Archive pour le 2 avril, 2012

(Is. 42, 1-4. 6-7)

2 avril, 2012

 (Is. 42, 1-4. 6-7) dans images sacrée

http://www.istitutoaveta.it/Letture%20Anno%20A%20Battesimo%20Signore.htm

 

L’Évangile de la Résurrection. Méditations spirituelles

2 avril, 2012

http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=2478

L’Évangile de la Résurrection. Méditations spirituelles

P. Philippe Rouillard, o.s.b.

Esprit & Vie n°210 – avril 2009, p. 52-53.

Heureux ceux qui, pendant le carême 2008, ont écouté ces six conférences ou méditations données par le P. Moingt en l’église Saint-Ignace à Paris. Faut-il rappeler que le P. Moingt est jésuite, qu’il a enseigné la théologie à Lyon et à Paris et a publié de nombreux ouvrages, et notamment L’Homme qui venait de Dieu, ou Dieu qui vient à l’homme  ? Mais ce savant professeur est aussi un spirituel, et tout simplement un sage.
C’est de la sagesse que de parler de la Résurrection pendant le carême, sans attendre Pâques, ou plutôt en passant ces six semaines dans l’attente et la préparation de la célébration pascale, qui est au cœur de notre année liturgique tout comme le mystère de la Résurrection est au cœur du christianisme.
C’est de la sagesse que de procéder avec méthode. On commence par interroger saint Paul et les auteurs des Évangiles, qui affirment, chacun à sa manière, que Jésus est ressuscité. Puis on essaie de comprendre comment la mort et la résurrection de Jésus nous ont libérés de la mort, comment la Résurrection a fait surgir une création nouvelle, comment la venue de l’Esprit du Ressuscité nous révèle peu à peu la Trinité de Dieu. Enfin, on découvre avec bonheur que ces sacrements du carême que sont l’eucharistie et la réconciliation nous donnent la possibilité d’entrer dans ce mystère de renouveau et nous pressent de l’annoncer aujourd’hui là où nous vivons.
La lecture et le commentaire des récits évangéliques et du début des Actes des Apôtres nous ouvrent les yeux, nous font voir ce que peut-être nous n’avions jamais vu. Dès le moment de sa mort, le Christ n’habite plus notre temps, mais un temps éminemment symbolique : il est ressuscité « le troisième jour », même si trente-six heures à peine se sont écoulées entre sa mort et sa Résurrection, dont personne n’est témoin. Il est monté vers son Père le jour même de Pâques (Jn 20, 17), mais il se montre à ses disciples et les entretient du Royaume de Dieu pendant quarante jours (Ac 1, 3), durée symbolique à laquelle la Bible recourt à maintes reprises. Quarante jours de présence, et quarante jours de carême, c’est « le temps du doute, de l’incertitude, de la tentation, de la recherche tâtonnante, mais aussi de la purification de l’esprit, de la confiance retrouvée, de la lente montée vers la lumière » (p. 29).
Avec la résurrection de Jésus, se relevant de la terre dont l’homme a été tiré, un germe nouveau se lève. Une vigoureuse traduction de Paul (2 Co 5, 17) nous est proposée : « Si quelqu’un est dans le Christ, c’est une créature nouvelle ; les temps anciens ont disparu, voici venus des temps nouveaux. » Il ne s’agit pas d’un second projet de Dieu qui viendrait se substituer au premier, voué à l’échec, mais de la refondation de l’histoire, qui se fait dans le Premier-né de la création devenu le Premier-né d’entre les morts (Col 1, 18). Nous sommes tous engagés dans cette nouvelle création, qui embrasse tous les temps.
Un autre aspect lumineux est ici développé, que l’on néglige trop souvent : la Résurrection est un lieu de révélation. Elle révèle d’abord Jésus lui-même tel qu’il ne pouvait pas être vu auparavant, tel qu’il l’avait laissé entrevoir avant d’appeler Lazare hors du tombeau : « Je suis la Résurrection et la Vie. » Elle révèle Dieu le Père, ce Père que personne n’a jamais vu, mais qui se manifeste dans ses actions éclatantes. Enfin, elle révèle l’Esprit, qui est à l’œuvre non seulement dans les premiers temps de l’Église, mais en toute œuvre de relèvement et de résurrection jusqu’à la fin des temps.
Le dernier chapitre réserve une surprise au lecteur : il lit que l’annonce de la Résurrection aujourd’hui se fait par le mémorial eucharistique et le ministère de la réconciliation, et il s’attend donc à être orienté vers un confessionnal. Erreur : on lui dit qu’avec les autres chrétiens ressuscités il est responsable du ministère de réconciliation dont toute la communauté a la charge : il doit donc, avec ses frères, s’efforcer de réconcilier l’Église avec le monde, veiller en particulier à ce que n’y soient pas tolérées des pratiques discriminatoires et inégalitaires, et collaborer aux mouvements qui luttent contre les multiples formes d’injustice et d’aliénation. En somme, il doit aider tout homme à entrer dans le mystère de la Résurrection et de la vie nouvelle.
Voilà un livre inépuisable, un livre de sagesse, à ne pas lire seulement en carême ou au Temps pascal, mais à garder toute l’année à portée de main.

DIMANCHE DES RAMEAUX 2012, HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

2 avril, 2012

http://www.zenit.org/article-30516?l=french

DIMANCHE DES RAMEAUX 2012, HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

Pour les jeunes, le « jour de la décision »

ROME, dimanche 1er avril  2012 (ZENIT.org) –  Ce dimanche des Rameaux peut être, pour les jeunes, le « jour de la décision » de leur vie pour le Christ : c’est ce que leur souhaite Benoît XVI dans son homélie pour la messe des Rameaux.
C’est en effet la Journée mondiale de la jeunesse qui, en cette année 2012, se célèbre au niveau diocésain. Le pape y a fait allusion à la fin de son homélie pour la messe présidée place Saint-Pierre en présence de dizaines de milliers de personnes du monde entier.
« Que le Dimanche des Rameaux soit pour vous le jour de la décision, la décision d’accueillir le Seigneur et de le suivre jusqu’au bout, la décision de faire de sa Pâque de mort et de résurrection le sens même de votre vie de chrétiens. C’est la décision qui conduit à la vraie joie, comme j’ai voulu le rappeler dans le Message aux Jeunes pour cette Journée – « soyez toujours dans la joie du Seigneur » (Ph 4, 4) ».
Le pape a donné en exemple aux jeunes la décision de sainte Claire d’Assise « qui, il y a huit-cents ans, entraînée par l’exemple de saint François et de ses premiers compagnons, quitta la maison paternelle exactement le Dimanche des Rameaux pour se consacrer totalement au Seigneur : elle avait 18 ans et elle eut le courage de la foi et de l’amour, le courage de décider pour le Christ, trouvant en Lui la joie et la paix. »
Les jeunes ont comme chaque année accompagné le pape en agitant de longues palmes lors de la procession évoquant l’entrée du Christ à Jérusalem,  de l’obélisque jusqu’au pied de l’autel, sur le parvis de la basilique orné d’oliviers séculaires, d’arbustes en fleurs et de gazon printanier.
Homélie de Benoît XVI :
Chers frères et sœurs !
Le Dimanche des Rameaux est le grand portique qui nous introduit dans la Semaine Sainte, la semaine où le Seigneur Jésus s’achemine vers le sommet de sa vie terrestre. Il monte à Jérusalem pour accomplir les Écritures et pour être suspendu sur le bois de la croix, le trône à partir duquel il régnera pour toujours, attirant à lui l’humanité de tous les temps et offrant à tous le don de la rédemption. Des Évangiles, nous savons que Jésus s’était mis en route vers Jérusalem avec les Douze, et que, peu à peu, s’était jointe à eux une foule grandissante de pèlerins. Saint Marc nous raconte que dès le départ de Jéricho il y avait une « foule nombreuse » qui suivait Jésus (cf. 10, 46).
Dans cette dernière étape du parcours, on constate un événement particulier, qui augmente l’attente de ce qui arrivera, de telle sorte que l’attention se concentre encore plus sur Jésus. Au bord de la route, à la sortie de Jéricho, était assis en train de mendier un aveugle, du nom de Bartimée. À peine entend-il dire qu’arrivait Jésus de Nazareth, qu’il se met à crier : « Jésus, fils de David, aie piété de moi ! » (Mc 10, 47). On cherche à le faire taire, mais en vain ; jusqu’à ce que Jésus le fasse appeler et l’invite à s’approcher de lui. « Que veux-tu que je fasse pour toi ? », lui demande Jésus. Et il répond : « Rabbouni, que je voie [de nouveau] » (v.51). Jésus répond : « Va, ta foi t’a sauvé ». Bartimée retrouva la vue et se mit à suivre Jésus sur la route (cf. v. 52). Et, après ce signe prodigieux, accompagné par l’invocation « Fils de David », voici qu’un frémissement d’espérance messianique traverse la foule, faisant naître chez beaucoup de personnes une question : ce Jésus qui marchait devant eux vers Jérusalem, était-il peut-être le Messie, le nouveau David ? Et avec son entrée désormais imminente dans la ville sainte, le temps où Dieu aurait finalement restauré le règne davidique serait-il arrivé ?
La préparation de son entrée, que Jésus fait avec ses disciples, contribue aussi à faire grandir cette espérance. Comme nous l’avons entendu dans l’Évangile d’aujourd’hui (cf. Mc 11, 1-10), Jésus arrive à Jérusalem de Bethphagé et du mont des Oliviers, c’est-à-dire par la route par laquelle aurait dû venir le Messie. De là, Il envoie deux disciples, avec l’ordre de lui amener un petit âne qu’ils auraient trouvé au bord de la route. Ils trouvèrent effectivement le petit âne, le détachèrent et l’amenèrent à Jésus. À ce moment, l’esprit des disciples et aussi des autres pèlerins déborde d’enthousiasme : les uns prennent leurs manteaux et les mettent sur le petit âne ; les autres les étendent sur le chemin devant Jésus qui avance assis sur l’âne. Ils coupent ensuite des branches d’arbres et ils commencent à clamer des paroles du Psaume 118, d’antiques paroles de bénédiction des pèlerins, qui deviennent, dans ce contexte, une proclamation messianique : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni le Règne qui vient, celui de notre père David. Hosanna au plus haut des cieux ! » (vv. 9-10). Cette joyeuse acclamation transmise par les quatre Évangélistes, est un cri de bénédiction, un hymne d’allégresse : elle exprime la conviction commune qu’en Jésus, Dieu a visité son peuple et que le Messie attendu est finalement venu. Et tous sont là, animés par l’attente croissante de l’œuvre que le Christ accomplira une fois qu’il entrera dans sa ville.
Mais quel est le contenu, la résonance la plus profonde de ce cri de joie ? La réponse nous est donnée par toute l’Écriture qui nous rappelle que le Messie accomplit la promesse de bénédiction de Dieu, la promesse des origines, que Dieu avait faite à Abraham, le père de tous les croyants : « Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai [...] En toi seront bénies toutes les familles de la terre » (Gn 12, 2-3). C’est la promesse qu’Israël avait toujours gardée vivante dans la prière, particulièrement dans celle des psaumes. C’est pourquoi, Celui qui est acclamé par la foule comme le béni, est en même temps Celui en qui sera bénie toute l’humanité. Dans la lumière du Christ, l’humanité se reconnaît ainsi profondément unie et comme recouverte par le manteau de la bénédiction divine, une bénédiction qui pénètre tout, soutient tout, rachète tout, sanctifie tout.
Nous pouvons découvrir ici un premier grand message qui nous arrive de la festivité d’aujourd’hui : l’invitation à avoir le juste regard sur l’humanité entière, sur les gens qui forment le monde, sur les diverses cultures et civilisations. Le regard que le croyant reçoit du Christ est le regard de la bénédiction : un regard sage et aimant, capable de saisir la beauté du monde et de compatir à sa fragilité. Dans ce regard transparaît le regard même de Dieu sur les hommes qu’il aime et sur la création, œuvre de ses mains. Nous lisons dans le Livre de la Sagesse : « Seigneur, tu as pitié de tous les hommes, parce que tu peux tout. Tu fermes les yeux sur leurs péchés, pour qu’ils se convertissent. Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n’as de répulsion envers aucune de tes œuvres [...] Tu épargnes tous les êtres, parce qu’ils sont à toi, Maître qui aimes la vie » (Sg 11, 23-24.26).
Revenons au texte évangélique de ce jour et demandons-nous : qu’y-a-t-il réellement dans le cœur de tous ceux qui acclament le Christ comme Roi d’Israël ? Ils avaient certainement leur idée du Messie, une idée de comment devait agir le Roi promis par les prophètes et longtemps attendu. Ce n’est pas par hasard que, quelques jours après, la foule de Jérusalem, au lieu d’acclamer Jésus, criera à Pilate : « Crucifie-le ! ». Et les disciples eux-mêmes, ainsi que les autres qui l’avaient vu et écouté, resteront muets et perdus. En effet, la plupart étaient restés déçus par la manière dont Jésus avait décidé de se présenter comme Messie et Roi d’Israël. C’est justement en cela que se trouve pour nous aussi le point central de la fête d’aujourd’hui. Pour nous, qui est Jésus de Nazareth ? Quelle idée du Messie avons-nous, quelle idée de Dieu avons- nous ? C’est une question cruciale que nous ne pouvons pas éluder, étant donné qu’au cours de cette semaine, nous sommes appelés justement à suivre notre Roi qui choisit comme trône la croix ; nous sommes appelés à suivre un Messie qui ne nous garantit pas un bonheur terrestre facile, mais le bonheur du ciel, la béatitude de Dieu. Nous devons alors nous demander : quelles sont nos vraies attentes ? Quels sont les plus profonds désirs, avec lesquels nous sommes venus ici aujourd’hui pour célébrer le dimanche des Rameaux et pour commencer la Semaine Sainte ?
Chers jeunes, vous qui êtes venus ici ! Cette journée est particulièrement la vôtre, partout dans le monde où est présente l’Église. Pour cela, je vous salue avec grande affection ! Que le Dimanche des Rameaux soit pour vous le jour de la décision, la décision d’accueillir le Seigneur et de le suivre jusqu’au bout, la décision de faire de sa Pâque de mort et de résurrection le sens même de votre vie de chrétiens. C’est la décision qui conduit à la vraie joie, comme j’ai voulu le rappeler dans le Message aux Jeunes pour cette Journée – « soyez toujours dans la joie du Seigneur » (Ph 4, 4) – et comme il advint pour sainte Claire d’Assise qui, il y a huit-cents ans, entraînée par l’exemple de saint François et de ses premiers compagnons, quitta la maison paternelle exactement le Dimanche des Rameaux pour se consacrer totalement au Seigneur : elle avait 18 ans et elle eut le courage de la foi et de l’amour, le courage de décider pour le Christ, trouvant en Lui la joie et la paix.
Chers frères et sœurs, deux sentiments doivent nous habiter particulièrement en ces jours : la louange, comme l’ont fait ceux qui ont accueilli Jésus à Jérusalem par leur « hosanna » ; et l’action de grâce car, dans cette Semaine Sainte, le Seigneur Jésus renouvellera le plus grand don que l’on puisse imaginer : il nous donnera sa vie, son corps et son sang, son amour. Toutefois, à un si grand don, nous devons répondre d’une manière adéquate, c’est-à-dire par le don de nous- mêmes, de notre temps, de notre prière, de notre vie en profonde communion d’amour avec le Christ qui souffre, meurt et ressuscite pour moi. Les anciens Pères de l’Église ont vu un symbole de tout cela dans le geste des gens qui suivaient Jésus entrant à Jérusalem, le geste d’étendre les manteaux devant le Seigneur. Devant le Christ – disaient les Pères – nous devons étendre notre vie et nos personnes, dans une attitude de gratitude et d’adoration. En conclusion, écoutons encore la voix d’un de ces anciens Pères, celle de saint André, Évêque de Crête : « Étendons- nous humblement donc devant le Christ, nous-mêmes plutôt que les tuniques ou les rameaux inanimés et les branches vertes qui réjouissent le regard seulement pour un instant et sont destinés à perdre, avec la sève, leur verdure. Étendons-nous nous-mêmes revêtus de sa grâce, ou mieux, de lui-même tout entier… et prosternons-nous à ses pieds comme des tuniques étendues… pour pouvoir offrir au vainqueur de la mort non plus de simples rameaux de palmes, mais des trophées de victoire. Agitant les rameaux spirituels de l’âme, nous aussi, avec les enfants, acclamons saintement chaque jour : “Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël” » (PG 97, 994). Amen