Archive pour le 17 avril, 2012

Holy Saturday

17 avril, 2012

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Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein]: « Afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle »

17 avril, 2012

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20120417

Le mardi de la 2e semaine de Pâques

Commentaire du jour

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942), carmélite, martyre, copatronne de l’Europe
Poésie « Heilige Nacht » (trad. Malgré la nuit, Ad Solem 2002, p.21)
« Afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle »

Mon Seigneur et mon Dieu,
tu m’as guidée sur un long chemin obscur, pierreux et dur.
Mes forces semblaient souvent vouloir m’abandonner,
je n’espérais presque plus voir un jour la lumière.
Mon cœur se pétrifiait dans une souffrance profonde
quand la clarté d’une douce étoile se leva à mes yeux.
Fidèle, elle me guida et je la suivis
d’un pas d’abord timide, plus assuré ensuite.
J’arrivai enfin devant la porte de l’Église.
Elle s’ouvrit. Je demandai à entrer.
Ta bénédiction m’accueille par la bouche de ton prêtre.
A l’intérieur des étoiles se succèdent,
des étoiles de fleurs rouges qui me montrent le chemin jusqu’à toi…
Et ta bonté permet qu’elles m’éclairent dans mon chemin vers toi.
Le mystère qu’il me fallait garder caché au profond de mon cœur,
je peux désormais l’annoncer à haute voix :
Je crois, je confesse ma foi !
Le prêtre me conduit aux marches de l’autel,
j’incline le front,
l’eau sainte coule sur ma tête.

Seigneur, est-il possible à quelqu’un de renaître
une fois écoulée la moitié de sa vie ? (Jn 3,4)
Tu l’as dit, et c’est pour moi devenu réalité.
Le poids des fautes et des peines de ma longue vie m’a quittée.
Debout, j’ai reçu le manteau blanc placé sur mes épaules,
symbole lumineux de la pureté !
J’ai porté à la main le cierge dont la flamme annonce
qu’en moi brûle ta vie sainte.
Mon cœur est désormais devenu la crèche qui attend ta présence.
Pour peu de temps !
Marie, ta mère, qui est aussi la mienne, m’a donné son nom.
A minuit elle dépose en mon cœur son enfant nouveau-né.
Oh ! nul cœur humain ne peut concevoir
ce que tu prépares à ceux qui t’aiment (1Co 2,9).
Tu es à moi désormais et jamais plus je ne te quitterai.
Où que puisse aller la route de ma vie, tu es auprès de moi.
Rien jamais ne pourra me séparer de ton amour (Rm 8,39).

SBF Dialogue: La beauté chrétienne du Dimanche à la lumière du shabbat juif

17 avril, 2012

http://www.custodiaterrasanta.com/SBF-Dialogue-La-beaute-chretienne.html

SBF Dialogue: La beauté chrétienne du Dimanche à la lumière du shabbat juif

Messo on line il sabato 15/11/2008

  En cette période de débat social et économique sur le dimanche (travail,…), et de choix politiques, n’est-il pas opportun de prendre en considération la beauté du Dimanche à la lumière du Shabbat juif ?

Quand le Dimanche est une « quasi-personne » ?….
 Dans la foi chrétienne, le Dimanche n’est pas un jour comme les autres ! Il n’est pas seulement un jour qui fait nombre avec les autres jours, dans la banale énumération du lundi, mardi,…. Il n’est pas seulement une réalité chronologique de 24 h. Le Dimanche est à part. Il a comme une personnalité propre, un « tempérament spirituel ». Au fond, le Dimanche est presque quelqu’un ! Il est une quasi-personne. En ce sens, nous pouvons écrire le mot avec une majuscule : « Dimanche ».
 Dans sa très belle Lettre apostolique « Le Jour du Seigneur » [1], Jean-Paul II présente les diverses harmoniques du Dimanche : Jour du Seigneur, du Créateur ; Jour du Christ Ressuscité et du don de l’Esprit Saint ; Jour de l’Assemblée de l’Eglise (Eucharistie,..) ; le Jour de l’homme (joie, repos, solidarité) ; le Jour des jours (le sens du temps). C’est dire la richesse de signification du Dimanche.
Le Shabbat juif : joyeux de l’attente de la joie des Noces du Messie !
 Pour comprendre le sens profond du Dimanche, il est bon de nous référer à la conception juive du Shabbat. Tout d’abord, nous remarquons qu’en hébreu moderne, à part de Dimanche (yom rishon) [2] et le samedi (shabbat), les jours n’ont pas de nom particulier, mais simplement un n°. Le lundi : jour 2. Mardi : jour 3, etc. Le vendredi (yom ha shishi) : jour 6. Justement, le jour qui a un nom éminent est le « Shabbat » : « le Jour du Repos (de Dieu) ». Il est le « jour saint» qui reçoit la bénédiction même de Dieu (Gen 2,3). Il est « une journée exquise, un Jour respectable, consacré au Seigneur » (Isaïe 58,13-14). Bien plus, le Shabbat est considéré, dans le judaïsme, comme une personne vivante [3]. Dès lors, le Shabbat doit être compris à partir de la réalité fondamentale biblique : Dieu a créé l’être humain selon le couple. « Au Commencement, Dieu créa l’homme (l’humain, l’adam) à son image. Il les créa homme et femme… L’homme quittera son père et sa mère. Il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un » (Gen 1,26-28 ; 2,24).
 De la même manière, les jours participent à la réalité conjugale. Le Dieu Créateur engage une Alliance nuptiale avec son Peuple (cf Isaïe 61,4-5 ; Osée, ..). Dans ce climat nuptial, les jours sont « en couple », deux à deux : le dimanche avec le lundi, le mardi avec le mercredi, le jeudi avec le vendredi. Mais alors, le jour du Shabbat va-t-il demeurer seul ? exclu de la symbolique nuptiale ? Le Shabbat serait un jour hors sens « absurde »….Mais Dieu va faire le maximum : Il va prévoir la célébration des Noces du Shabbat avec le Messie qu’il enverra ! Désormais, chaque vendredi soir, c’est la fervente espérance de la venue du Messie qui épousera la « Fiancée (ou la Princesse) Shabbat » [4]. A la synagogue, à la festive célébration de l’entrée en Shabbat, la liturgie prend une intensité étonnante avec le chant très mélodieux et rythmé « Lekha Dôdi » : « Viens, mon Bien-Aimé, au-devant de ta fiancé !….Viens, ma fiancée, viens ! ». Le Shabbat est la Fiancée en personne qui aspire ardemment à la joie d’accueillir le Bien-Aimé. Durant le Shabbat règne un supplément d’âme. A la célébration de la clôture si importante du Shabbat (la Havdala), la communauté juive prend congé de la « Princesse Shabbat » à la synagogue, puis à la maison. Pour se consoler de cette séparation, on respire des parfums. Avec des chants, on prend une collation appelée « Melavé Malka » « pour raccompagner la Princesse Shabbat» [5]. Pour le couple, la rencontre amoureuse du soir est à l’image de ce qu’est le Shabbat : don de Dieu et réciprocité d’amour. Ainsi, le Shabbat est-il un Jour qui vibre de cet amour, divin et humain, pétri de joie, d’enthousiasme de l’attente du Messie. Le Messie va venir « à la rencontre de la Princesse Shabbat ».
Le Dimanche chrétien rayonne de la célébration des Noces du Christ.
 Dans cette perspective, Jean-Paul II se plaît à rappeler le sens du chant juif « Lekha Dôdi » [6]. Il présente volontiers le Dimanche comme un « Jour nuptial ». En cela, le Dimanche s’intègre à l’ensemble de la Première et de la Nouvelle Alliance dont « il faut saisir l’intensité sponsale » [7]. Dans les Evangiles, Jésus est identifié comme « l’Epoux qui est là ! » (Jn 3,29) [8]. Le Dieu Père célèbre les Noces du Christ Epoux avec l’Eglise, figure de l’humanité. Nous entendons ici la parabole de Jésus : le Maître a préparé un grand festin pour les Noces de son fils (Mt 25). Saint Paul a souligné l’importance de la relation d’amour entre le Christ et l’Eglise comme la relation d’époux à épouse (Eph 5, 25-28). La Bible se termine par la vision eschatologique de l’Apocalypse. C’est un Dimanche, « le Jour du Seigneur » (Ap 1,10), que le Seigneur donne à Jean la Révélation du « Ciel nouveau et de la Terre nouvelle » (Ap 21). Le monde futur sera animé par la grande Fête où Dieu célèbre les Noces de son Fils, les « Noces de l’Agneau » (Ap 19). Le Christ qui est « le Commencement et la Fin, l’Alpha et l’Oméga » (Ap 1,17; 22,13) est l’Epoux manifesté à tous.
 Parmi tous les signes de ces « épousailles » du Christ avec l’Eglise, l’Eucharistie est le sacrement par excellence de l’ « Alliance (nuptiale) nouvelle et éternelle » du Christ avec l’Eglise. Comme les époux se donnent l’un à l’autre totalement, le Christ se donne radicalement : « Corps livré et Sang versé pour vous et la multitude en signe de l’Alliance ». Après la Consécration, l’appel au Christ est chanté : « Viens, Seigneur Jésus ! ». Telle est la reprise de l’appel, à la fin de l’Apocalypse : « l’Esprit et l’Epouse disent : Viens, Seigneur Jésus ! ». Au moment de la Communion est proclamée la parole de l’Apocalypse lors du Chant des Noces : « Heureux les invités au repas (des Noces) du Seigneur !» (cf. Ap 19,9).
 Le Dimanche est devenu le huitième jour de la Création : le Jour où Dieu Père ressuscite son Fils Jésus par la puissance de l’Esprit Saint. Il achève son œuvre. Depuis lors, les piscines baptismales, et même les bénitiers, sont souvent à huit côtés.
 Dans la perspective de la foi chrétienne, le Dimanche est le « Jour » par excellence ! « C’est la Personne du  Dieu de Jésus-Christ qui remplit et spiritualise le Dimanche » [9]. Celui-ci est marqué par une vraie vocation et mission. Dans le don de l’Esprit Saint, il ne cesse de nous dire la Rencontre avec Jésus le Messie Epoux de l’humanité pour la rassembler dans le Royaume du Père.
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[1] Jean-Paul II « Le Jour du Seigneur. La sanctification du Dimanche », coéd. Cerf-Bayard-Mame, 1998, ou Documentation Catholique, 1998, n° 2186. Par ailleurs, sur le sens du Dimanche, Catéchisme de l’Eglise Catholique, 1998, § 1166 sq, 1175, 2174 sq, etc. Joseph Ratzinger Benoît XVI, dans « Jésus de Nazareth », éd. Flammarion, 2007, aborde la question de « la querelle du sabbat » dans les Evangiles, p. 128-134.
[2] Le dimanche : yom rishon, de « rosh, tête », c’est-à-dire, le jour en tête de la semaine. L’expression « Jour 1 ; yom hérad » est réservé, en Gn 1,5 au « Premier Jour » de la Création.
[3] cf E. Gugenheim « Le Judaïsme dans la vie quotidienne », éd. A. Michel, 1961, 206 p. Sur le Shabbat (p.74-86) considéré comme une personne, comme la Bien-Aimée : p.77, 78,.. Voir aussi R.Aron, A.Néher, V.Malka, « Le Judaïsme, hier, demain », éd. Buchet-Chastel, 1977, 238 p., sur le shabbat, p. 83 (à propos de la « litanie amoureuse » du chant Lékha Dôdi, etc. Ou Centre National de l’Enseignement Religieux, « A l’écoute du Judaïsme », éd. Chalet, 1977. p. 39 sv, 53,.. : « Comment le juif vit le shabbat »…
[4] E. Gugenheim, ibid., p 78.
[5] E. Gugenheim, ibid. p. 86.
[6] Jean-Paul II, . « Le Jour du Seigneur », n.12 : « Le shabbat est vécu par nos frères juifs selon une spiritualité ‘sponsale’…Le chant ’Lekha Dôdi’ est aussi de tonalité sponsale.. ». Certes, le cantique Lékha Dôdi date du XVI° s, composé, à Safed, par Salomon Alkabetz, mais, remarque E. Gugenheim, « il a été rapidement adopté dans toutes les communautés d’Israël », car il exprime bien l’intuition de la personnalisation du Shabbat.
[7] Jean-Paul II « Le Jour du Seigneur » § 12.
[8] Jésus, l’Epoux qui est là, au milieu de son Peuple. Outre Jn 3,29, des épisodes significatifs dans les Evangiles : Mt 9, 14-15 ; Mt 25, 1-13 (parabole : « Voici l’époux ! sortez à sa rencontre ! ») ; Lc 12, 35-36 ; etc. Cf. Xavier Léon-Dufour, Dictionnaire du Nouveau Testament, éd. Seuil, article « Epoux (Jésus)».
[9] Mgr Maurice Gardès, archevêque d’Auch, président du Conseil pour l’Unité des chrétiens et les relations avec le judaïsme pour la Conférence des évêques de France.