Archive pour mars, 2012

SAINT GRÉGOIRE DE NAZIANZE, « AMOUREUX DE LA TRINITÉ » – Par le P. Cantalamessa

19 mars, 2012

http://www.zenit.org/article-30389?l=french

SAINT GRÉGOIRE DE NAZIANZE, « AMOUREUX DE LA TRINITÉ »

Par le P. Cantalamessa

Anita Bourdin
ROME, vendredi 16 mars 2012 (ZENIT.org) –  Saint Grégoire de Nazianze est un «  amoureux de la Trinité », fait observer le P. Raniero Cantalamessa, ofmcap., prédicateur de la Maison pontificale, qui a donné sa deuxième  prédication de carême ce vendredi 16 mars, en la chapelle Redemptoris Mater du Vatican,  en présence de Benoît XVI, et sur le thème : Grégoire de Nazianze  « maître de la foi dans la Trinité ».
Le P. Cantalamessa a en effet annoncé des prédications de carême à l’école des « Pères de l’Eglise » en tant que « maîtres de la foi ». Dans ses quatre prédications, il se propose de « redonner de la fraîcheur à notre « croire », grâce à un contact renouvelé avec les « géants de la foi du passé ». Ces prédications ont lieu à 9 h, le vendredi, les 9, 16, 23 et 30 mars (cf. « Documents » pour la traduction intégrale en français, par Isabelle Cousturié).
Le prédicateur précise son optique, qui n’est pas de chercher chez les Pères des recettes pour aujourd’hui, mais de se laisser vivifier par leur foi, de « redécouvrir, dans leur sillage, la richesse, la beauté et le bonheur de croire, de passer, comme dit Paul, « de foi en foi » (Rm 1,17), d’une foi crue à une foi vécue ». C’est important pour l’orthodoxie et pour l’évangélisation !
La révélation de la Trinité dans l’histoire
« Le géant sur les épaules duquel nous voulons nous jucher aujourd’hui est saint Grégoire de Nazianze, l’horizon que nous voulons scruter, avec lui, est la Trinité. Il est l’auteur de ce glorieux tableau qui montre le déploiement de la révélation de la Trinité dans l’histoire et la pédagogie de Dieu qui s’y révèle », a annoncé le prédicateur.
Et de préciser : « L’Ancien Testament, écrit, proclame ouvertement l’existence du Père et se met à annoncer, de manière voilée, celle du Fils; le Nouveau Testament proclame ouvertement le Fils et se met à révéler la divinité de l’Esprit Saint; maintenant, dans l’Eglise, l’Esprit nous accorde distinctement sa manifestation et l’on confesse la gloire de la bienheureuse Trinité. Dieu a dosé sa manifestation, l’adaptant aux époques et à la capacité de réception des hommes. »
Il réfute immédiatement un e objection : « Cette triple répartition n’a rien à voir avec la thèse attribuée à Joachim de Flore, des trois époques distinctes : celle du Père, dans l’Ancien Testament, celle du Fils dans le Nouveau et celle de l’Esprit dans l’Eglise. La différentiation de saint Grégoire entre dans l’ordre de la manifestation, non de l’ « être » ou de l’ « agir » des Trois Personnes, lesquels sont présents et œuvrent ensemble tout le temps ».
Deux concepts clefs
Il reconnaît à l’évêque de Nazianze le « mérite est d’avoir donné à l’orthodoxie trinitaire sa formulation parfaite, avec des phrases destinées à devenir patrimoine commun de la théologie », en introduisant la « distinction des deux concepts d’ousie et d’hypostase, de « substance » et de « personne », créant la base conceptuelle permanente par laquelle s’exprime la foi en la Trinité ».
Il y voit même « pour la pensée humaine, d’une des nouveautés les plus grandioses de la théologie chrétienne, qui a permis le développement moderne du concept de la personne comme relation ».
« Les orthodoxes, fait observer le P. Cantalamessa, l’appellent « le chantre de la Trinité ». » Et de fait c’était « un homme doté d’un cœur encore plus grand que son intelligence, un tempérament sensible jusqu’à l’excès, au point d’ailleurs de lui procurer pas mal de déceptions et de souffrances dans ses relations avec les autres, à commencer par son ami saint Basile ».
Ses poésies manifestent « son enthousiasme pour la Trinité », car « il utilise des expressions comme « ma Trinité », « la chère Trinité ». Grégoire est amoureux de la Trinité. »
Le prédicateur espère donc que saint Grégoire de Nazianze suscite chez ses auditeurs « un audacieux désir à propos de la Trinité: faire d’elle « notre » Trinité, la « chère » Trinité, la « bien aimée » Trinité. »
La « porte » de la sainte Trinité
Mais comment avoir accès à la sainte Trinité ? Il précise : « Une seule « porte » donne accès à la Trinité : Jésus-Christ. Par sa mort et sa résurrection, il a ouvert pour nous un nouveau chemin, un chemin vivant, pour entrer dans le saint des saints qui est la Trinité et il nous a laissé les moyens qui permettent de le suivre sur cette voie du retour. L’Eglise est le premier et le plus universel de ces moyens ».
Et « dans l’Eglise, l’Eucharistie est le moyen par excellence », car « la Messe est une action trinitaire du début jusqu’à la fin; elle s’ouvre au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit et se termine par la bénédiction du Père, du Fils et du Saint Esprit. Elle est l’offrande que Jésus, chef et corps mystique, fait de lui au Père dans l’Esprit Saint. Elle nous permet de pénétrer vraiment le cœur de la Trinité. »
Il voit dans la fameuse icône de l’hospitalité d’Abraham connue comme  « la Trinité de Roublev » « une synthèse figurative de la doctrine trinitaire des Cappadociens et en particulier de Grégoire de Nazianze » : « On y perçoit, à parts égales, un mélange de mouvement incessant, de quiétude surhumaine, de transcendance et condescendance. Le dogme de l’unité et de la trinité de Dieu est visible dans les trois personnages représentés de façon bien distincte, mais très ressemblants entre eux. Le cercle idéal qui les entoure met en lumière leur unité ; mais la disposition et le mouvement différents de chacun, proclament aussi leur distinction ».
La paix de la Trinité
« Saint Serge de Radonège, pour le monastère duquel était destinée l’icône, s’était distingué dans l’histoire russe pour avoir ramené l’unité parmi les chefs en désaccord entre eux et pour avoir favorisé la libération de la Russie des Tartares qui l’avaient envahie. Sa devise, que Roublev s’est efforcé d’interpréter avec l’icône, était celle-ci : « Vaincre l’odieuse discorde de ce monde  en contemplant la Très Sainte Trinité ». »
Mais il fait observer que « c’est la théologie latine » qui a développé, dans « tout son potentiel », la doctrine biblique de « l’inhabitation de toute la Trinité dans l’âme ». Il cite Pie XII, Jean de la Croix et Elisabeth de la Trinité qui « suggère une méthode simple pour traduire tout cela en programme de vie: « Tout mon exercice est de rentrer ‘au-dedans’ de moi et de me perdre dans ceux qui sont là ».
« Je vois en ceci une raison de plus, et parmi les plus profondes, pour évangéliser, conclut le prédicateur.

Saint Joseph

18 mars, 2012

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D’où vient la fête de saint Joseph le 19 Mars, ainsi que celle du 1er mai ?

18 mars, 2012

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Historique de la fête de Saint Joseph du 19 mars et du 1er mai

D’où vient la fête de saint Joseph le 19 Mars, ainsi que celle du 1er mai ?

LES FONDEMENTS.

Les pères de l’Eglise du IVe siècle parlent des vertus de Saint Joseph à l’occasion du mystère de l’Incarnation et de la Virginité de Marie. Dans l’Eglise latine, saint Joseph est mentionné dans les plus anciens martyrologues : dans le calendrier d’Eusèbe de Césarée et dans le Martyrologue de saint Maximin de Trèves ; au IVe et Ve siècles, saint Jérome, saint Augustin et saint Pierre Chrysologue posent quelques bases théologiques que viendront augmenter Bède le Vénérable au VIIIe siècle et Saint Pierre Damien au XIe. Le catalogue des images de Saint Joseph dans l’Art Chrétien des cinq premiers siècles, établi par le comte Rossi au XIXe, prouve que la piété des fidèles vénéraient dès l’origine saint Joseph.

C’est Saint Bernard, au XIIe s. qui ouvrira la voie aux grands théologiens de l’Université de Paris. Il parle de Saint Joseph et développe la théologie mariale. Sur les prémices qu’il a posé, saint Thomas d’Aquin pourra dire :  » En quelque genre que ce soit, plus une chose approche de son principe, plus elle participe à l’effet de son principe. Mais le Christ est le principe de la grâce ; en tant qu’homme, Il en est l’instrument et la source…Or, c’est la Bienheureuse Vierge qui approcha de plus près le Christ selon l’humanité puisque le Christ reçu d’elle la nature humaine… »
Les théologiens devaient tirer la conclusion que nul après la Vierge n’a plus approché le Christ, source de la grâce, que Joseph, donc que nul n’a plus participé que Joseph à la grâce du Christ. On en déduit que saint Joseph est un saint incomparable. Ce raisonnement a été repris par le père Garrigou-Lagrange.
Parti de l’université de Paris, le mouvement en faveur du culte de Saint Joseph ne va plus se ralentir. Saint Albert le Grand, les Franciscains, les Dominicains le répandent par leur prédication en tous lieux et tous pays.
Le Bienheureux Jean Dun Scot, à propos du mariage de la Sainte Vierge et de Saint Joseph montre très justement que tout ce qui concerne le chaste époux de la Vierge Marie dans le décret de predestination ( il s’agit de la théologie de l’Immaculée Conception) a été fait en vue de Marie.
Saint Bonaventure et saint Bernardin de Sienne reviennent souvent sur le sujet de Saint Joseph. Le sermon de Bernardin de Sienne marque une étape dans la maturité de la dévotion à saint Joseph.

LE TOURNANT : DE GERSON A BOSSUET EN PASSANT PAR L’ECOLE FRANCAISE
Chancelier de l’Université de Paris, Gerson ( 1363-1429) deviendra le promoteur des fêtes de Saint Joseph. Il écrivit le 17 Aout 1413 une lettre à toutes les églises pour proposer les fêtes de Saint Joseph, une exposition en trois leçons sur l’Evangile  » exurgens autem Joseph » et une messe propre dont il composa lui-même les morceaux liturgiques ; il obtient progressivement l’établissement en France de fêtes de Saint Joseph. C’est surtout au Concile de Constance qu’il supplia avec succès les pères d’établir et de diffuser un culte public de Saint Joseph. En 1481, le pape Sixte IV étendit le culte de saint Joseph de France à l’Eglise Universelle. Par la suite, les guerres de religion freinent cette expansion et il faudra attendre le XVIIe siècle, grand siècle de saint Joseph en France pour que s’établissent les fêtes et le culte de Saint Joseph tel que nous le connaissons. Le cardinal de Bérulle, Monsieur Ollier, saint Jean-Eudes consacrent à saint Joseph de très belles pages. De nombreuses fondations et institutions, congrégations et confréries se placent sous sa protection. Chez les carmélites, madame Acarie rend plus populaire encore le culte de saint Joseph que leur fondatrice, Thérèse d’Avila, avait inculqué à ses filles. De son côté, Saint François de Sales compose ses « entretiens sur saint Joseph » et parle de lui aux filles de la Visitation. Le 19 Mars 1657, en présence du cardinal Barberini et de vingt-deux évêques, réunis à l’occasion de l’Assemblée du Clergé de france, Bossuet célèbre les gloires de Saint Joseph. le sermon marquera tant qu’il fut répété deux ans plus tard à la cour. Et le 7 juin 1660, Saint Joseph apparaît à Cotignac, apparition reconnue par les autorités religieuses.

L’EXTENSION DU CULTE DE SAINT JOSEPH ET HISTORIQUE DE SES FETES

Les Syriens et les autres Orientaux font la fête de saint Joseph le 20 juillet, mais on la fait le 19 mars dans les églises d’Occident.
La fête de Saint Joseph se place au 19 mars, et elle était très suivie par les artisans (il était charpentier) puis par les ouvriers – Saint Joseph voit son culte prendre de l’ampleur dès le XVIe siècle ; – en 1621 le pape Grégoire XV éleva la fête du de Saint Joseph le 19 mars au rang de fête d’obligation ; – en 1642 le pape Urbain VIII confirma à son tour le rang de cette fête ; – en 1661, après l’apparition et le miracle de la source de Cotignac, Mgr Joseph Ondedei, évêque de Fréjus, reconnaît officiellement les apparitions de saint Joseph et en approuve le culte ; – cette même année 1661 le roi Louis XIV consacre la France à saint Joseph, chef de la Sainte Famille à la suite des apparitions de Cotignac ;
Le 8 décembre 1870 le pape Pie IX déclara officiellement Saint Joseph Patron de l’Eglise universelle, et fit du 19 mars une fête solennelle ; – en 1889, le pape Léon XIII démontra comment Saint Joseph est le modèle des pères de famille et des travailleurs, et lui décerna officiellement le titre de « saint patron des pères de famille et des travailleurs », titre que la piété populaire lui avait déjà décerné depuis des siècles ; – en 1955 le pape Pie XII reprit bien volontiers le principe de la fête du travail en instituant la solennité de Saint Joseph artisan et en la fixant au 1er mai de chaque année ; Saint Joseph est ainsi l’un des saints que l’on fête deux fois dans l’année (19 mars et 1er mai) ; – le pape Jean XXIII a ajouté son nom au canon de la Messe.

CITATIONS
Saint Bernard de Clairvaux, au XIIème siècle, découvrait avec justesse la grandeur de saint Joseph : « Celui que de nombreux rois et prophètes ont désiré voir et n’ont pas vu, qu’ils ont désiré écouter et qu’ils n’ont pas entendu, il fut donné à Joseph, non seulement de le voir et de l’entendre, mais encore de le porter, de guider ses pas, de le prendre dans ses bras, de le couvrir de baisers, de lui donner à manger et de veiller sur lui ».
Au XVème siècle, saint Bernardin de Sienne découvre davantage encore la gloire de saint Joseph. Il s’exprimait avec une rare pénétration : « Comment un esprit clairvoyant peut-il penser que le Saint-Esprit ait uni, d’une union si étroite à l’âme d’une Vierge si grande, quelqu’autre âme sans que celle-ci lui fut semblable par la pratique des vertus ? Je crois donc que saint Joseph fut le plus pur des hommes en virginité, le plus profond en humilité, le plus ardent en amour de Dieu et en charité, le plus élevé en contemplation ».
Sainte Thérèse d’Avila, au XVIème siècle, avait choisi saint Joseph pour patron de son ordre. Voici comment elle en parle dans le sixième chapitre de sa vie : « Je choisis le glorieux saint Joseph pour mon patron et me recommande à lui en toutes choses. Je ne me souviens pas d’avoir jamais rien demandé à Dieu par son intercession que je ne l’aie obtenu. Jamais je n’ai connu personne qui l’ait invoqué sans faire des progrès notables dans la vertu. Son crédit auprès de Dieu est d’une merveilleuse efficacité pour tous ceux qui s’adressent à lui avec confiance ».
Saint François de Sales a employé son dix-neuvième entretien à recommander la dévotion envers saint Joseph et à louer ses vertus, surtout sa virginité, son humilité, sa constance et son courage.
Les Syriens et les autres Orientaux font la fête de saint Joseph le 20 juillet, mais on la fait le 19 mars dans les églises d’Occident. Les Papes Grégoire XV et Urbain VIII ordonnèrent, l’un en 1621 et l’autre en 1642, que cette fête fût d’obligation.

DU 19 MARS AU 1er MAI
Les Papes n’ont pas manqué de nous exhorter à recourir à saint Joseph et le bienheureux Pie IX, qui en 1870 proclama saint Joseph « Patron de l’Eglise Universelle », ne craignait pas d’affirmer : « La dévotion envers saint Joseph est le salut de la société contemporaine ». Léon XIII déclarait que « la divine maison que Joseph gouvernait avec l’autorité du père, contenait les prémices de l’Eglise naissante ». Le Pape Pie XII de glorieuse mémoire, institua en 1955, la fête de saint Joseph Artisan et en fixa la date au 1er mai. Le bienheureux Jean XXIII inséra le nom de notre glorieux Patron au sein même du canon de la messe et Notre Saint Père le Pape Jean Paul II écrit en conclusion de son Exhortation Apostolique Redemptoris Custos : « Je souhaite vivement que la présente évocation de la figure de Joseph renouvelle en nous aussi les accents de la prière que mon prédécesseur, il y a un siècle, le Pape Léon XIII recommanda d’élever vers lui. II est certain en effet, que cette prière et la figure même de Joseph ont acquis un renouveau d’actualité pour l’Eglise de notre temps, en rapport avec le nouveau millénaire chrétien ».

COTIGNAC
Une apparition de saint Joseph, en Provence, dans le haut pays varois au XVIIème siècle, a été reconnue par l’Eglise : le 7 juin 1660, Gaspard Ricard, un berger de Cotignac, fait paître ses moutons sur les pentes du Bessillon. En ce milieu d’une journée brûlante, il se repose avec ses bêtes, à l’ombre des arbres. Il est très éprouvé par la soif car il a depuis longtemps épuisé sa gourde. Tout à coup, un homme surgit devant lui et, montrant une pierre, lui dit : « Je suis Joseph, enlève-la et tu boiras ».
D’un regard connaisseur, Gaspard évalue le poids de la roche et objecte : « Je ne pourrai, elle est trop lourde ». Mais le mystérieux visiteur réitère son ordre. Le pâtre obéit et il a la stupéfaction de faire basculer le rocher au premier effort. Une eau vive se met alors à ruisseler ! Alertée, la population de Cotignac accourt au lieu du prodige et s’émerveille lorsque huit hommes essaient en vain de déplacer le rocher. La crainte s’empare du berger qui s’écrie : « C’est saint Joseph qui était là, c’est bien lui qui m’en a donné pouvoir ». Son émotion se communique à toute la foule qui s’agenouille et rend grâce à l’Epoux de la Vierge Marie pour ce signe et pour cette source, image des grâces abondantes que le céleste Patriarche désire déverser sur ceux qui l’invoquent.
Les guérisons obtenues par l’application de l’eau de la fontaine attirent les pèlerins sur les flancs du Bessillon et le culte de saint Joseph, inexistant jusqu’alors dans la contrée, prend un essor extraordinaire et se répand au-delà de la Provence. Une chapelle sera rapidement édifiée à l’endroit du miracle et des pères oratoriens prendront en charge la direction spirituelle des pèlerinages.
Le 31 janvier 1661, après enquête, Monseigneur Joseph Ondedei, évêque de Fréjus, reconnaît officiellement les apparitions de saint Joseph et en approuve le culte. Cette même année et suite à ces merveilleux événements, le roi Louis XIV consacre la France à saint Joseph, chef de la Sainte Famille. A cette occasion, Bossuet, avec le talent qu’on lui connaît, s’exprimera en ces termes : « Joseph a mérité les plus grands honneurs parce qu’il n’a jamais été touché de l’honneur. L’Eglise n’a rien de plus illustre parce qu’elle n’a rien de plus caché ».

EXHORTATION APOSTOLIQUE REDEMPTORIS CUSTOS- JEAN PAUL II

17 mars, 2012

http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/apost_exhortations/documents/hf_jp-ii_exh_15081989_redemptoris-custos_fr.html

EXHORTATION APOSTOLIQUE REDEMPTORIS CUSTOS
DE SA SAINTETÉ JEAN-PAUL II
SUR LA FIGURE ET LA MISSION DE SAINT JOSEPH
DANS LA VIE DU CHRIST ET DE L’ÉGLISE

Aux évêques
Aux prêtres et aux diacres
Aux religieux et religieuses
A tous les fidèles laïcs

(Extrait de la première partie)

INTRODUCTION

1. Appelé à veiller sur le Rédempteur, «Joseph fit ce que l’Ange du Seigneur lui avait prescrit: il prit chez lui son épouse » (Mt 1, 24).
Dès les premiers siècles, les Pères de l’Eglise, s’inspirant de l’Evangile, ont bien montré que; de même que saint Joseph a pris un soin affectueux de Marie et s’est consacré avec joie à l’éducation de Jésus Christ (1), de même il est le gardien et le protecteur de son Corps mystique, l’Eglise, dont la Vierge sainte est la figure et le modèle.
En ce centenaire de la publication de l’encyclique Quamquam pluries du pape Léon XIII (2) et dans la ligne de la vénération multi-séculaire pour saint Joseph, je désire proposer à votre méditation, chers Frères et Soeurs, quelques réflexions sur celui à qui Dieu « confia la garde de ses trésors les plus précieux » (3). C’est avec joie que j’accomplis ce devoir pastoral afin que grandissent en tous la dévotion envers le Patron de l’Eglise universelle et l’amour pour le Rédempteur qu’il a servi de façon exemplaire.
Ainsi, non seulement le peuple chrétien tout entier recourra avec plus de ferveur à saint Joseph et invoquera avec confiance son patronage, mais il aura toujours sous les yeux sa manière humble et sage de servir et de « participer » à l’économie du salut.(4)
J’estime en effet qu’une réflexion renouvelée sur la participation de l’Epoux de Marie au mystère divin permettra à l’Eglise, en marche vers l’avenir avec toute l’humanité, de retrouver sans cesse son identité dans le cadre du dessein rédempteur, qui a son fondement dans le mystère de l’Incarnation.
Joseph de Nazareth a précisément « participé » à ce mystère plus qu’aucune autre personne en dehors de Marie, la Mère du Verbe incarné. Il y a participé avec elle, entraîne dans la réalité du même événement salvifique, et il a été le dépositaire du même amour, par la puissance duquel le Père éternel « nous a prédestinés à être pour lui des fils adoptifs par Jésus Christ » (Ep 1, 5).

LE CONTEXTE ÉVANGÉLIQUE

Le mariage avec Marie
2. « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse: ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint et elle enfantera un fils auquel tu donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1, 20-21).
Ces paroles contiennent le noyau central de la vérité biblique sur saint Joseph, sur le moment de son existence auquel se référent en particulier les Pères de l’Eglise.
L’évangéliste Matthieu explique la signification de ce moment, en précisant comment Joseph l’a vécu. Mais pour comprendre pleinement son contenu et son contexte, il est important d’avoir présent à l’esprit le passage parallèle de l’Evangile de Luc. En effet, en référence au verset qui dit « Voici quelle fut l’origine de Jésus Christ. Marie, sa mère, était accordée en mariage à Joseph; or, avant qu’ils aient habité ensemble, elle se trouva enceinte par le fait de l’Esprit Saint » (Mt 1, 18), l’origine de la maternité de Marie « par le fait de l’Esprit Saint » est décrite de façon plus détaillée et plus explicite dans ce que nous lisons en Luc à propos de l’annonce de la naissance de Jésus: « L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth, à une jeune fille accordée en mariage à un homme nommé Joseph, de la famille de David; cette jeune fille s’appelait Marie» (Lc 1, 26-27). Les paroles de l’ange: « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi » (Lc 1, 28) provoquèrent un trouble intérieur en Marie et l’amenèrent aussi à réfléchir. Le messager tranquillise alors la Vierge et en même temps lui révèle le dessein spécial de Dieu sur elle: « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas être enceinte, tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père » (Lc 1, 30-32).
Peu auparavant, l’évangéliste avait affirmé qu’au moment de l’Annonciation, Marie était « accordée en mariage à un homme nommé Joseph, de la famille de David ». La nature de ce « mariage » est expliquée indirectement lorsque Marie, après avoir entendu ce que le messager avait dit de la naissance d’un fils, demande: « Comment cela se fera-t-il puisque je suis vierge » (Lc 1, 34). Alors lui parvient cette réponse: « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint et sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1, 35). Marie, tout en étant déjà « mariée » avec Joseph, restera vierge, car l’enfant conçu en elle dés l’Annonciation était conçu par le fait de l’Esprit Saint.
Sur ce point, le texte de Luc coïncide avec celui de Matthieu 1, 18 et sert à expliquer ce que nous y lisons. Si, après le mariage avec Joseph, Marie « se trouva enceinte par le fait de l’Esprit Saint », ce fait correspond à tout ce que comporte l’Annonciation, en particulier aux. dernières paroles prononcées par Marie: « Que tout se passe pour moi comme tu l’as dit (Lc 1, 38). Répondant au clair dessein de Dieu, Marie, au fur et à mesure que s’écoulent les jours et les semaines, se présente devant les gens et devant Joseph comme « enceinte », comme celle qui doit enfanter et qui porte en elle le mystère de la maternité.
3. En de telles circonstances, « Joseph, son époux, qui était un homme juste et ne voulait pas la dénoncer publiquement, résolut de la répudier secrètement » (Mt 1, 19). Il ne savait pas quelle attitude adopter devant cette « étonnante » maternité de Marie. Il cherchait évidemment une réponse à la question qui l’inquiétait, mais surtout il cherchait une issue à cette situation difficile pour lui. Alors qu’il « avait formé ce projet, voici que l’Ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit: «Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse: ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint et elle enfantera un fils auquel tu donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés» » (Mt 1, 20-21).
Il y a une analogie étroite entre « l’annonciation » du texte de Matthieu et celle du texte de Luc. Le messager divin introduit Joseph dans le mystère de la maternité de Marie. Celle qui est son « épouse » selon la loi, tout en restant vierge, est devenue mère par le fait de l’Esprit Saint. Et quand le Fils que Marie porte en son sein viendra au monde, il devra recevoir le nom de Jésus. C’était là un nom connu parmi les Israélites, et on le donnait parfois aux enfants. Mais ici il s’agit du Fils qui – selon la promesse divine – accomplira pleinement la signification de ce nom: Jésus, Yehošua’, qui veut dire Dieu sauve.
Le messager s’adresse à Joseph en tant qu’ « époux de Marie », celui qui, le moment venu, devra donner ce nom au Fils qui naîtra de la Vierge de Nazareth qui l’a épousé. Il s’adresse donc à Joseph en lui confiant les devoirs d’un Père terrestre à l’égard du Fils de Marie. « A son réveil, Joseph fit ce que l’Ange du Seigneur lui avait prescrit: il prit chez lui son épouse » (Mt 1, 24). Il la prit avec tout le mystère de sa maternité, il la prit avec le Fils qui devait venir au monde par le fait de l’Esprit Saint: il manifesta ainsi une disponibilité de volonté semblable à celle de Marie à l’égard de ce que Dieu lui demandait par son messager.

LE DÉPOSITAIRE DU MYSTÈRE DE DIEU
4. Lorsque Marie, peu après l’Annonciation, se rendit dans la maison de Zacharie pour rendre visite à sa parente Elisabeth, elle entendit, au moment où elle la saluait, les paroles prononcées par Elisabeth « remplie de l’Esprit Saint » (Lc 1, 41). Après la parole qui rejoignait la salutation de l’Ange de l’Annonciation, Elisabeth dit: « Bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur » (Lc 1, 45). Ces paroles ont été le fil conducteur de l’encyclique Redemptoris Mater par laquelle j’ai voulu approfondir l’enseignement du Concile Vatican II qui déclare: « La bienheureuse Vierge avança dans son pèlerinage de foi, gardant fidèlement l’union avec son Fils jusqu’à la Croix », (5) « précédant » (6) tous ceux qui, par la foi, suivent le Christ.
Or, au début de ce pèlerinage, la foi de Marie rencontre la foi de Joseph. Si Elisabeth a dit de la Mère du Rédempteur: « Bienheureuse celle qui a cru », on peut en un sens attribuer aussi cette béatitude à Joseph, car il a répondu affirmativement à la Parole de Dieu quand elle lui a été transmise en ce moment décisif. Joseph, il est vrai, n’a pas répondu à l’ « annonce » de l’Ange comme Marie, mais il « fit ce que l’Ange du Seigneur lui avait prescrit: il prit chez lui šon épouse ». Ce qu’il fit est pure « obéissance de la foi » (cf. Rm 1, 5; 16, 26; 2 Co 10, 5-6).
On peut dire que ce que fit Joseph l’unit d’une manière toute spéciale à la foi de Marie: il accepta comme une vérité venant de Dieu ce qu’ elle avait déjà accepté lors de l’Annonciation. Le Concile dit: « A Dieu qui révèle est due «l’obéissance de la foi» par laquelle l’homme s’en remet tout entier et librement à Dieu dans «un complet hommage d’intelligence et de volonté à Dieu qui révèle» et dans un assentiment volontaire à la révélation qu’il fait ». (7) Cette phrase, qui touche à l’essence même de la foi, s’applique parfaitement à Joseph de Nazareth.
5. Il devint donc d’une façon singulière le dépositaire du mystère « tenu caché depuis les siècles en Dieu » (cf. Ep 3, 9), de même que Marie le devint, en ce moment décisif appelé par l’Apôtre « la plénitude du temps », lorsque « Dieu envoya son Fils, ne d’une femme », afin de « racheter les sujets de la Loi », pour « leur conférer l’adoption filiale » (cf. Ga 4, 4-5). « Il a plu à Dieu – dit le Concile – dans sa sagesse et sa bonté de se révéler en personne et de faire connaître le mystère de sa volonté (cf. Ep 1, 9) grâce auquel les hommes, par le Christ, le Verbe fait chair, accèdent dans l’Esprit Saint auprès du Père et sont rendus participants de la nature divine (cf. Ep 2, 18; 2 P 1, 4) ». (8)
Joseph est, avec Marie, le premier dépositaire de ce mystère divin. En même temps que Marie – et aussi en rapport avec Marie – il participe à la phase culminante de cette révélation que Dieu fait de lui-même dans le Christ, et il y participe dès le premier commencement. En ayant devant les yeux le texte des deux évangélistes Matthieu et Luc on peut dire également que Joseph est le premier à participer à la foi de la Mère de Dieu, et qu’ainsi il soutient son épouse dans la foi à l’Annonciation divine. Il est aussi celui qui est plan le premier par Dieu sur le chemin du « pèlerinage de foi » sur lequel Marie – surtout à partir du Calvaire et de la Pentecôte – sera la première d’une manière parfaite. (9)
6. Le chemin personnel de Joseph, son pèlerinage de foi se conclura le premier, c’est-à-dire avant que Marie ne se tienne au pied de la Croix sur le Golgotha et avant que, le Christ étant retourné vers son Père, elle ne se retrouve au Cénacle de la Pentecôte le jour où fut manifestée au monde l’Eglise, née de la puissance de l’Esprit de vérité. Cependant, le chemin de foi de Joseph suit la même direction, il reste totalement déterminé par le même mystère dont il était, avec, Marie, devenu le premier dépositaire. L’Incarnation et la Rédemption constituent une unité organique et indissoluble dans laquelle « l’économie de la Révélation comprend des événements et des paroles intimement unis entre eux. » (10) En raison de cette unité précisément, le Pape Jean XXIII, qui avait une grande dévotion envers saint Joseph, décida que dans le canon romain de la messe, mémorial perpétuel de la Rédemption, son nom serait ajouté à cote de celui de Marie, avant les Apôtres, les Souverains Pontifes et les Martyrs. (11)

Le service de la paternité
7. Comme il résulte des textes évangéliques, le mariage de Marie est le fondement juridique de la paternité de Joseph. C’est pour assurer une présence paternelle auprès de Jésus que Dieu choisit Joseph comme époux de Marie. Il s’ensuit que la paternité de Joseph – relation qui le place le plus près possible du Christ, fin de toute élection et de toute prédestination (cf. Rm 8, 28-29) – passe par le mariage avec Marie, c’est-à-dire par la famille.
Tout en affirmant clairement que Jésus a été conçu par le fait de l’Esprit Saint et que dans ce mariage la virginité a été préservée (cf. Mt 1. 18-25; Lc 1, 26-38), les évangélistes appellent Joseph l’époux de Marie et Marie l’épouse de Joseph (cf. Mt 1, 16. 18-20. 24; Lc 1, 27; 2, 5).
Pour l’Eglise aussi, s’il est important de proclamer la conception virginale de Jésus, il est non moins important de défendre le mariage de Marie avec Joseph car, juridiquement, c’est de lui que dépend la paternité de Joseph. On comprend alors pourquoi les générations ont été énumérées selon la généalogie de Joseph: « Pourquoi – se demande saint Augustin – n’auraient-elles pas dû être celles de Joseph? Joseph n’était-il pas l’époux de Marie? [...] L’Ecriture affirme, par la voix autorisée de l’Ange, qu’il était son époux. Ne crains pas, dit-il, de prendre chez toi Marie, ton Épouse.- ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint. Il reçoit l’ordre de donner à l’enfant son nom, bien qu’il ne soit pas né de lui. Elle enfantera un fils, dit-il, auquel tu donneras le nom de Jésus. L’Ecriture sait bien que Jésus n’est pas né de Joseph, puisque, alors qu’il était préoccupé au sujet de l’origine de la maternité de Marie, il lui est dit: cela vient de l’Esprit Saint. Et pourtant, l’autorité paternelle ne lui est pas enlevée puisqu’il lui est ordonné de donner à l’enfant son nom. Enfin, la Vierge Marie elle-même, qui a bien conscience de ne pas avoir conçu le Christ par l’union conjugale avec lui, l’appelle cependant père du Christ. » (12) Le fils de Marie est aussi fils de Joseph en vertu du lien matrimonial qui les unit: « En raison de ce mariage fidèle, ils méritèrent tous les deux d’être appelés les parents du Christ, non seulement elle, d’être appelée sa mère, mais lui aussi, d’être appelé son père, de même qu’époux de sa mère, car il était l’un et l’autre par l’esprit et non par la chair. » (13) Dans ce mariage, il ne manqua rien de ce qui était nécessaire pour le constituer: « En ces père et mère du Christ se sont réalisés tous les biens du mariage: la progéniture, la fidélité, le sacrement. Nous connaissons la progéniture, qui est le Seigneur Jésus lui-même; la fidélité, car il n’y a aucun adultère; le sacrement, car il n’y a aucun divorce. » (14)
Quand ils analysent la nature du mariage, saint Augustin comme saint Thomas considèrent constamment qu’elle réside dans l’ « union indivisible des esprits », dans l’ « union des coeurs », dans le « consentement » (15), tous éléments qui se sont manifestés d’une manière exemplaire dans ce mariage. Au point culminant de l’histoire du salut, quand Dieu révèle son amour pour l’humanité par le don du Verbe, c’est précisément le mariage de Marie et de Joseph qui réalise en pleine « liberté » le « don sponsal de soi » en accueillant et en exprimant un tel amour. (16) « Dans cette grande entreprise du renouvellement de toutes choses dans le Christ, le mariage, lui aussi purifié et renouvelé, devient une réalité nouvelle, un sacrement de la Nouvelle Alliance. Et voici qu’au seuil du Nouveau Testament comme à l’entrée de l’Ancien se dresse un couple. Mais, tandis que celui d’Adam et Eve fut la source du mal qui a déferlé sur le monde, celui de Joseph et de Marie est le sommet d’où la sainteté se répand sur toute la terre. Le Sauveur a commencé l’oeuvre du salut par cette union virginale et sainte où se manifeste sa toute-puissante volonté de purifier et sanctifier la famille, ce sanctuaire de l’amour et ce berceau de vie. » (17)
Que d’enseignements en découlent aujourd’hui pour la famille! Puisque, « en définitive, l’essence de la famille et ses devoirs sont définis par l’amour » et que « la famille reçoit la mission de garder, de révéler et de communiquer l’amour, reflet vivant et participation réelle de l’amour de Dieu pour l’humanité et de l’amour du Christ Seigneur pour l’Eglise son Epouse » (18) c’est dans la sainte Famille, cette « Eglise en miniature » (19) par excellence, que toutes les familles chrétiennes doivent trouver leur reflet. En elle, en effet, « par un mystérieux dessein de Dieu, le Fils de Dieu a vécu caché durant de longues années. Elle est donc le prototype et l’exemple de toutes les familles chrétiennes. » (20)
8. Saint Joseph a été appelé par Dieu à servir directement la personne et la mission de Jésus en exerçant sa paternité c’est bien de cette manière qu’il coopère dans la plénitude du temps au grand mystère de la Rédemption et qu’il est véritablement « ministre du salut » (21}. Sa paternité s’est exprimée concrètement dans le fait « d’avoir fait de sa vie un service, un sacrifice au mystère de l’Incarnation et à la mission rédemptrice qui lui est liée; d’avoir usé de l’autorité légale qui lui revenait sur la sainte Famille, pour lui faire le don total de lui-même, de sa vie, de son travail; d’avoir converti sa vocation humaine à l’amour familial en une oblation surnaturelle de lui-même, de son coeur et de toutes ses forces à l’amour mis au service du Messie qui naquit dans sa maison. » (22)
La liturgie rappelle qu’ « à saint Joseph a été confiée la garde des mystères du salut à l’aube des temps nouveaux »(23), et elle précise qu’ « il fut le serviteur fidèle et prudent à qui Dieu confia la sainte Famille pour qu’il veille comme un père sur son Fils unique. »(24) Léon XIII souligne la sublimité de cette mission: « Joseph brille entre tous par la plus auguste dignité, parce qu’il a été, de par la volonté divine, le gardien du Fils de Dieu, regardé par les hommes comme son père. D’où il résultait que le Verbe de Dieu était humblement soumis à Joseph, qu’il lui obéissait et qu’il lui rendait tous les devoirs que les enfants sont obligés de rendre à leurs parents. »(25)
Il serait inconcevable qu’à une tâche aussi élevée ne correspondent pas les qualités voulues pour bien l’accomplir. Il convient donc de reconnaître que Joseph eut à l’égard de Jésus, « par un don spécial du ciel, tout l’amour naturel, toute l’affectueuse sollicitude que peut connaître un coeur de père. »(26)
En même, temps que la puissance paternelle sur Jésus, Dieu a aussi accordé à Joseph l’amour correspondant, cet amour qui a sa source dans le Père, « de qui toute paternité, au ciel et sur la terre, tire son nom. » (Ep 3, 15).
Dans les Evangiles est clairement décrite la tâche de père qui est celle de Joseph à l’égard de Jésus. En effet, le salut, qui passe par l’humanité de Jésus, se réalise dans des gestes qui font partie de la vie familiale quotidienne, en respectant l’ « abaissement » inhérent à l’économie de l’Incarnation. Les évangélistes sont très attentifs à montrer que, dans la vie de Jésus, rien n’a été laissé au hasard et que tout s’est déroulé selon un plan divin préétabli. La formule souvent répétée: « Cela advint pour que s’accomplit… » et la référence de l’événement décrit à un texte de l’Ancien Testament tendent à souligner l’unité et la continuité du projet, qui atteint son accomplissement dans le Christ.
Par l’Incarnation, les « promesses » et les « figures » de l’Ancien Testament deviennent des « réalités »: les lieux, les personnes, les événements et les rites s’entremêlent selon des ordres divins précis, transmis par le ministère des anges et reçus par des créatures particulièrement sensibles à la voix de Dieu. Marie est l’humble servante du Seigneur, préparée de toute éternité à la mission d’être Mère de Dieu; Joseph est celui que Dieu a choisi pour être « l’ordonnateur de la naissance du Seigneur » (27), celui qui a la charge de pourvoir à l’entrée « dans l’ordre » du Fils de Dieu dans le monde, en respectant les dispositions divines et les lois humaines. Toute la vie « privée » ou « cachée » de Jésus est confiée à sa garde.

Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique ( Evangile de la IV dimanche de Carême b)

16 mars, 2012

Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son fils unique ( Evangile de la IV dimanche de Carême b) dans images sacrée trinitad

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PSAUME – 136 (137), 1 – 6 – texte et commentaires

16 mars, 2012

http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/commentaires-de-marie-noelle-thabut.html

PSAUME – 136 (137), 1 – 6

1Au bord des fleuves de Babylone 
 nous étions assis et nous pleurions,
 nous souvenant de Sion ;
2 aux saules des alentours 
 nous avions pendu nos harpes.
3 C’est là que nos vainqueurs 
 nous demandèrent des chansons, 
 et nos bourreaux, des airs joyeux :
 « Chantez-nous, disaient-ils, 
 quelque chant de Sion. »
4 Comment chanterions-nous 
 un chant du SEIGNEUR 
 sur une terre étrangère ?
5 Si je t’oublie, Jérusalem,
 que ma main droite m’oublie !
6 Je veux que ma langue 
 s’attache à mon palais 
 si je perds ton souvenir, 
 si je n’élève Jérusalem, 
 au sommet de ma joie.

Ce psaume parle au passé : c’est donc qu’on est de retour ; effectivement, après le retour de l’Exil à Babylone, on a pris l’habitude de célébrer chaque année une journée de deuil et de pénitence à la date anniversaire de la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor ; au cours d’une célébration pénitentielle, dans le Temple enfin reconstruit, on se souvient de cette période terrible : « Au bord des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion ». Tous les exilés du monde peuvent se reconnaître dans cette plainte ; les larmes du souvenir, d’abord, sur une terre étrangère ; les noms de la ville aimée, Sion, Jérusalem, reviennent à chaque strophe. Pire, cette « terre étrangère » est hostile, narquoise et le mal du pays se mêle à l’humiliation : « Nos vainqueurs nous demandèrent des chansons, et nos bourreaux, des airs joyeux : chantez-nous, disaient-ils, quelque chant de Sion. » L’un des grands plaisirs du vainqueur est parfois d’humilier les vaincus, on le sait bien : le chagrin même des victimes devient un spectacle pour la joie des bourreaux. Plus grave encore, ces chants de Sion, que les Babyloniens réclament, ce sont les psaumes des pèlerinages : ces chants qui ont accompagné tant de fois la marche fervente de tout un peuple vers le Temple de Jérusalem. Ce serait un véritable parjure de chanter ces chants-là devant des païens : « Comment chanterions-nous un chant du Seigneur sur une terre étrangère ? »
 Sion, Jérusalem, ce n’est pas seulement la mère-patrie : c’est d’abord et avant tout la Ville Sainte, la Ville de Dieu. C’est lui qui l’a choisie : David venait de conquérir la citadelle des Jébusites, avec l’intention d’y installer sa capitale ; choix militaire et politique, d’abord ; c’était sur une hauteur, la colline de Sion ; et il y a fait transporter l’Arche au cours d’une grande fête. Puis Dieu a fait dire à David, par le prophète Gad, d’acheter le champ d’Arauna le Jébusite, sur une autre colline, un peu plus au Nord ; et c’est là que, plus tard, Salomon construira le Temple. Quand on cite Sion ou Jérusalem, dans les psaumes, il ne s’agit pas d’une précision géographique, on vise l’ensemble de la ville, en tant qu’elle est le lieu de Dieu, le lieu qu’il a choisi pour habiter au milieu de son peuple, « Lui que les cieux des cieux ne peuvent contenir » comme disait Salomon (1 R 8, 27). Parce qu’elle est la ville de Dieu, Jérusalem ne peut rester dans l’oubli ; un jour ou l’autre, on en est sûrs, elle sera relevée de ses ruines. On ne doit pas, on ne peut pas oublier Jérusalem, parce qu’on sait que Dieu lui-même ne peut pas l’oublier : comment oublierait-il la promesse faite à Salomon ? « Cette Maison que tu as bâtie (dit Dieu), je l’ai consacrée afin d’y mettre mon Nom à jamais ; mes yeux et mon coeur y resteront toujours. » (1 R 9, 7).
 Et, dans les périodes difficiles, les prophètes alimentent cette espérance : « Sion disait : le SEIGNEUR m’a abandonnée, mon SEIGNEUR m’a oubliée! La femme oublie-t-elle son nourrisson, oublie-t-elle de montrer sa tendresse à l’enfant de sa chair ? Même si celles-là oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas ! Voici que, sur mes paumes, je t’ai gravée, que tes murailles sont constamment sous ma vue. » (Isaïe 49, 14-16). Au passage, on peut noter que ces murailles, dont parle Isaïe (pendant l’Exil à Babylone), n’existent plus, elles ont été rasées. Et, justement, le prophète n’hésite pas à affirmer « elles sont constamment sous ma vue. »
 Car, pour les croyants, l’espérance est plus forte que tout ; le mot « souvenir » revient plusieurs fois dans le psaume : « Nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion … je veux que ma langue s’attache à mon palais, si je perds ton souvenir ». Ce souvenir comporte des regrets, bien sûr, mais il est aussi et surtout le souvenir des promesses de Dieu et c’est cette mémoire qui a permis de tenir debout jusqu’au jour du retour. (Comme un grand amour, ou une grande foi, donne la force de surmonter les pires épreuves). Il faut résolument oublier la catastrophe pour se tourner vers l’avenir : « Ne vous souvenez plus des premiers événements, ne ressassez plus les faits d’autrefois. Voici que, moi, dit Dieu, je vais faire du neuf, qui déjà bourgeonne ; ne le reconnaîtrez-vous pas ? » (Isaïe 43, 18-19).
 Les larmes que l’on verse sur les bords des fleuves de Babylone, ce sont aussi celles du remords ; il faut que Dieu nous sauve surtout de nous-mêmes. Parce que le pire ennemi de l’homme, c’est lui-même, qui prend sans cesse de fausses pistes. Ce psaume, nous l’avons dit, était chanté au cours d’une célébration pénitentielle ; car on sait bien que les malheurs passés ne sont pas le fruit du hasard : si les habitants de Jérusalem ont connu toutes les horreurs de la guerre, de la déportation, de l’Exil, des travaux forcés imposés par le vainqueur, ils savent qu’ils le doivent à leur conduite insensée, à leurs divisions intérieures, à leurs prétentions politiques… Il a suffi que Dieu les laisse suivre leurs mauvaises pentes. Mais, désormais, on se retourne vers lui, et Dieu promet un nouvel avenir. Dieu va faire revenir son peuple, Dieu va pardonner à son peuple.
 Et le destin futur de Jérusalem est bien plus beau que le passé ! Vous connaissez la prophétie très imagée de Baruch : « Jérusalem, quitte ta robe de souffrance et d’infortune et revêts pour toujours la belle parure de la gloire de Dieu. Couvre-toi du manteau de la justice, celle qui vient de Dieu, et mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Eternel ; car Dieu va montrer ta splendeur à toute la terre qui est sous le ciel ». Et Isaïe affirme que c’est là que se rassembleront toutes les nations quand viendra la fin de l’histoire humaine : « Le SEIGNEUR, le tout-puissant va donner, sur cette montagne, un festin pour tous les peuples, un festin de viandes grasses et de vins vieux, de viandes grasses succulentes et de vins vieux décantés. Il fera disparaître sur cette montagne le voile tendu sur tous les peuples, l’enduit plaqué sur toutes les nations. Il fera disparaître la mort pour toujours. Le SEIGNEUR Dieu essuiera les larmes sur tous les visages et dans tout le pays il enlèvera la honte de son peuple. Il l’a dit, lui, le SEIGNEUR. On dira ce jour-là : c’est lui notre Dieu, nous avons espéré en lui et il nous délivre. C’est le SEIGNEUR en qui nous avons espéré. Exultons, jubilons, puisqu’il nous sauve. » (Isaïe 25, 6).

4ème dimanche du Carême – Homélie

16 mars, 2012

http://preparonsdimanche.puiseralasource.org/?p=archives&annee=2005&lannee=B

4ème dimanche du Carême

(22/03/2009)

La première lecture et l’évangile ont en commun un même message fondamental : Quelles que soient les infidélités des hommes, la miséricorde de Dieu nous est acquise dans défaillance. Toute la Bible nous rappelle que Dieu a fait alliance avec les hommes d’une manière définitive. Il reste toujours fidèle à cette alliance et il attend de la part des hommes une fidélité qui soit à la mesure de la sienne.
Mais la lecture du livre des chroniques nous rappelle que nous sommes loin du compte : « Le peuple multipliait les infidélités… Ils firent ce qui est mal aux yeux du Seigneur. » A plusieurs reprises, le prophète Jérémie était intervenu pour rappeler la loi de Moïse. Il voyait son peuple au bord du précipice ; il a tout fait pour lui éviter la catastrophe. Mais le peuple n’a rien voulu entendre. Le plus grave c’est qu’il est retombé dans l’idolâtrie dans ce qu’elle a de pire, les sacrifices humains. Les commandements envers Dieu et envers les autres sont abandonnés.
Le prophète, très en colère contre cette situation, leur pose la question de la part de Dieu : « Est-ce bien moi qu’ils offensent ? N’est-ce pas plutôt eux-mêmes ? Et ils devraient en rougir… » Il veut faire comprendre à son peuple libéré par Dieu qu’il se fait esclave des faux dieux. Il est tombé dans des pratiques indignes d’hommes libres. Dès lors, le livre des Chroniques nous dit qu’il n’y eut « plus de remède à la colère grandissante de Dieu. » La suite, nous la connaissons. Israël a été envahi par des troupes étrangères et déporté en exil à Babylone. Le but de ce récit n’est pas d’abord de nous dire ce qui s’est passé ; il veut surtout nous rappeler que les hommes sont responsables de leur malheur quand ils ne mesurent pas les conséquences de leurs actes. Ils sont d’autant plus coupables qu’ils n’ont pas su entendre les mises en garde.
Cela vaut aussi pour nous aujourd’hui. Nous vivons dans un monde où le Dieu de l’alliance est souvent oublié. Nos idoles actuelles, nous les connaissons bien, c’est l’argent roi, la course au profit, le souci de paraître. Notre Dieu n’est-il pas en colère quand il voit ce que nous sommes en train de faire de notre planète ? Peut-il continuer à supporter toute cette violence, tous ces actes d’exclusion et de racisme qui empoisonnent notre monde ? A travers le petit, le pauvre et celui qui a faim, c’est notre Dieu qui est rejeté. En refusant d’ouvrir nos yeux, notre cœur et nos mains, nous créons notre propre malheur, tout comme le peuple d’Israël au temps de Jérémie.
Mais le texte des chroniques nous rappelle deux choses absolument capitales pour notre foi : Premièrement, Dieu reste toujours le « Dieu des pères » quelle que soit l’infidélité du peuple. Et il fera tout pour l’empêcher de tomber dans le précipice. Deuxièmement, quand le peuple est tombé dans le précipice, il trouvera toujours le moyen de l’en sortir car rien n’est impossible à Dieu. Il est toujours capable de venir nous chercher très loin et très bas.
Dans la seconde lecture, saint Paul nous annonce précisément cette bonne nouvelle : nous sommes sauvés dans le Christ. « Alors que nous étions morts à cause de nos fautes, il nous a donné sa vie avec le Christ. » Ce qu’il attend de nous en réponse à cet amour premier de Dieu, c’est la foi. Lui qui est riche en miséricorde ne cesse de vouloir tout réunir en Jésus Christ. Paul, qui est un grand missionnaire, a le souci d’annoncer cette bonne nouvelle à tous, juifs et païens. Le Seigneur attend de nous qu’elle soit répercutée dans le monde d’aujourd’hui, en particulier auprès de ceux qui sont loin de Dieu. Ils sont nombreux ceux qui vivent dans l’incroyance, la « mal croyance » ou l’indifférence. Nous ne sommes pas chargés de les amener à croire mais de dire, de témoigner de la foi et de l’espérance qui nous animent.
Dans l’évangile, Jésus nous parle de l’amour de Dieu pour sa création. Il aime d’un amour passionné tous les hommes, y compris ceux qui sont rebelles et infidèles à son alliance. Cet amour du Père va jusqu’au don de son Fils bien aimé. Son grand projet, c’est que le monde soit sauvé. Mais quand nous regardons ce monde dans lequel nous vivons, nous découvrons les guerres, les pollutions, les maladies, le chômage, la pauvreté sont des fléaux bien présents sur notre terre. Nous prions souvent pour en être délivrés. Mais nous oublions peut-être que nous avons été sauvés de grands dangers sans penser à rendre grâce. Notre Dieu nous donne les moyens de voir clair dans les moments difficiles, d’éviter les erreurs et nous sortir d’un mauvais pas.
L’important, nous dit Saint Jean c’est de tourner notre regard vers le Christ élevé en croix. Ce regard vers notre sauveur est un regard de foi et de confiance, un regard d’amour qui nous attache à lui. Voilà l’enjeu de notre carême : Lever les yeux vers le Seigneur alors que si souvent, nous regardons ailleurs, attirés par tout ce qui nous tente et nous aveugle.
Ce regard de foi nous évitera de céder au pessimisme. Dieu nous a tout donné pour que le monde soit sauvé. Mais il nous rappelle aussi qu’il ne nous sauvera pas sans nous. Il attend de nous que nous agissions selon la vérité, que nous luttions contre le mensonge et le mal pour que la Lumière de la Vie brille en nous et dans le monde. Comme nous le rappelle Saint Jean, nous sommes invités à venir à la Lumière. Chaque année, pendant le carême, des hommes, des femmes et des enfants s’efforcent de répondre à cet appel. Ils s’organisent en lien avec le CCFD pour aider les plus pauvres à sortir de leur misère et à se prendre en charge. Nous sommes loin du « grand jour », mais ces petites lumières percent la « nuit ». Là où semblait triompher l’échec et la condamnation, Dieu fait jaillir la Lumière et la Vie. Accueillons cette Lumière pour qu’elle rayonne en nous et autour de nous.
D’après diverses sources

 Jean Compazieu, prêtre de l’Aveyron ( 22/03/2009)

Chagall, Cantique des Cantique

15 mars, 2012

Chagall, Cantique des Cantique dans images sacrée 20%20CHAGALL%20CANTIQUE%20DES%20CANTIQUES%204%20NICE

http://www.artbible.net/1T/Son0101_6songs_love/index_4.htm

Virginité, noirceur et arrogance [sur: • Vierges noires. (Jean Paul II)]

15 mars, 2012

http://www.lechampdumidrash.net/articles.php?lng=fr&pg=450

Virginité, noirceur et arrogance

Georges de la Tour : Madeleine à la veilleuse (1630-1635)

• Vierges noires. (Jean Paul II)

(images sur le site)

On a beaucoup parlé, du temps de Jean Paul II, de la  Vierge noire de Czestochowa. Les Vierges noires sont des représentations étonnantes de la Vierge Marie qui  tirent leur nom de leur couleur sombre, souvent limitée au visage et aux mains. La plupart d’entre elles se rencontrent dans le bassin méditerranéen avec une concentration importante dans le sud de la France où on en compte 180 sur les 400 à 500 vierges noires.
Selon l’Église catholique, il n’existe aucun fondement théologique à la couleur de ces Vierges. L’explication traditionnellement avancée, c’est que ces  statues n’étaient pas noires à l’origine mais qu’elles le sont devenues à  cause des dépôts de suie provenant des bougies votives. Cette théorie officielle est très séduisante et même progressiste (on ne nait pas noir, on le devient) mais elle n’explique pas pourquoi dans ce cas toutes les statues exposées aux suies ne sont pas devenues des Vierges Noires. Il semble qu’il faille adopter l’idée que ces statues étaient noires à l’origine. Mais pour quelle raison ? Le choix de cette couleur relevait sans doute d’une tradition orale ce qui rapproche ce choix d’un midrash. Marie représente le peuple juif dans ses deux états: la révolte et donc la noirceur des péchés, mais aussi la repentance (si miriam reconnaît ses péchés, adopte le vrai messie, en un mot si elle devient chrétienne). Or cette oscillation est celle du Cantique des Cantiques 1,5: je suis noire et belle (sheHora ani ve-nava).
Dans la polémique entre juifs et chrétiens ce thème de la noirceur a été très utilisé dès l’origine. Le Targum du Cantique des Cantiques par exemple établit un lien explicite entre noirceur et péchés: Quand le peuple d’Israe¨l fit le veau d’or, son visage s’obscurcit comme celui des fils de Kush (les Ethiopiens) qui habitent dans les tentes de Ke´dar. Il s’agit donc d’une couleur toute midrashique (vous ne la retrouverez pas dans la gamme Pantone). Cette couleur midrashique est rapprochée de la révolte. Cantique Rabba 1,34 commente le mot noire en le référant longuement à la révolte: NOIRE : sur les bords de la Mer Rouge, ainsi qu’il est écrit : Ils furent rebelles près de la mer, près de la Mer Rouge (Ps 106, 7) NOIRE : à Mara, ainsi qu’il est écrit : le peuple murmura contre Moïse, en disant : Que boirons-nous ? (ib. 24) etc.
Cette couleur est aussi associée à l’arrogance (à l’origine du péché) et au mépris (Ne me me´prisez pas a` cause de mon teint noir, le soleil m’a bru^le´e). Or on se souvient que Marie/Miriam méprisa la femme de Moïse qui était kushite (Ethiopienne). Il semble que ces passages ont été repris pour parler de rivalité entre juifs de souche et judéo-chrétiens d’origine païenne. En parallèle avec la rivalité entre Sara et sa servante Agar (une égyptienne selon le midrash). Ct R 1,40 se fait l’écho de cette polémique:  R. Isaac ajouta : Une dame avait une servante éthiopienne. Celle-ci descendit avec son compagnon pour puiser de l’eau à la source. Elle dit à son compagnon : Demain mon maître va divorcer avec son épouse et m’épouser. Et l’autre de lui demander : pourquoi ? Elle lui répondit : il a vu que ses mains sont toutes sales. – Ô femme stupide, lui dit l’autre : pense à ce que tu dis. Il aime excessivement son épouse, et tu dis qu’il va la répudier parce qu’une fois il l’a vue les mains sales. Comment alors te supportera-t-il, toi qui es sale de partout et noire depuis ta naissance ! De même lorsque les autres peuples raillent Israël en disant : cette nation s’est dégradée elle-même, ainsi qu’il est écrit : ils échangèrent leur gloire pour l’image du bœuf mangeur d’herbe (Ps 106, 20), Israël leur répond : si nous, qui avons péché une seule fois, avons été autant punis, combien plus lourde sera votre punition ? Israël dit aussi aux Nations : Je vais vous dire à quoi on peut nous comparer : à un prince qui quitta sa ville pour le désert. Le soleil lui brûla le crâne de sorte que son visage en devint tout basané. Mais quand il revint chez lui, un peu d’eau et un brin de toilette lui firent retrouver son aspect. De même pour nous, le soleil des idoles peut nous avoir brûlés, mais vous, vous êtes basanés depuis le ventre de vos mères, vous avez servi des idoles dans le ventre de vos mères ; car, quand une femme est enceinte, elle entre dans le temple idolâtre et se prosterne devant l’idole et son enfant avec.

 • Tours et cheveux
Toutes les Marie des Evangiles sont la même Miriam, sœur de Moïse, et figure de la révolte contre Dieu. Nous avons vu dans Un Etranger sur le toit, que lorsque Jésus guérit Marie de ses 7 démons, cela signifie qu’il vient au comble de l’Idolâtrie (sheva’= 7= satiété=comble) sauver les juifs et les païens. Il existe une autre élaboration dans les Evangiles autour de Marie de Magdala, devenue Marie-Madeleine. On a compris pourquoi Marie était mise en rapport avec des démons : il faut que les juifs soient à la fin des temps aussi idolâtres que les païens, sinon le messie ne peut arriver. Mais pourquoi faut-il que Marie soit aussi associée à une tour ? C’est d’abord que la tour est elle-même associée à la révolte (la tour de Babel) à l’arrogance et à la Hauteur. Marie sera donc de Magdala car migdal signifie Tour. Jérôme dans ses lettres parle de Marie-Madeleine en liaison avec une tour: Magdalena Turrita. Ouvrons un vieux Gaffiot : turritus, a, um : – 1 – muni de tours, garni de tours. – 2 – surmonté d’une tour  – 3 – qui porte une tour (en parl. d’un éléphant). – 4 – qui porte une couronne crénelée. Exemples:  Turrita dea (mater) : la déesse dont le front est couronné de tours (= Cybèle).  – turrita corona, Luc. : coiffure en forme de tour. Curieusement la tour est associée à la coiffure dans un dictionnaire Latin. On sait par la numismatique romaine que les provinces sont souvent représentées par des femmes coiffées d’une tour. Par exemple, sur cette pièce de monnaie, on a une représentation de la ville d’Ephèse en Diane coiffée du Pollos en forme de tour. Notre dictionnaire connaît aussi un autre couvre-chef : le  tutulus, i, m. :  – 1 – bonnet de laine en forme de cône, porté par les flamines. – 2 – Varr. coiffure de femme, très élevée et de forme conique. Porter une tour sur la tête semble donc être chose banale dans le monde romain. Dans le monde grec, Purgophoros (qui porte une tour)  se dit d’une dame à la coiffure élaborée. Il semble qu’il s’agisse ici d’un symbole de force et de sécurité. Le tutulus aurait un lien avec le terme tutus, a, um : part. passé de tueor. – 1 – défendu, garanti, en sûreté, à l’abri de. – 2 – sûr, où l’on est en sûreté, à quoi on peut se fier. – 3 – qui a l’esprit tranquille, qui n’a pas de crainte. – 4 – qui est sur ses gardes, craintif, prudent, circonspect, sage. Le midrash reprocherait donc au peuple juif de mettre sa confiance en des remparts et des tours plutôt qu’en Dieu. Isaïe, on l’a vu, reproche aux Judéennes leur arrogance:
Yahvé dit : Parce qu’elles font les fières, les filles de Sion, qu’elles vont le cou tendu et les yeux provocants, qu’elles vont à pas menus, en faisant sonner les anneaux de leurs pieds (Is 3, 16)
Dans la Bible on a souvent chanté les pharisiennes, mais ce n’est pas le cas dans ce passage d’Isaïe. Le châtiment de cette arrogance, apparaît dans le verset qui suit:
le Seigneur rendra galeux le crâne des filles de Sion, Yahvé dénudera leur front.
Ce que nous dit ce verset c’est que toute cette hauteur se terminera par une mise à nu, un dévoilement, une apocalypse (nigla) un rasage (galaH) et un exil (galut). Curieusement, notre dictionnaire latin nous indique que titulus, c’est aussi: 1- inscription, écriteau (au cou d’un esclave, d’un condamné),  – 2 – affiche de vente. – 3 – titre (d’un livre), intitulé (d’un chapitre).
Les deux élaborations autour de Marie se rejoignent donc autour de l’arrogance comme péché capital des Juifs. Le Midrash juif tardif retournera en bloc ce type d’élaboration contre le christianisme. Jésus devient lui-même idolâtre: il se prosterne devant une brique. Il est lui-même arrogant car il contredit ses maîtres. Enfin sa mère devient une coiffeuse pour dames (megadelet sha’ar) ce qui peut s’entendre comme celle qui agrandit les cheveux ou bien comme celle qui agrandit la porte (la conversion des païens).

Date de création : 25/12/2009

Benoît XVI: « A l’école de la prière de Marie »

15 mars, 2012

http://www.zenit.org/article-30370?l=french

AUDIENCE DU 14 MARS 2012 : CATÉCHÈSE DE BENOÎT XVI

« A l’école de la prière de Marie »

ROME, mercredi 14 mars 2012 (ZENIT.org) – « Marie nous enseigne la nécessité de la prière », explique Benoît XVI.
Le pape a en effet tenu l’audience générale ce mercredi matin, 14 mars, Place Saint-Pierre, en présence quelque 20.000 visiteurs d’Italie et du monde entier.
Benoît XVI a commencé une nouvelle série de catéchèses sur la prière dans les Actes des apôtres et les Lettres de saint Paul, centrant la méditation de ce jour sur la présence priante de Marie au milieu des apôtres.
Catéchèse de Benoît XVI en italien :
 Chers frères et sœurs,
Avec la catéchèse d’aujourd’hui, je voudrais commencer à parler de la prière dans les Actes des apôtres et dans les Lettres de saint Paul. Saint Luc nous a transmis, comme nous le savons, un des quatre évangiles, consacré à la vie terrestre de Jésus, mais il nous a aussi laissé ce que l’on a défini comme le premier livre sur l’histoire de l’Eglise, c’est-à-dire les Actes des apôtres. Dans ces deux livres, un des éléments récurrents est justement la prière, celle de Jésus et celle de Marie, celle des disciples, des femmes et de la communauté chrétienne. Le cheminement initial de l’Eglise est rythmé avant tout par l’action de l’Esprit Saint, qui transforme les apôtres en témoins du Ressuscité jusqu’à l’effusion de leur sang, et par la rapide diffusion de la Parole de Dieu vers l’Orient et l’Occident. Mais, avant que l’annonce de l’Evangile ne se répande, Luc rapporte l’épisode de l’ascension du Ressuscité (cf. Ac 1, 6-9). Le Seigneur transmet à ses disciples le programme de leur existence vouée à l’évangélisation et leur dit : « Vous allez recevoir une force, celle de  l’Esprit-Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8). A Jérusalem, les apôtres, qui ne sont plus que onze après la trahison de Judas Iscariote, sont réunis dans la maison pour prier, et c’est justement dans la prière qu’ils attendent le don promis par le Christ ressuscité, l’Esprit Saint.
Dans ce contexte de l’attente, entre l’Ascension et la Pentecôte, saint Luc mentionne pour la dernière fois Marie, la mère de Jésus, avec ses proches (Lc 1, 14). Il a consacré à Marie les débuts de son évangile, de l’annonce de l’ange à la naissance et à l’enfance du Fils de Dieu fait homme. C’est avec Marie que commence la vie terrestre de Jésus, et avec Marie aussi que commencent  les premiers pas de l’Eglise ; dans ces deux moments, le climat est celui de l’écoute de Dieu, du recueillement. Je voudrais donc, aujourd’hui, m’arrêter à cette présence priante de la Vierge dans le groupe des disciples qui vont former la première Eglise naissante. Marie a suivi discrètement tout le chemin de son fils pendant sa vie publique jusqu’au pied de la croix, et elle continue encore à suivre, dans une prière silencieuse, le cheminement de l’Eglise. A l’annonciation, dans la maison de Nazareth, Marie reçoit l’ange de Dieu ; attentive à ses paroles, elle les accueille et répond au projet divin, manifestant sa pleine disponibilité : « Je suis la servante du Seigneur; qu’il m’advienne selon ta parole » (Lc 1,38).
C’est justement par son attitude intérieure d’écoute que Marie est capable de lire sa propre histoire, reconnaissant humblement que c’est le Seigneur qui agit. Lors de sa visite à sa cousine Elisabeth, elle exulte dans une prière de louange et de joie, de célébration de la grâce divine qui a comblé son cœur et sa vie, faisant d’elle la Mère du Seigneur (cf. Lc 1, 46-55). Louange, action de grâce, joie : dans le chant du Magnificat, Marie ne regarde plus seulement ce que Dieu a fait en elle, mais aussi ce qu’il a accompli et continue d’accomplir dans l’histoire. Saint Ambroise, dans un commentaire célèbre du Magnificat, invite à avoir le même esprit dans la prière, lorsqu’il écrit : « Que l’âme de Marie soit en chacun de vous pour qu’elle exalte le Seigneur ; que l’esprit de Marie soit en chacun de vous pour qu’il exulte en Dieu. » (Expositio Evangelii secundum Lucam 2, 26 : PL 15, 1561).
Au Cénacle aussi, à Jérusalem, dans « la chambre haute » où les disciples de Jésus « se tenaient habituellement » (Ac 1, 13) dans un climat d’écoute et de prière, Marie est présente, avant que les portes ne s’ouvrent en grand et qu’ils ne commencent à annoncer le Christ Seigneur à tous les peuples, enseignant à observer tout ce qu’il avait prescrit (cf. Mt 28, 19-20). De la maison de Nazareth à celle de Jérusalem, en passant par la croix où son fils lui confie l’apôtre Jean, les étapes du chemin de Marie sont marquées par sa capacité à conserver avec persévérance un climat de recueillement, pour méditer tous les événements dans le silence de son cœur, devant Dieu (cf. Lc 2, 19-51) et pour, dans sa méditation devant Dieu, comprendre la volonté de Dieu et devenir capable de l’accepter intérieurement. La présence de la Mère de Dieu avec les Onze, après l’Ascension, n’est pas alors une simple annotation historique d’un événement du passé, mais elle revêt une signification de grande valeur, parce qu’avec eux, Marie partage ce qu’il y a de plus précieux : le souvenir vivant de Jésus dans la prière ; elle partage cette mission de Jésus : conserver la mémoire de Jésus, et ainsi conserver sa présence.
La dernière mention de Marie dans les deux écrits de saint Luc est liée au jour du samedi : c’est le jour du repos de Dieu après la création, le jour du silence après la mort de Jésus et de l’attente de la résurrection. Et c’est dans cet épisode que s’enracine la tradition de vénérer la Vierge Marie le samedi. Entre l’ascension du Ressuscité et la première pentecôte chrétienne, les apôtres et l’Eglise se rassemblent avec Marie pour attendre avec elle le don de l’Esprit Saint, sans lequel on ne peut devenir des témoins. La Vierge Marie, qui l’a déjà reçu pour enfanter le Verbe incarné, partage avec toute l’Eglise l’attente de ce don pour que « le Christ soit formé » (Ga 4, 19) dans le cœur de tous les croyants. S’il n’y a pas d’Eglise sans Pentecôte, il n’y pas non plus de Pentecôte sans la Mère de Jésus, parce qu’elle a vécu de manière unique ce dont l’Eglise fait l’expérience chaque jour sous l’action de l’Esprit Saint. Saint Chromace d’Aquilée commente ainsi cette mention dans les Actes des apôtres : « L’Église se réunit dans la chambre haute avec Marie, qui fut la Mère de Jésus, et ses frères. Donc, on ne peut parler d’Église si Marie, la Mère du Seigneur, n’y est avec ses frères : car l’Église du Christ est là où l’on prêche que le Christ s’est incarné de la Vierge ; et l’on n’entend l’Evangile que là où prêchent les Apôtres, frères du Seigneur. » (Sermo 30, 1 : SC 164, 135).
Le concile Vatican II a voulu souligner de manière particulière ce lien qui se manifeste visiblement dans la prière commune de Marie avec les apôtres, dans le même lieu, dans l’attente de l’Esprit Saint. La constitution dogmatique Lumen Gentium affirme : « Mais Dieu ayant voulu que le mystère du salut des hommes ne se manifestât ouvertement qu’à l’heure où il répandrait l’Esprit promis par le Christ, on voit les Apôtres, avant le jour de Pentecôte, « persévérant d’un même cœur dans la prière avec quelques femmes dont Marie, Mère de Jésus, et avec ses frères » (Ac 1, 14) ; et l’on voit Marie appelant elle aussi de ses prières le don de l’Esprit qui, à l’Annonciation, l’avait déjà elle-même prise sous son ombre. » (n. 59). Le lieu privilégié de Marie est l’Eglise, où elle est « saluée comme un membre suréminent et absolument unique…, modèle et exemplaire admirables pour celle-ci dans la foi et dans la charité » (ibid., n. 53) ».
Vénérer la Mère de Jésus dans l’Eglise signifie alors apprendre d’elle à être une communauté qui prie : c’est un des traits essentiels de la première description de la communauté chrétienne qui se dessine dans les Actes des apôtres (cf. Ac 2, 42). Souvent la prière est dictée par des situations difficiles, des problèmes personnels qui portent à se tourner vers le Seigneur pour recevoir lumière, aide et réconfort. Marie invite à élargir les dimensions de la prière, à se tourner vers Dieu non seulement par nécessité ou pour soi-même, mais dans un élan unanime, persévérant, fidèle, avec un seul cœur et une seule âme (cf. Ac 4, 32).
Chers amis, la vie humaine traverse des phases qui sont des passages, souvent difficiles et exigeants, qui exigent des choix inéluctables, des renoncements et des sacrifices. La Mère de Jésus a été placée par le Seigneur à des moments décisifs de l’histoire du salut et elle a toujours su répondre avec une disponibilité totale, fruit d’un lien profond avec Dieu, mûri dans une prière assidue et intense. Entre le vendredi de la Passion et le dimanche de la Résurrection, le disciple bien-aimé lui a été confié, et avec lui toute la communauté des disciples (cf. Jn 19, 26). Entre l’Ascension et la Pentecôte, elle se trouve avec et dans l’Eglise en prière (cf. Ac 1, 14). Mère de Dieu et mère de l’Eglise, Marie exerce sa maternité jusqu’à la fin de l’histoire. Confions-lui tous les passages de notre existence personnelle et ecclésiale, y compris notre ultime passage. Marie nous enseigne la nécessité de la prière et nous montre que c’est seulement par un lien constant, intime, plein d’amour avec son fils que nous pourrons sortir de « chez nous », sortir de nous-mêmes, courageusement, pour aller jusqu’aux limites du monde annoncer partout le Seigneur Jésus, Sauveur du monde. Merci.
Catéchèse de Benoît XVI en français :
Chers frères et sœurs, nous commençons aujourd’hui à méditer sur la prière dans les Actes des Apôtres et dans les Lettres de Saint Paul. Dans son évangile et dans les Actes des Apôtres, saint Luc parle souvent de la prière de Jésus, de Marie, des femmes, des disciples et de la communauté. Marie est présente dans toute la vie terrestre de Jésus. Elle écoute et se recueille, méditant dans son cœur chaque événement de sa vie. Avec discrétion, elle accompagne son Fils et les premiers disciples. Elle est aussi présente à la naissance de l’Église. Sa prière est caractérisée par la louange, la joie et l’action de grâce pour les merveilles de Dieu dans l’histoire. Bien qu’ayant reçu l’Esprit Saint dans la génération du Verbe incarné, Marie a partagé avec les Apôtres et l’Église, l’attente du même Esprit, pour que « le Christ prenne forme » (cf. Ga 4,19) dans le cœur de chaque croyant. S’il n’y a pas d’Église sans Pentecôte, il n’y a pas non plus de Pentecôte sans la Mère de Jésus. Vénérer Marie signifie apprendre d’elle à être une communauté qui prie toujours. Chers amis, Marie invite à élargir notre prière et à ne pas prier seulement par nécessité ou pour soi-même. Mère de Dieu et Mère de l’Église, elle exerce cette maternité jusqu’à la fin de l’histoire. Confions-lui filialement chaque étape de notre existence personnelle et ecclésiale.
Salutation aux visiteurs de langue française :
Je salue avec joie les pèlerins francophones, en particulier l’Association des paralysés de France. Marie nous enseigne la nécessité de la prière. Seul un lien constant et plein d’amour avec son Fils, peut nous aider à l’annoncer partout comme le Sauveur du monde. Apprenons d’elle, durant ce Carême, à prier avec toute l’Église d’un seul cœur. Avec ma bénédiction !
© Libreria Editrice Vaticana
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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