Sermon XIII, pour la fête des Rameaux et sur l’ânon, Saint Cyrille d’Alexandrie
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Sermon XIII, pour la fête des Rameaux et sur l’ânon
Saint Cyrille d’Alexandrie
Voici le mystère caché de l’économie du salut qui correspond cet événement : lorsque dans les enfers le Christ met en émoi la prison d’en bas, les puissances supérieures crient aux inférieures : «Portes levez vos frontons[1] », afin qu’entre celui qui dit « Je suis la porte[2] ». Et les puissances adverses répliquent, frappées de stupeur : « Qui est ce roi de gloire ? »
Les hôtes de la Jérusalem terrestre s’enquiétèrent : « Qui est ce roi de gloire ? » Et lorsque le Christ monte vers la Jérusalem d’en haut, les puissances spirituelles, le voyant incarné (alors qu’elles ne l’ont jamais vu du fait de sa nature incorporelle), s’étonnent du mode surprenant de son ascension et, intriguées, se demande les unes aux autres : « Qui est celui-là qui se présente incarné dans les espaces incorporels ? »
Mais ce dont on peut s’étonner, c’est de les voir s’enquérir, ces puissances royales : «Qui est celui-là qui se présente ? », alors qu’au Jour de sa nativité sur la terre elles ont proclamé et chanté : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ![3] » C’est d’elles que les enfants des Hébreux, dans leur louange ont appris à dire aujourd’hui : « Hosanna, béni celui qui vient au nom du Seigneur, paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ![4] »
On pouvait voir en Sion comment les célestes et les terrestres se faisaient écho et se saluaient réciproquement. Ceux d’en haut disaient : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre ! », et ceux d’en bas répondaient : « Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! » Les anges disaient : « Paix sur la terre ! » et les hommes s’écriaient : « Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! » Les anges disaient : « Paix sur la terre ! » et les hommes s’écriaient : « Paix dans le ciel ! »
Et pourquoi cela ? Parce qu’il était là, celui qui proclamait à tous : « Paix à vous ![5] », celui que priait le prophète en disant : « Seigneur notre Dieu, donne-nous la paix ![6] », c’est-à-dire : envoie ton Fils unique, afin que par lui tu te réconcilies avec nous, en voyant notre nature t’être unie par lui.
Les chœurs célestes, voyant cette paix, ont proclamé : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre ! » C’est la réconciliation parfaite de Dieu avec ses ennemis. Et à leur tour les enfants l’apprenant, se sont écriés : « Hosanna, paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! » Car ce qui fut ennemi a été rendu fraternel, les célestes et les terrestres offrant au Christ céleste et terrestre une seule et même louange et adoration.
C’est ainsi que ceux d’en haut exhortent ceux d’en bas à offrir leur louange : « Qu’adorent le Seigneur toutes les familles des nations ![7] » Et ceux d’en bas font écho à ceux d’en haut : « Que l’adorent tous les anges de Dieu ![8] » David proclame à tous : « Joie au ciel, exulte la terre ![9] » Et les enfants répondent : « Hosanna, béni celui qui vient au nom du Seigneur ! »
[1] Psaume XXIV 7.
[2] Evangile selon saint Jean, X 9.
[3] Evangile selon saint Luc, II 14.
[4] Evangile selon saint Luc, XIX 38.
[5] Evangile selon saint Jean, XX 19.
[6] Isaïe, XXVI 12.
[7] Psaume XLVI 7.
[8] Psaume XLVII 7.
[9] Psaume XLVI 11.
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