanuel », Dieu avec nous (Es 7:14).
Si Dieu est le fondement de l’être, il est aussi dans l’action. C’est un Dieu qui entend nos plaintes, qui voit nos situations, qui comprend ce que nous vivons et qui envoie un intervenant pour délivrer son peuple. Dieu mandate Moïse pour intervenir auprès de Pharaon pour qu’il laisse sortir d’Egypte son peuple bien-aimé. Nous connaissons la suite de l’histoire, la délivrance et l’installation en terre promise.
Sautons encore quelques siècles, jusqu’au temps de Jésus. L’évangéliste Jean nous rapport des paroles de Jésus disant :
Je suis le pain de vie
Je suis la lumière du monde
Je suis le bon berger
Je suis la résurrection et la vie
Je suis la vigne
Je suis la porte de l’enclos
et encore :
Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, vous reconnaîtrez que « je suis celui que je suis. »
Très clairement, l’évangéliste Jean fait référence à ce récit du Sinaï pour nous dire que ce Jésus est bien Dieu lui-même. L’apôtre Paul — avant Jean — ne faisait rien d’autre lorsqu’il disait que le Christ est « l’image même de Dieu » (1 Co 4:4) et que ce qu’il prêche c’est « Jésus-Christ comme Seigneur » (1 Co 4:5).
Dire « Jésus-Christ est le Seigneur » c’est affirmer que Jésus-Christ est Dieu, qu’il est le Dieu qui s’est révélé à Moïse dans le désert. Dans le Dieu qui se révèle à Moïse dans le tétragramme, Jésus-Christ est déjà présent (c’est le sens de la Trinité).
Le Nouveau Testament est la continuation de la révélation à Moïse dans le désert. Jésus est le vrai visage de Dieu. Lorsque nous découvrons la personne de Jésus dans les évangiles, dans les lettres du Nouveau Testament, nous approchons de Dieu, nous découvrons Dieu lui-même.
L’évangéliste Jean ne peut être plus explicite lorsqu’il rapporte les paroles de Jésus : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14:9). Nous n’avons pas besoin d’aller dans le désert, de monter sur le Sinaï, Dieu s’offre à nous en Jésus-Christ, dans sa Parole. Il est là — tout proche — à notre portée. Et nous pouvons le mettre à la portée de tous, de nos enfants, de notre famille.
Dieu a appelé Moïse pour une tâche de délivrance. Dieu a assuré Moïse de sa présence auprès de lui pour réaliser cette tâche. Dieu nous appelle aussi pour communiquer autour de nous, à nos enfants, la bonne nouvelle de Jésus. Jésus est Dieu avec nous, dans nos vies comme nourriture (le pain descendu du ciel), comme lumière, comme guide, comme vie, comme joie, comme accueil. Laissons-nous imprégner de cette révélation de Dieu et marchons confiants dans la vie.
Amen
Jean-Marie Thévoz, 2009
CATÉCHÈSE DE BENOÎT XVI, AUDIENCE DU 25 AVRIL 2012
26 avril, 2012http://www.zenit.org/article-30669?l=french
CATÉCHÈSE DE BENOÎT XVI, AUDIENCE DU 25 AVRIL 2012
Le danger de l’activisme aussi dans l’Eglise
ROME, mercredi 25 avril 2012 (ZENIT.org) – « Sans la prière quotidienne vécue avec fidélité, notre action se vide, perd son âme profonde, se réduit à un simple activisme qui, à la fin, nous laisse insatisfaits » : Benoît XVI, pour qui la prière est la source de toute action pastorale, rappelle en effet que même « le service pratique de la charité est un service spirituel ».
Le pape a poursuivi, ce mercredi 25 avril, sa catéchèse sur la prière dans les Actes des Apôtres, en commentant l’institution des sept premiers diacres (Ac 6, 1-6). Près de 30.000 personnes, rassemblées sur la Place Saint Pierre du Vatican, ont participé à cette audience.
Catéchèse de Benoît XVI :
Chers frères et sœurs,
Dans la dernière catéchèse, j’ai montré que l’Eglise, dès les débuts de son cheminement, s’est trouvée à devoir affronter des situations imprévues, des questions et des urgences nouvelles auxquelles elle a cherché à donner une réponse à la lumière de la foi, en se laissant guider par l’Esprit-Saint.
Aujourd’hui, je voudrais m’arrêter et réfléchir à une autre de ces situations, sur un problème sérieux auquel la première communauté chrétienne de Jérusalem a dû faire face et qu’elle a dû résoudre, comme nous le raconte saint Luc au chapitre 6 des Actes des apôtres : il s’agit de la pastorale de la charité envers les personnes seules qui avaient besoin d’une aide et d’un soutien. La question n’est pas secondaire pour l’Eglise et elle risquait alors de créer des divisions à l’intérieur de celle-ci ; le nombre des disciples, en effet, augmentait, mais ceux de langue grecque commençaient à récriminer contre ceux de langue hébraïque, parce que leurs veuves étaient négligées dans le service quotidien (cf. Ac 6, 1). Face à cette situation d’urgence, qui concernait un aspect fondamental de la vie de la communauté, à savoir la charité envers les faibles, les pauvres, les personnes sans-défense, et la justice, les apôtres convoquent l’ensemble du groupe des disciples. En cette circonstance d’urgence pastorale, le discernement exercé par les apôtres se dessine. Ils se trouvent confrontés à l’exigence primordiale d’annoncer la Parole de Dieu selon le mandat du Seigneur , mais – même si celle-ci est bien l’exigence primordiale de l’Eglise – ils considèrent avec tout autant de sérieux le devoir de la charité et de la justice, c’est-à-dire le devoir d’assister les veuves, les pauvres, de pourvoir avec amour aux situations de nécessité dans lesquelles ils trouvent leurs frères et sœurs, pour répondre au commandement de Jésus : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés (Jn 15, 12-17). Les deux réalités, qu’ils doivent vivre dans l’Eglise – l’annonce de la Parole, le primat de Dieu, et la charité concrète, la justice – créent des difficultés et il faut trouver une solution pour que l’une et l’autre de ces réalités puissent avoir leur place, leur nécessaire relation. La réflexion des apôtres est très claire ; ils disent, comme nous l’avons entendu : « Il ne sied pas que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables. Cherchez plutôt parmi vous, frères, sept hommes de bonne réputation, remplis de l’Esprit et de sagesse, et nous les préposerons à cet office ; quant à nous, nous resterons assidus à la prière et au service de la parole » (Ac 6, 2-4).
Deux choses apparaissent ici : tout d’abord, il existe, depuis ce moment dans l’Eglise, un ministère de la charité. L’Eglise ne doit pas seulement annoncer la Parole, mais aussi réaliser la Parole, qui est charité et vérité. Ensuite, ces hommes ne doivent pas seulement jouir d’une bonne réputation mais il faut que ce soit des hommes remplis de l’Esprit-Saint et de sagesse, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas être seulement des organisateurs capables de « faire », mais ils doivent « faire » dans un esprit de foi et à la lumière de Dieu, avec la sagesse du cœur et leur fonction, bien qu’elle soit surtout pratique, est toutefois aussi une fonction spirituelle. La charité et la justice ne sont pas uniquement des actions sociales, mais ce sont des actions spirituelles réalisées dans la lumière de l’Esprit-Saint. Nous pouvons donc dire que les apôtres affrontent cette situation avec un grand sens des responsabilités, en prenant cette décision : sept hommes sont choisis ; les apôtres prient pour demander la force de l’Esprit-Saint ; puis ils leur imposent les mains pour qu’ils se consacrent particulièrement à cette diaconie de la charité. Ainsi se reflète d’une certaine manière, dans la vie de l’Eglise et dans ses premiers pas, ce qui s’était passé pendant la vie publique de Jésus, à la maison de Marthe et de Marie de Béthanie. Marthe était toute occupée par le service de l’hospitalité à offrir à Jésus et à ses disciples ; Marie, elle, se consacre à l’écoute de la parole du Seigneur (cf. Lc 10, 38-42). Dans les deux cas, les moments de prière, d’écoute de Dieu et l’activité quotidienne, l’exercice de la charité, ne s’opposent pas. Le rappel de Jésus : « Marthe, Marthe, tu te soucies et t’agites pour beaucoup de choses ; pourtant il en faut peu, une seule même. C’est Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée » (Lc 10, 41-42), comme d’ailleurs la réflexion des apôtres : « quant à nous, nous resterons assidus à la prière et au service de la Parole » (Ac 6, 4), montrent la priorité que nous devons donner à Dieu. Je ne veux pas rentrer maintenant dans l’interprétation de cette péricope Marthe-Marie. En aucun cas l’activité envers le prochain, envers l’autre, n’est condamnée mais, ce qui est souligné, c’est que cette activité doit aussi être pénétrée intérieurement d’un esprit de contemplation. Par ailleurs, saint Augustin dit que cette réalité vécue par Marie est une vision de notre situation au ciel et que, sur la terre, nous ne pouvons donc jamais la vivre complètement, mais un peu d’anticipation doit être présente dans toute notre activité. La contemplation de Dieu doit aussi y être présente. Il ne faut pas que nous nous perdions dans l’activisme pur, mais nous devons toujours nous laisser pénétrer par la lumière de la Parole de Dieu même dans notre activité, et apprendre ainsi la vraie charité, le vrai service envers l’autre, qui n’a pas besoin de tant de choses – il a certainement besoin de choses nécessaires – mais qui a surtout besoin de l’affection de notre cœur, de la lumière de Dieu.
Saint Ambroise, dans son commentaire de l’épisode de Marthe et Marie, exhorte ses fidèles, et nous aussi, de cette façon : « Etudions-nous donc, nous aussi, à posséder ce que nul ne pourra nous enlever, en prêtant une oreille non pas distraite, mais attentive : car il arrive au grain même de la parole céleste d’être dérobé, s’il est semé le long de la route (Lc, VIII, 5, 12). Soyez, comme Marie, animé du désir de la sagesse : c’est là une oeuvre plus grande, plus parfaite ». Et il ajoute même : « Que le soin du ministère n’empêche pas la connaissance de la parole céleste », de la prière (Expositio Evangelii secundum Lucam, VII, 85 : PL 15, 1720). Les saints ont donc fait l’expérience d’une profonde unité de vie entre prière et action, entre l’amour total de Dieu et l’amour des frères. Dans le livre De consideratione qu’il a adressé au pape Innocent II pour lui offrir quelques réflexions sur son ministère, saint Bernard, qui est un modèle d’harmonie entre contemplation et activité, insiste justement sur l’importance du recueillement intérieur, de la prière pour se défendre des dangers d’une activité excessive, quelle que soit la condition dans laquelle on se trouve et la tâche à laquelle on s’adonne. Saint Bernard affirme que trop d’occupations, une vie frénétique, finissent souvent par endurcir le cœur et faire du mal à l’âme (cf. II, 3).
C’est un rappel précieux pour nous, aujourd’hui, qui sommes habitués à tout évaluer à l’aune de la productivité et de l’efficacité. Ce passage des Actes des apôtres nous redit l’importance du travail – il s’agit là, sans aucun doute, de la création d’un véritable ministère -, de l’engagement dans les activités quotidiennes qui nécessitent responsabilité et don de soi, mais il nous redit aussi que nous avons besoin de Dieu, de sa direction, de sa lumière qui nous donnent force et espérance. Sans la prière quotidienne vécue avec fidélité, notre action se vide, perd son âme profonde, se réduit à un simple activisme qui, à la fin, nous laisse insatisfaits. Il existe dans la tradition chrétienne une belle invocation à réciter avant toute activité : « Actiones nostras, quæsumus, Domine, aspirando præveni et adiuvando prosequere, ut cuncta nostra oratio et operatio a te semper incipiat, et per te coepta finiatur», ce qui signifie : « Inspire nos actions, Seigneur, et accompagne-les par ton aide, pour que tout ce que nous dirons et ferons ait toujours en toi son commencement et son achèvement ». Chacun de nos pas, chacune de nos actions dans notre vie, même dans l’Eglise, doit être fait devant Dieu, à la lumière de sa Parole.
Dans la catéchèse de mercredi dernier, j’avais souligné la prière unanime de la première communauté chrétienne face à l’épreuve et comment, justement dans la prière, dans la méditation de l’Ecriture sainte, elle a pu comprendre les événements qui se déroulaient. Lorsque la prière est nourrie par la Parole de Dieu, nous pouvons voir la réalité avec des yeux nouveaux, avec les yeux de la foi et le Seigneur, qui parle à l’esprit et au cœur, donne une lumière nouvelle sur notre chemin à tout moment et en toute situation.
Nous croyons dans la force de la Parole de Dieu et de la prière. La difficulté que vivait l’Eglise face au problème du service des pauvres, face à la question de la charité, est surmontée dans la prière, à la lumière de Dieu, de l’Esprit-Saint. Les apôtres ne se limitent pas à ratifier le choix d’Etienne et des autres hommes, mais « après avoir prié, ils leur imposèrent les mains » (Ac 6, 6). L’évangéliste rappellera plus tard ces gestes, à l’occasion de l’élection de Paul et de Barnabé : « Après avoir jeûné et prié, ils leurs imposèrent les mains et les laissèrent à leur mission » (Ac 13, 3). Il confirme à nouveau que le service pratique de la charité est un service spirituel. Ces deux réalités doivent aller de pair.
Par le geste de l’imposition des mains, les apôtres confèrent un ministère particulier à sept hommes, pour que leur soit donnée la grâce correspondante. L’insistance sur la prière – « après avoir prié », est-il écrit – est importante parce qu’elle met en avant justement la dimension spirituelle de ce geste ; il ne s’agit pas simplement de conférer une charge comme cela se passe dans une organisation sociale, mais c’est un événement ecclésial dans lequel l’Esprit-Saint s’approprie sept hommes choisis par l’Eglise, en les consacrant dans la Vérité qu’est Jésus-Christ : c’est lui le protagoniste silencieux, présent dans l’imposition des mains, afin que les élus soient transformés par sa puissance et sanctifiés pour affronter les défis pratiques, les défis pastoraux. Et l’insistance sur la prière nous rappelle, en outre, que c’est seulement dans un rapport intime avec Dieu, cultivé jour après jour, que peut naître la réponse au choix du Seigneur et qu’est confié tout ministère dans l’Eglise.
Chers frères et sœurs, le problème pastoral qui a poussé les apôtres à choisir sept hommes chargés du service de la charité et à leur imposer les mains, pour se consacrer à la prière et à l’annonce de la Parole, nous indique à nous aussi le primat de la prière et de la Parole de Dieu qui, cependant, produit ensuite l’action pastorale. Pour les Pasteurs, c’est la première forme de service envers le troupeau qui leur est confié et c’est la plus précieuse. Si les poumons de la prière et de la Parole de Dieu n’alimentent pas la respiration de notre vie spirituelle, nous risquons de suffoquer au milieu des mille occupations de nos journées : la prière est la respiration de l’âme et de la vie. Et je voudrais aussi souligner un autre rappel : dans notre rapport à Dieu, dans l’écoute de sa Parole, dans le dialogue avec Dieu, même lorsque nous nous trouvons dans le silence d’une église ou de notre chambre, nous sommes unis, dans le Seigneur, à tous nos frères et sœurs dans la foi, tels des instruments à l’unisson qui, bien qu’individuellement, élèvent à Dieu une unique grande symphonie d’intercession, d’action de grâces et de louange. Merci.
Synthèse en français de la catéchèse :
Chers frères et sœurs,
l’Église doit affronter des situations imprévues dès le début. Les Actes des apôtres racontent comment la première communauté chrétienne dut résoudre le problème de la pastorale de la charité envers des personnes dans le besoin, particulièrement les veuves. Face à l’urgence de cet aspect de la vie communautaire, les Apôtres prennent ensemble la décision de choisir sept hommes qui exerceront la diaconie de la charité, pour qu’eux-mêmes puissent ‘se consacrer à la prière et au service de la Parole’. Ils montrent ainsi la priorité à donner à Dieu, à la prière personnelle ou communautaire. Sans elle, on risque de s’agiter et de se préoccuper inutilement au plan ecclésial et pastoral. Prière et service de la Parole sont liés. La vie des Saints manifeste l’unité profonde entre la prière et l’action, entre l’amour total pour Dieu et celui pour les frères. Trop d’occupations, une vie frénétique finissent souvent par endurcir le cœur. Chers amis, ce rappel est précieux aujourd’hui alors que nous évaluons tout à l’aune de la productivité et de l’efficacité ! Le travail est important, mais nous avons aussi besoin de Dieu, de sa lumière. Sans la prière quotidienne, l’activisme nous guette. La prière est la respiration de l’âme et de la vie.
Salutation en français :
Je salue les pèlerins francophones, particulièrement les nombreux groupes diocésains et paroissiaux accompagnés par leurs évêques respectifs, ainsi que les catéchistes de Strasbourg et tous les jeunes Français et Suisses venus à Rome. Puissiez-vous redécouvrir le goût de la prière pour répondre chaque jour à l’appel du Seigneur. Bon pèlerinage à tous !
© Libreria Editrice Vaticana 2012
Traduction de ZENIT, Hélène Ginabat