Archive pour le 25 avril, 2012
25 avril: Saint Marc l’évangéliste
25 avril, 2012http://missel.free.fr/Sanctoral/04/25.php
25 avril: Saint Marc l’évangéliste
Historique
L’auteur du deuxième évangile ne se nomme pas, mais certains ont cru pouvoir l’identifier au jeune homme qui s’enfuit lors de l’arrestation du Seigneur : Et un jeune homme le suivait, un drap jeté sur son corps nu. Et on l’arrête, mais lui, lâchant le drap s’enfuit tout nu (évangile selon saint Marc XIV 51-52).
D’après Jean le Presbytre dont le témoignage rapporté par Papias (évêque d’Hiérapolis en Phrygie vers le premier quart du II° siècle) est cité par Eusèbe de Césarée dans un passage de son Histoire ecclésiastique (Livre III, chapitre XXXIX, 15) :
Voici ce que le presbytre disait : Marc, qui avait été l’interprète de Pierre, écrivit exactement tout ce dont il se souvint, mais non dans l’ordre de ce que le Seigneur avait dit ou fait, car il n’avait pas entendu le Seigneur et n’avait pas été son disciple, mais bien plus tard, comme je disais, celui de Pierre. Celui-ci donnait son enseignement selon les besoins, sans se proposer de mettre en ordre les discours du Seigneur. De sorte que Marc ne fut pas en faute, ayant écrit certaines choses selon qu’il se les rappelait. Il ne se souciait que d’une chose : ne rien omettre de ce qu’il avait entendu, et ne rien rapporter que de véritable.
Saint Justin (vers 150) cite comme appartenant aux Mémoires de Pierre un trait qui ne se trouve que dans l’évangile selon saint Marc (Dialogue avec Tryphon, n°106) : surnom de Boarnergès (fils du tonnerre) donné à Jacques et Jean, fils de Zébédée (Saint Marc III 16-17).
Saint Irénée (vers 180) dit qu’après la mort de Pierre et de Paul, Marc, disciple et interprète de Pierre, nous transmit lui aussi par écrit ce qui avait été prêché par Pierre(Contra haereses, Livre III, chapitre I, 1).
Tertullien attribue à Pierre ce que Marc a écrit (Adversus Marcionem, Livre IV, chapitre V).
La tradition le désigne donc comme un disciple de Pierre et son interprète authentique (Saint Clément d’Alexandrie, Origène – selon ce que Pierre lui avait enseigné- et saint Jérôme – Marc, interprète de l’apôtre Pierre et premier évêque d’Alexandrie).
Les anciens l’ont identifié avec le Marc ou le Jean-Marc des Actes des Apôtres et des épîtres pauliniennes : son nom hébreux aurait été Jean et son surnom romain aurait été Marc (Marcus qui a donné le grec Marcos), usage que l’on rencontre pour Joseph, surnommé Justus (Actes des Apôtres I 23), ou pour Simon, surnommé Niger (Actes des Apôtres XIII 1) ; il serait le fils d’une Marie, probablement veuve, chez qui se réunissait la première communauté chrétienne de Jérusalem et chez qui saint Pierre se réfugia après sa délivrance de la prison (Actes des Apôtres XII 12) ; celui-ci accompagna Paul et Barnabé, son propre cousin (Colossiens IV 10) dans un premier voyage (Actes des Apôtres XII 25), puis se sépara deux à Pergé en Pamphylie (Actes des Apôtres XIII 13) avant de repartir pour Chypre avec Barnabé (Actes des Apôtres XV 39) ; on le retrouve à Rome près de saint Paul prisonnier (Billet à Philémon 24) qui le charge d’une mission en Asie Mineure (Colossiens IV 10) et finalement l’appelle auprès de lui (II Timothée IV 11) ; la mention à Rome de Marc comme le fils très cher de l’apôtre Pierre (I Pierre V 13) fait penser que Marc a été baptisé par Pierre et qu’il se mit à son service après la mort de Paul.
Eusèbe de Césarée rapporte que Marc aurait été le fondateur de l’Eglise d’Alexandrie : Pierre établit aussi les églises d’Egypte, avec celle d’Alexandrie, non pas en personne, mais par Marc, son disciple. Car lui-même pendant ce temps s’occupait de l’Italie et des nations environnantes ; il envoya don Marc, son disciple, destiné à devenir le docteur et le conquérant de l’Egypte (Histoire ecclésiastique Livre II, chapitre XVI), ce qu’un texte arménien fixe à la première année du règne de Claude (41) et saint Jérôme la troisième (43) ; Eusèbe dit qu’il établit son successeur, Anien, la huitième année du règne de Néron (62).
L’attribut de saint Marc est le lion parce que son évangile commence par la prédication de saint Jean-Baptiste dans le désert et que le lion est l’animal du désert (Evangile selon saint Marc I 12-13).
Entre Séraphin Poudrier et séraphin du paradis
25 avril, 2012http://www.spiritualite2000.com/page-1458.php
Entre Séraphin Poudrier et séraphin du paradis
Denis Gagnon
L’argent et la liturgie des Heures
(Octobre 2006)
Séraphin Poudrier, le célèbre personnage de Claude-Henri Grignon, accomplissait son culte dans le haut-côté de sa misérable cambuse. Quand la porte grinçait, elle annonçait la liturgie «séraphine» comme les cloches de l’église appellent à la messe. L’avare se retirait dans son sanctuaire. Il adorait son dieu. Il se dépouillait totalement de tout ce que la vie lui offrait pour que son seigneur grandisse et demeure l’absolu de son univers! «Mon argin!»
Dieu et l’Argent
En son temps, Jésus aurait sans doute conté la vie de Séraphin comme une parabole pour illustrer que «Nul ne peut servir deux maîtres: ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent.» (Matthieu 6, 24) Et le bon curé Labelle aurait pu semoncer l’avare des Pays d’en-haut en citant le Psaume 113B:
«Pourquoi les païens diraient-ils:
‘Où donc est leur Dieu?’
Notre Dieu, il est au ciel;
tout ce qu’il veut, il le fait.
Leurs idoles: or et argent,
ouvrages de mains humaines.» (v. 2-4)
Ah! La cupidité! Vilain défaut qui fait perdre la tête! On réduit son salut à la possession des biens matériels. Bien piètre salut! «L’impie se glorifie du désir de son âme [...] Il s’est dit: ‘Rien ne peut m’ébranler, je suis pour longtemps à l’abri du malheur.’» (Psaume 9B, 3.6) Mais le psalmiste chante une sagesse bien différente:
«Pourquoi craindre aux jours de malheur
ces fourbes qui me talonnent pour m’encercler,
ceux qui s’appuient sur leur fortune
et se vantent de leurs grandes richesses?
«Nul ne peut racheter son frère
ni payer à Dieu sa rançon:
aussi cher qu’il puisse payer,
toute vie doit finir.» (Psaume 48, 6-9)
Et Jésus d’ajouter au vieux psaume: «Gardez-vous bien de toute âpreté au gain; car la vie d’un homme, fût-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses.» (Luc 12, 15)
Il comble de biens
Par ailleurs, Jésus et les psalmistes nous invitent-ils vraiment au dépouillement radical? Au mépris des biens créés par Dieu, voulus par lui, offerts par lui pour la vie et le bonheur de ses enfants? Bien sûr que non. Les promesses de Dieu sont claires: «Le Seigneur ton Dieu te fait entrer dans un bon pays, un pays de torrents, de sources, d’eaux souterraines jaillissant dans la plaine et la montagne, un pays de blé et d’orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers, un pays d’huile d’olive et de miel, un pays où tu mangeras du pain sans être rationné, où rien ne te manquera, un pays dont les pierres contiennent du fer et dont les montagnes sont des mines de cuivre. Tu mangeras à satiété et tu béniras le Seigneur ton Dieu pour le bon pays qu’il t’aura donné.» (Deutéronome 8, 7-10)
Au souvenir de cette promesse, le psalmiste considère que Dieu bénit le juste en le comblant de biens: «Les pauvres mangeront, ils seront rassasiés.» (Psaume 21, 27) «Tu combles à la face du monde ceux qui ont en toi leur refuge.» (Psaume 30, 20) «Le Seigneur donnera ses bienfaits, et notre terre donnera son fruit.» (Psaume 84, 13) «Il comble de biens les affamés!» (Psaume 106,9) Voilà pourquoi le juste est heureux et «les richesses affluent dans sa maison» (Psaume 111, 3). Il peut louer Dieu pour ses bienfaits: «À toute chair, il donne le pain, éternel est son amour!» (Psaume 135, 25)
Devant les biens, nous conseillent les psaumes, méfiez-vous de l’avidité qui vous pousserait à en faire des idoles. Mais n’allez pas mépriser les dons de Dieu. Goûtez-y. Savourez-les. Dieu vous les offre pour vous combler et vous rendre heureux.
Liturgie au ras du sol
On a souvent pensé que la liturgie des Heures appartenait à la liturgie céleste. Ceux et celles qui s’y adonnent quitteraient la terre pendant quelques minutes. Ils pénétreraient dans le ciel pour participer à la louange des anges.
Les psaumes, plat de résistance de la liturgie des Heures, tiennent un autre langage. Ils nous gardent plutôt sur la terre, au ras du sol, à portée des biens matériels tout autant que des biens spirituels. Ils nous disent simplement qu’il faut nous aimer entre Séraphin Poudrier et séraphin du paradis. Ni avare, ni angélique.
Bel équilibre que nous sert la liturgie des Heures, à une époque où l’économie joue un si grand rôle dans notre quotidien. Les psaumes ne nous défendent pas de gagner de l’argent. Ni Jésus d’ailleurs. Tout est dans l’intention qui guide notre comportement. Jésus finit sa parabole du riche insensé en disant: «Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu.» (Luc 12, 21) Remplis ton bas de laine, soit. Mais remplis-le pour te rapprocher de Dieu, et non pour te replier sur toi-même.
(N.B. texte paru dans Célébrer les Heures, n. 7, automne 1995)
Cet article est tiré de la revue Célébrer les Heures. On peut en savoir davantage sur cette revue en écrivant à Célébrer les Heures, 2715, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, Montréal (Québec) H3T 1B6, Canada.