Archive pour mars, 2012

LA LUMIÈRE DE NOTRE DAME DE LA CHARITÉ (Pape Benoît XVI à Cuba)

28 mars, 2012

 http://www.zenit.org/article-30488?l=french

LA LUMIÈRE DE NOTRE DAME DE LA CHARITÉ

Prière mariale de Benoît XVI à Cuba

Anita Bourdin
ROME, mardi 27 mars 2012 (ZENIT.org) – Benoît XVI a allumé le cierge devant l’image de Notre Dame de la Charité del Cobre, dont Cuba fête cette année les 400 ans.
Le pape a en effet présidé la messe en la chapelle du séminaire Saint-Basile de Santiago de Cuba, ce 27 mars, à 8 h, heure locale (15 h à Rome). A son départ pour le sanctuaire marial voisin, il a été fêté par un chœur d’enfants.
L’image de la Vierge del Cobre, revêtue d’une robe et d’un manteau rebrodés d’or, a été trouvée par trois pêcheurs, en 1606 : deux Indios, Juan et Rodrigo Hoyos, et un esclave d’origine africaine, Juan Moreno.  L’image en bois flottait sur les eaux de la Baie de Nipe, au Nord-Est de l’archipel, avec cette inscription : « Je suis la Vierge de la Charité ».
L’image fut transférée à la mine de cuivre de « El Cobre » – le cuivre, justement – et c’est là que fut édifié le premier sanctuaire en 1684.
« Je suis venu en pèlerin jusqu’à la maison de l’image bénie de Notre Dame de la Caridad, la Mambisa, comme vous l’invoquez affectueusement. Sa présence dans cette localité de El Cobre est un cadeau du ciel pour les Cubains », a dit Benoît XVI.
Puis il s’est adressé à l’assemblée en disant son affection pour tous les Cubains : « Je désire saluer cordialement ceux qui sont présents ici. Recevez l’affection du Pape et portez-la partout afin que tous fassent l’expérience de la consolation et de la force de la foi. Faites savoir, à tous ceux que vous rencontrez, proches ou éloignés, que j’ai confié à la Mère de Dieu l’avenir de votre patrie qui avance sur des chemins de rénouveau et d’espérance, pour le plus grand bien de tous les Cubains ».
Il a dit sa sollicitude pour tous, ceux qui souffrent: « J’ai supplié également la Vierge très sainte pour les besoins de ceux qui souffrent, de ceux qui sont privés de liberté, séparés des personnes qui leur sont chères ou qui connaissent de graves moments de difficulté ».
Pour les jeunes : « J’ai déposé également dans son Cœur Immaculé les jeunes, pour qu’ils soient d’authentiques amis du Christ et pour qu’ils ne succombent pas à des propositions qui laissent la tristesse derrière elles ».
Pour la population d’origine africaine et la voisine Haïti : « Devant Marie de la Caridad, je me suis souvenu aussi de manière particulière des Cubains descendants de ceux qui arrivèrent ici, venant d’Afrique, tout comme de la proche population d’Haïti qui souffre encore des conséquences du tremblement de terre d’il y a deux ans ».
Pour els paysans : « Et je n’ai pas oublié tant de paysans et leurs familles qui désirent vivre intensément l’Évangile dans leurs foyers, et qui offrent également leurs maisons comme centres de mission pour la célébration de l’Eucharistie ».
« À l’exemple de la Vierge très sainte, a conclu le pape, j’encourage tous les enfants de cette chère terre à continuer à édifier leur vie sur le roc solide qu’est Jésus-Christ, à travailler à la justice, à être des serviteurs de la charité et persévérants dans les épreuves. Que rien ni personne ne leur enlève la joie intérieure si caractéristique de l’âme cubaine. Que Dieu vous bénisse ! »
La Vierge est appelée « Mambisa » parce que les Mambises étaient les combattants de la liberté.
En effet, le sanctuaire est liée aux étapes de l’histoire de Cuba.  C’est là que fut lu, en 1801, le « Manifeste pour la liberté des esclaves des mines de El Cobre », grâce à l’engagement en faveur des esclaves mené par l’aumônier du sanctuaire, le P. Alejandro Escanio.
En 1868, un héraut de l’abolition de l’esclavage et de l’indépendance se rendit en pèlerinage au sanctuaire pour prier pour la liberté de Cuba. Le 12 juillet 1898, une messe d’action de grâce fut célébrée pour l’indépendance de l’île.
Le pape Benoît XV proclama la « Vierge de la Charité » sainte patronne de Cuba, en 1916 et en 1927, le 8 septembre, on inaugura le sanctuaire actuel. Et c’est le 10 mai 1936 que la Vierge de El Cobre fut couronnée. 
Déjà, en 1952, comme en cette année jubilaire, la Vierge fut porté en pèlerinage dans toute l’île. En 1959, lors du Congrès national catholique, l’image de la Vierge fut présence à la messe place de la Révolution.
C’est Paul VI qui, en 1977, accorda au sanctuaire le titre de « basilique mineure ».

Le Symbole des Apôtres (Credo) – Les douze articles du Symbole des Apôtres commentés.

28 mars, 2012

http://www.info-bible.org/pages/credo.htm

Le Symbole des Apôtres (Credo)

Les douze articles du Symbole des Apôtres commentés.
Le Symbole des Apôtres résume la foi de l’Église primitive. « Symbole » vient d’un verbe grec qui signifie « jeter ensemble ».

1. JE CROIS EN DIEU,
LE PERE TOUT PUISSANT,
CREATEUR DU CIEL ET DE LA TERRE
C’est indispensable:
Car celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il se fait le rémunérateur de ceux qui le cherchent. (Hébreux 11.6 )
mais insuffisant:
Toi tu crois qu’il y a un seul Dieu? Tu fais bien. Les démons le croient aussi, et ils tremblent. (Jacques 2.19 )
Seul le Christ nous indique le vrai chemin du salut:
Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. (Jean 14.1 )

2. ET EN JESUS CHRIST,
SON FILS UNIQUE,
NOTRE SEIGNEUR
Jésus signifie « Dieu-Sauveur ». C’est toute la gloire de sa personne et toute la gloire de son oeuvre qui sont réunies dans ce seul nom:
Il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés. (Actes 4.12
Christ veut dire « oint »:
L’esprit du Seigneur Yahvé est sur moi , car Yahvé m’a donné l’onction; il m’a envoyé apporter la nouvelle aux pauvres, panser les coeurs meurtris, annoncer aux captifs la libération et aux prisonniers la délivrance … (Isaïe 61.1 )
Fils unique, Jésus est l’objet de tout l’amour du Père, il est le seul à être dans cette relation et cette proximité.
notre Seigneur: il est Celui à qui nous devons la soumission la plus absolue et l’obéissance la plus complète.

3. QUI A ETE CONCU DU SAINT ESPRIT
Quel mystère! L’homme a toujours engendré «à son image et à sa ressemblance», mais voici quelqu’un d’une conception toute divine qui a totalement réalisé le signe donné par le prophète Esaïe:
Le Seigneur lui même vous donnera un signe: Voici la jeune femme est enceinte, elle va enfanter un fils et elle lui donnera le nom d’Emmanuel. (Isaïe 7.14 ) (qui se traduit «Dieu avec nous».) (Matthieu 1.23 )

EST NE DE LA VIERGE MARIE
Jamais Dieu n’accorda un honneur plus grand à une jeune fille d’Israël. Quelle simplicité, quelle noblesse, quelle humilité nous trouvons chez Marie! Avec Elisabeth, sa cousine, mère de Jean le baptiste, nous disons:
Bénie es-tu entre les femmes, et béni est le fruit de ton sein. (Luc 1.42 )
Marie nous montre sa piété, sa foi et sa joie dans ce sublime cantique appelé le « Magnificat »:
Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur parce qu’il a jeté les yeux sur l’abaissement de sa servante. Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes
choses. Saint est son nom, et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent (Luc 1. 46-49 )
L’enfant Jésus est né, Dieu nous a visités!
Selon la coutume juive Jésus doit être circoncis. Là, dans le temple, un vieillard le désigne comme «le salut de Dieu» et annonce à Marie une étrange nouvelle:
Une épée te transpercera l’âme. (Luc 2.35 )
Ainsi dès sa naissance nous avons une allusion au supplice terrible qu’il devra subir à la croix. Le coeur de sa mère en sera transpercé… Et ceci nous amène un peu plus loin dans la considération de ce mystère d’amour

4. A SOUFFERT SOUS PONCE PILATE
Qui a souffert? Jésus a souffert. Faisons une halte, ne récitons pas si vite le Credo. Cette phrase mérite toute notre attention; nous sommes spectateurs du plus grand des drames. Inclinons-nous devant les indicibles souffrances de Celui qui est le Fils unique de Dieu.
Pourquoi le Père Tout Puissant, Créateur des cieux et de la terre, n’est-il pas intervenu? Pourquoi Dieu a-t-il laissé se perpétrer ce crime inouï?
La réponse à ce mystère nous est révélée : »Dieu voulait sauver les hommes perdus et loins de lui à cause de leurs péchés; c’est pourquoi, sur le gibet du Calvaire, Jésus a accepté d’être notre remplaçant pour satisfaire aux exigences de la justice divine:
Ce sont nos souffrances qu’il portait et nos douleurs dont il était chargé. Et nous nous le considérions comme puni, frappé par Dieu et humilié. Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, et dans ses blessures nous trouvons la guérison. (Isaïe 53.4 )
Que dire? Quel commentaire ajouter devant cette charité infinie? Combien inacceptable est le péché aux yeux du Dieu de sainteté! Combien grande est la miséricorde du Dieu d’amour à l’égard de pauvres coupables!

A ETE CRUCIFIE, EST MORT ET A ETE ENSEVELI
La mort du Sauveur fut l’accomplissement parfait de ce qu’il avait lui-même annoncé:
Moi je suis le bon pasteur: le bon pasteur dépose sa vie pour les brebis … personne ne me l’enlève; mais je la dépose de moi-même … J’ai pouvoir de la déposer et j’ai pouvoir de la reprendre. (Jean 10.11-18 )
Jésus s’est offert volontairement en sacrifice; il a voulu payer devant Dieu la dette de nos péchés. Ainsi l’oeuvre de notre salut est achevée. De ses lèvres expirantes il a dit: « C’est achevé ». (Jean 19.30 ) La pierre du tombeau fut scellée, une garde de soldats fut disposée pour garder le corps de Jésus.

5. EST DESCENDU AUX ENFERS
Enfers signifie ici « hadès »: le séjour où vont les âmes séparées du corps; mais Jésus avait fait sienne la prière du roi David:
Mon coeur exulte, mes entrailles jubilent, et ma chair reposera en sûreté; car tu ne peux abandonner mon âme au shéol, tu ne peux laisser ton fidèle voir la fosse. Tu m’apprendras le chemin de vie… (Psaume 16.10-11 )

LE TROISIEME JOUR EST RESSUSCITE DES MORTS
L’apôtre Paul dit que notre foi est prise en compte par Dieu si nous croyons en celui qui ressuscita d’entre les morts Jésus notre Seigneur, livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification. (Romains 4.25 )
Dans ce monde, on disculpe généralement les innocents, mais la grâce infinie de Dieu – sur le fondement de l’oeuvre accomplie par Jésus Christ – peut justifier des coupables: notre «dette» ne demande pas a être payée deux fois, une fois par Jésus-Christ sur la croix et une fois par nous. Non, si nous nous repentons de nos péchés et si nous croyons en Jésus Christ mort pour nous, Dieu nous considère justes!

6. EST MONTE AUX CIEUX,
EST ASSIS A LA DROITE DE DIEU
LE PERE TOUT PUISSANT
C’est la preuve de l’entière acceptation du sacrifice de Jésus Christ par le Dieu Saint et Juste.
Jésus est maintenant dans la plus haute position dans le ciel et, selon sa promesse, il réserve aux croyants une place près de lui:
Quand je serai allé et que je vous aurai préparé une place, à nouveau je viendrai et je vous prendrai près de moi, afin que, là où je suis, vous aussi vous soyez. (Jean 14.3 )

7. D’OU IL VIENDRA JUGER LES VIVANTS ET LES MORTS
Jésus ressuscité est établi par Dieu juge des vivants et des morts. Mais qui jugera-t-il ?
Il jugera les pécheurs sans repentance. Ainsi ceux qui ne veulent pas l’accepter maintenant comme Sauveur devront le rencontrer un jour comme juge.
Par contre ceux qui mettent leur confiance en lui ne seront pas jugés:
En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et croit à celui qui m’a envoyé a la vie éternelle et ne vient pas en jugement mais il est passé de la mort à la vie (Jean 5.24 )

8. JE CROIS EN L’ESPRIT SAINT
Le Saint Esprit, Personne divine, est la puissance de cette vie nouvelle qui a été communiquée aux croyants.

9. LA SAINTE EGLISE CATHOLIQUE
Catholique veut dire universel.
Il n’y a sur la terre, malgré la multiplicité des dénominations, qu’une seule Eglise: celle de notre Sauveur et Seigneur Jésus Christ.
Ce n’est pas une organisation, mais plutôt un peuple qui transcende les institutions.
Tous ceux qui ont placé leur confiance en Jésus Christ, mort et ressuscité en font
partie, quelle que soit leur condition sociale, leur nationalité ou la couleur de leur peau.

A LA COMMUNION DES SAINTS
Cette communion des croyants est le fait d’une appréciation commune des grâces et des gloires, des perfections et des beautés de Jésus Christ.
L’apôtre Jean la définit:
Si nous marchons dans la lumière comme [Dieu] est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché. (1 Jean 1.7 )

10. A LA REMISSION DES PECHES
L’apôtre Pierre s’exprime ainsi:
C’est de [Jésus] que tous les prophètes rendent ce témoignage que quiconque croit en Lui recevra, par son nom, la rémission de ses péchés. (Actes 10.43 )
Quel cadeau que celui-là! Il est pour quiconque croit. L’avez-vous reçu pour vous-même?

11. A LA RESURRECTION DE LA CHAIR
Elle amènera tous les «trépassés» devant Dieu et c’est pourquoi les incrédules et les impies n’aiment pas en entendre parler; pourtant la Bible affirme:
il y aura une résurrection des justes et des injustes. (Actes 24.15 )
Que dire sinon qu’il n’y a de sécurité qu’auprès de Jésus Christ ?

12. A LA VIE ETERNELLE
Elle est la part certaine de celui qui croit. L’apôtre Jean, à la fin de sa vie, a tenu à nous faire partager ses certitudes:
Je vous ai écrit ces choses, à vous qui croyez au nom du Fils de Dieu, pour que vous sachiez que vous avez la vie éternelle. (1 Jean 5.13 )
Que Dieu soit béni pour son amour, pour le don de Jésus Christ son Fils, pour la certitude de la vie éternelle!

AMEN!

Annunciation of the Lord

26 mars, 2012

Annunciation of the Lord dans images sacrée

http://thehandmaid.wordpress.com/let-it-be-according-to-your-word/

Marie, nouveau Sinaï où Dieu descend

26 mars, 2012

http://www.mariedenazareth.com/526.0.html?&L=0

Marie, nouveau Sinaï où Dieu descend

La Tradition chrétienne possède une série importante de textes où la Vierge est comparée à un mont en général, et certains saluent en Marie le nouveau mont Sinaï.

Romanos le Mélode écrit († 560) :
« … moi, le doux, je suis enfin descendu des cieux, comme la manne, non plus sur le mont Sinaï, mais dans ton sein. » [1 ]

Jacques de Saroug († 521), lui, compare le sein de Marie à l’ombre de l’Esprit Saint au Sinaï recouvert de la nuée.[2 ]
« Quand Moïse annonça au peuple que le Sublime devait descendre, à peine furent-ils purifiés que le Père descendit alors sur la montagne ; ainsi le veilleur (Gabriel) apporta l’annonce à la fidèle (Marie) et, à peine l’eut-elle entendue qu’elle se prépara ; ainsi habita-t-il en elle. » [3 ]

En saint Ephrem († 373), on peut lire:
« Comme la montagne du Sinaï je t’ai reçu, pourtant je n’ai pas été brûlée par ton feu violent, car tu as dissimulé ce feu qui est le tien pour qu’il ne me nuise pas ; et ta flamme n’a pas brûlé, alors que les séraphins ne peuvent regarder. » [4 ]
Il faudrait encore citer André de Crête et d’autres auteurs…

Pourquoi ces auteurs ont-il salué en Marie le nouveau Sinaï ?
Les racines de ce parallèle se trouvent dans la Bible.
Au mont Sinaï, l’Ancienne Alliance fut ratifiée
Les auteurs de ce grand événement furent :
Dieu,
Moïse,
Le peuple.

Dieu, par l’intermédiaire de Moïse, parla aux tribus d’Israël en manifestant son projet d’établir avec elles un lien très particulier fondé sur l’accueil de sa Loi.
Et le peuple instruit par Moïse répondit de façon unanime :
« Moïse alors monta vers Dieu.
YHWH l’appela de la montagne et lui dit:
« Tu parleras ainsi à la maison de Jacob, tu déclareras aux Israélites: Vous avez vu vous-mêmes ce que j’ai fait aux Egyptiens, et comment je vous ai emportés sur des ailes d’aigles et amenés vers moi. Maintenant, si vous écoutez ma voix et gardez mon alliance, je vous tiendrai pour mon bien propre parmi tous les peuples, car toute la terre est à moi.Je vous tiendrai pour un royaume de prêtres, une nation sainte. Voilà les paroles que tu diras aux Israélites. »
Moïse alla et convoqua les anciens du peuple et leur exposa tout ce que YHWH lui avait ordonné, et le peuple entier, d’un commun accord, répondit: « Tout ce que YHWH a dit, nous le ferons. » Moïse rapporta à YHWH les paroles du peuple. »
(Exode 19,3-8)
« Moïse vint rapporter au peuple toutes les paroles de YHWH et toutes les lois, et tout le peuple répondit d’une seule voix ; ils dirent: « Toutes les paroles que YHWH a prononcées, nous les mettrons en pratique. » »
(Exode 24,3)
A partir de ce jour, Dieu devint l’Epoux d’Israël, et Israël épouse de Dieu. (cf. Ez 16,8)

A Nazareth aussi, comme déjà au Sinaï…
Nous avons trois acteurs :
Dieu,
l’ange,
Marie.

Dieu, par l’intermédiaire de l’ange Gabriel, fait connaître à Marie la tâche qu’il allait lui assigner : devenir mère de son Fils divin, en lequel est scellée l’Alliance nouvelle et éternelle entre le ciel et la terre. ( Lc 1,26-38).
Et Marie, opportunément instruite par l’ange, accueille la proposition divine par ces paroles célèbres :
« Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole ».
(Lc 1,38)
A la suite du Fiat de la Vierge, le Fils du Très- Haut s’incarna dans son sein et devint le fils de Marie.
Le Sinaï et Nazareth se rejoignent
La montagne majestueuse où commença l’antique alliance cède la place maintenant à l’humble bourgade de Galilée, où est inaugurée l’alliance nouvelle de Dieu, homme parmi les hommes dans le sein d’une femme.
Le Verbe vient demeurer en elle comme sur une montagne spirituelle ; Il descend de façon pacifique, douce, miséricordieuse.
A Nazareth, commença l’Alliance nouvelle.

Pour se rendre plus proche encore de nous, comme notre « allié », Dieu pris notre chair et notre sang, notre visage : en un mot, notre humanité.
La scène de l’Annonciation (Luc 1,26-38) révèle la façon avec laquelle Dieu demande son consentement pour donner cours à l’Alliance.

[1 ] Romanos le Mélode, Marie à la croix, strophe 6, Sources Chrétiennes n°128, p. 167
[2 ] A.Vona C., Omelie mariologiche di s. Giacomo di Sarug, Roma 1953, p. 144 et p. 147 (homelie sur l’Annonciation de la mère de Dieu), p. 212 (Homélie VI sur la nativité de notre Seigneur)
[3 ] Homélie VI sur la nativité de notre Seigneur traduit du syriaque par A.Vona C., Omelie mariologiche di s. Giacomo di Sarug, Introduzione, traduzione dal siriaco e commento, Roma 1953, p. 209
[4 ] Hymne à la Vierge n° 18, traduit par du Syriaque par G. Ricciotti, Turin, 1939, p. 92

A. SERRA
Cf. Aristide SERRA, La Donna dell’Alleanza, Prefigurazioni di Maria nell’Antico Testamento,
Messaggero di sant’Antonio – editrice, Padova 2006, p. 26-28 et p. 64
(www.edizionimessaggero.it)

N.B. on pourra retrouver ces éléments, en langue française, dans :
F. Breynaert, A l’écoute de Marie (préface Mgr Rey),
Brive 2007 (diffusion Mediapaul), tome 1, p. 15s.

VÊPRES EN LA CATHÉDRALE DE LEÓN, HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

26 mars, 2012

http://www.zenit.org/article-30466?l=french

VÊPRES EN LA CATHÉDRALE DE LEÓN, HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

L’Année de la foi, pour conduire au Christ qui libère

ROME, lundi 26 mars 2012 (ZENIT.org) – « Les initiatives qui se réalisent dans le cadre de l’Année de la foi, doivent être orientées de manière à conduire les hommes vers le Christ dont la grâce leur permettra de laisser les chaînes du péché qui les asservit et d’avancer vers la liberté authentique et responsable », a déclaré le pape Benoît XVI devant les évêques d’Amérique latine et des Caraïbes.
Benoît XVI s’est en effet rendu du collège Miraflores, où il réside pendant son séjour dans l’Etat mexicain de Guanajuato, à la cathédrale de León en voiture panoramique, à 18 h, heure locale, le dimanche 25 mars (2 h du matin, le 26 mars heure de Rome et de Paris), pour présider les secondes vêpres du 5e dimanche de carême: le pape a été ovationné tout au long du trajet de 5 km.
A l’entrée de la cathédrale – dédiée à Notre Dame de la Lumière -, le pape a embrassé le Crucifix et il a aspergé les fidèles avec l’eau bénite. Le chœur a entonné : « Tu es Petrus ». La célébration a eu lieu en présence des représentants des conférences épiscopales d’Amérique latine et des Caraïbes qui commémorent le bicentenaire de leur indépendance. Le pape s’est recueilli devant le Saint-Sacrement.
Il a ensuite été accueilli par Mgr Carlos Aguiar Retes, archevêque de Tlalnepantla, président de la Conférence épiscopale mexicaine et du CELAM:le pape a offert un calice à la cathédrale.
Voici l’homélie de Benoît XVI au cœur des vêpres, dans la traduction du Saint-Siège :
Messieurs les Cardinaux,?
Chers frères dans l’Épiscopat,
C’est une grande joie de prier avec vous tous dans cette basilique-cathédrale de León, dédiée à Notre-Dame de la Lumière (Nuestra Señora de la Luz). Sur la belle image que l’on vénère dans ce temple, la Très Sainte Vierge tient avec une grande tendresse son Fils dans une main, et tend l’autre pour secourir les pêcheurs. C’est ainsi que l’Eglise de tous les temps voit Marie, qu’elle la loue pour nous avoir donné le Rédempteur, qu’elle se confie à elle pour être la Mère que son divin Enfant nous a laissé depuis la croix. C’est pourquoi nous l’implorons fréquemment comme « notre espérance » parce qu’elle nous a montré Jésus et transmis les grandeurs que Dieu a réalisées et réalise avec l’humanité, sensiblement, comme en les expliquant aux petits de la maison.
La brève lecture que nous avons proclamée durant ces Vêpres nous offre un signe décisif de ces grandeurs. Les habitants de Jérusalem et ses chefs ne reconnurent pas le Christ mais, en le condamnant à mort, ils accomplirent en réalité les paroles des prophètes (cf. Ha 13, 27). Oui, la méchanceté et l’ignorance des hommes ne sont pas capables de freiner le plan divin de salut, la rédemption. Le mal ne peut pas en faire tant.
Une autre merveille de Dieu nous est rappelée par le second psaume que nous venons de réciter. Les « rochers » sont transformés « en étangs, le roc en source d’eau » (Ps 114, 8). Ce qui pourrait être une pierre d’achoppement et de scandale se transforme avec le triomphe de Jésus sur la mort en pierre angulaire : « C’est là l’œuvre du Seigneur ; ce fut merveille à nos yeux » (Ps 118, 23). Il n’y a donc pas de motif pour succomber au despotisme du mal. Et demandons au Seigneur Ressuscité qu’il manifeste sa force dans nos faiblesses et nos manques.
J’attendais avec grande joie cette rencontre avec vous, pasteurs de l’Eglise du Christ qui est en pèlerinage au Mexique et dans les autres pays de ce grand continent, comme une occasion pour regarder ensemble le Christ qui vous a confié cette belle tâche d’annoncer l’Evangile à ces peuples de forte tradition catholique. La situation actuelle de vos diocèses présente certainement des défis et des difficultés de nature très différente. Mais, en sachant que le Seigneur est ressuscité, nous pouvons continuer, confiants, avec la conviction que le mal n’a pas le dernier mot de l’histoire et que Dieu est capable d’ouvrir de nouveaux espaces à une espérance qui ne déçoit pas (cf. Rm 5,5).
J’accueille avec gratitude le salut cordial que m’a adressé Mgr l’Archevêque de Tlalnepantla et Président de la Conférence de l’Épiscopat du Mexique et du Conseil épiscopal latino-américain, se faisant ainsi l’interprète et le porte-parole de tous. Et je vous prie tous, pasteurs des diverses Églises particulières, de transmettre à vos fidèles, après votre retour chez vous, l’affection profonde du Pape qui porte au fond de son cœur toutes leurs souffrances et leurs espoirs.
En voyant sur vos visages le reflet des préoccupations du troupeau dont vous avez la charge, me viennent à la pensée les assemblées du Synode des Évêques auxquelles les participants applaudissent quand interviennent ceux qui exercent leur ministère dans des situations particulièrement douloureuses pour la vie et la mission de l’Église. Ce geste jaillit de la foi dans le Seigneur et signifie la fraternité dans les travaux apostoliques, tout comme la gratitude et l’admiration pour ceux qui sèment l’Évangile dans les épines, certaines en forme de persécution, d’autres de marginalisation ou de mépris. Les préoccupations ne manquent pas également pour l’absence de moyens et de ressources humaines, ou les obstacles imposés à la liberté de l’Église pour l’accomplissement de sa mission.
Le Successeur de Pierre partage ces sentiments et est reconnaissant pour votre sollicitude pastorale patiente et humble. Vous n’êtes pas seuls face aux difficultés comme vous ne l’êtes pas dans les réussites de l’évangélisation. Nous sommes tous unis dans les souffrances et dans la consolation (cf. 2 Co 1, 5). Sachez que vous avez une place particulière dans la prière de celui qui a reçu du Christ la charge de confirmer ses frères dans la foi (cf. Lc 22,31), qui les encourage aussi dans la mission de faire que notre Seigneur Jésus Christ soit toujours plus connu, aimé et suivi sur ces terres, sans se laisser effrayer par les contrariétés.
La foi catholique a marqué significativement la vie, les coutumes et l’histoire de ce continent, où beaucoup de nations commémorent le bicentenaire de leur indépendance. C’est un moment historique où le nom du Christ continue de briller, arrivé ici grâce à des missionnaires éminents et dévoués qui le proclamèrent avec audace et sagesse. Ils donnèrent tout pour le Christ, montrant que l’homme rencontre en Lui sa consistance et la force nécessaire pour vivre en plénitude et édifier une société digne de l’être humain comme son Créateur l’a voulu. Cet idéal de ne rien faire passer avant le Seigneur et de faire pénétrer la Parole de Dieu en tous, en se servant de ses propres signes et de ses meilleures traditions, continue d’être une précieuse orientation pour les pasteurs d’aujourd’hui.
Les initiatives qui se réalisent dans le cadre de l’Année de la foi, doivent être orientées de manière à conduire les hommes vers le Christ dont la grâce leur permettra de laisser les chaînes du péché qui les asservit et d’avancer vers la liberté authentique et responsable. La Mission continentale promue à Aparecida aide également  en cela; le renouveau ecclésial donne déjà de nombreux fruits dans les Églises particulières d’Amérique latine et des Caraïbes. Parmi eux, l’étude, la diffusion et la méditation des Écritures Saintes qui annoncent l’amour de Dieu et notre salut. En ce sens, je vous exhorte à continuer d’ouvrir les trésors de l’Évangile afin qu’ils deviennent une puissance d’espérance, de liberté et de salut pour tous les hommes (cf. Rom 1, 16). Et soyez toujours de fidèles témoins et interprètes de la parole du Fils incarné, qui vécut pour accomplir la volonté du Père et, étant homme avec les hommes, s’est dévoué pour eux jusqu’à la mort.
Chers frères dans l’Épiscopat, dans l’horizon pastoral et évangélisateur qui s’ouvre devant nous, il est particulièrement important de porter une grande attention aux séminaristes, les encourageant à « ne rien vouloir savoir d’autre, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié » (1 Co 2,2). La proximité avec les prêtres n’en est pas moins fondamentale, eux qui ne doivent jamais manquer de la compréhension et de l’encouragement de leur Évêque, et si c’est nécessaire, également de sa réprobation paternelle pour des attitudes incorrectes. Ce sont ses premiers collaborateurs dans la communion sacramentelle du sacerdoce, auxquels il doit montrer une proximité constante et privilégiée. Il en va de même des différentes formes de vie consacrée dont les charismes doivent être estimés avec gratitude et accompagnés avec responsabilité et respect du don reçu. Une attention toute particulière doit être apportée aux laïcs les plus engagés dans la catéchèse, l’animation liturgique, l’action caritative et l’engagement social. Leur formation à la foi est essentielle pour rendre présent et fécond l’Évangile dans la société d’aujourd’hui. Et ce n’est pas juste qu’ils aient l’impression de ne pas compter dans l’Église malgré l’enthousiasme qu’ils mettent en y travaillant selon leur propre vocation et le grand sacrifice que parfois demande ce dévouement. A ce sujet, il est particulièrement important pour les pasteurs que règne un esprit de communion entre les prêtres, les religieux et les laïcs, évitant les divisions stériles, les critiques et les méfiances nocives.
C’est avec ces vœux fervents que je vous invite à être des sentinelles qui proclament jour et nuit la gloire de Dieu qui est la vie de l’homme. Soyez du côté de ceux qui sont marginalisés par la force, le pouvoir ou une richesse qui ignore ceux qui manquent de presque tout. L’Église ne peut pas séparer la louange de Dieu du service des hommes. L’unique Dieu Père et Créateur est celui qui nous a constitués frères : être homme c’est être frère et gardien du prochain. Sur ce chemin, aux côtés de l’humanité, l’Église doit revivre et actualiser ce que fut Jésus : le Bon Samaritain qui, venant de loin, s’est inséré dans l’histoire des hommes, nous a relevé et s’est préoccupé de notre guérison.
Chers frères dans l’Épiscopat, l’Église en Amérique latine, qui tant de fois s’est unie à Jésus Christ dans sa passion, doit continuer à être semence de l’espérance qui permet à tous de voir comment les fruits de la résurrection atteignent et enrichissent ces terres.
Que la Mère de Dieu, invoquée sous son nom de Très Sainte Marie de la Lumière, dissipe les ténèbres de notre monde et éclaire notre chemin, pour que nous puissions confirmer dans la foi le peuple latino-américain dans ses difficultés et ses aspirations, avec fermeté, courage et une foi ferme en celui qui peut tout et aime tout le monde à l’extrême. Amen.

25/26 marzo 2012 : Annunciazione del Signore

25 mars, 2012

25/26 marzo 2012 : Annunciazione del Signore dans images sacrée Fra-Angelico-Annunciation

http://zenoferox.blogspot.it/2012_01_01_archive.html

25/26 mars 2012 : Annonciation du Seigneur – Pape Jean Paul II, Nazareth 2000

25 mars, 2012

http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/travels/2000/documents/hf_jp-ii_hom_20000325_nazareth_fr.html

HOMÉLIE DE JEAN PAUL II

CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE DANS LA BASILIQUE DE L’ANNONCIATION À NAZARETH
EN LA SOLENNITÉ DE L’ANNONCIATION

Samedi, 25 mars 2000

« Je suis la servante du Seigneur; qu’il m’advienne selon ta parole » (Angelus).

Monsieur le Patriarche,
Vénérés frères dans l’épiscopat,
Révérend Père Custode,
Très chers frères et soeurs,

1. 25 mars 2000, solennité de l’Annonciation en l’année du grand Jubilé:  aujourd’hui les yeux de toute l’Eglise sont tournés vers Nazareth. J’ai désiré revenir dans la ville de Jésus, pour ressentir encore une fois, en contact avec ce lieu, la présence de la femme au sujet de laquelle saint Augustin a écrit:  « Il choisit la mère qu’il avait créée; il créa la mère qu’il avait choisie » (cf. Sermo 69, 3, 4). Il est particulièrement facile de comprendre ici pourquoi toutes les générations appellent Marie bienheureuse (cf. Lc 1, 48).
Je salue cordialement Sa Béatitude le Patriarche Michel Sabbah, et je le remercie de ses aimables paroles d’introduction.  Avec  l’Archevêque  Boutros Mouallem et vous tous, évêques, prêtres, religieux, religieuses et laïcs, je me réjouis de la grâce de cette solennelle célébration. Je suis heureux d’avoir l’opportunité de saluer le Ministre général franciscain, le Père Giacomo Bini, qui m’a accueilli à mon arrivée, et d’exprimer au Custode, le Père Giovanni Battistelli, ainsi qu’aux Frères de la Custodie, l’admiration de toute l’Eglise pour la dévotion avec laquelle vous accomplissez votre vocation unique. Avec gratitude, je rends hommage à la fidélité à la tâche qui vous a été confiée par saint François et qui a été confirmée par les Pontifes au cours des siècles.
2. Nous sommes réunis pour célébrer le grand mystère qui s’est accompli ici il y a deux mille ans. L’évangéliste Luc situe clairement l’événement dans  le  temps  et  dans l’espace:  « Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David; et le nom de la vierge était Marie » (Lc 1, 26-27). Cependant, pour comprendre ce qui se passa à Nazareth il y a deux mille ans, nous devons revenir à la lecture tirée de la Lettre aux Hébreux. Ce texte nous permet d’écouter une conversation entre le Père et le Fils sur le dessein de Dieu de toute éternité. « Tu n’as voulu ni sacrifice ni oblation; mais tu m’as façonné un corps. Tu n’as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour les péchés. Alors j’ai dit:  Voici, je viens [...] pour faire, ô Dieu, ta volonté » (He 10, 5-7). La Lettre aux Hébreux nous dit que, obéissant à la volonté du Père, le Verbe éternel vient parmi nous pour offrir le sacrifice qui dépasse tous les sacrifices offerts lors de la précédente Alliance. Son sacrifice est le sacrifice éternel et parfait qui rachète le monde.
Le dessein divin est révélé graduellement dans l’Ancien Testament, en particulier dans les paroles du prophète Isaïe, que nous venons d’entendre:  « C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe:  Voici, la jeune femme est enceinte, elle va enfanter un fils et elle lui donnera le nom d’Emmanuel » (7, 14). Emmanuel:  Dieu avec nous. A travers ces paroles, l’événement unique qui devait s’acccomplir à Nazareth dans la plénitude des temps est préannoncé, et c’est cet événement que nous célébrons aujourd’hui avec joie et un bonheur intense.
3. Notre pèlerinage jubilaire a été un voyage dans l’esprit, commencé sur les traces d’Abraham « notre Père dans la foi » (Canon Romain; cf. Rm 11, 12). Ce voyage nous a conduits aujourd’hui à Nazareth, où nous rencontrons Marie la  plus  authentique   des   filles d’Abraham. C’est Marie, plus que quiconque, qui peut nous enseigner ce que signifie vivre la foi de « Notre Père ». Marie est de nombreuses façons, vraiment différente d’Abraham; mais, d’une manière plus profonde, « l’ami de Dieu » (cf. Is 41, 8) et la jeune femme de Nazareth sont très semblables.
Tous deux, Abraham et Marie, reçoivent une promesse merveilleuse de Dieu. Abraham devait devenir le père d’un fils, duquel devait naître une grande nation. Marie devait devenir la Mère d’un Fils qui aurait été le Messie, l’Oint du Seigneur. Gabriel dit:  « Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils [...] Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son Père [...] et son règne n’aura pas de fin » (Lc 1, 31-33).
Tant pour Abraham que pour Marie la promesse arrive de façon totalement inattendue.  Dieu  change  le  cours quotidien de leur vie, bouleversant les rythmes établis et les attentes normales. La promesse apparaît impossible tant à Abraham qu’à Marie. La femme d’Abraham, Sara, était stérile et Marie n’est pas encore mariée:  « Comment sera-t-il, – demande-t-elle à l’ange – puisque je ne connais pas d’homme? » (Lc 1, 34).
4. Comme à Abraham, il est également demandé à Marie de répondre « oui » à quelque chose qui n’est jamais arrivé auparavant. Sara est la première des femmes stériles de la Bible à concevoir grâce à la puissance de Dieu, précisément comme Elisabeth sera la dernière. Gabriel parle d’Elisabeth pour rassurer Marie:  « Et voici qu’Elisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse » (Lc 1, 36).
Comme Abraham, Marie aussi doit avancer dans l’obscurité, en ayant confiance en Celui qui l’a appelée. Toutefois, sa question « comment sera-t-il? » suggère que Marie est prête à répondre « oui » malgré les peurs et les incertitudes. Marie ne demande pas si la promesse est réalisable, mais seulement comment elle se réalisera. Il n’est donc pas suprenant qu’à la fin elle prononce son fiat:  « Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole » (Lc 1, 38). A travers ces paroles, Marie se révèle une vraie fille d’Abraham et devient la Mère du Christ et la Mère de tous les croyants.
5. Pour pénétrer encore plus profondément ce mystère, revenons au moment du voyage d’Abraham lorsqu’il reçut la promesse. Ce fut lorsqu’il accueillit dans sa maison trois hôtes mystérieux (cf. Gn 18, 1-5) en leur offrant l’adoration due à Dieu:  tres vidit et unum adoravit. Cette rencontre mystérieuse préfigure l’Annonciation, lorsque Marie est puissamment entraînée dans la communion avec le Père, le Fils et l’Esprit Saint. A travers le fiat prononcé par Marie à Nazareth, l’Incarnation est devenue le merveilleux accomplissement de la rencontre d’Abraham avec Dieu. En suivant les traces d’Abraham, nous  sommes  donc  parvenus  à  Nazareth, pour chanter les louanges de la femme « qui apporte la lumière dans le monde » (Hymne Ave Regina Caelorum).
6. Nous sommes cependant venus ici également pour la supplier. Que demandons-nous, nous pèlerins en voyage dans le troisième millénaire chrétien, à la Mère de Dieu? Ici, dans la ville que le  Pape  Paul VI,  lorsqu’il  visita   Nazareth, définit « L’école de l’Evangile. Ici on apprend à observer, à écouter, à méditer, à pénétrer le sens, si profond et mystérieux, de cette très simple, très humble, très belle apparition » (Allocution à Nazareth, 5 janvier 1964), je prie tout d’abord pour un grand renouveau de la foi de tous les fils de l’Eglise. Un profond renouveau de foi:  non seulement une attitude générale de vie, mais une profession consciente et courageuse du Credo:  « Et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine, et homo factus est »
A Nazareth, où Jésus « croissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 52), je demande à la Sainte Famille d’inspirer tous les chrétiens à défendre la famille, à défendre la famille contre les nombreuses menaces qui pèsent actuellement sur sa nature, sa stabilité et sa mission. Je confie à la Sainte Famille les efforts des chrétiens et de toutes les personnes de bonne volonté pour défendre la vie et promouvoir le respect pour la dignité de chaque être humain.
A Marie, la Theotókos, la grande Mère de Dieu, je consacre les familles de Terre Sainte, les familles du monde.
A Nazareth, où Jésus a commencé son ministère public, je demande à Marie d’aider l’Eglise à prêcher partout la « Bonne nouvelle » aux pauvres, précisément comme Il l’a fait (cf. Lc 4, 18). En cette « année de grâce du Seigneur », je Lui demande de nous enseigner la voie de l’humble et joyeuse obéissance à l’Evangile dans le service à nos frères et à nos soeurs, sans préférences et sans préjudices.

« O Mère du Verbe Incarné, ne rejette pas ma prière, mais écoute-moi de façon bienveillante et exauce-moi. Amen ». (Memorare).

via Crucis

24 mars, 2012

via Crucis dans images sacrée IMGP3999(1)(1)
http://www.parrocchiasanpietro.it/2009/04/15/web-liturgia-don-antonio-risponde/

« Tout grand-prêtre, en effet » (He 5,1-10) – [en deuxième lecture]

24 mars, 2012

http://www.biible.info/biible-share.jsp?url=http%3A%2F%2Fwww.bible-service.net%2Fsite%2F926.html&title=151+-+%AB+Tenez+bon+%21+%BB+Relire+la+lettre+aux+H%E9breux+-+Bible+Service

« Tout grand-prêtre, en effet » (He 5,1-10)

Cette séquence ouvre l’exposition quelque peu attendue de ce que signifie « grand-prêtre » pour Jésus. Et de fait elle commence par une sorte de définition générale : Tout grand-prêtre… est… Notons que la séquence s’achève par une particularisation de cette définition, puisque la dernière ligne indique que Jésus est grand-prêtre à la manière de Melkisédeq. La définition du grand-prêtre, sur les trois lignes du v. 1, donne deux caractéristiques : le grand-prêtre est établi, et son rôle est d’offrir. La première caractéristique touche à sa désignation, à sa mise en place : elle est reprise à la fin de l’unité, dans les trois lignes des v. 8-10, sous les termes il devint et proclamé (et peut-être aussi : conduit à son accomplissement). Si la définition du v. 1 n’explique pas encore comment le grand-prêtre est établi, sinon qu’il est pris d’entre les hommes, par contre la description des trois derniers versets est tout à fait explicite sur la désignation de Jésus comme grand-prêtre : du fait qu’il est fils, du fait qu’il a appris l’obéissance, il a été proclamé grand-prêtre – la qualification « à la manière de Melkisédeq » restant à éclaircir. Cependant, tout grand-prêtre et le grand-prêtre Jésus sont établis en faveur des hommes, ce qui signifie en Jésus : pour un salut éternel.

La séquence 5,1-10 ouvre la réflexion sur le grand-prêtre. Nous venons de voir les liens entre le début (définition générale) et la fin (définition en fonction de Jésus) de la séquence. On est conduit vers une disposition concentrique :

1 Tout grand-prêtre… est établi… offre
     2-3  [le grand-prêtre] offrir – des sacrifices
          4-6 appel et honneur – Aaron, le Christ
     7   [le Christ] offrir – prières et supplications
8-10 tout fils qu’il est… grand-prêtre à la manière de Melkisédeq

Les v. 2-3, d’une part, pour ce qui concerne tout grand-prêtre, et le v. 7, d’autre part, pour ce qui concerne le Christ, reprennent la seconde caractéristique du grand-prêtre : sa fonction d’offrir. Tout grand-prêtre est proche des hommes, il a pour eux de la compréhension, sinon de la miséricorde, à cause de la faiblesse qu’il partage avec eux, et en raison de celle-ci, il doit offrir des sacrifices. Le Christ, lui, dont nous savons qu’il est en tous points semblable aux hommes, qu’il ne rougit pas et n’a pas honte de les appeler frères (cf. 2,5-18) – et c’est de là qu’il est miséricordieux et digne de foi –, le Christ a offert prières et supplications, et il a été exaucé. Telle est, ici encore, une différence entre tout grand-prêtre et le Christ grand-prêtre.
Un mot doit être expliqué : à cause de sa soumission. Traduire ainsi induit de comprendre que le Christ a été exaucé parce qu’il a été soumis – ce qui est en partie juste, mais en partie seulement… Le terme grec eulabaeia signifie « discrétion », « retenue », « mesure ». Littéralement, il renvoie au fait de « bien (eu) prendre (labein) » les choses. D’où le sens de « piété », « respect » pour le rapport avec la divinité. On pourrait alors dire : le Christ a été exaucé pour son offrande parce qu’il a « bien pris » ce qui se présentait à lui – ce qui est de plus de poids que simple soumission.
Alors que les v. 7-10 constituent une sorte de petit kérygme sur la passion et la résurrection du Christ – passion qui fût douloureuse, angoissante, mais aussi humiliante –, les v. 4-6 au milieu de la séquence sont en contraste fort, puisqu’ils parlent de l’honneur attaché à la fonction de grand-prêtre. Cet honneur est reçu, puisqu’on est établi grand-prêtre par un appel, donc par un autre : ce fut le cas d’Aaron, et c’est le cas pour le Fils-Christ, comme le montre la jonction des Ps 2 et 110.

Homélies du 5e dimanche de carême B

24 mars, 2012

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/

Homélies du 5e dimanche de carême B

Jr 31, 31-34 ; He 5, 7-9 ; Jn 12, 20-33

Aujourd’hui comme il y a deux mille ans, il y a des chercheurs de sens, des chercheurs de vérité, des chercheurs de Dieu, qui s’intéressent à Jésus. Ils ne viennent pas de la Grèce païenne, comme dans l’évangile, mais de ce monde pluraliste dans lequel nous baignons. Beaucoup y adorent toujours le veau d’or. D’autres appartiennent à un monde d’exclusion, de pauvreté et de désespoir. Ou, plus largement, à une humanité où chacun veut revendiquer ses droits, sans vouloir pour autant remplir ses devoirs. Ma question est celle-ci : Si ces « Grecs », évoqués par Jean,  s’adressaient à nous : « Nous voulons voir Jésus ! ». Quelle serait notre réponse ? Que pourrions-nous leur offrir, leur faire voir, leur faire expérimenter ?
On ne sait pas ce que les disciples ont répondu. Par contre, Jean fait écho à ce que Jésus a répondu à ses amis. Un Jésus angoissé par la proximité d’une condamnation, alors même qu’il est resté fidèle à sa mission de réconciliation, de solidarité, de justice et d’amour. Evidemment, il a pris le risque quasi suicidaire de défendre les exclus de tous genres. Et, comme l’a chanté Guy Béart : « Le prophète a dit la vérité, il doit être exécuté ». On en revient toujours là.
Il ne faudrait pas croire pour autant que Jésus a recherché la souffrance. Il ne l’a pas non plus valorisée pour elle-même. Il n’a rien d’un masochiste ni d’un fanatique suicidaire. Au contraire. Il s’est toujours employé à soulager les souffrances physiques et morales de tous ceux et celles qu’il rencontrait. Pour Jésus, le mal par excellence, c’est le manque de respect envers l’Alliance établie entre Dieu et les humains. Non pas une Alliance de contrainte, mais une Alliance d’Amour. Donc, de droits et de devoirs à respecter. Sinon, c’est l’escalade de la violence. Encore faut-il constamment purifier et rectifier notre conception de cette Alliance.
Ici encore, la Bible et l’actualité se rejoignent. Parcourez les nouvelles quotidiennes, vous retrouverez des problèmes identiques à ceux qui se sont posés dans le passé. Ainsi, sept siècles avant Jésus Christ, Jérémie est désespéré de voir son peuple multiplier les infidélités à la Loi de Moïse. Les conséquences sont désastreuses. Non seulement pour la vie religieuse, mais aussi sociale, économique et politique. Que faire ? Faut-il rétablir de force les Dix commandements ? Non, estime le prophète. Mais, renouveler leur compréhension, les actualiser. Avoir notamment une autre perception des relations de l’être humain avec Dieu. C’est ainsi qu’il pressent une Alliance purifiée, renouvelée. Or, que réclame Jérémie ? Le « retour du cœur ».
Dans toute relation, dans toute Alliance, il existera toujours un danger permanent de dégradation. Tout simplement parce que l’esprit tend à s’effacer au profit de la lettre et du conformisme. Quand Dieu est considéré comme un juge impitoyable, et maître intransigeant, l’être humain cherche alors à fuir la colère divine en multipliant les gestes de soumission. Il veut s’assurer bienveillance et privilège à force de rites, de formules, d’offrandes et de sacrifices. D’où, dans l’histoire de toutes les religions, cette cascade de précisions, jusqu’aux détails les plus minutieux. Ce qui enveloppe le croyant dans un filet juridique dont les mailles ne cessent de se rétrécir jusqu’à l’étouffer. Ce qui constitue un terrain propice au développement de la peur ou de la révolte, du scrupule ou de l’indigestion.
Ce que Jérémie espérait ou pressentait, c’est que les Tables de la Loi redeviennent les paroles de quelqu’un. Alors, la Loi ne serait plus un texte figé, mais une affectueuse connivence, inscrite dans le cœur. Elle ne serait plus un règlement tatillon entouré de menaces, mais l’écho d’un grand amour. Alors, la confiance peut remplacer la crainte. Vue ainsi, la Loi est offerte à notre liberté comme un don, comme une chance à saisir, pour bâtir une relation et vivre une Alliance avec Dieu. C’est ainsi que tout commandement, même formulé négativement, laisse le champ libre aux initiatives de l’amour qui, lui, est capable d’adapter, d’innover, de dépasser l’étroitesse de la lettre. Et même d’aimer jusqu’à l’engagement de tout l’être, au-delà de toute loi. « Je mettrai ma loi au plus profond d’eux-mêmes, dit le Seigneur. Je l’inscrirai dans leur cœur ».
Voilà pourquoi Jésus n’est pas venu abolir la loi mais la parfaire. Non pas l’éplucher ni en discuter à perte de vue, mais l’incarner dans le quotidien, en lui rendant son esprit. Ainsi, « en Christ, la vieille opposition entre loi et amour est surmontée ».
Mais en annonçant qu’il allait être « élevé de terre », Jésus révèle jusqu’où va le péché de l’homme et jusqu’où va l’amour dans un être humain parfaitement accompli. Le grand sacrifice de cette Alliance et de toute alliance d’amour, ce n’est pas celui du sang et des larmes, mais celui de la totale disponibilité, s’arracher à l’égoïsme, au risque même de la souffrance : « Père, que ta volonté soit faite…  » et non pas, comme trop souvent… la mienne.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008

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