Archive pour mars, 2012
Jesus Driving the Merchants out of the Temple.
9 mars, 2012L’obéissance envers Dieu
9 mars, 2012http://www.labibleonline.fr/L%E2%80%99ob%C3%A9issance-envers-Dieu.htm
L’obéissance envers Dieu
Dans cet article nous examinerons le thème de l’obéissance. Pour commencer, nous irons à Romains 6:15-18. Là, nous lisons ce qui suit:
« Quoi donc! Pécherions-nous, parce que nous sommes, non sous la loi, mais sous la grâce? Loin de là! Ne savez-vous pas qu’en vous livrant à quelqu’un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit de l’obéissance qui conduit à la justice? Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits. Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. »
D’après ce passage, on devient esclave de celui à qui on obéit, avec deux possibilités devant soi: soit à travers l’obéissance au péché, on devient esclave du péché, ou, en obéissant de son cœur à Dieu et à Sa doctrine, on devient esclave de la justice. En d’autres mots, il est impossible que quelqu’un serve vraiment Dieu si son cœur ne Lui obéit pas. Ce qui importe réellement n’est pas le degré d’engagement dans les activités religieuses. Ce qui importe est plutôt combien on Lui est OBÉISSANT, car c’est qui détermine qui est réellement le vrai maître que nous servons c’est notre obéissance et celui à qui nous obéissons.
Comme le dit Jacques 4:7-8:
« SOUMETTEZ-VOUS DONC À DIEU; résistez au diable, et il fuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu et Il s’approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs: purifiez vos cœurs, hommes irrésolus »
Il nous faut nous approcher de Dieu, de sorte qu’Il s’approche de nous. Nous ne pouvons pas Le servir à distance, sans Le connaître. Nous ne pouvons servir que celui à qui nous obéissons à qui nous sommes soumis
Selon qu’il est dit dans Philippiens 2:5-11:
« Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, SE RENDANT OBÉISSANT JUSQU’À LA MORT, MÊME JUSQU’À LAMORT DE LA CROIX. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. »
La même pensée qui était en Christ Jésus devrait également être en nous. Quelle était cette pensée? IL S’AGISSAIT DE LA PENSÉE DE L’OBÉISSANCE À DIEU, LA PENSÉE SELON LAQUELLE, EN OBÉISSANT À DIEU, IL NE REFUSA PAS D’ALLER MÊME JUSQU’À LA MORT DE LA CROIX. C’était la pensée du Jardin de Gethsémani:
Matthieu 26:36-39, 42
« Là- -dessus, Jésus alla avec eux dans un lieu appelé Gethsémani, et il dit aux disciples: Asseyez-vous ici, pendant que je m’éloignerai pour prier. Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, et il commença à éprouver de la tristesse et des angoisses. Il leur dit alors: Mon âme est triste jusqu’à la mort; restez ici, et veillez avec moi. Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta sur sa face, et pria ainsi: Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux… Il s’éloigna une seconde fois, et pria ainsi: Mon Père, s’il n’est pas possible que cette coupe s’éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite! »
La pensée de Jésus Christ, la pensée de l’obéissance à Dieu, était « NON CE QUE JE VEUX, MAIS CE QUE TU VEUX ». C’est cela la pensée que la Parole de Dieu nous demande d’avoir. Non pas ce que nous voulons, mais ce que Dieu veut. C’est facile d’être obéissant quand tout marche bien. Quand Dieu nous donne ce que notre cœur désire, nous le recevons avec une grande joie. Toutefois, que faisons-nous quand cela n’arrive pas? Comment réagissons-nous quand les plans du Seigneur semblent diverger de nos propres plans? C’est ici la ligne de démarcation entre celui qui est obéissant et celui qui ne l’est pas. En temps de bonheur, tous réagissent de la même manière. Ce n’est pas le bonheur qui cause la chute des gens de la seconde catégorie de la parabole du bon semeur. Au contraire, comme Jésus le déclara: « ils reçoivent la Parole AVEC JOIE » (Luc 8:13). Pourtant, cela ne dure pas. A la première tribulation, ils succombent (Matthieu 13:21, Luc 8:13). Quand un choix du Seigneur n’est pas ce qu’on voudrait, l’homme désobéissant succombe, tandis que l’homme obéissant au Seigneur persistera, en disant: « s’il est possible …….. Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ».
1. L’obéissance à Dieu est mieux que le sacrifice
Dans I Samuel nous trouvons là une histoire bien connue: l’histoire de la montée au pouvoir de Saül et de la chute dans le royaume d’Israël. Saül fut désigné par Dieu comme le premier roi d’Israël. Au départ il fut humble. En fait, au jour de sa proclamation comme roi, il était en train de se cacher loin du peuple pour qu’on ne le trouve pas (I Samuel 10:22)! Cependant, son humilité ne fut que de courte durée. Sans tarder, cela tourna à l’orgueil et il se hâta d’agir, sous la conduite du peuple, au lieu de se soumettre à la conduite de l’Éternel. Dans I Samuel 13 nous notons sa première rébellion: Saül et le peuple attendirent que Samuel vienne pour le sacrifice, tandis que les philistins se préparaient pour la bataille de l’autre côté. Or, Samuel tarda. Voyant cela, Saül fit ce qu’il ne devrait pas avoir fait: il offrit lui-même le sacrifice. L’homme obéissant s’attend à Dieu et garde Ses commandements, quel qu’en soit le coût. D’autre part, l’homme désobéissant est obéissant aussi longtemps que les choses marchent bien. Mais, quand la situation change, alors il prend lui-même les choses en main. Il pense qu’il a beaucoup attendu et en fin de compte, il doit faire quelque chose. Samuel est venu justement quand Saül en avait fini avec le sacrifice. Malheureusement, il ne lui apportait pas de bonnes nouvelles.
I Samuel 13:13-14
« Samuel dit à Saül: Tu as agi en insensé, TU N’AS PAS observé le commandement que l’ÉTERNEL, TON DIEU, T’avait donné. L’Éternel aurait affermi pour toujours ton règne sur Israël; et maintenant TON règne ne durera point. L’Éternel s’est choisi un homme selon son cœur, et l’ÉTERNEL l’a destiné à être le chef de Son peuple, parce que TU n’as pas observé ce que l’ÉTERNEL T’avait commandé. »
Cela a été probablement un test crucial pour Saül. Si jamais il le passait, s’il obéissait au Seigneur et à Son commandement, son royaume serait affermi. S’il désobéissait, son royaume lui serait retiré. Comme Samuel le lui prédit: « L’Éternel aurait affermi pour toujours ton règne sur Israël; et MAINTENANT ton règne ne durera point ». Evidemment, Saül ne passa pas le test d’obéissance envers Dieu. Quand il vit que Samuel ne venait pas, il abandonna le commandement de l’Éternel pour accomplir sa propre volonté.
Plus tard, nous le voyons répéter le même péché. Dans I Samuel 15:1-3 nous lisons:
I Samuel 15:1-3
« Samuel dit à Saül: C’est moi que l’Éternel a envoyé pour t’oindre roi sur son peuple, sur Israël: écoute donc ce que dit l’Éternel. Ainsi parle l’Éternel des armées: Je me souviens de ce qu’Amalek fit à Israël, lorsqu’il lui ferma le chemin à sa sortie d’Égypte. Va maintenant, frappe Amalek, et dévouez par interdit tout ce qui lui appartient; tu ne l’épargneras point, et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes. »
L’Éternel ordonna à Saül d’exterminer Amalek sans pitié. Les versets 7 à 9 nous rapportent ce qu’il fit finalement:
I Samuel 15:7-9
« Saül battit Amalek depuis Havila jusqu’à Schur, qui est en face de l’Égypte. Il prit vivant Agag, roi d’Amalek, et il dévoua par interdit tout le peuple en le passant au fil de l’épée. Mais Saül et le peuple épargnèrent Agag, et les meilleures brebis, les meilleurs bœufs, les meilleures bêtes de la seconde portée, les agneaux gras, et tout ce qu’il y avait de bon; ils ne voulurent pas le dévouer par interdit, et ils dévouèrent seulement tout ce qui était méprisable et chétif. »
En dépit du fait que Saül avait reçu un ordre très clair de la part de l’Éternel d’exterminer Amalek sans pitié, il faillit d’accomplir Son commandement, ou plus exactement, il l’accomplit seulement dans la mesure que lui et le peuple le VOULAIENT. Ainsi, ils détruisirent ce qu’ils VOULAIENT, tout en gardant ce qu’ILS NE VOULAIENT PAS DÉTRUIRE. Pourtant, ce n’est pas cela l’obéissance. L’obéissance à Dieu ne veut pas dire faire partiellement Sa volonté, seulement dans la mesure qu’on le veut. Au contraire, c’est de faire ce que Dieu vous a commandé pleinement et exactement. Selon que Jérémie 47:10 nous le dit:
Jérémie 48:10
« Maudit soit celui qui fait avec négligence l’œuvre de l’Eternel »
L’obéissance consiste à faire ce que Dieu vous a commandé soit à travers Sa Parole écrite ou, comme ce fut le cas avec Saül, par révélation. Aussi longtemps que nous faisons quelque chose que Dieu n’a pas dit, nous sommes désobéissants, même si ce que nous faisons est fait dans le Nom du Seigneur. Le Seigneur ne veut pas nous voir occupés à faire nos propres affaires pour Lui. Par contre, Il nous veut des ouvriers OBÉISSANTS, occupés à faire EXACTEMENT ce qu’Il nous a commandés. Saül et son peuple accomplirent l’œuvre de l’Éternel avec négligence. Selon lui, ils n’avaient pas de mauvaises intentions. Comme il le dit plus tard: « Mais le peuple a pris sur le butin des brebis et des bœufs, comme prémices de ce qui devait être dévoué, afin de le sacrifier à l’Éternel, ton Dieu, à Guilgal » (I Samuel 15:21). Le peuple a voulu sacrifier, CEPENDANT ILS NE VOULURENT PAS OBÉIR. D’après les paroles de Samuel:
I Samuel 15:22-23
« Samuel dit: L’Éternel trouve-t-Il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices COMME DANS L’OBÉISSANCE À LA VOIX DE L’ÉTERNEL? VOICI, L’OBÉISSANCE VAUT MIEUX QUE LES SACRIFICES, ET L’OBSERVATION DE SA PAROLE VAUT MIEUX QUE LA GRAISSE DES BÉLIERS. CAR LA DÉSOBÉISSANCE EST AUSSI COUPABLE QUE LA DIVINATION, ET LA RÉSISTANCE NE L’EST PAS MOINS QUE L’IDOLÂTRIE ET LES THÉRAPHIM. Puisque tu as rejeté la Parole de l’Éternel, Il te rejette aussi comme roi. »
Peu importe combien de sacrifices vous faites pour le Seigneur. Ce qui importe c’est de savoir combien vous Lui OBÉISSEZ. Les sacrifices acceptables ne sont que ceux que le Seigneur a ordonnés. Le vrai service ne peut être que le SERVICE QUE LE SEIGNEUR A ORDONNÉ. Toute autre chose, même si c’est fait en Son Nom, n’est que désobéissance, action dictée par la vieille nature sous une nouvelle apparence. Selon la déclaration de Jésus Christ:
Jean 7:16-18
« Jésus leur répondit: Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef. Celui qui parle de son chef cherche sa propre gloire; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, celui-là est vrai, et il n’y a point d’injustice en lui. »
Saül cherchait à plaire aux hommes. Il a été plus intéressé à eux et à leur opinion qu’à Dieu et Son opinion. Quand plus tard il admit son péché, sa crainte n’était pas dans la perte de sa relation avec Dieu mais plutôt son honneur aux yeux du peuple: « Alors il [Saül] dit: « J’ai péché; cependant honore-moi maintenant, de grâce, aux yeux des anciens de mon peuple et aux yeux d’Israël, et reviens avec moi.” David, le successeur de Saül, commit aussi l’ adultère, puis le meurtre. Cependant, quand il eut confrontation avec Nathan (II Samuel 12:1-14), sa préoccupation n’était pas son trône mais sa relation avec l’Éternel (Psaumes 51). C’est pourquoi David, en cherchant que sa relation avec l’Éternel soit restaurée, fut pardonné, tandis que Saül qui cherchait que lui soit restauré le trône, fut rejeté.
2. L’exemple d’Abraham
A l’inverse même de l’exemple de Saül , il y a un autre exemple: celui d’Abraham. Nous savons tous sans doute l’histoire d’Abraham et d’Isaac. Isaac était le fils unique qu’Abraham eut de Sarah. Il était également le fils que Dieu lui avait promis et pour lequel il eut à attendre de si nombreuses années. Cependant, un beau jour, Dieu ordonna à Abraham de sacrifier Isaac:
Genèse 22:1-2
« Après ces choses, Dieu mit Abraham à l’épreuve, et lui dit: Abraham! Et il répondit: Me voici! Dieu dit: Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac; va-t’en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l’une des montagnes que je te dirai. »
Dieu savait très bien combien Abraham aimait Isaac. Il savait que c’était « son fils unique qu’il aimait ». Après tout, c’était Dieu qui lui avait donné Isaac. Cependant, Abraham aimait-il Isaac, la bénédiction de Dieu, plus que Dieu Lui-même? S’il lui était donné de choisir entre les deux, qu’aurait-il réellement choisi? Se soumettrait-il à Dieu, même si cela impliquait de payer personnellement un prix extrême ou, comme Saül, se révolterait-il en en faisant à sa tête? En retournant la question pour ce qui nous concerne: Suivons-nous réellement Dieu parce que nous voulons Le connaître et être en communion avec Lui, ou Le suivons-nous seulement pour Ses bénédictions, pour les « Isaacs » qu’Il nous a donnés, ou que nous espérons qu’Il nous donne? Que ferions-nous réellement si, comme dans le cas d’Abraham, il nous était demandé de sacrifier sur l’autel la plus grande bénédiction que Dieu nous a donnée ou que nous espérons qu’Il nous donne, peu importe laquelle? Le ferions-nous vraiment? Bien qu’il y ait des bénédictions sans nombre dans le Seigneur, cela ne devrait pas sûrement être le centre d’intérêt de nos relations avec Lui. Au contraire, l’accent devrait être de LE connaître intimement lui , ET SON MERVEILLEUX FILS LE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST. Comme Paul l’a dit:
Philippiens 3:8-15
« Et même Je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ…….Afin de connaître Christ, et la puissance de Sa résurrection, et la communion de Ses souffrances, en devenant conforme à Lui dans Sa mort, pour parvenir, si je puis, à la résurrection D’ENTRE les morts. »
TOUT, voire même la plus grande bénédiction de ce monde n’est que boue en comparaison de l’EXCELLENCE de la connaissance de Jésus Christ notre Seigneur. Retournons à Abraham pour voir ce qu’il fit en fin de compte:
Genèse 22:3-10
« Abraham se leva de bon matin, sella son âne, et prit avec lui deux serviteurs et son fils Isaac. Il fendit du bois pour l’holocauste, et partit pour aller au lieu que Dieu lui avait dit. Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit le lieu de loin. Et Abraham dit à ses serviteurs: Restez ici avec l’âne; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous. Abraham prit le bois pour l’holocauste, le chargea sur son fils Isaac, et porta dans sa main le feu et le couteau. Et ils marchèrent tous deux ensemble. Alors Isaac, parlant à Abraham, son père, dit: Mon père! Et il répondit: Me voici, mon fils! Isaac reprit: Voici le feu et le bois; mais où est l’agneau pour l’holocauste? Abraham répondit: Mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de l’agneau pour l’holocauste. Et ils marchèrent tous deux ensemble. Lorsqu’ils furent arrivés au lieu que Dieu lui avait dit, Abraham y éleva un autel, et rangea le bois. Il lia son fils Isaac, et le mit sur l’autel, par-dessus le bois. Puis Abraham étendit la main, et prit le couteau, pour égorger son fils. »
Abraham suivit exactement ce que l’Éternel lui avait dit. Ce n’était certainement pas la chose la plus plaisante de sa vie. Lui, ainsi que les autres personnages bibliques, n’étaient pas des robots qui faisaient mécaniquement la volonté de Dieu. Au contraire, ils étaient comme nous, des êtres dotés de libre arbitre qui, par leur propre volonté choisirent de se soumettre au Seigneur. Leur obéissance n’était pas commandée comme on le ferait d’un robot, mais « COMME VENANT DU CŒUR ». C’est le seul genre d’obéissance dont la Parole de Dieu parle. Ce n’était pas dans l’intention de Dieu d’avoir des robots, des préposés à la glace qui feraient mécaniquement ce qu’Il dit, sans y mettre leur cœur. Au contraire, Il voulait des gens qui L’AIMERAIENT DE TOUT LEUR CŒUR, DE TOUTE LEUR ÂME, DE TOUTE LEUR PENSÉE ET DE TOUTE LEUR FORCE (Marc 12:30). Il voulait des êtres dotés de libre arbitre, qui décideraient « DU FOND DE LEUR CŒUR » de se soumettre à Lui. Pour reparler d’Abraham, il suivit la Parole de Dieu sans égards au fait que cela impliquait la perte de son propre fils. Puis, quand il parvint au point critique, l’Éternel alors intervint:
Genèse 22: 11-12, 15-18
« Alors l’ange de l’Eternel l’appela des cieux, et dit: Abraham! Abraham! Et il répondit: Me voici! L’ange dit: N’avance pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien: car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique……… L’ange de l’Eternel appela une seconde fois Abraham des cieux, et dit: « Je le jure par moi-même, parole de l’Éternel! Parce que tu as fait cela, et que tu n’as pas refusé ton fils, ton unique, Je te bénirai et Je multiplierai ta postérité. Comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis. Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, PARCE QUE TU AS OBÉI À MA VOIX. »
Le but du test était de montrer si oui ou non Abraham obéirait à Dieu, même si cela impliquait le sacrifice de sa bénédiction. Tous les deux Saül et Abraham furent bénis par Dieu. Le premier fut intronisé comme le premier roi d’Israël. Le dernier avait la promesse que toutes les nations seraient bénies à travers sa postérité. Pourtant, il y avait une très grande différence entre les deux. Leur différence était que le premier recherchait les bénédictions et leur protection. Ce qui, à leur tour, le conduisit à désobéir et à tomber. D’autre part, le dernier cherchait l’Auteur des bénédictions, obtenant ainsi en fin de compte la restitution de son fils ainsi que la confirmation des bénédictions pour lui et sa postérité.
3. Conclusion
Nous avons examiné dans ce qui précède le sujet traitant de l’obéissance envers Dieu. Bien que l’étude soit loin d’être exhaustive, j’espère qu’elle a clairement mis en évidence l’importance du point traité. Comme il est dit dans Michée 6:6-8:
« Avec quoi me présenterai-je devant l’Éternel, Pour m’humilier devant le Dieu Très Haut? Me présenterai-je avec des holocaustes, Avec des veaux d’un an? L’Éternel agréera-t-il des milliers de béliers, Des myriades de torrents d’huile? Donnerai-je pour mes transgressions mon premier-né, Pour le péché de mon âme le fruit de mes entrailles? – ON T’A FAIT CONNAÎTRE, Ô HOMME, CE QUI EST BIEN; ET CE QUE L’ÉTERNEL DEMANDE DE TOI, C’EST QUE TU PRATIQUES LA JUSTICE, QUE TU AIMES LA MISÉRICORDE, ET QUE TU MARCHES HUMBLEMENT AVEC TON DIEU. »
Tout ce que Dieu veut de nous est d’agir avec justice, d’aimer la miséricorde et marcher humblement avec Lui. De nous humilier sous Sa Puissante Main afin qu’Il nous élève au temps convenable (I Pierre 5:6). La désobéissance, soit en faisant ce que le Seigneur n’a pas dit ou en ne faisant pas ce que le Seigneur a dit, est une action qui sépare de Dieu. Peu importe ce que nous faisons ou les intentions que nous puissions avoir. Ce qui importe est que ce qui est fait soit le fruit de l’obéissance envers Dieu, à l’instar du sacrifice d’Abraham, ou de la désobéissance, comme le sacrifice que Saül avait l’intention d’offrir.
Tassos Kioulachoglou
Français: Christine Bodart (Christian-translation.com)
Les dix commandements – par le Rav Yehoshua Ra’hamim Dufour
9 mars, 2012http://www.modia.org/infos/etudes/dixcommandements.html
Les dix commandements
On ne peut les comprendre que dans le cadre du don de la Torah pendant la Fête de Chavouôte
Voyez leur commentaire dans de nombreuses pages de Modia, ici: Les 10 commandements
par le Rav Yehoshua Ra’hamim Dufour
Présentation des dix commandements
Où se trouvent-ils dans la Torah? Dans le Livre de Dévarim (le Deutéronome) 5,6-18.
Voici le texte:
Côté gauche des tables, il concerne les devoirs dans la relation de l’homme à D.ieu. Dans cette partie, il est fait mention de punition en cas de manquement:
1er commandement: « Je suis Hachém, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, d’une maison d’esclavage ».
2e commandement: « Tu n’auras point d’autre Dieu que Moi. Tu ne te feras pas d’idole, l’image de quoi que ce soit dans le ciel en haut, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras pas devant elles, tu ne les adoreras pas car Moi seul, Hachém, Je suis ton Dieu, Dieu jaloux, qui poursuis le crime des pères jusqu’à la troisième et la quatrième génération, pour ceux qui m’offensent, et qui étends mes faveurs à la millième génération, pour ceux qui M’aiment et gardent Mes commandements ».
3e commandement: « Tu n’invoqueras point le nom de Hachém, ton Dieu, à l’appui du mensonge; car Hachém ne laisse pas impuni celui qui invoque Son nom pour le mensonge ».
4e commandement: « Observe le jour du Chabbate pour le sanctifier, comme te l’a prescrit Hachém, ton Dieu. Pendant six jours tu travailleras et t’occuperas de toutes tes affaires; mais le septième jour est la trêve de Hachém, ton Dieu: tu n’y feras aucun travail, toi, ton fils ni ta fille, ton esclave mâle ou femelle, ton bœuf, ton âne, ni tes autres bêtes, non plus que l’étranger qui est dans tes murs; car ton serviteur et ta servante doivent se reposer comme toi. Et tu te souviendras que tu fus esclave au pays d’Egypte, et que Hachém, ton Dieu, t’en a fait sortir d’une main puissante et d’un bras étendu; c’est pourquoi Hachém, ton Dieu, t’a prescrit d’observer te jour du Chabbate ».
5e commandement: « Honore ton père et ta mère, comme te l’a prescrit Hachém, ton Dieu, afin de prolonger tes jours et de vivre heureux sur la terre que Hachém, ton Dieu, te destine ».
Et voici le côté droit des tables, en parallèle de disposition et de sens. Il concerne les devoirs dans la relation des humains aux humains et tous nos Sages disent que cela nous démontre qu’en respectant l’homme, est la voie par laquelle on respecte D.ieu. Dans cette partie, il n’est pas mentionné de punition pour la faute:
6e commandement: « Ne commets pas d’homicide ».
7e commandement: « Ne commets pas d’adultère ».
8e commandement: « Ne commets pas de larcin ».
9e commandement: « Ne porte pas, contre ton prochain un faux témoignage ».
10e commandement: « Ne convoite pas la femme de ton prochain, et ne désire pas la maison de ton prochain ni son champ, son esclave ni sa servante, son bœuf ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain ».
« Ces paroles, Hachém les adressa à toute votre assemblée sur la montagne, du milieu des feux, des nuées et de la brume, d’une voix puissante, sans y rien ajouter; puis Il les écrivit sur deux tables de pierre, qu’Il me remit. » (Fin du texte).
Essayez de trouver la relation de sens entre chaque parallèle (1 et 6. Puis 2 et 7, idoles et adultère. Puis 3 et 8, faux serment et vol. Puis 4 et 9, faux témoignage et sanctification du Chabbate. Puis 5 et 10, respect des parents lié à D.ieu, et respect des proprétés d’autrui. etc.
Il y a un premier texte dans le Livre de Chémote, L’Exode, 20, 2-15 qui est souvent nommé comme la première version des 10 commandements dans la Torah. Voici ce texte:
« Alors Dieu prononça toutes ces paroles:
1e commandement: « Je suis Hachém, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, d’une maison d’esclavage ».
2e commandement: « Tu n’auras pas d’autre dieu que Moi. Tu ne te feras pas d’idole, ni une image quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras pas devant elles, tu ne les adoreras pas; car Moi, Hachém, ton Dieu, Je suis un Dieu jaloux, qui poursuis le crime des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième générations, pour ceux qui m’offensent; et qui étends Ma bienveillance à la millième génération pour ceux qui M’aiment et gardent Mes commandements ».
3e commandement: « Tu n’invoqueras pas le nom de Hachém ton Dieu à l’appui du mensonge; car Hachém ne laisse pas impuni celui qui invoque Son nom pour le mensonge ».
4e commandement: « Pense au jour du Chabbate pour le sanctifier. Pendant six jours tu travailleras et t’occuperas de toutes tes affaires, mais le septième jour est la trêve de Hachém ton Dieu: tu n’y feras aucun travail, toi, ton fils ni ta fille, ton esclave mâle ou femelle, ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes murs. Car en six jours Hachém a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils renferment et il s’est reposé le septième jour; c’est pourquoi Hachém a béni le jour du Chabbate et l’a sanctifié ».
5e commandement: « Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que Hachém ton Dieu t’accordera ».
6e commandement: « Ne commets pas d’homicide ».
7e commandement: « Ne commets pas d’adultère ».
8e commandement: « Ne commets pas de larcin ».
9e commandement: « Ne rends pas contre ton prochain un faux témoignage ».
10e commandement: « Ne convoite pas la maison de ton prochain; ne convoite pas la femme de ton prochain, ni son esclave ni sa servante, ni son bœuf ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain. »
« Et tout le peuple fut témoin de ces tonnerres, de ces feux, de ce bruit de cor, de cette montagne fumante et le peuple à cette vue, trembla et se tint à distance. » (Fin du texte).
Comment cela s’est-il passé?
Moché rabbénou est monté sur le Mont Sinaï, y a jeûné 40 jours et a reçu les deux tables de l’alliance (chéné lou’hote habbérite). Lisez Chémote chapitres 23, 24 et 32 et 34 et Dévarim chapitre 9.
Ensuite, il est descendu du Sinaï et a découvert la faute du Veau d’or et il a cassé ces deux tables sous la colère. Il est remonté au Sinaï et D.ieu lui remet une deuxième version identique qu’Il écrit et Moché y participe aussi. (Lire aussi le chapitre 10 de Dévarim). Et D.ieu lui demande de mettre ces tables dans l’arche d’alliance qui est dans la tente du Sanctuaire d’abord, puis à Chilo ( lire le chapitre 8 du 1er Livre des Rois) et finalement dans le Temple de Jérusalem.
Les deux cantillations.
Ce texte, contrairement aux autres de la Torah, a deux emplacements différents des téamin, ces signes qui indiquent comment le chanter. La notation supérieure est utilisée à la Fête de Chavouote quand comme au Sinaï tout le peuple écoute et entend; la notation inférieure pour toutes les autres occasions.
Qui a entendu?
Nos Sages disent que la néchama (âme) de tous les Juifs de toutes les époques, y compris les Juifs qui se convertirent, furent également présente et ensemble au Sinaï lors de cet événement. Le sens de cela est clair et important. Tous ont entendu également et ont eu cette égale dignité.
Pourquoi les 10 commandements ont-ils un rôle si particulier?
- parce que dans d’innombrables textes nos Sages démontrent qu’ils contiennent les 613 mitsvotes et donc toute la Torah.
- cependant, dans l’histoire, les ignorants et déviants de la Torah qui ont bâti le christianisme ont gardé les 10 commandements mais ignoraient ce lien entre le tout et son résumé et ils ont aboli de très nombreuses mitsvotes, à commencer par la circoncision, la mila. Puis, après cette falsification involontaire de la Parole de D.ieu, ils en sont arrivés à imaginer que les Juifs n’avaient qu’une relation de crainte et, d’ignorance en perte de sens, ils sont arrivés à d’autres erreurs tragiques jusqu’aux persécutions et génocides envers le peuple de D.ieu Lui-même.
Ils ignoraient que la Torah elle-même avait donné cet enseignement du lien réciproque dans Chémote 24, 12: « Hachém dit à Moïse: « Monte vers moi, sur la montagne et restes-y: Vééténa lkha (Je te donnerai), éte lou’hote ha évén (les tables de pierre), vé ha Torah (la Torah), vé ha mistva (et les commandements) achér katavti (que J’ai écrits) léhorotam (pour les enseigner). » Très important.
Et ceux qui étudient la tradition (le Talmud) trouveront cet enseignement repris dans le Traité Chabbate, page 87a.
Le Talmud de Jérusalem (Traité Taânite 4,5 et Traité Chékalim 6,1) développe ce point que Rachi y met en valeur. Plus encore, le Middrache Bémidbar Rabbah 13, 15-16 le prouve avec les verset du Cantique des Cantiques puis déclare qu’il y a 613 lettres entre le premier mot Anokhi (Moi) des 10 commandements et le dernier (achér lé réékha, qui apparatient à ton prochain), etc. et il conclut: cela nous enseigne que les 613 mitsvotes sont contenues dans les 10 commandements.
C’est pour se distinguer de l’erreur des chrétiens que des communautés ont décidé dans l’Histoire de ne pas se lever lors de la lecture de ce passage pour ne pas le séparer, ni l’isoler de toute la Torah et pour les entendre dans la même position.
Il y a donc un équilibre du deux, aussi bien dans les deux tables, que dans ce qui est face à D.ieu et face aux hommes, que ce qui est dans le texte des 10 commandements et dans toute la Torah. La Torah maintient cet équilibre qui assure la vie du monde; le lacher, c’est courir à la catastrophe. Voilà pourquoi on par de Séder (ordre) de Pessa’h ou du siddour (ordre dans la prière). Il y a beaucoup à méditer en cela.
HOMÉLIE DE CAREME B: LA CROIX…UNE FOLIE?
9 mars, 2012http://www.homelie.biz/article-29033121.html
HOMÉLIE DE CAREME B: LA CROIX…UNE FOLIE?
1. « Détruisez ce sanctuaire. » La purification du Temple est racontée au milieu du Carême, afin que nous réfléchissions sur ce que sont un vrai culte et la vraie maison de Dieu. Deux accents principaux marquent l’évangile :
- le fouet inexorable de Jésus qui chasse tout trafic de la maison de prière de son Père,
- et la preuve qu’il offre de son pouvoir, preuve qui lui est réclamée : le vrai Temple, celui de son corps, détruit par les hommes, sera rebâti en trois jours.
Tant que cela n’est pas arrivé, tant que la mort et la résurrection sont encore à venir, l’ancienne maison de Dieu doit servir uniquement à la prière. Le Dieu de l’Ancienne Alliance ne pouvait pas tolérer à côté de lui des dieux étrangers, surtout pas le dieu Mammon.
Les deux lectures éclairent l’évangile, la première explique le premier accent, la seconde le deuxième accent.
2. « Car je suis un Dieu jaloux. » La grande révélation du Dieu de l’alliance par lui-même dans la première lecture, a deux parties (et une insertion) : dans la première, Dieu qui a prouvé sa vie et sa puissance en faisant sortir Israël d’Égypte, se présente comme le Dieu unique (cf. Dt 6, 4) ; c’est pourquoi il doit se réserver toute adoration et condamner par un châtiment toute idolâtrie. Dans le « décalogue » – c’est la deuxième partie – il exige du peuple avec lequel il conclut l’alliance, de se comporter comme cela convient dans une alliance avec l’unique Majesté. Tous ces commandements ne sont pas des prescriptions de droit naturel ou simplement éthiques (ce qu’ils peuvent être aussi d’ailleurs), mais des exigences concernant la manière dont l’homme doit se conduire dans l’alliance avec Dieu. A été insérée dans la liste la loi du sabbat qui, dans ce contexte, indique avant tout que, parmi les jours des hommes, l’un est réservé et caractérisé comme la propriété de Dieu et contraint l’homme par le repos à en prendre toujours à nouveau conscience.
3. « Les Juifs demandent des signes. » La deuxième lecture éclaircit le deuxième motif principal de l’évangile. Les Juifs y réclament une preuve de la puissance de Jésus : « Quel signe nous montres-tu pour agir ainsi ? » L’exigence de signe en vue de venir à la foi est tout à la fois repoussée par Jésus et cependant exaucée par le seul signe qui leur sera accordé : « Génération mauvaise et adultère ! Elle réclame un signe, et de signe, il ne lui sera donné que celui du prophète Jonas » : trois jours et trois nuits dans le ventre du monstre marin, trois jours et trois nuits dans le sein de la terre (Mt 12, 38-40).
Exactement comme dans l’évangile : le Temple détruit et rebâti. Le seul signe que Dieu donne est pour les hommes « folie », « faiblesse », la croix : ce qui réclame la foi pour être acceptée, tandis que les Juifs veulent d’abord voir, pour ensuite accorder foi. Ainsi le signe qui leur a été donné reste un « scandale », tandis qu’il est pour ceux qui sont appelés à la foi « le Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu », qui se manifeste dans le signe suprême, unique, de la mort et de la résurrection de Jésus.
Un jour, voulant retourner chez elle, une petite fille se perdit dans un quartier de Londres. Prise d’angoisse, elle se mit à pleurer. Un agent de police qui passait par là la vit, vint vers elle et lui demanda si elle se rappelait le nom de la rue où elle habitait. La fillette lui répondit : « Je ne sais pas le nom de la rue, mais ma maison est près du bâtiment qui a une croix sur le toit ». Le policier comprit qui le bâtiment surmonté d’une croix ne pouvait être que l’église, la seule église du quartier, et il put aider la petite à retrouver sa maison. La croix avait servi de repère. Aujourd’hui, comme jamais auparavant, le monde perdu a besoin d’un repères sûrs, il a besoin de regarder « la croix » de Jésus pour trouver la maison du Père.
Dans un film sur les pilotes d’avions de grandes lignes, le commentateur expliquait qu’une fois à bord, le pilote doit dépendre entièrement des appareils de guidage (les radars) au sol. Dans son avion, le pilote ne doit pas se fier à ses instincts personnels. Nuit et jour, il doit absolument suivre les signes et les instructions des instruments de bord, sinon il ira à la catastrophe. Inutile de citer d’autres exemples pour illustrer l’égarement et la faiblesse de l’homme. L’homme moderne se glorifie de ses exploits scientifiques sans précédent.
Les Grecs se glorifiaient de leur philosophie. Les Grecs pouvaient se glorifier d’avoir donné à l’humanité des philosophes célèbres. C’est en grande partie grâce à eux que la culture hellénistique l’avait emporté sur la culture latine malgré les victoires politiques et militaires de Rome.
L’homme moderne place sa confiance dans ses « ressources humaines ». Il est fier de son indépendance et de son intelligence, de ses exploits sportifs. Mais aux yeux de Dieu l’homme est pauvre et misérable. Son problème fondamental ne peut être résolu en dehors de la croix de Jésus-Christ.
En parlant de sa mort, Jésus connaissait l’endroit où il souffrirait : sur une colline, une hauteur, afin que toute la ville puisse le voir. Sa mort n’était pas une erreur judiciaire, ni une punition méritée, mais l’accomplissement de prophéties précises concernant le Messie. En mourant sur le bois dressé sur le Mont Calvaire, Jésus-Christ a pris le péché de tous les hommes sur lui. Ce que nous ne pouvons pas obtenir par nos propres moyens, Jésus l’a obtenu pour nous. Il a affronté la mort pour nous et il l’a vaincue. Au troisième jour après sa mort, il est sorti vivant du tombeau qui avait été scellé par une grosse pierre. C’est pourquoi la croix de Jésus est là comme le repère dans le temps et l’espace, la boussole qui conduit à la paix véritable et au salut éternel.
Le fleuve de l’histoire s’écoule.: la croix demeure. Quand les forts torturent les faibles, les riches méprisent les pauvres, quand les malheureux meurent dans la misère, les mères demandent du pain en pleurant pour leurs enfants qui meurent de faim, quand les innocents souffrent dans les prisons, quand les soldats partent à la bataille, quand ceux qui sont dans les ténèbres réclament la lumière, la croix est toujours pour ceux qui mettent toute leur foi en Jésus-Christ le signe de la puissance de Dieu, plus sage et plus forte que les hommes.
La croix n’a, en elle-même, aucun pouvoir magique, mais elle est d’une importance capitale dans la mesure où elle est le signe de ce que le Christ a accompli, une fois pour toutes, pour nous tous. Pour vous, elle n’aura son sens que si vous recevez le Christ comme votre Sauveur. Vous pouvez, vous aussi, dans notre monde troublé, posséder une paix qui surpasse toute intelligence et une joie qui ne peut vous être ôtée, si vous mettez votre confiance dans l’amour de Dieu manifesté sur la croix, en Jésus-Christ.
Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié… une folie ? Non, mille fois non, c’est-là, au contraire, « la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, que Dieu, avant les siècles, avait destinée pour notre gloire. «
Un prophète qui console (Isaïe 40 – 55)
8 mars, 2012http://www.taize.fr/fr_article8149.html
Un prophète qui console (Isaïe 40 – 55)
Comment décrire un homme qui est resté complètement anonyme ? Les chapitres 40 à 55 du livre d’Isaïe constituent un petit recueil de textes prophétiques qui forment une nette unité littéraire, mais dont l’auteur s’est effacé derrière son message. On ne sait ni son nom ni l’endroit d’où il parle. On sait seulement que son message se situe autour de 538 avant Jésus-Christ, l’année où Cyrus, roi des Perses, a permis aux Juifs exilés à Babylone de retourner dans leur pays. Le nom de « Second Isaïe » lui a été donné parce que sa pensée s’inspire d’une tradition qui remonte au grand prophète Isaïe (VIIIe siècle).
Ce Second Isaïe devait annoncer un événement absolument inconcevable : un tout petit peuple, un « reste » qui ne comptait peut-être pas plus de 15.000 personnes, allait traverser le désert, vivre un nouvel Exode (43, 16-21) et arriver à Jérusalem. Ce n’est guère étonnant que les auditeurs soient restés incrédules. Un peuple déporté était souvent condamné à disparaître, et les 70 ans d’exil ont dû créer un profond découragement : on supposait que l’alliance que Dieu avait voulue avec les siens était annulée et que Dieu en avait assez d’eux.
Avec quels arguments vaincre ce découragement ? Si Dieu est éternel, sa sagesse doit, elle aussi, avoir des ressources dont nous n’avons aucune idée, et sa force doit être proprement inépuisable (40, 27-31). Et le prophète a recours à des images plus fortes encore : une mère peut-elle oublier l’enfant qui est né d’elle (49, 14-15), un homme peut-il rejeter la femme qui a été le grand amour de sa jeunesse (54, 6-7) ?
Les premiers mots de ce petit recueil sont répétés avec insistance : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu » (40, 1). Après le temps d’une extrême désolation, le peuple doit être « consolé », ce qui veut dire qu’il sera mis en état de cesser ses lamentations, de se remettre debout et de reprendre courage. Ce peuple a beau être à bout, la consolation doit montrer que du cœur de Dieu découle un avenir.
L’image que les croyants s’étaient faite de Dieu s’est purifiée à travers l’extrême épreuve de l’exil, comme on peut s’en rendre compte aussi en lisant le livre de Job. Quand le Second Isaïe parle de Dieu, on n’y trouve plus les accents de colère, ni de menaces, ni d’affirmations autoritaires. Dieu aime, et il aime sans autre raison que son amour (43, 4 ; 43, 25). On dirait qu’il ne peut qu’aimer désormais (54, 7-10). S’il rétablit son peuple sur sa terre et dans sa ville, ce rétablissement aura un écho dans toutes les nations (45, 22 ; 52, 10), car il est le Dieu universel (51, 4). Dans le choix tout à fait gratuit d’un peuple unique, dans le pardon presque encore plus gratuit du retour de l’exil, sa propre alliance avec ce peuple a été comme transcendée. Le roi des Perses peut dès lors recevoir le titre d’« Oint », messie (45, 1), et le véritable ministère de médiation entre Dieu et les humains sera confié à un humble Serviteur.
Ce Serviteur reflètera les traits de son Dieu. Non seulement il ne s’imposera pas (42, 1-5), mais il sera lui-même vulnérable au découragement des siens (49, 4-6). À ceux qui se moquent de lui il ne rétorquera par aucune parole dure (50, 5-6). Lui-même, se tenant à l’écoute de Dieu comme le plus humble des croyants (50, 4), ira jusqu’à prendre sur lui toute l’incrédulité qui l’entoure (53, 12), à l’exemple de ce Dieu qui a « porté » le peuple à travers toute l’histoire (46, 3-4).
Benoît XVI: Le silence de Dieu ne signifie pas absence
8 mars, 2012http://www.zenit.org/article-30328?l=french
CATÉCHÈSE DE BENOÎT XVI : AUDIENCE DU 7 MARS 2012
Le silence de Dieu ne signifie pas absence
Rome, mercredi 7 mars 2012 (ZENIT.org) – Benoît XVI invite les catholiques à s’arrêter pour redécouvrir la valeur du silence, qui ne signifie pas l’absence de Dieu.
Dans cette dernière catéchèse sur la prière du Christ, Benoît XVI a médité lors de l’audience générale de ce mercredi 7 mars, place Saint-Pierre – le soleil étant au rendez-vous -, sur le silence de Jésus et sur celui du Père, lieu non pas de l’abandon, mais de la rencontre authentique.
Catéchèse de Benoît XVI en italien :
Chers frères et sœurs,
Dans la précédente série de catéchèses, j’ai parlé de la prière de Jésus et je ne voudrais pas conclure cette réflexion sans m’arrêter brièvement sur le thème du silence de Jésus, si important dans le rapport avec Dieu.
Dans l’exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini, j’avais fait référence au rôle assumé par le silence dans la vie de Jésus, surtout sur le Golgotha : « Nous nous
trouvons ici face au « langage de la croix » (1 Co 1, 18). Le Verbe se tait, il devient silence de mort, car il s’est « dit » jusqu’à se taire, ne conservant rien de
ce qu’il devait communiquer » (n. 12). Devant ce silence de la croix, saint Maxime le Confesseur met sur les lèvres de la Mère de Dieu l’expression suivante : « Sans parole est la Parole du Père, laquelle a créé toute la nature parlante, sans mouvement sont les yeux éteints de celui par la parole et le geste de qui est mû tout ce qui se meut » (La vie de Marie, n. 89 : Textes sur Marie du premier millénaire, 2).
La croix du Christ ne montre pas seulement le silence de Jésus, comme ultime parole adressée à son Père, mais elle révèle aussi que Dieu parle par le silence : « Le silence de Dieu, l’expérience de l’éloignement du Tout-Puissant et du Père est une étape décisive du parcours terrestre du Fils de Dieu, Parole incarnée. Pendu au bois de la croix, il a crié la douleur qu’un tel silence lui causait : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mc 15, 34 ; Mt 27, 46). Persévérant dans l’obéissance jusqu’à son dernier souffle de vie, dans l’obscurité de la mort, Jésus a invoqué le Père. C’est à lui qu’il s’en remet au moment du passage, à travers la mort, à la vie éternelle : « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Lc 23, 46) » (Verbum Domini, n. 21). L’expérience de Jésus sur la croix est profondément révélatrice de la situation de l’homme qui prie et indique le sommet de l’oraison : après avoir écouté et reconnu la parole de Dieu, nous devons nous mesurer aussi au silence de Dieu, expression importante de la parole divine même.
La dynamique entre parole et silence, qui marque la prière de Jésus pendant toute son existence terrestre, touche aussi notre vie de prière dans deux directions. La première concerne l’accueil de la parole de Dieu. Le silence intérieur et extérieur est nécessaire pour que cette parole puisse être entendue. Et ce point est particulièrement difficile pour nous, à notre époque. En effet, nous vivons dans un temps qui ne favorise pas le recueillement ; au contraire, on a parfois l’impression que l’on a peur de se détacher, même un instant, du flot de paroles et d’images qui marquent et remplissent nos journées. C’est pour cela que, dans l’exhortation Verbum Domini que je viens de citer, j’ai rappelé la nécessité d’être éduqué à la valeur du silence : « Redécouvrir le caractère central de la Parole de Dieu dans la vie de l’Église veut dire redécouvrir le sens du recueillement et de la paix intérieure. La grande Tradition patristique nous enseigne que les Mystères du Christ sont liés au silence ; par lui seul, la Parole peut faire en nous sa demeure, comme chez Marie, qui est inséparablement la femme de la Parole et du silence » (n. 66). Ce principe – selon lequel sans le silence on ne peut pas entendre, écouter, recevoir une parole – vaut surtout pour la prière personnelle, mais aussi pour nos liturgies : pour faciliter une écoute authentique, celles-ci doivent être aussi riches de moments de silence et d’accueil non verbal. Cette observation de saint Augustin est valable encore aujourd’hui : Verbo crescente, verba deficiunt – « Quand le Verbe paraît, les paroles se taisent » (cf. Sermo 288, 5 : PL 38, 1307 ; Sermo 120, 2 : PL 38, 677). Les évangiles présentent souvent Jésus, surtout au moment des choix décisifs, se retirant seul dans un lieu à l’écart des foules et de ses disciples pour prier dans le silence et vivre son rapport filial avec Dieu. Le silence est capable de creuser un espace intérieur au plus profond de nous-mêmes, pour y faire habiter Dieu, afin que sa parole demeure en nous, pour que notre amour pour lui s’enracine dans notre esprit et dans notre cœur et anime notre vie. C’est donc la première direction : réapprendre le silence, l’ouverture à l’écoute, pour nous ouvrir à l’autre, à la parole de Dieu.
Mais il y a aussi une seconde relation du silence à la prière qui est importante. En effet, ce n’est pas seulement notre silence qui nous dispose à l’écoute de la Parole de Dieu ; souvent, dans notre prière, nous nous trouvons confrontés au silence de Dieu, nous éprouvons presque un sentiment d’abandon, il nous semble que Dieu ne nous écoute pas et ne nous répond pas. Mais ce silence de Dieu, comme pour Jésus, n’est pas le signe de son absence. Le chrétien sait bien que le Seigneur est présent et qu’il écoute, même dans l’obscurité de la douleur, du refus et de la solitude. Jésus donne à ses disciples, et à chacun de nous, l’assurance que Dieu connaît bien nos besoins, dans toutes les situations de notre vie. Il enseigne les disciples : « Dans vos prières, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’en parlant beaucoup ils se feront mieux écouter. N’allez pas faire comme eux ; car votre Père sait bien ce qu’il vous faut, avant que vous le lui demandiez » (Mt 6, 7-8) : un cœur attentif, silencieux, ouvert est plus important que beaucoup de paroles. Dieu nous connaît jusqu’à l’intime, mieux que nous-mêmes, et il nous aime : le savoir doit nous suffire. Dans la Bible, l’expérience de Job est particulièrement significative à cet égard. En peu de temps, cet homme perd tout : ses proches, ses biens, ses amis, sa santé ; le comportement de Dieu envers lui semble vraiment être un abandon, un silence total. Et pourtant, dans son rapport à Dieu, Job lui parle et crie vers lui : malgré tout cela, dans sa prière, il garde sa foi intacte et, à la fin, il découvre la valeur de son expérience et du silence de Dieu. Et ainsi, s’adressant au Créateur, il peut enfin conclure : « Je ne te connaissais que par ouïe dire, mais maintenant mes yeux t’ont vu » (Jb 42, 5) : nous tous, dans l’ensemble, nous connaissons Dieu seulement par ouïe dire et, plus nous sommes ouverts à son silence et à notre silence, plus nous commençons à le connaître réellement. Cette confiance extrême qui s’ouvre à une rencontre profonde avec Dieu a mûri dans le silence. Saint François-Xavier priait en disant au Seigneur : « Je t’aime non parce que tu peux me donner ton paradis ou me condamner à l’enfer, mais parce que tu es mon Dieu. Je t’aime parce que tu es toi ».
En nous acheminant vers la conclusion de ces réflexions sur la prière de Jésus, quelques enseignements du Catéchisme de l’Eglise catholique nous viennent à l’esprit : « Le drame de la prière nous est pleinement révélé dans le Verbe qui s’est fait chair et qui demeure parmi nous. Chercher à comprendre sa prière, à travers ce que ses témoins nous en annoncent dans l’Evangile, c’est nous approcher du Saint Seigneur Jésus comme du Buisson ardent : d’abord le contempler lui-même en prière, puis écouter comment il nous enseigne à prier, pour connaître enfin comment il exauce notre prière. » (n. 2598). Et comment Jésus nous enseigne-t-il à prier ? Nous trouvons une réponse claire dans le Compendium du Catéchisme de l’Eglise catholique : « Jésus nous enseigne à prier non seulement avec la prière du Notre Père » – certainement l’acte central de son enseignement sur la prière – « mais aussi quand il est en
Prière. De cette manière, en plus du contenu de la prière, il nous enseigne les dispositions requises pour une prière vraie : la pureté du cœur qui cherche le Royaume et qui pardonne à ses ennemis, la confiance audacieuse et filiale qui va au delà de ce que nous ressentons et comprenons, la vigilance qui protège le disciple de la tentation » (n. 544).
En parcourant les évangiles, nous avons vu que, dans notre prière, le Seigneur est l’interlocuteur, l’ami, le témoin et le maître. En Jésus se révèle la nouveauté de notre dialogue avec Dieu : c’est une prière filiale, que le père attend de ses enfants. Et nous apprenons de Jésus combien la prière constante nous aide à interpréter notre vie, à faire des choix, à reconnaître et à accueillir notre vocation, à découvrir les talents que Dieu nous a donnés, à accomplir chaque jour sa volonté, voie unique pour réaliser notre existence.
Pour nous, qui sommes souvent préoccupés d’efficacité opérationnelle et de résultats concrets à obtenir, la prière de Jésus nous montre que nous avons besoin de nous arrêter, de vivre des moments d’intimité avec Dieu, « nous détachant » du vacarme quotidien pour écouter, pour aller à la « racine » qui nous soutient et nourrit notre vie. L’un des moments les plus beaux de la prière de Jésus se trouve justement lorsque, pour affronter les maladies, les contrariétés et les limites de ses interlocuteurs, il s’adresse à son Père dans l’oraison et ainsi, il enseigne à ceux qui l’entourent où trouver la source de l’espérance et du salut. J’ai déjà donné l’exemple émouvant de la prière de Jésus sur la tombe de Lazare. L’évangéliste Jean raconte ainsi l’événement : « On enleva donc la pierre. Jésus leva les yeux en haut et dit : “Père, je te rends grâces de m’avoir écouté. Je savais que tu m’écoutes toujours ; mais c’est à cause de la foule qui m’entoure que j’ai parlé, afin qu’ils croient que tu m’as envoyé”. Cela dit, il s’écria d’une voix forte : “Lazare, viens dehors !” » (Jn 11, 41-43). Mais c’est au moment de sa passion et de sa mort que Jésus atteint le sommet de la profondeur de sa prière au Père, lorsqu’il prononce le « oui » extrême au projet de Dieu et montre comment la volonté humaine trouve son accomplissement dans une adhésion pleine à la volonté de Dieu et non dans une opposition. Dans la prière de Jésus, dans son cri lancé vers le Père sur la croix, se concentrent « toutes les détresses de l’humanité de tous les temps, esclave du péché et de la mort, toutes les demandes et les intercessions de l’histoire du salut… Voici que le Père les accueille et, au delà de toute espérance, les exauce en ressuscitant son Fils. Ainsi s’accomplit et se consomme le drame de la prière dans l’Economie de la création et du salut » (Catéchisme de l’Eglise catholique, 2606).
Chers frères et sœurs, demandons au Seigneur avec confiance de vivre le chemin de notre prière filiale, en apprenant chaque jour du Fils unique qui, s’est fait homme pour nous, comment nous devons nous adresser à Dieu. Les paroles de saint Paul sur la vie chrétienne en général valent aussi pour notre prière : « Oui, j’en ai l’assurance, ni mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent ni avenir, ni puissances, ni hauteur ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Sauveur » (Rm 8, 38-39).
Catéchèse de Benoît XVI en français :
Chers frères et sœurs, nous nous arrêtons aujourd’hui sur l’importance du silence pour conclure notre méditation sur la prière de Jésus. Au Golgotha, la croix montre le silence de Jésus comme sa dernière parole au Père et révèle que Dieu parle par le silence. Marquée par la parole et le silence, la prière de Jésus nous engage doublement. Il y a d’abord la nécessité du silence intérieur et extérieur pour écouter la Parole de Dieu. De même que les mystères du Christ sont liés au silence, de même seul le silence peut faire habiter la Parole de Dieu en nous, comme en Marie. Notre prière personnelle et nos liturgies doivent être riches de moments de silence. Dans notre vie, nous éprouvons aussi le silence de Dieu. En ce sens, l’expérience de Job est très significative. Il a tout perdu. Il semble être abandonné. Pourtant, il conserve intacte sa foi et découvre la valeur du silence. Dieu nous aime ! Cela doit suffire ! Chers amis, l’évènement de la prière nous est révélé dans le Verbe incarné qui nous enseigne le contenu et les dispositions pour la vraie prière : pureté du cœur, recherche du Règne de Dieu, pardon des ennemis, confiance filiale. Jésus est l’interlocuteur, l’ami et le maître qui aide à faire toujours la volonté de Dieu.
Je salue cordialement les pèlerins de langue française, particulièrement les diacres et les jeunes prêtres, et les jeunes présents. Jésus nous enseigne la nécessité de rompre avec nos préoccupations d’efficacité et de résultats pour vivre des moments d’intimité avec Dieu. Puisse ce carême vous aider à découvrir la valeur du silence. Il est la source qui soutient et nourrit notre vie. Avec ma bénédiction pour vous tous!
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7 mars, 2012Le Cordon Séraphique de Saint François
7 mars, 2012Le Cordon Séraphique
Texte de Monseigneur Louis-Gaston de Ségur paru en 1877
Le Cordon de Saint François
Le séraphique saint François d’Assise, ayant embrassé la pauvreté, évangélique, ne voulut avoir pour vêtement qu’une grossière tunique, et pour ceinture qu’une pauvre corde: cette corde était un symbole de pénitence, de pauvreté et de chasteté. Un jour, son ami saint Dominique lui demanda en témoignage de leur intime union, de lui donner sa corde; et, jusqu’à la fin de sa vie, le bienheureux Dominique porta toujours, sous sa robe blanche de Frère Précheur, cette corde de saint François. Il fut ainsi, en dehors de la famille franciscaine, le premier qui porta la corde de saint François d’Assise. Son exemple fut suivi d’une multitude de pieux fidèles, désireux de porter ainsi une marque de leur amour envers saint François. Le Cordon de Saint-François était, dès le quatorzième siècle, quatre-vingts ou cent ans à peine après la mort du patriarche d’Assise, une des dévotions populaires de la France. Les princes et les rois s’honoraient de le porter. Les ducs de Bretagne en ceignirent leurs armes. François 1er le substitua au Cordon de Saint-Michel; et sa mère, la reine Louise de Savoie, l’introduisit dans le blason de sa maison. Par une bulle en date du 19 novembre 1585, le grand pape Sixte V, érigea ce pieux usage en une archiconfrérie, qui prît le nom d’Archiconfrérie du Cordon de Saint-François. Il l’enrichit de nombreuses indulgences et lui accorda en outre une pleine et entière participation à toutes les faveurs spirituelles dont jouissaient les Frères-Mineurs. L’Archiconfrérie du Cordon est une affiliation à la famille religieuse fondée par le patriarche séraphique. Elle n’oblige à rien sous peine de péché, et apporte à tous ses membres des grâces vraiment merveilleuses. Elle subsiste encore aujourd’hui, et tout le monde peut en faire partie, même les enfants, même les religieux et religieuses de n’importe quel ordre. — Saint Benoit- Joseph Labre reçut le cordon à Assise même, sur le tombeau de saint François, le 20 novembre 1770. Pour faire partie de l’Archiconfrérie, il suffit de recevoir le cordon de la main d’un supérieur franciscain ou d’un prêtre délégué à cet effet, et de porter ce cordon jour et nuit. Il est d’usage, mais simplement d’usage, de réciter chaque jour, en souvenir des cinq Plaies du Sauveur et de saint François, et aussi aux intentions du Pape, pour les besoins de l’Eglise, six Pater, Avé et Gloria Patri. On peut porter le cordon sur la chemise. Il peut être de fil, de coton, de lin ou de chanvre, de couleur blanche on ne doit le quitter qu’en cas de nécessité, pour le reprendre dès que cela redevient possible. Une petite ficelle ne suffirait pas, mais il n’est pas nécessaire que ce soit une grosse corde. On peut réciter les six Pater, Ave et Gloria à n’importe quel moment du jour, soit en marchant, soit à genoux, comme on le préfère. On n’y est pas obligé, c’est un simple conseil de piété. Si l’on ne portait par le cordon, on ne gagnerait pas les faveurs spirituelles concédées par le Saint Siège. Pour les gagner, il faut non-seulement porter le cordon, et accomplir ce qui est prescrit par la concession apostolique, mais encore remplir les conditions ordinairement exigées pour les indulgences plénières. Ces conditions sont, comme chacun sait, d’abord d’être en état de grâce, sincèrement contrit de ses péchés, et fermement résolu à les éviter et à les expier; puis, à moins que le contraire ne soit spécifié, de se confesser et de communier, et de prier, dans un oratoire public, pour le Pape et à ses intention. Pour les personnes pieuses qui ont l’habitude d’approcher souvent de la Sainte-Table, la confession de tous les huit jours, ou de tous les quinze jours dans certains diocèses suffit.
Faveurs spirituelles attachées au Cordon Séraphique
Nous disions tout à l’heure qu’elles étaient merveilleuses. En effet, elles comprennent le trésor incomparable des indulgences et Absolutions générales, qui font de la famille franciscaine une merveille unique en son genre. Les confrères du Cordon séraphique ont droit à toutes ces grâces. On peut en avoir le détail dans le catalogue que nous joignons à cette petite Notice et dans celle de l’Archiconfrérie du Cordon publiée, en 1871, par le R. P. Laurent, ancien Provincial des Capucins de France. En voici trois qui brillent entre toutes les autres; elles ont été confirmées par N. T. -S. P. le pape Pie IX, par deux décrets en date du 12 mars 1855 et du 14 avril 1856.
Premièrement: Toutes les fois qu’on récite six Pater, Ave et Gloria, on gagne toutes les Indulgences, plénières et partielles, de la Terre-Sainte; toutes les indulgences, plénières et «partielles, de toutes les basiliques et de tous les sanctuaires de Rome; toutes les indulgences plénières et partielles, des sanctuaires d’Assise, etc… c’est-à-dire des milliers d »indulgences plénières et certainement plus de cent mille années d’indulgences partielles. Il y a là un océan presque infini de miséricordes; il y a là de quoi délivrer chaque jour des milliers de pauvres âmes du purgatoire. Et l’on peut gagner ces trésors autant de fois par jour que l’on veut: il n’est pas nécessaire d’avoir communié le matin, il suffit d’être en état de grâce, contrit de ses péchés, et décidé à demeurer très fidèle à Notre-Seigneur.
Deuxièmement. Toutes les fois qu’on communie, indulgence plénière; et, en outre, lorsqu’après la communion on récite le psaume Exaudiat avec quelques courtes prières que l’on trouvera ci-après, on gagne (grâce admirable!) toutes les indulgences plénières et partielles de tous Les sanctuaires de la terre. Ceux qui ne savent ou ne peuvent pas lire, récitent à la place de ce psaume et de ces prières trois Pater et trois Ave, aux intentions du Pape.
Troisièmement. Mais ce qui est plus précieux encore, les confrères du Cordon jouissent d’une faveur unique, accordée dans l’Eglise à l’humble famille de saint François, et qu’on appelle l’absolution générale. Cette grande absolution franciscaine consiste dans la restitution de l’innocence du Baptême. C’est là une grâce qui surpasse toutes les autres. Dans cette grâce toute franciscaine, il y a d’abord ce qu’on pourrait appeler le côté général, c’est-à-dire l’exemple,le pardon des peines du purgatoire, en d’autres termes l’indulgence plénière; puis, le côté spécial, qui consiste dans un renouvellement miséricordieux de l’innocence du baptême, proportionné, aux dispositions du fidèle qui reçoit la susdite absolution. Ce n’est point la grâce sacramentelle du baptême, laquelle ne saurait être renouvelée: c’est la même plénitude de pardon, que nous avons reçue au jour sacré de notre baptême, et l’entière restitution de la sainteté et de l’innocence baptismales. La première partie de la grâce de l’absolution générale, l’indulgence plénière est applicable, par mode de suffrage, aux âmes du purgatoire; tandis que la seconde est toute personnelle et par conséquent incommunicable. Quel trésor que cette restitution de l’innocence de notre baptême! Comme elle nous rend digne des regards du bon Dieu ! Comme elle attire en nous Jésus-Christ, avec tous les trésors de son Sacré-Cœur ! Comme elle permet à la sainte Vierge immaculée de nous contempler avec un maternel amour! Comme elle nous prépare à recevoir dignement la très-pure Eucharistie! Enfin, comme elle nous rends beaux aux yeux de l’Eglise du ciel et de l’Eglise de la terre! Une âme ainsi purifiée, ainsi enrichie, est un ciel vivant où règne et vit pleinement: Jésus-Christ, avec son Père céleste et l’Esprit sanctificateur,
On peut recevoir l’absolution générale trente-six fois par an, par le ministère d’un Frère-Mineur ou d’un directeur du Tiers Ordre ou d’un prêtre quelconque, approuvé pour les confessions. D’abord aux jours de fête qui suivent: le jour de l’Immaculée-Conception, à Noël, à la Circoncision, à l’Epiphanie, à la Purification, à la Saint-Joseph, à l’Annonciation, au dimanche des Rameaux, à chacun des jours de la Semaine-Sainte, au Dimanche de Pâques, à l’Ascensicn, à la Pentecôte, à la Trinité, à la Fête-Dieu, à la fête du Sacré-Cœur, le 21 juin, (en mémoire de l’anniversaire de l’entrée du Pape Pie IX dans le Tiers-Ordre), à la Saint-Pierre, à la Visitation, à la fête de Sainte-Claire (le 12 août), à l’Assomption, à la Saint-Louis, à la Nativité, à la Saint-François (le 4 octobre), à la Toussaint, à la fête de Sainte-Elizabeth de Hongrie (le 19 novembre), à la Présentation, et enfin, le 25 novembre, à la fête de Sainte Catherine, vierge et martyre. En outre, on peut recevoir l’Absolution générale quatre fois encore par an, n’importe quel jour, et ces quatre jour là on reçoit de plus la bénédiction Papale, comme au 21 juin: en tout trente-six fois par an.
Je le répète: la restitution de l’innocence du Baptême, quelle grâce ineffable! quel gage de salut! quel moyen de sanctification! Ne l’oublions pas, chaque confrère du Cordon peut la recevoir de tout prêtre régulièrement autorisé à confesser. En effet, tout confesseur, quel qu’il soit, est investi de ce pouvoir par un Indult général du supérieur de l’Ordre de Saint-François, par cela seul qu’un enfant de Saint François se présente à son tribunal. Quoiqu’on trouve dans les manuels franciscains de très-belles et très-précieuses formules pour cette grande absolution générale, il est bon de savoir que ces formules ne sont pas indispensables, et que l’intention du confesseur suffit, du moment qu’elle est exprimée par une formule quelconque. Pour donner l’absolution générale à un confrère du Cordon, il n’est pas du tout nécessaire que le confesseur soit affilié à la famille franciscaine. Aux jours de fêtes indiquées ci-dessus, on peut recevoir l’absolution générale, à partir de la veille à midi, et le jour de la fête jusqu’à minuit. Par une concession récente, les prêtres que les devoirs du saint ministère empêcheraient de recevoir l’absolution générale au jour indiqué, ont, pour aller la demander, une latitude de huit jours avant la fête. Enfin, à l’article de la mort, les confrères du Cordon séraphique reçoivent cette même grâce de la Bénédiction papale, de l’Indulgence plénière et de la restitution de l’innocence de leur baptême, de la main du prêtre qui les assiste. Ces trois admirables faveurs spirituelles ne doivent-elles pas rendre bien chère à notre foi l’Archiconfrérie du Cordon de Saint-François, ainsi que l’Œuvre de Saint-François de Sales, qui nous les apportent ? Tous les vrais chrétiens devraient en faire partie, tant pour eux-mêmes que pour le soulagement des âmes du Purgatoire. La corde du patriarche séraphique leur rappellerait sans cesse les vertus de Saint-François, la protection dont il les entoure et l’esprit de pénitence, de pauvreté, de chasteté et de charité qui doit embaumer leur vie.
Les trois noeuds du Cordon Séraphique
Il est d’usage de faire trois nœuds au Cordon Séraphique en signe d’union spirituelle avec les trois Ordres que saint François d’Assise a eu le bonheur d’instituer dans l’Eglise pour l’amour de Jésus-Christ et la sanctification des âmes. Ces trois Ordres sont si précieux aux yeux du Sauvent, ils sont si chers à son Sacré-Cœur, qu’il a formellement promis à son grand serviteur François, sur le mont Alverne, qu’ils subsisteraient tous trois jusqu’à la fin du monde.
Le premier de ces Ordres est celui des Frères-Mineurs communément appelés Franciscains, ou Capucins, ou Cordeliers, ou Récollets, suivant les différentes branches delà grande famille de Saint-François. Au fond, c’est un seul et même Ordre: le grand arbre séraphique n’a qu’un tronc; mais il y a des nuances dans l’interprétation et l’application de la règle du patriarche d’Assise ; et ces nuances ou, comme on dit, ces réformes ont donné naissances à plusieurs branches, distinctes entre elles quoiqu’unies par le tronc et la racine. Les Frères-Mineurs sont avant tout les religieux de la pauvreté évangélique. Dans leur Règle, dans la forme de leur sainteté, tout converge vers la première béatitude : » Bienheureux ceux qui ont l’esprit de pauvreté, car le royaume des cieux est pour eux ! » C’est dans la pauvreté de Jésus-Christ qu’ils trouvent l’humilité et la douceur, la patience et la mortification, la paix, la joie, la charité, l’esprit de sacrifice, en un mot la sainteté parfaite. Ils vont nu-pieds comme des pauvres ; ils ont une robe grossière, trop chaude en été, trop froide en hiver; ils jeûnent tous les vendredis de l’année, et presque sans interruption, depuis la Toussaint jusqu’à Pâques. Ils ne possèdent rien ici-bas, absolument rien ; ils ne vivent que de charité; ce que vous leur donnes continue à vous appartenir aussi longtemps que cela subsiste, aussi longtemps que cela n’est point consommé. Quant à leurs pauvres couvents et aux morceaux de terre qui en dépendent, ils appartiennent au Pape. Les Frères-Mineurs n’ont rien, rien que Jésus-Christ, qui est tout- L’hiver comme l’été, ils se lèvent à minuit pour psalmodier l’Office divin; et après l’Office, ils font une heure d’oraison. Après quoi, ils regagnent leurs pauvres cellules, et se rendorment, comme ils peuvent, sur leurs couchettes de planches, garnies d’une méchante paillasse qui n’est guère moins dure que le bois. Ils prêchent Jésus crucifié et son amour; ils prient, ils font pénitence, une pénitence rude, mais Joyeuse. Tel est le premier Ordre de Saint-François, le saint Ordre des Frères-Mineurs, aux mérites, aux pénitences et aux prières desquels nous avons le bonheur de participer, grâce à la concession récente de notre bien- aimé Pape Pie IX.
Le second Ordre de la famille séraphique représenté par le second nœud du Cordon, est celui des Dames de la pauvreté ou Pauvres Dames, comme on les appelait jadis. Aujourd’hui on ne les connaît guère que sous le nom de Clarisses, qui leur vient de Sainte-Claire d’Assise, la première fille spirituelle de Saint-François, et la fondatrice du premier couvent des Pauvres Dames. Les Clarisses sont cloîtrées; leur pauvreté est extrême, absolue, comme celle des Frères-Mineurs. Elles vont pied-nus, vivent exclusivement des aumônes qu’on veut bien leur apporter; car elles ne peuvent aller mendier, comme les Frères-Mineurs. Leur vie tout entière est un holocauste d’amour, de pénitence, d’immolation perpétuelle. Comme les Frères-Mineurs, elles ont une dévotion toute particulière au mystère de la crèche et de la croix, au Sacré-Cœur et au Saint- Sacrement, à l’Immaculée-Conception de la sainte Vierge, aux saints Anges, à saint Joseph et à l’autorité de la Chaire Apostolique.
Le troisième nœud de notre cher cordon nous rappelle le troisième Ordre, ou Tiers-Ordre institué par saint François lui-même pour faire jouir des bienfaits de la vie religieuse, tous les chrétiens, ecclésiastique ou laïques, qui vivent dans le monde. Le Tiers-Ordre de la pénitence, comme on rappelle encore, est un véritable Ordre, et non pas seulement une confrérie. C’est un Ordre qui a une règle approuvée par le Saint-Siège; qui a un habit religieux, de forme et de couleur déterminées; qui est astreint à certaines pratiques de piété, à certaines prières, à certaines pénitences. Il y a le Tiers-Ordre régulier, composé de tertiaires qui vivent en communauté, comme de vrais religieux et qui ont un supérieur-général résidant à Rome; et le Tiers-Ordre séculier, dont les membres, ecclésiastiques ou laïques, célibataires ou mariés, continuent à vivre dans le monde, chacun suivant sa vocation. Il serait trop long de détailler ici les diverses obligations des tertiaires; qu’il suffise de dire que le Tiers-Ordre est une source immense de grâces et de sanctification; que, dans la pensée de saint François et du Saint-Siège, il est fait pour tout le monde, accessible à toutes les conditions, à toutes les santés, à, tous les tempéraments, aussi bien fait pour les princes et les princesses que pour les pauvres, que pour les servantes, pour les prêtres que pour les gens mariés, pour les jeunes gens et les jeunes filles aussi bien que pour les vieillards. La règle elle-même commande de dispenser de
toutes les austérités qu’elle prescrit, lorsque, pour des raisons légitimes, on ne peut les embrasser. Du reste, la règle du Tiers-Ordre n’oblige pas sous peine de péché, môme de péché véniel. C’est une pure source de grâces et de mérites, sans aucun inconvénient, sans aucun danger.
Le Cordon de Saint- François nous apporte, si nous le voulons, toutes les immenses indulgences, les absolutions générales et les autres faveurs spirituelles octroyées par le Siège- Apostolique à la famille franciscaine. Mais prenons garde et ne nous imaginons pas que pour cela nous sommes sur le même pied que les Frères-Mineurs et les Clarisses, et même que les simples Tertiaires. Si les faveurs sont les mêmes, les mérites ne sont pas les mêmes : loin de là. Or ce sont les mérites qui constituent la sainteté et qui comptent pour la vie éternelle. Nous autres, avec les magnifiques faveurs de notre cordon, récoltées à si peu de frais, nous mangeons les confitures de saint François, mais nous n’avons pas le pain» le pain qui nourrit; les tertiaires ont, avec les confitures, la mie du pain, ce que l’on donne aux enfants; les austères Frères-Mineurs et les généreuses pénitentes de Sainte-Claire reçoivent le pain tout entier, avec les fortes et nourrissantes duretés d’une croûte bien cuite; et les confitures ne sont pour eux que l’accessoire. Aussi, combien de fois le cordon franciscain n’a-t-il pas servi à saint François pour attirer au Tiers-Ordre des âmes avides de mieux faire, et, à son tour, combien de fois le Tiers-Ordre n’a-t-il pas été la porte par laquelle l’Esprit de Dieu a fait monter des âmes plus généreuses encore jusqu’aux deux grands Ordres de la pauvreté séraphique! N’oublions pas, pauvres petites violettes du parterre de saint François d’Assise et de saint François de Sales, n’oublions pas que nous ne sommes rien en comparaison de ces nobles pénitents; auprès de ces zouaves de la pénitence, nous ne sommes que des enfants de troupe; et si, devant Dieu et son Eglise, nous sommes revêtus du même uniforme tout resplendissant d’indulgences et de grâces inestimables, nous n’en sommes pas moins des enfants, qui ne doivent se réjouir que très-modestement. Tâchons du moins, avec l’aide de Dieu et de nos deux bons saints François, de si bien profiter de cet inépuisable trésor de pardon et d’amour, que nous soyons toujours de bons enfants, bien innocents, bien dociles, bien reconnaissants, bien fidèles à Jésus.