Archive pour le 7 avril, 2012

Le Christ est ressuscité!

7 avril, 2012

Le Christ est ressuscité! dans images sacrée mirofore_novgdorod_1475

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POUR PESSAH – 1-14 AVRIL : Oui Dieu nous a sorti d’Egypte, mais c’est Lui qui nous y avait mis!

7 avril, 2012

http://www.aish.fr/h/pessah/Pourquoi_Celebrer_Pessah_Avec_Des_Herbes_Ameres.html

POUR PESSAH – 1-14 AVRIL

Oui Dieu nous a sorti d’Egypte, mais c’est Lui qui nous y avait mis!

par Sarah Yokheved Rigler

Moïse, leader des enfants d’Israël pendant la sortie d’Egypte, était obnubilé par une chose: la souffrance. La première fois que la Torah nous le présente à l’âge adulte, elle dit : « Moïse grandit, il sortit pour voir ses frères et vit leurs souffrances » (Exode 2:11). Selon le commentaire classique de Rashi, son intention était de constater leur souffrance: il consacra ses yeux et son cœur à ressentir leur douleur. Bien qu’il ait reçu son éducation dans le palais royal, Moïse ne pouvait supporter les sévices infligés aux esclaves. Lorsqu’il aperçut un tyran égyptien frappant un hébreu, il le tua sur le champ. Le lendemain, au lieu de se reposer et de se féliciter de sa bonne action, il se sentit inexorablement drainé vers le lieu de leurs souffrances.
Selon la tradition juive, Moïse est l’auteur du livre biblique de Job, qui traite du difficile sujet de la souffrance des justes. Cette question est juive par essence parce qu’elle suppose que la vie ne soit pas le fruit du hasard, ni le résultat d’un caprice du destin. Elle sous-entend qu’il y a un Dieu de justice et de bonté qui dirige le spectacle. Peut-être est-ce la raison pour laquelle Moïse, qui goûta plus que quiconque à la révélation divine, était si troublé par la souffrance, car il savait que Dieu n’inflige pas de coups sans raison
Moise Savait que Dieu n’inflige jamais une peine gratuitement.
Le livre de Job repousse toutes les explications données par les amis de Job à la raison de ses souffrances, y compris l’idée que la souffrance soit une punition pour ses fautes. A la fin du texte, Dieu Lui Même s’adresse à Job de l’intérieur d’un tourbillon; cependant, au lieu de répondre à ses questions, Il lui en pose. Des questions qui mettent en relief la faiblesse de la compréhension humaine comparée à la sagesse divine infinie. En résumé, plutôt que de répondre à la question de la souffrance des justes, le livre de Job affirme que cette énigme cosmique ne peut être résolue par de simples mortels.
La Torah relate que Moïse, le plus humble des hommes, fit une requête audacieuse à Dieu: « Fais-moi connaître Tes chemins » (Exode 33:13). Rashi rapporte le Talmud qui explique que Moïse demandait ainsi à Dieu pourquoi Il permettait que les justes souffrent et que les méchants prospèrent ? Dieu lui répondit: « tu ne pourras pas voir Ma face car aucun être humain ne peut voir Ma face et vivre ». En échange, Dieu proposa un compromis mystique à Moïse; Il le plaça dans la fente d’un rocher pendant que Sa gloire passait sur lui et Il lui permit de contempler Son dos. Une des interprétations de cet acte est: on peut parfois comprendre rétroactivement l’aspect salutaire des souffrances mais pas de « face », c’est-à-dire lorsqu’elles se produisent, pas tant que l’on vit dans ce monde physique fait de limitations.
Une tarte à la citrouille avec du raifort
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Imaginez une famille américaine rassemblée autour d’une table le jour de l’action de grâces. Ils célèbrent la survie des pèlerins lors de leur premier hiver sur le sol du nouveau monde, le futur continent américain. Placé près de la dinde, se trouve un bol de neige, symbolisant le froid féroce que les pèlerins endurèrent. Juste à côté on a posé l’emblème d’un cimetière en souvenir des 45 personnes sur 102 qui moururent. Et la tarte à la citrouille (plat traditionnel de ce jour) est recouverte de raifort afin que personne n’oublie combien ils souffrirent
La question : « qu’elle est la but de la souffrance » plane sur le Seder.
En réalité, aucun américain ne rendrait amère sa célébration de l’action de grâces avec des symboles de souffrance. Pourtant, c’est précisément ce que nous les juifs, faisons pendant le repas du seder de Pessah. Nous mettons du sel en souvenir des larmes que les hébreux versèrent, de la ‘harosset en souvenir du mortier utilisé pour les pénibles tâches de construction et des herbes amères afin d’expérimenter l’amertume que connurent nos ancêtres. Et même la galette de Pessah, la matsa, appelée pain de la liberté, est aussi appelée le pain de l’affliction, la pitance des esclaves. La Haggadah, histoire de la délivrance, contient de longs passages et de nombreux détails de la servitude et de la souffrance en Egypte. Est-ce une manière de célébrer notre rédemption?
En fait, le seder force à se poser la question qui est l’énigme de la célébration pascale: nous célébrons le fait que Dieu nous ait sortis d’Egypte, mais c’est bel et bien Lui qui nous y avait mis? Le rôle des plaies était de rappeler aux juifs, mais aussi aux égyptiens, que Dieu a un pouvoir absolu sur la nature et qu’Il la contrôle minutieusement. Il aurait pu stopper l’immense souffrance des hébreux bien avant. Pourquoi la souffrance? Cette question que le peuple juif se pose avec entêtement depuis l’époque de Moïse, plane sur le seder comme une mystérieuse présence.
Clairement, le seder traite de la connexion entre la souffrance et la délivrance. Il avance l’argument retentissant que la délivrance est le résultat de la souffrance. Cette dernière nous débarrasse de la superficialité et du superflu et nous amène à la vérité. Elle dévoile chez ceux qui souffrent des niveaux de don de soi et de transcendance qu’ils n’imaginaient pas posséder. Evidemment, l’être humain a le libre arbitre, on peut choisir de réagir à la souffrance avec amertume et ressentiment. Mais pour celui qui réagit différemment, il peut atteindre la véritable grandeur.
Les sages surnomment les années de torture en Egypte: le creuset de fer. Le creuset est l’instrument que les orfèvres utilisent pour raffiner l’argent. Il y a quelques années, des femmes étudiant le livre biblique de Malachie, furent frappées d’étonnement par le verset suivant: « Dieu s’assiéra comme un raffineur et un épurateur d’argent et Il épurera (le peuple d’Israël) » (Malachie 3:3). Curieuse de savoir en quoi le fait de faire fondre de l’argent s’appliquait au traitement de Dieu envers le peuple d’Israël, une des femmes partit regarder un orfèvre au travail.
Pendant qu’il passait une pièce d’argent au feu, l’artisan lui expliqua qu’il était obligé de la placer à l’endroit le plus chaud de la flamme afin d’enlever toutes les impuretés. La femme, en référence au verset, lui demanda s’il avait besoin de s’asseoir pendant le processus d’épuration. Il répondit que non seulement il devait rester assis pendant tout le processus mais aussi qu’il devait garder un œil vigilant sur la pièce, car si l’argent restait un moment de trop dans la flamme, il serait détruit.
« Comment savez-vous quand l’argent est entièrement raffiné? » demanda la femme.
« C’est facile, c’est lorsque j’y vois mon visage apparaître » répondit-il.
La métaphore du prophète Malachie était éclaircie: Dieu maintient le peuple d’Israël dans la partie la plus forte du feu des souffrances afin de complètement le purifier; mais Il reste avec lui pendant tout ce processus et ne le lâche jamais du regard, de même il ne le laissera pas être détruit. La purification sera complète seulement lorsque Dieu pourra voir Son image en nous.
Pas au mariage!
Michal Franklin, la gentille fille de nos voisins âgée de 21 ans qui terminait son dernier jour de collège, fut assassinée par un terroriste lors d’une attaque suicide dans une station de bus à Jérusalem. Huit ans après, je ne peux toujours pas m’empêcher de pleurer lorsque je raconte sa mort
Il était sur le point de parler de sa seur assassinée sous la Houpa.
Cinq ans plus tard, son jeune frère David se maria. J’étais invitée à la cérémonie et je connaissais mon rôle: rire, agir joyeusement et ne surtout pas mentionner la tragédie familiale. Je me tenais près de la houppa lorsque je fus surprise d’entendre le rabbin officiant dire que le marié tenait à faire un discours. Pendant que l’on tendait le micro à David, j’étais tendue, je savais qu’il allait parler de sa sœur assassinée. Je fermais les yeux et formulais une requête silencieuse: Non pas ici, pas maintenant! Ne ternis pas ton mariage avec la mort terrible de ta sœur. Mes genoux commencèrent à trembler mais il était trop tard, David commença à parler.
« Je veux mentionner sous ma houppa ma sœur Michal qui a été assassinée et qui n’est pas là près de moi en ce jour si important. Michal a été tuée il y a cinq ans lors d’une attaque terroriste à Jérusalem. Je ressens son absence ».
Ce discours était comme les herbes amères au milieu de la fête de Pessah. David rendit le micro au rabbin et la cérémonie nuptiale se termina. Soudainement une chose exceptionnelle se produisit, une explosion de joie éclata comme un volcan, comme si elle provenait des profondeurs terrestres. Cela fut le mariage le plus heureux auquel j’aie jamais assisté. Les gens dansaient en exultant de bonheur, des sourires radieux illuminaient le visage de tous les participants, l’allégresse était palpable. Le plus grand moment de cette soirée d’un autre monde se produisit lorsqu’au milieu des femmes, la mariée dansa avec sa belle mère Sarah (la mère de Michal) et la mère de Sarah, une survivante d’Auschwitz. Elles formèrent un cercle entrecroisé de joie et de peine qui nous éleva tous dans une autre dimension.
Je ne peux expliquer comment cela arriva mais cela arriva.
Le dos de Dieu
Le seder nous enseigne que la souffrance provoque la rédemption mais comme nous l’apprenons de Moïse, le peuple juif ne peut voir que le dos de Dieu. C’est rétrospectivement, avec le temps qui passe, que la raison de la souffrance devient compréhensible, parfois l’on n’aura pas de réponse dans ce monde ci. La plupart des femmes dont les enfants furent pris par les soldats égyptiens et jetés au Nil, ne vécurent pas assez longtemps pour assister à la sortie d’Egypte. Quant à celles qui sortirent, le firent-elles avec un goût de triomphe ou avec l’expression endeuillée reconnaissable chez les survivants de l’holocauste?
Nul doute que pour beaucoup d’entre elles, il fallut l’ouverture de la mer et la révélation du Sinaï pour les convaincre que c’est l’intensité de leurs souffrances qui leur permit d’expérimenter l’exaltation de la rédemption et de la révélation. Seulement lorsqu’ils regardèrent en arrière, les hébreux purent-ils comprendre que leurs peines faisaient partie d’un processus de purification et de rédemption qui finalement en valait la peine.
Assis à notre table du seder cette année, avec une perspective de 3322 ans qui nous séparent de l’Exode, nous célébrons la nation juive née des souffrances d’Egypte et des miracles de la délivrance. Nous voyons en ces deux choses les parents qui nous ont engendrés.

Méditer sur Pâques aujourd’hui – Méditation de Michel Hubaut

7 avril, 2012

http://www.croire.com/article/index.jsp?docId=21322&rubId=214

Méditer sur Pâques aujourd’hui

L’Octave de Pâques est constitué par les huit jours qui suivent le dimanche de Pâques jusqu’au dimanche suivant. La pratique de l’Octave religieuse se retrouve déjà dans l’Ancien Testament avec la fête des Tabernacles (Lv 23-26). C’est Constantin qui qui l’a introduit dans la liturgie catholique.
Chaque jour, durant l’Octave de Pâques, on célèbre la messe avec les prières du jour de Pâques et les mêmes chants. Ainsi la semaine de l’Octave de Pâques est comme un long dimanche se prolongeant sur huit jours, où chaque jour est Jour de Pâques.

Méditation de Michel Hubaut, franciscain

« Chaque fête de Pâques est l’occasion de se rappeler que la résurrection n’est pas ce qui doit arriver après notre mort, mais une réalité nouvelle qui commence aujourd’hui. Chacun de nous façonne, jour après jour, son visage d’éternité. Comme pour le papillon qui sort de sa chrysalide, il faut du temps pour que l’homme ressuscite, émerge de sa gangue de terre et devienne un fils de Dieu, un enfant de lumière.
Maurice Zundel se demandait souvent combien d’hommes et de femmes émergent consciemment de leur « moi » biologique préfabriqué pour devenir réellement des hommes vivants, des personnes libres et responsables de leur destin. Sans doute, toutes leurs potentialités spirituelles arriveront-elles, un jour, à maturité, mais probablement pas sur terre ! Il est inutile de chercher à imaginer ce que nous devenons après notre mort, si, en accueillant le Christ pascal, nous ne commençons pas dès maintenant à devenir des vivants.
Rappelons-nous que dans la tradition chrétienne il y a deux naissances. La première, biologique, que nous n’avons pas choisie, qui nous est donnée. Et une « seconde naissance », celle dont parle le Christ, quand il nous dit qu’il nous faut « renaître d’en-haut » par l’accueil et la croissance de son Esprit.
La résurrection est une victoire quotidienne sur les forces de mort. L’au-delà est une réalité déjà présente, intérieure à nous-mêmes. Cette vie nouvelle du Christ ressuscité doit devenir « l’au-dedans » de notre vie quotidienne. Se convertir, c’est sans cesse passer du dehors, de l’écorce superficielle des choses au « dedans », rencontrer l’intimité de Dieu au plus intime de nous-mêmes, lui qui est la vie de notre vie.
Rencontrer le Christ de Pâques, c’est déjà re-naître, c’est s’affranchir de toutes nos servitudes. L’homme qui accueille, jour après jour son amour vivant et créateur, devient lui aussi un vivant et un créateur. Notre avenir se joue dans notre réponse à cet amour victorieux qui s’offre gratuitement à nous. C’est ce don de nous-mêmes qui nous construit, nous structure comme homme, nous ressuscite comme fils de Dieu.
La résurrection, l’au-delà, c’est Dieu intime à nous-mêmes qui nous intériorise et nous libère du moi préfabriqué. Devenir un homme, une personne, sortir de son moi infantile, biologique, égocentrique et mortel, c’est rencontrer le Dieu vivant. Naître, c’est centrer toutes ses énergies pour aimer comme lui, faire de toute son existence un don de soi-même.
La Résurrection de l’homme s’enracine dans ce dynamisme de l’amour qui « humanise » notre moi biologique, nous fait « passer » du moi possessif, fermé sur lui-même, au moi oblatif. Celui qui naît à l’amour, par l’amour, devient immortel puisque l’amour est l’être même de Dieu. Cet amour est notre devenir. C’est lui qui personnalise et divinise l’homme qui, comme saint François, n’est plus terrorisé par la mort biologique, car elle n’est plus qu’un « passage » de notre liberté d’aimer à un autre niveau, d’une ampleur nouvelle.
Dieu nous a créés pour devenir des créateurs. Nous devons nous libérer de la pesanteur des déterminismes pour devenir le sanctuaire de la lumière et de l’amour. Telle est le mystère de la transfiguration chrétienne, qui est un mystère d’intériorisation, de personnalisation, de divinisation. Il s’agit de devenir véritablement un « homme » dont l’espace intérieur est devenu assez grand pour accueillir la vie même de Dieu. Et accueillir Dieu, c’est devenir un vivant qui possède en lui tout l’univers. L’immortalité n’est pas ce qui arrive après la mort, elle advient, aujourd’hui et maintenant, chaque fois que l’homme se dépasse pour aimer. C’est chaque jour que nous « immortalisons » notre vie. C’est chaque jour que nous ressuscitons un peu plus.
Voilà la nouvelle naissance à laquelle le Christ nous invite quand on atteint sa maturité spirituelle. Maturité qui entraînera aussi notre corps, car les énergies de l’amour vont aussi transfigurer notre corps, comme celui du Christ, libéré des contraintes de notre univers, sans être pour autant désincarné. Notre mort n’est pas un anéantissement, mais un mûrissement, un accomplissement, un passage -une Pâque- vers notre véritable identité. « 

Homélie du jour de Pâques

7 avril, 2012

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/

03.04.2012

Homélie du jour de Pâques B

Ac 10, 34a. 37-43 ; Col 3, 1-4 ou 1 Co 5, 6b-8 ; Jn 20, 1-9 ou Mc 16, 1-8

Rêve déçu, intensément tristes, découragées, trois femmes de la première compagnie de Jésus (pas celle des jésuites, mais des premiers disciples) se rendaient au cimetière avec des fleurs et du parfum. Mais le récit de Marc n’est pas un reportage pris sur le vif. Il n’y a pas eu de scène filmée ni de micro tendu. Ces pages de catéchèse sont déjà un écho de l’expérience spirituelle d’une communauté de croyants, où se mêlent les souvenirs, les faits et les symboles. Par contre, la peur, elle, est bien là. Le choc de l’émotion religieuse, la stupeur de ceux et celles qui s’approchent de Dieu et qui découvrent tout d’un coup à l’endroit la surprenante réalité que l’on voit d’habitude à l’envers. C’est-à-dire le monde des réalités spirituelles.
Le Christ de chair et d’os n’est plus là. Mais bien le Christ de la foi. C’est le message du Christ, et le Christ messager qui est au centre du récit : Le Nazaréen, Dieu l’a ressuscité. La mort est donc renversée, elle a changé de sens. Le crucifié mort est vivant.
Voilà une affirmation tranchante, sans preuves, sans explications. Une vérité exorbitante, présentée comme un fait accompli. Mais où est-il ? Ni là, ni ici, mais ailleurs. Dans un univers nouveau qu’elles devront découvrir. Une présence et un message qui les envoient en mission. Elles reçoivent un ordre de marche : Allez dire aux disciples, allez dire à Pierre… Mais elles s’enfuirent bouleversées, toutes tremblantes et en claquant des dents. Il est vrai qu’il y avait de quoi. Révélations et manifestations divines ont toujours provoqué l’effroi, la crainte et le tremblement. Mais, souligne Marc, elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur. C’est ici que se termine son évangile.
Les spécialistes sont d’accord pour affirmer que la suite, l’épilogue, n’est pas de la plume de l’évangéliste, mais un « appendice » ajouté après coup pour offrir une finale heureuse. Car, en fait, elles ont finalement transmis leur message, comme on le voit chez Matthieu, Luc et Jean. Heureusement. Sinon, les disciples n’auraient rien su de l’événement et nous non plus. Mais il ne suffira pas de le dire et le redire avec des mots, il faudra en témoigner. Autrement dit, le mettre au monde dans la communauté des croyants, accoucher de son corps mystique. Elles vont donner corps à la Parole, enfanter des humains à la vie nouvelle, par la foi au Ressuscité.
Peut-on se fier à des femmes, se disaient les disciples ? Ainsi, des femmes, à qui la Loi juive déniait la capacité juridique de témoigner, vont témoigner de la résurrection du Christ et les sortir de leurs préoccupations terre-à-terre dont ils étaient prisonniers. C’est elles qui vont les ramener à tout ce que Jésus leur avait promis et confié, mais qui fut balayé par le désarroi et les abandons à l’heure de la Passion.
De fait, elles ont parlé aux Onze et à tous les autres, précise Luc. Résultat ? Elles furent mal reçues. Ils n’ont pas cru un mot de ce qu’elles racontaient et ont pris leurs paroles pour du délire… Des radotages de bonnes femmes !
Mais quand des hommes viendront faire part de leur rencontre et de leur expérience du Ressuscité, ils ne seront pas mieux reçus. Ce qui veut dire que l’incrédulité est plus spontanée que la foi. Ce n’est d’ailleurs que lentement et péniblement que la foi au Ressuscité s’est imposée aux apôtres comme venant de Dieu… Ce n’est pas plus facile pour nous ni plus rapide.
Quant à la preuve, car on réclame toujours des preuves, ce ne sera pas un tombeau vide, ni un saint suaire, ni un rapport de police, mais la transformation surprenante et profonde d’une poignée de poltrons en croyants audacieux. Un miracle ! « Les événements de la Pâque de l’an 30, écrit un exégète, ont transformé des femmes craintives en messagères et des lâches ou traîtres en témoins confessants ».
C’est d’ailleurs ce que l’on attend aujourd’hui de notre foi. Il nous faut mettre au tombeau notre esprit du monde et notre incrédulité, pour mener une vie nouvelle, une vie de ressuscité. Faire mourir ce qu’on appelle le vieil homme et laisser vivre un être nouveau, renouvelé.
Il n’empêche que nous rêvons facilement, jusqu’à en être avides, de signes venus du ciel, de preuves palpables, tangibles, visibles, indiscutables. Des témoignages irrésistibles, un raisonnement parfait, qui puissent nous rendre la foi plus facile ou plus claire. Voyez la course aux révélations, aux secrets, aux apparitions… Or, nous n’aurons pas de preuves en dehors de la foi. Par contre, la foi transforme les relations entre les êtres et les rapports entre les choses. C’est là que l’on attend aujourd’hui des témoins et des acteurs, heureux et fiers d’être des disciples du Ressuscité. On doit pouvoir les reconnaître à leur tête, des têtes de sauvés. Non pas simplement à leurs chants, ou à la saveur de leurs alleluias, mais à leur manière de vivre, de se comporter, de parler, de pardonner, d’être solidaires et de partager. D’authentiques artisans de paix. Des témoins crédibles.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

 1925 – 2008